Assise sur un tabouret, au comptoir de l’herboristerie, Ombline est plongée dans la lecture et l’étude d’un ouvrage sur les hybridations de plantes et de baies. Elle a déjà lu plusieurs ouvrages du même genre et même faits des tests par elle-même dans sa serre. Certaines hybridations avaient d’ailleurs fonctionné du tonnerre ! Cependant, les hybridations sur lesquelles elle travaille aujourd’hui sont beaucoup plus complexes et leur réussite ou leur échec a beaucoup plus d’impact qu’en temps normal. Il s’agit des recherches confiées par Bunji et Ombline sait que tout un écosystème est en jeu et qu’elle n’a pas le droit à l’erreur. Ça ne lui fait pas peur, elle sait qu’elle peut le faire, simplement elle est concentrée. Tellement concentrée qu’elle n’entend d’abord pas le bruit de la porte à laquelle on frappe, ce n’est que lorsque Milusia traverse la pièce comme une furie, suivie au toooooouuut petit trot par un Frissonille grognon, qu’elle lève la tête et remarque qu’on cherche visiblement à la voir. Elle pose alors son marque-page dans le livre et le referme avant de se lever et se diriger vers la porte, rejoignant ses Pokémons qui ont l’air d’attendre avec impatience de voir qui est le visiteur qui vient déranger les recherches d’Ombline.

En ouvrant la porte, l’herboriste reste bouche bée, elle s’attendait à beaucoup de monde mais pas à la personne qui se trouve devant elle. Cela aurait très bien pu être un client, quelqu’un du village qui avait besoin d’un remède naturel ou qui cherchait son père, ça aurait très bien pu être Wallace, ou Bunji mais ce n’était aucune de ces possibilités. Non, devant elle se tenait Iris, la jeune femme avec laquelle elle avait passé un moment agréable à discuter lorsqu’elle avait pris un peu de temps aux sources chaudes entre deux festivités de la reconstruction de Windoria. Ça en faisait un moment ! Ça faisait quoi ? Un plus d’un mois. Ombline avait cru que la jeune femme aurait fini par la contacter quelques jours voire semaines après leur rencontre mais finalement il n’en avait rien était.

Passée la surprise, Ombline secoue la tête comme pour reprendre ses esprits et un sourire éclaire son visage.

“Ça alors Iris ! Eh bien quelle surprise ! J’avoue que je ne m’attendais pas à te trouver devant ma porte. Comment vas-tu ? Tu m’as l’air de te porter comme un charme !”

En effet quelque chose avait changé chez Iris, elle semblait plus sûre d’elle sans pour autant avoir perdu de sa bonne humeur. La jeune femme s’excuse de ne pas avoir contacté l’herboriste plus tôt et l’invite à venir dans sa pension, chose qui surprend Ombline autant qu’elle la ravie.

“Comment ça ? Ça veut dire que tu as réussi à ouvrir ta pension ? Que j’y vienne ? Maintenant ? Tu l’as installée où d’ailleurs finalement ? Tu dois avoir beaucoup de choses à me raconter, tu veux entrer deux minutes pour discuter autour d’un thé ?”

Ombline se sent un peu perdue face à cette visite surprise et toutes ces informations. Il a l’air de s’être passé bien des choses dans la vie d’Iris depuis leur rencontre !

Que dire ? Ombline est impressionnée, quelques mois auparavant quand elles s’étaient rencontrées, l’herboriste était persuadée qu’Iris parviendrait à réaliser son projet d’ouvrir une pension Pokémon mais elle ne pensait alors pas à l’époque qu’elle y arriverait si vite ! Elle semblait radieuse et l’accomplissement de son projet doit sans doute y être pour beaucoup.

“Waouh ! Franchement je suis impressionnée !”

L’herboriste est presque sans voix, ce qui relève de l’inhabituel chez elle. Ombline finit par rejoindre Iris pour lui faire la bise et la saluer enfin correctement.

“Oh tu es venue grâce à Gardevoir ? Oui tu me diras, Windoria est un peu loin d’ici. Tu as bien choisi ton coin en tout cas, depuis la reconstruction, Windoria est devenue une belle ville où il fait bon vivre, je ne doute pas que tes Pokémons doivent s’y sentir bien. Et puis, tu as les sources chaudes pas loin, veinarde !”

Ombline se met à rire et invite Iris à entrer. Elle ne refuserait l’invitation d’une telle nouvelle pour rien au monde mais il faut avouer qu’elle est tout de même un peu prise de court.

“Entre donc Iris. Tu ne m’embêtes pas du tout, j’étais en train d’étudier les hybridations de végétaux mais je n’ai pas de rendez-vous ou quoi que ce soit aujourd’hui. Je nous fais un thé et je rassemblerai quelques affaires avant de venir avec toi si ça ne t’embête pas, vu que je ne sais pas encore si je vais rester ou non. En tout cas j’ai hâte de voir tout ça !”

L’excitation et la surprise sont palpables chez la jeune femme. Elle a à la fois très envie de découvrir la pension d’Iris et en même temps elle est un peu assommée par la surprise et la quantité d’informations reçues d’un seul coup. En tout cas, Ombline est vraiment heureuse de revoir enfin sa partenaire des sources chaudes.

L'enthousiasme et le sourire d’Iris sont contagieux. C’est un réel plaisir de la retrouver après tout ce temps. Ombline n’en revient toujours pas du changement opéré chez elle. Elle a l’air si pleine de vie, si optimiste, si heureuse, accomplie, épanouie en somme. C’est beau à voir.

“J’imagine ! Je n’en reviens déjà pas et tu as l’air si fière de ta pension, j’ai hâte de voir ça !”

Les deux femmes entrent alors dans l’herboristerie d’Ombline avant de rejoindre une porte qui relie l’annexe à la maison des Fheri.

“Du coup, voici mon herboristerie, c’est petit et digne d’une cabane de vieille sorcière des bois tellement c’est peu rangé mais ça fait l’affaire. Viens, on va s’installer dans la cuisine.”

Une fois dans la cuisine, Ombline commence à faire chauffer de l’eau pour préparer une bonne tasse de thé.

“Je vois. Je n’ai pas de rendez-vous dans les prochains jours donc je pense pouvoir fermer la boutique sans trop de problèmes. J’emporterai quelques affaires avant de partir.”

Un large sourire aux lèvres, Ombline s’affaire pour finir de préparer le thé. A la demande d’Iris, l’herboriste se tourne vers elle.

“Bien sûr, attend un peu. Milusia, Freeny, Mufasa, venez là.”

Ni une ni deux, une petite Goupix débordante d’énergie accourt vers les deux femmes. Elle saute sur Ombline en poussant un petit cri enjoué avant de regarder Iris en penchant la tête, curieuse mais pas encore assez téméraire pour approcher davantage. Le Frissonille, lui, arrive tout doucement à son rythme, cherchant surtout si il y a quelque chose à manger dans le coin. Quant au petit Hélionceau, il arrive en trottinant, fier comme tout et vient se frotter contre Iris.

“Les voilà. Quand on s’est rencontrées, je n’avais encore que Milusia et Freeny et puis j’ai rencontré ce petit Hélionceau, il y a environ deux semaines. Ils ont chacun leur caractère bien à eux et c’est pas toujours évident de faire fonctionner la cohabitation, j’ai parfois l’impression d’être dans une garderie, mais je les aime fort tous les trois.”

Le thé enfin prêt, Ombline serre deux tasses et pousse une chaise pour laisser la place à Iris.

“Attention c’est chaud. Et donc dis moi, ça fait combien de temps maintenant que ta pension est ouverte ?”

L’herboriste s’assied non loin de son amie, toute ouïe alors que la Goupix saute sur les genoux de sa dresseuse pour s’y lover.

En voyant Hélionceau être aussi amical avec Iris, Ombline sourit d’un air attendri, en voilà un qui a l’air d’aimer tout le monde ! Alors que le petit lionceau de feu se laisser papouiller, l’herboriste coule un regard vers la Gardevoir d’Iris qui semble bien plus en retrait et silencieuse que dans ses souvenirs. Ombline plisse les yeux, perplexe avant de reporter son attention sur Iris.

“Bien sûr que je veux toujours y aller ! Et je serais ravie de voir ta Sorcilence si elle m’en fait l’honneur.”

Un léger sourire échangé, Iris commence à parler de sa pension à l’herboriste. Pension qu’elle possède depuis maintenant deux mois et dont l’activité semble déjà florissante. D’autant plus que la jeune femme ne s’arrête pas là ! Badges, rubans, plus rien ne semble l’arrêter.

“Eh bien ! Où trouves-tu le temps pour faire tout ça ? En tout cas ça bouge pas mal par chez toi on dirait, j’ai l’impression d’être une grand-mère casanière à côté.”

Tout en s’asseyant pour boire son thé, Ombline rit de bon cœur même si dans un coin de sa tête, elle se dit qu’il y a un fond de vérité dans ce qu’elle vient de dire. La petite campagnarde qui ne quitte son village que pour le travail, c’est un peu triste quand on y pense. Cependant, ce n’était pas des choses auxquelles l’herboriste avait envie de penser maintenant. Iris avait tant et tant à lui raconter et elle avait hâte de l’écouter.

“Ne t’en fais pas, nous aurons bien assez de temps pour que tu puisses tout me raconter.”

Elle lui fait un clin d’oeil et l’expression d’Iris change légèrement alors qu’elle demande à Ombline si elle connaît les trois grandes têtes de Lumiris. La blonde fait mine de réfléchir en caressant le pelage doux et chaud de Milusia qui s’est installée sur ses genoux.

“Hmm pas vraiment ? J’avoue ne pas trop être à la page sur les célébrités de Lumiris. Pourquoi ?”

Buvant une gorgée de son thé chaud, l’attention d’Ombline est toute focalisée sur Iris qui semble être sur le point de lui conter bien des choses.

Les deux femmes sirotent leur thé et Ombline sourit doucement en voyant Iris soupirer d’aise. L’herboriste se félicite intérieurement d’avoir convaincue son ami de s’asseoir un instant pour partager une tasse de thé avant de mettre les voiles vers la fameuse pension. D’ailleurs Iris s’empresse d’expliquer la blonde que malgré toutes ses activités elle ne néglige pas sa pension, ce dont Ombline ne doute pas une seule seconde. Bien que les deux femmes n’avaient pas eu l’occasion de se revoir ou de se rappeler depuis leur première rencontre, la demoiselle se souvenait du caractère à la fois rêveur et pragmatique d’Iris et elle semblait avoir encore gagné en maturité depuis.

Iris continue de câliner Mufasa qui semble ravie de toute cette attention. Pendant ce temps, Milusia observe la scène du haut des genoux de sa dresseuse. Quant au Frissonille, Ombline l’a perdu de vue, il doit être dans les parages à grignoter les plantes qu’Ombline a soigneusement choisi afin qu’il n’y ait aucun risque pour ses compagnons. Iris lui parle alors des fameuses grandes célébrités de Lumiris et vaguement des changements qu’ils ont apporté dans sa vie. En l’écoutant, l’herboriste fronce les sourcils, intriguée. La façon dont elle en parle n’a rien de positif ainsi que le comportement de Gardevoir.

“J’avoue que je suis intriguée...tu as l’air à la fois épanouie et bien plus sombre que lors de notre rencontre. Qu’est-ce qu’il s’est passé avec ces personnes Iris ?”

Presque inquiète, Ombline tendit la main par dessus la table pour venir la poser sur celle d’Iris, la soutenant et l’encourageant à lui en dire plus.

Il est rare de voir Ombline froncer les sourcils à ce point et pourtant au fur et à mesure qu’Iris lui raconte ses mésaventures avec cette Lise, le visage d’Ombline se ferme. Ce qu’elle entend de la bouche d’Iris la peine et elle se surprend même à ressentir une certaine forme de colère envers cette championne d’arène qui visiblement semble se croire tout permis et se pense au-dessus de tout le monde. Le genre de personne avec qui Ombline ne peut pas s’entendre. D’autant plus vu la méthode utilisée. Elle qui prône la patience et la bienveillance, elle ne cautionne pas ce genre de comportement. Et de quel droit était-elle venue se mêler de cette histoire ? L’herboriste bouillonne intérieurement mais s’abstient tout commentaire, écoutant Iris jusqu’au bout avant d’intervenir, resserrant un peu sa main sur la sienne sans pour autant la lui broyer.

“Je suis tellement désolée pour tout ça Iris. Si j’avais su je serais venue...Cette femme me paraît tout à fait abjecte...J’espère que les autres personnes que tu as rencontré avaient un peu plus de coeur ?”

Ombline termine nerveusement sa tasse de thé. Presque d’une traite. Iris lui assure d’aller de l’avant, d’aller bien mais la blonde ne peut s’empêcher de s’inquiéter. Elle soupire et repose sa tasse à présent vide sur la table.

“Si tu vas mieux et que tu arrives à avancer alors c’est le principal mais…”

La jeune femme se passe la main libre dans les cheveux.

“La prochaine fois que ça ne va pas, n’hésite pas à m’appeler, d’accord ? Je sais qu’on se connaît pas plus que ça encore mais j’insiste.”

Un sourire encourageant au coin des lèvres, Ombline fixe le doux visage d’Iris à la recherche d’une approbation.

Sa prise sur la main d’Iris se relâche un peu lorsque son rire retentit, néanmoins, Ombline n’enlève pas ses doigts, les laissant simplement reposer sur la peau de la jeune femme qui lui raconte alors les autres rencontres qu’elle a pu faire. Rencontres sommes toutes bien meilleures que cette Lise. L’herboriste tique légèrement à la mention de la factrice adorable, l’image d’Astelle s’imposant derechef dans son esprit. Un petit sourire vient étirer ses lèvres.

“Je crois savoir qui est cette factrice adorable. Si c’est bien de la même personne que nous parlons, je suis bien contente que vos chemins se soient croisés.”

L’atmosphère s’était déjà allégée et le fait qu’Iris accepte de l’appeler la prochaine fois qu’elle aurait des ennuis, aide encore la blonde à se détendre, écoutant attentivement la suite des aventures de son amie. Cependant, les propos qui suivent arrachent une grimace à l’herboriste, le simple fait d’imaginer ce qu’avait pu vivre Iris provoque chez Ombline un mélange de terreur et de soulagement. Terreur à l’idée que de telles choses aient pu arriver. Soulagement parce que malgré tout, Iris était là et que même si elle avait changé, elle avait l’air d’aller bien.

A nouveau tendue et perdue dans ses pensées, Ombline sursaute légèrement en entendant Iris lui demander si elle avait des choses à lui dire. L’herboriste reste silencieuse un instant, le temps de revenir au moment présent. Elle regarde Iris finir son thé et réfléchit brièvement aux événements depuis leur première rencontre avant de prendre la parole.

“Et bien...Il ne s’est pas passé grand chose de mon côté depuis notre dernière rencontre. Si ce n’est l’arrivée de Mufasa.”

Elle le désigne d’un doux mouvement de tête.

“J’étais au chutes tallulah et ce petit Hélionceau a bien failli finir la tête la première dans l’eau. Je lui ai épargné une baignade, voire une noyade.”

Le souvenir la fait légèrement grimacer puis son regard et son s’adoucissent.


“Et il n’a plus voulu me quitter. J’ai été forcée de le ramener avec moi mais je ne le regrette pas. Milusia et lui s’entendent à merveille. C’est plus compliqué avec le Frissonille mais bon c’est un boudeur par nature alors ça ne m’étonne pas plus que ça.”

Un léger soupir s’échappe alors de ses lèvres et ses prunelles se détournent de celle d’Iris, un peu embarrassée.

“Sinon rien de spécial, à part faire tourner l’herboristerie et donner un coup de main à mon père pour la ferme, rien d’original.”

Ombline se mord l’intérieur de la joue, presque honteuse de n’avoir rien à raconter. Son existence semble bien vide comparée à celle de la jeune femme qui lui fait face.

A l’allusion faite au sauvetage de Mufasa, celui-ci, comme s’il comprend qu’on parle de lui, se remet à sautiller sur place près d’Iris. Ombline ne retient pas un sourire amusé face à son comportement. La remarque de la jeune femme sur le courage de l’herboriste fait légèrement rosir les joues de cette dernière. Elle n’a rien fait de spécial si ce n’est tendre le bras au bon moment pour éviter la chute à ce petit garnement.

La main qu’Iris pose sur la sienne ainsi que ses paroles rassurantes, encourageantes font du bien à la blonde qui a l’impression de ne pas faire grand chose de sa vie. Un jour ce sera à elle de raconter ses histoires à Iris. Elle l’espère du moins. Il lui faudrait déjà mettre le nez plus souvent en dehors de Kishika pour ça.

Iris réitère alors sa proposition. Aller voir sa pension et passer la nuit à Windoria pour avoir le temps de tout voir. Ombline avait hésité au tout début de leur conversation mais qu’est-ce qui la retenait au fond ? Sa famille pourraient très bien se passer d’elle pour quelques jours et l’herboristerie ne risquerait pas de sombrer dans ce lapse de temps. La blonde baisse les yeux vers la petite Goupix logée sur ses genoux qui la regarde aussi. Elle ne ferait rien de mal si elle acceptait.

“Enfin, on peut se faire cela un autre jour.”

Ces mots résonnent dans la tête d’Ombline et elle relève précipitamment la tête vers Iris.

“Non !”

Ombline se racle la gorge, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille.

“Enfin je veux dire, oui je suis disponible. Inutile de remettre ça à plus tard. Ca me ferait vraiment plaisir de voir ta pension Iris. Laisse moi simplement quelques minutes le temps de préparer quelques affaires et on peut y aller.”

Sans attendre la réponse d’Iris. Ombline se lève, précédée par Milusia et court chercher un petit sac en toile dans lequel elle glisse quelques fringues prises au hasard, le nécessaire de toilette et juste ses instruments de collecte de plante de base, juste au cas où. Elle rejoint alors Iris sans tarder, le sac nonchalamment jeté sur son épaule, un léger sourire aux lèvres.

“Je suis prête, on part quand tu veux.”

Sur le départ, les deux jeunes femmes sortirent de la maison après avoir vérifié que tout était en ordre. Iris commence alors à dire au revoir à la petite troupe d’Ombline et cette dernière hésite un instant, réticente à l’idée de laisser ces trois là ici ensemble. Cependant son amie l’encourage à ne pas hésiter à amener ses petits garnements avec elle, il y aura de la place. L’herboriste se sent alors plus sereine et décide d’emmener Milusia et Mufasa. Freeny n’a de toute façon pas l’air d’humeur...Comme d’habitude. Mufasa quant à lui a l’air de bien apprécier Iris et Milusia ne laissait partir Ombline nulle part sans elle, donc la question ne se posait que très peu.

“Je te fais confiance là dessus ! Je suis sûre de ne pas être déçue.”

Un sourire éclaire le visage de la blonde. Sourire qui s’étend d’autant plus lorsqu’Iris fait allusion à leur première rencontre. C’est vrai. Une simple rencontre banale aux sources chaudes, suivie par un long silence mais les échos de cette rencontre semblaient ne s’être jamais flétris. Raison de plus pour aller voir le travail accompli par son amie ! Se pose alors la question du transport. Ombline réfléchit un instant puis hausse les épaules.

“Comme tu préfères. On peut prendre aussi ma camionnette si tu veux ? Il y aura bien assez de place pour les Pokémons et pour ton fauteuil dedans. Sinon il y a la gare pas très loin.”

Désignant le véhicule de la main, Ombline attend l’avis d’Iris, prête à aller chercher les clés si besoin.

Les deux femmes tombent finalement d’accord sur la camionnette. Spacieuse, pas trop inconfortable, elle ferait l’affaire pour le trajet. Bien qu’elle soit un peu vieille, elle avait déjà fait le voyage jusqu’à Windoria ainsi que le retour jusqu’à Kishika. Elle tiendrait, tout se déroulerait sans encombres. Iris semble surprise d’apprendre qu’Ombline détient son permis. C’est vrai que la dernière fois elle était venu à Windoria avec sa famille et pourtant déjà à ce moment là c’était elle qui conduisait. Elle avait passé le permis dès qu’elle avait pu pour aider son père avec les livraisons. Pendant qu’elle était sur la route à sa place, il pouvait se permettre d’avancer sur autre chose.

“Va pour la camionnette alors ! Je vais juste chercher les clés.”

Dans un sourire, Ombline retourne à l’intérieur pour prendre les clés du véhicule, ce qui ne lui prend que quelques secondes à peine, sachant parfaitement où les trouver, accrochée à un petit crochet juste dans le couloir d’entrée. Lorsqu’elle revient, elle déverrouille les portes de l’engin et Gardevoir aide sa dresseuse à s’installer. Pendant ce temps, la blonde se charge d’entreposer le fauteuil de la demoiselle à l’arrière et y laisse monter les Pokémons. Elle s’installe ensuite au volant et boucle sa ceinture avant de démarrer.

“N’hésite pas à ouvrir la fenêtre si tu as trop chaud.”

Lentement, la camionnette quitte la ferme des Fheri et bientôt Kishika, direction Windoria, la pension d’Iris. Cette dernière a donné l’adresse à Ombline qui l’a aussitôt entrée dans son téléphone même si la jeune femme lui assure qu’elles ne pourront pas la rater. Au moins elle saura où rendre visite à Iris et où lui adresser un colis si elle veut lui faire parvenir quelque chose.

Le trajet se déroule dans le calme, Ombline et Iris discute ça et là de sujets sans importance histoire de faire passer le temps, bien que la blonde ne trouve pas spécialement le temps long en compagnie de son amie, au contraire. Bientôt, la ville de Windoria se dessine devant leurs yeux et en s’approchant on distingue en effet un immense bâtiment. Impossible de le rater !

“Je comprends ce que tu voulais dire maintenant !”

Le rire d’Ombline résonne dans l’habitacle, à la fois heureuse et fébrile. Le bâtiment est à la fois impressionnant et a pourtant un charme reposant, en accord avec la ville même de Windoria. On peut même y voir les Pokémons évoluer dans différents dômes. Ils devaient être choyés, Ombline en était persuadée.

“Waouh ! Eh bien ! J’ai hâte de voir ça. Tu me guides pour le parking ?”

Une lueur excitée, comme celle dans les yeux d’un enfant le matin de Noël, traverse le regard d’Ombline alors qu’elle tourne brièvement la tête vers son amie pour lui sourire. S’éloigner quelques jours du quotidien de la ferme semblait être une très bonne idée finalement.

Grâce aux indications d’Iris, la camionnette de la famille Fheri trouve bientôt sa place sur le parking immense de la pension de Windoria. C’est presque bouche bée que la blonde gare son véhicule et coupe le contact avant de se tourner vers son amie.

“Décidément ! Tu fais pas les choses à moitié ! On peut dire que tu vois les choses en grand !”

A la fois impressionnée et amusée, Ombline ne retient pas un rire heureux pour Iris. Les projets de cette dernière semblaient avoir pris des proportions que nul n’aurait pu imaginer et l’herboriste se sent heureuse pour elle. Elle méritait de voir ses rêves s’accomplir. Sur un clin d’oeil, Ombline descend donc de voiture pour aller chercher le fauteuil d’Iris à l’arrière. Comme pour monter, Gardevoir l’aide à redescendre sous le regard patient d’Ombline qui s’assure que la jeune femme ne soit pas secouée. Une fois tout le monde sorti de la camionnette, la blonde en verrouille les portes, non sans avoir récupéré son sac. Elle commence alors à suivre Iris pour la visite, flanquée de prêt par Milusia qui ne la quitte pas d’une semelle, regardant autour d’elle avec de grands yeux effarés, un peu perdue. Iris les entraîne donc vers la pension et s’arrête en chemin pour leur présenter la première gardienne des lieux.

Yaga, la Sorcilence. Ombline est fascinée par la grâce du Pokémon qui avance vers elle avant de s’incliner. Ceux à quoi la blonde répond par ce qui ressemble à une sorte de petite révérence. Milusia quant à elle, se borne à se coller à la jambe d’Ombline, se cachant derrière elle en observant la Sorcilence. Une fois les présentations faites, cette dernière retourne silencieusement dans la forêt alors que la visite reprend.

“Yaga est vraiment magnifique et je suis impressionnée par sa facilité à venir à notre rencontre. Tu sais vraiment y faire avec les Pokémons !”

Les deux femmes continuent leur avancée vers l’imposant bâtiment. Iris montre de loin sa maison à Ombline et réserve cette partie de la visite pour plus tard dans la journée. L’herboriste hoche doucement la tête avec un doux sourire aux lèvres. Le duo monte alors à l’accueil et Ombline s’étonne et se délecte de voir qu’Iris a vraiment pensé à tout et que le charme de l’établissement est indéniable. Il lui tarde d’en découvrir l’intérieur, ce qu’Iris s’empresse de suggérer. La blonde regarde brièvement sa petite renarde de feu à la proposition de son amie de commencer par le dôme feu et sourit.

“Ca me paraît bien le dôme feu. J’ai hâte de voir ça et ça permettra peut-être à Milusia de se détendre un peu aussi. Elle est un peu impressionnée, tout comme moi je l’avoue.”

Ombline sourit à son amie. Bien sûr, la forte impression n’est pas la même chez Milusia et sa dresseuse mais elle est bien là. Iris a l’air d’avoir accompli un travail immense qu’Ombline ne demande qu’à découvrir.