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En mauvaise compagnie | feat. Manon Dubell
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En mauvaise compagnie
Il fait bon et il fait chaud ; il sent bon le sable chaud, vers l’école Démanta. La journée est idéale pour monter sur la marée. Que trouver de plus normal, lorsque l’on n’est pas couché, peau exposée au soleil, ou assis loin du ressac, à bâtir une bastille de sable autour des Krabbys, que d’aller dompter les vagues, le dos bien droit sur sa planche, les pecs ou le bikini glorieusement déployés contre les courants d’air cru apportés par l’horizon, comme s’il y avait, là-bas, aux îles des bienheureux, un dieu des sensations fortes au service des touristes, lequel soufflerait sans cesse de la vigueur en vapeur ?

Contrastons cette légion de vacanciers épanouis avec un Gareth trop neutre, toujours égal à lui-même, toujours mis pour la saison, en fonction du cran auquel il a retroussé ses manches. Il se tient bien à l’écart de cette agitation-là. Mais il ne méprise pas pareils divertissements. S’il avait le ventre plein, il pourrait se joindre à eux, en louant du matériel à l’école pour cela. Or, il est sans sou ni maille, hormis ses économies auxquelles jamais ne touche, faute d’avoir dû passer un long moment à son camp, sans toucher aucun salaire ni faire la moindre course. Aussi ne peut-il pas même prendre un maillot à sa taille au distributeur du coin, ni emprunter une planche pour vingt minutes de temps. Il a de quoi se nourrir jusqu’à demain soir, peut-être. Pour ce qui est de la suite, voilà pourquoi il est là.

À un angle indiscernable à qui ne le cherche pas, un grand tableau d’affichage orne l’accueil de l’école. On y trouve des annonces de recherche de serveur, de babysitter d’un soir, de chiens et chats égarés, de vente de bicyclette, de cours particulier soit de maths, soit de musique, en un mot : rien d’absorbant, même pour l’enfant barbé le plus en détresse affreuse d’un moyen de se distraire pendant que ses géniteurs posent quarante questions au patient réceptionniste qui meurt d’envie de dire que tout ça, monsieur, madame, c’est marqué sur les panneaux, sur le site de l’école et tout juste sous vos yeux. De savantes circulaires s’assurent que ce tableau soit d’un ennui tuant, et en toutes circonstances : les employés de l’école, souvent des intérimaires et couramment désinvoltes – exception des instructeurs, qui sont toujours de sortie, et des cadres, qui s’en fichent – sont les seuls à décider du choix de ce qu’on affiche et ne fait pas afficher. Aussi n’y retrouve-t-on rien de prié en personne ni par des habitués, ni par des désespérés, mais presque exclusivement des messages exigés par des amis ou des proches, placardés à contrecœur, dans la très mauvaise humeur, entre quelques cigarettes et la pause déjeuner. C’est un mur d’informations presque un peu moins consulté que ce qu’a la page 2, sur les moteurs de recherche. C’est un empaillage abject de documents jaunissants, dont les moins récents remontent à déjà plusieurs années.

Gareth espère y trouver de quoi joindre les deux bouts, d’ici son prochain gros job, qui ne devrait pas tarder, comme il sait qu’à Port-Corail, dans le milieu, le bruit court que bientôt, le réseau Dusk serait sans doute en mesure de détecter des systèmes qu’il a aidé à créer, ce qui devrait le conduire à se faire courtiser par plus d’un patron de pègre désireux d’être premier à s’assurer ses commerces même après la mise à jour dont il est ainsi question. Un seul petit boulot, même mal payé, au lance-pierre, devrait couvrir le couvert de Gareth jusqu’à la fin du temps des Écrémeuhs maigres.

Or, dans un coin du tableau, recouvert par deux annonces morbidement habituelles, un papier sans fioritures, écrit noir sur blanc, l’intrigue. « Emploi de nuit sur la plage. Vous y rendre à vingt-trois heures. Paiement dépend performance. Détails seulement sur place. Préfère informaticiens et chapeliers charbonnés. »

Voilà qui ne rime à rien. Peut-être est-ce un étranger, mal à l’aise en notre langue, qui a fait afficher ça ? Qu’importe, se dit Gareth. Ça ressemble à son rayon. L’énigme n’est pas bien dure, quand on se concentre un peu : on recherche des hackers (d’où « chapeliers charbonnés ») pour se planquer quelque part aux environs de la plage, et… Gareth ne sait pas trop comment ça marche, tout ça, mais il a le matériel pour se rendre utile à eux, et il est un habitué de ces emplois éphémères qui ne paient pas chichement et sans poser de questions.

Convaincu d’avoir compris de quoi il était question, Gareth quitte alors l’école pour rallier son repère en attente de la nuit. Tandis qu’il franchit l’entrée, on arrive en sens inverse, et il bouscule quelqu’un, s’excuse, et reprend sa route. Quelques pas plus loin à peine, il s’arrête, et se retourne. Non, son imagination. Il va son bout de chemin, en faisant bien attention à dissimuler ses traces sans attirer l’attention.

Or, à l’accueil de l’école, deux employés font attendre une éventuelle cliente à propos d’une broutille :

« Cette annonce était là, hier ? » 

« Non, pas que je me souvienne. »

« C’est toi qui l’as approuvée ? » 

« Tu te doutes bien que non. »

« Bon, ben, on l’enlève, alors. »

« Ouais, ouais, on va faire ça. » 

« Ben, tu t’y mets, bon, alors ? » 

« Ça vient, ça vient. »

« Tout de suite ! »

« Flemme. » 

« Hein ? »

« Tiens, une cliente. Bienvenue à Démanta, où le surf est démentiel. Je peux vous aider, madame ? »

 


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Manon Dubell
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C'est avec déception et désarroi que je retourne au bercail. Financièrement limitée, je n’ai pas d’autres choix que rentrer chez ma sœur, coincée aux abords de Mirawen et Port-Corail. J’aurai très bien pu rester à Sunrya profiter de mes journées passées avec ma meilleure amie mais j’aimerais raconter ma situation à un membre de ma famille et gagner un peu d’argent avant de crécher ailleurs.

Comme à son habitude, Anna me réceptionne chaleureusement. Je fais des gros poutous au petit Lucas qui grandit si vite. Mon aînée m’offre une tisane fruitée apaisant mon esprit. Des cookies encore chauds sont mit à notre disposition, prêt à être mangés. Une fois installée, ma grande sœur ne passe pas par quatre chemins :

« Alors, c’est quoi le soucis ? »

Étonnée, je chope un biscuit avant de répliquer.

« Qu’est-ce t’en sais qu’c’est un soucis ? Marc t’l’as dis ?
- Si tu reviens ici, c’est qu’il y a eu un soucis. »

Elle cligne malicieusement de l’œil. Il y a beaucoup de choses dont j'évite de lui révéler par peur de la froisser mais elle comprend rapidement à sa manière.

« J’pensais pas te revoir aussitôt, j’pensais te retrouver une fois qu’t’ai tous les badges en poche. Qu’est-ce qu’il y a ?
- C’est ‘man … Elle a arrêté ses virements.
- Ah bah ça ! Faut pas trop compter d’ssus ma belle. »

La frangine ricane comme si pour elle, cette fatalité est une évidence. Agacée par son timbre condescendant, je rétorque :

« C’est pas drôle ! Comment ça faut pas compter dessus ?! Elle me l’avait promis !
- Elle te l’a jamais promis ma belle. Ça c’est parce qu’elle a culpabilisé, parce que t’as forcé la main mais à la moindre occase, elle te le sape, c'est comme ça. Tu crois que j’ai fais comment mon aventure ? Tu crois qu’elle l’a payé jusqu’au bout ? »

Je fais les gros yeux : je suis persuadée que ma daronne l’a soutenu du début jusqu'à la fin. Le nombre de fois où elle s'est plaint de ses problèmes d'oseille à cause des dépenses d’Anna, c’est du pipeau ?

« Mais … Maman a toujours dit qu’elle te payait, j’croyais qu’elle t’avais soutenu jusqu’au bout ... »

La face de mon aînée s’assombrit. Je doute être la seule ayant de la rancœur. La jeune maman me témoigne d'un ton froid :

« Si j’ai pu aller jusqu’au bout, c’est parce que j’ai rencontré un homme qui m’a aimé et épaulé. C’est pas elle que j’dois remercier. »

La grande brune souffle, irritée. Je sens dans ses yeux son besoin de nicotine la tirailler, se vengeant sans pitié sur l’ongle de son pousse. Ne supportant pas de la voir ainsi, je lui propose une nouvelle boisson.

Après ces révélations, nous avons énormément discuté à propos de la matrone et son changement de comportement depuis la mort de notre père. L’ironie dans nos malheurs affectifs, c’est qu’on a la même opinion et sentiment vis à vis d’elle et je me sens davantage comprise. J’ai pu aisément réclamer deux ou trois nuits sous son toit, Anna ayant assez d’empathie pour moi.

Durant ces quelques jours, je pars en quête d’un job pouvant subventionner une partie de mon futur périple. Certes, Astelle m’a pisté pour que je puisse avoir un taff à la Dracoposte mais en attendant, il me faut de la tune, ici et maintenant. Comment je vais faire pour acheter mes clopes sinon ? Rien que d’imaginer la pénurie, j’angoisse.

La première journée a été vaine. La suivante sera sans doute meilleure. Pour me réconforter, je suis allée à Mirawen poser un CV ou deux avant de joindre la Plage Mystique sur le retour. Habillée d’une salopette et d’un simple maillot de bain, la trempette va être bonne, d’autant plus que les rayons du soleil nous cuit comme des poulets.

Les pieds sur le sable brûlant, j’hésite pas une seconde à libérer Ophélia. Si la glace c’est son truc, les plages sont idylliques pour sa peau.

« Ophélia ! »

Je l’enlace fort dans mes bras. Si je suis aussi satisfaite de la rencontrer, c’est qu’elle est toujours là pour me consoler et en ces temps difficiles, sa présence est plus que nécessaire. Le pauvre pingouin s’échappe vainement de mes griffes, cédant à contre cœur au câlin embarrassant.

« Regarde, c’est l’océan ! »

Je la délivre pour la laisser contempler cet étendu. Ses prunelles brillent d’excitation, impatiente de tremper ses nageoires. Très rapidement, j’enlève ma salopette en la laissant dans un recoin avec mes affaires.

« La dernière arrivée se fait arroser ! »

Je n’ai même pas le temps de finir ma phrase qu’Ophélia est déjà partie. Je ne peux pas m’empêcher de rigoler face à cette injustice. Je jure qu’elle le paiera.

Je fonce dans les vagues, ne manquant pas de la noyer. L’oiseau pointe le bec en l’air, remontant à la surface. À peine le nez hors de l’eau, je me fais bombarder par mon pokémon utilisant même l’attaque Écume. Je me vautre sur le bord de plage en mangeant la mousse marine.

« Hh pas huste ! »

J’ouïs mon pingouin comme le Diable avant de disparaître dans les profondeurs. J’ai du sable plein le bikini à présent, ça craint. Je me précipite dans les flots pour replacer mon accoutrement. Un peu plus loin, je mire ma Prinplouf ressurgissant par des bonds aussi hauts que des Rémoraids. La voir aussi heureuse et libre me comble infiniment, me faisant presque oublié mes malheurs.

Une bonne vingtaine de minute plus tard, je sors de l’eau. Je carapate vers mes nippes pour m’enrouler dans ma serviette. Je sors de mon paquet une barrette de nicotine que j’allume expressément. La clope après une baignade, ça soulage la tête et le corps.

Le temps que ma cigarette se consume, je décide de faire un tour. J’enfile ma salopette, attache mes cheveux trempés et je décampe. J’ai entendu parloter de l’École de Surf, c’est l’occasion pour moi d’y jeter un œil et qui sait, je peux dégoter des opportunités de travail ou de relations. Je suis la pancarte jusqu’à l'installation où je suis accueillie par un énorme panneau en bois habillé d’affiches en tout genre. Mes yeux sont restés fixés sur celui-ci, voulant analyser la moindre information. La plupart des écriteaux s’agit de pub pour les boutiques du coin et les animations à venir. Je perçois également ce que je convoite : des annonces d’emplois. Malheureusement, la majorité ne me concerne pas : je ne sais ni cuisiner et je ne possède ni diplôme d’ingénieur ni d’hôtellerie. Soudain, une requête attire particulièrement mes mirettes. Je plisse les yeux pour décoder le message.

‘‘Emploi de nuit sur la plage. Vous y rendre à vingt-trois heures. Paiement dépend performance. Détails seulement sur place. Préfère informaticiens et chapeliers charbonnés.’’

J’ai décrypter, je galère à connaître la véritable requête, ce qui attise ma curiosité. Qu’est-ce qu’on peut faire sur la plage à une heure aussi tardive ? C’est quelque chose qui ne me tarde de savoir. Même si je ne fais pas partie de leurs préférences, je me dis que le chapelier charbonné peut être moi. Je suis convaincue que je peux faire une excellente vendeuse de chapeau.

C’est avec naïveté que je me dirige à l’école pour avoir d’avantage informations. Me voilà plantée devant deux métrosexuels discutant de leurs missions. Je ne fais pas gaffe à celles-ci, trop soucieuse de mes questions. Cela fait trois fois que j’essaie de les interrompre mais avec ma faible voix, je ne risque pas de les capter. Enfin, l’un des deux décide de faire l’aveugle sur une corvée en acceptant finalement de communiquer avec une éventuelle cliente.

« Oui, bonjour, est-ce que vous pouvez me renseigner sur les petits boulots de l’affiche ? Y’en a qui m’intéresse bien et je voulais savoir avec qui je pourrais m’entretenir ... »

Les surfeurs me répondent d’emblée qu’il faut voir ça avec les auteurs des publications. Ils gèrent leurs enseignements et ne font pas l’office du tourisme ni Pôle Emploi, alors ce n’est pas de leur ressort. Je les remercie, un peu déçue d’être si peu avancée. Avant de repartir, j’aperçois un garçon me semblant extrêmement familier. Interloquée, je le suis deux trois pas avant de me souvenir de son identité : c’est le gars que j’ai croisé pendant la fête de Windoria ! C’est bien la dernière personne que j’imagine revoir. Surprise et enthousiaste, je l’accoste avec un grand signe de main.

« Hey ! »

J’espère qu’il reconnaîtra ma voix. Dans tous les cas, je parviens à le rattraper et à lui dévoiler mon visage. Un grand sourire se dessine sur mes lèvres traduisant mon allégresse.

« Wow, c’est bien toi. J’t’aurai jamais imaginé te retrouver ici ! »

On change du tout au tout : la dernière fois, on a été emmitouflé dans nos gros manteaux et maintenant il fait tellement chaud que j’ai envie de piquer une tête. Je me demande ce qu’il fout aussi loin de Windoria et je compte bien lui poser la question.
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Qui vient de découvrir la Lune, lorsqu'il découvre le Soleil, ne reconnaît pas deux fois l'astre.

En d'autres termes, moins cryptique, Gareth est d'abord étonné de se voir reconnaître ici (la voix de cette jeune femme ne le saisit pas davantage que celle de ses infirmières, à son séjour à l’hôpital, ou bien que celle des caissières des supermarchés qu’il fréquente, ni que celle des employées de l’école de surf du coin) et sans la moindre discrétion ; ergo, pas par un client louche, ou un patron suspect pareil : il ne se rend d’abord pas compte, dans cette simple salopette, d’à qui il a alors affaire. Encore un peu hypernerveux de sa dernière galère, il n’a pas la concentration non plus pour finir par le faire, ce à quoi Mike vient remédier, qui jaillit de sa Pokéball sans qu’il lui ait rien demandé, et lance illico un couplet à la Prinploufette présente, d’inspiration pop-été-plage, à base d’aigus « Moustillons ! » pour faire les stridenteries de tout vrai fêtard dans la ronde, de « Moustillons… » plus langoureux pour faire les invitations à partager un verre ou dix, voire plus, si affinités, et de « Moustillons. » monotones pour faire les « toi, toi, oui, toi », les « tou-tou-toute la soirée » et autres « yeah, yeah », « aïe aïe aïe » qui font le fleuron créatif de la chanson contemporaine, sur les épaules des plus grands, des plus fins, des plus cultivés.

Or, cette foudre qui frappa la petite loutre éperdue n’illumine pas pour autant l’intelligence de Gareth, qui beugue encore un long moment, et pas que pour se rincer l’œil, soucieux d’assez bien ponctuer ses hésitations de « ah, oui… » de « peut-être… » et d’« ah, ouais ! … Ah ! … Non. » 

Enfin, parfum d’épiphanie, tu viens caresser les narines d’un Gareth qui en éternue à en dégueuler la luette, et la captivante senteur du nicotinisme passif souffle un aquilon de clarté le long de ses cellules grises comme elle empoisse ses poumons, car la vie est un équilibre ; et alors que sa Sonistrelle, qui vient de rentrer de sa ronde, vient se poser sur son épaule, l’air d’avoir quelque chose à dire, son dresseur s’écrie : « Manon ! » et se fond en fades poncifs, passant par tous les « ça alors ! » et tous les « comme on se retrouve ! » et autres « quoi d’neuf, vieille branche ! » qui font les vraies relations entre copains de qualité.

« Oh, moi, je cherche du travail. Je n’exerce pas un métier qui rapporte gros. Enfin, si. Mais pas tout le temps. Très irrégulièrement, même. Les intermittents du spectacle l’ont parfois moins rude que moi ! »

Ce trait d’humour ne suffit pas à rasséréner Sierra, qui se blottit contre son coup en signal que c’est une urgence. Il lui gratouille le menton avec le doigt. « Gouzi, gouzi ! » 

Cela n’est ni de l’imprudence, ni de l’incompréhension. Si Gareth avait l’intention de retourner au campement, maintenant que Manon est là, il n’en est plus du tout question. Il ne peut pas courir le risque qu’elle le suive jusque là. Lui qui comprend parfaitement l’énorme besoin qu’a Sierra de beugler dans cette radio configurée à ce dessein pour retranscrire exactement les sons ouïs dans la journée, et qui se trouve dans sa tente, doit retarder l’événement au moins jusqu’à l’avoir quittée avec assurance parfaite qu’elle aille ailleurs tuer le temps.

« Je suis tombé sur une annonce étrange, à l’école de surf, qui doit être toute récente, puisqu’il n’y était pas de date, seulement une heure du soir, un vague lieu de rendez-vous, et des instructions mystérieuses. »

À apprécier la réaction de Manon face à ses paroles, Gareth sent qu’il est embarqué et qu’il devra assurément retarder davantage encore que ce qu’il pouvait espérer le décryptage du message si important de Sierra. Ou bien peut-être est-il possible de prétendre avoir oublié ce job du soir, l’heure venue, en précipitant au plus vite n’importe quelle distraction, quelque chose de spontané, mais de solide et d’efficace, comme… comme… « Tiens, on va prendre un verre ? » 

Lui qui comptait ne s’abreuvoir que de l’eau douce de sa crique, ça lui fait un repas en moins, de ce qu’il lui en coûtera. Qu’importe : il devrait être riche comme un sous-fifre de dealer (lire : pendant une semaine), si le genre d’opération dont il devrait faire partie est bien cela à quoi il songe. Mais alors il faudrait en être, et adieu, à peine pensé, le plan de feindre l’amnésie, lors de leur prochaine rencontre. Bah ! Il trouverait quelque chose. Ça peut n’être qu’une question de renverser la perspective : distraire Manon du travail, avant la fin de la journée. Et cela, c’est à supposer soit qu’elle n’en ait pas besoin, de ce montant d’argent sans chiffre promis pour cet emploi mystère, soit qu’elle soit une étourdie, ce qui ne semble pas le cas. Elle ne va quand même pas l’inviter chez de la famille, qui le surveillerait de près, lui poserait mille questions, le retiendrait jusqu’au dîner, à l’heure de l’œuvre mystère, se flatte-t-il fugacement d’envisager toujours le pire. « Pas vrai, Mike ? » fait-il à voix haute.

Mais Mike, tel un vieux gramophone, est toujours sur les mêmes notes qui seront toujours dans le vent mais ne décolleront jamais delà le raz des pâquerettes, à brasser encore plus d’air que n’importe quel tube à vide.


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Manon Dubell
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Ophélia grimpe la dune pour nous rejoindre. On aurait dit une bimbo exhibant son corps raffermit et mouillé devant les kékés des plages. Elle aura d’ailleurs attiré l’attention de son fan number one : Mike, le Moustillon de Gareth. Avant même que ce dernier m’adresse la parole, la loutre s’improvise Luis Fonsi en interprétant une mélodie chaude et romantique. Je peux constater l’allure de mon pingouin ralentir à la vue du jeune fougueux. La tête d’Ophélia est si expressive que je peux lire dans son regard : ‘‘ Putain qu’est qu’il fout ici lui, j’y crois pas ’’. Au fur et à mesure de son avancée, elle prend un large détour pour venir se cacher derrière mon dos, trop honteuse que cette cacophonie soit en son nom.

La toux de Gareth me ressaisit et je décide expressément d’écraser mon mégot dans mon cendrier portable. Gênée à mon tour, je bredouille « Disoulée » avant de l'azimuter. C’est la première fois que je vois sa petite chauve-souris : il n’empêche qu’il n’a pas rencontré non plus mes autres compagnons. Les grands yeux du pokémon Ondes remplis de mignonnerie me pousse à vouloir caresser ses longues oreilles. Ma raison me rappelle promptement d’éviter de s’approcher des bêtes inconnus : on ne peut jamais savoir comment ils vont réagir. Mon attention se redirige alors sur le garçon. J’aime beaucoup sa façon de jaspiner les banalités d’un début de conversation tel un robot répondant aux stimuli qu’il perçoit. Rapidement, j’apprends qu’il cherche lui aussi un boulot dans son domaine. Interloquée, je l’interroge naïvement :

« Ah oui ? Dans quoi tu bosses ? »

Au même moment, le Sonistrelle se niche dans le cou de son maître l’air soucieux. Son maître le gratifie de papouilles ce qui me remplit les mirettes d’étoiles. J’ai vraiment très envie de le toucher – je parle du pokémon bien évidemment – jusqu’à ce que Gareth mentionne l’affiche de recherche qui a captivé mon attention.

« Ha ! J’ai vu la même annonce sur le tableau ! J’l’ai trouvé très étrange aussi mais pour le fun et parce que j’cherche à m’faire du blé, j’vais y aller. »

Je m’appuie contre la barrière séparant l’École de surf de la plage. Probablement que ce soir je retrouverai le gaillard, ce qui est assez rassurant étant donné la nature de ce message louche. Alors que j’organise mentalement l’emploi du temps de ma journée, le jeune homme me propose subitement :

« Tiens, on va prendre un verre ? » 

Un sourire niais apparaît sous mes pommettes. Difficile de voiler mon enthousiasme : j’ai envie d’accepter immédiatement sa suggestion mais avant cela, il est nécessaire de jeter un œil dans mon porte monnaie. J’ai fourré mes pièces dans la poche de ma salopette, j’y plonge mes mains pour compter ce qu’il me reste. Heureusement, j’ai suffisamment de quoi me payer un cocktail.

« O-ouais ! Carrément, ça m’dis bien. » je lui répond en triturant une mèche de cheveux.

J’observe Ophélia faisant une tête de dix pieds longs. Elle sait que la journée va être longue si elle rentre pas dans sa pokéball. Je la vois mirer la mer, désireuse de fuir. J’enroule mon bras autour de sa nuque avant d’aller récupérer mes affaires. J’avertis ma connaissance :

« T’veux qu’on y aille maint’nant ? Faut juste qu’j’aille récupérer mes affaires ! »

Une chance que la côte ne soit pas mal fréquentée : mon sac, mon pull et ma serviette restent fidèles au poste. J’enlève spontanément mes bretelles pour enfiler mon pullover. Même si le buste est trempé, je suis plus présentable pour pavaner en ville. Je réajuste ma tenue puis je me tourne vers Gareth avec un grand sourire.

« C’est bon pour moi ! Ophé’ aussi, elle est même super contente. »

Je donne une tape dans le dos de mon pingouin. Ce dernier reste figé sur ce satané Moustillon qui ne cesse de le ridiculiser. Elle reluque également Gareth en le suppliant de ses yeux de mort de ranger cette boîte à musique désaccordée. Pauvre Ophélia, je ne peux m’empêcher de pouffer de rire en considérant les efforts du Moustillon pour séduire ce monstre blasé.

Sur le chemin, j’en profite pour ramener le sujet de l’annonce sur le tapis. J'aimerais connaître le point de vue de l'ami histoire d'obtenir de nouvelles informations et angle de vue.

« N’empêche, j’trouve ça vachement louche de donner rendez-vous à une heure aussi tardive. Tu crois que c’est quel genre de travail ? J’ai dû mal à imaginer ce qu’on peut faire à c’t’heure-ci sur la plage ... »

Je pince mon menton en prenant l’air songeuse.
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En mauvaise compagnie
L’amour pour un oiseau rebelle ne connaît pas les plus normales lois. Si on peut appeler « amour » les clowneries convenues auxquelles se livre la loutre sans conscience du ridicule, qui ne l’aurait pas que tué, mais recouvert les quatre membres de soufre et de poix mélangés, essarté avec des tenailles les petits bombements des seins, déversé du plomb en fusion sur l’intégralité du corps, puis écartelé en vitesse avant que la mort ne survienne. Aussi Mike doit-il persister, avec son flow qui sonne faux, dans la réaction alchimique que donne un atome crochu qui canule un électron libre, amenant la transmutation, du second objet au premier, de la gêne, en légèreté ; de la lourdeur, en assurance.

Désireux de ne pas produire un cirque ambulant sur ses traces, Gareth rappelle son rappeur tourné en dindon de la farce qu’il a lui-même mise en place, au colossal soulagement de la pingouine de Manon. « Allons ! J’ai un endroit en tête, » sort le dresseur du tac au tac, content que son pressentiment ne se soit pas avéré juste. Il imite son vis-à-vis en sortant ses pièces des poches, d’où il apparaît qu’il transporte amplement de quoi se payer un petit rafraîchissement, bien qu’à très peu de choses près, ce soit là tout ce qu’il lui reste. Tandis qu’il range ses espèces, il voit Manon lui revenir, qui n’a pas pu prendre le temps de se sécher sous son chandail. Le soleil ferait le travail, d’ici le temps qu’ils se retrouvent au restaurant qu’il a en tête, à mi-chemin entre la plage et les portes de Mirawen, qui ne sert qu’un repas par jour, à la manière des auberges de relai aux itinérants, en fait un attrape-touristes-qui-se-voudraient-extravagants, et sert de bar aux autochtones, souvent gens peu recommandables, ou qui voudraient en avoir l’air (en cela, l’endroit est aussi un attrape-habitants-du-coin-qui-veulent-se-donner-un-genre).

Se mettant en route céans, il commence par rappeler la question qu’a interrompue Sierra en revenant à lui, pour ne pas donner l’impression de chercher à s’en dispenser : « J’ai une formation technique en radiocommunication. Concevoir les réseaux privés, équiper les réseaux publics, régler les problèmes pratiques… eh bien, tout ça, c’est mon rayon. » Il fait mine de commencer d’entrer dans les détails techniques, puis, rapidement, se ravise, pour ne pas écraser Manon de jargon inintelligible. « Le plus bizarre, dans l’affaire, pour revenir à ce travail, c’est qu’on l’a manifestement placardé aujourd’hui-même, et qu’il ne sera plus valable le lendemain, de ne donner qu’un horaire, sans jour ni date. Ça se trouve, ça fait longtemps que cette affiche est périmée, et on finirait tous les deux, plantés là, sans rien d’autre à faire que de contempler les lanternes à l’horizon de l’océan et le firmament de minuit, abysse inversé, et si beau… » Bon, très bon, ça, un coup de maître, de suggérer tout à la fois l’inutilité de la tâche, à forte probabilité, d’autant plus qu’il est évident que l’entretien de ce tableau d’affichage n’est pas très pro, et l’apparence de rancard qui s’ensuivrait de cette erreur. De quoi la convaincre, à coup sûr, après ce saut au bistroquet, au moment de se séparer, de rester chez elle ce soir, soit par peur de perdre son temps, soit par trouille de l’entrevue.

Tandis que le chemin se fait, l’air pensif de la jeune femme ne la quitte pas un instant. Gareth a confiance en sa ruse ; aussi est-il sans éprouver la tentation d’en rajouter, et prend-il le parti paisible de profiter du paysage en cette promenade au pas. La plénitude du passage lui fait oublier qu’il a faim, mais pas qu’il pourrait ne l’avoir. Si le gargouillement du corps est absent, c’est qu’il est ailleurs, et ses méninges déménagent, car ils lui font envisager cette existence citoyenne à laquelle il prétend rêver comme entièrement possible, comme s’il y avait moyen de s’acquitter complètement non seulement de ces magouilles de ses emplois à Lumiris, mais aussi du damné passé de son autre vie, outre-mer, où son nom et son apparence figurent dans plusieurs fichiers des services de la police, dans des contextes suffisants pour justifier sa réclusion jusqu’à ce qu’il prenne des rides. Même en partant de ce principe extravagamment optimiste qu’avec une adresse connue et réputation respectable, ses récentes fréquentations ne le cambrioleraient pas ou pire à son appartement, qu’il pourrait prendre à Port-Corail, impossible de se défaire de l’idée qu’un jour ou l’autre, la Team Rocket lui enverrait des hommes de main sur le dos, comme il n’est déjà pas certains qu’il n’en soit pas déjà en route, malgré la discrétion extrême de son campement littoral. Maintenant qu’il y pense un peu, c’est un peu trop près de sa plage, qu’il emmène la jeune femme. Il suffirait d’aller fumer sur la falaise qui le borde, ce restaurant peu fréquenté, et uniquement par des gens soit qui transitent en vitesse, sans se soucier des environs, soit beaucoup trop égocentrées, à leur air d’infâmes malfrats, pour en apercevoir un bout, de sa tente pourtant discrète.

Gareth secoue alors la tête. C’est qu’il ne se sent plus lui-même, de se faire aussi imprudent, ou bien c’est qu’il se le sent trop, ou alors qu’il ne se sent plus. Il se fait mal au bon esprit, avec ces sentir, pas sentir. Son regard se hasarde alors dans la direction de Manon, et se pose sur Ophélia – dont il a retenu le nom – qui, rapidement, le remarque, et lui lance un air de « Quoi ? QUOI ? » d’une violence assez peu rare, à en jauger son caractère. Gareth sent une Pokéball se tortiller sur sa ceinture. La mini-fraction de seconde qu’il baissa vers elle suffit à ce que l’expression faciale du Prinplouf devienne toute autre, celle du « t’as pas intérêt », qui provoque un sourire en coin à Gareth, qui a presque envie de le faire, pour la fâcher.

« Tiens, tu voulais la caresser ? » sort-il, pour briser le silence, peut-être de partielle peur qu’à force de trop réfléchir, Manon finisse par tomber sur ses secrets par la pensée. Il retire la Sonistrelle de l’épaule où elle repose, toujours un petit peu nerveuse depuis qu’elle y a atterrie, et la lui présente. « Vas-y. Elle est extrêmement docile. » Gareth, bien sûr, ne s’étend pas sur le pourquoi de cette humeur, due au dressage méthodique, par contrainte, qu’on décrirait pudiquement comme « classique », qu’elle reçut de ses dresseurs, avant de lui être donnée, chose qu’il ne déplorait pas, car elle lui a procuré une bestiole obéissante, efficace autant que capable, mais dont il se doute assez bien qu’elle risquerait de heurter les sensibilités civiles des habitants de Lumiris, qu’il connaît, en majorité, depuis l’an qu’il y a passé, pour être un peu plus susceptibles que ses anciens conspirateurs. Sierra manque de l’inquiéter, déployant un peu trop ses ailes comme un faux départ de faucon, et Gareth commence à douter de l’accort inconditionnel de sa fidèle Sonistrelle. Soit elle a à lui rapporter quelque chose de très urgent, soit l’air du coin, depuis le temps, ne lui réussit pas vraiment. Sans doute un peu des deux, en fait. Mais l’heure n’est pas à cela. Malgré l’impérieux de l’affaire, Gareth ne peut pas décemment quitter Manon si près du but pour détaler au campement, où elle le suivrait, pour sûr, par simple suspicion, et là, bonjour les ennuis à foison.

C’est qu’on arrive au restaurant, presque désert, vu de dehors. Gareth s’apprête à en pousser la porte, quand la Pokéball de Mike tremble encor plus qu’avant, et se décapsule de force, laissant place à… la…

« Mateloutre ! »

« Faut bien y croir’, et oui, Mike is reborn, baby !
J’ai prié tous les dieux, Arceus, Mew, Célébi,
Tell’ment fermé les yeux, tell’ment rêvé, poupée,
Que j’y suis arrivé, rien que pour toi ! Bouch’ bée ? »


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Manon Dubell
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Le garçon me fait part de son métier qui attise toute ma curiosité. C’est bien la première fois que j’entends parler de cette spécialité : il bosse dans la radiocommunication. Sans même avoir à l’interroger, le jeune homme m’explique la consistance de son boulot et même si je comprends un mot sur trois, je trouve cela très intéressant. En regardant sa petite chauve-souris, je me dis qu’elle doit lui apporter beaucoup de soutien dans son travail. Ça serait chouette qu’un jour mes pokémons puissent participer à mon taff grâce à leurs compétences qui s'accordent parfaitement aux miennes. Encore faut-il avoir les capacités dans un domaine particulier avant d'espérer vivre ainsi un jour, ce qui n’est pas gagné pour moi.

Par la suite, le gaillard me partage ses hypothèses sur l’origine de l’affiche. Il a soulevé un détail que je n’ai pas noté plus tôt : si l’annonce a été publié les jours précédents, on se retrouvera comme des ploucs à se pointer la nuit dans une plage vide. L’idée évoquée m’a bien fait rigoler : finalement ça peut être tout aussi sympa de se taper une soirée sur la plage que d'aller bosser pour je-ne-sais-qui. Dans tous les cas, je sais que je ne m’ennuierai pas et qu’il y a tout à tenter pour gagner des sous. Je réponds en ricanant :

« Je crois que ça me motive d’autant plus d’y aller, y’a trop de suspense ! Que se passera-t-il ce soir ? Tomberons-nous sur des vilains caïds qui nous mèneront la vie dure ou serons-nous seuls sur une plage déserte ? Si ça se trouve, on dégotera un p’tit vieux qui voulait juste qu’on l’aide à faire une chasse aux métaux dans le sable. Qui sait ? »

Beaucoup de personnes sont intolérantes à l'incertitude pourtant je crois que c’est ce que j'aime le plus. Ma petite vie n’est pas aussi bien rangée que les autres, je préfère promouvoir l’aventure et le mystère. Alors que mon humeur n’a pas été à son apogée ses derniers jours, les imprévisibilités d’aujourd’hui me mettent de bonne humeur. Il faut dire que ça me change les idées.

Un blanc s’installe pour laisser place à la nature environnante. Les piaillements des Passerouges et les bavardages des autres pokémons m’incitent à plonger dans les hautes herbes et découvrir l’incroyable écosystème qui s’y cache. Ophélia, en total opposition avec mon enthousiasme, redoute l’apparition soudaine de son fan boy N°1. Je sens qu’elle m’en veut de traîner avec Gareth et qu’elle aurait aimé rester dans l’eau. Je ne cèderai pas à son caprice, j’ai le droit de traîner avec qui je veux et si je souhaite qu’elle soit à mes côtés, elle doit l’accepter. De toute façon, je l’aurai su si le Prinplouf veut retourner dans sa ball : en général, il m’attaque à coup de bec jusqu’à ce que je le fasse disparaître. En attendant, la pingouine titube sans broncher, le regard noir.

« Tiens, tu voulais la caresser ? »

Je me retourne vers l’ami, les yeux pétillants. Il m’introduit la Sonistrelle, pas forcément très à l’aise mais adorable. Contente que mon désir soit réalisé, je sors un « C’est vrai ? J’peux l’toucher ? » impertinent avant d’approcher délicatement mes doigts de la bête. Si Gareth me l’a proposé, c’est qu’il n’y a aucun risque.

Je ralenti le pas et mets ma main sous la truffe de la chauve-souris. J’ignore si les Sonistrelles ont bon odorat, mais on m’a souvent recommandé de se présenter au pokémon avant de le toucher. Une fois les salutations faites, mes ongles gratouillent son front quasi pelucheux. Un sourire attendri illumine mon faciès.

« Elle est vraiment adoraaable ! C’est chouette qu’elle soit aussi docile et que tu puisses travailler avec elle. J’trouve ça trop cool ! »

J’envie presque leur relation que j’idéalise parce qu’avec mes montres de poche, je galère à les dresser correctement. Bien que je suis au courant de l’affection qu’ils me portent, leurs manières de s’exprimer et de se comporter en société sont à milles lieux d’être conformes aux normes.

La balade défile rapidement lorsqu’on papote; nous voilà arrivés à destination. C’est clairement pas les restaurants de Sunrya : la bâtisse est dépourvue de vie, même la décoration serait à refaire et je suis sûre que Philipe Etchebest m'approuverait. Je ne dis mot sur l’austérité de la baraque. Je laisse le bénéfice du doute dans l’espoir que l’intérieur soit plus chaleureux. Soudain, au seuil de la porte, le jeune homme stoppe net et un éclat de lumière brûle nos rétines.

« Mateloutre ! »

Récupérant ma vue après quelques secondes, j’admire le Moustillon devenu aussi grand que mon Prinplouf. Le pokémon de Gareth a évolué ! Les mirettes scintillantes, je m’approche de la loutre.

« Wouaah ! T’es trop beau Mateloutre ! »

Je dépose une gentille tape sur sa tête pendant qu’il récite son poème. Je reviens vers le garçon en m’esclaffant.

« C’est trop génial, ton Moustillon a évolué ! Maint’nant il peut pécho Ophé’. Hein Ophé’, tu l’trouves beau hein ? »

Incapable de me sortir un « Mouais pas mal », Ophélia roule des yeux avant de montrer le dos, les nageoires croisées. C’est dingue comme elle a 0 amabilité. Je pousse un bref soupire, passant vite à autre chose.

« J’pense qu’y’aura suffisamment de place à l’intérieur pour manger tous les quatre ! »

Maintenant, j’ai hâte de rentrer picoler et grignoter quelques apéritifs. Impatiente, je pousse gentiment Gareth à l’intérieur du bâtiment afin de commander au plus vite.

« On s’ra mieux à l’intérieur, entrons-y. ♪ »

Comme prévue, il n’y a pas un Chaglam. Seuls la serveuse et le barman poireautent espérant la venue d’un client. La demoiselle qui sert n’a pas l’air très sympathique, complètement blasée de son métier si peu dynamique. À peine ai-je voulu l'accoster qu'elle s'est barrée dans l'arrière-boutique. J'en profite tout de même pour analyser leur menu. En songeant à ce que je vais prendre, je guette la réactivité de mon ami. Lui qui m'a aimablement invité, il a probablement un spot ou une place attrayante en tête qui nous permettra de nous livrer à l'ivresse et la satiété. J'ai beau dire que je vais me goinfrer, je ne dois pas oublier que je n'ai pas un rond. Je ne peux pas me permettre de me bourrer la gueule à crédit.
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 « J’pense qu’y’aura suffisamment de place à l’intérieur pour manger tous les quatre ! »

Bon. Puisque Mike est de sortie, autant l’y laisser, qu’il s’y plaise ; n’en déplaise à la Prinploufette, qui pousse l’outrage affecté jusqu’à rester le dos tourné dans le temps d’entrer au resto, une amusante marche arrière qui doit être des moins pratiques. Traînant la palme après les autres, heureusement qu’elle a leurs pas pour se repérer, pauvre d’elle. Sierra, quant à elle, est vexée qu’on l’ait oubliée, et s’envole vers la plage, non loin d’ici, avec la précipitation qu’ont ceux qui ont une mission, laissant le double date bancal à son moment privilégié, à la gargote qui fait grange au beau milieu de nulle part.

Manon hâte un Gareth galant, qui comptait lui tenir la porte, au sein de l’établissement, d’un enthousiasme un peu forcé, comme ont ceux qui sont sans savoir ce que le destin leur réserve, sous des dehors bien peu flatteurs, mais choisissent de chercher outre, où l’agréable se camoufle en camelote environnante, pour mieux réserver ses services aux curieux et aventureux qui surmontent les apparences.

À l’intérieur, c’est un désert. Ou plutôt, c’est une oasis, pour des raisons trop évidentes, et le sultan et la sultane de cet heureux havre de soif figurent toute la langueur du rang qu’on croit leur attribuer. Le barman trône à son bar long, trop long pour être jamais plein, à en voir la fréquentation de l’endroit, bien qu’il soit plus court que d’autres spécimens du genre, à Mirawen ou Port-Corail, dont l’endroit est équidistant, pour des raisons moins esthétiques que stratégiquement vénales. La serveuse, elle, se dérobe, moins par pudeur que par paresse, mais une paresse d’usure, pas de mauvaise volonté, à l’instar de ce personnel du commerce à grande surface, esclavagé du jour au soir par des petits chefs charognards qu’affament d’autres petits chefs, les contraignant à se rabattre sur des moineaux et des mésanges, qu’ils cuisinent à petit feu, fustigation après remarque, ordre aboyé après menace, pour les enfourchetter enfin d’un congédiement impayé serti d’un petit « le patron, vous savez, est ami du maire ; vous vous causeriez plus d’ennui que n’obtiendriez de justice, si vous alliez porter plainte ! »

Manon doit avoir un avis similaire sur la question, et peut-être plus détaillé, si expérience elle avait. Devinant son empressement à se mettre à table, Gareth l’amène à une place propre (sensiblement plus que les autres) où un cartonnet « réservé » ne l’intimide nullement. Le barman le suit du regard, tel l’apporteur du porte-clef d’un hôtel en décrépitude, et puis, lorsqu’il l’a reconnu, tombe l’attitude secrète et hèle : « Comme d’habitude ? »

« Et le repas du jour avec. » fait Gareth en tirant les chaises.

« Et pour la dame, ce sera ? »

Gareth s’assoit, et il surprend le regard de son vis-à-vis plongé dans une réflexion que mérite peu un menu d’un plat et quatre ou cinq boissons. « L’embarras du choix, n’est-ce pas ? » la taquine-t-il gentiment. « La serveuse de tout à l’heure avait beau n’en pas avoir l’air, on n’ignore pas les clients, dans ce fier établissement. À moins d’en faire une allergie, si tu as faim, prends de la tourte. J’ai des contacts dans le service. À l’occasion, si ça te chante, je pourrais te passer la carte pour les quatre mois à venir. Oui, parce que, » chuchote-t-il, « ils ont beau dire le contraire, qu’ils décident toujours la veille du déjeuner du lendemain, en vérité, ils ne sont pas moins industriels que les autres. Peut-être le sont-ils plus, même. Ils abusent de la faiblesse d’une clientèle crédule ou, plus souvent, qui voudrait croire, pour jouer les humbles restoroutes, mais sont, au fond, aussi féroces que les pickpockets trop polis, que les escrocs immobiliers, soi-disant médiums et voyants… »

« Pas trop loin de ton rayon, donc. » L’interrompt le serveur, tout près, calepin de commande en main. La peste soit de son ouïe, qui fut toujours trop réceptive. Gareth lui lance un regard mat, qui dissimule un regard noir. « Enfin, » fait l’autre, satisfait de son sous-entendu sournois, qui change d’un coup de sujet pour un d’un peu plus pertinent, comme il se tourne vers Manon, « si madame est si hésitante, me dit le mien, de flair, eh bien, c’est qu’elle ne vient pas bien riche en notre auberge contadine ; qu’elle voudrait bien essayer toutes les boissons de la carte, de la plus sobre à la plus ivre, mais devra s’en contenter d’une – à moins que son godelureau n’ait la très simple politesse de lui avancer quelques sous, comme il se doit, en société. » Les yeux gris rogne de Gareth foncent et froncent à vue d’œil, mais il se contient et s’esclaffe à propos de ce plaisantin, qui voudrait revenir aux temps du baisemain et de la dot. Quitte à sauver son portefeuille du coup de grâce qui menace, autant soutirer une feuille au livre le plus adéquat, qui est celui, en l’occurrence, d’un féminisme pingre et chiche.

Le barman parti en cuisine, pour aller (ce que tait Gareth pour s’éviter d’autres ennuis) décongeler le plat du jour, acheté en gros aux usines, et les cannettes des boissons que les deux clients ont choisies et qu’on servirait dans des verres comme si de rien n’était (on congèle aussi les milkshakes, aujourd’hui ; sacré progrès, dont Gareth ne fait pas les frais, très satisfait, très au contraire, du goût de cette nouveauté, quand il ne peut pas supporter l’équivalent artisanal), le barman loin, donc, disait-on, Gareth s’apprête à s’exprimer, comme il finit d’abandonner l’espoir de dissuader Manon de se rendre au lieu de l’annonce, lorsqu’il prend conscience, d’un coup, d’un petit oubli de sa part : « Et deux bols de pokécroquettes pour Mateloutre et pour Prinplouf. » Le Pokémon Entraînement, assis face à sa dulcinée… enfin, face à son coup de foudre… ouais, non : face à une femelle pour qui l’attraction qu’il l’éprouve est très prosaïque et concrète, pose ses coudes sur la table, qu’il dresse, pour joindre ses pattes, puis poser son menton dessus, tenter de faire les yeux doux, et n’en sortir qu’une grimace. Qui sait, sur un malentendu…

Point de « ça marche ! » ou de « ça roule ! » mais Gareth sait pertinemment que le barman l’a entendu, et fait une note mentale du prix total de ce bazar. Voyons, si lui payait sa part, et si Manon payait sa part…

« On ne peut pas compter sur toi ! »

Une voix tonne et le surprend, et doit surprendre aussi Manon. Ce n’est pas à lui que s’adresse ce reproche plein d’énergie, mais à quelqu’un qui est dehors, et qui en prend plein pour son grade.

« Mais enfin, chérie… »

« Ah, tais-toi ! N’es-tu pas informaticien ? »

« Mais… si, mais… ce n’est pas si simple… »

« Allons, enfin ! Un PokéNav, c’est un peu comme un GPS ! »

« Mais enfin, je t’ai expliqué qu’ici, c’était le Réseau Dusk, une technologie… et zut, tu n’y comprendrais rien à rien… »

« Bien sûr, que je n’y comprends rien ! Ce n’est pas mon boulot, Harold. Es-tu, ou n’es-tu pas un homme ? »

« Ça n’a rien à voir avec… »

« Si ! »

Ces cocasses stichomythies sont ponctuées de piaillement qui perturbent un peu Gareth, qui se met à le reconnaître, ce quatuor de là-dehors, mais de manière un peu plus lente que pour un heureux souvenir, à l’allure lourde et hésitante des souvenirs que l’on refoule, qu’ils soient vieux, d’ailleurs, ou récents. Un miaulement vient compléter cette cacophonie à quatre, qui ne fait qu’encor ralentir la ressouvenance de Gareth.

L’ouverture en grand de la porte précipite le processus. Une famille nucléaire dans toute sa splendeur surgit comme une fleur (d’aconitum), et empoisonne le silence sépulcral qui régnait tantôt d’un brouhaha envahissant, que ne savent guère égaler qu’un anniversaire-surprise ou qu’un exercice incendie. Il ne manque pas un seul membre : le père, la mère, la fille, le fils… et le Chaglam. Ce dernier vient se prélasser contre sa harpie de maîtresse, qui la prend soudain dans ses bras. « Oh, oui, trésor, je sais, je sais. Il te déçoit aussi beaucoup, papa, n’est-ce pas ? Oh, oui, oui. S’il ne s’était pas mis en tête de promettre à ses deux fistons des cours de surf à Lumiris, ensuite, sur un coup de tête, pour jouer aux petites annonces et se prendre un boulot pourri, imprimé sur papier pourri, pour nous pourrir nos vacances, hein ? »

Le barman sort de la cuisine (lire : il sort de la chambre froide, la cuisine ne consistant qu’en un modique micro-ondes) avec un milkshake à la main, la boisson de Manon dans l’autre, l’un et l’autre dans deux grands verres d’une qualité respectable, contrairement à tout le reste de cette « taverne miteuse », comme la nouvelle arrivée le hurle, entre autres invectives contre son corniaud de mari. En reconnaissant ce dernier, le barman pose ce qu’il tient à la bonne table en vitesse, puis va installer la famille à un autre bout de la salle, faisant mine d’être d’accord avec tout ce que dit la dame, qui en arrête de crier, sauf pour donner un dernier ordre, terrible à Gareth et Manon : « Enzo ! Steven ! Vous vous taisez ! »


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Manon Dubell
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Le garçon me conduit à une table un peu plus éloignée du bar, me correspondant tout à fait. Elle n’a pas l’air très poussiéreuse et la petite affiche « Réservé » me pousse inconsciemment à croire que cette place a été très prisé. Je dépose mes affaires au pied de ma chaise avant d’inviter mon pingouin à s’installer. Dans le même temps, notre commande est immédiatement prise en compte sans avoir mit sous nos yeux les menus. Un peu prise au dépourvue, je zieute la carte lorsque ma bouche s’ouvre toute seule :

« Euh, euhh … Une bière. Et, euh, le plat du jour s'i'ou'plaît. »

Faut dire qu’il n’y a écrit grand chose sur le tableau noir mais les prix restent abordables malgré tout. Automatiquement, j’ai pris la même chose que Gareth dans l’espoir que ce soit goûtu. Ce n’est la première fois qu’il vient ici : apparemment, c’est un habitué. Une fois assise, je remercie le jeune homme qui m’a tiré la chaise avant de répondre à sa taquinerie.

« Faut dire que j’ai pas été très originale mais au moins j’vais voir c’que leur bouffe et la bibine vaut et ça c’est l’principal ! »

Gareth me vend l’entreprise : il paraît qu’ici les serveurs n’ignorent pas leurs clients – encore heureux ce sont leur gagne-pain – et que la serveuse a sûrement une bonne raison pour s’être planquée dans l'arrière boutique. C’est même elle qui s’est occupée de nous ramener les couverts, comme quoi les premières impressions ne sont pas toujours les bonnes.

« À moins d’en faire une allergie, si tu as faim, prends de la tourte. »

Je hausse un sourcil le sourire espiègle, patientant d’écouter ses arguments. Ça se grignote bien la tourte mais j’aimerais éviter d’en bâfrer une qui traîne depuis quelques jours dans le frigo. J’ai eu un éclat de rire lorsqu’il me révèle avoir des contacts avec le service et qu’il y a moyen de dégoter les menus pour les quatre mois à venir.

« Vraiment ? » l’interroge-je d’un ton amusé.

« Oui, parce que ... »

Lorsqu’il murmure, mon corps se penche vers lui en tendant l’oreille. Je découvre la véritable facette du restaurant, ne m’étonnant pas plus que ça.

« Aah, j’le savais ! »

Je me replace sur mon siège, prête à balancer une pique sur leur tourte quand soudain le serveur surgit devant nous tel un Pokémon faufilé dans les hautes herbes.

« Pas trop loin de ton rayon, donc. » s'adresse-t-il au brunet.

Mon visage se raidit, faisant mine d'avoir rien dit. Ceci dit, la réplique du monsieur m’intrigue : Gareth serait du genre à escroquer d’honnêtes gens ? Le serveur riposte en conviant implicitement le jeune homme à payer ma part. Mes pommettes rougissent subitement et mes mains s’agitent devant Gareth comme si elles souhaitent effacer cette moue sombre de son visage.

« T-t’obliges à rien, hein ! Ça m’va très bien de payer ma part. Ça m’évitera d’être beurrée avant la fin d’la journée. »

Ma phrase s’accompagne d’un rire pour apaiser l’atmosphère. Le mec est reparti en cuisine jusqu’à ce que mon ami le rattrape pour lui quémander deux plâtrés pour nos bestioles.

« Oh mais oui c’est vrai ! »

Je me tourne vers mon Prinplouf semblant bouder. Non seulement Ophélia est obligée de se coltiner l’autre ado en chaleur mais en plus il faut que sa maîtresse oublie de l'alimenter. Le regard coupable, je patpatte l’arrière de sa tête en m’excusant jusqu’à ce qu’elle s’en lasse.

Brusquement, j’ouïs un brouaha familier venant briser le calme de la salle.

« On ne peut pas compter sur toi !

-  Mais enfin, chérie… »

Une série de criaillerie perturbe la tranquillité du lieu et c’est bien la seule chose qui est appréciable ici : l’intimité et la quiétude. Ils pètent carrément l'ambiance là.

« Nan mais je rêve ... »

En analysant ces affreux jojos, je nie avoir reconnu la famille de l’enfer avec qui faire un tour en traîneau est infernal. J’aurai jamais espéré les revoir ailleurs, encore moins ici et ce n’est clairement pas le bon moment. Je les fusille avec mes gros yeux et les joues gonflées de rage. Ophélia, interpellée par ce viol auditif, se tourne dans sa chaise pour apercevoir un Chaglam péteux se lécher la patte. Le pingouin ne semble ni soucieux, ni colérique : la femelle bipède semble réfléchir avant de glousser diaboliquement.

« À quoi tu penses Ophé' ? »

La pingouine ne daigne pas de me regarder, boudant encore. Je lâche finalement l’air accumulé dans ma mâchoire, soupirant abattue. On va devoir encore se les coltiner même si cela me fera un bon sujet de conversation avec mon partenaire. D’ailleurs, où est-ce qu’il est ?

Le barman nous sert les verres et mon camarade reparaît. Je remercie le serveur qui s’empresse d’aller s’occuper des nouveaux clients. J’interpelle le garçon d’une voix chuchotante :

« Gareth, Gareeth ! »

Ma main touche la sienne afin d'attirer son attention.

« Bordel, c’est avec eux là qu’j’ai fais un tour en traîneau à Windoria ! Ils sont hooorribles ils vont pourrir l’ambiance. Si c'est pas déjà fait ... »

Mon rire dissone avec mon alerte. La coïncidence est très ironique mais je plains notre expérience culinaire en présence de cette bande de péquenauds.

« J’espère vraiment qu’ils vont pas s’installer près de nous … »

J’ai beau m’inquiéter, je n’ai pas envie de penser à ces gens toute la soirée : ma soif m’appelle d’avantage que mon désir de décamper. Je saisis ma pinte en la brandissant.

« Faisons comme s’ils n'existaient pas, ça s’rait très bien ! En attendant, à quoi peut-on trinquer ? »

Je songe un court instant sur quelque chose de commun que l’on pourrait fêter ensemble. Toutes les idées qu’a mon acolyte peuvent être partager mais ma volonté de picoler me fait sortir un prétexte vite fait pour vider mon verre.

« À notre futur argent durement gagné ce soir ! ... Ou pas. » je pouffe bêtement avant de cogner mon godet contre le sien.

Deux trois gorgées plus tard, je pousse un « Aaaah » de satisfaction avant de donner mon avis.

« Ouais, franch’ment ça va elle s’passe bien, j’s’rai curieuse de savoir comment ils font leurs bières à Lumiris. Elles valent le détour ! »

Le ventre d’Ophélia grommelle. La pingouine soupire tant la faim la tiraille. Dotée de ses mirettes de PP battu, elle a su me convaincre de la faire sortir de table.

« Le repas devrait pas tarder à arriver ma belle. Reviens nous vite et évite de chercher les embrouilles ! »

Le pokémon roule des yeux tel un ado approuvant les restrictions de ses parents sans vraiment les considérer. Ophélia s’éloigne, osant même lancer un regard aguicheur au Mateloutre pour l'inciter à suivre. Nous nous retrouvons alors seuls le temps de l’apéritif.

Tout en picolant, il me vient en tête quelques questions à poser à Gareth. Ne le connaissant que très peu et ne voulant pas qu’il ait l’impression de subir un interrogatoire, même si de toute façon il est normal de vouloir connaître quelqu’un qui vous a tapé dans l’œil. Si vraiment il avait des choses à cacher, au moins je serais au courant. Pourquoi est-ce que j’ai l’impression qu’il est aussi secret ? Est-ce à cause des révélations du barman qui semble en savoir plus que moi ? Feignant l’innocence, je le questionne :

« Ça fait un p’tit moment que je connais l’coin mais j’suis jamais v’nue ici ! T’habites dans l’quartier depuis longtemps ? »

En mauvaise compagnie | feat. Manon Dubell D3446010
C’est obligé que cette tarlouze me filoche : il a fallu quelques minutes avant que celui-ci me rejoigne. Je l’autorise à me cramponner uniquement pour pouvoir exécuter mon plan. J’ai la dalle et je ne désire nullement bouffer des croquettes toutes dures et toutes sèches : c’est l’bon moyen pour finir constipé tout ça. Bref, je m’approche sinueusement de ce qui semble être la cuisine. Malheureusement, il y a beaucoup de monde m’empêchant d’y pénétrer de façon discrète. C’est pourquoi le Mateloutre va s’y coller : je fais mine que mon estomac se tord et que je suis à l’agonie. Une fois son attention capté, je pointe de la nageoire les fourneaux fumant la bonne odeur de nourriture. Il va falloir qu’il passe incognito et pour le motiver, j’lui ai dis qu’il pourra manger les restes de ma gamelle. Dans le même temps, je surveille du coin de l’œil le matou fixant nos derrières appétissants. Aah non pétasse ! Crois moi que si tu touches un poil de cul de mon pelage j’te fais ravaler tes griffes. J’espère que le message est bien passé et qu’elle nous foutera la paix. En attendant, je pousse la loutre vers sa destinée en lui faisant bien comprendre qu’il n’a pas vraiment le choix.
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