Tu n’es pas certain de comment tu y es arrivé, mais te voilà, devant un appartement que tu peux désormais appeler tien. Enfin, tien est un bien grand mot, parce que tu le partages. Partage avec qui ? Avec Maxim, une personne pourquoi tu partages non seulement cet appartement, mais aussi des sentiments forts qui t’ont été inconnus pendant trop longtemps. Toi, homme cisgenre de dix-neuf, penses vivre ce qu’on t’a si souvent montré comme un « conte de fée », mais personne ne t’avait averti que ton château serait un pitoyable 4 ½ abordable seulement car il se trouve dans un quartier en reconstruction. On ne t’avait pas non plus dit que toi, princesse de ce royaume, aurait si peu d’économie après avoir aménagé modiquement ce chez toi et payé les premières factures. Visiblement, changer de vie était un obstacle assez grand à surmonter, sans oublier la nouvelle condition qui afflige ton rouquin. Pauvre lui, une jambe en moins, tu dois l’aider à monter les quelques escaliers qui vous séparent de votre porte d’entrée. Non pas que ça te dérange, mais tu sais au fond que Maxim se sent mal à chaque fois qu’il accepte ton aide lorsque tu lui proposes.
Ne se rend-il -pas compte qu’en toi brille une personne altruiste, malgré tes apparences ? N’a-t-il toujours pas remarqué une partie du Ethan que tu enfouis u plus profond de toi depuis un moment ? Il y avait eu pourtant un peu plus accès lors de vos premiers rendez-vous, mais le temps ne t’a pas ramolli, au contraire. Tu t’es endurci, au point parfois ou tu doutes parfois du réel toi-même. Qui est le vrai Ethan, au fond ? Qui est-il ? Tu as eu le temps d’y penser pendant le déménagement et les nombreuses insomnies qui ont marquées tes premières nuits dans ton nouveau logis, mais la réponse t’échappe toujours. Malgré le peu d’heure dormi, tu trouves un peu d’énergie tous les jours pour travailler un peu sur la maison, et aujourd’hui, alors que le soleil perce à peine le tissu des vieux rideaux délavés qui couvrent la fenêtre de votre chambre, tu te réveille avec un projet en tête : peinturer les murs de votre appartement. Seulement deux pièces sont à refaire, et si tu t’y mets tôt, tu peux te garantir de finir avant la soirée pour pouvoir te reposer, sans oublier que… ça pourrait te fatiguer assez pour pouvoir faire une nuit complète…
Tu t’es levé, laissant tes compagnons dormir. Ton Lougaroc t’attend déjà dans le salon, car il te connaît, et il sait très bien que tu n’étais plus endormi. Tu penses trop pour ça. Tu es habillé d’une salopette semi attachée et d’un boxer, ni plus, ni moins, sans oublier tes longs cheveux blonds et fins entassé un peu maladroitement dans un chignon qui t’empêchera de les tremper maladroitement dans la peinture. Tu te connais, tu es gaffeur autant dans tes relations que dans tes actions de tous les jours. Tu te prépares donc au pire, parce que tu sais que tu en es capable. Bref, Rooky te regarde prendre le matériel et s’approche, il veut t’aider. Tu restes là, incertain, parce que tu ne veux pas l’offusquer mais laisser un Pokémon peinturer pouvait rapidement virer au cauchemar. Finalement, tu lui laisse un pinceau et tu commence à travailler, lorsque le peu de mobilier est protégé et que les planchers le sont aussi.
- Ouf, ça va faire tellement plus grand une fois peint !
Dis-tu à voix basse avant de retremper les poils du pinceau dans le pot de blanc. Tu travailles doucement sans faire de bruit, car tu ne veux pas réveiller tout le monde. Mais au bout d’un moment, tu finis tout de même par faire un peu trop de bruit, et tu entends que Maxim est en train de bouger, puis le grincement désormais familier des roues de son fauteuil roulant se font entendre de la chambre. Tu t’accordes donc une pause, l’attendant, penché sur un des meubles avec un petit sourire en coin. Ton sourire ne fait que s’agrandir lorsqu’il apparait dans le cadrage de porte et tu te racles la gorge, lui lançant un pinceau. Ton copain avait eu un accident, mais tu faisais tous les jours ton maximum pour éviter de vivre comme s'il était incapable de faire quoi que ce soit sans aide. Il voulait que Maxim se sente comme avant. Enfin, tu lui balances :
- Bon matin, j’espère que tu n’avais rien de prévu parce que… ce soir, nous devrons avoir fini la peinture de tout ! Allez, on s'y met ! On a du pain sur la planche.
Quelques jours s’étaient écoulés depuis notre aménagement, moi et mon petit ami, dans un très petit appartement. Je n’avais jamais connu ce mode de vie que nous pourrions dire de normal. J’ai toujours vécu dans le luxe et je n’ai jamais manqué d’argent. Depuis mon arrivé à Lumiris, j’ai continué à vivre ma vie comme avant, mais l’argent est venu à presque manqué et je ne peux plus me permettre de vivre à l’Hôtel. J’ai donc proposé à mon petit ami à ce que l’on aménage ensemble. C’est de cette façon que je me suis retrouvé dans un petit appartement 4 ½ pas du tout adapter à ma condition de vie actuelle. En effet, ma prothèse n’est toujours pas prête et je dois donc me déplacer en fauteuil roulant, chose que je déteste, car je deviens dépendant des autres! J’essai de ne pas montrer mes émotions, mais je sais qu’Ethan ressent cette colère qui m’habite, mais je fais des efforts pour ne pas affecter notre relation déjà fragile depuis mon accident.
Cette nuit, j’ai encore fait un cauchemar. Toujours le même! Un serpent à la bouche énorme me dévore la jambe et alors que je demande de l’aide, je peux voir les gens me juger autour de moi et disparaître alors que je me fais avaler par le Dunaconda. Parfois, je rêve que je suis devant une foule et alors que je fais un spectacle, ceux-ci me crient des insultes ou me demandent de disparaître, mais je n’arrive pas à quitter la scène et je dois sans cesse endurer les injures. En résumé, je dors très mal depuis un moment malgré la morphine que l’Hôpital m’a prescrite pour diminuer la douleur à ma jambe.
J’ai senti Ethan se lever aux petites heures du matin comme il a l’habitude de le faire, mais je n’ai pas bougé. Je suis resté pensif pendant un moment en essayant de savoir les raisons qui poussent mon esprit à me faire, faire des cauchemars chaque nuit. Finalement, l’odeur de la peinture fraiche atteint mes narines et plutôt que de me morfondre plus longtemps, je décide de me lever.
Ma chaise roulante est déjà installer près de mon lit pour que je puisse m’y installer sans aide. J’ai aussi préparé des vêtements la veille pour que je n’aie pas à devoir me battre avec mes tiroirs dès le matin et gâcher ma journée. J’ai donc enfilé un jogging et une vieille camisole un peu déchirée. Je quitte non sans difficulté la chambre pour retrouver Ethan qui n’est pas bien loin, je n’ai qu’à suivre le bruit qu’il fait.
Lorsque je croise le blond, je ne peux m’empêcher de rougir à le voir dans ces vêtements qui mettent son corps en valeur. Il se retourne avant que j’aie le temps de l’admirer plus longtemps en secret. Il me dit qu’on a du travail à faire, car on doit avoir terminé de peinturer les deux dernières pièces de l’appartement avant le soir. Déjà? Avant même d’avoir déjeuné?
- Tu ne veux pas prendre le temps de manger quelques choses?
Je n’ai pas le temps de rajouter quoique ce soit qu’il lance un pinceau dans ma direction que j’intercepte avec mon torse. Ça n’a pas fait mal. Je lui fais un sourire en coin avant de me rapprocher pour voir ce qu’il a déjà commencer.
- J’espère au moins que tu as un rouleau pour peinturer le haut des murs et le plafond. Si non, je suis sûr que Gaia se fera un plaisir de nous aider lorsqu’elle sera réveillée.
Je dois me retenir pour ne pas attraper le beau blond pour le rapprocher de moi. Il est magnifique dans cette salopette et depuis un moment j’ai remarqué qu’il a prit de l’assurance. Je trempe le pinceau dans la peinture blanche avant de me mettre à la tâche. Je dois rester concentrer pour ne pas étaler la peinture de façon inégale, mais j’ai du mal à ne pas regarder le blond travailler. Bon sang que ce gars est sexy!
Tu regardes un instant en direction de l’homme aux cheveux orangés, puis tu replaces doucement une de tes mèches de cheveux qui ne s’est pas prise dans ton chignon désorganisé. Tu ne te considérais toujours pas comme étant beau, mais le fait de marcher beaucoup, d’avoir déménagé les meubles et boites dans l’appartement à plusieurs reprises pendant quelques jours avait certes raffermi ton corps inactif depuis un bon moment. Non, tu ne te lancerais pas nécessairement dans la course ni dans le sport pour autant, mais tu as bien l’intention de faire un peu plus attention à ton apparence, et à te soigner un peu plus. Tu te trouves désormais plutôt potable, si on te le demandait. Rien de plus, rien de moins. C’est à ce moment que tu te rends compte que tu n’as pas mangé et que ton estomac gargouille. Peut-être Maxim avait-il raison, il faudrait manger… plus tard. Tu avais déjà commencé le boulot et tu allais sûrement manger une fois que ton mur allait être complet. Le lougaroc se tourne et fixe Maxim un instant, fixant ses moindres faits et gestes et grognant lorsqu’il s’approchait du mur qu’il venait à peine de peinturer.
- Oh ça suffit Rooky, on ne va pas y toucher à ton bout de mur. Pas besoin de faire ton grognon, tu sais ?
Dis-tu en fixant ton Pokémon qui pose ton regard sur le tiens et qui retourne peinturer en ronchonnant dans son coin. Disons que tu savais que ton coéquipier avait tendance à ne pas toujours être de bonne humeur, surtout lorsque c’est le matin. Néanmoins, tu considères que toi et ton copain n’avez pas à subir les tempêtes de ton compagnon. C’est pourquoi tu l’as repris, et peut-être un peu discipliné, Tu ne lui en veux pas, par contre, et lui non plus. Tu connais juste son tempérament, et tu as appris à vivre avec, comme les autres autours de toi ont appris à vivre avec. Du moins, le peu qui est resté a préféré vivre avec ton caractère plutôt que de te perdre. C’est étrange parfois de penser que certaines personnes t’affectionnent, alors que ton attitude devrait pourtant les en dissuader. Malgré tout, tu te sens mal de l’avoir grondé donc tu t’approches tout de même pour lui caresser doucement le bras pour le remercier de son aide. Il porte son attention sur toi à nouveau un instant puis il grogne, son grognement habituel, ce qui te rassure. Pour certains, un grognement n’est pas rassurant, mais pour toi, c’est plus que suffisant. Tu connais ton ami, et c’est réciproque, c’est tout. Alors que tu continues à travailler, Maxim à tes côtés, tu te rends vite compte que ta petite taille n’est pas suffisante, et ton compagnon étant plus petit que toi… ce n’était pas bien bien mieux.
Et, évidemment, tu as oublié les rouleaux.
Tu te sens stupide, et tu as l’air désorganisé désormais devant quelqu’un qui t’es cher, et tu n’aimes pas ce sentiment, pas du tout, même. Plusieurs insultes te traversent l’esprit mais tu les garde pour toi. Tu grommelles un peu dans ta barbe inexistante malgré tout et tu finis par acquiescer aux paroles de ton homme, un soupir t’échappant en même temps que tu prononces tes mots.
- Oui, j’espère qu’elle voudra nous aider parce que je n’ai pas pensé à acheter des rouleaux. C’est pourtant évident… qu’est-ce que je peux être bête parfois
Ça avance. Lentement mais sûrement, le projet avance. L’aide de Maxim est très appréciée, tout comme celle de ton Lougaroc. Jamais dans ta vie tu n’avais vu ton compagnon si concentré sur une tâche. Normalement, il se serait désintéressé au projet et aurait quitté sans vraiment chercher à se motiver. Rooky avait changé, beaucoup, au cours des années, et tu te sentais fier de lui à chaque jour. Étape par étape, il devenait de plus en plus conscient de son environnement et des gens qui l’entourent, chose qui était impassable lors de votre rencontre. Tu lui souris, sortant peu à peu de ta torpeur lorsque ton ventre gargouille un peu fort, ce qui te fait un peu rougir sur le coupet tu ris nerveusement, te retournant pour fixer Maxim.
- Je crois que je vais aller faire à déjeuner finalement… tu veux venir ?
Demandes-tu, ton lougaroc lâchant le pinceau qu’il tenait entre sa patte dès qu’il entend le mot déjeuner, ce qui te fais rouler des yeux légèrement, mais fondre un peu de l’intérieur. Tu allais préparer le repas de tout le monde ! Pokémons et humains inclus ! Tu ne savais pas ce que tu allais faire, parce que votre récent arrivé était aussi synonyme de peu d’argent et donc peu de course possible, mais tu allais trouver. Sans attendre la réponse de Maxim, tu lui tires la langue puis prend les devants, poussant les poignées de sa chaise roulante pour l’emmener dans la cuisine.
- Même si tu dis non, je te kidnappe.
Avais-tu lancé en rigolant un peu. Tu souriais plus depuis que tu avais quitté le nid familial, et tu t’en étais rendu compte. Tu espérais seulement que ta nouvelle bonne humeur n’allait pas affecté négativement sur Maxim, qui n’avait pas nécessairement de raisons de célébrer...
Je quitte le blond du regard pour observer le Lougaroc d’Ethan qui s’était mis à grogner au moment où j’avais commencé à peinturer le mur tout près de la portion faite par le pokémon. Je souris devant sa réaction. J’avais presque oublié qu’il était grognon le matin. Pour éviter de le rendre de mauvaise humeur, malgré l’intervention d’Ethan, je m’éloigne pour continuer de peinture un peu plus loin. Le travail sera long avec seulement des pinceaux. Lorsque je le mentionne à Ethan, je vois que son regard s’assombrir et je veux le rassurer. Des oublis ça peut arriver à tout le monde!
- Ne t’inquiète pas Ethan, des oublis ça arrive. Il s’est passé tant de choses dernièrement avec le déménagement et mon hospitalisation. J’aurais sûrement aussi oublié les rouleaux après tout ça. Ne te sent pas mal. Dis-je en me rapprochant de lui et pour tenter de le faire sourire, je lui écrase le pinceau sur le bras pour laisser une belle tache de peinture blanche. Oups! Dis-je en souriant.
Je retourne à la tâche avant qu’il décide de se venger en me barbouillant le corps au complet de peinture blanche! Nous avançons tranquillement, mais il reste encore l’autre moitié du mur en hauteur à faire ainsi que le plafond, ce qui ne sera pas une tâche facile vu notre grandeur et l’oubli des rouleaux. Heureusement, Gaia s’est réveillée et lorsqu’elle nous voit à la tâche, elle se propose de nous aider avec enthousiasme. Elle est bien vite rejointe par Roussy et accepte de nous aider aussi. Ses compétences psychiques nous seront sûrement d’une grande aide. Momartik et Goupelin se mettent à la tâche pour peinturer le haut du mur. La renarde chromatique se met à léviter grâce à Psyko et utilise mur lumière pour créer des plateformes qui la maintienne à bonne hauteur pour peinturer. Scarlett s’est aussi réveillée en entendant les bruits des conversations enthousiasmes, mais encore un peu endormi, elle met le pied dans la peinture. Elle pousse un petit grognement en secouant sa patte m’éclaboussant de peinture au passage.
- Doucement Scarlett, tu mets de la peinture partout!
Celle-ci pousse un grognement de mécontentement avant de quitter la pièce pour rejoindre la cuisine laissant des traces de patte blanche sur le sol. Je pousse un soupir avant de rire. Nous continuions de travailler jusqu’à ce que le blond propose de faire à manger. Gaia et Rooky réagissent aussitôt en lâchant leur pinceau. Heureusement, Roussy est plus mature et grâce à ses compétences psy arrêtent la chute des pinceaux au dernier moment évitant des éclaboussures. Je n’ai pas le temps de réagir qu’Ethan me « kidnappe » pour m’amener à la cuisine. Je souris à mon tour en l’entendant rire. J’étais heureux de le voir rayonnant, moi qui avais l’habitude de le connaître plus renfermer, je le voyais sous un tout autre jour et ça me faisait sourire. Scarlett et Gaia attendait patiemment qu’on leur remette leur nourriture. Roussy s’était aussitôt mise à la tâche en sachant ma condition plus difficile. Il faudrait que je pense à la remercier pour toute l’aide qu’elle m’apporte.
- Je vais prendre deux œufs tournés avec jambons, saucisses et bacons. Le bacon bien cuit. Dis-je à la rigolade. Je n’étais même pas certain que nous avions tout ça dans le réfrigérateur. On peut aussi commander si tu préfères le temps que nous fassions une vraie épicerie.
Bon, il est vrai que c’est un peu difficile de rester pris dans sa tête alors qu’une substance blanche et gluante te recouvre le bras, avec une texture de petits piquants qui caressent ta peau nue. Tu te retourne soudainement avant de regarder ton bras et de plisser des yeux. Tu essaies de bouder, mais tu un sourire fini quand même par s’échapper tout de même, et tu oublies un instant cette voix qui te traite d’idiot pour ces rouleaux. Tu te sens toujours un peu con, c’est vrai, mais se faire peindre volontairement par son petit ami, ça aide à replacer un peu les idées en place. Tu ne laisseras cependant pas tout ça couler comme de l’eau sur le dos d’un Psykokwak, à ça non ! Tu vas tout de même te venger, c’est la moindre des choses. Tu sais aussi comment te venger… à gros coup de pinceau sur le torse et les bras. Tu ne te gênes pas, et tu en étales des couches, ce qui te fait finalement un peu éclater de rire. Ça fait du bien, de rire, et de descendre à tension qui s’étaient installées avec les récents événements. Juste redevenir enfant un instant.
C’est un peu ce que tu fais en peinturant. Tu oublies un instant la vie qui t’entoure, puis tu remets à neuf tes murs, comme tu avais commencé à le faire avec ta vie en général. Nouveautés après nouveautés, tu commences à voir les blessures du passer se refermer un peu. Elles seront ouvertes un bon moment, puis les cicatrices seront toujours présentes, mais au moins, c’est un pas de plus vers une guérison que tu ne souhaites pas éphémère.
Tu sors un peu de ta bulle lorsque quelques gouttes de peintures te tombent sur le torse, et c’est là que tu réalises que deux Pokémons se trouvent au-dessus de toi, laissant leurs pinceaux aller et venir contre les hauts du mur et le plafond, mais qui n’empêche pas les petits dégâts, dégâts dans lesquels Scarlett ne tarde pas à se mettre les pattes, sans oublier d’en rajouter une couche en ce mettant les pattes dans le pot de peinture. Avec son habituel caractère du matin, elle ne tarde pas à salir ton plancher, ce qui te rend assez en colère mais tu ne dis rien, car ce n’est pas à toi de discipliner son Pokémon. Tu nettoieras plus tard ce qui a été fait. Mais bon, comme tout le monde semble prêt à faire du dégât pour aller déjeuner… à qui en vouloir maintenant, mmh ?
Lorsque tu te retournes, le frigo ouvert et le bras toujours plein de peinture séchant lentement, tu entends Maxim déblatérer sa « commande », tout le monde semblant attendre après toi comme leur dernier espoir de trouver de la nourriture. Tous les Pokémons ont droit à une portion de curry aux baies préparé la veille, mais toi et Maxim… vous n’avez plus que du pain et du beurre de cacahuète, ce qui n’est pas pour toi le déjeuner le plus gagnant. Tu n’étais pas difficile, mais ton estomac était fragile le matin et le beurre d’arachide semblait un brin trop lourd pour que tu puisses le supporter. Tu fixes Maxim un instant, ne voulant pas vraiment lui avouer que tu n’avais plus vraiment d’économie jusqu’à ce que tu retournes travailler au refuge de Lys.
- Eh bien… hum, peut-être bien, ou on peut manger des tartines ? Je… bien… je n’ai pas encore reçu ma paie et- et je ne veux pas que tu paies tout non plus…
Oui tu te sens mal. Tu sais que bientôt, avec l’argent de ton nouveau travail, tu allais pouvoir t’offrir un peu plus de luxe et de confort, mais pour le moment tout ce que tu avais à offrir, c’était de l’amour et le peu de curry pour tous les Pokémon. Le peu d’argent de poche qui te restait te servait pour te rendre au travail, ou bien pour l’Académie à laquelle tu continuais d’aller malgré les circonstances. Tu baisses un peu la tête, te disant que ce n’était bien qu’une passe, puis Lougaroc te tend une partie de son bol, que tu déclines gentiment en souriant avant de lui embrasser le nez.
- Non, ça c’est pour toi, pas pour moi. T’as besoin de tout manger pour devenir plus fort !
Dis-tu d’un ton enthousiaste qui transpire malheureusement un peu ta détresse. Tu vas devoir finir par demander de l’aide à Maxim, parce que tes parents ne sont plus là pour te remonter s’il t’arrive quelque chose. C’est pourquoi tu finis par fixer ton homme, toujours dans sa chaise roulante, puis tu rougis un peu.
- Si tu paies aujourd’hui, je paierai le prochain, promis..!
Était-ce une promesse que tu tiendrais ? Tu feras ton possible pour que ce soit le cas… mais en réalité, tu n’en sais rien, car à partir du moment où tu s déménagé, ta vie est devenue une situation précaire et toujours incertaine.
La vengeance d’Ethan ne se fait pas attendre et je ne peux pas riposter à sa contre-attaque de peinture. Mes yeux s’écarquillent de surprise à voir la quantité de peinture blanche qui recouvre mes bras, mais aussi une partie de mon torse. Heureusement, ma camisole à prit le plus gros et je l’enlève aussitôt pour la lancer plus loin. Malgré tout, je me retrouve quand même avec de la peinture blanche sur le torse et les bras en sont recouverts.
- Je crois que tu n’auras pas besoin de faire une deuxième couche de peinture sur mes bras. Dis-je en riant.
Je cherche une guenille pour enlever le surplus de peinture qui coule de mes bras. Roussy qui a été témoin de la scène utilise ses pouvoirs psychiques pour soulever un morceau de tissu et me le donner. J’enlève le plus gros avant de rejoindre Ethan à la cuisine.
Mes pokémons encore endormis entendent le bruit des bols et rejoignent rapidement la cuisine pour manger la nourriture préparé par Ethan la veille. Je souris à les voir tous réunis en train de partager un bon repas. Par contre, je commence à me dire que nous allons être à l’étroit dans ce petit appartement avec autant de pokémons à devoir nourrir et s’occuper.
- Y a-t-il possibilité pour que nos pokémons t’accompagnent à ton nouveau travail? Nous risquons d’être à l’étroit si nous les gardons tous dans ce petit appartement.
Je remarque son regard déçu et je le vois déposer un sac de pain et un pot de beurre d’arachide. Il s’excuse presque en me demandant si des tartines seraient suffisantes. Sommes-nous si faucher que ça et je ne le savais même pas? Je n’ai pas le temps de rien dire qu’il mentionne me laisser payer le repas d’aujourd’hui, mais qu’il payera le prochain.
- Tu ne peux pas t’en vouloir de ne pas encore reçu ta paye. Ça me fait plaisir de payer pour un bon déjeuner plutôt que des tartines. Ne le prend pas mal, mais je n’aime pas beaucoup le beurre d’arachide me collant au palet le matin. Tu peux te « faire pardonner » en me servant un chocolat chaud le temps que je passe la commande. Dis-je au moment de me retourner pour aller chercher mon téléphone portable.
Je vais dans l’application de Poké-eat et sélectionne la section déjeuné. Après un moment de recherche, je décide de nous commander un déjeuner sucré à base de crêpe, de baie et de crème anglaise. Rien de mieux pour se remplir l’estomac avant de reprendre le travail. Une fois la commande effectuée, je retourne auprès de mon petit ami. Je m’arrête derrière lui et l’enlace par derrière et dépose mon front contre son dos.
- Merci d’être là. Ta présence me fait oublier tout le reste. Je t’aime.
Tu fixes un instant ton copain lorsqu’il te demande d’emmener tes Pokémons au travail. L’idée en soit n’étant pas mauvaise, tu te devais de la considérer. Il y avait des points pour et des points contre, malheureusement. Tu devais considérer que madame Lys n’avait pas à s’encombrer de la présence des Pokémon qui ne font pas partie du refuge. Néanmoins, tu ne te doutes pas qu’il y ait assez d’espace pour les accueillir et qu’ils ne puissent pas aider eux aussi à effectuer la tâche. Tu ne peux donc techniquement rien garantir à Maxim, puisqu’une discussion avec ta patronne serait de mise pour t’assurer de ne rien dire d’erroné. C’est pourquoi tu hausses les épaules, démontrant ainsi que tu n’étais pas contre l’idée, mais que tu n’étais pas pour non plus pour l’instant. Lorsque toutes les informations allaient être récoltées, tu seras plus en mesure de porter un choix éclairé et de prendre ta décision. Mais bon, c’est vrai que vous n’avez pas le plus grand appartement et que vous n’avez pas les Pokémons les plus petits… un jour ou l’autre, il faudra trouver de la place pour tout le monde si vous ne voulez pas tous finir suffoqués par le manque d’espace. Claustrophobes, se retenir !
Malgré tout, il essaie de te rassurer. De te dire que c’est normal, que tu ne dois pas t’en faire, que ta misère n’était que probatoire. Mais qu’en savait-il réellement ? Tu n’en avais rien toi-même. Non pas que tu ne serais pas payé, mais tu ne sais jamais ce qui pourrais arriver. Imagine que tu ne sois pas à la hauteur des attentes de ta patronne ? Au moins, tu aurais donné ton maximum… mais le refuge en moment est le seul endroit qui veut de toi, il faudrait que tu te forces à y rester. Il te demande de lui faire un chocolat chaud, puis tu hoches la tête un peu. Après tout, tu en avais, et tu savais au moins faire cela. Pendant qu’il commande, tu t’empresses à faire couler l’eau dans une casserole que tu mets ensuite sur le rond chauffant. Tes Pokémons et ceux de Maxim semblent rassasiés, et ça te suffit. Tu te priverais de ta nourriture pour nourrir les Pokémon sans même hésiter. Parce qu’ils t’ont tout donné, et que c’est normal pour toi de leur promettre la pareille. Alors que tu t’apprêtes à te tourner, quelque chose, enfin, quelqu’un plutôt, t’en empêche.
C’est Maxim, qui te serre, et te remercie. Et te dit qu’il t’aime.
- Je t’aime aussi.
Tu réponds. C’est un peu par automatisme. Tu aimes Maxim, mais tu n’es pas habitué d’exprimer ton amour. On ne te disait pas je t’aime avant, tu ne le disais pas plus, donc maintenant que ça t’arrive, tu ne sais pas trop comment réagir. Tu sais juste qu’il est normal de répondre je t’aime Pendant un instant, tu soupires un peu. C’est souvent comme ça avec toi depuis le déménagement : des hauts et des bas. Tu te retournes et serre doucement Maxim contre toi une fois penché. Les Pokémons repartent dans le salon, probablement pour les attendre avant de recommencer à peindre les murs. Tu finis par lui donner un petit baiser.
- Tu sais que tu es le plus beau ? surtout avec toute cette peinture sur toi, c’trooop sexy.
Je le sens dans sa voix, j’entends son soupir, mais je n’en fais pas de cas. Je resserre un peu plus mon étreinte avant de le relâcher. Il se penche vers moi avant de me serrer dans ses bras. Je sens mon cœur se serré lorsqu’il se penche vers moi à cause de ma condition, mais je ne dis rien. Je profite de ce moment collé contre lui, mais il se sépare trop rapidement à mon coup. Nous échangeons un court baiser.
Je rougis un peu lorsqu’il me complimente sur mon corps et ma « beauté ». Je me sens choyer par cet homme. Comme à mon habitude et pour détendre l’atmosphère qui me gène, je lui dis :
- Je sais, mais ce sera encore mieux lorsque nous serons sous la douche. Dis-je en lui caressant le torse.
J’entends dans l’autre pièce les pokémons qui se sont mis à la tâche pour continuer la peinture. Je me détache à contrecœur de mon amoureux.
- Nous devrions aller les aider. La nourriture n’arrivera pas tout de suite et nous devrions continuer de peinturer si nous voulons avoir un peu de temps pour nous ce soir. Dis-je en lui faisant un clin d’œil.
Une fois dans l’autre pièce. Je récupère mon pinceau que je trempe dans la peinture blanche avant de poursuivre le mur que j’avais commencé un peu plus tôt. Roussy et Gaia s’occupe du haut du mur et le plafond. Même Salarsen s’est mis de la partie en m’aidant à peinturer ma partie de mur malgré son air blasé. Florges s’est aussi mise de la partie, mais du côté du Lougaroc. Je peux voir qu’elle semble avoir un œil pour le loup nocturne d’Ethan. Je souris en voyant cette scène plutôt loufoque, mais touchante à la fois. Seule Scarlett ne nous aide pas à la tâche. Elle préfère rester coucher dans son coin et se reposer. Ma Kabuto, fidèle à elle-même, se retrouve sur ma tête et examine avec attention ce que je fais.
Le temps s’écoule vite que l’on sonne à la porte. Gaia lâche son pinceau et fonce en direction de la porte pour accueillir le livreur surpris que ce soit un pokémon qui récupère la commande. Heureusement, la nourriture se paie automatiquement grâce à l’application. Gaia se présente dans l’embrasure de la porte avec un sac.
- Roussy, je te laisse superviser les autres pokémons.
La renarde approuve. Je récupère le sac des mains de Gaia et la remercie d’un sourire avant de me diriger vers la cuisine, le sac sur les genoux. Je récupère ma nourriture que je dépose devant moi. La table est limite à ma hauteur à cause de la chaise roulante qui n’est pas tout à fait la même hauteur qu’une chaise, mais je peux quand même manger de façon descente, bien que j’aie l’air d’un enfant à cause de la grandeur. Je mords à pleines dents dans le morceau de crêpes sucrées que je me suis commandé.
- Je crois que nous aurons le temps de terminer la peinture avant le souper. Nos pokémons sont efficaces. Je crois d’ailleurs que Dalhia (Florges) a un œil pour Rooky.
Tu aimes le voir rougir. Tu aimes l’avoir à tes côtés. Tu aimes sa beauté. Tu aimais aussi sa confiance, mais ces derniers temps, elle s’est effacée. Tu comprends néanmoins pourquoi… n’importe qui perdant un membre sentirait son physique devenir moins attrayant, voire plus du tout. C’est pourquoi, à tes yeux, le deuil de perte d’un membre est aussi important que la perte de quelqu’un qui nous est cher : en plus d’apprendre à vivre sans, tu dois aussi gérer les répercussions qu’ont les commentaires et les remarques des autres autour de toi. Et ça, toi, tu sais d’avance que tu ne serais pas capable de surmonter ça. Te faire regarder partout, entendre les chuchotements des autres… tu ne pourrais pas le faire. Tu espères que Maxim est plus fort que toi là-dessus mais une partie de toi a peur que non.
Sauf qu’il réussit à te faire rougir à ton tour, et tu regardes un peu ailleurs en te grattant la nuque. Tu ne sais pas pourquoi, mais la mention d’un quelconque ébat passionné te fait rougir. Peut-être ne pensais-tu jamais vivre ce genre de chose avant, mais maintenant, disons que tu ne dirais pas non à une douche, ou une belle soirée « tranquille », disons-le ainsi. Le clin d’œil t’achève. Tu grognes un peu, puis tu hoche la tête, sachant bien de toute façon que de laisser les Pokémon s’occuper de la peinture seuls pouvait vite virer en catastrophe dans le salon.
Peu de temps après que vous ayez recommencé à peinturer, la clochette sonne, et alors que tu t’apprêtes à déposer ton pinceau pour aller répondre, tu te rends vites compte que tu es dépassé par Gaia. Ton Lougaroc fixe la porte et grogne jusqu’à ce qu’elle referme, ce qui te fait rouler des yeux un peu. Toujours dans la protection, celui-là. Tu souris un peu de soulagement en voyant la nourriture. Tu commençais à avoir de plus en plus faim. Tu laisses Maxim prendre le repas et tu suis sans dire un mot, remerciant tout le monde pour le travail et laissant même une caresse sur la tête de la persian qui, elle, ne participe pas trop. Enfin, tu t’assoies à la table, près de Maxim. Tu sors ton assiette avec un petit rire à l’entente de ses mots;
- Eh la la, j’espère qu’elle a de la patience et beaucoup de temps à perdre… sans oublier que, techniquement, les deux ne sont pas des Pokémons compatibles dû à leur groupe d’œuf. Tu connais Rooky… se faire des amis, c’est pas du tout son truc.
Dis-tu sur le ton de la rigolade, mais tu espère juste que la florges ne se fera pas d’espoir avec ton compagnon. À peine est-il capable d’être amis avec Gaia… Tu commences à manger après avoir souhaité un bon appétit à ton copain. Tu manges et une question te vient à l’esprit.
- Tu crois que nous allons être bien ici ? Je… je dois t’avouer que j’ai peur parfois… peur que l’on trouve trop difficile de vivre tous ensemble, peur que l’appartement nous tombe entre les mains… bref, je suis un peu inquiet…
Il était rare que tu allais parler de tes inquiétudes, mais tu considères que Maxim a le droit de savoir tes peurs, comme toi tu as le droit de savoir les tiennes. Peut-être même que cela permettrait une facilité de communication et une piste de solution ?
Ce n’est pas le moment de me laisser emporter par mes désirs. De toute façon, avec ma jambe en moi, je risquerais bien plus de tomber sur lui et la chute de notre hauteur avec le comptoir derrière lui ne nous ferait pas de bien voire pire avec une commotion cérébrale. Ça finirait bien la journée! Heureusement, ce n’est pas ça qui arrive!
J’avoue être presque surpris de voir Ethan rire. Je ne suis pas habitué de le voir de bonne humeur. Je souris à mon tour, car j’aime le voir rire ainsi, les yeux pétillants de joie. Je ne peux m’empêcher moi non plus d’échapper un petit rire lorsqu’il me parle du caractère bien trempé de son pokémon, mais aussi de la comptabilité de l’œuf qu’il y aurait entre eux.
- Ça serait marrant, un Rocabot rose ou un Flabébé poilu. Dalhia est plutôt persévérante, elle finirait bien par le séduire. Dommage qu’elle ne connaisse pas la capacité séduction, ça rendrait les choses plus faciles. En tout cas, ce n’est pas moi qui vais l’empêcher de draguer ton pokémon.
Nous continuons à manger en silence jusqu’à ce qu’Ethan brise le silence. À ce moment, je buvais une gorgée de mon chocolat chaud. J’avale ma gorgée et je dois prendre un petit moment pour bien enregistrer les paroles de mon amoureux et d’y répondre. Ses inquiétudes sont légitimes et je mentirais si je disais que je n’étais pas inquiet. Je ne laisse pas le silence se prolonger plus longtemps, je dois lui fournir une réponse.
- J’ai peur que nous soyons à l’étroit, mais nous n’avons pas vraiment trouvé mieux avec notre budget et ma condition actuelle rend les choses plus difficiles. Mis à part ces contraintes, je pense que nous allons être bien. Je vais t’avouer que j’ai aussi peur… Je me demande souvent comment ce sera de vivre ensemble… Nous, nous connaissons surtout lorsque nous sortons, mais vivre ensemble s’est un grand pas… C’est moi qui t’es proposé que l’on vive ensemble et je ne le regrette pas, mais avec ce qui s’est passé, j’espère seulement que nous parviendrons à nous « endurer » mutuellement. Je me demande si tu pourras « supporter » mon rythme de vie…
J’entrelace délicatement sa main libre et je croise ses yeux. Je m’apprêtais à lui dire à quel point je le trouvais beau et qu’il avait beaucoup changé dernièrement et que j’étais heureux de le voir plus souriant, mais quelque chose attira mon attention. Je plissais les yeux un moment avant de finalement relâcher la main de mon amoureux pour la tendre vers quelques mèches blondes dont les pointes étaient tâchées de peinture.
- J’espère que tu as de bon produit capillaire… à moins que tu connaisses un bon coiffeur? Dis-je honteux d’avoir « gâcher » ses cheveux soyeux.
Ça te fait du bien de rire un peu pour relâcher légèrement toute la pression qui s’est accumulée en toi depuis ces derniers jours. Tu peux enfin te sentir un peu plus libre dans ton appartement, et l’ambiance devient un peu plus familial. Car oui, vous êtes un peu une famille, toi, Maxim avec tes Pokémons. Papa, papa et les enfants… poilus, à écaille ou fleuri, peu importe. Des enfants quand même. Parce que oui, tes Pokémons pour toi sont la prunelle de tes yeux, comme si tu t’occupais d’enfant.
Tu ne veux pas d’enfant en réalité, les Pokémons sont suffisants, disons-le simplement ainsi. Tu ris un peu plus quand Maxim émet ses prédictions de ce genre d’œuf. C’était assez inattendu à vrai dire, mais assez cocasse. Tu secoues la tête de gauche à droite, un sourire aux lèvres.
- T’inquiète, je ne dirai rien non plus. Sauf si je vois que Rooky perd patience, ce que je ne souhaite pas. Tu sais comme moi que lui et gérer ses émotions… c’est deux choses différentes. Il me fait penser un peu à moins quand j’habitais chez mes parents.
Tu préfères en rire plutôt que d’en pleurer. Tu sais que tu as parcouru du chemin depuis que tu es parti, même si ça fait à peu près seulement une semaine. Tu penses que Maxim l’a vu aussi, et peut-être même que madame Lys aussi a pu voir ta bonne humeur. Tu changes, Ethan, et tu oses espérer que ce soit pour le mieux. Tu croques une bouchée de crêpe et avale, presque plein après seulement quelques bouchées. Tu n’as jamais très faim le matin, c’est un fait… même un peu moins depuis le déménagement. Sûrement le stress. Tu écoutes ce que ton copain a à te dire et tu écoutes aussi ses inquiétudes, qui te surprennent un peu mais qui sont toutes aussi légitimes que les tiennes. Tu hoches la tête doucement et tu réponds à ton tour après avoir déposé ta fourchette.
- Je vais parler pour moi… mais je n’ai pas peur que l’on ne puisse s’endurer… tu auras remarqué que je suis assez… indépendant, dans notre relation, dans le sens où je ne cherche pas constamment à recevoir de l’attention… nous avons tous les deux un quotidien chargé qui fait en sorte que nous allons avoir de la difficulté à avoir des moments ensembles. Ce qui m’importe, c’est qu’on aie des moments ensembles, mais pas toujours. Je ne sais pas si c’est clair… mais je veux juste que tu saches que je comprends nos modes de vie différents et les difficultés qui vont venir, mais je… je crois en nous.
Croire en toi, c’était vite dit. Tu as confiance en votre relation qui s’est établie, c’est plutôt ça. Tu crois bien que Maxim t’est fidèle, et de ton côté, tu n’as aucune raison de ne pas l’être. Tu es déjà surpris que quelqu’un aille voulu de toi, donc tu ne vas pas gâcher une relation en allant te fricoter à qui que ce soit d’autre. Ce serait, à tes yeux, si imbécile de gâcher la chance que tu as de vivre tout ça. Tu sors de ta torpeur quand tu sens une main dans tes cheveux. Tu regardes ce dont Maxim parle puis tu souris. Il était temps de changer un peu.
- Mmh, pas besoin… je comptais couper ma tresse aujourd’hui. Comme tu es le coupable de ces mèches souillées, ce sera à toi de t’en occuper !
Tu souris pour montrer que tu plaisantes, mais tu comptes quand même qu’il soit celui qui allait couper tes cheveux. Tu te lèves avec un petit sourire, emmenant les restants de ton assiette vers le comptoir avant que tu empoignes une paire de ciseau pour les déposer devant Maxim. Tu commences donc à tresser tes cheveux que tu venais de détacher et tu attache le tout ensemble. Ça te stresse un peu de perdre tes cheveux que tu avais poussés pendant si longtemps… tant pis. C’est la seule chose chez toi qu’il te reste d’avant et tu crois que c’est le temps de t’en débarrasser. Tu tires doucement Maxim un peu plus loin de la table et tu l’embrasse un instant avant de t’assoir sur ses genoux, dans son fauteuil, ta tresse devant lui. Tu ferme les yeux, un sourire aux lèvres.
Je suis beaucoup trop sentimental depuis un moment. Je dois avouer ressentir une vague d’amour pour ce blond qui me rassure alors qu’habituellement, c’est moi qui doit le rassurer. Je ne suis pas du genre à être dépendant affectif, même que j’aime bien mon indépendance et faire mes choses de mon côté sans devoir rien à personne. Par contre, vivre une relation stable et normale avec quelqu’un, s’est une première et ça me chamboule. J’ai eu d’autres amours dans le passé, mais souvent, ils se sont mal terminés à cause de ma carrière justement, mais Ethan est là pour me rassurer. Il a, lui aussi, un horaire chargé avec son travail et ses cours en plus de tenter de devenir le prochain champion d’arène glace. À croire qu’il est plus occupé que moi!
Lorsqu’en vient le sujet « délicat » de ses cheveux, je suis à la fois surpris et soulagé que ça ne le dérange pas. Il m’avoue même vouloir les couper. Est-il sûr? Je les aime bien ses longs cheveux blonds tressés, mais ce n’est pas moi qui va décider de son look. Je sursaute presque lorsqu’il me demande de les couper pour lui. L’inquiétude doit me lire sur mon visage.
- Tu… Tu es sûr? Je ne suis pas coiffeur! Ça risque d’être une catastrophe! Dis-je en espérant qu’il change d’idée.
En fait non, il est même déterminé. Il se lève et va chercher une paire de ciseau qu’il dépose à côté de moi. Je rougis de gêne et tente à nouveau de le convaincre que ce n’est pas une bonne idée, mais il dépose un baiser sur mes lèvres pour me faire taire. Il est complètement fou! Ils ont mis quoi dans sa crêpe! Il se détache de moi après quelques secondes. J’aurais préféré que ce moment dure plus longtemps pour éviter que le moment fatidique de la coupe de cheveux n’arrive.
Pour rendre la situation encore plus gênante, il s’assoit sur moi et me tend les ciseaux. Sa voix si déterminée et sa position me fait rougir, mais heureusement il ne voit rien. La température de mon corps doit avoir augmenté d’un coup, surtout que notre conversation sur la douche de tout à l’heure ne m’a pas laissé indifférent. J’espère seulement que mon corps ne voudra pas me trahir…. Et non! C’est raté! Mon corps décide de me désobéir et cette fois que je ne peux pas me cacher. J’ai envie de me fondre dans ma chaise et disparaître. Pour faire disparaître ce malaise, je décide d’agir et d’enfin plonger les lames du ciseau dans les cheveux blonds de mon amoureux que je coupe. Ceux-ci se détachent avant de tomber sur mes genoux. Voilà! C’est fait!
- Tu… Tu pourrais donner tes cheveux pour la recherche sur le cancer. Dis-je en espérant vraiment qu’il n’ait rien remarqué!
- Bof, t’inquiètes, à la limite je ferai arranger tout ça avec un coiffeur. Allez, hop hop, tu ne t’en sauveras pas !
Dis-tu avec un petit clin d’œil pour lui faire changer d’idée. Tu sais que Maxim n’est pas nécessairement fervent de l’idée de devoir s’occuper de tes cheveux mais… pourquoi pas. Tu n’as qu’une vie à vivre, et lui aussi. Autant vivre le plus possible d’expérience ensemble. C’est aussi l’occasion pour vous de faire un nouveau pas dans votre relation, parce que Maxim coupe désormais le dernier pont qui relie le Ethan d’avant avec celui d’aujourd’hui, qui essaie de s’améliorer… du moins, pour Maxim. Pour les inconnus, c’est un travail qui ne devra jamais s’arrêter et qu’il faudra toujours avoir en tête. Être cordial, ce n’est pas facile pour toi, du moins, pas avec tout le monde. Juste ceux qui le mérite selon toi.
Tu sais qu’il stresse beaucoup pour ce moment, mais ta main se glisse sur son genou pour le réconforter un peu. Tu serres donc doucement et tu souris un peu. Les yeux fermés, tu sens les ciseaux se glisser dans ta longue crinière et tu laisses pousser un petit rire nerveux lorsque les premiers sons de découpe sonnent dans le derrière de ta tête. C’est une sensation bizarre… mais bon, ce n’est pas la seule sensation que tu as dans cet instant. Parce que oui, tu le sens. Tu sais ce qu’il se passe dans ton dos et tu rougis toi aussi. Tu ne savais pas que tu avais autant d’effet sur ton amoureux… mais tu ne vas pas t’en plaindre, ça non. Tu es même… rassuré, en quelques sortes, de savoir que tu arrivais à lui tirer ce genre de réaction automatique. Néanmoins, tu te doutes que ça ne doit pas être confortable comme position… parce que tu la vivais ion peu toi aussi. Heureusement que cette salopette est assez large…
Donc, tu sens enfin les cheveux tomber après ce qui te semble une éternité. Ta tête est plus légère, et ça te fait bizarre. Tu secoues tes cheveux un peu et tes doigts n’attrapent aucune très longue mèche, ce qui est surprenant un peu. Tu te retournes et tu souris en voyant Maxim tout rouge, tout comme toi. Tu prends tes cheveux et tu les mets de côté.
- Essaies pas… je sais tout.
Dis-tu avant de descendre ton regard, ta lèvre coincée entre tes dents. Tu te relèves un peu, montrant un peu plus ton problème à toi aussi, tes joues toujours aussi rouges. Tu secoues de nouveau tes cheveux, tes yeux fixés dans ceux de ton homme pour essayer de te concentrer sur autre chose que… ça. Tu ne peux pas te regarder, parce que le seul miroir que vous avez est dans la salle de bain. Mais avant de t’y rendre… tu veux son avis. Tu veux savoir ce qu’il en pense.
Finalement, il ne me laisse pas le choix et je dois obtempérer. Ces longues mèches blondes se séparent sous les lames des ciseaux et tombent sur mes genoux. Mon visage est pourpre et je sais qu’il le sait. Je ne peux malheureusement pas m’enfuir en courant et me réfugier dans un coin, je dois donc attendre sa réaction. Heureusement, il ne fait aucun commentaire au début. Je le vois seulement constater par lui-même qu’il ne possède plus sa longue tresse dorée, mais je sens aussi qu’il est inconfortable.
Je croise son regard et ses paroles me gênent encore plus et je détourne le regard. Je tente même de cacher mon visage rouge vif. Du coin de l’œil, je le vois rougir à son tour. Il est tellement mignon. Pour tenter de briser la gêne qui nous habite, il me demande comment je le trouve bien que ça phrase exacte à un caractère péjoratif. Je me retourne vers lui pour prendre le temps de l’examiner et l’admirer. Je devrais m’habituer à ces cheveux courts, mais je dois avouer que ça le rend plus mature. Je souris pour ne pas l’inquiété.
- C’est sûr qu’un coiffeur devra faire quelques retouches, mais tu es magnifique. Ça te rend plus adulte. Je vais devoir faire mon deuil de tes cheveux longs. Dis-je en caressant sa nuque.
Je me redresse pour être un peu plus confortable sans quitter des yeux mon amoureux que je dévore des yeux. Il doit savoir ce que je ressens pour lui actuellement. Je l’attire doucement pour l’embrasser langoureusement. Lorsque notre baiser prend fin, je lui murmure :
- Et si nous continuons ça dans notre chambre… Dis-je en me mordant la lèvre inférieure.
Tu te surprends d’avoir pensé à ça, mais tu penses que ta nouvelle coupe de cheveux te fera du bien. Le changement, c’est maintenant comme dirais…. Oui, enfin bref. Tes mains défont un peu les longues mèches restantes et les font tomber par terre. Tes cheveux sont doux, et sentir l’air toucher le fond de ta tête, c’est différent. Mais… disons que la situation n’est pas tant propice à ce que tu penses à tes cheveux. Tu as d’autres choses à penser pour le moment. Vous êtes tous les deux dans cette situation embarrassante, deux amants dont les besoins se sont visiblement manifestés à la suite de ce minimum de proximité. Probablement les vapes de la peinture… ou l’entrain d’une nouvelle vie ? Qui sait. En tout cas, tu ne t’épargnes pas un rendez-vous chez le coiffeur, et Maxim te le confirme ce qui te fait rire malgré tes joues rouges, et tu roules tes yeux pour plaisanter un peu.
- Si seulement tu t’étais forcé un peu, je n’aurais pas à y aller, mmh ?
Dis-tu et tu frissonnes à cause de sa main dans ta nuque. Tu lèches ta lèvre et tu tentes d’éviter les regards qu’on t’envoie. Mais c’est dur, tu n’avais jamais été considéré comme désirable auparavant. Tout ça, c’est nouveau pour toi. Avant même que tu puisses rire de tes propres paroles, tu te sens attiré vers ton rouquin, tes sourcils se fronçant et un petit son quittant la commissure de vos lèvres liées. Tu rougis encore plus puis tu le regardes pour une fois depuis que vous avez tous les deux commencer à fricoter un peu. Tu ne dirais pas non à cette proposition, mais tu allais devoir t’occuper des Pokémon avant, parce qu’ils n’ont pas à être témoins de vos péchés. Tu laisses ta main glisser à sa ceinture et tu l’embrasses doucement avant de saisir… les Pokéballs de ses Pokémon. Tu te relèves doucement, heureux de ton petit jeu avant de sourire.
- Je te rejoins dans quelques minutes, mmh ?
Tu spuris un peu plus et tu avance vers la porte de la cuisine, lui lançant un clin d’œil avant d’avancer de nouveau dans le salon ou tout le monde s’était remis au travail sans vous. Tu sors les Pokéball de tout le monde et tu les poses au sol, demander à tout le monde d’y entrer. Scarlett… tu la rentre sans même qu’elle s’en rende compte. Les autres obéissent tous, sauf Lougaroc qui grogne en passant près de toi. Tu soupires un peu face à son attitude, mais tu lui donne une douce caresse.
- Bon… ne fais pas ton difficile, on se voit bientôt.
Il finit par y entrer sans trop de caprices, ce qui te fait soupirer de nouveau Une fois tout le monde collecté, tu te lèches la lèvre de nouveau, entrant dans la chambre en laissant tomber la dernière barrière qui te tient loin du pécher. Surtout, tu n’oublies pas de fermer la porte.
Il n’osera quand même pas! Un frisson me parcoure le corps alors que le blond récupère mes pokéballs. Il le fait exprès! Je fais une mine boudeuse lorsqu’il s’éloigne après m’avoir fait un petit sourire. Je me retourne pour aller dans la salle de bain pour me nettoyer un peu, je ne vais quand même pas le recevoir avec le torse recouvert de peinture. Je prends un gant de toilette (débarbouillette pour les québécois) et je tente d’enlever le plus de peinture blanche, mais j’avoue que ce n’est pas très facile. Je n’ai pas non plus le temps de prendre une douche, car mon beau blond va me rejoindre sous peu. Je me résigne finalement après avoir enlevé le plus gros de la peinture. On nettoiera les draps de toute façon. Je rougis à ce qui m’attend dans la chambre et je mords la lèvre inférieure. Je quitte la salle de bain pour retourner dans la chambre où Ethan n’est toujours pas arrivé.
Heureusement, le blond ne se fait pas attendre qu’il me rejoigne dans la chambre en refermant la porte derrière lui. Je lui souris, un sourire qui se veut sensuel. Je m’approche de lui et l’attire vers le lit…
Des heures… bon okay j’exagère, le temps de nos ébats dura le temps qu’elle dura, mais ce fut un moment… Je n’arrive pas à le décrire, mais je reste sans voix. Ce n’est pas la première fois que j’avais une relation sexuelle avec un homme, mais mon amoureux m’a surpris. J’ai vu une part de sa personnalité que je n’avais pas vu jusqu’à maintenant et je me sentais encore plus amoureux de ce beau blond à mes côtés. J’admirais ses mèches tombé devant ses yeux et je me retins pour ne pas le réveiller. Avait-il aimé? Ce n’est pas une question que l’on demandait, mais à le voir si paisible, je me disais que je devais l’avoir satisfait. Je passais ma main délicatement sur sa joue douce et déposait un baiser sur son front avant de me coller à mon amoureux pour profiter de ce moment qui ne dure jamais longtemps dans une vie.
Passion… s’il y a bien un mot qui peut d’écrire ce qui vient de se passer, c’est passion. Tu ne sais pas pourquoi, mais aucune des autres fois ne t’avais fait sentir de la sorte, tremblotant, pris dans une sorte de vape. Peut-être est-ce le fait de ne plus habiter chez tes parents, ou bien de ne pas avoir à te cacher de ta relation ? Quoi que, l’appartement et la nouvelle vie qui commence, c’est un gros facteur qui peut sûrement jouer aussi sur toutes ces sensations… bref, essayer de penser pour toi est maintenant un peu difficile considérant l’état d’ivresse dans lequel tu te trouves. Tu as fermé les yeux, quelques instants, mais malgré toute volonté que tu puisses utiliser… tu tombes endormi.
Quand tu te réveilles, tu sens sa peau contre la tienne, et tu souris. Les vapes qui remplissaient ta tête précédemment se sont légèrement dissipées, et tu as enfin l’impression que tu peux reprendre le contrôle sur quelques-unes des parties de ton corps jusqu’à présent inanimées. Doucement, tu te retourne pour faire face à ton homme et lui déposer un tendre baiser avant de replacer ses cheveux en pagaille. Disons que ta coupe de cheveux n’est pas la plus belle non plus, si tu en crois à la réflexion du petit miroir sur la commode, près du lit. Tu t’esclaffes même un peu.
- Eh la la… ce n’est pas vraiment… le plus beau de nos look de couple hein ?
Dis-tu d’un ton léger avant d’encercler de nouveau le torse de ton amoureux de tes bras, laissant tes doigts doucement tracer les contrastes de son torse. Tu es bien, et tu te sens paisible. Ça te surprend même de te rendre compte à quel point tu respirais mieux depuis un petit bout. C’est grâce à lui, et à ce changement que tu effectues dans ta vie. Tu es fier de toi, pour une des rares fois dans ta vie. Ça te fait sourire, sans même que tu t’en rendes comptes. Ta sieste t’a certainement revigorée, puisqu’après quelques minutes, tu te sens assez d’attaque pour t’asseoir en te laissant échapper un léger couinement, puis de lui taper l’abdomen.
- Allez, debout le fainéant, on a encore du boulot !
Tu rigoles et lui lances un clin d’œil avant de te rhabiller en moins de deux. Tu ne sais pas trop d’où te sors cette énergie, mais tu ne comptes pas laisser ce projet non-terminé ce soir, oh que non. Tu souris puis tu prends tes Pokéballs au passage. Après avoir aidé Maxim à se rhabiller et à se remettre sur son fauteuil, tu pars de nouveau vers le salon pour terminer cette soirée dans le bonheur et l’allégresse. Ton chez toi ressemble bientôt à quelque chose, et cet accomplissement marque le début d’une belle histoire à se poursuivre…
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