[Note : dans ce rp j’inclus Calder & Nelson, la suite dans leur post!]

Kyo ne tenait plus ne place, et pour preuve, le capuchon de son hoodie n’avait de cesse de glisser sur ses épaules, incapable de se caler convenablement sur le sommet de sa tête. Un large sourire s’était posé sur ses lèvres alors que sa main tenait fermement la manche du chandail de Calder, un de ses amis qu’il avait connu du temps où ce dernier fréquentait l’université de Nemerya. Il se trouvait que ce dernier avait été, avec son frère Arthur, de visite pour quelques jours à la capitale, et donc sous le joug de Kyo qui les avait convaincus, à moitié contre le gré de Calder, de le suivre aux festivités de Feria à Sunrya la fin de semaine suivante. Ce dernier aurait presque pu s’y soustraire… si ce n’était pas du fait qu’Arthur était à peu près quasi hype que Kyo, et que son frère ne pouvait vraiment rien lui refuser!

Quelle ne fut pas sa surprise, une fois arrivée sur place, de reconnaitre chapeau des plus particuliers.

« Monsieur!!!  » cria Kyo à tout hasard, extatique, sans se soucier de la dizaine de regard qui s’était tourné vers lui sans trop comprendre ce qui se passait, lui qui ne s’était pas arrêté un seul instant sur la futilité de son entreprise, le jeune artiste se mit à parcourir la distance qui le séparait de ce presque inconnu dont il ne connaissait même pas le nom; soit parce qu’il ne le lui avait pas donné, soit parce qu’il l’avait oublié. Après tout, s’il fallait qu’il se souvienne du nom de tous les inconnus qu’il croisait (certes, passé minuit le soir en train de manger un diablo maximus, mais quand même), il aurait pas fini de mémoriser des noms, en vrai!

Tout ceci était bien malheureux pour Calder, qu’il n’avait pas lâché une seule seconde, avec, on peut l’assumer, Arthur qui ricanait en bruit de fond.

« Monsieur  »répéta-t-il moins fort, cette fois-ci en tapotant l’épaule de l’étranger au chapeau reconnaissable entre toute. Longue histoire courte, c’est comme ça qu’ils se retrouvèrent tous les quatre -les huit, plutôt, avec leurs pokémons- à la ligne de départ pour la course à obstacle, embobinés par Kyo qui ne voulait rien manquer des festivités. Pour une fois qu’il était loin de la maison, loin de la peur de se faire reconnaitre par la mauvaise personne, il allait en profiter à fond! Dès le départ, tout parti en couille; Kyo, se jouant le jeu de la compétition à fond, poussa Calder dans le premier bac à boue qu’ils croisèrent alors que son aîné l’avait dépassé pour s’embarquer avec son pauvre Moumouton sur une poutre large d’un seul pied. Malheureusement pour l’artiste, toutefois, le moumouton lui bloqua la passage, et lui, il était bien trop lourd et solide sur ses pattes pour qu’il puisse le pousser dans la boue!

Arrivant trop vite derrière le pokémon, Kyo, dans l’impossibilité de le dépasser, perdit l’équilibre et vint rejoindre Calder dans la boue, qui lui arrivait à mi-mollet! Son ricanement se fit entendre à travers toute la piste alors qu’il se relevait difficilement, pataugeant dans la boue comme il le pouvait, court sur patte qu’il était, avant de rejoindre le reste de la piste. Son Zorua, lui, avait dignement sauté sur le dos du moumouton, laissant le pokémon le transporter en sureté. Pas fou, ce Kabuki!

Au premier Pistolet à O qui était supposé le ralentir, Kyo s’interposa, les bras grands ouverts, pour laisser son pokémon passer sans se faire mouiller, en profitant sur le coup pour prendre une petite douche froide qui eut le loisir de faire disparaitre le gros de la boue qui le recouvrait. Pour autant, Kyo n’était pas près d’accepter la défaite, et repris la course avec son petit, si petit Zorua, qu’il n’arrivait plus à retrouver du regard! Sur le moment, il paniqua : est-ce qu’il avait seulement prit de l’avance? Est-ce qu’on le lui avait volé, avait-il été blessé un peu plus loin sur le parcours? Après tout Kabuki était la prunelle de ses yeux, et Kyo était particulièrement papa poule avec lui, surtout qu’il savait que le Pokémon était des plus timides avec les étrangers, en tout cas quand il n’était pas là.

Ce n’est que lorsqu’il aperçut le Wimessir à ses côtés, qui le regardait comme ne se demandant quand il allait reprendre la course, que Kyo comprit. Kabuki, ce petit taquin, avait décidé de prendre l’apparence du pokémon de cet inconnu qu’il avait accosté plus tôt, et qui vraisemblablement était juste derrière eux, puisqu’il avait été pris à devoir attendre son tour pour passer le test d’équilibre du départ de course.

« Bon plan, Kabuki! » fit-il en l’envoyant se mêler au reste de la population, espérant pouvoir ainsi enfirouaper le détective. Après tout, pourquoi se protéger l’un l’autre quand on pouvait forcer les autres à la faire à sa place! Ainsi Kyo pouvait se concentrer sur courir, alors que l’inconnu allait, on l’espérait, tenter de protéger le petit pokémon illusionniste.

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Au, purée! Leur petite arnaque avait fonctionnée sur un temps, et voilà qu’en plus de le prendre pour son pokémon, le cher détective protégeait Kabuki de son corps entier… à vrai dire, Kyo avait presque pitié du pauvre homme, avec sa canne, qui se prenait toutes les attaques en pleine tronche comme un bon soldat. Quand il fini par découvrir le subtil subterfuge, le Zorua, dans un cri narquois, fit plusieurs petits bonds pour éviter les autres contestants et se rapprocher de son maitre, roucoulant de bonheur! Lui n’avait rien subit de grave depuis le début de cette aventure, mais en tout cas on ne pouvait pas dire la même chose de Kyo! C’était l’autre qui était armée de grâce et de patience; lui, il avait un bon cardio, de bonnes chaussures, et l’avantage d’une petite taille; ainsi lui et Kabuki se faufilèrent entre les divers dresseurs, profitant de la confusion générale pour user leurs corps comme des boucliers humains.

N'aller pas vous tromper; si c’était une habille stratégie pour éviter des attaques de pokémons, cela demandait beaucoup de précision -une précision qui les ralentissaient convenablement, sans parler des affres du terrain. Kyo, bien petit, avait du mal à grimper à certains obstacles; à chaque fois il prenait son Kabuki dans ses bras pour le poser à bout de bras sur des structures, le gardant hors de dommage… pour se prendre tout dans la gueule quelques instants plus tard. Il s’était roulé dans la boue, il avait reçu des attaques météores, bref il était près de la mort, mais par Arcéus qu’il était heureux! Semblerait qu’il avait mal compris le but de l’entreprise : c’était supposé être du travail d’équipe, mais voilà qu’il faisait tout pour son petit bébé d’amour; en vrai c’était plutôt proche de la réalité qu’ils vivaient depuis qu’ils se connaissaient.

Mais que vouliez-vous qu’il fasse, en ce moment? Donner un coup de griffe? Faire de gros yeux à des pokémons qui font plus du double de sa taille? S’ils pouvaient arriver à la ligne d’arrivée, déjà, ce serait une grosse aventure! Essoufflé, meurtris, Kyo s’arrêta en retrait de chemin pour s’accroupir, la respiration laborieuse. Il s’était cogné la tête plus d’une fois avec toutes ces bêtises, et la piste à obstacle commençait à tourner un peu.

« Continue sans moi » dit-il à son Zorua d’un ton dramatique, juste à moitié sérieux. Kabuki n’en fit rien; s’il était encore un bébé pokémon, en tout cas il restait loyal jusqu’à la fin. Il vint se blottir contre un Kyo frigorifié à cause des jets d’eau, mais ses doigts dans la fourrure du pokémon le réconfortèrent un peu. « Désolé Kabuki… je crois pas que je pourrais finir. Et si près du but, en plus.» il leva la tête, un brin désespéré, mais Kabuki lui n’avait pas dit son dernier mot : « Zo~ » avant de tirer sur sa manche, le forçant à lever la tête : oui, là, n’était-ce pas justement Calder et son Moumouton galaxique?

« Calder! » fit Kyo, titubant alors qu’il se redressait maladroitement. « j’aurais besoin d’un coup de main… s’il-te-plait »

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Kyo grogna à peine (à peine!) quand Calder lui proposa de le porter jusqu’à la fin de la course. Et oui; comprenez, c’était très difficile sur la fierté et l’égo! Kyo aurait voulu être capable de se rendre jusqu’au bout, avec comme seule aide son compagnon à quatre pattes, mais la vérité c’était que ni l’un ni l’autre n’avait beaucoup d’expérience. Comprenez, il y avait une grosse nuance entre avoir un pokémon et dresser un pokémon. Et la vérité, c’est qu’en dix ans de vie commune, ils ne s’étaient jamais vraiment entrainés. Le petit Zorua n’était même pas proche d’évoluer, et en plus il ne connaissait aucune réelle attaque, sauf de faire des coups de charge, voyez, mais ça pour un pokémon c’est un peu la même chose que d’apprendre à marcher! Ah, si seulement Kyo avait passé un peu plus de temps à s’appliquer à l’apprentissage de son pokémon, peut-être qu’il n’aurait pas été dans une situation où il devait sans cesse le protéger. Parce qu’au fond, c’était attendu d’eux que ce soit l,inverse, non?

Il avait prit la main tendue et s’était redressé sans dire un mot, boudant légèrement, mais se souvenant au dernier moment de- « Merci »

Voilà, un tout petit merci de rien, un merci bien pathétique qui en disait long sur ce qu’il pensait. Calder s’était accroupi pour le ramasser, voyez, et son premier réflexe avait été de vouloir refuser cette aide supplémentaire; mais du coin de l’œil il voyait déjà Kabuki en train de sauter à nouveau sur le dos de Buddy. Semblerait que sa petite bête, elle aussi, était fatiguée. Alors il se laissa choir sans grâce sur le dos du géant, qui n’avait même pas de difficulté à le soulever -pas étonnant vu comment Kyo frôlait le mètre cinquante avec une carrure de Flingouste! Et alors que Calder se mettait un peu en retrait pour éviter le gros du parcours, l’artiste se laissa aller à la frustration. Ses poings se serrèrent sur le chandail de Calder, et des larmes de frustrations perlèrent au émeraude qui lui servaient d’iris. La mrove, elle aussi, était au rendez-vous, mais veux mieux ne pas y penser…

Et vite comme ça, on aurait dit un vrai gamin, ce Kyo. Sur le dos de son grand frère, en train de pleurer parce qu’il s’était fait mal. Il avait fini par détourner son visage du côté où le moins de personnes pourraient le remarquer. Est-ce que Calder pouvait sentir les petits tressaillements qui le parcouraient alors que sa respiration se faisait irrégulière? Son Zorua lâche un petit cri, forçant Kyo à rouvrir ses paupières pour le regarder; le voilà qui prenait la pose, qui faisait le pitre sur le dos de Buddy; il descendit de son perchoir et vint faire de petits bonds à leur côté, à coup de yap yap très expressifs. Si c’était son objectif, en tout cas ce fût très efficace; voilà que Kyo essuyait ses larmes et souriait, rassuré d’une chose : aux yeux de son pokémon, le meilleur des dresseurs, c’était lui.

Encouragé par les jappements de son fidèle Zorua, Kyo tapote doucement l’épaule de Calder pour qu’il s’arrête.  L’énergie de Kabuki l’avait touchée, et à quelque part il pensait savoir ce qu’il voulait faire. « Calder » dit l’artiste avec confiance, « Pose moi sur le sol, s’il te plait. Je crois que Kabuki veut qu’on finisse la course ensemble. Tous ensemble » ajoutae-t-il finalement, si ce n’était pas clair.

Et alors que Calder se penchait pour que Kyo puisse mettre pied à terre, le skateur ajouta; « Si ça ne t’embêtes pas, je vais continuer de prendre appuie sur ton bras. Il ne rete plus d’obstacles à grimper d’ici la ligne d’arrivée, tout devrait être bon »

C’était très pratique, avoir des amis géants et solides sur patte. Il eut raison de s’accrocher à son bras, aussi; alors qu’ils avancèrent, ils croisèrent un pokémon qui utilisait la capacité Séisme! Ah; mais du reste ils étaient bien gardés, comme Kyo pensait au départ. Sur le reste vers la ligne d’arrivée, Kyo pu apercevoir, en premier, une zone où d’immenses bulles flottaient, prêtes à éclater au moindre contact! Ce n’était évidemment pas dangereux, mais dans l’état où Kyo était, valait peut-être mieux éviter.

Kabuki avait du le comprendre, parce qu’il avançait vaillamment, sautant dans les airs toutes griffes sorties pour faire éclater la chose; on aurait vraiment dit qu’il était dans une marre de bain géante, en train de s’amuser à manger les bulles! Et pour le coup les bulles gardèrent une distance respectable, leur permettant de franchir les dernières distances pour la ligne d’arrivés. Ils y arrivèrent ensemble; Calder, Nelson, Kyo et Kabuki, et puis Buddy et Sebastian aussi. Une fois arrivés, il leur dit; « Messieurs, merci d’avoir fait cette course avec moi » Il était tout sourire, vu les circonstances. « Malgré les petites blessures, nous nous sommes rendus jusqu’à la fin. Et M’sieur à chapeau, j’espère que ça va bien, ave votre jambe et tout. Tu veux que je nous trouve un endroit où s’asseoir? »

Il se pencha, caressant le poil de son Zorua pour le féliciter pour sa conduite. Au final, Kyo aurait dû lui faire confiance, il était beaucoup plus endurant que lui et très bien capable de la défendre.