Le voyage de l'ancienne fleuriste se poursuivait, après être partie d'Artiesta et être passée par Heresis elle se trouvait désormais à Kishika. Malgré les premiers froids de l'automne, elle se sentait étrangement bien dans ce village. Les odeurs étaient très agréables : on y sentait le thé ainsi que les herbes aromatiques telles que le thym ou bien la menthe – qui profitait pleinement de la pluie d'automne. Les gens qu'elle croisait étaient tous agréables et lui souriaient en la saluant, et elle répondait avec plaisir. Ils n'avaient pas l'air pressés et profitaient pleinement des petits plaisirs de la vie. À vrai dire, c'était comme si le temps s'était stoppé dans ce village, loin de la course effrénée présente dans les grandes villes. Et ce calme, ces odeurs et cette plénitude se ressentaient sur l'humeur des habitants.

Isana levait la tête en souriant lorsqu'elle observait les différents bâtiments et leur architecture. C'était tellement différent d'Artiesta ! Pas de lumières scintillantes partout, pas de bruit de fond incessant - si ce n'étaient les ailes des pokémons environnants ou les rires des enfants. Et pourtant, ce village bucolique était lui aussi très beau à ses yeux, d'une certaine manière. Il avait un charme très appréciable. De plus il était en harmonie avec la végétation et ce n'était pas pour lui déplaire : ici du lierre grimpait sur le mur d'une maison, là c'était une glycine qui montait sur une pergola pour apporter de la fraîcheur l'été, et là de la lavande offrait gîte et couvert aux butineurs.

- « C'est vraiment magnifique, ici ! »

Ses pokémons lui répondirent par un petit cri. Réha la Tortipouss semblait aux anges, elle aussi appréciant la végétation. Diacée la Croquine, elle, appréciait surtout le fait de pouvoir sortir de sa pokéball sans manquer de se faire croquer à cause de son odeur : ici, elle n'en diffusait qu'une parmi tant d'autres. La dresseuse et ses pokémons se promenaient sans se presser, appréciant le paysage. Elle reconnaissait chaque plante, et leurs noms scientifiques et communs arpentaient dans son esprit à chaque nouvelle espèce aperçue. Jusqu'à ce qu'elle bute sur l'une d'entre elles. Elle s'approcha et s'accroupit à côté en l'observant.

- « Comment tu t’appelles, toi ? Hum... Herbacée... Feuilles stipulées, alternes et dentées... Tu dois déjà être de la famille des Rosaceae... »

Mais pour reconnaître de quelle espèce exacte il s'agissait il lui faudrait un examen plus poussé : en observant l'appareil reproducteur de la plante par exemple. En la sentant, aussi. Certaines plantes émettaient des odeurs tellement particulières qu'il était aisé de les déterminer de cette façon. Il n'avait cependant pas l'air de s'agir d'une plante aromatique, car accroupie à côté comme elle l'était, elle aurait déjà senti son parfum. Quant à ses fleurs...

-  « Hey... ?! »

Elle n'aurait pas le temps de l'examiner davantage : on venait de lui manger sous le nez !