Tu ne l'avais pas vu depuis si longtemps. Son visage te semblait presque flou, alors qu'elle était pourtant si proche de toi et ce, depuis de nombreux mois. Pourquoi ne t'avait-elle pas écrit ? T'en voulait-elle pour quelque chose ? Tu étais à la fois heureuse de la revoir, mais terrifiée à l'idée qu'elle puisse te détester, pour une raison qui t'étais à ce jour inconnue. Lyanora, ta petite soeur. Miss Lumiris de l'année et fière détentrice de plusieurs Pokémons de type Plante. C'est tout ce que tu savais à l'heure actuelle. Tu avais tant de question à lui poser, et tant de potentielles réponses qui te donnaient des frissons dans le bas du dos.
Tu avais peur, mais tu étais impatiente. Impatiente à l'idée de la retrouver, de lui dire que tu l'aimes, que tu regrettes d'être partie aussi brusquement, de l'avoir laissée seule. Qu'à partir de maintenant, plus rien ne pourrait les séparer, si ce n'est la mort. Tu allais peut-être omettre ce dernier point ceci dit, parce qu'il sonnait un peu trop sombre.
Toi, Valencia, tu voulais lui montrer un rayon de soleil. C'est pourquoi, suite à son message disant qu'elle se trouvait à Kishika présentement, tu lui avais donné rendez-vous au champ de tournesols. Tu allais lui en cueillir un et le lui offrir, en guise de cadeau de retrouvailles. « Savais-tu Mepo que le tournesol est ma fleur préférée ? Je ne saurais dire pourquoi. Sans doute sa beauté, sa prestance, son appartenance au soleil. C'est une magnifique fleur, ne trouves-tu pas ? »
Mepo, c'était ta Sepiatop. Celle qui ponctuait tes journées de ses maladresses. Celle qui rendait ta vie plus joyeuse de part son côté candide, et par sa bonne humeur. Elle t'accompagnait depuis quelques années maintenant, mais tu n'avais encore jamais eu l'occasion de la présenter à ta petite soeur. Tu avais également prévu de lui présenter Plume, ton Sonistrelle qui se trouvait, en ce moment, perché sur ta tête comme si elle n'était qu'un vulgaire nid à chauve-souris.
Tu en avais l'habitude maintenant, si bien que ta caboche s'était endurcie avec le temps. Finalement, tu allais lui faire la joie de lui montrer Kappa, ta Tortipouss chromatique. Naïve et irréfléchie, un peu comme ton starter, elle allait sans doute trébucher sur sa chaussure en guise de salutation ; mais tu ne pensais pas que cela allait déranger Lyanora. Elle qui était si douce et compréhensive.
« Ce tournesol, je l'ai cueilli pour toi. Lyanora, ma soeur, sauras-tu me pardonner... Tu sais, tu m'as énormément manqué. »
Elle n'était pourtant pas arrivée. Mais lorsque tu bafouillais ces paroles, ta voix tremblait. Tu tremblais.
Elle avait beau être de ta famille, ta timidité maladive faisait toujours partie de toi et, après tout ce temps sans l'avoir vu, tu ne savais pas qui tu allais découvrir. Ta petite soeur, celle que tu as toujours connu, celle qui te faisait sourire, ou une parfaite inconnue ? Le monde change, les humains évoluent. Vous n'y échappez pas vous non plus, les Caelum.
Mais au fond de toi, tu savais qu'elle ne pouvait pas avoir perdu ses belles qualités. Après tout, elle ne serait pas devenue Miss Lumiris ; tu étais si fière d'elle. Tu avais hâte de lui montrer à quel point tu étais heureuse pour elle, que tu allais l'encourager, la soutenir... être à ses côtés.
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Lyanora M. Caelum
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« Non, mais restez ! Elle vous aime… » Il était trop tard. Il était déjà parti. Il s’était réfugié dans un café pour me laisser vivre ce moment. Je ne comprenais pas, je voulais tellement qu’il s’y rende avec moi, qu’il rencontre ma sœur. Était-il encore timide ? Rencontrer ma famille était pourtant une grande partie de notre relation. Je le regardai, bouche bée, incapable de me dire que sa réaction était normale. Nous y avions eu une dure journée certes, mais pas au point où une simple discussion dans un champ aurait été de trop. J’imagine qu’il avait peur… peur d’être de trop. L’individu ignoré lors de retrouvailles qui se voulaient émotives. J’avais mis tellement de temps à lui écrire. J’avais mis tellement de temps à prendre mon téléphone et composer son numéro. Une année avait passée. Pourtant, j’avais longtemps marché en sa direction. À un moment, au début de mon voyage, elle avait même été mon objectif principal. J’avais marché de Némérya jusqu’à Port-Corail avec l’espoir de la croiser ou de me rendre à Kishika la saluer. Je voulais lui faire la surprise, mais ce baiser à Port-Corail avait remis les choses en perspective. Ce couple avait pris une grande place dans mon cœur puis j’eus peur de lui dire « Salut, je suis à Lumiris, passe me voir. » J’eus peur de la décevoir, qu’elle n’accepte pas de me rendre visite, qu’elle m’ignore. Ça m’aurait torturée.
Stupéfaite, je continuai de fixer les portes du café. Elles ne s’ouvrirent pas. Il voulait vraiment que je vive ce moment seule. Que je le savoure sans m’inquiéter de son bien-être. Je le comprenais. Je ne l’assimilais simplement pas. « Vous verrez, un jour viendra où il n’aura pas le choix, n’est-ce pas votre Altesse ? » dis-je en me retournant vers mon Pokémon qui m’observait, pantoise devant ma déception, certes légères, mais bien existante. Elle n’eut pas de réponse. Elle se tourna plus tôt. Je compris. C’était l’heure de marcher. J’envoyai un brève texto à Alaric, un simple « Je t’aime » et je marchai en direction des champs de tournesol.
Les prochaines minutes furent anxiogènes. Je me sentais étouffée tant j’étais nerveuse. Ne sachant où me ranger entre la joie et la crainte. Devais-je redouter ma sœur ? Non, elle était si douce. J’imagine que j’avais davantage à me reprocher à moi qu’à elle. Le stress… c’était normal non ? J’avais imaginé ces retrouvailles maintes et maintes fois, mais nulle fabulation ne serait vraie. Aucune ne pouvait me dire exactement comment se passerait cet événement. De par ma nervosité, pour une fois, Altesse avait décidé de m’ouvrir la marche. Je la suivais, marchant à son rythme, le regard rivé sur les nuages, le soleil caressant ma peau et la robe bleue que j’avais portée à la cérémonie plus tôt, une robe certes courtes, mais pas très discrète.
Je croisai le premier tournesol, puis le second. Ça y est, j’y étais. Il ne me restait qu’à la trouver, en espérant qu’elle me sourit. Altesse agita l’une des feuilles qui lui servait de bras, me pointant deux silhouettes, une humaine et l’autre plus petite. Était-ce le fameux Mépo ? Celui duquel elle m’avait tant parlé ? C’était l’heure et mon réflexe fut horrible. D’un mouvement rapide, je me déchaussai, laissant mes escarpins sur le chemin de briques et je me mis à courir. Altesse les saisit, exaspérée. Évidemment. Elle l’était toujours un peu au final. « Vaaa’ » hurlais-je à plein poumon. Pas une syllabe de plus. J’en étais incapable. Ma gorge s’était nouée ne laissant pas sortir le reste des sons formant son nom.
La sienne se serra probablement aussi quand mes bras s’enroulèrent autour de son cou et que je tombai au sol… en larmes. Ça se rapprochait des scénarios 56 et 82… Tous les autres venaient de s’envoler. Celui où je lui montrais que j’avais vieillie et que j’étais devenue forte : Fini. Celui où je lui montrais mes talents de dresseuse en faisant sortir tous mes Pokémons : Fini. Celui où je lui présentais mon copain : Fini. Il fallait que j’accepte la spontanéité du moment… « Vous m'avez tellement manquée… »
C’est tout ce que j’eus pu dire, les larmes m’étouffèrent et je me réfugiai dans mon coude.
Des centaines de mises en situations défilaient dans ton esprit. Comment allais-tu aborder ta petite soeur ? Est-ce que simple bonjour serait suffisant ? Devais-tu laisser parler tes sentiments, ou te conserver, pour faire honneur à la famille Caelum ? Est-ce qu'une certaine rationalité avait sa place pour ce genre de retrouvailles ? Mais surtout... se poser autant de questions, était-ce vraiment sain pour toi, Valencia ? Sans doute pas.
De toute façon, tu n'aurais pas eu le temps de te préparer mentalement. Tu n'aurais pas eu le temps de réfléchir à un quelconque scénario parfait. Ta soeur avait pris les devant. Tu ne l'avais même pas entendu arriver ; elle s'était fait silencieuse jusqu'à sa tentative de prononcer ton nom avant de s'écrouler au sol, avec toi qui la suivait dans sa chute.
Tu n'avais pas pu retenir quelques larmes qui coulaient à présent sur tes joues teintées de rose.
« Lya... Ma chère Lya, tu n'as rien ? »
Tu t'étais redressée, offrant également à ta cadette de l'aide pour se remettre sur pieds. Une valse de larmes de joie vous envahissait pendant ce temps. C'était émouvant et perturbant. Malgré tout, ce qui t'importait, c'était qu'elle ne se soit pas blessé. Tu serais capable d'en prendre le blâme et de culpabiliser. Tu culpabilisais déjà suffisamment de ne pas l'avoir vu depuis longtemps.
« Tu m'as manqué aussi, petite soeur. »
Tu souriais, maintenant. Ton stress avait été dissipé par la joie qui s'emparait de ton coeur. Tu étais heureuse de l'avoir en face de toi. Tu avais envie de lui dire que tu n'allais plus jamais l'abandonner, mais chaque chose en son temps. Pour le moment, il fallait se remettre de ses émotions, n'est-ce pas ? Toutes les deux, vous aviez sans doute beaucoup d'appréhension à vous revoir, et ce, même si vous aviez toujours eu une certaine proximité. Un lien sororal qui vous unissait depuis votre plus jeune âge. Tu semblais soulagée, Lyanora n'avait pas l'air de t'en vouloir... pour le moment. Elle semblait partager ton bonheur.
« Alors, tu es Miss Lumiris, n'est-ce pas ? J'aurais tellement voulu être présente au moment de l'événement... Je suis certaine que tu as touché le coeur de la région entière. Je suis fière de toi, Lya. Tu mérites ce titre... »
Même si cela impliquait qu'elle soit habitante de Lumiris depuis un petit moment déjà. Oui, la région n'allait pas élire une personne qui avait les pieds sur ses terres depuis seulement une semaine. Tu savais qu'elle devait avoir des raisons de ne pas t'avoir contacté plus tôt, et tu allais devoir la confronter à ce sujet, mais tu voulais avant tout partager ta fierté. Une fierté sincère. Tu n'en savais pas les détails, et tu avais hâte qu'elle te raconte ses récentes péripéties.
(c) TakeItEzy & Ellumya
Lyanora M. Caelum
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Toujours cachée dans mon coude, j’avais simplement hoché la tête. Bien sûr que j’allais bien, que je n’avais rien, sinon je n’aurais même pas osé la contacter. J’aurais eu trop peur de l’effrayer, de lui faire croire que j’avais grandement changé. Mais nous étions là, réunies… Je ne pouvais pas aller mal maintenant que je la voyais juste-là, devant moi. J’avais attendu ce moment une longue année, pour être digne, pour la rendre fière. Avais-je réussi ? Je n’étais pas en mesure de le dire. Aussi proche que l’on ait pu être, je ne lisais pas ses pensées. Je n’avais pas ce talent. J’espérais qu’oui. C’était la seule clef avec laquelle je pouvais me rassurer. Je retirai enfin mon coude de mon visage, la laissant me regarde, voir la femme que j’étais devenu. Malgré les larmes, je souriais. « Non, je vais vraiment bien… » C’était évident, j’allais bien. Même le crétin des idiots s’en serait rendu compte. J’allais merveilleusement bien. Était-ce grâce à elle ? Ou était-ce l’accumulation de toutes ces belles choses qui aboutissaient maintenant que je la voyais ? Je n’avais pas la réponse, elle me viendrait peut-être… ou non.
Allongée au sol, j’admirais ma sœur. Elle était comme dans mes souvenirs. Belle, resplendissante, gentille. Elle n’avait pas pris une seule once de vieillesse. Je souriais tellement qu’elle aurait pu compter mes dents sans se tromper, mais je n’étais pas capable d’arrêter. Je l’admirais. Elle était si jolie. C’est Altesse qui, par sa complainte, me sortit de ma concentration. Oui, évidemment… elle devait mettre sa touche. C’était normal, après tout. Elle voulait être présentée, je lui avais tellement rabattu le caquet avec cette sœur « invisible » qu’elle avait développé un besoin de la rencontrer, le besoin de mettre un visage sur ce nom que je mitraillais dans mes phrases comme si c’eut été le mien. Je savais qu’elle trépignait d’impatience. Je savais que sa complainte se voulait un ultimatum de l’introduire avant qu’elle le fasse elle-même. J’accordai pourtant plus d’importance à ce que ma sœur me dit, ignorant mon Pokémon.
Mon titre… c’était le premier sujet que nous aborderions… Vraiment ? J’entendais bien qu’il avait une certaine importance, pourtant je le portais avec humilité. J’en étais fière, mais pas assez pour le crier çà et là. Au-delà d’horaires remplis et d’une légère anxiété sociale, ce prix ne m’avait pas apporté grand-chose. « Merci, mais le concours avait vraiment rien de wow. J’ai simplement fait ce que père et mère nous ont enseigné de façon un peu plus gauche. C’est Altesse qui a tout fait en vrai. » La Fragilady poussa un cri de joie. Je l’avais mentionnée. Je parlais d’elle. Elle se glissa même entre ma sœur et moi en tendant la main, attendant de Valencia qu’elle lui embrasse la main. « Et j’ai dessiné… un peu en pensant à vous. » minaudai-je timidement. Était-ce un compliment ou un peu angoissant de savoir qu’elle avait été une inspiration. « Pardonnez-moi… je veux dire… tout au long des derniers mois, depuis que je suis arrivée en Lumiris en mai de l’année dernière, j’ai beaucoup été guidée par votre pensée. Je pensais à vous et ça m’aidait… vous et mon f… » Je me tus. J’allais trop vite. Je venais de lui avouer que j’étais ici depuis déjà une année et voilà que j’allais parler d’Alaric. Ce n’était pas l’heure. « Elle… elle ne se retirera pas tant que vous ne lui aurez pas fait une révérence… elle est comme ça… C’est Altesse. » dis-je en pointant mon Pokémon de la main. Pour être une altesse, ça elle l’était, ma sœur le remarquerait assez vite de par les nombreux caprices du Pokémon.
J’étais toujours allongée au sol, le regard toujours aussi contemplatif. Vite comme ça, nous n’aurions jamais pu dire que j’étais proche, d’une quelconque façon de Valencia. Je la vouvoyais et outre cette accolade, je demeurais plutôt formelle. Elle avait l’habitude, j’avais toujours agi ainsi, elle savait que c’était la doctrine parentale, on avait baigné dans la même eau de bain après tout. « Mais vous ? Vous, ça se passe comment ? » repris-je rapidement, espérant qu’elle ignore ce « f… » que j’avais coupé dans son élan, espérant qu’elle me questionne sur mes Pokémons plutôt que sur ce mot-mystère. J’espérais que le sujet diverge de lui-même. Certes, j’avais eu envie que mon fiancé me suive, j’avais voulu qu’il rencontre ma sœur dans l’immédiat, mais son absence me perdait de pointer les choses avec davantage de précision et d’explication. Je pourrais parler de lui plus tard, j’avais l’impression que le fait de le lui mentionner comme ça sans jamais lui avoir mentionné que j’étais en couple brise la pureté du moment, la confiance qu’elle avait envers moi et surtout cette impression qu’on se connaissait. « Vous faites quoi à Kishika ? Madame Mépo a des amis ? Vous avez rencontré quelqu’un ? » Lentement, je mettrais la table… quand ce serait mon tour. Sa vie m’intéressait au moins autant, sinon plus, que celle de l’homme avec qui je partageais ma vie à l’heure actuelle.
J’espérais seulement qu’ils s’entendent bien quand viendrait le moment de les présenter.
Ses mots te touchaient droit au coeur. Comme une douce caresse réconfortante. Tu savais que les retrouvailles avec Lyanora allaient être agréable, que tu serais heureuse de la revoir, malgré tes inquiétudes, malgré ta culpabilité. C'était encore mieux que tu ne l'avais imaginé. Elle semblait rayonnante, elle était magnifique à voir, et ça t'émouvait. Ça t'emplissait de joie. En tant que grande soeur, tu ne voulais qu'une seule chose ; son bonheur, et elle semblait l'avoir trouvé. Tu t'étais approché de la Fragilady qui se prénommait Altesse. Elle aussi, elle était très jolie. Tu en avais entendu parler, tu avais hâte de la voir en chair et en os... ou plutôt, en feuilles et en fleurs. Tu lui esquissais un sourire chaleureux.
« Enchantée, Altesse. Je suis ravie de faire ta connaissance. J'espère que tu prends bien soin de ma petite soeur, en mon absence. Vous semblez très complices, toutes les deux. Vous êtes si belles à voir... »
Tu étais aussi ravie de constater que Lyanora avait beaucoup pensé à toi ; tu n'étais donc pas la seule. Tu avais presque perdue cette habitude. Celle d'entendre ta soeur te vouvoyer. Certes, tu vouvoyais les autres, toi aussi. Constamment. Mais pas ta soeur, tu te sentais trop proche d'elle, tu te sentais à l'aise de lui adresser la parole au tu. Elle était beaucoup plus pointilleuse que toi à ce sujet, et pourtant, tu te considérais comme difficile sur le vouvoiement. Il fallait qu'on te donne l'autorisation de tutoyer pour que tu le fasses, et encore, parfois tu te trompais. C'était plus fort que toi. C'était plus fort que ta soeur, également. Mais ça contribuait à son charme, et ça te faisait sourire.
Lyanora s'était arrêté au milieu d'une phrase, tu l'avais bien remarqué. En temps normal, tu aurais insisté pour qu'elle te parle. Ce n'était pas l'envie qui te manquait mais... vous veniez à peine de vous retrouver. Si elle avait envie de te parler de certaines choses, libre à elle de le faire. Tu ne souhaitais pas la brusquer, tu voulais qu'elle conserve sa joie de te retrouver. Tu ne voulais pas la faire fuir. Tu avais envie qu'elle reste près de toi... Tu n'as donc rien dit, la laissant poursuivre ses paroles. Elle te parlait de révérence. Altesse était particulière, mais bien trop adorable. Comment lui refuser ce petit caprice ? Tu te penchais donc, tirant légèrement les extrémités de ta robe. Une révérence à la Caelum ; distinguée, fluide, douce. Tu riais légèrement ensuite, avant d'écouter les questions de ton interlocutrice.
« Je vais bien, je vais mieux... Comme tu le sais, j'ai mal vécu le départ de celle qui partageait autrefois mon quotidien, mais j'ai tourné la page. Je me concentre sur mon artisanat, et sur mes quelques amis dans la région. Sur mes Pokémons, aussi. » Tu pointais Mepo, ta fidèle amie. Celle qui te suivait depuis si longtemps. Tu fis aussi sortir quelques Pokémons de leurs pokéballs, à savoir Plume, Kappa, Isla et Nyx. « Voici quelques uns de mes compagnons. Ils sont tous très gentils, bien que maladroits. On se ressemble un peu, au fond... »
Tu souriais. Lyanora savait à quel point tu pouvais faire des maladresses. Que ce soit trébucher, renverser ton thé... Il était inutile d'énumérer toutes les gaffes que tu avais pu commettre au courant de ta vie. On disait que ça contribuait à ton charme, mais toi, ça te complexait encore aujourd'hui. Tu essayais d'accepter ce vilain côté de ta personnalité. Ensuite, vint la question sur l'amour. Inévitable, te disais-tu. Mais tu ne savais pas vraiment comment y répondre... Tu allais pourtant essayer.
« Je vois quelqu'un depuis tout récemment... je... je ne sais pas si je peux vraiment dire qu'il s'agit d'un début de relation, je ne suis pas douée pour savoir ça. Mais... je t'en parlerai plus en détail si jamais quelque chose se concrétise. Mais toi, alors ? »
Comme elle avait posé la question, tu te disais que ce n'était pas inapproprié de lui renvoyer la balle. Dans le pire des cas, elle te dira qu'elle ne veut pas en parler, et tu n'allais pas lui en vouloir. Tout le monde avait ses secrets, même les soeurs. Tu comprenais ça. De toute façon, tout ce que tu voulais, c'était profiter de sa présence, peu importe les discussions, tant que tu savais qu'elle allait bien. Tu souhaitais voir son sourire s'illuminer, encore et encore. Ce petit rayon de soleil qui brillait, il pouvait réchauffer ton coeur, n'importe quand. Tu n'avais jamais supporté de voir Lya triste. La voir ainsi te comblait sincèrement de bonheur.
Puis, en sortant de ta béatitude, tu remarquais que le tournesol que tu avais cueilli se logeait toujorus dans le creu de ta main. Quelle tête en l'air faisais-tu, Valou. Tu le tendais vers ta soeur, un sourire timide aux lèvres. Il y en avait plein autour de vous, c'était ridicule, presque enfantin, mais tu y tenais. Tu voulais lui offrir quelque chose. Tu aimais les fleurs, elle aimait les plantes. C'était un symbole, une partie de toi. « J'aimerais t'offrir ce tournesol, en honneur de nos retrouvailles... Il finira par faner, c'est certain... m-mais notre lien lui, il restera éternel. » C'était si... quétaine comme phrase. On se croirait dans un vieux film romantique, ou alors un roman poétique un peu naze. Mais ce n'était pas important. Tu n'essayais pas d'être attachante, tu étais simplement honnête. Ça venait du coeur, aussi ridicule cela pouvait-il paraître. Tu étais unique en ton genre, Valencia. Mais c'était ainsi que l'on t'appréciait, non ? Au fond de toi, tu essayais de t'en convaincre.
(c) TakeItEzy & Ellumya
Lyanora M. Caelum
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J’avais pris le tournesol et l’avais serré entre mon oreille et ma tête. Ses pétales arrivant légèrement dans mes yeux, leur jaune brillant dans mon champ de vision je ne l’oublierais pas, gardant toujours une trace ma sœur près de moi ainsi. Je la remerciai d’un simple signe de tête, cherchant comment répondre à sa question. L’amour. Je l’avais trouvé, oui. J’étais même fiancé, mais comment lui dire. Comment lui dire que cet homme avait pris tant de place dans ma vie qu’il avait retardé le moment de nos retrouvailles jusqu’à aujourd’hui. Pas à sa demande, évidemment. Simplement, parce que nous avions eu de nombreux projets. Entre notre déménagement, sa prépation pour ouvrir son dôme concours, le concours de Miss Lumiris, ma propre course vers les badges, mes humeurs, mes envies, nos projets communs, le temps avait vite filé et le calendrier s’était bien abstenu de me rappeler de venir la visiter… puis j’avais commencé à douter. À douter qu’elle ne feuille ma voir. Devenue une coqueluche du public, médiatisée au même titre que ma prédécesseure : elle avait forcément vu que j’étais ici. Jamais elle ne m’avait envoyé de messages pour autant. Était-ce ce qui me plongeait dans autant d’appréhensions ?
J’hésitai un moment, mordant ma lèvre, manifestant ma nervosité. Je n’aurais pas le choix. C’était inévitable. Je devais le lui dire. Je suis fiancée à un homme depuis bientôt huit mois. C’était aussi simple que ça et pourtant, les mots ne me venaient pas. J’avais déjà hoché la tête à sa confession de fréquentation. Elle savait déjà que j’avais entendu ce qu’elle avait dit, je ne pouvais feindre l’incompréhension. C’était déjà trop tard. Nerveusement je retirai ma bague et la lui montrai, ouvrant la paume vers le ciel. Un anneau d’or blanc, sertir de plusieurs améthystes lilas et l’inscription « L + A. » C’était un début. Il me fallait maintenant trouver les mots. « Vous savez, la vie passe vite comme on dit… » Ça sonnait comme une excuse. Une terrible excuse noyée par le regret. Lui devais-je des excuses de n’avoir jamais osé la prévenir ? Un peu. Ce genre d’événements heureux, ce n’était pas quelque chose que l’on cachait à sa famille. « On s’est rencontré le jour où j’ai eu Altesse, le lendemain de mon arrivée en Lumiris. Au début, ce n’était qu’un ami, il m’a offert du linge et ce collier, puis on a mangé… » Je lui montrai le collier que j’avais payé de ma carte parce que son Pokémon l’avait volé au Staross de Jade. « Puis on s’est séparés le soir venu. Simple rencontre impromptue… Mais on s’est recroisés. Sur les routes, dans des villes. Comme si nos destins étaient liés. Ça n’a jamais été plus loin qu’une certaine joie de se revoir, puis je suis allée à l’ouverture du Parc Aquakwak. Altesse était encore une Chlorobule. » C’est là que mon récit se corsait, qu’il devenait intéressant. J’eus un bref instant de sourire, me rémémorant cet instant magique qui avait scellé notre amour. « On s’y est croisé… encore. On a convenu de tester les toboggans ensemble. Ils sont tellement effrayants ! Je criais tout du long de la descente. Je hurlais même. C’est ma Babimanta qui nous avait poussé, je n’étais pas prête. Pas pour ça. On a descendu, moi réfugiée contre lui. Dans le bassin, en bas, je lui ai fait un câlin et… » Le sourire devint plus grand. Elle verrait clairement qu’il me rendait heureuse, une autre conclusion était impossible. « J’ai relevé la tête et on s’est embrassés. Longtemps. » concluais-je satisfaite. Je renfilai ma bague. « Depuis, on s’est installé à Port-Corail ensemble avec un ami. Il est à Kishika en ce moment en fait. Il n’a pas voulu venir ce matin, il savait que ce serait un moment précieux pour nous deux, mais je pourrais vous le présenter. » Je me tus. Me rendant compte que j’en donnais beaucoup à absorber à ma sœur en une seule fois.
En une fraction de seconde, j’étais passée de l’enfant candide qu’elle avait toujours couvée à la femme fiancée et épanouie. C’était drastique comme transformation. J’avais eu des semaines, voire des mois, pour m’habituer à ces fiançailles. Elle n’avait que quelques minutes, car jamais je ne lui avais mentionné Alaric. Jamais. « Il a demandé ma main en automne dernier pendant une prestation. Il est coordinateur, comme Mère et Père. Il aura bientôt son propre dôme. » ajoutais-je comme si ça avait pu l’aider à absorber l’information. Dans un geste nerveux, j’avais vider mon sac de Pokéballs au sol et j’avais commencé à appuyer sur chaque bouton pour montrer, moi aussi mon équipe de Pokémon. Princesse, Majestée, Grâce, Souveraine et Maîtresse apparurent sur le champ et je souris. « C’est une partie des miens… » expliquai-je en référence a sa phrase où elle me présentait son équipe Pokémon.
Elle savait maintenant que j’avais au moins une équipe complète. Elle savait que j’avais pris mille-et-un détours avant de venir la voir. Elle savait que je m’étais construit une vie entière sans qu’elle le sache. Une vie où elle n’avait été qu’un figurant dans mes pensées. Le réaliser la décevrait-il ? Avais-je rompu ce lien précieux qui nous unissait ? Étais-je devenue celle je n’espérais pas devenir ? Trop occupée pour ses proches, trop occupée pour prendre le temps de prendre le temps. Un chagrin me montait lentement à la gorge. J’étais sa cause. Je ne pouvais pas pleurer ici, pas maintenant. Et pourtant, j’en étais à deux doigts. « Vous ne m’en voulez pas de ne pas vous l’avoir dit plus tôt ? » chuchotais-je enfin pour me consoler, les yeux trempés d’eau, ne sachant pas à quoi m’attendre comme réponse. J’espérais ne pas avoir brisé cette relation de confiance que nous avions si longtemps entretenue et qui m’était si chère. J’étais la seule à qui je pouvais en vouloir, tristement.
Tu observais la bague, avec les yeux grands, les pupilles bien ouvertes, les iris scintillants. L+A... Lyanora ne mit pas beaucoup de temps avant de répondre aux milles et unes questions qui se tiraillaient dans ton esprit. Tu ne t'attendais à rien - peut-être un béguin, peut-être une fréquentation, voir même une récente mise en couple. Lyanora était une jolie femme, elle était douce, charmante, gracieuse. Elle n'aurait aucune difficulté à se trouver quelqu'un, c'était ce que tu pensais depuis toujours. Mais des fiançailles ? Tu ne t'y attendais pas, et pourtant, tu ne pouvais t'empêcher d'écouter son histoire, avec des étoiles dans les yeux ; comme l'on racontait un récit d'amour à une adolescente. Tu souriais, doucement. Si tu étais vexée qu'elle ne t'en ait pas parlé plus tôt ? Peut-être un peu, évidemment, mais au fond, tu ne lui avais pas donné beaucoup de nouvelles, toi non plus. Pouvais-tu vraiment prétendre avoir le droit de lui en vouloir ? Pas vraiment, alors tu décidai de simplement être heureuse pour elle. D'être heureuse de son bonheur - de te satisfaire d'enfin apprendre la nouvelle maintenant, et de pouvoir, peut-être bien, assister à son mariage, si elle le voulait. Savoir que ta petite soeur allait se marier, ça te faisait drôle en dedans. Comme si la vie allait trop vite. « Quelle histoire charmante. Je suis heureuse que tu aies trouvé quelqu'un, Lya. Vraiment, je suis sincère, j'espère que cet homme saura te combler de bonheur. Tu me le présenteras ? » Tu lui souriais, tendrement, avant de prendre sa main pour admirer la bague de plus près. Elle était jolie, tout comme celle qui la portait.
« Je serais incapable de t'en vouloir, petite soeur. Nos chemins se sont séparés pour finalement se recroiser. C'est ce qui me ravi aujourd'hui, et je sais que... que nous avons du temps à rattraper, toutes les deux. Savoir que depuis ton arrivée ici, tu étais bien entourée, ça me rassure énormément, tu sais. » Tu observais aussi ses Pokémons ; elle avait une très belle équipe. Une équipe qui te semblait entraînée, aussi. Une équipe bien plus avancée que la tienne. Visait-elle les arènes Pokémon ? Ce n'était pas ton cas, et tes Pokémons progressaient assez lentement, puisque les combats n'étaient pas dans tes cordes. « Tu as une très belle équipe, dis-moi. Est-ce que tu comptes te pencher vers l'obtention d'un dôme, toi aussi ? Comme ton fiancé ? » D'ailleurs, ce fiancé... « Comment s'appelle-t-il ? »
On ne t'arrêtait plus, désormais. Tu avais trop de choses à rattraper, trop d'informations à connaître. Tu t'en voulais de ne plus en savoir autant sur ta soeur, aujourd'hui. Tu voulais être au courant des péripéties qu'elle vivait, et tu voulais pouvoir parler de toi aussi. Avoir une véritable relation entre soeurs, comme auparavant. Comme vous auriez toujours dû avoir.
Tu avais enlacé ta soeur à nouveau. Tu voulais lui montrer qu'elle ne devait pas culpabiliser. Si elle ne t'en voulait pas, tu ne pouvais pas te permettre de lui tenir rigueur pour quoique ce soit. La vie était faite de hauts et de bas, de séparations, de retrouvailles. L'important était de se retrouver, et de continuer à avancer. Comme dans les séries, certains personnages sont mis de côtés pour mieux revenir en force dans de nouvelles saisons. Cette saison, c'était la vôtre.
« Tu sais, il faudrait que l'on fasse une vraie sortie, toutes les deux. Comme dans le bon vieux temps. Je passe beaucoup de temps à Kishika, puisque mon atelier se trouve dans mon domicile. Je travaille beaucoup, mais parfois, j'aimerais voyager dans la région, changer d'air. M'amuser... »
Parce que rester sans cesse dans son petit train-train quotidien, ce n'était pas sain, pas toujours. Tu aimais ta vocation, tu aimais créer des choses, fabriquer des babioles pour tes clients, mais tu aimais aussi découvrir divers endroits magnifiques, faire des activités, tenter de vaincre ton anxiété sociale et ta timidité. Ce genre de choses que tu avais envie de partager avec ta soeur.
(c) TakeItEzy & Ellumya
Lyanora M. Caelum
Dresseur·euse Pléiade
Messages : 1322 Née le : 02/12/1998 Age : 25 Région : Kanto Pokédollars : 3965 Stardust : 2996 Stardust utilisés : 2789 Equipe pokemon :
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« Oh. Vous savez, voyager, c’est épuisant. » Et j’en savais quelque chose. Je ne faisais plus que ça voyager. Errer sans vraiment me sentir à ma place nulle part, en ayant rarement la chance de trouver mes repères. Il y avait un juste un milieu à trouver et, malgré toute ma passion, je ne l’avais pas trouvé. Il faut dire que je m’offrais rarement du repos, que je me laissais rarement l’opportunité de m’abandonner à une journée sans planification. C’était une permission que l’on m’accordait rarement plutôt, les journées comme aujourd’hui se faisaient rarissimes entre les multitudes d’événements auxquels je me devais d’assister. C’était, du moins, la seule excuse valide que je pouvais trouver à mon absence de nouvelles, c’était la seule façon que je pouvais m’expliquer que pendant si longtemps j’avais perdu mon objectif initial de vue. Je secouai légèrement la tête. « Sinon non. Pas de dôme pour moi. J’aime concourir, répéter, présenter un numéro, mais je préfère que ça demeure rare. J’aurai une arène moi. L’arène de type plante. Vous pourriez venir me visiter ! Alaric et moi comptons nous installer à même mon arène à Port-Corail. Ça risque d’être immense, plus encore que notre penthouse. Je ne serai plus Miss Lumiris à ce moment-là donc je devrais pouvoir recevoir des gens et rester chez moi plus de quelques jours par mois. » Je parlais en ayant complètement oublié le mal qui m’avait affectée. Je parlais comme si l’instant d’avant je n’avais pas été au bord des larmes, comme si la tristesse n’avait jamais existé. Ses mots m’avaient rassurée. Ses mots me rassuraient toujours. C’était son pouvoir de superhéroïne. Elle avait toujours les mots exacts qui me faisaient sentir bien. Elle était un elixir de bonheur ambulant.
« Et dans votre atelier, vous vendez quoi ? Comment vous occupez votre vie ? Vous donnez des nouvelles à Père et Mère ? Ils vous soutiennent maintenant ? Quand je suis partie, ils m’ont laissé mes cartes bancaires pour utiliser leur fortune, j’espérais qu’ils consentent à vous rendre vos accès. » J’oubliais que mi, j’avais fait le bon choix. J’ouliais que moi, j’avais accepté de faire de la coordination. Pas elle. J’oubliais tout dans ma maladresse. « Si non, je leur écrirai, ne vous en faites pas. Ils m’écouteront. Ils sont trop fiers de mon titre pour ne pas céder au moindre de mes caprices. Ca vous permettra de fermer boutique un temps et de voyager, de me visiter, d’aller voir les reconstructions de Windoria si l’envie vous prend. On pourrait aller à Artiesta essayer les montagnes russes. Vous êtes allée au parc d’amusement ? » Dans tout mon entrain, j’oubliais de lui laisser le temps de répondre à mes questions. Je me plaisais à la bombarder ainsi avec l’espoir qu’elle s’attarde au moindre détail de mes tirades parce qu’elle m’écoutait toujours avec une si grande oreille. Alors qu’on ne pouvait as en dire autant de moi. Je me calmai un instant, comme si j’avais séché, comme si je n’avais pas su comment donner suite à la conversation. Mais elle savait, comme moi, que je ne séchais jamais.
« Vous me feriez visiter votre maison ? » C’était sorti de nulle part, de façon impromptue, complètement décousue. J’étais plus détendue, plus pensive, parce que je voulais m’intéresser, aussi, aux nouvelles qu’elle pouvait me donner. Je n’étais pas le seul sujet d’intérêt de cette conversation. Elle l’était aussi. D’une certaine façon bien plus que je ne l’étais. Et ces mots sur nos parents avaient outrepasser ma pensée. Elle n’était pas partie en bon termes avec eux, je le savais. J’avais pourtant semer au milieu de nos retrouvailles des graines pouvant entretenir sa rancune. « Je veux voir où vous vivez… comment vous vivez. J’ai envie de savoir et de voir tout ce que vous faites, pardonnez si ça semble indiscret. » chuchotais-je avec l’espoir qu’elle oublie complètement la mention de nos géniteurs. « Et vos Pokémons aussi. J’ai envie de les voir. J’en ai clairement moins à dire que vous, vous êtes partie depuis si longtemps. » À côté, notre vie à Alaric et moi devait être d’un ennui. Elle devait avoir vécu mille-et-une choses, avoir collectionné une multitude d’objets qui faisait d’elle la femme qu’elle pouvait être devenue. Et faute de m’y être intéressée toutes ces années, je voulais me reprendre. Parce que cette femme, à un moment de ma vie, avait été d’une telle importance que j’avais ressenti le besoin de la rejoindre loin de ma région natale. Parce que nous avions partagé, ensemble tant de moments qui me manquaient et qui, vraisemblablement, lui avait manqué à elle aussi.
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