Madame Alambra, nous aimerions vous entretenir des évènements qui vont arriver concernant la fête de la ville et aimerions discuter avec vous des différentes activités que l’on pourrait proposer avec votre aide. Nous vous convient… Nananana.

J’ai reçu un courrier. Ils sont sérieux. Ils m’ont envoyé une lettre. J’habite aux portes de la ville, ou plutôt, ma boite à lettre est à l’entrée de la forêt, à la sortie de la ville, mais à trente minutes de l’arène, et eux, ils m’envoient une lettre. Je n’ai que ça à faire, aller chercher du courrier. Prendre une heure pour récupérer, peut-être, des bouts de papiers qui finiront au feu sans que je les lise, très certainement.

Ils ont eu de la chance qu’en revenant des courses j’ai pensé à m’y arrêter.

En revanche, si Narcisse, le mec du dôme, ne m’avait pas envoyé de message pour insister pour que je vienne, je serai restée chez moi, à faire autre chose. Tout sauf une réunion avec des gens qui parlent d’un truc qui ne m’intéresse pas et auquel je ne participerai pas.

Mais je suis en train de couper entre les arbres et arrive à l’entrée de ma réserve. Ce fut aussi un petit combat de faire comprendre sans casser des gueules aux gens que la forêt était un endroit sauvage et qui, contrairement au safari, ne tolèrerai aucune capture, sous aucune condition.

Je retrouve le chemin sinueux qui mène à l’arène, après avoir tracé en ligne droite. Le chemin tracé est plus simple à suivre et à parcourir, mais je connais ma forêt par cœur et donc, je fais une ligne droite entre mon arène et la ville.

La forêt se termine et les premières maisons apparaissent, une centaine de mètre plus loin.

Sur le chemin, il y a un type assis dans la neige, tranquillement. Qui est ce crétin ? Et qu’est-ce qu’il fait là ?

Je suis partagée entre l’envie de lui dire de dégager vite fait avant que je ne lui botte les fesses pour arriver à l’heure à la réunion ou me servir de sa présence comme excuse pour être en retard. Avec un peu de chance, il va me retenir assez longtemps pour rater toute la réunion. Va pour ce plan.

Je me plante devant lui et le regarde. Mon regard violet est glacial comme d’habitude.

Je peux savoir ce que tu manigances ici ?

Tu viens de Kanto ? De où ?

Pourquoi je demande ? Je n’en ai rien à faire de son histoire. J’aimerai savoir pourquoi il regarde une forêt pleine de neige avec autant d’intérêt. Et surtout pourquoi est-ce qu’il s’assoit par terre. On peut tout à fait regarder ma réserve naturelle.

Je suis Capucine Alambra. La championne de Glace. Et ce que tu regardes, c’est la réserve naturelle que j’ai mise en place. Et toi ? T’es qui ?

C’est assez bizarre de se dire que malgré ma tête dans un journal, personne ne me reconnait. C’est tant mieux. Je ne sais pas ce qui se passerait si j’étais vraiment célèbre.

Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Si tu viens pour le badge, il faudra attendre. Et je te déconseille d’entrer dans es bois pour l’instant. C’est la migration des Seraclaw. Et ils ne font pas attention à l’endroit où ils vont.

Je le détaille d’un regard aussi glacial que le matériel qui constitue mon palais. Il a l’air débile. Je suis sûre qu’il est débile. En cognant sa tête, on doit entendre une cloche. J’en suis convaincue.

Mais tu n’as pas répondu à ma question. Pourquoi tu es assis dans la neige ?

Un profond rugissement se fait entendre dans le fond des bois, suivi pas d’autres. Je me retourne et jure. Il y a des gens dans les bois qui viennent de croiser le chemin de la horde de Seraclaw.

Toi tu bouges pas de là. Il va y avoir du grabuge.

Je libère Pouiky ma Mammochon et Testa ma Crustabri. Alors que la première s’enfonce dans les bois, je grimpe sur la seconde qui s’élève et survole la forêt en direction de l’origine du grabuge. Il ne me faut pas longtemps pour la trouver. Je vois des gens courir entre les arbres, avec des Seraclaws les poursuivant difficilement à cause des arbres.