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L’air est si froid. Il traverse mes vêtements, et vient s’enfoncer dans ma peau comme autant d’échardes. Je tremble de tout mon corps, malgré mes vêtements chauds. Ce sont les mêmes que je porte à l’arène pourtant. Ils ne m’ont jamais trahi et pourtant là-bas, il fait bien plus froid qu’ici. Là-bas, éternuer revient à cracher de petit morceau de glace. Malgré tout, j’ai froid. J’ai tout le temps froid.

Championne de glace. La belle affaire. Jamais de ma vie je n’ai eu aussi froid. J’ai vécu des hivers à la rue, dans des conditions bien pire. Je n’ai jamais été frileuse en dehors de ça. Je n’ai jamais eu à redouter l’hiver. Pourtant, depuis ce jour, j’ai froid tout le temps.

Je tiens Ange serrée contre moi. Mon bébé, mon amour. La seule personne que j’aime vraiment. La seule. L’unique. Ce mensonge, je me le répète en boucle. Tout le temps. Jour et nuit. Il n’y a qu’elle qui quitte et personne d’autre. Personne d’autre n’a jamais compté. Même la nuit. Surtout la nuit quand il n’y a que ça a faire. Je ne dors plus, ou alors par épuisement totale. Mes yeux violets se sont enfoncés dans leurs orbites, rougis par les pleurs et cernés de violets.

J’ai tellement froid.

Mais il faut que je m’occupe d’Ange. Mon bébé. Je n’abandonnerai jamais mon bébé. Je serai toujours là pour elle. Sa maman sera toujours. Elle ne sera jamais seule comme je l’ai été.

On fait une sortie au parc. Oui, c’est ça. Elle aime les parcs Ange. C’est reposant et elle peut voir des Pokémons. Le Parc Safari est un bon endroit. C’est joli et au sud. Il fera moins froid. C’est ce que je pensais mais j’ai toujours aussi froid. C’est terrible. Mais Ange, ça va. Elle dort dans mes bras. Tant que Ange va bien, alors tout va bien.

Tremblante dans le parc, je ne remarque pas que je tourne en rond. Tant que Ange va bien et n’est pas seule, tout va bien. Je ne peux plus partir sans elle. Sinon elle est seule. Et il n’y a que moi pour m’occuper d’elle. Que moi.

Une nouvelle crise de larmes survient et tout en marchant, je sanglote sans pouvoir m’arrêter, serrant mon bébé endormi contre moi. Puis je m’arrête, m’adosse à un arbre et me laisse tomber. A travers mes larmes, je regarde le visage de mon bébé, de mon amour. Sa petite main se saisit de mon doigt et malgré mon chagrin, je souris.

Il y a quelqu'un qui approche. Je ne veux voir personne. Pourquoi est-ce qu'il y a toujours quelqu'un où que j'aille ? Les gens sont le pire cancer de ce monde. Qu'est-ce qu'il me voudra ? De l'aide pour capturer un Pokémon parce qu'il est trop débile ? Savoir comme on nourrit un Frissonille ? Il me demandera si je suis bien qui je suis. Qu'il aille mourir. Je ne veux voir personne.
Je veux juste être avec me fille. Je veux la protéger et la garder près de moi.
Ces pensées, toutes ces pensées, qui auraient il y a peu créé un torrent de colère froide en moi, ne provoquer rien d'autre qu'un autre sanglot et de la tristesse.
Je regarde l'inconnu. Est-ce que je vais bien ? Est-ce qu'un jour, dans ma vie, je suis déjà allée bien ? Ou alors les courts moments de joie n'ont-ils été qu'une illusion. Un piège trop alléchant. Une hauteur pour rendre la chute plus dure. Et lui, veut-il aussi se montrer gentil, pour mieux me poignarder et me rejeter.

Qu'est-ce que tu me veux toi ?

Ma voix est brisée, cassée, tremblante. Vulca, ma Goupix se met à gronder à mes côtés. Elle est redevenue jalouse et possessive. Elle grogne sur tous ceux qui s'approchent de moi. Oui, c'est mieux. Personne ne doit plus m'atteindre. C'est comme ça que je protégerai Ange, mon bébé, de la souffrance et du malheur.

Les gens ne font rien que nous blesser, nous amadouer pour mieux nous détruire. Je me suis fait avoir la première fois par ignorance et la deuxième fois par bêtise. Il n'y aura pas de troisième fois.

Un Polichombr apparaît alors devant moi pour me fixer mais il ne reste pas longtemps. Un attaque Vibrobscur de Vulca le met en déroute aussi vite qu'il est apparut.

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De l'irritation irrationnelle enflamme mon cœur. J'ai envie de me lever et d'arracher le visage de ce garçon qui vient se mêler de ce qui ne le regarde pas. Je suis avec ma fille. Voilà ce que j'ai envie de lui hurler à la figure. Lui crier de me foutre la pas, comme j'aimerai que le reste de l'humanité me foute la pas. Elle ne m'a jamais rien apporté de bien si ce n'est des mensonges et des souffrances. Je ne veux pas de sa fausse gentillesse. Je ne veux voir personne. Il n'y a nulle part où je peux m'isoler sans être hantée.

Mon visage se crispe d'une rage folle, déraisonnable. Je vais me le faire. Heureusement que je tiens Ange dans mes bras, sinon, je le passerai à tabac et le laisserai pour mort.

Ça c'est ce que je veux et ressens jusqu'à ce qu'il me tende son manteau. Son visage change, sa voix aussi. Ce n'est plus un inconnu mais un visage qui me manque tellement qui me regarde. Ce fut un bref moment, l'illusion s'efface aussi vite qu'elle est apparu. C'est plus fort que moi et j'éclate en sanglot. J'essaye de fuir cet abandon, mais il me suit partout. Je le hais pour ça. Je le déteste pour m'avoir fait croire que je pouvais être heureuse. Pour m'avoir fait croire qu'il voulait construire quelque chose avec moi. Je me déteste pour l'avoir laissé partir. Je me hais pour l'avoir fait fuir.

Je sers contre moi mon dernier et plus précieux trésor. Ma fille. Mon Ange. Même son nom est douloureux, car c'est lui qui l'a choisi. Et cet inconnu est si gentil. Est-ce qu'il va me trahir comme Léonard ? Il n'y en a pas deux comme lui, c'est impossible. Je devrais le chasser, pour me protéger. Mais ma colère est douchée par mes larmes.

Il demande s'il faut qu'il aille chercher quelqu'un, si je suis blessée. Je fais non de la tête. J'essaye de parler, mais mes paroles sont incompréhensibles, coupées par des sanglots, alors que j'essaye de reprendre mon souffle avec de refondre de nouveau en larme.

Ange se joint à mes pleurs.

Chhhhuuuut. Voilà tout ce que j'arrive à faire, tout en berçant mon bébé. Il fait si froid ici.

Je ne prends pas la veste de l'homme parce que je ne sais pas comment faire. Comment tendre le bras sans donner l'impression d'abandonner ma fille. Comment accepter de l'aide sans agresser les autres. Comment arrêter de pleurer.

Je vois bien que l'autre est perdu. Je voudrai qu'il parte, qu'il arrête de me regarder. Je n'ai besoin de personne. Je suis une terreur dans mon domaine. On me craint dans les quartiers de plusieurs villes. Je n'ai pas besoin d'aide. Mais j'ai aussi peur d'être toute seule. J'ai peur de ne pas savoir faire quoi que ce soit de bien par moi-même.

Je sais pas ce que je dois faire ? Dis-je d'une petite voix cassée, une fois mes larmes un peu calmées.

HRP : Capture du bulbizarre svp.

Retourner au chaud ? Mais il n’y a de la chaleur nulle part. Et puis, à quoi ça servirait ? Pour ange Ça servirait pour Ange. Je ne dois pas l’oublier, je ne dois pas l’abandonner, je ne dois pas tout laisser tomber. Il faut que je fasse tout pour elle. Mais c’est difficile. Je dois faire des efforts. Encore. Je dois toujours faire des efforts pour les autres pour rien. Au final je suis toujours aussi seule, toujours aussi abandonnée. Malgré mes efforts, je n’arrive à rien. Et je finis par faire fuir tout le monde.

Et là, je suis assise dans le froid en sérrant mon bébé et je le mets en danger sans aucune raison. Quel genre de personne est-ce que je suis ? Quel genre de mère ? Je n’arrive pas à me sortir de ce cercle à me convaincre que je peux vivre par moi-même, sans l’aide de Léonard. Je ne me sens pas capable d’être assez pour m’occuper d’Ange.

Elle a peut-être faim. Elle a tout le temps faim. Ou sommeil. Est-ce que c’est normal ? Je ne sais pas. Je ne comprends pas. Et il n’y a personne pour m’aider.

Je me lève tant bien que mal.

Allons à l’intérieur. Je pourrais la nourrir comme ça. Dis-je d’une voix cassée et fatiguée.

Je me mets en marche, en trainant les pieds, les épaules voutées.

HRP : Capture du bulbizarre svp.