Musique  , fièvre ambiante, alcool et vêtements...légers. L’ambiance était là à n’en pas douter. Piste de danse pour humain et pour pokémons. Boissons et snacks illimités, avec serveurs et coin VIP. La culmination de la Jet Set. C’était une première, personnellement. Des soirées étudiantes, j’en avais fait plus que je n’avais bien voulu compter. Mais ça, c’était juste un autre niveau.
Je regarde la gourmette argent qui m’avait été donnée, signalant que j’étais un des VIPs de la soirée. Je n’avais pas la moindre idée de ce que j’étais censé faire maintenant.

Alors que je regarde la piste de danse, je souris, dégustant mon verre de Bourbon en regardant Myryaluna dansé. La petite Tarsal semblait s’épanouir, dansant, se glissant entre les jambes d’un Brasegali, se trémoussant au rythme de la musique.
Comment j’étais rendu ici ? Bonne question. Par concours de circonstances. Alors que nous faisions un peu de shopping pour Myry, nous avions été abordés par un groupe de mecs que je ne connaissais que de visuel.
Ethan Louis Hunt, fils héritier de la Fondation Hunt nous avait fait l’offre suivante : je l'aidais à remplir son quota pour une rencontre de groupe et il nous payait la soirée. Alors pourquoi pas, hein ?
Enfin, si j’avais su...je m’étais attendu à un gala puis une réception privée. Mais non… évidemment. Après le gala, une partie de chaise musicale s’en était suivi… Et bref, sans réelle surprise, je me retrouve sur la touche. La plupart des filles sont là pour Ethan et son entourage proche. Je ne suis que l’un des extras pour remplir le quota. Ce qui rends la chose une véritable torture, à sourire bêtement tandis qu’on est royalement ignoré. Je suis d’ailleurs pas le seul. Comme quoi, au final, le look, ça fait pas tout hein !
Pourtant, on avait même fait l’effort de nous habiller pour la soirée, avec Myry. J’avais choisi de rajouter une veste à ma chemise avec une cravate tandis que Myry avait choisi un nœud papillon pour m’accompagner. Look sobre mais agréable et ça restait léger.

Heureusement, après le gala, c’était boite de nuit. Ethan nous fournissais l’accès et chacun se débrouille. Ça me fait sourire. Toute cette folie, toute cette grandeur...La douche de champagne à notre arrivée. C’était vraiment un autre monde…

Oh et puis zut hein ! Je suis là, autant en profiter ! Je fini mon vers cul sec, pose mon verre et me dirige vers la piste de danse. De toutes manières, c’est pas comme si j’avais quoi que ce soit à perdre, non ?
Alors je m’arrache à ma morosité. Au début, je m’amuse juste ici et là. Puis je remarque un groupe sur les plateformes de danse un peu au-dessus de la mienne qui commencent à vraiment se déchainer et claquer des mouv’s. Alors je les rejoins. Je les connais pas, mais après deux trois passes, je suis dans le cercle, enchaînant drops et jump comme si j’avais fait ça toute ma vie. C’est pas parfait, mais je m’en tire pas trop mal.

Et jetant un coup d’oeil plus loin pour m’assurer ou était Myry, je souris en la voyant se déchainer dans un coin en suivant une Lippouti qui lui montrait ses propres mouv’s. Et rigolant, j’attrape un ver d’un serveur qui passait et le descend cul sec avant de repartir pour un duel de danse avec le mec en face de moi qui vient de me provoc’.

Allez ! Alors que mon duel prends finalement fin, je commence à sentir l’excitation me gagner. C’était ce feeling d’être à la limite constamment, de toujours prendre un léger risque toujours plus loin… Cette petite poussée d’adrénaline qui arrivait avec la surprise et les exclamations du groupe.
Mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Alors que je reculais un instant histoire de reprendre mon souffle, je ressens comme un frisson. Cherchant pourquoi, j’observe alors une beauté fatale avancée de manière décisive vers moi, son regard magnétique ancré sur ma personne.
La première impression est… à la hauteur de la personne. Bluffante. Je ne sais pas pourquoi, mais j’arbore un grand sourire alors qu’elle se glisse nonchalamment à mes côtés et me glisse quelques mots. Je n’arrive pas à la comprendre avec tout le bruit, mais sa phrase suivante me donne un indice alors qu’elle s’assure que tout ceux qui nous entoure puisse entendre :

« Tu comptes me délaisser encore longtemps? Je commence à m’ennuyer au bar.~ »

Était-ce un flirt ? Un appel à l’aide ? Je n’en sais rien. Et en temps normal, j’aurais peut-être réfléchi à deux fois avant de m’engager dans une rencontre avec une telle personne. Une beauté est souvent la cause de la déchéance d’un royaume. Mais sous le coup de l’adrénaline et de l'alcool consommé toute la soirée, mon jugement est expéditif. C’était l’heure de jouer et un chaton venait de s’offrire d'elle-même. Il serait impoli de ne pas répondre de même à une telle offre.
Relevant sa main qui tenait la mienne fermement agrippé, j’embrasse le dos de ses doigts et répond d’une voix forte :

“Aha, navré ! Pour me faire pardonner, je suis tout à toi pour le restant de la soirée.” je dis avec un clin d'œil.

Maintenant, il était temps de mettre mes cours de danse en pratique. C’était bizarre de me dire que c’était probablement ma première danse avec une partenaire qui ne m’était pas forcé. Mais je n’allais certainement pas me plaindre.
Son petit minois était délicatement sculpté dans une peau d’ivoire et ses long cheveux blonds lui donnaient un effet presque féérique sur la piste de danse.
Et faisant signe à mon groupe “d’amis” que je voudrais qu’ils forment un cercle autour de nous, ils s'exécutent, nous laissant une large partie de la piste de danse alors que le DJ nous remarque. Il a d’ailleurs l’air hypé car il nous lève son pouce et switch pour quelque chose de plus endiablé, commençant à hyper la salle qui nous regarde peu à peu.
Et avec un grand sourire, légèrement insolent mais tout aussi flatteur, j’offre à ma prétendante d’ouvrir la danse à deux :

“Que le show commence…” lui soufflais-je en me glissant immédiatement à ses côtés en ouvrant la danse et l’échange.

A peine la musique change-t-elle que je découvre ma partenaire bien audacieuse. Le contact physique me surprend, mais pour une raison qui m’échappe, je me laisse faire. J’aurais normalement gentiment repoussé cette dame, aussi belle soit-elle. Ayant grandi isolé, j’avais développé quelques peurs que je contrôlais encore difficilement et une invasion de ma zone de confort ne passait pas toujours très bien.
Mais bon, j’avais autre chose à l’esprit. J’avais capté un regard craintif vers la foule et le faible merci, doux et pourtant plein d’émotion m’avait peut-être plus rassuré quant à ses intentions. Elle n’était pas là pour s’amuser à mes dépends ou profiter de mes connections. Non, c’était autre chose. Alors je jouais le jeu.
Je la laisse s’éloigner puis revenir, me permettant même de la prendre dans mes bras par moment, affichant une attitude protectrice mais respectueuse.
Là, devant tout ce monde, je m’amuse un instant à afficher le message simple et clair : «Bha les pattes.»

Je rigole lorsque la question vient avec une nouvelle passe :

« Vous sauvez souvent des demoiselles en détresse ? ~ »

“Uniquement lorsque celles-ci ont le courage de demander de l’aide.”

Nos regards s'ancrent et je me perds un instant dans ces yeux émeraudes qui semble receler une certaine joie et malice au milieu d’un océan de confusion.
J’en tourne la tête, légèrement embarrassé par ma conduite. Je ne la connaissais pas et voilà que je me permettais de telles choses. Cela ne me ressemblait pas.
Mais je ne me sens pas non plus le courage d'arrêter ce manège. Si elle avait besoin d’aide, il était de mon devoir de m'assurer que tout irait bien jusqu’au bout. Après m’être impliqué, je me devais de finir les choses proprement.

La suite est… enivrante. Presque euphorique. Je décide de me laisser aller et joue le jeu jusqu’au bout, pour le meilleur comme pour le pire. Peu importe ce qui suivrait, au moins, je n’aurais aucun regret quant à mes actions.
Je fais cependant attention à ne pas dépasser une ligne très claire. Celle du non-retour. Je connais mes limites et je ne tenais pas à pousser ce manège plus loin qu’il ne fallait.
Et c’est comme cela que nous arrivons finalement à un moment de calme dans cette tempête humaine. Il semblerait que nous avions mis le feu sur la piste et la majorité des invités se laissaient à présent aller aux festivités.

Il était temps de prendre un break. Et justement…

« J’ai la tête qui tourne… »

Je hoche de la tête. Nous étions du même avis. Glissant poliment un bras autour de ses hanches, je nous fais sortir du cercle, direction les loges privés VIP. Il allait nous falloir un coin plus calme pour discuter, et c’était un endroit idéal. J’espérais simplement que cela ne la dérangerait pas.

Je jette un coup d'œil du côté de la piste pokémon, mais tout semblait ok. Myry était en train de savourer un jus de baie dans un coin de la piste avec la Lipouti. Tant mieux.
Me tournant donc vers ma partenaire, je lui offre un sourire ravi et demande :

“Que dirais tu d’un verre d’eau dans un endroit plus calme, hum ?”

Et montrant mon bracelet au garde qui veillait à l’accès de l’escalier des loges VIP, je lui offrais de passer devant.

Maintenant un peu plus au calme dans une des niches de la section VIP, j’en profite pour aller nous chercher à boire. Et pourquoi de l’eau ? Parce que d' un, j’évitais de nous rendre la vie plus dure en augmentant notre taux d’alcool et parce qu’il était notoirement plus difficile de spiker un verre d’eau sans laisser de traces.

Enfin, ce n’est à priori pas suffisant car, à peine de retour me demande t’elle de boire un peu dans les verres. Bha, après tout, je peux comprendre. Mais si seulement je savais ce qui allait suivre…

“Pas de soucis.” - *Gulp*

Et c’est alors que la bombe explose alors qu’elle pousse un soupir rassuré et me tends finalement la main :

« Madelyn Lodge. Héritière et tout le blabla de la haute société riches et impressionnante de Unys. À qui ai-je l’honneur ce soir? ~  »

Je souris et lui sert la main. Mais honnêtement, je viens de dégriser instantanément.

“Edwin Skirata. Juste un invité d’Ethan. Une...décoration si je puis dire.” je lâche légèrement moqueur alors que je lance un regard vers le groupe de notre hôte qui semble se ravir de toute l’attention féminine qu’il reçoit.

Mais à ma surprise, avant que je ne continue, Myryaluna et la Lippouti arrivent à notre table. Cette dernière semble d’ailleur faire les gros yeux à ma compagne.
Je ne sais quel hasard à permis une telle situation, mais la scène est certainement cocasse alors que Myry me fait tout un petit spectacle pour me dire qu’elle adore cet endroit et qu’elle s’est amusé avec la Lippouti. Je ne comprends pas tout, mais il semblerait que nos pokémon avaient au final fait l’opposé de leurs maîtres.

Rigolant, je soulève Myryaluna dans mes bras et m'adresse à Madelyn :

“Décidément, voilà une situation vraiment inattendue. Voici Myryaluna, ma partenaire. Mais du coup, ravie de te connaître Madelyn. Mon père m’a souvent parlé de tes parents quand je vivais à Poivreselle, mais je n’avais jamais pensé que nous ferions connaissances un jour. Ca, et toutes les histoires que ma soeur à pu me raconté à ton propoes" dis-je amusé en me remémorant ma soeur mode fangirl, m'explicant le talent de génie qu'avait les chorégraphie de la jeune femme assise en face de moi. Si elle savait, elle serait verte de jalousie. "Mais bon, maintenant que j’ai mis les pieds dans le plat, la moindre des choses serait de m’assurer de voir tout ceci jusqu’à une fin digne de ce nom !”

Dis-je toujours amusé par la tournure des choses. Être associé à Madelyn Lodge, c’était aussi s’exposé à beaucoup de personnes très influentes. Que ce soit ceux qui voulait la marier pour sa beauté, pour son nom de famille ou encore pour la fortune de son père, les ennemis ne manquaient pas. Sans compté les fans relou, les psycho et compagnie. Ce qui me rappelle l’incident ayant mené à notre...rencontre.

“Je sais pas si tu m’as choisi par hasard, mais c’était bien choisi, bien joué.”

Regardant autour de nous, m’assurant que personne d’autres ne pouvait nous écouter, je continue :

“Du coup, ai-je l’honneur d’être ton cavalier pour la soirée ou suis-je simplement un pion qui était là au bon moment, au bon endroit ? Ou les deux ? Après, je reste fan un grand fan de la réponse D…”

Mon ton était quelque peu moqueur de ma propre situation mais restait doux. Je ne lui en voulais pas. Elle était après tout la première à souffrir de sa propre situation. J’apprécierais en revanche savoir comment elle voulait approcher la suite de la soirée. Si je ne comptais pas l’abandonner maintenant que j’étais impliqué, je ne tenais pas non plus à me faire détruire par la famille Hunt, Lodge et autres grands noms impliqués par pur bravado.

« Je dirais toutes ces réponses?
En toute honnêteté Edwin, je n’ai particulièrement pas envie d’être ici ce soir. Seulement, ma famille et celle des Hunt sont assez proches, alors je suis un peu forcée d’être ici… Entre ça et le bouffon qui pense que porter une robe l’invite à me tripoter parce que j’ai bu un peu… »

Elle a au moins le mérite d’être honnête. Et j’apprécie le fait qu’elle ne prenne pas de gants. Je détestais les messes-basses, les plans insondables sans la moindre fibre d'honnêteté ou de loyauté. J’entends encore mon père me traitant d’idéaliste et d’utopiste. Mais c’était aussi une arme à double tranchant. Si cela permettait de me cerner ‘facilement’ cela voulait aussi dire que j’étais très difficile à gérer quand je le voulais. Car tant que je m’en tenais à mes règles, cela voulait dire que je n’avais aucune autre limite.

« Excuses moi, je brise sans doute l’image que tu as de ma personne… »

Je souris et réponds :

“Honnetement ? Pas vraiment. J’ai jamais été très intéressé. J’ai retenu le nom par obligation et parce que ma sœur m’a tanné vis-à-vis de ton talent de coordinatrice. Mais perso, je ne te connais pas, donc difficile de briser quelque chose qui n’existait pas de base.”

Buvant mon propre verre, je laisse la fin pour Myry qui m’en demande aussi. Et caressant sa tête, je continu :

“Et perso, je trouve que tu as plutôt une vie de merde, si je puis dire. Mon daron est pas facile mais il a toujours pensé à notre bien et nos choix. Toi…” je regarde autour de nous, faisant un grand arc de cercle. “Tu vies avec tout mais en vrai…” je hausse les épaules.“ Bref, je pense que t’as pas besoin de moi pour savoir où tu te trouves. Mais perso, une cage en or, ça reste une cage. Et à défaut de pouvoir détruire la cage, en tant que fou, j’ai quelques tours dans mon sac. T’en fais pas pour Ethan, vu la tournure, si je sais encore tiré mon épingle du jeu, il devrait nous laisser tranquille sans faire de vague. Et pour l’autre… Bha, ça devrait plus être un problème. Maintenant la question est : que veux tu faire ? Perso, je pensais m’éclipser dans pas longtemps. Si ça te tente, on peut continuer la virée à deux. Mais je tiens à être clair, je ne t’inviterais pas dans ma chambre.” dis-je avec un clin d'œil, voulant être certain d’être clair sur ce point. “Règle de premier rencard malheureusement. On peut pas tout avoir hein ! Mais ouais, si ça te dis, je pense pouvoir te montrer un truc ou deux assez sympa avant de te ramener à ta cage… ou où tu veux. Tu vois ce que je veux dire. En plus tu dois mourir de faim avec tout ça, donc on pourrait en profiter pour prendre un repas un peu plus consistant que quelques amuses bouches ? Ca te dit ?”

Aussi ravissante était-elle, Madelyn Lodge était une bombe avec laquelle je n'étais pas encore prêt à jouer. S'amuser entre amis ? Pas de soucis. Sortir avec elle ? Non. Peut-être quand on se connaitra mieux est-ce-que je serais prêt à potentiellement considérer la situation. Mais là ? NOPE. Merci mais non merci. Mais bon, ce soir j'étais déjà impliqué de toute façon, alors je pouvais bien faire un geste, non ?

« Parce que tu crois vraiment avoir une chance avec moi? Sans vouloir t’offenser, Edward, mes standards sont un peu plus hauts que ça. »

Je la vois se lever instantanément suite à ma tirade. Et je devais vraiment avoir perdu la main, parce qu’elle était hors d’elle et semble toute avait compris mon invitation dans le mauvais sens.

« Ah et au fait, tu devrais lire les potins un peu plus souvent, je suis déjà en couple. »

Là, c’était la goutte de trop pour moi et mon pouffement se transforme en un rire hilare. Je me lève, essuyant une petite larme et rétorque :

“Navré, je crois qu’à force de jouer, j’en suis venu à te méprendre sur mes intentions : tu ne m’intéresse pas, Madelyn, et je ne vais certainement pas te courtiser. J'étais quelque peu cynique dans mes paroles, mais je peux comprendre que cela est pu avoir l'impression de tenir une autre signification.”

Calmant un nouveau fou rire, je me force à m’incliner un instant pour demander pardon :

“Et je ne tenais certes pas à t’offenser de la sorte. J’espère que tu trouveras en toi la grâce de me pardonner cet affront et tout parole ayant pu t’offenser. Et pour être plus direct, je t’invite amicalement à manger et faire un tour en bécane. Libre à toi d’accepter ou non.”

Mes paroles étaient sincères et je ne comptais certes pas en ajouter plus. Nous commencions à attirer l’attention, et je préférais éviter d’être au centre des regards malsains qui nous entouraient. Myryaluna en revanche n'était pas du tout contente de mes performances et boxait mes jambes vis-à-vis de mon attitude désinvolte. Mais bon, si lui dire la vérité la blessais, tant pis hein. J'allais pas la bercer non plus. Si en faire une amie pouvait être de bon augure, je n'allais en revanche pas me travestir pour lui plaire. C'était 100% moi, ou rien du tout. MAIS bref ! La balle est à présent dans son camp.

Je suis quelqu’un de terrible. Dans tous les sens du terme. Et jassume. Mais heureusement pour toi, Madelyn, en cette instant, je suis d’humeur joueuse. Bon, quelque peu à ses dépends, certes, mais que voulez vous ? C’est plus fort que moi. Les petites Princesses sont juste trop sensibles pour ne pas être titiller par plaisir.
Mais pour elle, il y a un terme oriental qui lui convient parfaitement.

« Je suppose que discuter autour d’un burger est plus adapter que se hurler dessus parce que la musique est trop forte. »

Tsundere.

Personne froide et généralement indifférente mais cachant un cœur tendre et un bon fond.
En cet instant, la définition te convient parfaitement. Si les convives se désintéressent tout aussi vite de nous, je ne peux pas m’empêcher de sourire.
Finalement, cette nuit était décidément pleine de rebondissements. Je salue rapidement notre hôte, le remerciant de l’invitation. Il savait comment me contacter. Pas besoin de faire plus de manières que nécessaire.
Je remarque en revanche une figure familière observant Madelyn, la suivant comme une ombre. Une connaissance...Non. Ah, ça y est, je le replace. C’est l’un des autres mecs qui s’étaient rajouté au groupe d’Ethan quand on était rentré. Et celui qui était au bar avec Madelyn plus tôt, non.
Ahlalala… Je pousse un soupire et me tourne vers Myry : “On y va ?” et avec un petit ‘TRiiii’ ma Tarsal rentre gentiment dans sa ball. Aller !

Descendant l’escalier de la section VIP, je m’arrête au pied de l’escalier et fait signe au videur.

“L’homme là bas ?” - “Oui ?” - “Mademoiselle Lodge et moi-même en avons assez d’être suivi. Vu que nous nous en allons...” - “Je comprends. Vous pouvez partir tranquille M’sieur, il sera pas un problème.” - “Merci bien.”

Maintenant, la touche finale. Alors que notre “ami” attends dans le coin menant à l’entrée, je fais un détour par le bar et chope une bière pas finie. Et me faufilant entre les groupes, je lui rentre dedans avec une certaine force, lachant le verre en le renversant sur son pantalon.
Et profitant de la bousculade, je lui fais les poches de vestes chopant son portefeuille et le faisant tomber par terre.
Puis, me rattrapant sur lui, j'agrippe fermement ses bras et le regarde droit dans les yeux alors qu’il jure :

“Mais putain !” - “Rho, j’suis désolé, je faisais pas gaf et….ca va ?” Et faisans mine de plisser les yeux et de le reconnaître, je lui plante mes pouces dans les muscles. “Et mais, j’te connais…?” Je vois son teint virer blanc avant qu’il n se reprenne des couleurs en me reconnaissant enfin. “NON ! Et laches moi ! Tche ! Faut que j’aille me sécher !”
Et me repoussant comme il peut, il s’en vas vers les toilettes de l’autre côté du bar. Je vois un des videurs partir à sa suite, mais je ne m’attarde pas plus. Après je vais me faire engueuler pour avoir traîné. Je me baisse, ramasse le portefeuille et souris, ravi de mon larcin. Et revenant à l’entré, je passe au vestiaire. Et avec un clin d’oeil au staff, je jette le portefeuille moins le permis sur le comptoir.

“Tenez, c’est cadeau. A partager pour le staff pour ce service impeccable.”

Il y avait un petit pactole. Et je n’allais pas me priver. Et jetant ma veste légèrement en l’air j’enfile les deux manches d’un mouvement parfait et rattrape ma cavalière.
Madelyn ramasse d’ailleurs sa Lipouti l’instant où elle me voit approcher et me demande :

« Où allons-nous maintenant? »

“Où nous voulons Princesse, la nuit est nôtre. Mais j’ai cru comprendre qu’un bon burger te ferait plaisir ?”

Et me dirigeant vers ma bécanne garé un peu plus loin, je lui demande :

“Si cela te convient toujours bien sur ? Et puis comme ça, tu auras l’occasion de te faire un peu à la bécane le temps qu’on s’y rende avant la virée. Par contre, je pense que ta Lipouti sera mieux dans sa ball le temps du trajet...”

Et détachant mon casque, je lui tends le second, m’    assurant qu’elle s’équipe correctement avant de démarrer la bécane. Et lui faisant signe de la tête, je lance la comm’ inter casques :

“Allez grimpe. Et accroche toi bien.”

Et nous voilà partit, la moto laissant une trace de gomme et une odeur de brûlé alors que nous disparaissions dans le trafic avec un certain panache. Et alors que je me pose à un petit 50, tranquilou, je demande à ma passagère :

“Première fois ? En moto je veux dire.”

Les lumières filaient autour de nous alors que nous avancions dans le trafic. Encore calme, j’attendais sa réponse pour savoir ce qu’il en était et comment j’allais poursuivre. Après tout, l’idée n’était pas non plus de la brusquer si elle n’était pas habituée.

Images:

“Première fois ? En moto je veux dire.”

Question stupide. Évidement que oui ! La pauvre en sursaute même. J’aurais dû la prévenir. Bref.

« Première fois oui, mes parents ne me laisse pas conduire ma voiture malgré mon permis, alors imagine une moto… »

“C’est sur que si la voiture c’est de trop…” je ricane légèrement. Ces parents ne comprenaient décidément rien à la vie. Ce n’était pas en rejetant quelque chose ou en le déniant à Madelyn qu’ils allaient lui faire oublier. Bien au contraire. La blague quoi. C’est un classique quoi. Raiponce, tout ça, les princesses séquestrer qui ne rêvent que de liberté, et cetera…

Enfin, j’aperçois déjà le Burger King. Je ralentis et me gare devant l’immense fast-food dont l’enseigne flash un 24/7 bien voyant. Je signale et je me gare tranquillement sur le trottoir. Ah, l’avantage d’avoir une bécane ! La liberté de se garer où on veut tant qu’on est pas dans le passage des piétons.
Et alors que je descend de la bécane après Madelyn, la voir enlever son casque et révéler un sourire presque magique devant l’enseigne… C’était presque de la triche d’être aussi mignonne. Enfin, j’avais plutôt l’impression d’avoir affaire à une enfant. Le genre que tu veux cajoler et à qui tu offrirais le monde…
Bref, c’est pas le moment Ed ! Me retenant de lui ébouriffer la tête, je la suis à l’intérieur. Et le son de ses talons me rappelle d’ailleurs quelque chose…
Je sors mon tel et envoie un SMS à une connaissance.

*Ramène toi ici avec une paire de chaussures pour femme comfortable…36. Et des chaussettes épaisses. ASAP. J’ai la bouffe.*

Elle était probablement trop absorbée par son travail de toute façon. Je lui faisais une faveur en la forçant à sortir de sa grotte.

C’est un chuchotement qui me rappelle à l’ordre :

« Que recommandes-tu…? »

“Un classique. Le BK. Ou le Cheeseburger. En menu avec ta boisson de choix. Histoire d’avoir l’expérience complète.”

Et histoire de lui faciliter la tâche, je commence notre commande alors que le caissier nous regarde avec des yeux de merlan frit, se demandant sans le moindre doute ce qu’on venait faire ici :

“Hum !” - “Ah, euh, bonjour ! Qu’est-ce que vous prendrez ?”

“Un menu complet à emporter. Avec un double bacon, grande frite, grand coca. Supplément aïoli. Et un BK en plus.”

“Et avec cela ?” - “Ca sera tout pour cette commande.” - “Pardon ? Mais…” - “Ce n’est pas pour nous. Je commanderais à prendre sur place après.” - “Ah, euh, bien sur. Ca fera 22P$” - “Par carte.” - “Quand vous voulez.”

Et avec le bip, je confirme le paiement.

“Parfait. Et du coup, pour moi, ce sera un double BK, en menu. Large coca, frites. Avec une boite de nuggets et un frappé glacé chocolat noir. Pas de sucre, rien. Juste chocolat. Et pour toi..?”

Je demande à Madelyn m’écartant gentiment pour la laisser commander.

« Merci pour cette sortie Edwin. »

“Y’a pas de quoi, tout le plaisir est pour moi.” je lui réponds alors qu’on prends place et que nos pokémon sortent de leur ball. C’est assez drôle de voir la maîtresse et la Lipouti se régaler de frites d’un fast food. Mais j’allais certainement rien dire. Le fait que Madelyn arrive à sourire et profiter du moment valait la peine que je m’étais donné.

Et alors qu’on attaque respectivement notre repas, je me délecte autant de la vue que de la nourriture. Je me garde bien de rire, mais je dois avouer que la voir observer et analyser son burger avant de finalement y mettre un croc et revenir juste derrière avait quelque chose de drôle.
Presque autant que la tête que la Lippouti tire après avoir croqué dans le burger. Ce n’était clairement pas à son goût. Myry, elle, en profite plutôt pour me tirer sur le manche et me faire les yeux doux. Je sais ce qu’elle veut, et elle sait qu’il m’en reste…

“D’accord, mais ce sont les derniers alors profites-en hein !”

Et attrapant à ma ceinture un des cubes qui y était fixé, je le retire et le pose sur la table. Puis, appuyant sur le bouton frontal, le petit cube redevient une petite boîte à pokéblocs. Myry en avait profité pour descendre de la banquette de mon côté et grimpait à côté de Madelyn et de sa Lippouti. J’ouvre la boîte et la présente à ma Tarsal avant de me remettre à manger.
Myry ne perd pas de temps et ni une ni deux, enfourne un pokébloc sucré avant de se tourner vers Chubby avec un regard lui demandant si elle en voulait.

Rhalala, je vous jure. Et alors que je secoue la tête amusé, je remarque une veste et capuche familière rentrée dans le fast-food…


“Par ici Ronflex !”

La tête se tourne vers moi et pousse alors un sprint avant de me jeter un sac dans les bras alors qu’une mitrailleuse à paroles m’assaille :

“Nan mais tu te prends pour qui ? Ca va pas ? T’as vu l’heure ? Et pourquoi tu me demandes un truc pareil, d’abord ?! Nan en fait, je veux pas savoir ! Ce que tu en feras ne me regarde pas ! Par contre t’as intéret à…!”

J'interrompt le flot de paroles en lui mettant quelques frites dans la bouche et le sac de menu à emporter dans les bras.

“Tout va bien, relax. Ensuite, te connaissant, tu ne dormais pas. Et tu as sauté tes repas. Donc au moins comme ça, tu auras à manger. Et pour le reste…”

Je souris et laisse ma phrase en suspens. Elle n’avait probablement pas reconnu qui était assis en face de moi. Je ne sais même pas si elle à remarqué que je n’étais pas seul. Et que le resto n’était pas ABSOLUMENT vide. MAis bon, je serais pas surpris, c’était le genre de personne qu’elle était. Une génie. Pour tous les avantages et défauts que ça avait.


“MMMmhhhmmMmmh !”

“Vide ta bouche ?”

Pour seule réponse, elle avale et me tire la langue avant de rebrousser chemin aussi vite qu’elle était arrivée.

Ahlalala…

Me tournant vers Madelyn, je lui fais un résumer :

“Madelyn, je te présente Iris Fairbrook, Designeuse de la ligne de mode Nuage d’Altaria qui est récemment devenue populaire. Et du coup, j’ai…”

Je m’arrête un instant et vérifie le contenu du sac que j’avais reçu. Nan c’est bon, tout y était.

“...j’ai donc le plaisir de t’annoncer que tu vas pouvoir à présent commencer à profiter de la partie plus relax et novatrice de la soirée.”

Et lui glissant le sac à ses côtés, je la laisse découvrir la paire de tennis et de chaussettes duveteuses placées dedans.
Finissant mon burger, j’observais avec attention la jeune star, curieux de capturer sa réaction.

« On fait déjà des pots de vin Mr Skirata? »

Je rigole à la réplique clairement taquine. Non, clairement, je ne tiens pas à passer le restant de la soirée immobile, donc c’était une nécessité. La suite en revanche me surprends :

« Je tâcherai d’en parler sur mes plateformes ce weekend, c’est le moment ou l’algorithme est le plus généreux avec moi. Autant offrir un maximum de visibilité à ton amie. Tu la remercieras pour moi d’ailleurs. J’ai très hâte de les essayer et leur faire justice. ~ »

“Aha, voilà qui est bien généreux de ta part ! Quand elle s’en rendra compte, je ne sais pas si elle va pleurer des larmes de joie ou essayer de m’arracher la tête mais cela sera sans le moindre doute fascinant. Et je pense que tu devrais profiter du moment pour les enfiler. Ca sera plus confortable sur la moto. Ca, doublé que pour marcher après, tu seras bien mieux.”

Et la laissant savourer l'instant, je me régale de la vue de Myryaluna et Chubby en train de savourer les pokéblocs, leur petites joues rougissant de plaisir alors qu’elles se régalent. Ce qui me rappelle…

“Tiens, d’ailleurs, tu me demandais tout à l’heure ce qu’il y avait dans la boîte de Myry. Et j’ai pas pu te répondre sur le coup. Ce sont des pokéblocs que j’ai confectionné moi même. Comme on habitait pas loin du centre de concours à Poivreselles et que ma sœur participait beaucoup, en tant que dresseuse et spectatrice…bha on est devenu assez calé en pokéblocs. Et du coup, bha depuis que je suis devenu un dresseur moi-même, je me suis remis à en faire. Myryaluna aime beaucoup et les marchés de Némerya sont riches en baies, du coup j’ai toujours plein d'ingrédients pour en faire de toutes sortes. Tu peux essayer d’ailleurs, ils sont très bons. Les mauves sont sucrés et sont les préférés de Myry avec les bleus qui sont plus secs. Rouge, c’est épicé et si elle les à pas tous déjà mangé, les jaunes sont acides. En goût, ça ressemble à des bonbons parfumés avec une texture moelleuse.”

Et je percute à ce moment là. C’était un complément alimentaire très connu parmi ceux qui font des concours. Comment se faisait il qu’elle me posait la question ?

Je la vois regarder son téléphone encore une fois. Je ne suis pas sur si c’est par fatigue, par inquiétude ou juste qu’elle essayait de me faire passer un message, mais je commence à la sentir… danser sur ses pieds.
A croire que ma compagnie commençait à se faire lassante. Enfin, je suppose que c’était peut-être le cas pour une princesse comme elle. Et elle avait probablement eu son lot d’aventures pour la soirée ?

« Sans offense Edwin, je devrais vraiment songer à rentrer. Mais sache que j’ai passé une agréable soirée, grâce à toi. Merci. »

“Pas de soucis, je comprends. Veux-tu que je te dépose ou tu préfères que je fasse venir un chauffeur pour te déposer ?
On pourra remettre la balade nocturne et la vue sur les lumières à une autre fois. Je peux voir que la fatigue commence à te prendre.”

Même si bon, du coup, je sentais que ça tenait plutôt du jamais que du plus tard. Enfin, qu’à cela ne tienne. Je sors ma carte de business d’une de mes poches et la lui tends.

“Si jamais ça te dit, hésite pas à me contacter à l’avenir.”

La carte noir aux lettres dorée avait une écriture sans fioriture mais avec un certain style.


Et avec un sourire, je caresse la tête de la Lipouti pour lui dire au revoir et m'apprête à dire à ma Tarsal d’en faire de même.