“Deux-cents trente-trois, deux-cents trente-quatre...Deux-cents trente-cinq !”

Glissant mon passe d’accès, j’ouvre la porte du laboratoire d'électrotechnique qui m’avait été assigné. Myryaluna s’élance devant moi, curieuse de visiter le laboratoire qui nous avait été assigné pour la journée. Après nous être finalement familiarisé avec l’université, je venais de recevoir ma première demande de la part de la direction. Un de leurs technicien avait dû se rendre à une urgence hors-campus et personne n'était là pour le remplacer.

On m’avait informé que je n’aurais probablement rien à faire, mais qu’au moins, en usant du labo, je maintenais toujours la possibilité aux étudiants de réparer leur matériel ou d’utiliser les machines en cas de besoin.
Et dans le pire des cas, j’étais autorisé à les aider tant que je ne venais pas à faire leur travail à leur place.

En regardant Myry danser dans la pièce entre les différentes machines, je rigole et dépose mon sac sur une des tables. Puisque l’occasion se présentait, je comptais bien en tirer profit au maximum et avancer sur mes propres projets ! Et à l’ordre du jour, il allait me falloir disséquer le Cube.
Me frottant les mains avec anticipation, je n’oublie cependant pas d’accrocher le panneau “OUVERT” sur la porte du laboratoire.
Un peu de musique et nous voilà partit. Je sors fer-à-souders, ampèremètre, voltmètre, et je sors le Cube.
Petit bloc noir, fais d’un alliage d’obsidienne, de tungstène mélangé avec du bronze, c’était là le prototype de dernière date de mon projet. Rien que l’extérieur m’avait coûté une petite fortune à manufacturer. Mais le résultat en valait la peine : une boîte parfaitement ciselée conçue sans le moindre défaut externe capable de résister à des conditions les plus extrêmes.
Maintenant, il me fallait retravailler les circuits internes. Le baromètre semblait souffrir d’un décalage assez violent dans ses paramètres et je n’avais pas encore trouvé pourquoi. Les capteurs température fonctionnaient correctement, tout comme les balises dimensionnelles. Les capteurs de tension ne me donnaient plus la moindre mesure, probablement dû à un court circuit dans le câblage. Il fallait que je règle ça aussi.

Et me mettant à l'œuvre, je rentrais la clef unique au Cube et l'ouvrais révélant ses entrailles électroniques à l'air libre, paré à me mettre à la tâche.

Enregistrement du 18 septembre 2021

Le problème d’utiliser du matos de manière intensive, c’est qu’il finit par s’abimer voir même ne plus marcher. Ce qui est, on peut le dire, chiant. Mais bon, tout le monde a le droit du prendre du repos, je présume. Outils inclus. Ce qui était embêtant cette fois-ci, c’est que le gars habituel n’était pas dispo. Et moi, un peu comme les vieux cons, j’ai mes habitudes. Pas grave, il m’a recommandé un autre gars, j’allai bien voir ce que ça allait donner. Et j’allai devoir faire gaffe avec Millia, c’est un peu un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Mais bon, j’admets, entendre du bon rock alors que j’arrive à son labo, ça met en confiance. Nan je ne suis pas du tout biaisé. C’est une marque de bon gout, tout simplement.

"Bonjour bonjour, c’est Phillipe qui m’a envoyé ici."

Le gars habituel.

"J’ai du matos qui est en rade et il parait que t’es qualifié pour tout réparer."

Ou au moins, réparer ça. Et il y avait internet, j’aime être efficace et ne pas perdre trop de temps.

"Ah oui désolé, je suis Frédérick. Et je te présente Millia."

Moi et les manières, vous savez... j’aime bien aller droit au but.

Surprenamment, il se trouve que j’ai de la compagnie plus vite que je ne l’avais cru. Le look est...surprenant pour un étudiant ? En tout cas, très contrasté par rapport à ma sobre veste en cuir sur chemise et pantalon noire.
Mais bon, c’est pas comme si j’étais son prof hein ! Et puis bon, quelque chose me soufflait que j’avais affaire à un motard. Et entre motards, on se doit de s’aider.

"Bonjour bonjour, c’est Phillipe qui m’a envoyé ici."

Et il venait sur recommandation. Donc c’était soit urgent, soit important, soit les deux. Phillipe n’était pas le genre à m’envoyer quelqu’un en son absence si il avait le moindre doute que ca le ferait pas. Donc c’était déjà bon signe.

"J’ai du matos qui est en rade et il parait que t’es qualifié pour tout réparer.”

Bon, ça, je l’avais deviné hein. Maintenant, il s'agissait de voir de quoi il en retournait.

“ Ah oui désolé, je suis Frédérick. Et je te présente Millia."

Myryaluna revient alors de sous une des paillasse et se met à tourner autour de...du pokémon giraffe ? Bref, autour des nouveaux venus et me lance un petit ‘Triiii’ en applaudissant demandant à être introduit elle aussi.

“Pas de soucis. Moi c’est Edwin et la Tarsal en train de danser autour de vous, c’est Myryaluna. Mais je t’en prie, vient.”

J'éteins le fer à souder avec lequel je travaillais et relève mes lunettes de protection. Me dirigeant vers une autre paillasse, je fais de la place et lui fais signe de me montrer ce qu’il voudrait que je répare :

“Vas-y pose ton matos là.”

Et alors que je lui laisse la place, je demande : “Une idée du souci ? Ou est-ce qu’il s’est passé quelque chose qui a causé la panne ? Ah, et tu en as besoin le plus vite possible dans la journée ou tu as une date où tu voudrais venir récup le matos ?”

Ce qui est marrant, c’est que les gens pensent qu’un bon scientifique c’est un mec en blouse blanche. Déjà, ils ne m’ont pas vu, et ensuite ils n’ont pas vu le gars qui était en face de moi. Bon OK lui il était surement étudiant jusqu’à l’année dernière. Je ne dis pas que c’est mal. Je ne dis pas que c’est bien non plus. C’est un constat, pas un jugement.

C’est en voyant sortir la tarsal du dessous d’une des paillasses que je me suis souvenu que je dois m’attacher les cheveux quand je suis dans un labo. Quand je dis que les miens sont longs, je ne déconne pas. Ils sont vraiment longs, les gars. Le nom du pokémon est par contre imprononçable, désolé pour elle.

Et pour le matos, ouvrez vos chakra, et imaginez les trucs principaux pour un mec qui étudie le climat et les pokémons. Vous avez des idées ? Parfait, ça m’économise du temps de parole (et j’ai la flemme).

"Usure naturelle je dirai. Je fais gaffe à mon matériel, ça doit être les cendres et le chaud froid du volcan qui ont fini par faire leur office."

Ça devait bien finir par arriver un jour ou l’autre, tout simplement.

"Pas besoin que ce soit dans la journée, mais plus vite c’est prêt, mieux c’est, j’aimerai éviter de poireauter pendant plusieurs jours."

Enfin, je ne poireaute pas, je rentabilise toujours mon temps. Juste que je préfère être sur le terrain.

J’observe le matos qu’il me déballe alors qu’il répond à mes questions. Et contre toutes attentes, il semble en effet en avoir pris soin. Généralement, les étudiants sur le terrain ont une fâcheuse tendance à négliger le matériel jusqu’au point de rupture. Et lorsqu’ils se rendent compte qu’ils ont pas suivit les consigne d’entretien (la raison du problème dans 90% des cas) ils mettent un coup de polish et viennent nous voir. Mais un coup d’oeil direct au filtre et on sait où est le problème.

Mais ce n’était pas le cas ici. Les filtres avaient été nettoyés, les capteurs étaient encore en bon état et je ne voyais pas de dommages externes flagrant. Sommes toutes, c’était très probablement bel et bien une panne d’usure.
Après cet examen préliminaire, j’observe mon interlocuteur. Il ne payait pas de mine en tant que scientifique, mais mon estime de lui était en train de monter en flèche. Quelqu’un de consciencieux avec son matériel l’était encore plus dans ses expériences. Il semblerait donc que Phillipe m’avait envoyé un de ses petits protégés.

“Ca à en effet l’air d’être un cas d’usure. Je devrais pouvoir m’en occuper dans la journée si tu veux. C’est encore une des issues standard de l’Université alors on a pas mal de pièces en rab.”

Je réfléchis un moment au genre d’expériences qu’il pouvait bien mener. Ces stations météorologiques étaient un peu le couteau suisse du débutant : on pouvait tout faire avec. Mais l’inconvénient étaient qu’en contre partie, elles n’étaient pas ce qu’il y avait de plus précis. Bon, pour commencer, c’était largement suffisant, hein. Mais vu qu’il en était arrivé à l’user complètement, peut-être qu’il vaudrait mieux lui fournir quelque chose de plus approprié ?

“Question de curiosité personnelle : tu fais quoi exactement comme recherche ? Tu m’as dit que c’est arrivé après tes virées au Volcan et les échanges chaud-froid. Pourrais tu me donner plus détails ? Tu expérimentes sur quoi ? Les changements de pressions atmosphériques causées par le volcan ? Les échanges thermiques ? Les mouvements sismiques du volcan ? Enfin si ça t’embête pas hein ! J’essaye juste de voir de quoi tu as besoin niveau matos et capteurs. J’en ai peut-être pas l’air, mais il se trouve que je me spécialise dans le matos de pointe et je me disais que je pourrais peut-être te faire quelque chose de plus approprié si je savais de quoi tu avais besoin.”

Y’a une pression que les gars qui n’ont jamais eu de blouse blanche ne peuvent pas connaitre, c’est celle de l’observation. Quand le gars il juge ton taffe ou ce qu’il a sous les yeux, mais sans te parler, sans rien, et que tout le monde comprend qu’il y a un jugement, justement. Je présume que ça peut arriver dans n’importe quel environnement de travail.

"De toute manière, ça ne serait pas réglementaire, je ne prendrai pas le risque de l’amener ici."

Est ce que j’ai vraiment du matériel non réglementaire ? Joker. Disons que je bidouille certains trucs parce que c’est trop limité, voilà tout. Rien de grave ou d’illégal, non. Pour l’instant en tout cas.

"Hola ho du calme mon ami."

Le voilà passé en mode rap go. Alors il va respirer un bon coup, se calmer, et toujours rêver pour avoir toutes les réponses à ses questions. Ou pas. Ça va dépendre de mon humeur.

"Je vais résumer en climatologie et pokémon."

Quoique même pour un résumé, c’est assez précis, finalement. J’étudie l’impact, pas comment ça arrive ou pourquoi ça arrive. Mais il faut quand même mesurer avant et après. C’est le principe des stats et des chiffres.

"Après tout ça pourrait me servir, mais ce n’est pas sur que je peux les exploiter au maximum."

Plus de données, ça veut direplus de corrélation possible. Bien sûr il faut faire un tri, mais c’est plus d’analyses, ce qui est toujours très utile.

"Après, être accompagné, pourquoi pas, ça pourrait être fun."

Tant que ce n’est pas un poids mort que je dois surveiller en permanence.

"Le meilleur truc possible ça serait d’avoir une sorte de boite chaude, histoire de mettre les pokémons feu du coin pour voir comment ils réagissent à la chaleur, mais j’imagine que c’est difficilement transportable."

Quitte à avoir des idées et de la motivation, autant en profiter.

Climatologie et pokémon donc. Ok, du coup, dans l’idée, il pas besoin de modifications de contenu. Peut-être une version plus compacte à la limite ? A voir. Par contre, si il fait ses études avec des pokémons constamment autour, ca va forcément mettre le matos à rude épreuve. Peut-être voir pour avoir des capteurs plus solides séparé…

"Le meilleur truc possible ça serait d’avoir une sorte de boite chaude, histoire de mettre les pokémons feu du coin pour voir comment ils réagissent à la chaleur, mais j’imagine que c’est difficilement transportable."

Une boite chaude… c’est curieux comme idée mais pas bête.

“Hum, je vois… Bha en vrai, ça serait possible. J’ai une idée ou deux qui pourraient le faire. Dans l’idée, ça donnerait un cube que tu pourrais chauffer à distances avec caméras intégrées et micros ? Plus un module sans fil pour le connecter à ton téléphone pour tracker les mouvements, contrôler le cube et suivre en live le feed. Quelque chose comme ça ?

Ouais, nan, c’est possible. Je t’accompagnerais pour les premiers tests pour ajuster le tout, mais l’idée me tente bien. En plus, si ça fonctionne, je devrais pouvoir utiliser les plans pour adapter l’idée à d’autres type.”

J’étais déjà parti dans mes idées de plans, sur la taille des circuits avant de me rendre compte que j’avais même pas attendu son aval pour voir si ça lui allait.

“Hum, ‘scuse moi. Du coup, je te répare la station et je te prépare un prototype et on se retrouve demain même heure ? Et si ça te vas, on test le tout ?”

Bon, je n’ai pas l’air de l’avoir perdu avec mes explications. Il y a un progrès. Ou alors c’est parce que c’est un scientifique, du coup on se comprend mieux. Allez savoir.

"Un cube risque de ne pas suffire quand je serai face à un dracaufeu."

Je ne dis pas que l’idée est stupide, mais que c’est plus compliqué que ça en à l’air. Surtout quand l’idée est tout sauf fixée et que je l’ai trouvée y’a cinq minutes. Tout va bien, nous avons des esprits raisonnables, nous allons nous en sortir. Ou pas.

"Écoute, tout ça m’intéresse, vraiment, mais je te propose d’y aller par étape, finissons déjà ce que nous avons commencé."

Sinon il va se disperser et on va perdre du temps. Déjà, mon matos, le proto, ça viendra après. Et lui dire ça le met visiblement sur la "bonne" voie. Parfait.

"On peut faire ça oui, ça sera plus simple, je pense. Je te laisse faire tout ça et m’envoyer un message quand tout est bon."

Et s’il fait réellement tout ceci en moins de 24h, je lui tire mon chapeau invisible.

"On peut faire ça oui, ça sera plus simple, je pense. Je te laisse faire tout ça et m’envoyer un message quand tout est bon."

“Nickel, ça marche !”

Et alors qu’il me laisse son numéro, je confirme ma liste de tâches :
- réparer la station
- m’occuper de toute demande qui arriverait par la suite
- me mettre sur ce proto ASAP
- Cube

Yep ça promet de faire un programme d’enfer ! Et je débordais d’inspiration, du coup j’avais une motivation de fou. Laissant un large sourire sur mes lèvres, je me tourne vers Myry et lui dit :

“Ma grande, c’est l’heure du swing !”

Et à son petit cri ravi, je dirais qu’elle m’avait compris. Je ne sais jamais vraiment pourquoi, mais pour une raison qui m'échappe, Myry et moi semblons toujours sur la même longueur d’ondes. Mais je ne voudrais en aucun cas qu’il en soit autrement.
Soulevant la Tarsal et la déposant sur une paillasse vide, je change la musique pour quelque chose de plus...swing.

Je passe ensuite les dix minutes qui suivent à danser avec Myry entre deux démontages de pièces de la station météo. Avec l’engin démonter jusqu’à ce que tous les composants soit sur la table je ne tarde pas à trouver la source du problème :
La carte mère avait grillé. Plus exactement, la résistance de sécurité et plusieurs condensateurs avaient rendu l’âme. Bon, ça ne devrait pas me prendre trop longtemps du coup.
Ni une ni deux, je commence par nettoyer le tout intégralement. Aspirateur, chiffons micro-fibres et de la bonne vieille huile de coude. Rien de tel pour les circuits. Et pendant que je fais tout ça, on donne un bain d’électrolytes à la coque pour enlever la rouille, la cendres et tout ce qui avait pu s’y attacher.

Et une bonne chose de faîte. Plus qu’à laisser sécher la coque et l’écran pendant que je remontais le reste et la station. D’ailleurs, il était temps, car des petits bras viennent me tapoter l’épaule en rythme. Et puis quoi encore, hein ? Je suis pas un punching ball Myry ! Me tournant vers la Tarsal qui s’était débrouillée pour monter sur ma table de travail, j’embrasse sa petite tête avant de me faire repousser alors qu’elle émet des petits cris de mécontentement et s’échappe.
Et rigolant je m’excuse :
“Je sais, je t’ai fait attendre et tu as faim. T’en fais pas, on va manger !”

Et la Tarsal, feignant un mécontentement, gonflant ses joues, ne se prive pourtant pas de venir me voir pour la faire descendre de la table.

“Mais quelle Princesse je vous jure…” dis en rigolant devant sa mine boudeuse à mes mots qu’elle trouve clairement vexant. Ou pas ? Je ne suis jamais bien quand elle se laisse faire comme ça. Enfin !

La plaçant sur mon épaule, sa place préférée, je ferme le labo et me dirige vers la cafétéria. Aujourd’hui, c’est la fête, alors autant me faire plaisir et lui faire plaisir. Pour moi, c’est burger frites. Double Galeking cheeseburger et pour Myry, poké muffin. Je l’autorise même à en prendre deux pour aujourd’hui.
On se régale et faut dire, y’a de quoi !
Et ensuite c’est retour au boulot. Enfin, sieste pour Myry et boulot pour moi. Je la laisse se reposer dans sa pokéball et retourne au labo.
La chance semble être de mon côté, personne d’autre ne semble avoir besoin de mes services, ce qui m’arrangeait bien.

Changement de playlist et c’est parti !

Je remonte la station météo en un peu moins de trentes minutes et la place sur une paillasse près de l’entrée.
Maintenant, on passe aux choses sérieuses. J’avais profité du déjeuner pour regarder quelques vidéos sur ce qui se faisait : des caméras pour colliers en tout genre (et mon dieux qu’il y a trop de vidéo de Galams sur le net !). J’ai aussi trouvé plusieurs vidéos de bricolage pour des plaques à inductions et autres custom pour tout un tas d’applications. Et j’avais remarqué un détail : si je voulais faire quelque chose avec une bonne conductance, une sphère serait plus appropriée…

Bon aller, on commence par faire les plans.

L’extérieur : un sphère métallique d’un mètre de diamètre.

À l’intérieur, une seconde sphère, avec une surcouche interne isolante. Donc il me faudra du cuivre. Et dedans, je placerais tout l’électronique sensible à la chaleur et au magnétisme.
Bon, ensuite il me faut le système électro-aimants par-dessus la petite sphère. Et pas oublier un moyen pour ouvrir les sphères….
Bon pour ouvrir la sphère, une clef fera l’affaire couplé avec un système de cable passant par l’équateur et les tropiques de la structure.

Ok, j’avais les bases. Maintenant pour les capteurs, caméras et micro...Bha pas vraiment le choix en vrai. Ca allait être fibre optic pour le visuel, et pas d’audio pour le moment. Je verrais plus tard pour le son. Probablement un module par résonance. Pas bête...mettons un compartiment pour ça plus tard. Voilà ! Température, ca sera simple, conductance fera le travail et on aura la mesure au centième de degré, si c’est pas beau ?

Ah tiens, pour travailler dessus, ça serait pas mal de lier les deux sphères avec une liaison quatre points. Comme ça, pas besoin de me prendre la tête lors du montage et des ajustements à chaque ouverture/fermeture.
Bon, maintenant va falloir que je me penche sur les plans de l’électronique...non, lançons la fabrication des pièces avant de m’y atteler, je gagnerais du temps comme ça.

Ni une ni deux, c’est partit. Je vais chercher des plaques d’acier dans la réserve, note le retrait que je fais dans le registre et direction le poste de CFAO (poste de Conception et Fabrication Assistée par Ordinateur). Je rentre les multiples découpes dont j’ai besoin et c’est parti pour… douze heures vingt de découpe. Bon, bha j’assemblerais le tout demain, hein…

Allez, c’est partit pour les circuits en attendant. Il me faut une puce de transmission, une batterie de capteurs thermiques, autant de câbles en aciers, douze longueurs de fibre optique et micro-caméras. Un circuit imprimé - logique - ainsi qu’un processeur. Vu que j’allais devoir potentiellement ajuster le code, de la mémoire FLASH aussi. Et ça devrait suffire pour le moment.

Après avoir créé et testé mes schémas électroniques, il est temps de tout souder. Enfin je m’y appretes lorsque je sens ma pokéball s’agiter. Je jette un coup d’oeil à l’horloge et...merde. Il est déjà 20h30. Bon, ok, je prends un break. Sortant la pokéball de ma veste, je laisse Myryaluna me rejoindre.

Et son regard accusateur de ‘Sérieux pourquoi on est encore là ?!’ me donne mauvaise conscience. Mais en même temps, bha, je l’ai pas vu passé, le temps…

Enfin bon, c’est pas une excuse, elle a raison. Je referme le labo et on sort. Il est certain qu’à ce rythme, je finirais rabougris si je ne faisais rien. Mais en vrai, je commençais à apprécier ce genre de balades et au fait de me dépecer un peu plus outre que pendant mes heures d'entraînement.
Comme quoi, ça avait du bon de vivre avec un Pokémon. Pas que j’en ai jamais douté…

Après une bonne marche et un bon dîner, retour au labo. Je voulais finir tout l’électronique avant demain matin. Comme ça il ne restera plus que l’assemblage demain matin.
J’en profite pour checker ou le CFAO en était et jusque là tout allait bien. Plus de la moitié des quatre-vingt-seize pièces étaient découpées. Encore cinq heures et tout sera terminé. Parfait !

Je sors le fer à souder, l’étain, et c’est partit. Pendant une heure je donne toute ma concentration à la pointe de mon fer et à la tension dans mes doigts.
Et reposant mon fer pour la dernière fois de la soirée, je pousse un soupir de soulagement. Le tâche était exténuante et j’étais trempé à cause de la sueur due à la chaleur et au stress.
Je verifies rapidement que le circuit fonctionne en connectant mon téléphone. Le signal était fort, et jusque là tout allait bien. Je switch les écrans de l’application :
- température, ok
- caméras, ok

YES ! YES, YES, YES ! Ca marche ! Je pousse un soupir de satisfaction avant de m’affaler à côté de mon travail. Ce truc allait être fun. J’espère juste que le prototype tiendra le coup durant les tests demain...

Enfin on verra ça quand on y sera. Une chose à la fois. Pour le moment, j’avais besoin d’une bonne douche et d’une bonne nuit.

Et heureusement pour moi, la nuit est tranquille, outre Myry s’échappant de sa pokéball pour venir se glisser sous la couette. Mais j’ai abandonné l’idée de lui faire la guerre la dessus. Après plus d’un mois, elle continuait toujours.

Enfin bon, après la nuit, vient le divin petit dej ! Pour moi, c’est pain au chocolat et jus d’orange. Pour Myry gelée à la framboise et baie Frambie.

Et ensuite direction le labo ! Je rouvre prestement à 7h pétante. Ça me laisse tout juste trois heures pour tout finir avant d’envoyer un message à Frédérick. C’est pas beaucoup mais ça devrait le faire.
Heureusement le poste de CFAO a fini sans encombre. Maintenant il allait me falloir plier tout ça, souder les pièces des sphères ensembles, ajouter et souder le lien structurel entre les sphères et recouvrir la sphère interne d’un film de cuivre puis d’isolant thermo-réflecteur. C’était une course contre la montre.

Enduite, plus qu’à monter le système de serrure sur chaque sphère, ajuster la tension des câbles avec les serrures et le prototype V1 sera fini !

Délire !

Et sans perdre une seconde de plus, je me mets à l'œuvre. La sphère externe est rapidement terminée. C’est après tout la partie la plus simple. Le câblage se révèle un peu plus frustrant mais jusque-là, tout va bien.
C’est vraiment le doublage avec les feuilles de cuivres et les couches de thermo-réflecteur qui me prennent le plus de temps. C’est juste l’horreur à faire correctement. Mais j’y arrive et ma sphère interne est à présent immunisée contre le magnétisme et la chaleur - jusqu’à une certaine limite. Bonus auquel je n’avais pas pensé : elle est du coup naturellement étanche.
Bon, maintenant que tout y était, plus qu’à tout brancher. 9h30. Ca va le faire. J’envoie un message à Fredérick comme quoi tout était prêt. Et redoublant d’effort je continue mon travail.

Et alors que le son de la porte se déverrouillant se fait entendre, je m’affale dans ma chaise, satisfait devant la sphère métallique en acier trônant sur la table.

“ Yo… Je pensais que ça allait être une partie de plaisir à faire ton idée, mais ça c’est révélé être un sacré challenge !”

Je lâche en me tournant vers lui et me relevant finalement. “Mais j’ai donc le plaisir de te présenter le prototype V1 de la Sphère Thermique ! Bon, je sais, pas ouf comme nom, mais j’ai pas vraiment réfléchi là-dessus. Je m’y attarderais plus tard. En vrai, regarde :
-Résiste à des températures de 1000°C
-Produit environ une chaleur entre 20°C et 500°C
-Caméra 360°

Et cerise sur le gâteau accessible à distance pour assister à la scène en live en plus de collecter les données. C’est pas beau ?

Bon, par contre, petit inconvénient, elle est légèrement volumineuse...” dis-je en animant mon petit exposé avec mes bras.

“Alors, qu’est-ce-que tu en penses ? Ah, et ta station est réparée, je l’ai placée à l’entrée de la salle.” je finis, plutôt content de moi, curieux de voir sa réaction.

Bon, à ce moment la, tout était dit, et c’était à lui de taffer. Au pire, s’il n’était pas sur, il m’appelle et puis je lui donne des précisions ou des pistes. Le truc classique. Moi, ça me laisse le temps de passer dans la biblio pour revoir mes "classiques" et en prendre d’autre. Pleurer le matériel, c’est bien, mais ne pas perdre de temps, c’est mieux. Il y a toujours d’autres choses à faire que d’être sur le terrain après tout. Bref, pas grand-chose à raconter de plus que ça, analyse de données, bref, vous voyez la routine. Passons au lendemain.

On peut dire que j’ai été accueilli par quelque chose de... particulier.

Ce mec est un taré. Dans le bon sens du terme. Faire tout ça en moins d’une journée... Je ne sais pas si c’est fonctionnel et vraiment ce qu’il faut, mais ça à l’air fonctionnel.

"Les idées à moitié abouties sont rarement faciles à réaliser."

Ce n’était plus un prototype, mais bien une étape au-dessus quand j’écoutais les spécifications. Je me demande bien comment la bécane fonctionne, mais je sais que ça me dépasse, donc je n’ai pas posé la question.

"Volumineuse, c’est un détail, de toute manière il faut bien ça pour attirer les pokémons."

Certains sont craintifs, mais un objet aussi inhabituel risque d’attirer leur attention, ce qui est un gros bénéfice. Mais il y a d’autres méthodes pour ça qu’il faudra que je combine, tout simplement.

"Et puis je sais comment transporter ce genre de truc."

Je vais juste galérer comme un chien.

"J’admets que mon équipement habituel peut attendre quelques minutes. Concrètement, comment marche la sphère ?"

Il a surement fait des tests et il a bien quelque chose à me montrer, pas vrai ?

Clairement, il a l’air satisfait du résultat. Ou en tout cas, ça à l’air d’avoir piqué sa curiosité.

“Aha ! Excellente question ! J’ai utilisé plusieurs astuces !” dis-je alors que je me rapproche de la sphère pour une petite démonstration.

“C’est actuellement une double sphère. La couche externe est faite de segments d’aciers que j’ai en croissants, pliers et souder ensemble pour former les fragments de la sphère. Il y a aussi trois câbles reliés au mécanisme d’ouverture de la sphère qui permettent de l’ouvrir. En gros, quand tu l’ouvre, tu détends les câbles ce qui permet aux fragments de s’éloigner et de passer “à plat”.”

Et ajoutant les gestes à la paroles, j’introduis la grande clef et la tourne, la sphère s’ouvrant alors légèrement. Je dévérrouille complètement la sphère puis la met à plat, révélant alors l’intérieur couvert de larges boucles métalliques servant à créer le champ magnétique, la sphère interne ainsi que tout un ensemble de câbles reliant les deux sphères..

“La deuxième sphère contient et protège l’électronique des champs magnétiques utilisés pour chauffer la sphère externe. Et tous les fils que tu vois sont soit des morceaux de fibre optique servant à obtenir la vision pour les caméras, soit des fils d’acier servant à calculer la température par conduction. En gros, plus ça chauffe, et plus les fils transmettent l’électricité. Je mesure la charge statique et j’en déduis la température.”

Et après avoir montré l’intérieur de la sphère, il était temps de passer à la démonstration. Refermant minutieusement la sphère interne puis externe, je me tourne vers Fred avec un sourire presque machiavélique.

“Mais une démonstration vaut tous les discours !”

Et sortant mon smartphone, je place la sphère sur le carrelage et montre mon écran alors que j’ouvre une application. L’interface est un peu cru, juste des gros boutons sur un écran blanc, mais j’avais pas le temps de faire plus que le strict minimum fonctionnel :

“Si tu clique sur caméras….bon faut que ca charge….et hop ! Voilà ! Tu as la vu en live de la sphère !”

Sur l’écran, on voyait actuellement nos pieds. Je fais glisser mon doit et la vue monte vers nous. Ce n’est en revanche pas la sphère qui tourne mais le programme qui affiche un mélange des multiples caméras capturant la scène extérieure de la sphère.

“Tu peux légèrement zoomer et dézoomer mai note que c’est juste l'œuvre du programme. Vu que la lumière vient initialement des fils de fibre optique, il est difficile d’obtenir une meilleure qualité d’ajustement d’image. Et puis c’est déjà du HD.”

Et revenant sur l’écran précédent, je passe à l’écran température. Une miniature de la sphère apparaît avec une couleur bleuté. Et sur le côté une jauge de 0 à 500.

“La jauge te permet de contrôler la température. La transmission se fait par conduction, donc elle chauffe très vite.”

Pour illustrer mes dires, je monte la jauge à 25°C.

“L’inconvénient c’est que pour le moment, elle à aucun moyen de refroidir par elle même autre que d'arrêter de chauffer. Donc il faudra faire attention si tu la chauffes très fort à pas te brûler ou mettre le feu à ce qui t’entoure.”

Après quelques dizaines de secondes, l’écran indique que la sphère à atteint les 25°C.

“Vas-y, touche un peu pour voir.” je dis après avoir confirmé moi-même que tout était nickel.

Et avec ça, bha, j’avais tout démontré. “Du coup, bha, si ça te vas, faut juste que je te file l’appli et que j’initialise les sphères avec ton tel, et tu es paré. Ah aussi, comme précaution, la sphère ne peut fonctionner qu’avec la présence d’un téléphone appairé dans sa portée. Et elle est encryptée. Donc pas de soucis si tu la perds parce qu’un Dracofeu se barre avec ou si quelqu’un essaie de l’activer ou de la voler.”

Je le regarde curieux d’obtenir son opinion sur mon travail.

Si y’a bien un truc qui fait plaisir à un scientifique, c’est lui demandé comment il a fait pour faire son truc. Le raisonnement, les tests, tout ça. Si vous voulez être ami avec une tête bien remplie, il suffit de demander ! Et pas forcément d’écouter derrière. Un peu comme une discussion avec ma grand-mère, quelques "oui" et "ho, c’est malin" bien placé peuvent faire l’affaire.

Nan, je ne suis pas assez saligaud pour appliquer mes propres conseils la maintenant tout de suite. Écoutons donc ses astuces - même si Millia est en train de marcher doucement vers la Tarsal en se concentrant pour ne rien casser.

"Je vois, c’est bien foutu."

Ça va, j’arrive à comprendre le fonctionnement, même si c’est bien plus simple avec la pratique. Je ne suis pas le gars le plus mécanique qui existe, et j’ai presque envie de dire que le plus important c’est que ça marche.

"La partie pour la température, ça, j’ai. Et l’avantage d’avoir deux couches pour le maintien de la température."

Dans une autre vie, j’aurai fait ingénieur thermique. Je suis curieux, je sais comment fonctionnent mes outils. Je suis assez sympa pour le laisser déballer sa science quand même.

Et le mec a aussi fait une application. J’en connaitrai qui seraient jaloux. Je me débrouille en informatique, mais sans plus. L’apparence de l’apprend elle même n’est pas important, c’est ce qui fait le plus intéressant.

"Pas très grave pour le zoom, je vois qu’on a une certaine liberté de mouvement et c’est le plus important."

Avec un contrôle de la sphère plus qu’acceptable. Le problème de refroidissement me ralentira sur le terrain, ou plus, me rendra moins mobile. Ça n’est pas très grave, je ferai zone par zone.

"Bah écoute je fais éviter de cramer le volcan ou les pokémons du coin. Je ralentirai la cadence, voilà tout. Quant au dracaufeu, je vais m’arranger pour me pas faire voler la sphère, ça serait un peu saboter ton travail."

C’est même un niveau au-dessus de saboter, je pense.

"D’ailleurs je préfère ne pas me demander combien tout ça coute, je ne m’en remettrai pas."

Et ça serait douloureux pour moi, je pense. Autant émotionnellement parlant que financiellement parlant. Car bon, rien n’est gratuit dans la vie.

"Je te laisse synchro mon portable, ça m’évitera de faire une connerie en testant cette fonction."

Je n’ai pas envie de cramer mon portable bêtement. On sait jamais.

"Dans tous les cas, je vais très vite tester pour ça pour te faire des retours."

C’est important les retours d’expérience. Sans ça, il n’y a pas d’amélioration possible.

"Je te laisse synchro mon portable, ça m’évitera de faire une connerie en testant cette fonction."

“Nickel, ça marche.”

Acceptant le portable, je me dirige vers mon PC et charge l’appli dessus. Ça me prend quelques minutes, le temps d’installer et de paramétrer correctement la sphère, mais je fini finalement mon travail. Lui rendant son portable, je me permet de faire mon curieux :

“Du coup, par pure curiosité, tu vas tester ça où ? Je demande juste parce que je suis pas de la région donc c’est le genre d’info que je pourrais utiliser moi même pour mes propres expériences.”

Ce qui était justement le cas. J’avais encore mon Cube à finaliser, mais une fois que j’en aurais, savoir où je pourrais le mettre à l’épreuve me serait utile. Bon pas que j’irai seul, vu les risques d’attaque de Pokémons sauvage pour le moment, mais bon, ça ne coûtait rien de demander hein !

Myryaluna, elle, en profitait plutôt pour jouer avec Millia. Debout sur la table, elle faisait quelques pas de danse puis regardait la nouvelle venue, curieuse. Et voyant qu’elle avait son attention, elle lui fit alors quelques pas de plus, se prenant peu à peu au jeu d’avoir un public.

Aussitôt demandé, aussitôt fait, et je pouvais confirmer que tout fonctionnait bien sur mon téléphone. Un peu d’essai de boubou, mais bon à ce moment il fallait attendre qu’elle refroidisse à nouveau, mais au moins j’ai le fonctionnement en tête. Ça fonctionne, même avec moi, donc son app n’était pas de l’arnaque. On en voit des trucs quand on est étudiant...


"Comme je disais, au volcan. C’est mon sujet d’étude et mon terrain de prédilection, si tu vois ce que je veux dire."

Pour faire ses propres expériences ? Attendez un peu.

"Ça dépend ce que tu veux faire comme expérience. Ce n’est pas vraiment l’endroit le plus safe de la région, voir pas du tout en fait."

Et allez savoir pourquoi, j’imaginais mal un "nerd" comme lui sur le terrain. Même si l’habit ne fait pas le moine...

"Millia, non, ne l’imite pas s’il te plait."

Je n’avais pas vraiment envie qu’elle renverse toute la pièce. Je voyais bien qu’elle était attirée par la légèreté et la grâce de la tarsal, elle qui est si lente et lourde. Même si elle ne comprend pas toujours tout, Millia est un bon public.

"Si ça te dit, je peux te faire découvrir quelques coins pas trop dangereux du volcan. Mais il ne faudra pas pleurer si il t'arriver un problème."

Histoire qu'il ne me tienne pas responsable de tout ce qui peut se passer de mal. Ca reste un adulte, et je ne suis pas un ranger, c'est aussi simple que ça.

“Easy, je me doute bien qu’un volcan n’est pas l'endroit le plus sûr. Mais c’est pas non plus la mort si tu sais faire attention hein. J’ai grimpé le mont Chimnée sans problème donc je devrais pouvoir me débrouiller ici aussi. Surtout que bon, maintenant je suis pas sans Pokémon. Mais je ferais gaf, t’en fais pas. L’idée pour le coup serait plutôt de t’accompagner juste histoire de faire une reconnaissance du terrain et me familiariser avec l'environnement."

L’idée me tentait vraiment pour le coup. Jusqu’à maintenant, je n’avais pas encore quitter Nemerya, mais je voulais visiter l’ile entière, alors commencer maintenant ou plus tard, autant saisir l’occasion maintenant. En plus, avec un guide, c’est toujours plus simple.

“Mais c’est si ça te dérange pas hein ! Je tiens pas à t’embéter outre mesure et… Myry ! Soit gentille, arrête de danser, tu veux ? Tu vois bien que ce n’est pas le moment ni l’endroit, non ?”

Myry me lance un regard accusateur. Oui, en effet, c’est pas le fait que tu danses qui me pose problème. C’est le fait que Milia veuille en faire de même. Mais si tu ne te dandinais pas devant elle, elle n’aurait pas à résister à la tentation !
Me dirigeant vers elle, je la prends dans mes bras et revient vers Frédérick.

“Du coup, tu me dis. Et pas besoin que ce soit là de suite hein, si tu y retournes souvent, et que tu peux m’emmener plus tard ça roule. De toute façon, il faudra probablement que tu repasses après quelques usages sur la sphère pour que je fasse les ajustements et peut-être quelques réparations, donc rien ne presse pour moi.”

"Justement, c’est un bon endroit pour mourir bêtement."

Les accidents, ça arrive vite. Et même si je suis normalement assez détendu, ici c’est autre chose. Après s’il a un death whist ce n’est pas vraiment mon problème, mais il fait ça de son côté. Triste pour son pokémon, mais qu’est ce que je peux y faire ?

"Et tu verras, y’a une différence entre un mont et un volcan enneigé.

Je ne pense pas qu’il y a besoin de préciser pourquoi.

"Mais oui, on peut faire ça. Ça dépend quand tu veux faire ça. Je t’appellerai et puis ça sera a toi de t’incruster en quelque sorte."

Oui je ne suis pas vraiment le mec le plus sympa à ce sujet, mais je lui propose quand même de venir, ça pourrait être pire. Chuis pas un salaud fini.

"Ça va, elle ne fait du mal à personne, et Millia va se calmer."

Et c’est bon, elle m’écoute. Elle ne veut pas faire de mal, juste qu’elle suit l’ambiance qu’il y a autour d’elle.

"Bah écoute je vais surement y retourner dans deux ou trois jours, ça te donne déjà une idée, et puis je te précise dès que je peux."

On a un deal. Au moins, c’est simple.

"Si tout est bon pour toi, je pense que je vais y aller. Et si jamais t’as besoin d’un coup de main pour un truc, n’hésite pas."

Parce que bon, ce qu’il a fait ça ne vaut clairement pas une petite visite du volcan, et je n’aime pas avoir des sortes de dettes.

"Et tu verras, y’a une différence entre un mont et un volcan enneigé.

Ah là là, les jeunes, ça revoit plus leur géographie… C’est un volcan actif le Mont Chimnée. Et un relou en plus qui crache masse de cendres, ce qui est une horreur pour les capteurs et le matos en général. Enfin, je vais pas le corriger, hein. Ca serait pas très cool de ma part. Donc je hoche gentiment de la tête alors qu’il continu :

"Mais oui, on peut faire ça. Ça dépend quand tu veux faire ça. Je t’appellerai et puis ça sera a toi de t’incruster en quelque sorte."

“Nickel, ça marche. L’appli à mon numéro, donc tu peux juste m’envoyer un SMS avec tes infos et je sauvegarde ça.”

Je profite du moment pour vérifier que tout était nickel et que la sphère avait bien refroidi. Et nickel.
Tout est OK.

"Bah écoute je vais surement y retourner dans deux ou trois jours, ça te donne déjà une idée, et puis je te précise dès que je peux. Si tout est bon pour toi, je pense que je vais y aller. Et si jamais t’as besoin d’un coup de main pour un truc, n’hésite pas."

“Pas de soucis, ça marche. Ah, juste, avant que tu y ailles.”

Je lui donne les deux clefs permettant d’ouvrir les sphères. “Et oublie pas le reste.” Je lui rappelle en pointant sa station météo. Ce serait dommage de l’oublier.

Et attrapant mon téléphone portable, je remet de la musique alors que je décide de prendre une petite pause bien méritée, me calant confortablement dans un coin de la pièce ou l’on en peut pas me voir tandis que Myry se remet à danser toute contente.