Une défaite cuisante. C'est une défaite cuisante qui cause mon départ d'Heresis et j'emporte avec moi un bagage bien lourd : la déception. Qu'est-ce que ce dresseur avait de plus que moi ? Déjà, plus d'entraînement. C'est sûr. Elle avait plus d'assurance, plus de connaissance, plus d'adresse, plus de compétences... Pour ça, je vais devoir m'entraîner, faire plus de combat, devenir moi-même meilleure. Mais elle avait aussi une équipe riche. Cela doit influer sur elle-même mais aussi, ça doit pousser ses pokémons vers le haut, individuellement et collectivement parlant. J'ai bien réfléchis et on prendra le temps de trouver des pokémons sur le chemin. Le premier qui a le potentiel pour correspondre à mon équipe, je le prendrais. C'est tout, c'est comme ça, c'est décidé.

Avant de partir pour le désert, j'ai pris une paire de chaussure adaptée, beaucoup d'eau et un couvre-chef. Inutile de périr sous le soleil ardent qui tape sur cette mer de sable. Je prend soin de garder Bruno dans sa pokéball. Je ne sais pas s'il tient la chaleur et je ne veux pas vraiment prendre de risque. Le voyage risque d'être long, alors autant le préserver. Une fois près, je pars de bonheur, histoire de profiter au maximum de la fraicheur de la nuit.

L'estomac plein, le sac prêt, je foule le sol du désert et entame mon ascension. Très vite, les structures et trace de bâtiment disparaissent pour laisser place aux longues étendues face à moi. J'apprécie ce paysage, qui sonne à mes oreilles comme un défi de plus. J'accepte de le relever avec plaisir et en plus de ça, il s'accompagnera avec un camarade de plus.

La balade, malgré la température, était sympathique. J'arrivais à franchir les étendus de sable sans trop de difficulté, les dunes n'étant pas excessivement grandes. J'ai marqué quelques haltes, pour boire et vider le sable de mes chaussures. Un détail me frappe l'esprit cependant. Tout va bien mais... voilà quelques heures que je marche et je n'ai rencontré aucun Pokémon, aucun dresseur... Enfaite, personne. J'avise du regard les dunes et pointe la plus grande. Je vais à son sommet et si je n'y vois rien, je rentre. Rien ne sert de forcer le destin.

Il me faut bien une demi-heure pour gagner la dune, une autre pour en arriver à la moitié. Je marque une pause, tâchant de ne pas glisser en bas de la dune et je reprend mon souffle. Tout est calme puis, d'un coup, je sens quelque chose qui pousse sous mon pied. Je n'ai pas le temps de regarder sous mon pied droit que je perd l'équilibre et que je dévale la pente, finissant face contre terre tout en bas de la dune. Ma pokéball s'agite et je laisse sortir Bruno, mon Flamiaou, comme par réflexe.

Je me redresse et j'avise la pente, l'air sévère, dans un mouvement un peu impulsif. C'est alors que je vois une boule blanche, rouler jusqu'en bas. Je papillonne des yeux, surpris de la découverte qui gît sous mes yeux. C'est un Phanpy, aux couleurs bien particulière, qui s'était caché dans le sable. Amusé de me voir rouler jusqu'en bas, il s'est pris au jeu et à fait pareil. Une fois à mon niveau, il s'arrête, hilare. Bruno l'avise, avant de rigoler lui aussi. Sans que je puisse faire quoi que ce soit, le Phanpy invite Bruno à remonter, et c'est ainsi que les deux pokémons s'amusent à descendre la dune en roulant de haut en bas.

Je laisse Bruno faire, ça me laisse le temps de réfléchir. C'est vrai que Lili avait aussi un pokémon aux couleurs étranges. Ce Phanpy serait peut-être la première capture de mon parcours de dresseur... Pourquoi pas essayer ? Je vais le laisser se fatiguer avec Bruno, afin de faciliter la capture. Je trouve que c'est une bonne idée.

Après quelques instants, les deux pokémons restent au bas de la dune, essouflée, mais content. On dirait qu'il discute, sautillant faiblement sur place. C'est à ce moment que je m'approche d'eux, pokéballs à la main. Je fléchis les jambes vers le Phanpy et, d'un jet en cloche, tente de lancer une pokéball sur ce dernier.

- Pourquoi est-ce que tu ne nous rejoindrais pas, toi ?

Le pokémon reste dans sa pokéball. J'ai réussi la capture. Un sentiment étrange, comme une envie de croquer le futur avec hargne, m'envahit. Je le laisse sortir, il rigole jovialement avec Bruno, qui semble lui expliquer ce qui l'attend. Il me regarde d'un air déterminé, acquiesce et, en cœur, les deux pokémons se remettent à rigoler. Je comprends rapidement pourquoi avoir plusieurs pokémons dans une équipe est vital. Bruno n'est que rarement aussi jovial, j'espère que ça sera bénéfique pour le futur.

Bien, on a ce qu'on était venu chercher. On plie bagage et on s'en va.