Tout droit revenus du Jurassique ft. Frédérick Valentine

Les mois ont filé à une vitesse ahurissante !

Voilà trois mois maintenant que tu es installée à Lumiris. Un trimestre. Un quart d’année. Tu n’as pas vu le temps filé, vraiment. Tellement de choses se sont passées que si tu devais les résumer tu ne saurais par où commencer.

Dans l’ensemble, la vie à Lumiris est douce et agréable malgré le froid qui sévit pour le moment. Rien de bien étonnant au cœur de l’hiver mais tu préfères de loin la clarté de l’été, ses longues journées et sa chaleur au temps rude de l’hiver. Cela ne t’empêche pas de vivre tranquillement. Tu as su trouver ton rythme assez rapidement, que ça soit au travail ou dans la vie de tous les jours.

Professionnellement parlant, tu n’as peut-être jamais été aussi épanouie. Tu as la place de rêve, du moins à tes yeux. Celle qui te permet d’en apprendre tous les jours, de progresser dans l’art de la médecine tout en avançant sur tes propres projets. Projets qui ont d’ailleurs pris un tournant tout à fait inattendu lors d’une rencontre avec un certain nano technicien. De cette rencontre est né un partenariat qui devrait pousser tes projets au niveau supérieur. Pour l'instant, tu n'as pas encore eu l’occasion de tester les drones de recherche puisqu’ils sont toujours en phase de développement mais ce n’est plus qu’une question de quelques semaines avant qu’ils ne soient opérationnels, d’après le dernier mail d’Edwin. Tu as hâte de pouvoir utiliser ces nouveaux jouets sur le terrain.

Pour ce qui est du cabinet, les choses avancent assez bien également, tu te perfectionnes en compagnie du Dr Lawrence et de son équipe. Ils sont chaleureux, bienveillants et amicaux avec toi. Tu crois même que tu peux qualifier Célia - l’assistante - et Eva - ta consoeur - comme des amies. Elles finissent chez toi chaque vendredi soir, vous passez vos soirées à boire, rire, parler de tout et rien. Enfin, surtout Célia et Eva. Toi, souvent, tu te contentes d’écouter et de répondre aux questions qu’elles te posent. Cette peur de laisser les autres s’immiscer trop dans ta vie ou dans ton cœur te tiraille toujours.

Cette peur de t’impliquer et d’en souffrir te tiraille toujours.

Cela ne t'as pas réussi avec Rory, ton meilleur ami. Quant à la seule relation amoureuse que tu ais jamais eu et bien… Tu ne préfères pas mieux y penser. C’est surtout ce qui alimente cette peur de s’impliquer avec les autres…

Et pourtant, tu t’impliques. Bien malgré toi, un peu contre ta volonté. C’est plus fort que toi…

Tu aspirais à une vie simple et tranquille lorsque tu as décidé de t’installer à Lumiris. Tu n’avais pas l’intention de t’occuper d’autres choses que de ta carrière et de tes recherches et, pourtant, te voilà devenue malgré toi militante pour la cause de Voltapolis. Toi-même tu ne comprends pas trop comment c’est arrivé. Ça a commencé avec une mission de bénévolat, de l’aide pour la Championne Alambra et voilà que tu est prête à mettre à bas tout ce que tu as bâti ces trois derniers mois pour monter un poste de soin à Voltapolis. C’est un combat entre ton cœur et ta tête, depuis des semaines. Un combat duquel rien de constructif ne ressort et qui te donne encore plus d’insomnies et quelques migraines. C’est un problème inextricable, pour l’instant. Un problème qui t’obnubile un peu plus de jour en jour alors que tu oscilles entre tes aspirations personnelles et ta conscience. Tu as trop trimé pour abandonner ce que tu as commencé à entreprendre mais tu ne peux pas non plus fermer les yeux sur la misère de Voltapolis, tout en sachant que tu ne pourras pas sauver la ville à toi seule… Tu ne peux pas sauver tout le monde, tu le sais et pourtant l’idée t’obsède de plus en plus alors que les jours passent.

Mais aujourd’hui, tu as décidé de laisser tes soucis de côté et tu as décidé de t’aérer l’esprit et de te concentrer sur autre chose. C’est “autre chose” ou plutôt ces autres choses, elles sont dans ton sac à dos. Elles occupent tes pensées alors que tu arpentes les couloirs du laboratoire du professeur Baobab.

Es-tu vraiment certaine de vouloir réanimer ces fossiles ?

Tu n’en sais trop rien. Une partie de toi te dit que tu as déjà assez bien à faire avec toute la floppée de pokémon  qui est venue s’ajouter à ton quotidien déjà bien rempli avec Carrion. Il y a d’abord eu Ymir, cette sabelette d’Alola qui vous a suivi durant ton escapade avec Fred au mont Yukori. Elle a d'ailleurs évolué en trouvant une pierre glace traînant dans ta bibliothèque et qui faisait office de souvenir et de décoration. Très vite suivie par Octave, le petit Sonistrelle chromatique qui devait rester chez toi de façon temporaire. Spoiler, il a rejoint la famille !  Il y a ensuite eu Régulus, le Rocabot offert par tes parents à Noël. Ça aura été une véritable surprise ! Tu ne t’attendais certainement pas que tes parents, qui ne se sont jamais intéressés aux pokémons et n’ont jamais suscité ton intérêt à cet égard, t'en offrent un pour Noël. Peut-être se sont-ils senti coupable d’adopter un ponchiot alors que tu as réclamé une Steelix tout le long de ton enfance. Tu ne sais pas trop mais toujours est-il que tu es passé d’un pokémon à quatre pokémon. Presqu’une équipe ! Ça aussi, ça a été un sacré chamboulement, surtout pour Carrion qui a eu du mal à te partager avec les autres. Mais vous trouvez doucement votre rythme.

Est-ce bien judicieux de troubler cet équilibre nouvellement trouvé ? Tu ne sais pas trop. Tout ce que tu sais, c’est que ces fossiles offert par ton promoteur universitaire pourront t’aider à faire un pas de plus dans tes recherches, surtout ce fossile Armure. Pour ce qui est du fossile Mâchoire… On ne peut pas réellement dire que ça soit pertinent pour ton travail mais on est plus à un pokémon près n’est-ce pas ?

Café en main, tu réfléchis sincèrement et intensément à la question, tant et si bien que tu ne remarques même pas qu’une tête connue fait irruption dans le couloir alors que tu t’installe sur un siège en attendant l’arrivée de l’expert. Encore une fois, tu es arrivé trop tôt…

Codage par Libella sur Graphiorum

Tout droit revenus du Jurassique ft. Frédérick Valentine

Tu es tellement perdue dans tes pensées que tu ne remarques même pas qu'une tête connue se dirige dans ta direction. Même les frétillements joyeux de l'armure de Carrion ne te sortent par de ta torpeur. Ce seront les pas lourds de la petite Amagara qui se dirige vers son ami d'acier pour le saluer et la voix de son dresseur qui finiront pas te ramener à la réalité.

Tu clignes des yeux un instant, reconnaissant cette voix masculine sans pouvoir voir lui donner un visage pour autant. Tu tournes donc ton regard émeraude vers cette voix qui est venue troubler ta profonde réflexion et hausse les sourcils quand ton regard croise un visage qui tu connais effectivement.

- Fred ? Qu'est-ce que tu fais ici ? C'est quoi cette blouse ? Tu ne peux t'empêcher de pouffer un bref instant c'est… cocasse vraiment. Tu n'es certaine que le tablier de laborantin soit un accessoire qui lui sied.

Tu te redresses a l'appel de ton nom, essayant tout de même de faire comme si de rien n'était. Tu comprends vite à son air professionnel qu'il vaut peut-être mieux éviter la taquinerie. Du moins pour un moment.

- Ça fait plaisir de te revoir ! Qu'est-ce que tu deviens depuis la dernière fois ? Tu t'es reconverti ? Demandes-tu l'air taquin alors que vous déambulez seuls dans les couloirs menant au laboratoire de Pr. Roubillac. Je croyais que c'était cliché la blouse blanche, pourtant.

Oui… Tu n'as pas ou t'en empêcher. L'occasion était trop belle pour ne pas taquiner le doctorant, lui qui se targuait de ne pas rentrer dans le moule du parfait scientifique. Tu te doute bien - tu l'as un peu cerné quand même - que s'il la porte c'est sans doute par occasion mais bon… Comme dit le vieux dicton "qui aime bien, châtie bien !"

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Tout droit revenus du Jurassique ft. Frédérick Valentine

La discussion s’engage très vite alors que tu emboite le pas à Fred. Fidèle à lui-même, il te donne sans détours les raisons qui font qu’il se trouve au laboratoire aujourd’hui. Un autre service rendu, apparemment. C’est du moins ce que tu déduis de ses dires.  

Ça ne t'étonne guère. Sous ses airs de roublard un peu bourrin, tu as découvert que ce gars est en réalité une bonne pâte, quelqu'un toujours prêt répondre présent pour rendre service, même s'il fait ce bougonnant un peu.

Tu lui tapotes gentiment l'épaule, sans rien ajouter de plus, lui signifiant silencieusement que tu compatis. Toi aussi, tu es du genre à te faire avoir comme ça…

Et parce que vous ne vous connaissez pas encore si bien que cela au final, la conversation reprends sur les banalités. Que s'est-il passé de son côté ? Pas grand chose.

Du tien en revanche…

Mais tu gardes tout ça pour toi, malgré ton envie d'en parler, malgré le besoin de vider ton sac. Sauf que tu ne sais pas à qui te confier. Fred ? Bien qu'amical, il reste une connaissance pour l'instant et tu es bien trop pudique pour lui parler de tes soucis personnels. Tes parents ? Ils ne comprendraient pas tes motivations et tu risquerais de te brouiller de nouveau avec ton père. Tes collègues ? Difficile de parler du fait que tu penses à lâcher ton taff avec les gens du taff… La seule personne avec qui tu aurais pu en parler à coeur ouvert, c'est ton grand-père mais il n'est malheureusement plus là.

Tu règles donc ce soucis comme tous les autres te concernant : en fuyant.

Et ta fuite, c'est la boutade sur la blouse blanche. Ça te permet de reporter ton attention sur autre chose.

- Moi je trouverais ça cool de recevoir les gens en blousons !

En tant que motarde, tu n'es pas objective sur le sujet évidemment. Mais bon tu comprends mieux que quiconque l'importance d'une veste dans laborantin. Au-delà de l'allure de nerd et du prestige que ça représente pour certain - quoique tu as du mal à comprendre ce délire - la tablier de labo, ça reste surtout un gage de sécurité.

- Si on veut. C'est aussi en partie pour le boulot. J'ai lu une thèse à propos d'une parenté possible entre Dinoclier et certaines espèces dont les Pokémons Armurfer et j'aimerais explorer cette piste moi aussi. Voir ce qu'on peut en tirer d'un point de vue comportemental. Expliques-tu sans t'étendre plus puisque vous arrivez à destination.

Oh, voilà donc à quoi ressemble un laboratoire consacré à la reconstitution de fossile ? C'est impressionnant, il faut bien l'avouer. Et les machines d'analyses du centre vétérinaires - dont vous êtes si satisfaits pourtant - te semblent bien dérisoires face à ces mastodontes d'acier et de technologie. Il y en a un autre à qui cela semble plaire.

- Hop hop hop ! Toi, tu ne bouges pas d'ici. Lances-tu à ton pokémon alors qu'il fait mine d'avance pour explorer le coin. Tu ne lui fais pas totalement confiance pour le coup, il est bien capable de mettre un coup de dents dans une machine juste pour voir quel goût cela a… Bonjour professeur, c'est un plaisir de faire votre connaissance. Je viens vous apporter deux fossiles.
-Bonjour Madame Rasphodos ! Ravi de faire votre connaissance. Je vous en prie, vous pouvez déposer vos fossiles ici. Tu t'exécutes et t'écartes pour laisser le professeur faire son travail. Alors, alors… Qu'avons-nous là ? Un fossile Armure et un fossile Mâchoire. Intéressant.

Les bras croisés et le visage neutre, tu observes le laboratin faire son office, un peu curieuse. Il prend différentes mesures à même le fossile, ensuite via ses machines. Voilà une science que tu ne connaissais pas encore et qui t'intrigue ! Cependant, tu restes silencieuse, sachant très bien qu'il n'y a rien de plus frustrant que d'être dérangé durant un diagnostic. Après quelques minutes de bidouillage en tout genre, il se retourne vers toi.

- Ce sont des pièces de très bonne qualité que vous nous avez amenées ! On ne devrait avoir aucun mal à s'en occuper ! Il y en a pour deux bonnes heures environ. Je vous propose de me laisser vos coordonnées et je vous recontacte une fois que la procédure sera finie.

Tu es quelque peu déçue. Ça aurait été intéressant de pouvoir participer à cette reconstitution de fossile ! Mais bon, tu peux comprendre toi non plus tu n'aimes pas être dérangée en pleine opération. Mais qu'est-ce que tu vas bien pouvoir faire durant deux heures…

- Pas de soucis. Tu jettes un regard en coin vers Fred. Hum… Peut-être qu'il pourrait te tenir compagnie ? Dans la foulée, il ne serait plus obligé de faire le piquet dans ce labo. Tu ferais d'une pierre deux coups ! Et non ! Tu ne te cherches pas d'excuses pour t'approprier le doctorant, c'est faux. Est-ce que vous accepteriez que votre assistant m'accompagne un moment ? J'ai quelques questions sur le sujet et je ne voudrais pas vous déranger dans votre travail. D'autant qu'il a déjà répondu à quelques-unes de ces questions sur le chemin. Mens-tu éhontément.

Mais bon… Un petit mensonge de rien du tout n'a jamais tué personne n'est-ce pas ? Il ne reste plus qu'à espérer que Fred joue le jeu…

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Tout droit revenus du Jurassique ft. Frédérick Valentine

Tes lèvres se pincent alors que Fred te lance sa tirade à propos du fait qu’il pensait que tu préférais étudier les pokémons en liberté et loin de tout contact humain plutôt que l’inverse. Pourquoi les gens te disent toujours ça ? Personne n’a l’air de comprendre que tes recherches se font sur deux pans en parallèle, l’un étant l’étude du comportement des pokémons sauvages, l’autre celui des pokémons en contact avec les humains, qu’ils soient domestiqués ou non.

Tu n’es peut-être pas assez claire dans tes explications, qui sait ?

- C’est seulement une partie de mes recherches, ça. Corriges-tu Fred sans pour autant t’avancer plus, bien trop polie pour le reprendre complètement. Et puis, tu n’es pas tout à fait certaine qu’il n’est pas en train de te taquiner pour se venger, alors tu préfères ne pas brasser davantage d’air inutilement.

Tu préfères réserver ton énergie pour tenter de le tirer de son rôle d’assistant, du moins le temps de deux heures. C’est toujours ça de gagner non ? Pourquoi traîner le doctorant avec toi ? Tu ne sais pas trop. Disons que tu appréhendes le fait de te retrouver seule dernièrement. Tu cogites trop. Beaucoup trop. Ça en devient épuisant et tu as juste envie de te changer les idées là tout de suite.

C’est la première fois depuis bien longtemps que tu cherches le contact humain tiens…

- Ce n’était pas prémédité voyons… Minaudes-tu tel un enfant qui s’amuse du fait de faire des cachotteries. Pourquoi pas ! Tu ne dis jamais non à une boisson, qu’elle soit alcoolisée ou caféinée. Je te suis. Enfin, dès que les deux mini-bulldozers auront fini de mettre à l’épreuve la solidité de leur crâne. Lances-tu avec un fin sourire amusé alors que tu observes les jeux de Millia et Carrion. Pour une fois qu’il trouve une amie qui a la tête aussi dure que lui !

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Tu affiches une moue faussement vexée alors que Fred s’excuse pour sa boutade à propos de tes recherches. C’est marrant comme c’est moins drôle quand on est le Delfaisan de la farce, hein Nyx ?

- C’est un peu en stand-by pour l’instant, à vrai dire. Avoues-tu à Fred. J’ai passé un contrat avec un nano-technicien qui bosse dans les labos de la fac. On travaille sur un nouveau matériel pour aider à la récolte de données. Mais bon, ce genre de choses prennent du temps.

Ça commence un peu à faire long, à vrai dire, mais aux dernières nouvelles Edwin devrait avoir fini le premier prototype d’ici une semaine ou deux. Tu es impatiente de pouvoir essayer ce nouveau jouet et de voir vers quel nouveaux horizons cette palette de gadget va bien pouvoir t’amener.

- Je continue à récolter des données à l’Académie mais sans point de comparaison, difficile de faire avancer le boulot.

Comme tous scientifiques durant son parcours, tu te retrouves face à une impasse. Tu ne te tracasses pas trop, toutefois, sachant très bien que ce n’est que temporaire.

- Je pense qu’il y a pas mal à creuser du côté du fossile armure, oui.

Et puis, ça fera un copain avec qui Carrion n’aura pas besoin de faire preuve de délicatesse. Quoique… Milia semble parfaitement remplir ce rôle à vrai dire !

Te contentant d’un faux sourire innocent alors que Fred affirme ne pas croire à ton mensonge, tu le suis docilement jusqu’au bar où il t’invite. Tu observe l’endroit. C’est sobre, sans chichis et accueillant. Un peu comme le jeune homme qui t’accompagne en fait !

- Huuum… Tu observes la carte avec attention. C’est peut-être un peu tôt pour la bière non ? Tu jetes un coup d'œil à l’horloge qui trône sur un des murs. Effectivement ! C’est l’heure de l’apéro, quelque part dans le monde, mais pas encore à Lumiris ! Il y a cependant un truc qui t’intrigue. Je vais essayer le café à la Kalossienne. Lances-tu avec un air intrigué.

T’as aucune idée de ce que ca peut bien être mais ça t’intrigue. Les Kalossiens n’ont pas vraiment de spécialité caféinés alors tu es curieuse de découvrir ce que Lumiris considère comme étant un café à la Kalosiennes

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