Audrey Raphaelle Davis
Feat. Shibuya Rin - The Idolm@ster
Dix-sept ans
Lycéenne ; Serveuse (Velvet Cafe)
03 novembre 2003
Aucune Faction
Lumiris
Habite Mirawen
Elle
Pulsar
Indépendante
Ambitieuse
Créative
Méfiante
Autoritaire
Bagarreuse
Minute par minute.
C’est comme ça qu’on avance, amputé de soi-même – une inspiration après l’autre. C’est comme ça que j’avance, soldate tombée au combat mais qu’on n’a pas pensé à achever – les ongles enfoncés dans la terre et la tête encore levée. Les yeux secs, et la gorge nouée.
C’est comme ça qu’on vit, quand on a trop pleuré – les mâchoires serrées, le regard qu’on ne détournera plus jamais. Les yeux ont déjà vu la mort et son linceul – qu’est-ce qui pourrait encore les effrayer (sinon mon propre reflet) ?
J’en ai brisés, des miroirs – j’en ai écorchées, des phalanges déjà trop abîmées. Et dans les fêlures du verre, toujours, je n’ai appris qu’à détester – les images, les similitudes, les différences. J’ai maudis mes yeux trop verts et puis trop ternes, mes cheveux trop longs et puis trop raides, mes traits trop pâles et puis trop fins ; toute mes courbes sans reliefs, mes poignets fragiles et pas assez graciles, mes hanches sur lesquelles on pourrait se blesser pourvu qu’on prenne le risque de les effleurer (mais il faudrait être fou pour désirer la moindre tendresse sur un corps décharné qu’on n’a pas appris à aimer).
J’ai que de la haine à revendre, j’ai que des amertumes à goûter ; mon palais n’a plus son attrait d’antan ni pour le miel ni pour le sucre et elle est lointaine l’époque des rires qui ne vacillaient pas. J’ai oublié, je crois – j’ai oublié comme j’ai pu être belle, peut-être, à une époque lointaine où je n’étais pas qu’une moitié d’âme sans son autre, pas qu’une demi-quelque chose mais on ne sait plus trop quoi. Orpheline de toi et puis d’amour, il ne reste plus que la rage, et plus que la vie, cette vie qui s’accroche et moi qui ne lutte plus contre elle (j’ai compris qu’elle avait choisi, et que je n’avais pas le choix).
Il ne reste plus que les tremblements de mes mains et puis la passion qui m’anime, la passion qui transcende, la passion qui brûle – le peu qu’il reste à sauver, le peu qu’il reste pour continuer d’exister.
Bavures sur le coin des pages, murmures qu’on pose sur des impros slammées dans le silence d’une chambre un peu froide et trop vide – j’ai trouvé que ça pour m’épancher, j’ai trouvé que ça pour combler les nuits et toutes les insomnies. Écrire les absences et les tragédies – et mes plumes traduisent tout ce que ma raison n’entend toujours pas et que mon coeur murmure encore tout bas.
J’ai pas la foi, j’ai pas la force – rien que du désespoir et des idéaux trop grands que mes bras croient ne pas pouvoir porter ; j’ai que ma violence lâche et mes heures d’oubli à noyer les flots dans la caféine et les cahiers. On m’a dit qu’il fallait lire pour s’émanciper et même si je crois que vivre suffit à grandir j’ai fait tourner les pages jusqu’à ne plus rien déchiffrer – si c’est le prix à payer pour goûter à l’essence du mot liberté.
En vrac ; le mètre soixante-treize + sous-poids évident mais pas encore critique + le all black c’est une religion + t-shirt oversized à l’effigie de groupes un peu grunge c’est la base + les chokers c’est la base² + elle porte les bonnets mieux que toi + les écouteurs c’est dépassé, elle porte son casque presque plus souvent sur sa nuque que sur ses oreilles + rôliste à ses heures perdues + elle a noirci des cahiers entiers de textes qu’elle ne te lira jamais + goûts musicaux éclectiques, du rock indé à la k-pop en passant par de la transe un peu weird à ton oreille + accro à la caféine, jamais elle démarre sans son macciato hazelnut ou caramel + son emploi au velvet cafe est une bénédiction + la montre à son poignet fonctionne pour de vrai + elle écoute ses musiques sur un vieux mp3 usb, à l’ancienne + elle te tape ses meilleurs tricks en skateboard sur les rampes + gameuse dans l’âme, à défaut d’avoir des consoles elle pourrait passer des heures devant des gameplay walkthroughs + si elle n’était pas si économe, elle achèterait beaucoup trop de merch dérivés de films d’animation pour son bien + elle achète encore des cds, toujours à l’ancienne + elle tient un bullet journal minimaliste depuis plus de deux ans, ça a révolutionné sa vie de bordélique invétérée + son dernier craquage c’était une vieille machine à écrire encore fonctionnelle trouvée en brocante + meuf pas déconnante, sauf avec les autres
C’est comme ça qu’on avance, amputé de soi-même – une inspiration après l’autre. C’est comme ça que j’avance, soldate tombée au combat mais qu’on n’a pas pensé à achever – les ongles enfoncés dans la terre et la tête encore levée. Les yeux secs, et la gorge nouée.
C’est comme ça qu’on vit, quand on a trop pleuré – les mâchoires serrées, le regard qu’on ne détournera plus jamais. Les yeux ont déjà vu la mort et son linceul – qu’est-ce qui pourrait encore les effrayer (sinon mon propre reflet) ?
J’en ai brisés, des miroirs – j’en ai écorchées, des phalanges déjà trop abîmées. Et dans les fêlures du verre, toujours, je n’ai appris qu’à détester – les images, les similitudes, les différences. J’ai maudis mes yeux trop verts et puis trop ternes, mes cheveux trop longs et puis trop raides, mes traits trop pâles et puis trop fins ; toute mes courbes sans reliefs, mes poignets fragiles et pas assez graciles, mes hanches sur lesquelles on pourrait se blesser pourvu qu’on prenne le risque de les effleurer (mais il faudrait être fou pour désirer la moindre tendresse sur un corps décharné qu’on n’a pas appris à aimer).
J’ai que de la haine à revendre, j’ai que des amertumes à goûter ; mon palais n’a plus son attrait d’antan ni pour le miel ni pour le sucre et elle est lointaine l’époque des rires qui ne vacillaient pas. J’ai oublié, je crois – j’ai oublié comme j’ai pu être belle, peut-être, à une époque lointaine où je n’étais pas qu’une moitié d’âme sans son autre, pas qu’une demi-quelque chose mais on ne sait plus trop quoi. Orpheline de toi et puis d’amour, il ne reste plus que la rage, et plus que la vie, cette vie qui s’accroche et moi qui ne lutte plus contre elle (j’ai compris qu’elle avait choisi, et que je n’avais pas le choix).
Il ne reste plus que les tremblements de mes mains et puis la passion qui m’anime, la passion qui transcende, la passion qui brûle – le peu qu’il reste à sauver, le peu qu’il reste pour continuer d’exister.
Bavures sur le coin des pages, murmures qu’on pose sur des impros slammées dans le silence d’une chambre un peu froide et trop vide – j’ai trouvé que ça pour m’épancher, j’ai trouvé que ça pour combler les nuits et toutes les insomnies. Écrire les absences et les tragédies – et mes plumes traduisent tout ce que ma raison n’entend toujours pas et que mon coeur murmure encore tout bas.
J’ai pas la foi, j’ai pas la force – rien que du désespoir et des idéaux trop grands que mes bras croient ne pas pouvoir porter ; j’ai que ma violence lâche et mes heures d’oubli à noyer les flots dans la caféine et les cahiers. On m’a dit qu’il fallait lire pour s’émanciper et même si je crois que vivre suffit à grandir j’ai fait tourner les pages jusqu’à ne plus rien déchiffrer – si c’est le prix à payer pour goûter à l’essence du mot liberté.
En vrac ; le mètre soixante-treize + sous-poids évident mais pas encore critique + le all black c’est une religion + t-shirt oversized à l’effigie de groupes un peu grunge c’est la base + les chokers c’est la base² + elle porte les bonnets mieux que toi + les écouteurs c’est dépassé, elle porte son casque presque plus souvent sur sa nuque que sur ses oreilles + rôliste à ses heures perdues + elle a noirci des cahiers entiers de textes qu’elle ne te lira jamais + goûts musicaux éclectiques, du rock indé à la k-pop en passant par de la transe un peu weird à ton oreille + accro à la caféine, jamais elle démarre sans son macciato hazelnut ou caramel + son emploi au velvet cafe est une bénédiction + la montre à son poignet fonctionne pour de vrai + elle écoute ses musiques sur un vieux mp3 usb, à l’ancienne + elle te tape ses meilleurs tricks en skateboard sur les rampes + gameuse dans l’âme, à défaut d’avoir des consoles elle pourrait passer des heures devant des gameplay walkthroughs + si elle n’était pas si économe, elle achèterait beaucoup trop de merch dérivés de films d’animation pour son bien + elle achète encore des cds, toujours à l’ancienne + elle tient un bullet journal minimaliste depuis plus de deux ans, ça a révolutionné sa vie de bordélique invétérée + son dernier craquage c’était une vieille machine à écrire encore fonctionnelle trouvée en brocante + meuf pas déconnante, sauf avec les autres
Coup de foudre étrange au royaume des atrophiés ; la bestiole traînait, prostrée, au fond de la cage douillette qui lui servait de quarantaine tandis que ses membres fatigués se reposaient. J'avais pas prévu de repartir avec elle, et pourtant chaque fois c'était elle qui m'attirait. Je tournais en rond devant le refuge tous les deux jours, la peur au ventre à l'idée que quelqu'un d'autre ait succombé pour elle mais chaque fois elle était là, et on m'a même soufflé une fois qu'elle m'attendait. Qu'elle savait que je viendrais. Le jour où l'on a ouvert sa cage et qu'elle s'est approchée de la main que je lui tendait, la première fois qu'elle y a donné un coup de langue timide et maladroit, j'ai compris que je n'aurais plus jamais le cœur de m'en aller sans elle. Elle était à moi, elle m'était destinée. Abîmée, le vol bancal, de travers et mal assuré ; elle n'est pas tout à fait belle, trop blessée pour être charmante, mais elle a l'élégance de ces jolies choses qu'on a cassées mais qui continuent d'exister – ces jolies choses qu'on répare avec de l'or pour sublimer les cicatrices données par la vie. Ça m'a parlé, je crois. De savoir qu'on l'avait battue et malmenée, mais qu'elle avait continué de vivre. Et moi, j'espère que je saurais lui réapprendre à voler droit.
Wifi
Emolga
Femelle
Joueuse
L'amour n'est qu'une violence.
Et le premier nous déchire, plus qu'aucun autre n'en sera jamais capable.
Le premier amour ravage — morsures dans le cou pour trois jours, poison au sang le temps d'une vie.
Rien qu'une erreur de jeunesse — un écart, un pas de côté. Mille promesses alcoolisées qu'on sait qu'on ne tiendra jamais — des projets fous dans les yeux mais rien que pour une nuit. Andrès, tu n'étais rien d'autre : rien d'autre qu'une démence adolescente. Un oubli, une idiotie — dans le feu de l'instant, rien ne comptait. J'étais jeune, j'étais une enfant, et toi déjà presque adulte, les mains habiles, celles qui déshabillent par habitude, j'aurais dû deviner — tes gestes étaient trop cliniques.
La petite voix dans ma tête, je ne l'ai pas écoutée — je me suis toute entière offerte à toi, persuadée que tout ça serait sans conséquences.
Au matin, la brève inquiétude, puis le haussement d'épaules insouciant — tellement persuadés tous les deux que ça n'arrivait qu'aux autres.
Quand je suis tombée malade, tu t'es barré.
Avant même de savoir, t'as déjà imaginé le pire — t'as rayé deux ans d'une vie que tu m'as volée d'un seul trait.
J'espère en retour te l'avoir gravé au fond de la rétine, en quelques lettres sur mon clavier — ton numéro, tout ce qu'il me restait de toi et de notre travers.
« Positive. »
xxxxx
L'amour n'est qu'une violence.
Tu me l'as appris dès mon plus jeune âge — on n'aime jamais droitement, jamais justement, jamais sans concession.
L'amour justifie tout, paraît-il — les bleus sur les poignets, ceux sur les cuisses ; l'amour justifie la fêlure d'un fémur et les mensonges, les larmes factices, les fausses excuses.
Et si l'on aime, alors on doit, au nom de l'amour, silence et obéissance. Baisser la tête, raser les murs, esquiver les regards. Ne pas faire le moindre bruit, ne pas répondre, toujours s'excuser.
S'excuser d'avoir trébuché dans l'escalier, s'excuser d'avoir éternué à l'étage, s'excuser d'avoir fait tomber un jouet, s'excuser d'avoir osé un éclat de rire.
S'excuser de n'être pas une poupée d'argile inanimée.
S'excuser simplement d'exister.
Tu disais nous aimer, papa, nous aimer plus que tout, nous aimer puisqu'on était d'elle ;
mais elle, papa, tu l'aimais elle, et tu l'aimais si fort que ton amour était
douloureux
(et ton amour, ton amour, papa
— il l'a même tuée.)
xxxxx
L'amour n'est qu'une violence.
Une absence, une donnée incomplète — équation qui n'a qu'une seule inconnue, mais l'erreur est trop grande pour qu'elle soit résolue.
Il n'y a toujours eu que quelques photos de toi, éparpillées dans des albums oubliés au fond des tiroirs.
Quelques mots qu'il nous avait dits, quand il nous racontait encore des histoires pour nous endormir.
Il nous a raconté que tu étais malade d'un grand mal et qu'il t'avait emportée, quand nous n'étions pas encore capable de parler. Qu'il t'avait connu chevalière au combat et puis,
et puis en grandissant les mots ont changé, les mots sont devenus cruels et médisants.
Tu n'étais plus reine, tu n'étais plus guerrière – il nous avait protégées mais son coeur, lentement, s'était atrophié sur les rebords de la trahison.
Tu l'avais aimé, mais toi non plus pas assez ; toi aussi, tu avais fait des pour toujours des plus jamais.
Et il nous aimait parce qu'on était de toi, dernières parcelles d'une tendresse que tu lui avais toute entière volée ;
ou il nous détestait parce qu'on n'était peut-être pas de lui, parce qu'on avait tes yeux mais pas ses mains, tes sourires mais pas ses rires, tes audaces mais pas sa foi.
Peut-être, maman, peut-être que si tu avais été là,
(si tu avais été plus digne, si tu n'étais pas partie,
si tu avais été une mère et pas cette femme-là)
peut-être, peut-être, alors,
l'amour aurait été plus doux.
xxxxx
L'amour n'est qu'une violence.
Qu'importe la forme qu'il prend – même celle des idéaux n'est pas sans aspérités.
La justice est obsolète, les passions dérisoires – les hommes se tuent pour des promesses aux aïeux et s'empoisonnent pour des secrets inavoués ; l'amour du savoir condamne et tous les vivants sont fous.
Mistral a soufflé, Hestia n'est pas un foyer – je maudis ceux qui revendiquent les discours appris par cœur auxquels ils ne croient même pas, je hais ceux qui s'engagent auprès de ceux qui ont trop tué.
Pour l'amour d'un monde qui n'a pas lieu d'être s'ils existent pour le gouverner.
Je l'ai appris à mes dépends et comme les autres, quand les villes ont tremblé par trop de fois, quand il a fallu partir, quand chez nous a été ravagé et que de nos histoires il ne restait que des ruines ; quand j'ai vu les autres pleurer parce qu'ils avaient quelqu'un, là-bas, prisonnier des flammes ou des décombres.
Quand j'ai entendu les noms de ceux qui sont partis un soir pour ne jamais rentrer.
Des airs de mauvais endroit au mauvais moment – des récits de hasards, de coïncidences ou de synchronicités.
Des histoires qui te ressemblaient.
xxxxx
L'amour n'est qu'une violence.
Éphémère et poudre aux yeux — lui aussi s'en va se cacher sous un drap blanc, effrayé
par le sang,
et les gyrophares.
L'amour est un matin d'hiver, un silence qui se prolonge et ma seule voix qui résonne — tu n'es nulle part, et même si je mens je sais déjà.
Je sais déjà trop que l'amour blesse, que l'amour tue — qu'à l'aube il ne reste rien de bon quand l'amour se tait.
Je sais déjà qu'on croit dur comme fer que ces tragédies sont pour les autres, et qu'on a suffisamment vécu — je sais qu'on dit que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit,
mais je sais aussi qu'elle frappe plus fort sur ceux qui chancellent déjà dans les rues.
Je sais déjà que l'amour est injuste,
et que la mort l'est plus encore.
Je sais qu'on s'amourache des mauvaises personnes,
que ce sont les meilleures qui s'en vont,
et qu'elles laissent à ceux qui restent l'héritage d'aller jusqu'au bout.
Je te répétais cent fois que l'amour n'était qu'une violence — mais toi à ces conneries tu n'y croyais pas, toi l'amour tu l'aimais, toi la vie tu la chérissais ;
et toi, ma sœur, toi ma Elvire,
toi, tu rendais l'amour un peu plus beau
et la mort un peu moins.
(C'est peut-être pour ça qu'elle t'aimait tant
— qu'elle a cru t'aimer plus que moi).
Et le premier nous déchire, plus qu'aucun autre n'en sera jamais capable.
Le premier amour ravage — morsures dans le cou pour trois jours, poison au sang le temps d'une vie.
Rien qu'une erreur de jeunesse — un écart, un pas de côté. Mille promesses alcoolisées qu'on sait qu'on ne tiendra jamais — des projets fous dans les yeux mais rien que pour une nuit. Andrès, tu n'étais rien d'autre : rien d'autre qu'une démence adolescente. Un oubli, une idiotie — dans le feu de l'instant, rien ne comptait. J'étais jeune, j'étais une enfant, et toi déjà presque adulte, les mains habiles, celles qui déshabillent par habitude, j'aurais dû deviner — tes gestes étaient trop cliniques.
La petite voix dans ma tête, je ne l'ai pas écoutée — je me suis toute entière offerte à toi, persuadée que tout ça serait sans conséquences.
Au matin, la brève inquiétude, puis le haussement d'épaules insouciant — tellement persuadés tous les deux que ça n'arrivait qu'aux autres.
Quand je suis tombée malade, tu t'es barré.
Avant même de savoir, t'as déjà imaginé le pire — t'as rayé deux ans d'une vie que tu m'as volée d'un seul trait.
J'espère en retour te l'avoir gravé au fond de la rétine, en quelques lettres sur mon clavier — ton numéro, tout ce qu'il me restait de toi et de notre travers.
« Positive. »
L'amour n'est qu'une violence.
Tu me l'as appris dès mon plus jeune âge — on n'aime jamais droitement, jamais justement, jamais sans concession.
L'amour justifie tout, paraît-il — les bleus sur les poignets, ceux sur les cuisses ; l'amour justifie la fêlure d'un fémur et les mensonges, les larmes factices, les fausses excuses.
Et si l'on aime, alors on doit, au nom de l'amour, silence et obéissance. Baisser la tête, raser les murs, esquiver les regards. Ne pas faire le moindre bruit, ne pas répondre, toujours s'excuser.
S'excuser d'avoir trébuché dans l'escalier, s'excuser d'avoir éternué à l'étage, s'excuser d'avoir fait tomber un jouet, s'excuser d'avoir osé un éclat de rire.
S'excuser de n'être pas une poupée d'argile inanimée.
S'excuser simplement d'exister.
Tu disais nous aimer, papa, nous aimer plus que tout, nous aimer puisqu'on était d'elle ;
mais elle, papa, tu l'aimais elle, et tu l'aimais si fort que ton amour était
douloureux
(et ton amour, ton amour, papa
— il l'a même tuée.)
L'amour n'est qu'une violence.
Une absence, une donnée incomplète — équation qui n'a qu'une seule inconnue, mais l'erreur est trop grande pour qu'elle soit résolue.
Il n'y a toujours eu que quelques photos de toi, éparpillées dans des albums oubliés au fond des tiroirs.
Quelques mots qu'il nous avait dits, quand il nous racontait encore des histoires pour nous endormir.
Il nous a raconté que tu étais malade d'un grand mal et qu'il t'avait emportée, quand nous n'étions pas encore capable de parler. Qu'il t'avait connu chevalière au combat et puis,
et puis en grandissant les mots ont changé, les mots sont devenus cruels et médisants.
Tu n'étais plus reine, tu n'étais plus guerrière – il nous avait protégées mais son coeur, lentement, s'était atrophié sur les rebords de la trahison.
Tu l'avais aimé, mais toi non plus pas assez ; toi aussi, tu avais fait des pour toujours des plus jamais.
Et il nous aimait parce qu'on était de toi, dernières parcelles d'une tendresse que tu lui avais toute entière volée ;
ou il nous détestait parce qu'on n'était peut-être pas de lui, parce qu'on avait tes yeux mais pas ses mains, tes sourires mais pas ses rires, tes audaces mais pas sa foi.
Peut-être, maman, peut-être que si tu avais été là,
(si tu avais été plus digne, si tu n'étais pas partie,
si tu avais été une mère et pas cette femme-là)
peut-être, peut-être, alors,
l'amour aurait été plus doux.
L'amour n'est qu'une violence.
Qu'importe la forme qu'il prend – même celle des idéaux n'est pas sans aspérités.
La justice est obsolète, les passions dérisoires – les hommes se tuent pour des promesses aux aïeux et s'empoisonnent pour des secrets inavoués ; l'amour du savoir condamne et tous les vivants sont fous.
Mistral a soufflé, Hestia n'est pas un foyer – je maudis ceux qui revendiquent les discours appris par cœur auxquels ils ne croient même pas, je hais ceux qui s'engagent auprès de ceux qui ont trop tué.
Pour l'amour d'un monde qui n'a pas lieu d'être s'ils existent pour le gouverner.
Je l'ai appris à mes dépends et comme les autres, quand les villes ont tremblé par trop de fois, quand il a fallu partir, quand chez nous a été ravagé et que de nos histoires il ne restait que des ruines ; quand j'ai vu les autres pleurer parce qu'ils avaient quelqu'un, là-bas, prisonnier des flammes ou des décombres.
Quand j'ai entendu les noms de ceux qui sont partis un soir pour ne jamais rentrer.
Des airs de mauvais endroit au mauvais moment – des récits de hasards, de coïncidences ou de synchronicités.
Des histoires qui te ressemblaient.
L'amour n'est qu'une violence.
Éphémère et poudre aux yeux — lui aussi s'en va se cacher sous un drap blanc, effrayé
par le sang,
et les gyrophares.
L'amour est un matin d'hiver, un silence qui se prolonge et ma seule voix qui résonne — tu n'es nulle part, et même si je mens je sais déjà.
Je sais déjà trop que l'amour blesse, que l'amour tue — qu'à l'aube il ne reste rien de bon quand l'amour se tait.
Je sais déjà qu'on croit dur comme fer que ces tragédies sont pour les autres, et qu'on a suffisamment vécu — je sais qu'on dit que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit,
mais je sais aussi qu'elle frappe plus fort sur ceux qui chancellent déjà dans les rues.
Je sais déjà que l'amour est injuste,
et que la mort l'est plus encore.
Je sais qu'on s'amourache des mauvaises personnes,
que ce sont les meilleures qui s'en vont,
et qu'elles laissent à ceux qui restent l'héritage d'aller jusqu'au bout.
Je te répétais cent fois que l'amour n'était qu'une violence — mais toi à ces conneries tu n'y croyais pas, toi l'amour tu l'aimais, toi la vie tu la chérissais ;
et toi, ma sœur, toi ma Elvire,
toi, tu rendais l'amour un peu plus beau
et la mort un peu moins.
(C'est peut-être pour ça qu'elle t'aimait tant
— qu'elle a cru t'aimer plus que moi).
- Spoiler:
Pourquoi les Pulsars ?
Si le monde est hostile et si personne n’a à coeur de protéger les enfants de son pays, alors que nous reste-t-il sinon la force de lever le poing en notre propre nom – et en celui de ceux qu’on oublie ? Depuis trop longtemps je rêve d’une justice qu’on ne voit plus, depuis trop de temps j’attends qu’on préserve l’insouciance dans les yeux des enfants ; depuis des années je sais qu’on n’en fait rien et qu’il ne reste que nous – nous les fous ou les écervelés qui rêvons encore de paix. Je ne veux plus être un témoin silencieux, je ne veux plus baisser la tête ni raser les murs : je veux être capitaine de mon âme et de mon navire. De gré ou de force, j’arracherai mes droits aux mains de ceux qui nous condamnent : je serai guerrière, et battante, je serai Ranger, ou avocate, engagée, artiste ou militante, tout ça à la fois peut-être – mais jamais, plus jamais rien du tout ; plus jamais victime.
Pseudo(s): Yuzetsuki | Catharsis
Âge: 22 ans
Localisation: Chocolatine.
Pronom(s): Elle
Âge: 22 ans
Localisation: Chocolatine.
Pronom(s): Elle
Comment nous as-tu trouvé ? // Toujours Hazel.
Ton Pokémon préféré ? // Toujours les mêmes.
As-tu un parrain ? // Toujours Hazel.
Qu'attends-tu de Dusk Lumiris ? // La création des 5C.
Un dernier mot ? // Love. (coucou c'est la troisième identité de damien et cael)
Ton Pokémon préféré ? // Toujours les mêmes.
As-tu un parrain ? // Toujours Hazel.
Qu'attends-tu de Dusk Lumiris ? // La création des 5C.
Un dernier mot ? // Love. (coucou c'est la troisième identité de damien et cael)