Comme pour bien des gens, l’histoire de Pascale débute d’abord et avant tout par celle de ses parents. Sa mère, une peintre créative à l’esprit d’aventure débordant, est née à Mirawen, dans la région de Lumiris. Aimant bien vivre et n’ayant pas peur de faire ses bagages et quitter sa demeure du jour au lendemain, personne ne fut surprit lorsqu’elle fit son grand départ pour Kalos. Son retour, néanmoins, fut autrement plus choquant. Après un silence radio de quatre ans, l’artiste rentrait au bercail avec un fiancé et une bedaine bien ronde. Surprise ! Et qui était donc le nouveau venu ? Un inventeur amateur, mécanicien de métier et réparateur d’électroménagers pour arrondir les fins de mois. Ensemble, ils avaient choisi de venir s’installer à Mirawen qui était, selon eux, un bon petit endroit pour fonder leur famille. Grand-papa et grand-maman étaient sans voix, ça c’est sûr, mais tout compte fait ils ont plutôt bien pris la nouvelle.

Ils ont donc acheté une petite maison et, quelques mois plus tard, Pascale faisait sa grande entrée dans le monde. Enfant curieuse aux yeux émerveillés, ses parents se firent un grand plaisir de la stimuler à grands coups d’art et de mécaniques simples. Elle n’avait que quatre ans lorsqu’elle commença à accompagner son père au travail, curieuse de voir ce qu’il faisait et heureuse de se faire confier des tâches basiques lorsque c’était possible. Puis ce fut l’entrée à l’école et la déception de ne pas faire des choses aussi intéressantes qu’avec papa et maman. Certes, Pascale fut toujours très bonne élève, mais ce n’était pas aussi amusant, forcément. N’ayant que très peu d’amis, c’est très tôt qu’elle prit l’habitude de s’occuper seule via la poursuite de passe-temps éveillant sa passion. Encouragée à toucher à tout, elle reçu son premier violon à l’âge de six ans, parce que le piano à queue demandé pour Noël s’était avéré trop dispendieux. C’était un peu une habitude, à l’époque, les demandes extravagantes pour les cadeaux de fin d’année. Je vous laisse imaginer la tête de ses parents lorsque, celle d’après, elle a demandé un Ponyta. Néanmoins loin de se laisser démonter, ils ont réussi à trouver un juste milieu. Pascale reçu un Caninos, son tout premier Pokémon, pour son huitième anniversaire.

À partir de là son histoire se déroula plutôt normalement, tout compte fait. Les cours de violons chaque semaine, la pratique dans son temps libre. Un ou deux amis qui ne restaient jamais très longtemps. Une ou deux petites balades dans le coin avec son Caninos. Puis arriva l’adolescence, les boutons, les crush et les cœurs brisés. Pascale s’est toujours tenue loin des soirées, simplement parce que ça ne lui disait pas trop. Puis les week-ends elle donnait un coup de main à son père, apprenait des trucs avec lui. Même que ça lui permettait de se faire un peu d’argent de poche, d’économiser pour l’avenir. C’était une bonne petite vie tranquille, vraiment. Une vie qui a commencé à lui peser lorsque tous les autres gens de son âge ont décidé de commencer à s’exiler pour partir en voyage initiatique. Bien sûr ses parents voulurent l’encourager à faire de même, mais la demoiselle prétexta avoir mieux à faire. Le plan ? Se trouver un beau petit appartement à Nemerya, capitale de Lumiris. Si l’idée d’un tel départ l’intimidait fortement, ce n’était pas le cas de son Caninos. Le cabot avait toujours été énergique, friand d’aventures qui, à son grand malheur, n’étaient pas assez fréquentes dans la vie de Pascale. Consciente de cela, la violoniste se promis de remédier à la situation une fois installés en ville. Hors de question de laisser son camarade de toujours se morfondre et tourner en rond.

Elle a commencé à offrir des leçons de violons, pour payer ses factures. Puis ce fut la chasse aux vieux meubles usagés pour les remettre en état, s’installer confortablement dans le nouveau chez soi. Puis son père s’était blessé en soulevant un réfrigérateur et Pascale avait dû rentrer chez elle pendant un temps pour l’aider dans son atelier. Ensuite il y avait eu le dégât d’eau du voisin du haut, une véritable catastrophe. Et encore après ça, notre demoiselle avait vécu une brève, mais intense histoire d’amour qui avait accaparé tous ses temps libres. À quoi s’était enchaîné sa tentative de rejoindre un orchestre symphonique, ce qui l’avait forcée à pratiquer son art plus souvent qu’autrement. Et parce que le destin aime s’acharner Pascale était tombée malade, clouée au lit pendant deux bonnes semaines. Ce après quoi une fille que notre protagoniste avait rencontrée à la petite école avait dormi sur son divan pendant pratiquement un mois après une rupture houleuse. Puis c’est la voiture qui avait rendu l’âme et la violoniste avait dû débourser un bon montant pour récupérer des pièces neuves, en plus de longues heures de boulot pour réparer elle-même ce qui clochait en s’aidant de tutoriels trouvés en ligne. Avec tout ça le temps est passé et, du jour au lendemain, Pascale était âgée de vingt-et-un ans. C’est cette année là que Caninos est tombé malade.

Ce fut long et désespérant. Sans compter toute la culpabilité qui habitait la dresseuse. Ils n’avaient jamais été ailleurs que Mirawen et Nemerya. Ils n’étaient jamais partis à l’aventure. N’avaient jamais gravit de montagne ou traversé de forêt. N’étaient jamais allés faire une excursion à la plage. Et il était trop tard à présent. Pascale était une mauvaise dresseuse et son Caninos allait mourir triste de ne pas avoir pu courir de tout son soûl dans un champ de fleurs. Il n’aurait jamais eu la chance d’évoluer. Après cela, elle s’est promit de ne plus jamais avoir de Pokémon. Comment le pourrait-elle ? Il était hors de question de répéter les mêmes erreurs. Et Pascale était bien décidée à ne jamais revenir sur sa parole, mais c’était sans compter sur les événements désastreux impliquant la Team Mistral.

Il y a environ un an, la jeune femme se résigna à adopter un nouveau Pokémon, pour sa propre protection. C’est dans cette idée qu’elle se présenta au laboratoire du professeur Baobab pour y recevoir un compagnon. On lui fit cadeau d’un jeune Cubone qui, de toute évidence, n’était pas en mesure de protéger qui que ce soit. Ceci étant dit, la pauvre créature orpheline avait besoin d’amour et, justement, Pascale ressentait toujours un profond besoin de se racheter. D’être une meilleure dresseuse qu’elle ne l’avait été par le passé. De ne pas répéter les mêmes erreurs. Et c’est ainsi que débuta leur propre histoire, dans un joli appartement de Sunyra cette fois. Ce n’était pas Nemerya, mais si ça leur permettait de mener une bonne petite vie tranquille sans être dérangés par d’autres attaques de la Team Mistral…