Pénible. C’était toujours pénible de te réveiller. Peu importe l’heure, la circonstance ou ton état. Te réveiller, c’était sûrement la pire partie de la journée, parce que ton sommeil était tellement calme et paisible. On pourrait dire de toi que tu étais masochiste, tu utilisais tes troubles du sommeil pour te faire du mal. Soit en dormant trop, ou en t’empêchant de dormir. Mais depuis que Madelyn avait emménagé chez toi, c’était plus compliqué de faire ça. Car même si vous n’agissiez pas totalement comme un vrai couple, vous dormiez dans le même lit. Et Madelyn avait besoin de ta présence pour s’assoupir. À force de vivre ensemble, elle avait développé une routine avec toi et se voyait un peu dépendante de toi. Ça brisait ton petit train-train quotidien, toutes ces années d’habitudes qui n’étaient pas saines pour toi. À la fin de la journée, tu étais reconnaissant, mais ta fatigue chronique était toujours pire que présente. Et ce n’était pas en prenant un peu soin de toi que tu allais réparer tes années de trauma. Au moins, ça t’aidait à te sentir un peu mieux dans ta peau. Tu avais déjà pris un peu de poids, car tes vêtements recommençaient à te faire à ta véritable taille. Tu avais l’air mieux. Mais tu avais toujours l’air à une cigarette près de mourir, Madelyn ne pourrait pas changer ton teint pâle, tes yeux fatigués ou tes addictions. Aujourd’hui, elle t’avait demandé d’aller faire des courses au marché petit marché d’automne à Artiesta. Un événement temporaire au centre-ville, pour les personnes qui faisaient pousser leurs propres trucs, elle t’avait dit. Madelyn aimait faire à manger avec des produits frais, et toi aussi, d’ailleurs. Mais faire les courses, c’était la partie qui te plaisait le moins… Car même si tu travaillais dans un casino, l’anxiété te rongeait le ventre, car tu n’aimais pas te retrouver au milieu d’une foule pleine de gens normaux. Surtout dans un environnement où tu n’étais pas en contrôle de ce qui se passait autour de toi… Le manque de contrôle, c’était une des choses qui te terrifiait le plus. Après les Pokémon canidés, bien sûr. Tu espérais secrètement ne pas en croiser.
C’était une fraîche journée de fin octobre. Novembre toquait doucement à la porte, et le froid commençait déjà à s’installer doucement sur Lumiris. Tu t’étais habillé en conséquence, rien qui n’allait attirer l’attention. Juste assez pour te tenir au chaud, car tu étais terriblement frileux. Et bien sûr, Prada te suivait au pied, en traînant un petit panier d’osier dans sa gueule, habillée d’un petit pull en laine noir, comme pour être assortie à toi. Elle aimait t’accompagner pendant les courses, et généralement, tu lui achetais des petites surprises ou des baies. Tu aimais faire plaisir à ta fidèle compagne de toujours.
Le marché d’automne n’était pas trop achalandé, cette journée là. Juste assez pour que tu ne te sentes pas trop mal à l’aise. Il n’y avait pas un seul visage que tu reconnaissais… Non, en fait, tu n’arrivais juste pas à mettre un visage sur les silhouettes qui se dressaient devant toi. Tu n’en avais pas l’énergie, tu n’arrivais même pas à te reconnaître dans le miroir le matin même. Alors autant avancer sans lever les yeux sur les personnes devant toi. Peut-être que ça t’éviterait de te sentir aussi insécure.
Tu avais commencé à faire le tour de ta liste de courses, tous les fruits et légumes que Madelyn t’avait envoyé acheter était dans ton sac réutilisable. Et Prada traînait quelques Poképuffs dans son panier d’osier. Cependant, il te manquait une chose. Du lait Meumeu, d’un vendeur très spécifique. Pour Chubby. Tu n’arrivais même pas à lire le nom du marchand. Trop de lettres similaires qui étaient rapprochées, ton cerveau les mélangeait. Peut-être que tu avais besoin d’un café… Prada ne dirait pas non à une pâtisserie, d’ailleurs, et tu le savais.
Tu t’étais subtilement glissé dans un petit café quelques rues plus loin. Tu n’allais pas continuer la journée aussi fatigué, quand même… Alors tu avais commandé un moyen café noir. Ça avait pour habitude de te réveiller assez rapidement. Avec une tranche de pain aux bananes, Madelyn t’avait fait découvrir que tu adorais ça. Enfin, le sien, surtout. Et pour Prada ? Une petite sélection de ses Poké Fèves préférées. Petite, oui. Parce que Prada était quand même sacrément goinfre. Alors que tu attendais ta commande, tu n’arrivais pas à distinguer le brouhaha qui était autour de toi. Les voix n’étaient que du bruit, la musique n’était que du vacarme et les machines à café te rendaient fou. Tu avais terriblement besoin de ce café, et de ta nicotine aussi. Tu pouvais sentir tes mains trembler légèrement. Mais quelque chose arrivait à percer le brouhaha. Une voix familière. Tu ne la connaissais pas beaucoup, mais tu savais que tu avais déjà entendu cette petite voix timide. Même Prada avait réagi, donc il y avait vraiment quelqu’un que tu connaissais dans ce café.
Tu te risquais à lever les yeux sur la personne que tu avais entendue. Et pour la première fois de la journée, tu arrivais à bien distinguer son visage. Sa chevelure bleue, son teint pâle, ses traits doux. Il ne s’agissait de nulle autre qu’Helia L. Ellore, une des bonnes amies de Madelyn. Elle te l’avait présentée, l’autre jour, d’ailleurs. Elles avaient passé une partie de la soirée au casino avec toi, à ton bar, d’ailleurs. C’était sans doute… Une trop bonne personne pour vous deux. Tu ne voyais pas l’intérêt que cette fille avait pour Madelyn, tu savais qu’elle n’aurait que des problèmes en se liant à vous. Quel dommage. Mais il serait impoli de ne pas la saluer. Ce serait embarrassant si elle t’avait reconnu, et que tu l’avais ignoré. Mais ce n’était pas le cas. Tu devais te montrer agréable, chaleureux. Comme au casino. Tu t’étais approché d’elle, avec ton sourire le plus gentil. Tu lui tapotas doucement l’épaule, pour qu’elle remarque ta présence.
Helia ? Ah, oui, c’est bien toi. Bonjour ! Je ne pensais pas te voir ici, quelle agréable surprise. En forme ?
Il était rare de te voir en-dehors de Nemerya, à vrai dire. Donc c’était une très grande coïncidence pour elle. Oh, vous vous étiez mis d’accord pour vous tutoyer lorsque vous vous étiez rencontrés au casino, ça, tu t’en étais rappelé. Vous n’étiez désormais plus des étrangers. Et pourquoi ne pas l’inviter à t’accompagner ? Tu savais que si tu n’étais pas seul, tu n’allais pas céder à ta panique des endroits publics inconnus.
Tant qu’à te croiser ici, je t’invite. J’étais dans le coin avec Prada pour faire des courses, mais vois-tu, le froid est plutôt désagréable, autant en profiter pour se réchauffer autour d’une tasse de café… Viens donc t’asseoir, si le cœur t’en dis.
Ah, bien sûr, tu te montrais courtois. Tu ne lui avais pas laissé le temps d’attraper son portefeuille, que tu avais dit au barista que tu allais payer pour la commande de cette fille, et tu l’avais fait. Avant de prendre ta tasse de café, ton pain aux bananes, et d’aller t’assoir à une petite table isolée, éloignée des fenêtres. Ça pourrait être intéressant, comme discussion. Mais tu voulais surtout trouver le réconfort d’un visage qui t’était familier.
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Helia L. Ellore
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Artiesta et sa cacophonie. Le genre de cité dont tu n'étais pas habituée. Artiesta et son chaos, ses mouvements, ses stimulations. Perdue entre les foules, les cris et les bruits de pas. Tu vagabondais.
Loin de ta ville portuaire, tu explorais. Pas à pas, tu déambulais. Dans les rues, tu observais. Tu souriais, tu vivais. Tentant de te fondre dans la masse, de comprendre comment c'était la vie, au centre de Lumiris. Tu cherchais un sens à tes voyages improvisés. Et tu vivais. Surtout, tu vivais. Du moins, tu essayais. Jeune âme égarée que tu étais.
« Hum... » L'anxiété, le questionnement ; cela faisait part de toi, hein Helia ? Et alors que tu sentais ta tête tourner et ton esprit s'embrouiller, tu interprétais ces signaux comme un signal d'alarme ; tu étais en manque de carburant. Tu devais te maintenir réveillée. Parce que malgré Artiesta et son tapage, ce n'était pas suffisant pour lutter contre tes troubles ensommeillés ; ceux grâce à qui, au fil du temps, obligeaient tes paupières à papillonner. « Café. J'ai besoin d'un café... »
Tu tournais les talons, à la recherche de l'objet de tes convoitises. Tes yeux n'étaient plus qu'un radar, un radar à caféine. Un radar à dernier recours ; malgré tes pauvres économies, il te fallait une tasse de boisson chaude, celle qui rechargeraient tes piles. Et tu avais rapidement trouvé. Artiesta était une grande ville, à ton grand soulagement ; les restaurants et les petits cafés ne manquaient pas. Tu étais entrée dans le premier que tes pupilles avaient visées.
Le bruit de la porte d'entrée ; celle qui annonçait ton arrivée. À l'entente de ce son, Pervenche s'était échappée de sa pokéball. Café signifiait pâtisseries, et les desserts sucrés, ta Laporeille ne pouvait s'en passer. Petite gourmande qu'elle était. Et évidemment, tu ne pouvais rien lui refuser. Ton regard était rayonnant ; vous deux, vous vous compreniez. Et toi, tu aimais que ton Pokémon soit heureux. Partager le bonheur te rendait vivante, chaque fois un peu plus. Tu observais la vitrine remplie de délices colorés ; tu attendais que ta lapine chromatique n'en choisisse un, et puis, on t'avait interpellée. D'abord, la surprise. On ne te connaissait pas dans le coin, et le fait qu'on connaisse ton prénom était inattendu. Ensuite, la compréhension. Ce n'était pas un inconnu. Cette tignasse argentée, ces yeux cernés, tu les avais déjà rencontrés.
« Oh ! Lestat ! » Abandonnant la vitre aux mille tentations, tu t'étais approché de cette connaissance amicale que tu avais eu la chance de rencontrer tout récemment. Étonnée qu'il t'ait reconnu - toi qui avait la fâcheuse manie de te penser invisible aux yeux des autres - tu lui avais esquissé un sourire sincère. Un sourire chaleureux - et surtout, un sourire reconnaissant. Parce qu'inconsciemment, tu le remerciais. Parce qu'il avait gardé une petite place dans sa mémoire pour toi. « Je ne passe pas souvent dans le coin, pour être honnête. Je ne pensais pas tomber sur une personne que je connais, ça me fait plaisir de te voir. »
Lestat était un jeune homme particulier. Il avait ce je-ne-sais-quoi intriguant, qui te poussait à vouloir en savoir plus ; apprendre à le connaître, c'était quelque chose que tu désirais. Il n'avait pas forcément l'air en santé, et ça te rendait triste, mais pouvais-tu en dire autant ? Mais toi, c'était principalement psychologique ; ça ne se remarquait pas. Et ça te convenait. Tu devais garder ce sourire, tu devais rester ce rayon de soleil, ce faisceau de lumière tristement caché par quelques nuages, mais qui tentait de briller. Il voulait briller, surtout aux yeux des autres.
« Vraiment... ? C'est très gentil à toi, Lestat. J'accepte avec plaisir ! Laisse-moi seulement aller acheter une pâtisserie à Pervenche, elle n'arrête pas de tirer ma chaussette pour me faire comprendre qu'elle veut une gâterie. » Sans prendre de temps, tu étais allée acheter un cupcake pour ta Laporeille, il était en forme... de Laporeille. L'originalité était présente, et surtout, la modestie. D'ailleurs, Pervenche semblait fière ; le Laporeille sur le gâteau était marron, alors qu'elle, elle était grise et bleutée. Elle avait une jolie couleur. Elle était spéciale. Elle se sentait... importante ? Ça te faisait rire, et tu réalisais la chance que tu avais d'avoir pu croiser le chemin de cette jeune créature.
« Bonjour Prada ! Je te présente Pervenche, vous pourriez être amies, toutes les deux. Pervenche est très gentille, ne t'en fais pas. Il se peut qu'elle te cueille une fleur, un jour. C'est sa façon à elle de montrer qu'elle t'apprécie. »
Tu tournais une mèche de tes cheveux bleus entre tes doigts, tout en t'asseyant aux côtés du jeune homme au teint pâle. « Comment vas-tu, Lestat ? Toi aussi, tu aimes le café ? Je n'en bois que depuis un mois ou deux... Mais depuis, je ne peux plus m'arrêter. » Non seulement c'était délicieux, réconfortant et addictif, mais aussi, ça te permettait de contrôler ta narcolepsie, au moins un peu. Parfois, ça ne fonctionnait pas, mais tu semblais beaucoup moins t'endormir à des endroits incongrus qu'avant... et tu aimais te dire que seule une boisson pouvait t'aider à régler ton problème. La vie serait si belle si elle était aussi simple, n'est-ce pas ? Et tu souhaitait qu'elle le soit.
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Lestat Burton
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Elle t’avait reconnu et elle semblait heureuse de te retrouver en ces lieux. Même qu’elle t’avait laissé entendre que ça lui faisait plaisir ? Elle t’avait dit qu’elle non plus ne passait pas souvent dans le coin, et donc, il s’agissait d’une pure coïncidence pour vous deux. Vraiment ? Alors, vous étiez simplement dédiés à vous retrouver dans ce café. Elle acceptait ton invitation, ce à quoi tu ne pouvais t’empêcher de sourire en coin. Avant que tu ne t’éclipses pour aller t’asseoir, elle commandait un petit gâteau pour sa petite Laporeille. Choisi elle-même, apparemment.
Une fois qu’Helia était assise devant toi, Prada brisait les limites de la politesse pour aller se frotter contre les jambes d’Helia, en ronronnant fortement. Elle ne put que remarquer sa présence, et la présenter à Pervenche. Apparemment, elle serait la douceur incarnée, elle aussi. Tel Pokémon, tel dresseur…. Non ? Prada scrutait de haut en bas la Laporeille de son regard vaniteux, avant de simplement la snobber pour retourner se coucher sur tes cuisses. Non, sans manquer à légèrement fouetter l’autre créature de sa longue queue torsadée, ce qui ne manquait pas à te faire pouffer un peu. Elle avait vraiment un sale caractère.
Excuse-la. Disons qu’elle préfère être le centre de l’attention des humains.
Tu ne pus manquer à lui gratouiller le menton, et elle t’avait remercié en te donnant un petit coup de tête et en activant la machine à ronronner, avant de fermer les yeux et reposer sa tête contre ton ventre. Bien sûr, pour que sa gorge soit bien dégagée et que tu puisses y accéder pour des caresses. Helia semblait un peu… nerveuse ? Elle jouait avec ses cheveux. Tu ne pouvais t’empêcher de remarquer chacun de ses tics, chaque petite manie. Elle t’intriguait, et tu ne laissais pas tomber tes instincts ou ta garde, tu te devais d’observer les gens autour de toi. C’était une bonne façon de cerner leurs intentions… Cerner qui ils étaient. Helia te posait quelques questions, dont celle que tu détestais. Comment vas-tu. Oui, Lestat, comment vas-tu ? Tu ne fis que sourire.
Oh, plutôt bien je dirais. Madelyn et moi organisons un événement assez gros au casino, nous cherchons à recruter les plus grands coordinateurs de Lumiris, ou des troupes de spectacles. Disons que c’est beaucoup de recherche et de stress, mais l’ambition du projet nous allume tous les deux.
Tu mentais, mais Helia n’avait pas besoin de le savoir. Tu préférais encore jouer la carte de l’innocence, de la clarté, car Madelyn t’avait fait promettre de ne pas traîner son amie dans ta boue. Chose que tu allais respecter, Helia n’avait pas la tête de l’emploi, de toutes façons.
Je profitais de la journée pour faire des courses avec Prada aujourd’hui, elle adore venir au marché. Et puis, j’ai comme l’impression que ça lui manque, la vie seule avec papa…
En entendant son nom, Prada roucoulait un peu avant de tiquer de l’oreille, mais elle ne daignait te regarder, trop occupée à profiter de ton peu de chaleur corporelle. Tu soupirais légèrement, en prenant ta tasse entre tes mains. Helia semblait surprise que tu aimes le café, si seulement elle savait que c’était probablement une des seules choses qui te gardait en vie…
J’en bois depuis que j’ai déménagé à Lumiris, il y a environ… 8 ans ? Disons qu’avec un horaire de nuit comme le mien, c’est difficile de rester éveillé. Mais je suis d’accord avec toi, c’est difficile de s’arrêter lorsqu’on commence. Fais attention, par contre, trop de café, ce n’est pas mieux pour toi, non plus…
Qui étais-tu pour dire ça, Lestat ? Pour t’inquiéter de sa santé, alors que toi-même, tu étais si près de t’autodétruire. Tu n’étais pas nécessairement mieux qu’elle… Oh, sans doute pire, même. La chaleur de ton café te fit un bien fou, elle venait calmer tes frissons et éveiller un peu tes sens. L’avantage de le boire noir, à vrai dire.
Et comment le bois-tu, ton café ?
Tu n’avais écouté sa commande qu’à moitié, à vrai dire. Tu ne voulais que montrer politesse et faire la discussion, alors que tu t’en fichais un peu. Tu ne pouvais que remarquer qu’Helia ne s’était rien pris à manger… Ça ne t’étonnait pas. Madelyn t’avait glissé mot des quelques soucis de sa bonne amie, elle était dépensière et apparemment, elle avait du mal à faire un budget propre et garder un peu de place pour de quoi manger. Tu soufflais un peu, alors que l’information se dépliait devant tes yeux.
Mais je pense que ce que j’aime plus que le café, c’est le pain aux bananes. Disons qu’on m’a vanté ce café pour cette raison, d’ailleurs. Tiens, essayons-le ensemble, pour voir !
Ce n’était qu’un mensonge, bien sûr, tu ignorais l’existence de ce café, tu y étais juste parce que tu avais toi aussi besoin d’un peu de carburant. Mais, Helia semblait aimer croire aux belles histoires qui résultaient en belles amitiés, et tu ne voulais pas te mettre les amis de Madelyn à dos. Ce serait un plan pour la perdre, à vrai dire. Alors, tu séparais cette tranche de pain en deux pour la partager avec Helia. Ça faisait ton affaire, tu n’avais pas beaucoup faim, de toute façon.
Bon appétit !
Finalement, tu avais peut-être trouvé ta place de pain aux bananes préféré. Il était vraiment délicieux, les rumeurs et les recommandations que tu avais inventées dans ta tête disaient vrai. Et une fois que tu avalais ta première bouchée, tu reposais ta tranche pour recommencer à parler.
Helia, pendant que je t’ai sous la main, je dois te demander ce que tu as pensé du casino de Nemerya ! Tu as passé une bonne soirée, des choses à améliorer ? Maintenant que je travaille avec Madelyn, nous essayons de gagner le plus de commentaires possibles pour rendre l’expérience encore plus unique. Alors… N’hésite pas !
N’hésite pas à nous dire comment nous pourrions améliorer les choses pour que le casino gagne plus de subtilité afin que nous entreprenions de plus grandes choses, oui.
(c) TakeItEzy & Ellumya
Helia L. Ellore
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Pervenche s'en était retournée près de toi, les yeux perlés de larme et elle avait accotée sa tête sur ta jambe ; elle reniflait. Le rejet de Prada venait de lui briser le coeur, elle qui ne s'attendait pas à une telle réaction de la part d'une potentielle amie. Pervenche était sensible, un peu comme toi, elle avait du mal à gérer les mauvaises émotions, elle n'aimait pas qu'on la rejette. Toutes les deux, vous vous ressembliez. Tu savais qu'en évoluant en Lopunny, son tempérament allait changer, mais tu ne voulais pas le lui dire ; tu n'avais pas envie que l'idée d'évoluer devienne une obsession pour elle. Elle n'avait pas besoin de ça, elle avait besoin de profiter de sa jeunesse en tant que Bunreary. Tu avais alors pris Pervenche dans tes bras, caressant doucement ses oreilles par la même occasion.
« Ne t'en fais pas, Pervenche. Prada n'a rien contre toi, elle est juste... ainsi avec tous les Pokémons. Tu n'as rien fait de mal ! »
Alors que tu essayais de rassurer ton Pokémon, ton deuxième compagnon, Iara, sortait de sa cachette pour scruter les environs. Il avait beau être étrange et difficile à comprendre, tu savais une chose ; il tenait à ses camarades. Alors le voilà qu'il fixait le chat de Lestat, d'un air sévère. Enfin, c'est ainsi que tu l'interprétait du mieux que tu pouvais comprendre ton Starmie. Il avait un joyau à la place du visage, alors comprendre ses émotions n'était pas chose aisée tous les jours. Ceci dit, en le voyant rester planter là, immobile et insistant telle la tête de mule qu'il pouvait être, cela voulait clairement dire qu'il l'avait à l'oeil - au joyau.
« Vraiment ? C'est un super événement, j'espère que tout se passera bien pour vous. Si tu veux, je peux regarder de mon côté, je connais sans doute des gens qui ont des coordinateurs en tant que connaissances. Enfin, si ça peut aider... »
Si tu pouvais te montrer utile, au moins un peu, tu t'accrochais à l'occasion. Et tu ne la laissais pas partir.
Prada semblait si affective avec son « papa » que tu avais du mal à concevoir qu'elle venait de violemment repousser ta douce lapine chromatique. Mais tu savais que les Pokémons avaient leur petit caractère. Toi, tu avais la chance d'avoir des Pokémons relativement calmes et amicaux... Iara faisait parfois des trucs improbables, mais jamais rien de méchant. Ton Pokémon le plus difficile, c'était probablement Nina, mais elle était simplement en réadaptation. Elle avait besoin de temps pour se remettre à comprendre la réalité ; elle avait passé des années enfermées dans un coffre au fond des mers. Rien qu'à y repenser, tu en avais la nausée.
« Mon café ? Je... à vrai dire, je ne m'y connais pas encore beaucoup. Une amie à moi aime beaucoup me conseiller de nouvelles saveurs. Je pense que pour le moment, je préfère le latte noisette ! Mais j'aime aussi beaucoup les cappuccinos ! » Mais tu t'étais arrêtée, réalisant ce que ta connaissance amicale venait de dire. Tes rêves semblaient se briller en morceaux, tu espérais que ça ne soit vrai. « Est-ce que... c'est vrai ? Le café n'est pas bon pour moi... ? » Toi qui ne connaissait pas grand chose à cette boisson, tu étais en train de te questionner sur l'usage que tu en faisais. Étais-tu en train de ruiner ta santé ? Est-ce que Lys était en train de ruiner sa santé ? Il fallait que tu la préviennes, peut-être qu'elle ne le savait pas, elle non plus...
« Le café m'aide à combattre ma narcolepsie... Si ce n'est pas bon pour moi, il faudra que je fasse preuve de créativité pour trouver d'autres moyens, haha. »
Avais-tu parler de ton problème de sommeil à Lestat ? Tu ne pensais pas, mais ce n'était pas très grave. Les habituelles questions, tu t'y étais fait. Ça ne te dérangeait plus d'expliquer tes problèmes, lorsqu'on te posait des questions. C'était plus difficile pour toi dans tes débuts. Tu avais peur de paraître faible et inutile ; tu avais peur qu'on te juge ou qu'on prenne tes difficultés à la légère. Le fameux « c'est trop bien, tu peux t'endormir quand tu le souhaites » ; tu l'avais entendu tellement de fois.
Mais pour le moment, ton attention s'était portée sur le fameux pain aux bananes que Lestat semblait tant aimer. Et effectivement, il était délicieux ! Ça faisait si longtemps que tu avais mangé du pain aux bananes. Et pourtant, ce dessert était doux et délectable. Tu ne regrettais pas de l'avoir goûté. « Ce pain est très bon ! J'en reprendrai volontiers quand je passerai dans le coin ! » Tu souriais, alors que tu en donnais un morceau à Pervenche qui se régalait. Iara c'était une toute autre histoire, il avait posé le morceau sur la table et il s'avançait doucement, avant de reculer, puis d'avancer à nouveau - tu ne savais pas s'il essayait de jeter un sort ou s'il voulait s'assurer que le pain aux bananes n'était pas empoisonné. Tu soupirais. S'il avait besoin de faire sa danse étrange avant de manger, tu n'allais pas le lui en empêcher.
« Pour être honnête avec toi, Lestat... » Tu ne savais pas comment aborder le sujet. Pour une personne comme lui, cela allait sembler improbable, sans doute. Tu avais un peu honte, mais tu devais te lancer. « Je n'avais jamais mis les pieds dans un casino auparavant ! » Pfiou. Voilà, c'était dit.
Tu scrutais son regard, maintenant. Te jugeait-il ? En même temps, tu n'étais sans doute pas la première personne qu'il rencontrait, et qui ne fréquentait pas ce genre d'endroits. Quand bien même, il fallait avouer que la soirée t'avait plu. Tu ne faisais pas de jeux d'argent, parce que tu ne pouvais clairement pas te le permettre, mais l'ambiance était particulière et divertissante. Ça changeait de ton quotidien. Si tu comptais y retourner ? Bien évidemment.
« La soirée était agréable. J'ai aimé la musique ! Oh, et les drinks sans alcool étaient très bons. Je pourrais avoir la recette de votre virgin cocktail à la cerise ? »
Lestat allait être désespéré. Ce n'était probablement pas, mais alors pas du tout, le type de commentaires auxquels il s'attendait. Tu n'étais probablement pas la meilleure personne à qui poser ces questions ; parce que tu n'étais pas une habituée. Toi, tu te focalisais sur les jus de fruits comme les enfants et tu appréciais l'ambiance générale. Mais surtout, tu y allais pour faire plaisir à tes amis. Non vraiment, tu ne savais pas ce qu'il y avait à changer... Parce que tu n'avais aucune comparaison. Peut-être devrais-tu faire la tournée des casinos pour prendre des notes et voir les points positifs de chacun d'eux afin de venir en aide à tes camarades ? Non, ce serait trop d'investissement et ton ami prendrait peur. Tu devais t'octroyer des objectifs sensés et réalisables, Helia.
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Lestat Burton
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Helia semblait tant bien que mal tenter de rassurer sa petite Laporeille, qui vivait très mal le rejet de ta Chaglam. Couchée sur tes genoux, elle regardait la scène de son œil vicieux, peu impressionnée. Tu comprenais ce que ça faisait d’être proche de ton Pokémon, de devoir le rassurer. C’était une partie que tu avais longtemps travaillé avec Prada, même si elle se montrait plutôt détestable par moments… Et par « par moments », on pourrait dire tout le temps.
Helia avalait ton mensonge comme ce pain aux bananes que tu partageais avec elle. Elle semblait investie, surtout lorsque tu parlais des coordinateurs. Elle connaissait des gens, elle semblait vouloir s’investir. Merde. Ton sourire faux fendait un peu plus. C’était difficile de lui parler, d’être doux. Car tu étais tout sauf ça. Et en ce moment, dans ta tête, tu n’avais que Madelyn qui te criait après. « Ne pose pas tes sales pattes sur Helia, et surtout, ne la mêle pas à tes affaires. » Tu n’avais pas peur de Madelyn. Mais tu savais qu’Helia pourrait devenir une potentielle victime pour les gens qui ne te portent pas dans leur cœur. Alors tu devais garder votre amitié un peu low-profile.
Tu es gentille de vouloir t’impliquer ! Mais ne t’en fais pas, le spectacle est presque terminé et monté, il ne reste plus qu’à avoir les dates et l’approbation des gens que nous visons. J’espère, d’ailleurs, que tu vas assister à une des représentations.
Tu lui souris amicalement avant de normalement poursuivre votre discussion. Tu avais eu chaud, et même si elle avait potentiellement des contacts intéressants, Helia ne devait pas s’impliquer dans le côté administratif du casino. Tu ne pouvais pas lui faire confiance. Et puis, pour elle, tu n’étais qu’un barman un peu excentrique. Pas un criminel. Si seulement.
La conversation déviait de façon un peu plus décontractée. Vous parliez de café, tu apprenais maintenant qu’Helia aimait les cappuccinos et les lattes, ça te faisait sourire. Alors, elle aimait les trucs sucrés ? Tu n’en attendais pas moins d’elle, à vrai dire. Et soudainement, tu avais dit quelque chose de travers, qui avait détruit tous les rêves et tous les espoirs d’Helia. Comme un enfant à qui on avait enlevé sa sucette.
E-Eh ? Non, non, ne t’en fais pas, Helia ! Je me doute que tu en boives de façon pire qu’excessive, tu ne crains rien, ne t’en fais pas.
Tu tentais de te faire le plus rassurant possible dans ta voix et dans ta gestuelle, et ça semblait marcher un peu. Tu soupirais de soulagement, et Helia confiait ses problèmes à toi. Apparemment, elle souffrirait de narcolepsie ? Tiens donc, Madelyn ne t’avait jamais évoqué ce petit détail. Et le café l’aiderait à se garder éveillée…
Oh, tu souffres de troubles du sommeil ? Ne t’en fais pas, je pense que le café est un moyen sain de t’aider.
Tu ricanais légèrement.
À vrai dire, moi aussi, j’ai du mal avec mon sommeil. Mais c’est le contraire de toi; je suis insomniaque. J’ai toujours eu du mal à m’endormir… Alors j’ai choisi un mode de vie qui allait avec.
Non, Lestat. Helia ne devrait pas savoir ce que tu t’infligeais, et ce que tu t’étais infligé pour t’endormir. Alors autant tordre tes mots un peu, et les rendre tout beaux pour en faire une histoire pour lui donner un brin d’espoir.
Tu passais un bon moment. L’ambiance était décontractée, Prada s’était assoupie sur tes genoux à force de ronronner un peu trop fort… Tes mirettes argentées s’étaient doucement déviées vers l’extérieur, alors que tu écoutais Helia parler; le ciel s’était doucement couvert, tu sentais également à la vue de cette météo que le froid se lèverait. Pas étonnant, en cet automne. Tu soupirais légèrement. Helia te donnait son opinion sur sa soirée au casino, apparemment, il s’agissait de la première fois qu’elle y mettait les pieds. Ça ne te surprenait pas, à vrai dire. Mais tu devais agir comme si.
Ah ! Vraiment ? Alors je suis bien heureux que tu aies vu le casino de Nemerya comme première expérience ! Bon, ce n’était pas une de nos plus grandes soirées, mais si tu t’es amusée et que tu as trouvé l’expérience agréable, je ne peux que m’en montrer heureux. Tous les avis et la satisfaction de mes visiteurs, et de mes proches, sont importants pour moi.
Même si tes mains n’étaient pas les plus propres de Lumiris, tu pouvais au moins te donner que tu étais quand même un très bon hôte quand venait le moment d’organiser de grandes soirées. Et avec Madelyn comme partenaire ? Les choses ne faisaient qu’aller mieux encore.
Helia disait qu’elle aimait la musique, et elle complimentait aussi tes capacités en tant que barman. Le fait même qu’elle te demande la recette ne manquait pas à te faire rire un peu.
Vraiment ? Il t’a plu tant que ça ? Tu me fais rougir.
Tu déposais ta tasse de café pour lui demander son téléphone. Et une fois que tu l’avais entre les mains, tu ouvris son bloc-notes pour lui écrire la recette.
Tu dois le faire exactement dans cet ordre-là. Savais-tu que c’est une recette qui vient directement de chez moi ? Un virgin cocktail à la cerise, fièrement importé d’Alola. ~
Et avec un petit sourire en coin, tu lui tendis son téléphone. Non, tu n’avais rien trafiqué ni rien pucé, cette fois-ci.
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Helia L. Ellore
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Messages : 3035 Née le : 09/03/2001 Age : 23 Région : Alto Mare Pokédollars : 1640 Stardust : 795 Stardust utilisés : 672 Equipe pokemon : ARÈNE EAU
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Ce n'était pas sans l'ombre d'une déception que tu acceptais ton inutilité encore une fois - bien que tu avais l'habitude de ne servir à rien. Tu souriais tristement, tout en hochant la tête. La préparation était presque terminée, ce n'était pas de ta faute, Helia. Peut-être que la prochaine fois, tu sauras apporter ton aide.
« Vraiment ? Dans ce cas... ce n'est pas grave. Mais oui, je veux bien assister à une représentation. Ce sera avec plaisir, Lestat ! »
Tu ne savais pas à quoi t'attendre, mais pour tes amis et ton entourage, tu te montrais disponible. C'était le mieux que tu pouvais faire, et surtout la moindre des choses. Tu t'accrochais désespérément à ces gens qui semblaient vouloir de toi dans leur vie, au moins un peu. Tu voulais graver un sourire sur leurs lèvres de part ta présence, et mine de rien, tu appréciais être accompagnée de Lestat. Certains diront qu'il était excentrique, mais toi tu avais pour devise que le monde avait besoin de variété pour être plus beau. Tu ne voyais pas sa part d'ombre, et tu t'efforçais de rester dans la lumière. Ce voile pouvait soit t'aider, soit te nuire, mais seul l'avenir t'apportera cette réponse que tu ignorais encore.
Tu avais peut-être été d'une inutilité sans pareille en ce qui concernait les préparatifs de Lestat, mais au moins, le café n'était pas mauvais pour toi ! (On se rassure comme on le peut.) Soulagée d'apprendre que sans excès, le café était même quelque chose de sain, tu avais soupiré ; rassurée. Tu avais enfin trouvé un moyen de contrôler - même légèrement - ton endormissement imprévisible, tu ne pouvais pas te permettre de perdre ce moyen précieux.
« ... En quelque sorte, oui. Mon sommeil c'est une véritable blague. Le jour, je m'endors pour rien et la nuit, je dors peu et assez mal. » Tu avais ri de bon coeur, alors qu'il n'y avait rien de drôle dans tout ce que tu venait de dire. Prendre tes problèmes avec humour était sans doute ta défense la plus solide ; ce qui t'empêchait de flancher. « Je suis désolée d'apprendre que tu souffres d'insomnie... As-tu déjà essayé la mélatonine ? Pour ma part, ça n'aide que très peu, mais je sais que certains y sont plus réceptifs. Sinon... pour ma part, j'aime beaucoup écouter le son de la pluie pour m'endormir, ça m'apaise. » Tu réalisais que tu te confiais peut-être un peu trop sur tes soucis au niveau du sommeil. Et puis, tu ne connaissais personne qui faisait comme toi pour s'endormir, c'était sans doute parce que tu étais étrange, et que tu étais un cas désespéré. Tu espérais que Lestat n'allait pas te regarder perplexe, avec un regard confus, en se demandant bien comment la pluie pouvait être une source de réconfort. Honnêtement, tu ne l'expliquais pas toi-même... L'eau en général avait un effet revigorant sur toi.
« Pardonne-moi ! Je parle beaucoup, et je sais que mes conseils ne sont peut-être pas les plus utiles... » Suite à ces mots, ton Staross avait sauté sur la table, faisant presque tomber la coutellerie par la même occasion. Il semblait vouloir sonder ton âme... Et ensuite, il s'était retourné vers Lestat, avant de descendre de la table pour reculer doucement... avant de heurter le comptoir à pâtisseries. Il était resté immobile depuis, mais il vous fixait toujours. « Je... Je ne suis pas certaine d'avoir compris ses intentions. Pardonne le, il essaye encore de comprendre comment s'exprimer. »
Tu avais rapidement oublié ce petit incident alors que Lestat te donnait la recette de ce fameux virgin cocktail que tu avais tant aimé lors de la soirée au casino. Tu étais ravie, et tu l'avais chaudement remercié pour ce partage. Tu allais sans doute acheter des cerises ce soir afin de tenter l'expérience, même si tu appréhendais la catastrophe. Tu n'avais jamais fait de cocktail de ta vie, que ce soit avec ou sans alcool. Tu te contentais de boire de l'eau et du café, en général. Suite à cela, tu avais rangé ton téléphone et tu avais tourné le regard en direction de ton Pokémon étoilé. Il n'avait pas bougé d'un seul pouce. S'il n'était pas debout, tu te demanderais presque s'il était encore vivant... « Hmmm... Peut-être que les Pokémons ont besoin de prendre un peu l'air. Je ne suis pas très à l'aise à Artiesta, il y a beaucoup de mouvements, mais peut-être que sortir ne ferait pas de mal. Tu connais bien les environs, Lestat ? Veux-tu aller quelque part ? »
Couper court à cette rencontre te briserait le coeur... Tu n'avais pas la chance de voir Lestat en dehors de son travail très souvent, et tu voulais profiter de sa présence encore un peu. Il y avait quelque chose dans vos discussions qui te plaisait, tu sentais que vous pouviez apprendre davantage à vous connaître, et cette idée t'emplissait de joie. Tu ne savais pas si c'était réciproque ; peut-être que ta compagnie importunait le barman, après tout... Mais il ne te donnait pas cette impression, et tu t'accrochais à cet espoir. Tu espérais réellement que tous les deux, vous pourriez devenir bons amis.
« Oh, mais tu as sans doute mieux à faire... Je ne veux pas te déranger. Je... À vrai dire, j'essaye de visiter les grandes villes en ce moment, pour m'habituer. J'aimerais être plus familière avec la région, mais elle est si grande. » Et toi tu étais si petite. Un jeune poisson dans l'océan. Un poisson perdu qui cherchait sens à sa promenade en mer. Une créature marine qui tentait de s'allier à d'autres ; parce qu'ensemble vous êtes plus forts.
Iara était revenu près de toi, et maintenant, il faisait tournoyer ses bras tels les hélices d'un hélicoptère. Tu osais croire qu'il s'agissait d'une manifestation de joie... Mais avec cette étoile, tu ne pouvais jamais t'assurer de tout comprendre. Peut-être souhaitait-il seulement te faire du vent, pensant que tu avais chaud. Peut-être essayait-il de lancer une attaque ? Peu importe ces possibilités, l'idée de se rendre à l'extérieur du café était la bienvenue. Mais tu attendais la réponse de Lestat, en espérant qu'il ne soit pas trop pressé par le temps.
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Lestat Burton
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Qu’est-ce qu’un type comme toi faisait avec une fille comme elle ? Elle était beaucoup trop bonne pour toi. Tu ne méritais pas une once de sa gentillesse. Et pourtant, Helia s’accrochait si fort à toi, à votre amitié qu’elle semblait chérir. Parce que tu étais une personne qu’elle appréciait. Parce que pour une fois… Il s’agissait d’une personne qui ne pouvait rien obtenir de toi. Pas de faveurs, pas de services… De l’argent, peut-être ? Mais pourquoi Helia te demanderait de l’argent ? Tu avais encore tu mal à saisir le concept d’amitié. Car ta seule amitié sincère remontait à Tyson… Et Gregory. Mais Gregory, il était différent.
Vous aviez échangé un peu sur vos troubles du sommeil, et Helia semblait tenter de te rassurer et de te donner des solutions. Soudainement, tu étais pris de court, et tu la regardais.
« Tu… te soucies de mon bien-être, Helia ? »
Rien ne l’obligeait pourtant à te les donner, ces conseils. Et si quelqu’un se souciait de ton bien-être, on t’aurait sans doute souligné ta façon de te tuer à petits feux à chaque clope que tu t’allumais, on t’aurait encouragé à prendre du poids. Tu n’étais pas très en santé, non, et cela semblait sauter aux yeux de cette jeune fille. De ton… amie ? Elle semblait rougir, comme gênée de s’être trop avancée, et tu t’empressais de la rassurer.
« Non, je t’en prie ne t’en fais pas Helia. J’apprécie énormément, tu sais… Je m’enterre sous le travail, je n’ai pas toujours le temps de me pencher sur ce genre de choses. Alors je te remercie ! »
Pour la peine, tu lui avais adressé un sourire qui se voyait un peu moins faux. Plus bienveillant, pour une fois, sincère. Pour qu’au final, votre moment de courte tendresse ne soit interrompu par le Staross d’Helia, qui faisait quelques siennes. C’était difficile de comprendre un tel Pokémon, et en voyant qu’il avait fait tomber les couverts avant de se heurter contre le comptoir, tu ne fis que glousser un peu.
« Ne t’en fais pas, tu le comprendras lorsque viendra le temps. »
Sous ce boucan, Prada manifestait son mécontentement en adressant un hautain regard qui se voulait juger cette étoile de mer. Elle semblait s’impatienter, mais voilà qu’Helia te proposait d’aller prendre l’air avec sa marmaille, en te soulignant qu’elle n’était pas très à l’aise en Artiesta. C’était, après tout, une si grande ville.
« Ah, justement, je devais aller faire des courses au marché d’automne. Tu aimerais venir avec moi ? »
À deux, vous seriez sans doute beaucoup plus efficaces, et puis, si ça faisait plaisir à Helia de passer du temps avec toi…
Prada ne semblait pas approuver cette idée, ta Chaglam roulait des yeux qu’elle se relevait de tes genoux pour reprendre son panier d’osier, en roucoulant légèrement comme pour te faire comprendre qu’elle était prête à repartir.
« Tu ne déranges pas, Helia. J’insiste, et puis… Qui sait, peut-être que le marché d’automne nous plaira ? »
Et que vous pourriez créer une petite tradition entre amis, que vous respecteriez à chaque année ? Tu ne savais pas, tu n’étais pas encore tout à fait familier avec le concept d’amitiés. Si Prada semblait pressée de partir, l’étoile de mer revenait en faisant tourner ses bras pour manifester…. Euh… C’était compliqué de pointer ce qu’il voulait, même Helia ne semblait pas comprendre. Mais ce comportement t’amusait, ça faisait du bien de voir des Pokémon en-dehors du concept des combats illégaux.
« Au pire, perdons-nous ensemble dans la ville, ce sera mieux que de se perdre seul… »
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