Il était une fois un homme déterminé à s'éloigner de la civilisation.

Pour quelqu'un doté de ta capacité émotionnelle, les dernières semaines avaient été trop riches en retrouvailles inespérées (et houleuses). T'avais besoin d'une trêve, loin du monde (des autres). Alors une fois ton café de onze heures descendu, t'avais réfléchi environ deux secondes au sujet.
Si l'objectif était l'endroit le moins peuplé de Lumiris, la première idée était forcément le volcan.
(ou le désert, mais le sable et la chaleur, trop peu pour toi)

Te voici donc dans les hauteurs, chaudement emmitouflé dans une doudoune. L'ascension fut rude, t'avais été sportif à une époque mais voilà quelques temps que tu pratiquais plus (à la place tu te transformais en pudding chez toi).
Mais la semi-asphyxie en valait le coup : comme prévu t'étais seul, avec en bonus une vue incroyable.

Arrivé sur un petit plateau tu décidas de t'arrêter un moment pour reprendre ton souffle. Et parce que mine de rien tu savais te préparer, tu sortis un siège dépliable de tes affaires ainsi qu'un thermos de cappuccino. Hop, t'étais posé en laissant ton regard (et tes pensées) divaguer au loin.
Un break qui te faisait déjà du bien.

Modération :

T'étais seul, ou presque.
Autour de toi grouillait la vie endémique : un galékid qui semblait perdu (c'était une forme d'engrenage près de lui, au sol ? Tu venais de remarquer cette ombre curieuse dans la glace autour de vous), un fermite occupé à tisser sa toile, et plus loin un onix qui avançait tranquillement. C'était une animation paisible, rien à voir avec l'effervescence de Nemerya.

Honnêtement tu préférais cette ambiance : elle t'apaisait. La présence des Pokémon ne te dérangeait pas comme celle des humains - eux se fichaient bien de toi, et tu pouvais pas vraiment leur chercher des noises. T'étais confiné au calme, dans un silence typique des espaces naturels. Et cette mélancolie  prépondérante depuis la catastrophe.
Oui, tu te sentais mieux ici.

Tu repris une gorgée de cappuccino.

Spoiler:

Tu pensais rester au calme encore une heure ou deux, en fonction de la vitesse à laquelle tes extrémités se refroidiraient. En tout cas plus tu pouvais profiter de ce calme, mieux tu te porterais.

Quelle ne fût pas ta surprise quand un férosinge se présenta quelques mètres plus loin en te fixant, l'air d'avoir un business avec toi dont tu n'étais pas au courant. Est-ce que vous vous étiez déjà croisés ? Pas que tu saches, après tout tes visites du volcan étaient rares.
Quoi qu'il en soit son expression et (surtout) ses moulinets de bras ne t'inspiraient rien qui vaille (et t'avais encore de bons instincts pour le combat, à défaut d'en avoir pour survivre).

Par précaution tu te levas en plongeant la main dans ta poche de torse. Tes doigts effleurèrent le matériau de tes pokéballs.
Tu te parais à toute éventualité.

Quand le type combat se mit à préparer son attaque, ta langue claqua contre ton palet. Mais ta réponse était prête. « Arès, go ! Abri puis draco-queue ! » Ton compagnon apparut en poussant un cri joyeux, trop heureux de pouvoir se battre pour la première fois depuis longtemps.

Comme prévu, la première action para celle du Pokémon sauvage. La seconde lui causa assez de dommages pour qu'il ne vous cherche pas plus longtemps ; il partit sans demander son reste, en protestant visiblement (tu savais pas ce que ses bruits ou ses gesticulations voulaient dire).

Une fois votre adversaire éloigné et la tension redescendue, tu pestas « Merde » entre tes dents avant de rappeler ton bébécaille. « T'as assuré Arès. » murmuras-tu à la petite sphère bicolore en sachant qu'il entendrait de l'intérieur.

Ensuite, tu te retournas pour trouver ton siège projeté et ton thermos plusieurs mètres plus loin à cause du pseudo-combat. Tu passas une main dans tes cheveux en soufflant, ostensiblement agacé.
Une journée paisible, c'était trop demander ?

Spoiler:

Y'a bien qu'avec tes deux camarades que tu pouvais encore te montrer tendre. Ils te supportaient depuis tellement longtemps maintenant.
Même si tu les rendais sans doute malheureux, comme tous ceux qui t'approchaient.
Ne mériteraient-ils pas un dresseur plus aimant, plutôt qu'un sale type renfermé dans sa misère ? Sans doute. Seulement tu te sentais incapable de te séparer d'eux, ils étaient comme une extension de tes membres.
Et bien que tu te montres indifférent, le simple fait de les savoir près de toi rompait un peu l'hégémonie de ta solitude.

Le macaque parti et Arès rentré dans son antre, il ne te restait plus qu'à ramasser tes affaires. Tu soupesas d'abord ce qu'il te restait de boisson chaude ; le poids te ton thermos te dépita. Il ne restait qu'une gorgée, qui dévala rapidement ton œsophage.
Puis en remettant ton siège sur pieds, tu aperçus un autre résident des lieux qui te fixait sans bouger avec de grands yeux ronds. Ok, décidément les pokémon étaient très étranges dans le coin. Tu lui rendis son insistance, sourcils froncés.

A ta grande satisfaction, tu sortis vainqueur de ce duel unilatéral. Le cadoizo s'approcha lentement, avant de fouiller dans son baluchon pour te tendre une vieille montre à gousset usée. Avait-il trouvé ça dans les montagnes ? En tous les cas tu eus beau dire « Garde-la, j'en veux pas », il la déposa quand même devant toi avant de partir. Tu le regardas faire en clignant des yeux, avant de te rasseoir.
Apparemment, il valait mieux que tu abandonnes ta logique pour aujourd'hui.

Spoiler:

Te voilà de nouveau installé sur ton fauteuil, que tu avais cette fois-ci calé contre une paroi rocheuse pour avoir un dossier solide. Mains dans les poches et ta capuche remontée, tu observas un instant le décor du volcan (les sculptures de la nature et de l'Homme) puis l'immensité du ciel. À ces hauteurs et vu l'heure, tu avais de la chance que le temps soit aussi dégagé ; pas un nuage, ni la moindre trace de brume ne venait obscurcir l'azur blanchâtre qui surplombait le volcan.

Te pensant de nouveau à l'abri de tout dérangement, tu fermas les yeux. Oh, brièvement ; quelques minutes tout au plus.
Mais ce fût suffisant pour qu'un fermite particulier ne vienne fouiller dans ton sac sans que tu ne t'en rendes compte de suite. L'insecte fût heureux de trouver une bouteille de lait meumeu ; en revanche il ne s'attendait pas à ce qu'une pokéball lui atterrisse dessus.

Modération :

Était-ce la mésaventure du fermite, ou la tienne ? Certainement la vôtre. Le voilà pris au piège dans une cage trop solide, aux proies d'ombres indomptables.
Le voilà rattaché à ta vie, pour le pire.
Et toi qui ne voulais pas plus d'attaches à ce monde, te voilà maître de son destin.

Mais les premières minutes de cette emprise se déroulèrent dans une bienheureuse ignorance. En ouvrant de nouveau les yeux sur le monde tu ne remarquas pas tout de suite la sphère bicolore qui s'était échappée de ton sac, roulant au passage sur une créature innocente (écrasant sa liberté). Il fallut pour cela que tu te tournes vers tes affaires, quelques minutes plus tard, et t'interroge sur le petit bazar qui s'était étalé sur la roche.
Puis que ton instinct te titille.

Saisissant la balle entre tes doigts longilignes, tu n'osas pas tout de suite activer le mécanisme qui effacerait tes doutes - que ce soit en libérant une pauvre victime ou en brisant l'objet. Ton hésitation laissait le temps à d'autres distractions d'intervenir...

Modération :

Vai'ata se prenait de passion pour le volcan, visiblement.
Enfin, pour cette fois, elle n'était pas là pour se balader ; mais parce que Esus avait eu un coup de blues. Ullin semblait détaché quant à lui ; comme s'il n'avait rien laissé derrière lui de plus intéressant -ou qu'il ait plus aimé- que sa nouvelle vie. Le tiplouf, à l'inverse, avait un ami... il avait voulu suivre Vai'ata, mais sans doute le pokémon père noël lui manquait-il. Peut-être y avait-il eu d'autres amis ? Si tel était le cas, elle voulait au moins qu'ils puissent se revoir. En espérant que cela ne le rendrait pas plus nostalgique encore.
Ullin et Esus marchaient donc à ses côtés, tandis qu'elle jouait distraitement avec la pokéball de Moana. Elle la remettait toutes les cinq minutes dans son sac pour l'en ressortir, ça devenait ridicule à la longue.
Mais... son bébé avait grandi. Et elle ne savait toujours pas comment aborder l'information. Elle était devenue une otarlette sans même que l'insulaire s'en aperçoive, comme ça, un jour ; alors même qu'elle n'avait pas pris le temps de lui faire découvrir Lumiris. Ce ne serait pas aujourd'hui qu'elle allait se rattraper, mais elle était déterminée à l'emmener dans des coins sauvages plus aquatiques, qu'elle profite enfin. En attendant... elle était là pour Esus.
Ils se baladèrent tous les trois un petit moment, profitant délicieusement de leur balade. Ils commencèrent à s'aventurer en altitude, et Vai'ata à ressentir le besoin de se poser un peu ; toujours aucune trace du cadoizo. C'était décourageant... mais le tiplouf ne l'était pas, découragé. Il avançait sans même faire attention à vous -ce qui le faisait un pincement au cœur, sans doute l'aimait-il plus lui qu'elle-, jusqu'à ce qu'Ullin accélère pour lui passer devant et s'arrêter net. Le tiplouf lui rentra dedans et Vai'ata couru après lui quand il commença à dévaler la pente.
Le goupix suivit le cortège plus doucement, lui. Youpi.
Quand Vai'ata arriva enfin à rattraper Esus, il venait de rentrer dans un adorable Galekid qui regardait avec admiration un... être humain. Oh ! Quelle surprise, un humain, ici.
« Oh ! Bonjour, je ne voulais pas vous déranger. Et mon tiplouf s’excuse d’avoir embêté votre galekid. »
Elle s'approcha rapidement pour récupérer son pokémon avant de se redresser et tomber sur son regard interloqué. Il ne semblait pas bien comprendre, ni sa présence à elle, ni celle du type roche. Elle le pointa du doigt et haussa un sourcil.
« Ce n'est... pas votre pokémon ? Parce qu'il semble déterminé à rester avec vous. Vous devriez le garder. »
Vai'ata passion "je me mêle des affaires des autres".

Alors que tu faisais tourner la sphère entre tes doigts, hésitant encore à découvrir si elle contenait quoi que ce soit, une petite paire de pattes attira ton attention en périphérie de ton champ de vision. Tu relevas le menton.
Un galékid ? Et le même que tout à l'heure en plus. Que te voulait-il ?

Vous vous jaugèrent du regard sans broncher, toi attendant qu'il parte, lui attendant... Arceus savait quoi. Tu pouvais pas lire dans son esprit, t'as jamais été doué pour ça (c'était le domaine de Gladys). Mais ce qui était sûr c'est qu'il t'observait.

Votre duel entre quatre yeux s'acheva lorsqu'un tiplouf sorti de nul part roula sur le quadrupède d'acier. Plutôt littéralement. Tu haussas un sourcil face à cette apparition, avant qu'une femme - et non un pokemon cette fois-ci - ne débarque en excusant son boulet d'avoir... Embêté son galékid ? Tu plissas les lèvres, peu ravi de la méprise.

L'inconnue comprit seule son erreur, cependant ce qu'elle ajouta ensuite te réjouit encore moins. « J'suis pas intéressé, s'il veut partir d'ici t'as qu'à l'embarquer. »
L'idée ne t'avait même pas effleuré l'esprit.
Tu prendrais pas cette responsabilité.
(Le galékid se rapprocha légèrement de toi, comme pour appuyer la version de la métisse ; tu fis mine de pas t'en rendre compte)

Modération :

« J'suis pas intéressé, s'il veut partir d'ici t'as qu'à l'embarquer. »
Vai'ata haussa les sourcils sous la surprise avant de se redresser. Il n'avait rien d'agréable, ce type -en fait, il avait tout d'un pauvre type, justement. Ce petit galékid semblait lui donner son coeur et lui, il le rejetait allègrement... moui, bonne description d'un sale type.
Elle se contenta de hausser les épaules.
Elle-même serait bien partie avec cette boule d'amour (au moins pour le protéger de son éventuel dresseur), mais il était accroché à l'inconnu. Alors elle allait respecter le choix du pokémon et les laisser ensemble... ou plutôt, faire comprendre à l'humain qu'il avait été choisi et qu'il n'était pas question pour lui de choix.
Toujours faire dans la délicatesse après tout, yep !
« Hmm. Non. »
Elle en faisait toujours qu'à sa tête. Elle lui sourit et reposa son tiplouf qui se planqua directement derrière sa jambe, intimidé qu'il était par son vis-à-vis. Qui était-elle pour juger, pour s'imposer ? Ah ! Vai'ata Ehu-kai, rien que ça.
« Il t'a adopté, tu peux plus lui échapper. »
Elle secoua la tête, l'air faussement compatissante. Fondamentalement, voir cette chose adorable s'attacher à cette autre chose moins adorable avait un aspect assez amusant. Elle croisa les bras sur sa poitrine et lança un regard attendri au galékid qui attendait une réaction de la part de ... son dresseur, oui.
Trop~ tard~ !

« Hmm. Non. »

Froncement de sourcils. Sa réponse t'irrita (de quoi se mêlait-elle ?).
L'inconnue t'adresse un sourire radieux tandis que son tiplouf se cachait derrière ses jambes. Et tu sus que vous n'aviez rien en commun. Elle était de ces êtres qui ne connaissaient pas l'échec ni l'égarement, créatures de lumière et de foi ; aucun obstacle ne lui avait résisté jusque là et la chance continuerait de lui sourire.
Sinon jamais cette femme n'aurait l'air aussi confiante.

Vos natures étaient opposées, tels le ying et le yang.
Et son insistance était d'autant moins bienvenue.
(Facile d'imposer des choix aux autres lorsqu'on ne savait rien d'eux et qu'on avait jamais connu de désespoir si profond que le tien)

« J'ai déjà dit non. » Répondis-tu sèchement, avant de t'appuyer sur le mur de roche derrière toi. « Au pire, qu'est-ce que ça peut te faire ? On se connait pas, t'es pas non plus son amie. En plus c'est pas comme si tu comptais le capturer toi. »
Tu pouvais pas t'empêcher d'être acerbe, hein ? La demoiselle allait définitivement te trouver détestable.
Mais tu t'en foutais. T'étais comme ça - bien différent d'elle, pathétique, indigne de confiance. T'allais lui faire comprendre, et te débarrasser au passage de ce galékid.

Le monde n'avait-il pas eu assez de preuves que t'étais un détestable moins que rien ?

« J'ai déjà dit non. »
Hmmmm~ ?
« Au pire, qu'est-ce que ça peut te faire ? On se connait pas, t'es pas non plus son amie. En plus c'est pas comme si tu comptais le capturer toi. »
Hmm hmmmm~~~ !
Plus l'inconnu se montrait désagréable, tranchant, plus le sourire de Vai'ata grandissait. C'était plus fort qu'elle ; il pouvait bien penser qu'elle se foutait de sa gueule... oh. Ce ne serait sans doute pas tout à fait inexact. Mais là n'était pas la question.
Il voulait se montrer désagréable ? Soit. Il gagnait sans doute généralement à ce jeu-là. Elle avait hâte de lui faire comprendre son erreur.
Elle savait se montrer terriblement insupportable, elle aussi.
« Ce que ça peut me faire ? Rien du tout. Tu auras déjà compris que j'aime me mêler de ce qui ne me regarde pas. »
Elle observa autour d'elle -elle n'allait quand même pas rester debout ! Quoique ainsi, elle le dominait physiquement et ça pouvait être agaçant. Et elle faisait tout pour être agaçante. Mais s'installer confortablement à côté de lui qui devait espérer son départ le plus rapidement possible, c'était sans nul doute encore plus agaçant. Enfin elle allait devoir se contenter du sol... hm, non. Elle resterait debout, tant pis.
« Et donc, ce petit galékid t'aime. Si tu penses que du haut de ton statut d'humain tu peux dire "non", tu te trompes. »
Ullin s'approcha à son tour et lança un regard digne à l'homme. Contrairement à Esus, il ne vint pas se dissimuler derrière elle mais évita tout de même de s'en approcher.
« Tu n'as pas vraiment le choix. Il va te suivre. »
Elle secoua la tête, un air peiné sur le visage -et il n'était même pas totalement faux. Elle aurait sans doute préféré arracher le galékid à un dresseur pareil...

« Ce que ça peut me faire ? Rien du tout. Tu auras déjà compris que j'aime me mêler de ce qui ne me regarde pas. » Un soupir t'échappa. La conversation commençait à peine, mais elle était déjà trop longue à ton goût. T'en étais las d'avance.
Pourquoi les gens se mêlaient toujours de ce qui ne les regardait pas ? Tu te portais bien mieux lorsqu'ils t'ignoraient.
(Ou te haïssaient)

« Ah oui, c'est vrai que ça arrive souvent à ceux qui n'ont pas de vie. Tu t'ennuies tant que ça ? » Ironie brûlante en réponse à l'indiscrétion de ta vis à vis. Elle n'avait aucun propos déplacé pourtant, tu surréagissais. Mais ses intentions ne te plaisaient pas.

« Et donc, ce petit galékid t'aime. Si tu penses que du haut de ton statut d'humain tu peux dire "non", tu te trompes.Tu n'as pas vraiment le choix. Il va te suivre. » Durant sa réplique, ton attention s'était portée sur un goupix d'Alola qui s'était rapproché. Tu l'avais observé d'un œil détaché (froid) avant de revenir au dialogue.
Pas le choix ? « C'est ce qu'on va voir. »

Tu rangeas rapidement tout ce qui devait l'être dans ton sac avant de le passer sur ton épaule en te levant, puis attrapa ton siège pliable. « Je suis pas venu pour ça de toute façon, alors autant que je rentre. » Avant de te mettre en marche tu accordas tout de même un dernier regard à l'inconnue.

Puis tu t'éloignas d'environ deux mètres, avant de sentir quelque chose se cogner à tes jambes.
Surpris, tu te stoppas pour regarder de quel caillou il s'agissait ; sauf que c'était en fait le galékid qui te regardait d'un air suppliant.
Cela te déstabilisa assez pour que tu ne bouges plus un moment sans savoir que faire.

Pourquoi voulait-il de toi.... ?