Abygaël s'était réveillée tôt. Très tôt. Il faisait encore nuit, lorsqu'elle avait ouvert les yeux et bizarrement, elle ne trouvait plus le sommeil. Elle avait beau se retourner plusieurs fois dans le lit, elle n'y arrivait tout simplement pas. La gitane ne savait pas si c'était le fait de dormir dans le lit de quelqu'un d'autre ou le fait qu'elle n'a jamais dormi dans une chambre... Elle ne savait guère mais elle était désormais pleinement éveillée. Elle hésita même à sortir, réveiller ses pokémons et partir. Mais ne serait-ce pas un peu malpoli pour les parents de Wallace, alors qu'ils lui offraient un toit pour dormir ?
Honteuse, elle resta sous la couette, à morfondre le noir tout en pensant à ses chers compagnons installés dehors, à attendre son retour. Finalement, elle décida de poser un pied à terre, lorsque le ciel se teinta de rouge. Celui-ci avait dormi dans la grange et elle s'en voulait terriblement d'avoir dormi dans son lit... alors qu'elle aurait pu se contenter de l'enclos, en compagnie de son feunard.
En silence, elle s'habilla et marcha sur la pointe des pieds. Il était encore trop tôt, beaucoup trop tôt. Mais Abygaël n'avait vraiment plus envie de dormir. Ce fût donc en silence qu'elle sortit à l'extérieur, trottinant alors jusqu'à l'enclos des tiboudets pour y découvrir tout ses pokémons endormis, avachis les uns sur les autres. Elle voulut les réveiller mais la nomade, attendrit pour les doux ronflements de ses amis, passa la barrière et se faufila sous une des queues bien chaudes de son feunard, se serrant alors contre son corps afin de se protéger du froid de l'hiver. Dès que la famille s'éveillera, elle dira au revoir aux parents de Wallace et repartira, comme prévu, sur les longues routes de Lumiris, sûrement rejoindre le nord, comme à son habitude. Les endroits hostiles, c'était son truc.
Heureusement pour lui, Wallace était capable de s'endormir partout. Et même le foin de sa grange lui semblait être un matelas douillet dans un endroit familier - ainsi, il n'eut aucun mal à y passer la nuit. Même quand les tiboudets vinrent se masser autour de lui. Même quand l'incident boueux arriva.
Au petit matin, les premières lueurs du soleil filtrant à travers les planches de la grange le réveillèrent, et c'est alors qu'il découvrit son t-shirt imbibé de boue. Il grimaça, se leva - non sans avoir dû lutter contre un tiboudet au passage -, et sortit du bâtiment pour se diriger vers la maisonnette. Il avait déjà enlevé son t-shirt dégoulinant, qu'il tenait fermement d'un poing serré, et il se pressa vers la ferme, les yeux plissés de fatigue. Il ne remarqua même pas Abygaël quand il longea le pré où il avait laissé ses pokémons. Le pauvre était encore mal réveillé, et il ne pensait qu'à une chose : la salle de bains.
Ses parents se réveillaient justement quand il y entra. Et quand il en sortit, il n'eut pas besoin de les voir ou de leur parler pour savoir le planning de la journée - son père était déjà parti pour s'occuper du gros bétail (écrémeuh, frison et tauros) tandis que sa mère avait préparé la table du petit-déjeuner pour leur invitée, Wallace et elle-même. Lui, il pensait naïvement qu'Aby était toujours dans sa chambre. Il vint donc s'asseoir seul à la table, supposant que sa mère irait réveiller Abygaël - il ne pouvait décemment pas allait perturber le sommeil d'une demoiselle.
Elle avait attendu patiemment, enroulée dans la forte chaleur que dégageait son feunard, les premiers rayons éclatants du soleil. Cela avait pris une bonne heure pour que l'astre du jour décide de montrer son bout du nez, faisant fuir alors la nuit. Abygaël n'avait guère envie de se lever, trouvant son pokémon bien plus douillet qu'un lit. Peut-être par habitude.
Finalement, elle décida de se lever, tapotant doucement le dos de chacun de ses pokémons afin de le signifier un départ un peu précipiter. Mais l'oeil du riolu en dit tout le contraire. Le louveteau la regarda, perplexe avant de secouer la tête et dirigea sa patte vers la petite ferme. Oui, se serait-bien plus poli de rester, dire au revoir puis partir vers son destin. Mais Abygaël ne se sentait prête alors, Cosmos, en fidèle petit chinchidou, décida de la préparer, lui faisant alors sa toilette et la coiffa d'un magnifique chignon tressé, positionnant dans ses cheveux une de ses fleurs en cristal qu'appartenait à sa grand-mère. C'est que le Riolu avait décidé de murmurer les sentiments qu'éprouver la jeune nomade à tout ses camarades. Alors, tout les pokémons avaient décidé de s'occuper à ce qu'elle soit prête afin de retourner à la ferme.
Cosmos se jeta alors sur l'épaule de sa dresseuse, l'encourageant à ouvrir la porte d'entrée de la maisonnette. Et à peine fût elle entrée qu'elle découvrit Wallace installé autour de la table. Une table bien dressée où un petit déjeuner l'attendait. Elle toussa, gênée avant de détourner le regard alors qu'une de ses mèches tomba sur sa tempe.
Bonjour...
Ce fût le seul mot qu'elle réussit à dire, tout en fuyant le regard du fermier et se dirigea ensuite vers la mère de celui-ci. Afin de la saluer.
A la grande surprise de Wallace, Abygaël apparut à la porte d'entrée au lieu de descendre les escaliers. Il tourna vers elle des yeux ronds de surprise - elle était déjà toute apprêtée, et sa coiffure ne passa pas inaperçue aux yeux du jeune homme. L'Aby' d'aujourd'hui contrastait tant avec celle d'hier - écorchée, en sang, en larmes et couverte de terre - que même le moins perceptif des garçons n'aurait pas pu ignorer le changement qui avait eu lieu chez la demoiselle. - Waw... souffla-t-il tout bas alors qu'elle allait saluer sa mère. Celle-ci se pencha pour l'embrasser, tout sourire; et, prévenante, ne posa pas de questions sur son arrivée inattendue par la porte d'entrée. - Bonjour, ma grande ! Comme tu es toute belle ! Regard appuyé vers Wallace - qu'il évita du mieux qu'il put. Assieds-toi et mange quelque chose ! La table était mieux dressée que d'habitude. Madame MacGregor avait pris le soin de préparer café, thé, lait, jus de fruit - et même de la chicorée, afin qu'Abygaël trouve son bonheur. Il y avait des œufs brouillés, du lard séché - les MacGregor mangeaient plutôt salé le matin -, mais également des pancakes encore chauds. La brave maîtresse de maison avait décidément tout fait pour contenter son invitée. - Salut ! fit Wallace, avec un sourire gêné. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il avait l'impression qu'un certain malaise s'était installé entre eux. Pourtant... La nuit passée, ils s'étaient quittés en se parlant franchement, et il ne pouvait oublier combien Abygaël lui avait ouvert son cœur. A vrai dire, il craignait l'avoir blessée en refusant son baiser... Qu'est-ce qu'on fait, aujourd'hui ? lui demanda-t-il quand elle se fut installée. Sans doute aurait-il au moins dû lui laisser le temps de manger, mais c'était plus fort que lui; il avait besoin de savoir ce qu'elle souhaitait faire aujourd'hui. Allait-elle déjà repartir ? Allait-elle mieux ? L'avait-il aidée en l'emmenant ici, même un peu ?
La jeune demoiselle se mit à sourire malgré elle, lorsqu'elle reçut les compliments de la mère de Wallace. Elle se faisait rarement complimenter pour son apparence, elle à qui on lui a toujours dit comment s'habiller, autrefois. C'est les joues empourprées qu'Abygaël se dirigea vers la table où une multitude de nourriture l'attendait, comme la veille. Et une nouvelle fois, elle ne se sentait pas de manger autant et ne savait guère si son estomac tiendrait vu les fortes diètes qu'elle avait faite depuis pas mal de mois, désormais.
Salut...
Dit-elle finalement, timidement, à Wallace sans pour autant lui jeter le moindre regard, bien trop gênée de devoir se retrouver une nouvelle fois près de lui. Les fesses posées sur sa chaise, la jeune nomade regarda plusieurs fois la nourriture avant de finalement opter pour des pancakes qu'elle n'avait plus vu depuis un certain temps - ce qui était aussi le cas pour le reste -. Mais la douce odeur de la pâte l'avait finalement attirée. Alors qu'elle se servait de café afin de mieux se réveiller avec ses insomnies de la nuit, Abygaël se décida enfin à répondre.
Si tu as du boulot, je peux venir t'aider.
"En fait, je voudrais bien partir mais mes pokémons me séquestrent ici. " Voulait-elle dire. Mais certains de ses pokémons semblaient vouloir rester ici, pour une raison quelconque. Et la fille ne voulait clairement pas blesser Wallace pour toute l'hospitalité qu'il lui offrait.
Sinon, je peux repartir. Si je gêne.
Finit-elle par dire, afin de se montrer plus polie que "Je préfère partir.". Et puis, elle se sentait vraiment mal à l'aise, d'être en la présence du jeune fermier. Elle ne pouvait sentir qu'un mal étrange dans son estomac, depuis qu'ils s'étaient quittés la veille.
Wallace émit un léger rire. - J'ai toujours du boulot ! Même quand il prenait des pauses ou des jours de congé, techniquement, il avait encore du travail à abattre. Les MacGregor ne s'arrêtaient jamais - il y avait toujours quelque chose à faire ! Et si on pensait avoir terminé, c'était qu'on n'avait pas assez bien cherché ! Pour eux, il était surtout question de déterminer quelle tâche était la plus urgente, en plus des corvées habituelles du genre : nourrir les pokémons, traire les écrémeuh, changer la litière de la grange et de l'étable. Quelques exemples parmi tant d'autres...
- Si tu gênais, tu ne serais déjà plus là... fit-il plus doucement, en adressant à Abygaël un sourire apaisant. Il voulait la rassurer - en sous-entendant que son père l'aurait déjà fichue dehors si elle les dérangeait, certes, mais c'était un argument comme un autre ! Mais ne te mets pas la pression : tu n'es pas ici pour travailler ! Prends ton temps pour manger. Contrairement à sa requête de la veille, Wallace était à présent prêt à accepter son aide. Il la sentait déjà plus calme, plus posée, et il était sûr que la nuit lui avait fait du bien. Elle méritait un peu de stabilité dans sa vie, et il n'aimait pas la savoir à parcourir les chemins. Peut-être que ce qui lui manquait, c'était... la motivation de se sédentariser ? Si elle apprenait un métier, peut-être aurait-elle alors envie de se spécialiser, de faire fructifier son savoir-faire pour pouvoir en vivre, tout en s'offrant une certaine sécurité financière ?
Pensif, mille pensées se liant dans sa tête, Wallace termina machinalement son petit-déjeuner. Son air absent témoignait sans mal de son état de réflexion; et sa mère prit grand soin de ne pas l'en sortir. Elle l'observait, un sourire espiègle au coin des lèvres, et elle trouvait son fils fort grandi. C'était à présent un homme mature, qui prenait ses responsabilités en main, et qui savait trouver seul des solutions à ses problèmes. Elle était fière de lui.
- Je vais commencer par la grange, annonça-t-il en sortant subitement de ses pensées. Il se leva, débarrassa sa place, puis se tourna vers Aby. Tu me rejoins là-bas ? J'en ai pour un bon moment, donc tu peux prendre ton temps, tu ne me rateras pas. A chaque fois qu'il lui parlait, son ton s'atténuait, se faisait plus doux. Il la voyait comme une petite chose fragile à protéger et, étant une demoiselle (et leur invitée), il supposait qu'elle avait besoin de plus de temps que lui pour se préparer, ou manger, ce genre de chose. Ça risque d'être salissant, ajouta-t-il avec un sourire compatissant avant de disparaître par la porte d'entrée.
Elle roula des yeux quand elle comprit qu'elle ne partirait pas de sitôt, ce qui sembla amuser la chinchidou, toujours perchée sur son épaule. Celle-ci plaça sa queue sur sa bouche, afin de rire discrètement. Abygaël soupira en silence mais était bien décidée à donner un coup de main à Wallace, voilà de quoi remercier la famille de leur hospitalité.
Elle empoigna sa fourchette, mettant un morceau du pancake dans sa bouche alors qu'elle remarqua que Wallace fût plonger dans ses pensées. Rien qu'en le voyant, ses joues s’empourprèrent et Abygaël détourna le regard aussitôt, toujours gênée à chaque fois qu'elle le voyait. Son coeur battait la chamade et ses poumons tentaient de retrouver un rythme normal afin de se calmer. La nomade ne savait pas pourquoi elle se mettait dans tout ces états, à chaque fois qu'elle le voyait et jamais cela ne lui était arrivé, même avec Alaric. Peut-être tombait-elle malade, peut-être devrait-elle en parler à la mère du jeune fermier ?
Elle le regarda s'éloigner en silence, d'un oeil discret alors qu'elle commençait à jouer avec sa fourchette, peu convaincue de ses sentiments envers Wallace. Alors, pour l'instant, elle devait juste se concentrer sur le petit-déjeuner, histoire de se changer un peu les idées.
Après le petit déjeuner, elle se dirigea ensuite vers la grange, retrouvant alors le garçon en plein travail. Abygaël évitait toujours son regard, de peur de se sentir encore une fois mal à l'aise mais ses joues la trahissaient, une nouvelle fois. À ses côtés, Altaïr et Cosmos regardaient le fermier faire puis, après quelques instants, le riolu poussa alors sa dresseuse dans les bras du garçon, un peu violemment.
Celle-ci bascula sur l'homme, l'emportant dans sa chute avant d'atterrir dans un tas de foin, faisant alors tomber la petite broche de cristal de ses cheveux. La nomade voulut jurer mais ce ne fût pas le cas, elle se mit aussitôt à rougir, roulant sur le sol pour libérer Wallace avant de jeter un regard furieux vers le pokémon humanoïde qui prit un regard innocent.
Désolée, j'ai glissé.
Mentit-elle avant d'essayer de remettre sa coiffure en place, sans succès. Ce qui valut au chinchidou une petite moue avant de frapper Altaïr, l'accusant d'avoir abîmer son chef d'oeuvre.
Le père MacGregor avait déjà nourri et sorti les bêtes; il ne restait donc plus à Wallace que la tâche la plus ingrate - à savoir, nettoyer les affres de la nuit et préparer une litière propre. Pelle à la main et brouette à disposition, notre bon gaillard commença sa dure besogne - ça lui faisait tout drôle, de nettoyer ainsi l'endroit où il avait dormi. Mais les tiboudets et bourrinos avaient tendance à transformer toute crèche en porcherie, et la boue qu'ils avaient déposé là pendant la nuit était tenace. La laisser s'accumuler serait du suicide ! Alors, Wallace se battit contre la vase et l'argile, en se demandant tout de même s'il y aurait moyen de vendre ce dernier. Il lui faudrait l'avis d'un céramiste pour ça...
Une fois toute la boue enlevée, et après quelques allers-retours avec la brouette jusqu'au paddock des tiboudets où Wallace abandonnait la vase, ce fut l'heure de la deuxième étape du travail : la litière propre. Se débarrassant de sa pelle pour se munir d'une fourche, Wallace entreprit de tapisser le coin où les pokémons dormaient d'une bonne couche de foin. C'était la partie la plus agréable - les tas de foin étant de toute façon entreposés dans la grange, il n'avait que quelques pas à faire pour en prélever et arranger ainsi le matelas des braves ânons.
Et ce fut à ce moment qu'Abygaël arriva. Par miracle, Wallace avait réussi à ne pas se salir, même si des gouttes de sueur perlaient déjà à son front. Il l'accueillit par un sourire, mais remarqua qu'elle évitait son regard, comme si elle était mal à l'aise... Que devait-il faire ? Faire comme si de rien n'était, et espérer que la situation se résolve d'elle-même ? Avoir une nouvelle discussion sérieuse avec elle ? Incertain, Wallace commença tout d'abord par poser sa fourche en l'appuyant contre une poutre, puis se tourna vers Abygaël - mais avant qu'il ait pu faire quoi que ce soit, elle lui tomba littéralement dessus, emportant ainsi les deux jeunes gens dans une joyeuse roulade dans le foin.
Wallace fut pris par surprise, mais il n'eut même pas le temps de réagir que, déjà, Abygaël s'était relevée. - T'en fais pas, c'est rien, fit-il avec un petit rire gêné pour espérer la rassurer. Malheureusement, ce n'était pas ça qui allait rompre leur malaise ! Il se releva à son tour, et la vit s'affairer à ses cheveux. - Oh ma pauvre, ta jolie coiffure... fit-il d'un ton compatissant. Il l'observa un moment, avant de se rendre compte qu'il manquait quelque chose. Oh non ! T'as perdu ta pince ! Parce qu'évidemment, le mot broche était bien trop raffiné pour faire partie de son vocabulaire. Pour lui, il ne s'agissait que d'une pince à cheveux. T'en fais pas, on va la retrouver ! Sur quoi il se retourna vers le tas de foin où ils étaient tombés, s'accroupissant pour commencer à le fouiller de ses mains. Chercher une aiguille dans une botte de foin, qu'ils disaient...
Abygaël marmonna entre ses dents en remarquant qu'elle venait de perdre le dernier présent de sa grand-mère mais fût tout aussi gênée lorsque Wallace se mit en tête à le chercher dans le tas de foin où ils étaient tombés. Elle s'en voulait terriblement d'avoir revu ce jeune fermier, d'avoir fait une crise, l'embrasser, chialer, repartir pour le poursuivre puis squatter chez lui. Si tout cela ne serait pas arriver, la jeune fille serait tout simplement sur les routes à vivre sa simple vie de misérable nomade.
Alors, ses mains tentèrent de fouiller parmi les brins de foin pendant que le chinchidou avait gonflé ses joues puis, s'était mis à pleurer, enroulant sa queue autour de lui avant de se jeter par terre. Cosmos pleurait toutes les larmes de son corps, comment Altaîr avait-il oser détruire la magnifique coupe de cheveux qu'elle avait faite à sa dresseuse ? Elle qui aimait rendre le monde beau, on venait de tout gâcher. Alors, elle chouina, ramassant par ailleurs la saleté sur son doux pelage qui, normalement, devait être aussi propre et luisant qu'un Couafarel sortant d'un salon de coiffure.
C'est pas grave. C'est juste un bijou de famille... sans grande valeur.
Finit-elle par dire à Wallace, ne voulant pas qu'il perde son temps à chercher la broche de sa défunte ascendante. Puis, Abygaël se décida finalement à défaire sa longue chevelure afin de la tresser. Peut-être faudrait-il la couper ? C'était gênant d'avoir d'aussi longs cheveux.
Je suis désolée, je t'attire que des malheurs.
Pensa-t-elle sans se rendre compte qu'elle venait de le dire. Ce qu'elle ne voulait pas. C'était dans sa tête. Mais c'était sorti. Finalement, la nomade baissa la tête, elle se sentait vraiment inutile, maladroite en plus de cela. Une vraie honte de la nature.
- C'est pas grave. C'est juste un bijou de famille... sans grande valeur. - Mais non ! Elle était si jolie... Wallace n'était pas de ceux qui abandonnaient et, déterminé, il continuait à fouiller le foin. Il savait qu'Abygaël ne voulait pas déranger - mais là, il n'était pas question de dérangement ! Quand on perdait quelque chose, il fallait le retrouver, et c'était tout ! Il s'agissait juste de bon sens, et notre gaillard ne se sentait nullement embêté par cet incident. - Je suis désolée, je t'attire que des malheurs. Wallace se figea, interdit. Ça, par contre, c'était inacceptable. Abygaël s'apitoyait beaucoup trop sur son sort, et pour des bêtises, en plus. Quel malheur lui avait-elle attiré ? L'infortunée rencontre du gus chelou dans le champ de tournesols ? Frustré, Wallace se retourna vers elle, quittant sa position accroupie pour s'asseoir carrément dans le foin. Une fois n'est pas coutume, son visage n'était point illuminé de son habituel sourire; mais ses sourcils étaient froncés dans une expression sévère.
Ce malaise le dérangeait vraiment. Alors, il se pencha en avant pour attraper le bras d'Abygaël, et la tira d'un coup vers lui. Passant son autre bras autour de sa taille, il la força à s'asseoir sur ses jambes. - Bon, tu vas arrêter ça, c'est compris ? Son ton n'était pas aussi sérieux qu'on l'aurait cru. En fait, Wallace parlait du faux ton fâché qu'on utilisait pour amuser les enfants, et sous sa maigre comédie d'énervement, on entendait sans mal le ton joueur de sa voix. On va la retrouver, ta pince. Et tu ne m'apportes aucun malheur, insista-t-il encore. Cependant, il savait que ce ne serait pas assez, et il continua donc : Je suis un grand garçon, Abygaël. Je sais gérer mes problèmes, alors arrête de culpabiliser. Si tu me saoules, j'te fous dehors, et c'est tout. Ces paroles pouvaient sembler bien dures dans la bouche de Wallace, tout simplement parce qu'on n'y était pas habitué. Mais il fallait qu'il fasse bien passer son message : un fossé les séparait tous les deux. Elle, que la vie venait à peine de forcer à sortir de l'enfance; et lui qui, sous ses airs affables, naïfs et adorables, était bel et bien un adulte. Un adulte qui savait endosser ses responsabilités et prendre ses propres décisions. Abygaël ne devait en aucun cas se sentir responsable de ce qui le touchait lui. Ce qui le concernait, il était assez grand pour gérer.
- Et en plus, ton chinchidou pleure... soupira Wallace en œillant la petite créature toute déconfite. Qui était le plus instable dans la bande : Abygaël ou ses pokémons ? Elle aurait dû être accompagnée d'animaux plus matures et plus nobles. Mais soit, on ne choisissait pas vraiment ses pokémons, au final ! Et pourtant, Wallace ne la laissa pas partir réconforter Cosmos; il la ceinturait de ses bras, la gardant contre lui. Hors de question de la libérer tant que tout ça n'était pas réglé, quitte à devoir encore la faire pleurer.
Ce fût la forte poigne de Wallace qui la sortit de sa torpeur, se voyant alors d'un coup embarquer contre le corps musclé de l'homme, jusqu'à se retrouver assise sur ses genoux. Sur le coup, ne comprenant pas mais bien trop surprise, ses joues devinrent rouge pivoine, de gêne. Elle gonfla légèrement les joues, tentant de reprendre sa respiration alors que son coeur s'emballait. Abygaël n'écouta même pas les remontrances du jeune homme, bien trop préoccupée à essayer de ne pas faire une crise de panique. Etait-elle vraiment assise sur les genoux, ceinturée à l'homme pour qui son coeur battait ? Oui et cela, elle ne le supportait pas. La nomade tenta de se dégager, en vain, sentant la force de Wallace lui compresser les poumons alors que le chinchidou pleurait toujours sur le sol de la grange.
Je... euh...
Abygaël ne savait plus quoi dire, tout se mélangeait dans sa tête. Elle espérait un peu d'aide, de la part de son riolu. Mais celui-ci était bien trop préoccupé à tenter de consoler Cosmos par des petits patpat sur sa tête. Puis, finalement, la fille sentit son cerveau vrillait, sûrement à cause des quelques secondes passés dans les bras d'un si bel homme. Elle le regarda un instant droit dans les yeux, toujours rouge, sentant même un filet de sang lui coulait du nez puis... Ce fût le trou noir.
Oui, Abygaël venait de s'évanouir dans les bras de celui-ci, ayant finalement succomber à une immense panique dans l'enlacement qui s'était produit. Sa tête tomba en arrière, laissant sa longue chevelure retomber sur le sol de la grange alors que finalement, toute sa force quitta son corps, ne laissant plus qu'un poids plume dans les mains de Wallace.
C'est à ce moment là que Cosmos s'arrêta de geindre, voyant qu'Abygaël ne donnait plus signe de vie. Le chinchidou poussa un petit cri effrayé avant de se jeter sur les genoux de sa dresseuse, commençant alors à la secouer de ses petites pattes pendant qu'Altaïr, comprenant la situation, disparut de la zone pour aller chercher de l'aide.
Alors là... Inutile de préciser le niveau de panique dans lequel la syncope d'Abygaël plongea Wallace. Mais il venait tout juste de se vanter d'être un grand garçon, alors avait-il seulement le droit de perdre ses moyens ? S'il pouvait gérer un simple malaise, la vue du saignement de nez l'inquiéta profondément. Ça risquait d'être bien plus grave qu'un étourdissement, surtout que Wallace ignorait tout des antécédents médicaux d'Abygaël. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il s'agissait d'une vagabonde qui avait dû frôler plusieurs fois l'hypothermie en cette saison hivernale. Une sans-abri qui avait vu la mort de près, et qui ne mangeait sûrement pas à sa faim tous les jours. Et si son corps avait finalement lâché, maintenant qu'il n'avait plus à tenir pour sa survie, après une nuit passée au chaud et de bons repas bien consistants ?
Le pauvre avait toutes les raisons du monde de s'inquiéter. Il souleva le corps inerte d'Abygaël dans ses bras - remarquant encore une fois, avec inquiétude, qu'elle pesait à peine plus lourd qu'un cabriolaine - et sortit de la grange à grandes enjambées. Comme à chaque fois qu'il partait travailler dans la bouse de tiboudet, il n'avait pas son téléphone sur lui, et il trottina jusqu'à la maison. Il se doutait que les pokémons de l'inconsciente seraient sur ses talons, mais il n'avait pas le temps de les rassurer - il devait agir vite, et dans le calme. Une fois à l'intérieur de la maisonnette, il déposa Aby sur le canapé et appela sa mère, qui était affairée au nettoyage assidu de l'intérieur.
En trois mots, ils s'accordèrent sur la marche à suivre : premièrement, relever les jambes d'Abygaël - une pile de coussins sous les chevilles et le tour était joué ! Ensuite, appeler en urgence une ambulance de l'hôpital le plus proche - à savoir, celui de Sunyra, car le petit village de Kishika ne possédait qu'une petite clinique de proximité. Et histoire d'avoir de l'aide plus rapidement, la mère MacGregor pensa à la championne de l'arène de Kishika. Le village étant surtout composé de vieillards et d'enfants, Yokoss était bien la seule à même d'arriver plus rapidement qu'une ambulance et de pouvoir peut-être les aider. Et comme tout le monde se connaissait à Kishika, les MacGregor avaient déjà eu l'occasion de croiser Miss Tomiisenshin - si elle était disponible, ils étaient sûrs qu'elle accourrait. La mère de Wallace s'empressa donc de téléphoner à l'arène insecte, en espérant tomber sur sa championne.
- T'en fais pas Aby, ça va aller... fit doucement Wallace, accroupi à côté du canapé, en lui caressant les cheveux. Il n'y avait rien d'autre à faire, sinon attendre de l'aide, qu'elle vienne de Yokoss ou de l'ambulance.
HRP; Yokoss, libre à toi d'intervenir, si tu as le temps ! Sinon, l'ambulance se chargera du reste ! ♡
ulla
Yokoss Tomiisenshin
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L'après midi venais de se finir, Yokoss dormais au milieu du petit groupe de pokémon dont elle s'occupais.
Un léger râle émana de sa sa bouche alors que son portable sonnais inlassablement.
Glissant ma main entre les pokémons qui s'étaient assoupis pour décrocher le téléphone, je soupirais doucement en prenant la parole.
"Allo?.... je comprend la situation j'arrive, ne la bouger surtout pas et ne raccrocher pas je suis dans la 5min."
Je me redressais rapidement appelant Kayl ma Dracolosse et Fryah ma Sucreine pour venir m'aider, je déplaçais doucement le petit groupe qui m'entourais pour me laisser porté par Kayl qui me posa dans mon fauteuil.
Ce fut en tenue de maison que je sortais en trombe porter par Kayl, qui suivais mes indications pour arrivé sur les lieux du visiblement malaise.
Je regardais autour de moi avant de trouvé l'entrée de la maison et d'y frapper en attendant que l'on vienne m'ouvrir.
La Dracolosse rentrais dans sa pokeball avant de laisse place a sucreine qui poussais alors le fauteuil.
Je regardais en direction du pokémon plante, qui me souriais stresser aussi, je tenais fermement le petit sac de secourt.
Mon téléphone en main j'attendais l'ouverture de la porte pour au final foncer vers la jeune femme qui était inconsciente.
"Freyah, fais moi une attaque Aromathérapie"
Je prenais la main de la jeune femme avant de l’appeler plusieurs fois "mademoiselle" en agitant doucement sa main.
J'analysais doucement la situation avant de m’excuser de mon impolitesse.
"Vraiment désoler j'ai oublier de vous dire bonsoir... héhéhé.... que c'est-il passé?"
HRP; D'un commun accord avec Abygaël, nous échangeons nos places dans l'ordre de post !
Abygaël ne se réveillait toujours pas. Au fond de lui, Wallace était en prise à l'angoisse, mais il ne laissait rien paraître. Elle avait besoin de lui et de tout son sang-froid : il aurait bien assez de temps ensuite pour paniquer ! Et de toute façon, l'aide était en route; après avoir terminé son coup de fil, sa mère lui confirma qu'elle avait réussi à contacter la championne d'arène de Kishika, et que celle-ci était disposée à venir les aider. Normal, me direz-vous, pour un petit village tel que Kishika. Car on y cultivait encore les anciennes valeurs, dont l'entraide était la plus importante. Dans un village assez petit pour que tout le monde s'y connaisse, il n'était pas rare de retrouver de tels élans de solidarité. Ainsi, demoiselle Tomiisenshin ne tarda pas à arriver, malgré son propre handicap actuel. Heureusement pour elle, elle avait largement assez d'aide pour ne pas en être diminuée ! La mère MacGregor lui ouvrit dès qu'elle arriva, et Wallace s'écarta du côté d'Abygaël pour la laisser l'examiner.
Le doux parfum de l'aromathérapie sembla apaiser la respiration de l'inconsciente. Pour autant, elle ne s'était pas encore réveillée - mais Wallace se contentait de rester sur le côté, les lèvres pincées. - Oh, il n'y a pas de souci, ne vous inquiétez pas ! s'empressa Wallace après qu'ils se soient rendus compte que personne ne s'était salué. Mais était-ce vraiment important, dans la situation actuelle ? Merci d'être venue. On a appelé une ambulance, mais vu qu'elle doit faire tout le chemin depuis Sunyra... Elle risque de ne pas arriver tout de suite. Il œilla la sucreine et sa dresseuse avec un air reconnaissant et soulagé. Yokoss était compétente dans bien des domaines, et notre paysan lui faisait confiance pour utiliser à bon escient les aptitudes de ses champions. - Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, en fait... avoua piteusement le jeune homme en réponse à sa question. Elle s'est juste évanouie, comme ça. Sans symptômes avants-coureurs. A moins qu'elle en ait eu mais que Wallace ne les ait pas remarqués ? Commençant à culpabiliser, il essaya de se remémorer tout ce qui avait précédé l'incident - mais il ne lui semblait pas se souvenir qu'Abygaël ait eu des vertiges ou des étourdissements. Pas de maux de tête non plus. Elle a saigné du nez en s'évanouissant, crut-il bon d'ajouter. Mais à part ça, il n'avait pas connaissance d'autres symptômes - et c'était justement pour ça qu'ils avaient préféré appeler l'hôpital le plus proche. Ce n'était pas parce que la syncope avait l'air bénigne qu'elle l'était forcément ! Et si Aby leur avait caché d'autres symptômes pour ne pas les déranger ? Elle en était bien capable ! Et si elle avait des antécédents médicaux ? Les pauvres MacGregor ne connaissaient rien de sa vie ! Dans le doute, le seul choix responsable était de s'en remettre aux professionnels.
Abygaël était tombée dans les vapes, ayant eu un immense stress lorsque Wallace l'avait serrer. Il ne se rendait pas compte de ce qu'elle avait ressenti à ce moment et c'était pourquoi il s'était mis à paniquer, emportant alors le corps léger de celle-ci jusqu'à la maison des MacGregor, suivit par la petite chinchidou qui était dans tout ces états. Cosmos était très attachée à sa dresseuse et ne manqua pas de faire signe à ses camarades - qui les avaient vu débarquer avec un corps ballottant dans les bras du fermier - de ne surtout pas pas bouger. Le pingoléon pencha la tête sur le côté, à ce moment mais obéit alors qu'il se mit à superviser toute l'équipe.
Allongée sur le canapé du salon, elle ne bougeait toujours pas, les yeux fermés. Abygaël ne pouvait plus entendre, elle n'était même plus consciente de tout ce qui se passait, ne voyant même pas arriver la championne du village arriver. Cependant, un doux parfum alla chatouiller ses narines, calmant alors sa respiration. Le corps se détendit même. Comme si elle était sur un petit nuage.
Finalement, elle réussit à entrouvrir les yeux, voyant alors des gens affalés autour d'elle. C'était vraiment gênant d'un coup, de se voir observer par autant de monde alors qu'on est du genre pudique. Et qu'on a tendance à fuir la communauté. Mais bien trop faible pour se lever, Abygaël tourna la tête avant que ses yeux croisent ceux de Wallace.
Tu es si beau.
Murmura-t-elle avant de fixer le plafond, rougissante de honte.
J'écoutais le jeune homme un peu paniqué me raconté ce qui c'est passé avant de plongé mon regard vers le corps inconscient de la jeune femme avant réfléchir a une solution.
"Ce n'est pas un pokémon donc ce n'est pas totalement mon domaine mais je penses qu'elle est a jeun, c'est la seul possibilité qui me viens pour le moment.... après pour son saignement de nez je ne sais pas trop..."
La Sucreine regardais en direction de la jeune femme inquiète, avant de se cacher derrière son dresseur pensant que son travail n'avais pas été suffisamment.
Les yeux du pokémon commençais a se remplir de larme alors que le pokémon commençais a constater son impuissance face a cette situation.
D'un geste doux je lui caressais la tête en la rassurant avant de regarder vers le duo.
"Je suis vraiment désoler je ne sais ce qu'elle as la seul chose que je peux faire c'est essayer de stabilisé son état pour évité toute dégradation de celui-ci avant l'arrivé des secourt..."
Je me retrouvais maintenant a devoir gérer Freyah qui visiblement était très préoccupé par l'état de la jeune femme., mais aussi l'état de la jeune femme qui ne semblais pas s'améliorer.
Mais ce fut après quelques minutes d'attente interminable que la jeune femme ouvrais enfin les yeux.
Ses premières paroles restaient alors graver a jamais dans mon esprit, après c'être affolé sur son état la première chose qu'elle pouvais dire c'était ça?
J'explosais littéralement de rire avant de m'excuser, mais la situation était énorme, si je suivais al logique de ce qui se passais, la raison de ma venue serais du a un choc émotionnel tellement fort qu'elle en as perdu connaissance.
"Hé bien au moins on vois que tu vas mieux!"
Je souriais a la jeune femme avant de reculer légèrement par la laisser se mettre en position assise si elle le souhaitais.
"Tant que nous sommes pas sur de ton état vaux mieux que tu restes allongés, quand les médecins arriveront ont sera fixé mais pour le moment il vaux mieux attendre."
Je souriais soulager pour la jeune femme alors que la Sucreine a mes coter avais arrêter de pleurer quand la voix de la jeune femme résonna dans la pièce.
A jeun ? Wallace fronça les sourcils, pensif. Il savait qu'Abygaël, en tant que vagabonde, était sans aucun doute sous-alimentée; mais il l'avait bien vue manger ce matin ! Était-il possible que sa malnutrition d'autrefois la rattrape ? Il ne s'y connaissait pas assez dans le domaine médical pour avancer des hypothèses, alors il ne dit rien, se contentant d'acquiescer aux paroles de Yokoss. Ce qui l'inquiétait surtout, c'était la détresse dans laquelle semblait être plongée la sucreine - la situation était-elle si terrible que ça ? Sa panique grossissant à vue d’œil, il jeta un regard par la fenêtre, espérant voir une ambulance apparaître sur le chemin de terre qui menait à la fermette. Mais, évidemment, il n'y avait rien.
- Oh, ne vous inquiétez, c'est déjà très gentil d'être venue ! se précipita-t-il en entendant les excuses de la championne. Il ne voulait surtout pas qu'elle se sente mal de ne pouvoir rien faire - il ne s'attendait pas à ce qu'elle fasse un meilleur travail que les ambulanciers ! Il était déjà extrêmement reconnaissant de sa présence, et de la sucreine qui avait tout fait pour les aider. Il était même convaincu que l'aromathérapie, même si elle n'avait pas réveillé Abygaël, l'avait en tout cas bien aidée. Vous nous avez toutes les deux beaucoup aidés.
Et, comme pour lui donner raison, ce fut ce moment qu'Abygaël choisit pour revenir à la vie. Avec des paroles... tout à fait surprenantes. Des mots qui firent rire Yokoss, mais qui plongèrent Wallace dans une inquiétude encore plus profonde - et il fut surpris de voir que Yokoss jugeait qu'Aby allait mieux. Comment ça, mieux ? Ne venait-elle pas de délirer ? A tous les coups, elle devait avoir de la fièvre ! Très soucieux, Wallace se recula encore, pour laisser plus de place à Abygaël et Yokoss, ainsi qu'à Cosmos qui, voyant sa dresseuse réveillée, n'avait pas attendu pour sauter sur le canapé. La chinchidou d'Abygaël lui offrit un énorme câlin, sans oublier son riolu qui accourut près du fauteuil - les deux pokémons, qui avaient assisté au malaise d'Aby, avaient suivi Wallace jusqu'à la maison.
- Merci encore, miss Tomiisenshin, fit Wallace à l'égard de la championne. Justement, la sirène d'une ambulance commençait à se faire entendre. Je vais leur montrer le chemin ! s'écria notre fermier en bondissant hors de la maison, de peur que l'ambulance passe devant la ferme sans s'arrêter. Il courut jusqu'à la route en faisant de grands signes aux ambulanciers, qui le repérèrent, et s'empressa de leur ouvrir le portail en leur indiquant la maisonnette. Ils ne s'arrêtèrent pas pour lui et foncèrent droit vers la ferme - le temps que Wallace les rattrape à pied, nul doute qu'ils auraient bien avancé dans leur travail.
Il se pressa cependant sur le chemin du retour et remarqua, là-bas dans le pré, les pokémons d'Abygaël qui attendaient avec angoisse d'en savoir plus sur l'état de leur dresseuse. Les pokémons d'Abygaël... Wallace prit une soudaine inspiration sous le coup de la révélation : oh non ! Elle ne pouvait pas partir sans eux ! La chinchidou et le riolu étaient sûrement assez petits pour être acceptés dans l'ambulance, mais pas les autres ! Et Wallace ne savait pas comment les remettre dans leurs pokéballs... Après tout, il n'était pas expert en pokémons, lui !
... - Miss Tomiisenshin ! s'écria-t-il en revenant vers l'habitation, dont les ambulanciers avaient laissé la porte ouverte pour faciliter leurs déplacements. Vous savez remettre les pokémons d'Aby dans leurs pokéballs pour qu'elle les emmène avec elle à l'hôpital ? Je sais pas faire ça, moi ! Il n'était, après tout, qu'un petit fermier. Les pokémons des autres, c'était bien trop dangereux pour qu'il y touche ! Mais une championne saurait s'y prendre, sans doute !
Abygaël ne disait plus rien même lorsque Wallace disparut pour accueillir l'ambulance. Elle resta donc là, avec une tête qu'elle n'avait jamais vu. À la place, elle caressait la petite boule de chinchidou qui s'était posé sur son ventre, tentant de respirer le plus calmement possible, cherchant à penser à autre chose que Wallace. Sa première pensée fût pour son cher frère qu'elle n'avait plus vu depuis des années. Comment allait-il ? Est-ce que sa vie était mieux que la sienne ? Sûrement, il avait toujours réussi, lui. Puis le souvenir de ses parents, la façon dont ils l'avaient éduqué. Ils allaient être déçus quand elle rentrera.
Finalement, elle soupira alors que son riolu lui attrapa la main. Bien sûr, elle avait une nouvelle famille, elle était heureuse avec. Sa solitude n'était pas si horrible que ça, ses pokémons seront toujours à ses côtés.
Je vous abandonnerai jamais...
Murmura Abygaël alors qu'elle tenta de s'asseoir sur le canapé, observant ses deux merveilleux compagnons. Ils étaient là pour la soutenir, pour la suivre jusqu'à l'hôpital. Quoiqu'il arrive.
Rejoins la famille !
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