L’histoire de Jade commença peu de temps avant sa naissance.

Son père était un grand dresseur Pokémon, promis à de grandes choses dans la région de Sinnoh. Il était en marge de devenir le Maître de la Ligue. Mais quelque chose stoppa sa route. Lors d’un arrêt de quelques jours dans une petite ville côtière, dans le but de se reposer des durs combats, il rencontra la mère de Jade, assistante du professeur Pokémon de la région. Rapidement, ils tombèrent amoureux.

Plusieurs années après, Jade naquit, née de la plus belle des unions. Malgré la belle vie qu’elle menait, Jade était une enfant compliquée : fougueuse, têtue. La tenir éloigné des Pokémon était une tâche impossible, aussi ses parents décidèrent tôt de lui donner un Pokémon. Un petit Azurill, plus petit que ses semblables, doux, gentil avec la petite Jade, qui s’en sortait par ailleurs à merveille avec le petit Pokémon. Un talent inné, disaient-ils.

Jusqu’à ses 9 ans, tout se déroula à merveille avec Jade qui contrôlait un peu plus sa fougue en s’occupant d’Azurill.

Malheureusement, tout changea le 16 août 2011. Lors d’une rencontre entre un tout jeune dresseur et son Pokémon dans le bureau de la mère de Jade, le Pokémon prit peur et enflamma le bureau. Ce jour-ci, Jade jouait à cache-cache avec Azurill dans les étages supérieures de la maison. Le feu gagna rapidement les étages, sa mère ne pouvait rien pour la sauver et elle ne devra finalement sa vie que grâce à son Pokémon, Azurill qui garda un bouclier d’eau autour d’eux le temps que les sauveteurs soient sur les lieux.

Malgré qu’il n’y ait plus de peur que de mal dans cette situation, Jade en gardera des séquelles. Elle développa une peur bleue pour le feu et des crises de panique régulières. Les visites chez divers spécialistes ne faisaient rien, seul Azurill parvenait à calmer la petite fille. Alors ses parents décidèrent de lui donner un autre Pokémon de type Eau pour la rassurer.

Ce fut une erreur, même si ça n’en avait pas l’air au début.

Flotajou calma la petite fille, en compagnie d’Azurill mais ce n’était pas assez pour Jade qui se sentait encore en danger. Puis un autre Pokémon d’Eau, puis un autre, un autre, un autre et encore. Ses parents décidèrent enfin de réagir et tentèrent de la stopper dans ce qui était devenu une obsession. Mais c’était trop tard.

A 13 ans, Jade possédait une quinzaine de Pokémon Eau, qu’elle avait attrapé mais surtout volé par ci, par là. Et en plus d’être volés, les Pokémon étaient prisonniers de leur Pokéball dans la chambre de la petite fille, son but était que ses parents ne s’aperçoivent pas de ces Pokémon.

Vol, maltraitance, la sentence fut unanime.

A 13 ans, Jade fut interdite de posséder, d’attraper ou pour un certain temps, d’approcher des Pokémon. Et en plus de ça, l’intégralité des Pokémon qu’elle possédait furent pris par les autorités. Dont son petit Azurill, malgré les nombreux plaidoyers de ses parents.

Les mois qui suivirent furent sombres et Jade n’en a d’ailleurs presque plus aucun souvenir. Puis un jour, la vie s’éclaircit.

La petite fille, devenue adolescente, observa pendant plusieurs années ses amis devenir dresseurs sans pouvoir toucher à un seul poil des adorables créatures. Pour pallier ce manque, elle se plongea dans l’étude théorique des Pokémon, volant des documents confidentiels à sa mère qui était devenue professeure Pokémon.

Jade respectait les restrictions des autorités en élaborant un plan dans sa tête. Un plan qui prit plusieurs années à se mettre en place, des remises en question, des changements mais aucun abandon.

Le 5 février, Jade avait son sac prêt caché dans son placard. De la nourriture, de l’argent, des affaires et divers objets nécessaires au quotidien. Dans la nuit, elle fit ce qu’elle avait l’habitude de faire : elle se leva discrètement, crocheta la serrure du bureau de sa mère et vola. Sauf que cette fois, ce n’était pas des documents officiels.

Un Pokéball caché dans son sac, la capuche sur la tête, Jade embarqua sur un des nombreux bateaux de la ville côtière. Et ce bateau se dirigeait vers un endroit où le feu n’avait pas sa place : Lumiris.