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Warm wishes… or whatever gets you better | feat. Ambroise Louvet
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Warm wishes… or whatever gets you better
ft. Ambroise Louvet
I am truly sorry… business makes people cold hearted
Et si je lui disais que j’avais glissé et que, de ce fait, je n’avais pas vu son texto ? Et si je trouvais une façon de me dérober à cette obligation ? Et s’il avait désactivé l’option « vu » de son téléphone. Et si ? Et si… Et si. Et si je n’étais plus ébranlé par ces questionnements inutiles. Et si, plutôt que de ruminer ô combien j’étais déplorable, j’assumais. J’avais répondu. J’avais écrit « Ok. » J’avais donné mon accord et je me devais d’assumer. Même si je n’avais ni la volonté ni l’empathie pour effectuer cette tâche… mais j’avais promis. J’avais promis que j’effectuerais la moindre demande de Jacob. J’avais promis que peu importe ce qu’il me demandait, je me plierais en quatre pour que ses désirs se réalisent. Le patron l’avait demandé et, lui, je le respectais. Avec un faible intérêt, j’avais donc pris tout mon attirail : carnet, appareil photo, crayon, magnétophone. Cet intimidant attirail que tous figeaient dès l’instant où ils le voyaient. Personne n’aimait ces journalistes profiteurs qui ambitionnaient sur la générosité et la vulnérabilité des gens pour s’emparer d’un scoop… et aujourd’hui, je devenais l’un des leurs. Je devenais cet homme toxique que j’avais fui aussi longtemps que possible. Ça fait partie du métier.

Phrase ingrate. Douleur inavouée.
J’avais peur de leur ressembler.
Je tremblais loti dans ma veste de cuir souple.
Et j’attendais que l’on ouvre.


Les couloirs sinueux de l’hôpital m’avait presque désorienté – Ou était-ce mon esprit ? – L’infernale recherche de cette fameuse chambre 218 m’avait angoissé. J’avais peur de ce que je trouverais derrière. On m’avait rapidement mis en contexte, on m’avait briefé comme disait Jacob, mais l’inquiétude était là. Pendant que lui se retrouvait en face à face avec ces célèbres icônes tout droit sortis d’une croisière de luxe, on me forçait à passer en entrevue les rescapés d’une attaque terroriste sur la centrale de Voltapolis.

Qu’allais-je trouver ? Qu’allais-je voir ? Un grand brûlé ? Une femme fraîchement manchote ? Une épouse endeuillée ayant cédé à la folie ? Je connaissais les méthodes de Jacob, je savais à quel point son ivresse du scoop de l’année était forte. Il avait soif. Il était avide de cette célébrité qui le suivait… et ça lui allait bien. Malgré tout, je m’en voulais d’ainsi profiter d’une situation telle que celle-là. Je m’en voulais de me commettre – ou compromettre ? – à ce dérangement. Cette victime, ce survivant, n’avait-il pas de besoin de plus de réconfort que de questions insensibles d’un journaliste qui devait écrire, produire et vendre son article ? Forcément. Dans sa situation, c’est ce que j’aurais cherché : un ami, une personne à qui prendre la main et qui caresserait mon âme de sa douceur et de sa compassion.

Mais la compassion était étrangère à mon profession.
Une nouvelle fois, j’étais un traître.
L’étranger qui, par inadvertance, avait mis le pied au mauvais endroit
S’il y avait un bon endroit.

Je frappai deux coups à la porte. Deux coups d’une douceur trop grande. Deux coups que l’on entendit à peine de mon côté. Deux coups que cette personne de l’autre côté n’avait probablement pas entendu, élidés par des réflexions bien plus importantes que la présence d’un média. Je poussai le masse bois qui me séparait de celui qui devait me donner cette entrevue si lucrative. Il n’était pas l’entrevue, comme certains journalistes auraient dit, il avait plus de valeur à mon sens. Tout le monde avait suffisamment de valeur pour être considéré au-delà de sa fonction lucrative. Comme moi, il était une victime de cette situation. Lui avait-on laissé le choix ?

J’en doutais.

« Pardon, j’ai pas entendu votre réponse, j’ai cru bon d’entrer quand même, mais si voulez que je quitte, il n’y a aucun souci. » Je cafouillais déjà, on sentait déjà toute la nervosité qui m’enfirouapait dans un scénario où je ne serais pas à mon meilleur. Pourquoi ? Parce que nulle part Jacob ne m’avait mentionné l’âge du « sujet. » Parce que nulle part il ne m’avait dit que je serais confronté à un jeune garçon à la peau rougie par le froid. Que s’était-il passé dans cette centrale ? Pourquoi y avait-il été dépêché ? N’y avait-il aucune règle régissant l’âge que devait avoir un renfort. Au mieux, ce garçon avait mon âge, au pire, il était plus jeune… et je craignais qu’il ne le soit. J’étais figé, percuté par cette image. Et si ça avait été moi ?

Ne le quittant pas des yeux, je reculai. Il n’y avait ni dégoût ni malice dans ce geste, mais je croyais à une erreur. J’aurais aimé que c’en soit une... Mais Jacob ne commettait jamais d’erreur. Pas ce genre d’erreur du mois. « Pardon, je crois qu’il y a une erreur… vous êtes monsieur Louvet ? » Je le vouvoyais  avec dégoût. Je l’appelais monsieur avec peu de conviction, par respect plus que parce qu’il était de coutume d’interpeller un humain de sa propre génération ainsi.

Derrière moi, une pression caressa ma veste.
Derrière moi, je sentis le regard du monde peser.
Mon sourire anxieux disparut.
Il n’y avait plus de maladresse, plus qu’un malaise pesant.

Mon dos avait rencontré la porte et je me sentais pourtant comme si l’on venait de m’enfermer dans une prison de laquelle je ne pouvais me sortir. Comme si j’étais pris au piège et que jamais plus je ne pourrais humer la pureté de l’air… Sauf que l’air cette fois-ci, c’était ma propre déontologie, les règles que je m’étais fixé à titre de futur journaliste pour que jamais je ne sois pris dans les scandales médiatiques et des entrevues avec des Hommes qui n’ont plus que la parole pour partager avec un étranger sur leur lit de mot leur vécu. Étais-je donc l’une de ces vipères viscérales sans principe ?

Non… À moi, on avait demandé de venir. C’était un ordre d’un supérieur, ce n’était pas ma volonté. Il y avait au moins ça, je me sentais suffisamment inhumain ainsi. J’étais, moi aussi, une victime, un pion que l’on avait mis là… pour les apparences ?
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Ambroise Louvet
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Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules…
Rouchon Niv. 27
Chaperon Niv. 5
Ptyphon Niv. 5
Nom 4
Nom 5
Nom 6
Les journées sont longues dans une si petite chambre, surtout lorsqu’on a l’habitude de passer ses journées à courir dehors pour à rêvasser en regardant vers le ciel. Bien sûr, j’avais passé un bon moment à rêvasser vers le plafond mais étrangement, cela n’avait pas un effet aussi reposant. Il était plutôt propre, lisse, blanc avec une lumière artificielle et pas vraiment jolie. Alors j’avais essayé de regarder la télévision, mais l’on y parlait que de la centrale. Les présentateurs n’avaient pas vraiment l’air de vouloir rassurer les gens, on y parlait d’ailleurs plus du danger que de ce qui s’était réellement passé là-bas. En tout cas, je n’avais pas particulièrement envie d’en apprendre plus à ce sujet.

En réalité, la seule chose que j’avais à faire, c’était me reposer : ça faisait passer le temps et apparemment, c’était conseillé par le personnel soignant. Ils ont dit que de toutes façons, même si j’essayais, je n’aurais probablement pas l’énergie de retourner gambader avec mon ami à poil roux avant un moment alors je devais plutôt économiser mon énergie. J’alternais donc les siestes, les repas et les longs moments de silence. Mes parents n’avaient pas pu venir me rendre visite mais avaient envoyé beaucoup de messages pour me soutenir et puis, j’avais revu quelques personnes qui étaient venues s’assurer que j’étais hors de danger. Heureusement, le Docteur et les infirmières étaient vraiment gentils avec moi et c’étaient leurs passages dans ma chambre qui rythmaient mes journées.

Enfin, il y avait aussi Rouchon : il redoublait d’inventivité pour m’amuser ! Ses bêtises, ses chatouilles et ses acrobaties faisaient invariablement naître, au creux de ma gorge, un rire clair et doux dont il s’abreuvait abondamment. Il aimait me savoir heureux, et j’aimais qu’il aime cela : en somme, nous adoucissions chacun les longues journées de l’autre. Si Mustébouée s’était fait discret au début, de crainte de devoir partir s’il se faisait remarquer, le naturel était rapidement revenu au galop et il se mettait à amuser la galerie, même en présence d’autrui. Cela attendrissait généralement le personnel de la clinique qui trouvait ce spectacle touchant.

C’était en plein séance de papouilles et de jeux plutôt enfantins que quelqu’un ouvrit la porte. Nous nous étions tus rapidement, en regardant dans la personne qui pénétrait dans l’embrasure. Elle ne portait pas de blouse blanche, et était bien plus jeune que le reste des gens que j’avais vu depuis mon hospitalisation. Le garçon qui se tenait devant moi n’était pas non plus aussi confiant que tous les adultes qui l’avaient précédé et il commença même la discussion en présentant des excuses…deux fois !

« Bonjour … Pas le peine de dire pardon ! Tu... vous ne me dérangez pas. »

Je voulais me montrer sympathique avec ce monsieur tout tracassé et, je m’étais aligné sur lui, en utilisant le vouvoiement même s’il n’avait pas l’air beaucoup plus vieux que moi. Je me demandais bien ce qui pouvait autant l’intimider : était-ce parce que j’étais dans un lit d’hôpital et qu’il avait peur que je sois fragile ? En tout cas, ce n’était pas quelqu’un qui m’avait connu avant l’incident puisqu’il n’était même pas sûr que je fusse moi-même !

« Oui, c’est moi, Ambroise Louvet. Enchanté je suppose… Et vous ? Comment vous vous appelez ? »

Le pauvre garçon n’avait pas l’air plus rassuré : il était racrapoté contre la porte et semblait vouloir s’enfuir à tout prix. Qu’est-ce qui pouvait bien lui prendre ? Ce n’était pas un adolescent alité, avec une tension basse et des pansements de partout qui allait s’en prendre à lui ! Ou peut-être était-ce la maladie qui le rendait aussi craintif, certaines personnes détestaient les hôpitaux car ils craignaient d’y attraper une mauvaise bactérie.

Je décidais de faire un pas vers lui en me relevant en position assise, avec le coussin derrière mon dos avant de lui tendre la main, l’invitant à la serrer avant de me rappeler que cette dernière était emballée dans les bandages et qu’il serait probablement plutôt douloureux pour moi que quelqu’un appuie dessus.

« Hum… Je ne vais peut-être pas pouvoir vous serrez la main mais rassurez-vous je ne suis pas contagieux ! »

Si je me montrais le plus accueillant possible avec l’inconnu, ce n’était pas le cas de Rouchon qui, une fois la surprise passée, ne l’avait pas lâché des yeux : comme s’il cherchait à sonder au plus profond de lui. Il se tenait contre moi, méfiant comme un Persian qui protégé son petit. Il veillait sur moi et voulait s’assurer que rien ne m’arrive. Puisque le blond qui s’était approché n’était ni un ami, ni une personne venue pour me soigner, il craignait qu’il n’ait une attention malveillante, c’était du moins ce que son comportement semblait signifier : « Au moindre pas de travers, je sors les griffes ». Cela me surprenait venant de sa part, lui qui était en général d’un naturel bien plus chaleureux…

« Comment je peux vous aider ? »
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Warm wishes… or whatever gets you better
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Si j’avais pu, j’aurais aimé être ailleurs. J’aurais préféré fort que de devoir faire le travail que je venais accomplir ici. Son état, son âge. Tout me donnait envie de quitter en claquant la porte. De m’enfuir sans jamais me retourner… et sans jamais oublier ce visage. On n’oubliait le visage d’une personne dans la misère qu’on était incapable d’aider. Je n’avais pas à l’aider, il était pris en charge et je me reprochais pourtant de ne pas le faire. Je me reprochais mon entière présence. J’obéissais. Même si son nom de famille correspondait à celui de l’homme que je venais voir, je refusais de m’avouer qu’il était la bonne personne. Je refusais de croire que l’on me demandait de passer en entrevue un jeu homme en si mauvais état. Était-ce pour cela que c’était moi que l’on avait dépêché ? Parce que Jacob ne voulait pas sembler insensible à la situation de ce jeune homme ? « Vous êtes certains d’être monsieur Louvet ? » Je disais ces mots en hésitant, plein de doute et de craintes, un tremblement dans la voix. J’avais peur de me tromper de nuire à l’entièreté de tout ce que je n’avais pas encore et que je convoitais. Il était l’épreuve qu’on avait mise sur mon chemin. L’épreuve qui allait contre mes valeurs, mais à laquelle je devais m’affairer.

J’aurais aimé qu’il dise non. J’aurais aimé qu’il commence à rire pour dire qu’il me menait en bateau, mais je n’attendis pas cette réaction. Je m’avançai plutôt vers lui, acceptant ce « tragique » destin qui était le mien. Je sortis de mon sac un carnet et un crayon et je regardai le Mustébouée gardant si vaillamment son dresseur. Je n’avais ni la force ni l’envie de l’affronter, je m’assieds donc plus loin, lui adressant un sourire puis je me tournai vers l’homme couverts de bandages. « Pardon, le retour de question était bête. Vous en faites pas pour la poignée, j’suis pas à ça près. » dis-je en lui adressant un léger signe de tête.

Et mon esprit tourna et tourna encore.
Il n’y avait plus rien qui faisait sens
Plus rien à quoi me rattacher.
Plus rien sauf le sifflement d’acouphènes.


Je stressais, j’angoissais. L’univers entier semblait s’écrouler autour de moi. Ma vision se brouillait, j’avais du mal à le voir lui alors que nous étions seuls ici. « Je suis Liam Vainunes. » balbutiai-je avec difficulté tentant de contenir l’excès de salive qui obstruait ma gorge. Des sueurs froides me gagnaient. Mon poil s’hérissait. Mes mains devenaient moites. Mon regard fuyait le sien. Je n’étais ni convaincant ni sûr de moi. Je marchais sur des œufs fragiles sans aucune bravoure. La situation me semblait tellement précaire. Tout pouvait basculer à tout instant et je n’avais pas l’expérience pour m’assurer du succès de l’entrevue. Je n’avais rien pour moi. « On vous a prévenu que je viendrais ? Je suis l’adjoint du journaliste du Daily Johto. On mène une recherche approfondi sur la team Mistral afin de livrer un dossier de recherche à notre employeur. » Étrangement, cette phrase avait mieux coulé que la précédente. Était-ce parce que j’étais là pour mon boulot et que mon cerveau acceptait enfin cette réalité ?

Non. C’était l’égoïsme de mon mentor qui me rattrapait. J’en avais la certitude. C’était ses paroles anxiogènes qui me montaient à la tête. « On va te tester demain Liam. T’auras un mec à passer en entrevue. Une victime de l’attaque sur la centrale. Il est hospitalisé. Avec un peu de chance, il sera mignon et t’auras un plan pour quand il sortira… ou pour la civière. » Tout tournait toujours ainsi avec lui et ses mots m’avaient davantage tendu qu’aidé. « ’Fin bon… Ça vous dérange si je vous pose quelques questions pour notre dossier et un article sur l’attaque de la centrale ? » Aussitôt, mon corps s’inclina vers l’avant. Aussitôt, je commençai à l’écouter. J’avais peur qu’il refuse. J’avis peur qu’il me dise non et que l’on me reproche mon échec pour les siècles à venir. Un intense frisson me parcourut. J’étais suspendu à ses lèvres comme si le temps s’était arrêté. Je ne bougeai même pas les quelques mèches blondes qui étaient retombées dans mes yeux. Je me contentai de sourire et de l’observer… Des pieds à la tête comme s’il avait été une expérience scientifique quelconque. Une vulgaire expérience sans plus de valeur.

Et je refusais qu’il ne soit qu’une muse
Qu’il se sente comme un objet duquel on abusait.
Je refusais que dans une quelconque gentillesse,
Il m’associe à l’image d’un tordeur à jus.


Je n’étais pas un journaliste à scoop comme d’autres. J’avais un cœur. Je voulais avoir un cœur, du moins. Je voulais qu’il soit à l’aise. « Sentez-vous très à l’aise. Je ne veux pas vous gêner et on ne mentionnera que brièvement ce que vous avez pu vivre là-bas. » Je savais que c’était en partie un mensonge. Ce serait éprouvant. Pour lui comme pour moi. Ça faisait partie du métier.


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Ambroise Louvet
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Le drôle de garçon qui était entré dans la chambre avait probablement croisé la route d’un Nosferapti et de sa célèbre Onde folie pour être aussi confus… Sans rire : le pauvre avait l’air complètement désorienté, au point même de ne pas me croire lorsque je lui disais être bel et bien moi-même. Sa mine, qui s’était déjà montrée inquiète depuis qu’il avait passé la porte, s’était tirée encore plus vers une triste moue lorsque je lui avais confirmé mon identité. Avait-il vu un fantôme ? Était-il déçu d’être arrivé dans ma chambre ? Je ne comprenais pas vraiment ce qui lui arrivait…

Il finit par se rapprocher un peu avant de s’asseoir face à nous, tout à bonne distance d’un Rouchon toujours sur la défensive qui ne le quittait pas des yeux. Ce dernier avait même gonflé ses joues en espérant avoir l’air plus imposant. Moi de mon côté, je m’étais contenté de passer un bras autour de lui, pour m’assurer qu’il ne s’échappe pas trop facilement s’il venait à vouloir fondre sur le visiteur. Dire que nous nous ennuyions tant ici, fallait-il déjà bouder la première personne qui venait prendre de nos nouvelles avec bienveillance ? Avec difficulté, Le jeune homme avait fini par se présenter à moi et j’avais murmuré très bas en retour « Bonjour Liam ».

Je ne voulais pas l’interrompre : les phrases qui sortaient de sa bouche semblaient lui demander une énergie et une volonté telle qu’il aurait été vraiment antipathique de ma part que de les entrecouper ou pire, lui demander de les répéter. Alors, le plus poliment possible, j’avais écouté tout ce qu’il avait à me demander ; je ne m’étais pas non plus précipité sur les silences pour lui répondre et combler le vide. J’avais écouté attentivement mais très vite, j’avais déchanté : il ne venait pas vraiment prendre de mes nouvelles, j’aurais pu m’en douter… Liam Vainunes, je ne le connaissais pas et lui ne me connaissait pas non plus : pourquoi serait-il venu à mon chevet, si ce n’était pour une bonne raison.

Peut-être mon témoignage l’intéressait-il vraiment ? Peut-être que, à l’instar des héros de bande-dessinées, il était à la fois reporter et enquêteur et qu’il cherchait à mettre la main sur ceux qui avaient organisé tout ce piège. Peut-être que cela valait la peine de me confier à quelqu’un. Bien sûr, j’avais pu parler au docteur de ce que je ressentais mais ce n’était pas pareil… Raconter tout ce qu’il s’était passé, je ne l’avais pas encore fait ; moi-même, je ne m’étais pas encore remémoré tous les évènements.

« Non … je ne savais pas que vous viendriez. »

Je ne voulais pas lui mentir, même si cela l’aurait mis plus à l’aise, je n’allais pas commencer à raconter des bobards dans les journaux, encore moins avant même le début de notre interview. Enfin, je n’avais heureusement pas trop à m’inquiéter : il avait dit lui-même que l’entretien serait bref et qu’il ne poserait pas vraiment de questions sur ce qui avait pu m’arriver là-bas. En y réfléchissant, c’était une drôle de démarche de venir me voir pour prendre des renseignements juste à la sortie de cette catastrophe si ce n’était pas pour aborder le sujet…

Si ses paroles m’avaient presque toutes rassurées, il y en avait une qui avait alerté quelque chose chez moi. Il ne travaillait pas pour un journal d’ici mais pour un journal à … Johto ?! L’attentat avait fait du bruit, c’était clair, mais je ne pensais pas que le monde entier serait au courant des actes qui avaient eu lieu.

« Vous savez si les gens en parlent déjà à Johto et ailleurs dans le monde ? »

C’était à mon tour d’avoir comme une boule dans la gorge en m’adressant à lui. Je venais de prendre conscience de l’ampleur de ce qui était arrivé : mes proches devaient être complètement paniqués de ne pas avoir de nouvelles ! Ma petite maman allait être si triste si elle me voyait apparaître dans un article à ce sujet : elle qui était déjà morte d’inquiétude à l’idée de me laisser partir à l’étranger, elle n’allait pas supporter d’imaginer qu’il ait pu m’arriver quelque chose. Je lui avais innocemment envoyé des petites nouvelles la veille de mon départ pour la centrale mais elle devait être effrayée à l’heure qu’il était si les médias s’étaient déjà emparés de cette histoire ! Et puis ma grand-mère, au fin fond de sa campagne… je n’avais aucun moyen de lui envoyer de message : j’espérais que les articles ne seraient pas trop terrifiants pour elle.

« Hum pardon… » Encore une fois, je n’avais pas pu m’empêcher de poser des questions, comme avec le Docteur Ewan un peu plus tôt. Après tout, les interrogations, c’était son métier à lui, c’était lui qui devait écrire son article et pas l’inverse. « Je ne me souviens pas de tout mais vous pouvez me poser des questions et je vous dirais ce dont je me souviens. » Voilà : maintenant je n’avais plus qu’à répondre rapidement et puis Rouchon qui continuait de le fusiller du regard depuis tout ce temps pourrait enfin cesser d’être sur ses gardes.
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J’avais senti le désarroi dans sa voix. J’avais vu le dépit dans son visage. Évidemment. J’aurais dû m’y attendre. J’aurais dû le voir venir. Nous, journalistes, rapaces affamés, nous jetions sur les témoins comme un piège se refermait sur le corps chaud d’une souris. Et je culpabilisais. Rien de plus normal pour une première fois, j’imagine. J’étais nerveux, je tremblais, une sueur froide désagréable s’emparait de mon dos comme s’il avait été son territoire et je sentais mon esprit tenter de s’éclipser. Un dîner au restaurant ? Un Pokémon à nourrir ? Une mère a appelé en visioconférence ? Tous les prétextes auraient été bons. Et si j’avais pu, j’aurais fui. J’aurais fui très loin. Je n’avais rien à voir avec les crimes desquels il avait été la victime et je me sentais pourtant aussi mal que si j’avais été celui qui l’avait conduit à l’hôpital. « Et commence pas à l’prendre en pitié. C’est qu’une muse. C’est le matériau brut qui te permettra de faire ton produit. Tu vas être publié mec, pense qu’à ça. Le mec, c’est que ta matière première. » Les mots de Jacob faisaient écho dans mon esprit comme si je tentais de me convaincre de sa bonne volonté, de ma bonne volonté. C’étaient les mots qu’ils utilisaient pour décrire chacune des personnes qu’il rencontrait et sur qui il écrivait. Je devais être trop humaniste pour comprendre. Je devais accorder trop d’importance à l’autre pour oser prétendre que cet homme, allongé devant moi, protégé par un Mustébouée qui, malgré ses désirs, n’avait que peu de matériel pour m’intimider. La situation suffisait, de toute façon.

Un instant, je tournai le regard. Incapable de me raisonner en le scrutant, incapable de dissocier mes sentiments de mon devoir. J’aurais voulu que ce soit simple. Que tout soit simple. Que j’aie affaire à un vieillard plus ou moins sénile qui m’aurait mitraillé d’insultes. Mon empathie se serait vite fait la malle, j’aurais pu simplement poser les questions et partir retenant ces larmes que je sentais monter et brouiller mon regard. Si elles ne coulaient pas, ça n’empêchait pas que mon regard était devenu vitreux dès l’instant où il m’avait partagé son inquiétude. « Euh… pour faire simple, le monde entier est tourné vers Lumiris. Même ma mère, qui méprise les technologies, a cherché à me joindre pour savoir si j’allais bien ce matin quand elle s’est levée. Si Lumiris voulait s’ouvrir au monde… c’est maintenant chose faite. Tout le monde cherche à comprendre ce qui s’est passé à la centrale… On ne sait même pas encore combien de mor… » et je me coupai. On ne sait même pas encore combien de morts on dénombre parmi les victimes. J’allais dire cette phrase avec légèreté parce que pour moi, elle n’était qu’une information donnée à la population… mais pour lui, ça voulait probablement dire plus. Pour lui, ce pouvait être des amis, des partenaires, des gens qu’il appréciait. Il était présent et l’instant d’une seconde : je l’avais oublié. « Pardonnez-moi… on oublie souvent que certaines informations peuvent faire mal quand c’est notre métier de les présenter… J’veux pas que vous pensiez que vous êtes qu’une statistique dont on veut se servir… j’aimerais pas que vous pensiez que j’me sers de vous… »

Pourtant c’était le cas. J’étais là pour le vider de son jus et coucher sur papier la moindre confession qu’il m’avait livrée. Parce qu’il avait la lucidité de le faire contrairement à d’autres. « ’fin pardon… si ça vous embête pas… j’vais commencer… j’ai… » Je terminai cette phrase en bougeant les lèvres sans que le son ne sorte jamais. « J’ai besoin de passer à autre chose vite, je trouve ça oppressant. » avais-je voulu dire. Mais c’était égoïste. Moi, je pouvais me dérober quand je voulais à cette histoire… Lui, elle le suivrait toute sa vie. Les images qu’il avait pu voir le hanterait encore longtemps… très longtemps à en juger le jeune âge que son physique laissait sous-entendre – ou entendre, vu la limpidité de sa jeunesse. – J’eus un bref sourire. Compatissant, naïf. Comme si ça avait pu arranger quoique ce soit.

Je déglutissais.
Autour de ma gorge je sentais se serrer
L’étreinte maléfique de mes angoisses
Et elle m’étouffait, je ne pouvais plus souffler.


« Enfin bon. Allons-y. Dotte, j’aurais besoin de toi. » De mon sac à bandoulières sortit ma petite chenille timide avec un magnétophone. Elle s’approcha du lit d’hôpital et brandit l’appareil avec crainte, prenant soin de l’allumer. Une lumière rouge apparut et ma nervosité augmenta. « Bien. Si ça ne vous embête pas mon Larvadar captera l’intégralité de notre entrevue pour combler les trous de mes notes. Personne d’autre que mes superviseurs ou moi n’aurons accès à l’enregistrement. Si celui-ci devait être rendu public, vous pourriez porter plainte pour préjudice et atteinte à votre vie privée, en plus de mise en danger de votre intégrité puisqu’on discutera les attaques terroristes ayant eu lieu à la Centrale Électrice de Voltapolis dans la nuit du 1er août 2020. Puis-je d’abord vous demander de vous présenter brièvement et de nous dévoiler les raisons de votre enrôlement, ainsi que le rôle que vous avez eu à jouer. Je pourrai ainsi dresser un tableau pour diriger notre rencontre. À tout moment, sentez-vous à l’aise de vous arrêter de me demander de partir… » Ces derniers mots, je n’aurais pas dû les mentionner. Ce n’était pas professionnel… C’est quand l’orange n’a presque plus de jus qu’elle libère son jus le plus sucré. On me l’avait enseigné, on me l’avait montré… mais j’étais indisposé. Je n’arrivais pas à me convaincre que ce que je faisais là tout de suite était bien. D’autant plus que le protocole d’introduction avait été des plus… protocolaires. J’avais dit ces mots comme si je les avais toujours dits. J’avais dit ces mots comme si mon émotivité s’en était allé.

Ce n’était pas le cas. Je continuais de trembler, de m’en vouloir. Mais je ne voulais décevoir personne. Absolument personne. C’était un résultat inadmissible… Parce que pour une fois, on me faisait confiance, parce que pour une fois je pouvais montrer ce que je valais.


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