C'était une belle journée malgré le froid hivernal qui mordait sans ménagement les joues du natif d'Unys. On pourrait penser que ça serait l'occasion de faire du sport d'hiver ou au contraires se reposer avec une boisson chaude, mais non. Lionel avait choisi de visiter les catacombes. Pourquoi ? Tout simplement parce que, depuis son retour, on lui rabâchait de ne pas se surmener, qu'il devait penser à son corps toujours en train de consolider les os cassés et fêlés pendant le séjour à Almia. Un sourire sincère se dessina sur ses lèvres, prendre de la distance avec tout et tout le monde lui avait fait un bien fou, même s'il aurait pu se passer des nouvelles cicatrices parcourant sa peau.
Il fut sorti de ses pensées à cause d'une patte posée sur son avant-bras. Marie semblait lui faire remarquer quelque chose. Pensant dans un premier temps que la température basse la dérangeait, le brun enleva son écharpe pour la nouer autour de l'adorable frimousse. La vraie raison lui sauta aux yeux en se rendant compte que les panneaux, sensés expliquer l'histoire des lieux et donner la direction, étaient introuvables dans la zone.

-Hm..C'est plus sombre que ce que je pensais..On ferait sans doute mieux de revenir sur nos pas.

Prévisible, à force de ne pas réellement prêter attention à son environnement, le directeur de refuge n'avait pas remarqué le fait qu'ils s'éloignaient du parcours balisé. Heureusement que Courage leur procurait un minimum de luminosité grâce à de petites flammes flottant autour d'eux. Pas plus inquiet que ça, le groupe emprunta un chemin qu'ils pensaient être le bon pour retourner à la surface.

Le trio avançait tranquillement, cette fois attentif à ce qui les entourait. Le brun laissait son regard courir sur les sépultures dans l'espoir que l'une d'elle semble familière, qu'elle lui permette de retrouver la sortie. Parce que bon, malgré ses rencontres ponctuelles avec des spectres et autres farceurs dans le manoir Snyder, ici, il avait juste l'impression de déranger. Un peu comme si, en brisant le silence avec le son de ses pas, il manquait de respect à ceux qui reposaient là.

Finalement, la lumière au bout du tunnel. Marchant un peu plus vite vers la source, Lionel haussa un sourcil circonspect en tombant sur un groupe de petites bougies d'apparence inoffensives. La partie logique de lui hurlait de faire faire demi-tour et agir comme si leur chemin n'avait jamais croisé les Funécires, l'autre, basée sur l'instinct pur, intimait de les suivre. Ce qu'il fit, les sens en alerte. Bien sûr, Marie et Courage n'approuvaient pas du tout cette décision, mais ils savaient pertinemment que lorsque leur dresseur voulait quelque chose, impossible de lui faire entendre raison.

Plus ils s'enfonçaient et plus la lumière produite par les Spectres s'intensifiait, du coin de l'oeil, l'unysien nota aussi la présence de Mélancolux. Finalement, une petite voix lui parvint, des pleurs. Crispé, il se demanda s'il s'agissait d'une ruse ou si là, face à lui, se tenait effectivement un enfant vivant et en détresse. Profitant du moment de calme, il s'approcha du petit pour lui essuyer la joue. Malgré la fraîcheur de sa peau, les larmes étaient chaudes. Cette seule information lui suffisant, le brun le prit dans ses bras puis fit un signe entendu à ses partenaires.
De là, tout s'accéléra. Les Funécires se mirent à cracher une épaisse fumée sombre, cherchant sans l'ombre d'un doute à les achever ici et maintenant.

-Courage, Marie rentrez !

Malgré l'inquétude palpable des canins, ils firent ce qui leur était demandé, se doutant de la suite des évènements. En effet, une fois ses partenaires à l'abri, Lionel fit sortir Arinna de sa ball.

-Télé-

Avant même de finir sa phrase, les voilà déjà dehors. Une violente quinte de toux prit les deux humains allongés à même le sol, la Gardevoir n'avait heureusement pas été exposée assez longtemps pour que ça puisse réellement lui nuire. Rapidement, ne voulant pas que les effets des vapeurs toxiques perdurent, l'adulte fit sortir la Grandbull de sa Ball. Pas besoin de parler, une mélodie se fit entendre, les protégeant de dégâts supplémentaires. Il remercia ses partenaires, Courage les ayant rejoint pour les réchauffer en se collant contre eux, puis regarda le gamin lové dans ses bras. Sans doute à cause du choc, ce dernier ne semblait pas apeuré par le visage patibulaire.

-Comment tu te sens p'tit gars ? Moi c'est Lionel, et toi ? On va aller à l'hôpital d'accord ?

Finalement, avec l'aide des deux canins, ils purent tous aller se faire soigner, expliquer la situation au personnel et ainsi retrouver les parents du gamin.

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