« Regarde Casper ! Il neiiige ! »
La neige tombait doucement, par gros flocons alors que tu sirotais ta Monster dans ton gobelet que tu gardais toujours avec toi. Tu transférais toujours le contenu des cannettes dans ton gobelet. Pourquoi ? Pourquoi pas ? Fallait pas toujours une raison !
Sautillant alors jusqu’à ta chambre, tu saluas vivement Nox et Pillar. Nox, bah c’était nuit ! Et Casper, c’était un fantôme ! Tu te cassais jamais la tête pour trouver des noms toi.
Tu te tournes vers Pillar. « Mais toi, ça va pas te faire éteindre la neige ? » Tu avais froncé les sourcils. Bien sûr que tu voulais que Pillar t’accompagne, mais tu ne voulais pas que son feu s’éteigne non plus !

Tu hausses légèrement les épaules. T’allais quand même pas t’empêcher de sortir. Casper avait grimpé sur ta tête et ça t’avait fait rire. Elle était toujours sur toi, c’était impossible qu’on la retrouve ailleurs. Ou alors parfois, elle était sur la tête de la Pyronille et c’était assez drôle ! Mais pour le moment, elle ne pouvait pas être sur la tête de Pillar, alors elle était sur la tienne.
« On va pas prendre de chance d’accord Pillar ? Donc je vais te rappeler dans ta pokéball et on verra dehors s’il fait pas trop froid ou si je trouve un endroit où tu pourrais avoir de la place pour bouger ! » Parce qu’en vrai, c’est quand même vachement imposant une Pyronille ! T’avais une pièce juste pour les pokémons dans ton appartement. Heureusement que tes petites activités au marché te ramenaient de l’argent un peu parce qu’autrement, t’aurais jamais eu de la place pour Pillar.

Tu rappelles alors Pillar dans sa pokéball et tu attrapes ton sac et ton manteau - sans oublier de mettre la pokéball dans le sac. Quoique, tu aurais parfaitement pu oublier. C’est ton genre. T’oublies souvent les clés de la voiture après tout ! Ou encore les clés de la maison, mais c’est dans le même trousseau, alors si t’oublies l’un, forcément t’as oublié l’autre aussi.
Les flocons tombent et tu tends la main pour tenter d’en attraper un. Il fond directement en touchant ta main ; c’est triste. Faudrait penser à inventer un flocon qui ne fond pas. Mais pas les flocons pas beaux, les gros flocons magnifiques digne des films et comédies d’hiver - ou romantique ; mais t’écoutes pas vraiment les comédies alors tu saurais pas trop quoi dire. Tu sais juste que parfois y’a de magnifiques paysages enneigés avec une chute de neige toute aussi magnifique.

Tu finis par entrer dans ta voiture parce qu’il n’y a pas du tout assez de neige sur le sol pour faire des anges dans la neige - et c’est dommage. Tu ne sais pas trop où tu vas. Tu veux juste… y aller.
À l’instinct ! Casper s’installe sur le siège passager pendant que tu conduis. Faut croire que le pokémon aux étranges couleurs a compris que fallait pas trop te déranger parce qu’elle est toujours sage quand tu es sur la route.
Sans crier gare, tu décides de te ranger sur le bord de la route. C’est là que ton esprit a décidé que t’allais te promener. Impossible de te souvenir de si tu étais déjà venu ou pas. Ça te semblait entièrement nouveau, mais si ça se trouve et bien, tu avais tout simplement oublié !

Quand tu descends un peu le long de la rivière qui est magnifique - et toujours pas gelée ! Après tout, vous n’êtes qu’au début du mois de décembre, alors tout s’explique - tu finis par voir une jeune femme et tu essaies de distinguer ce qui se trouve dans son cou. Tu trottines vers elle - Casper ayant retrouvé sa place sur ta tête. « Coucooou ! C’est quoi dans ton cou ? Attends laisse-moi deviner ! Je sais je sais ! Euh… non. Je sais pas. C’est quel pokémon ? Il dort ? Il a un nom ?  »

Toi, tu n’y connaissais rien en fleurs. Mais alors là, vraiment rien ! Tout ce que tu savais, c’était que les herbacées, bah, c’étaient les premières à revivre après un feu de forêt et franchement, tu trouvais ça très intéressant ! Oui, ça avait un rapport avec le feu – ton ami – on ne te changeait pas.
Tu étais devant elle maintenant et tu rayonnais. Tu rayonnais comme tu avais toujours rayonné – d’une lueur différente de lorsque tu te trouvais sur scène. Sur scène, tu brillais, tu explosais de milles feux, tu étais magique et c’était là ta place. Là et sur le fil, devant les yeux qui t’observent et au-dessus du vide qui pourrait t’absorber.
Tu vis d’adrénaline et de passion ; tu vis d’acclamations, mais pas de reconnaissance ; si tu marques un esprit, tu es satisfait. Si tu es certain de ne pas être oublié par une âme vivante quelque sur terre, ton but est comblé et ton énergie demeure intact. Tu n’es pas compliqué ; tu n’attends rien de la vie. Tu la vis. Une seconde à la fois, une seconde aussi intensément que possible comme si la seconde suivante n’allait jamais se présenter.
Devant elle, tu rayonnais ; devant son pokémon, tu brillais. D’une étincelle qui était tienne, qui ne s’éteignait jamais vraiment – seuls les jumeaux connaissaient les cendres de l’incendie, les larmes, l’œil de la tempête et ton secret demeurait bien ancré dans ton cœur, enfermé à double tour. Mais ta lueur n’était pas fausse ; bien au contraire, elle était d’une sincérité déconcertante.

« Ooops ! Je ne voulais pas ! » Mais comment quiconque pourrait dormir en ta présence, Oyaris ? Tu tais exubérant – mais on apprenait à t’apprécier ainsi. Tu tends la main pour observer le pokémon qui flotte vers toi et tu souris. Tu souris au pokémon, tu souris à cette inconnue. « Alors c’est un Comfy ? » Pas exactement, mais bel essai ! Tu essayas de le toucher, mais il alla un peu trop vite, s’approchant du Mimikyu sur ta tête. « Calluna.. C’est ça ton nom ? Je te présente Casper ! C’est un Mimikyu de type… euh, je sais pas ! Mais c’est pas un type feu ! Je pense que y’a un type spectre dans ses types, je sais que c’est un double type. » Puis tu reposes ton attention sur la personne que tu avais visiblement dérangé et tu tends la main pour attraper un flocon. Le lien logique entre ces deux gestes ? Il n’existe pas. Mais si on commençait à chercher les liens logiques entre tes gestes, on en avait pas fini.

« Elle est belle la neige. » Tu la trouvais vraiment belle, même si elle était froide, même si elle empêchait Pillar de se promener à tes côtés. Parce qu’elle était magnifique. Tu finis par réaliser que tu n’avais pas répondu à la jeune femme. Oops ? Ce n’était pas nouveau avec toi. « Moi c’est Oyaris ! Étrange pourtant, je n’ai pas été très discret ! Je ne suis jamais discret. Vlinder dit que c’est problématique, mais elle est pas discrète elle non plus. C’est Zamas le plus discret en vrai. Je me demande comment il fait ! »
Et pas un seul instant il ne t’était venu à l’esprit qu’elle n’aurait pas la moindre idée de qui Zamas et Vlinder étaient. Pas même une seule seconde cette pensée ne te traversa. « Non, je ne sais pas pourquoi je suis là en fait, je me promène. Je n’y connais rien à fleurs. Tu cherches des fleurs toi ? Tu veux m’apprendre ? Je sais que les herbacées font parties des premiers trucs qui viennent après un feu de forêt. Et toi, tu t’appelles comment ? »
Curiosité qui ne s’arrêtait jamais, curiosité sans bornes, sans limites. Tu lèves la tête vers la guirlande flottante et tu lui adresses un sourire. Vous êtes alors dérangés par deux pokémons qui semblent se disputer et … ta pokéball s’ouvre soudainement. Pillar a décidé de sortir de la pokéball, et la chenille géante rampe vers les deux autres chenilles, semblant les gronder comme une maman le ferait avec ses petits. Ce qui te fait rire. « Je te présente Pillar ! »

Tu avais regardé les flocons de neige qui tombait en souriant – avant de rapidement reposer ton regard sur la jeune femme qui venait de te répondre. Incliner la tête, sentir Casper qui glissait et la redresser soudainement. Oops. Tu n’avais pas pensé au pokémon sur ta tête. « Oh ! Merci ! Je ne savais pas. » ; Parce que t’étais clairement le type de personne à ne même pas savoir le type des pokémons qui t’accompagnaient. Sauf s’ils possédaient le type feu, même en type secondaire. Comme Pillar. C’était un Insecte-Feu. Et tu adorais Pillar. Tu aimais beaucoup Casper aussi, fallait pas croire hein !
Mais en tout cas, c’était bien de savoir le type de Casper, ou plutôt les types. Parce que le Mimikyu possédait deux types qu’Abbie te disait – elle s’appelait comme ça – c’était cool comme prénom ! Abbie. Enfin, c’était un surnom, mais tu aimais bien son nom complet aussi. Abigaëlle. C’était beau, c’était doux, c’était mélodieux ! Et t’avais oublié le reste. Attends, doucement, ne pas trop se perdre dans les pensées, mais essaie de se souvenir des paroles… Ah oui ! Elle voulait savoir où t’avais rencontré Casper. « Je me souviens pas. » Tu pouvais faire un effort Oyaris. Parce que oui, parfois, tu ne parlais pas pendant des heures tellement tu te perdais dans tes pensées et tu ne savais pas comment dire les choses. Tu fronças les sourcils légèrement. « Je me souviens pas où, plus exactement, mais t’avais un arbre flottant qui l’agaçait ! Et elle état terrifiée et Pillar n’a pas aimé ça alors elle a protégé Casper et du coup, Casper s’est réfugiée dans mes bras. J’étais pas pour la laisser seule ! » Voilà qui était mieux. Tu ne trouvais pas ?

Tu t’accroupis pour regarder Pillar en te demandant si elle allait survivre au chaud de l’hiver. Tu espérais, quand même. Euh. Chaud ? L’hiver, c’était chaud ? Ouais, non. Au froid de l’hiver plutôt. Franchement, Oyaris. Et t’essayais de te souvenir en même temps d’où tu avais rencontré la galaxie vivante, mais vraiment, t’y arrivais pas. Donc c’était peut-être le temps d’abandonner l’idée de te souvenir.
Et puis tu te lèves et tu regardes encore la jeune femme et tu fronces un peu les sourcils. T’es pas trop sûr. Tu penses pas être un psychopathe ou un tueur en série. Enfin, t’avais déjà tué un cactus parce que tu pensais que fallait l’arroser comme toutes les autres plantes et du coup, tu l’avais noyé. Et bon, t’étais quand même pas mal sûr de ne pas vouloir la découper en morceaux, là, maintenant, alors que tu discutais avec elle. Tout à fait sûr même ; tu voulais juste qu’elle t’apprenne des trucs sur les fleurs ! « Je sais que j’ai déjà volé, mais c’était parce que Vlinder voulait se refaire ses mèches et que Elvan voulait pas payer pour ça… mais je pense pas que ça fasse de moi un psychopathe, non ? Et euh euh, sans faire exprès, j’ai déjà noyé un Cactus ! Mais je t’assure c’était pas volontaire ! Je veux pas tuer les gens moi ! »
Et tu secouas la tête après. C’est vrai que tu lui avais pas dit c’était qui, mais c’était tellement plus que de simples amis. C’était ton frère et ta sœur et ils étaient tellement importants. Plus important que tout, plus important que ta propre vie. Tu donnerais tout pour eux. « Zamas, c’est mon petit frère, et Vlinder ma petite sœur ! Ils sont jumeaux et ils sont merveilleux. Peut-être que tu les rencontreras un jour ! »

Tu réfléchis quelques secondes aux vivaces. Tu aimais leur nom. Le nom transmettait toute la vivacité et la vigueur des plantes – ça disait vivace, donc vivacité. Sûrement que le mot venait du nom ! Mais ça leur correspondait beaucoup et elles devaient être déterminées pour croître après les temps froids. Et du coup, tu aimais leur motivation. « J’aime bien les vivaces ! »
Et puis la question te fit fermer les yeux quelques secondes – parce que parfois, t’avais besoin de fermer les yeux pour réfléchir un peu mieux. Comme ça, tu voyais pas tout ce qui bougeait autour de toi ; c’était plus simple comme ça, moins distrayant. Même si tu entendais toujours. Tu ouvris les yeux après. « Les  jumeaux, je dirais. Mais si on doit choisir un seul truc, et que je mets de coté les jumeaux… hm… je dirais la vie. La vie est la chose la plus importante, sous toutes ses formes, des rires aux pleurs, de la vie à la mort, chaque parcelle de la vie parce que sans mort, y’a pas de vie, sans pleurs y’a pas de rires, chaque détail est important et faut la vivre à fond. Comme si la seconde suivante n’existe pas – parce qu’elle n’existe peut-être vraiment pas. On sait jamais ce que la seconde d’après nous réserve. On peut tomber dans la rivière, se fracturer le crâne, on peut tomber en amour ; ou notre meilleur ami peut nous trahir, mais chaque partie de la vie est à garder. Soit on savoure, soit on apprend. »

Et puis, tu bois une gorgée de ta boisson énergisante qui traînait dans ton sac, que tu as rapidement attrapé – parce qu’après ce long paragraphe, bah t’avais soif hein. Ta gorge était un peu sèche. « Et toi alors Abbie ? Tu choisirais quoi ? » ; Toi, tu t’étais pas dit une seule fois que la question était étrange. Pas une seule fois, tu t’étais questionné sur la nature de la question. T’avais juste réfléchi pour lui répondre. Et tu te demandais ce qu’elle choisirait, elle. Les fleurs ? Elle semblait beaucoup aimer les fleurs. Peut-être que les fleurs étaient ses amies, comme le feu était ton ami !
Un pokémon long. Mais tu te tournes vers Pillar. « Dis bonjour à ta nouvelle amie, c’est une guirlande de fleurs ! Et toi t’es une chenille de feu. Mais tu la crames pas. J’te surveille. On fait pas de mal aux amies ! » Quand tu poses ton regard sur le sol, tu vois un Aspicot qui a l’air d’être triste. « Coucou toi ! Sois pas triste, on est là ! Abbie et moi, on veut bien être tes amis, pas vrai Abbie ? » T’espérais qu’elle soit d’accord et en même temps, t’espérais qu’elle soit en mesure de te dire si ce pokémon possédait un autre type que le type insecte – mais tu oublias de lui demander.

Tu te disais que Vlinder s’entendrait sûrement bien avec Abbie, parce qu’elle aimait les fleurs et que Vlinder aimait les papillons - et les papillons, ça butinait les fleurs. Alors ! Peut-être qu’elles s’entendraient bien ? Tu en étais certain ! Enfin, tu espérais. Un jour, tu les présenterais ! Non, il ne t’était pas venu en tête que peut-être que vous n’alliez pas vous recroiser autrement que par le fruit du hasard. Pour toi, t’allais la revoir si tu le désirais - même si tu oublierais clairement de lui donner ton numéro de téléphone (que tu ne connaissais même pas par coeur).
Tu essaies de réfléchir. « Peut-être… AH ! C’est dans les bois là ! Ceux qu’on dit qu’ils hurlent ! Tu penses qu’ils hurlent vraiment ? Parce que moi, j’ai rien entendu quand j’y suis allé sauf Pillar qui traînait par terre, parce que Pillar fait quand même du bruit. » Tu te demandais vraiment pourquoi les bois avaient été nommés ainsi alors que clairement, ils ne hurlaient pas. C’était étrange comme appellation. Des bois hurlants. Vraiment ? Pourquoi ? Enfin ! Tu penserais à demander aux arbres la prochaine fois. C’est peut-être parce que y’a des arbres flottants.

« Oui, c’est un type spectre et euh, quelque chose d’autre, mais pas insecte. Comme c’est un arbre, je pense que c’est plante. C’est Bro-je sais plus trop quoi. Mais comme c’est pas un pokémon feu, j’étais pas trop intéressé. » Parce que ton intérêt avait de très grandes limites et que tu pouvais te désintéressé de sujets aussi rapidement qu’ils étaient tombés dans ton champ d’intérêt. La flamme s’éteignait très souvent très rapidement - mais ce n’était pas grave. Seul le feu avait toujours cette douceur à tes yeux, cette passion ardente, brûlante, dans ton regard - parce que le feu était ton ami et qu’il allait le demeurer malgré tout.
Tu lui pardonnais les écarts, les erreurs, les problèmes. Tu savais qu’il ne pensait pas à mal - et c’était en très grande partie de ta faute, alors ! Tu lui pardonnais vraiment.

Tu te demandais à quoi elle pensait. Les pensées des autres, c’était intéressant. Ça en disait beaucoup sur leur personnalité - oh, Pillar venait de lancer des flammèches. Tu voulus la rentrer dans sa pokéball, mais elle ne semblait pas du tout du même avis que toi et tu te demandais bien pourquoi si elle commençait à avoir froid. Roh. Elle était tellement capricieuse c’était incroyable !
« C’est mon oncle ! Je l’ai pas dit ? Je pensais l’avoir dit. Mais voilà, c’est mon oncle, on habitait chez lui pendant un long moment. » Parce qu’après l’incendie, c’est là qu’on vous a envoyé. Fallait bien que quelqu’un s’occupe de vous. Alors c’était votre oncle qui avait pris en charge votre éducation. Enfin, il était pas très là pour vous éduquer, mais tu ne lui en voulais pas parce qu’il travaillait beaucoup pour que vous puissiez manger. Et c’était quand même important de manger pour pouvoir bien grandir !
Tu fronças les sourcils en secouant la tête quand elle se remit à parler. « Mais non c’est pas de la triche ! C’est ce que j’aime plus que tout moi ! »

Ses paroles te firent légèrement échos - parce que toi aussi, tu vivais ton existence sans tes parents ; même si elle, c’était uniquement ta mère. « Oh. » Tu te perdais pas en dix milles dialogiques cette fois, tu ne lui disais pas qu’elle veillait sur elle de peu importe où, tu lui disais pas que tu étais désolé, ni même des condoléances. Non. Parce que tu n’aimais pas quand on te disait tout ça - la seule personne qui avait raison d’être désolée de la mort de tes parents, c’était toi-même. Et les condoléances des inconnus; t’en avais pas grand chose à faire et rien ne te garantissait qu’ils veillaient sur toi alors bon.
« Il est gentil ton père ? Il s’appelle comment ? » Tu aimais bien connaître les noms ! C’était toujours plus pratique après quand on parlait des gens, ça évitait de finir par dire “l’ami de l’ex-copine du fils du cousin de mon père” alors qu’on pouvait dire “Jack”. Bon, c’était juste un exemple parmi tant d’autres et sans doute pas le plus simple, mais quand même ! Ça prouvait bien ton poids.

« C’est merveilleux voir la vie en rose ! Je sais pas trop je la vois de quelle couleur, je pense que je la vois de toutes les couleurs du spectre de lumière visible ! » Tu réfléchis quelques instants à l’idée de teindre les cheveux de son père en rose. Ce pourrait vraiment être cool. Bon, t’allais quand même garder ton bleu ! Mais qui sait, pour une potentielle future teinture, pourquoi pas ? Ou pourquoi pas juste une mèche rose ? C’était toujours une idée !
Des fleurs. L’aspicot ne semble pas avoir vu de fleurs, tu pourrais toujours l’aider à en chercher. Elle cherchait quelle type de fleurs d’ailleurs et - oh. Tu ne bouges soudainement plus - ta main qui allait s’approcher de l’insecte avait suspendu son geste dans les airs. L’air semblait moins accessible - plus lointaine. Et les flammes, et la chaleur, qui reviennent. Tu pourrais presque les voir, au loin, sentir la fumée.
« Un incendie… j’espère que tu vas bien. » Voix légèrement tremblante, moins enjouée, alors que tu te concentres davantage sur l’insecte pour calmer les battements rapides d’un coeur affolé. Il se calme doucement. Et tu t’inquiètes sincèrement pour Abbie. Tu sais que les troubles alimentaires sont douloureux, tu t’étais déjà renseigné sur le sujet - et tu sais qu’ils sont mortels. « Oh ! Attends moi ici ! J’ai quelque chose pour toi ! » Et rapidement, tu te lèves pour courir à la voiture puis tu reviens près d’Abbie et tu lui tends un pull rose. « Il est propre ! Vlinder ne le met plus ! Et regarde ! » C’était un petit pin de fleurs roses. Tu t’accroupis pour déposer une petite fleur bleue en plastique sur la tête de l’Aspicot qui semblait bien vouloir être votre ami.

« Il a l’air de nous apprécier. Tu cherches quoi comme fleurs ? Je peux t’aider ! »

Les bois hurlants.
Tu n’avais pas apprécié tant que ça l’énergie qui se dégageait dans ces bois, mais tu n’en avais pas pour autant été traumatisé non plus. Était-ce seulement vraiment possible de te traumatiser ?
Sans doute. Sans doute que oui - tu n’étais pas invincible non plus et tu n’étais pas même capable de te considérer comme tel. La cicatrice qu’abordait ton visage ne montrait que trop bien que, comme tous les autres, tu n’étais rien de plus qu’un simple humain. Avec tes tares, mais tes qualités également. Dans toute ton imperfection, tu te dressais pour faire face au monde entier - et si la fragilité s’imposait dans ton regard, tu ne tenterais pas de la chasser. Fallait accepter l’humanité qui coulait dans vos veines. Peut-être que parfois, tu l’acceptais un peu trop. Mais tu ne te posais jamais ce genre de questions.

Tu attends un peu - tu lui donnes le temps de parler; c’est rare que tu laisses de la place pour les autres dans la discussion. Pas que tu ne veux pas parler d’eux, bien au contraire, tu es juste toujours tellement occupé à les bombarder de questions pour tout apprendre à leur sujet que tu oublies simplement de les laisser te répondre. Mais là, tu prenais ton mal en patience et tu te faisais violence pour ne pas laisser ton attention se détourner de ce qu’Abbie te demandait, te disait. Et tu plissas légèrement les paupières en observant le pokémon fleur de la jeune femme. Elle n’avait pas tout à fait tort ! Tout laissait à penser que le type du pokémon était un type plante ! Euh, elle avait du quoi sur le type feu ?
« Peut-être que c’est… un camouflage ! Pour qu’on la pense type plante et donc que les prédateurs des fées l’évitent et POUF en fait elle est type fée. »
Tu ne remettais même pas en doute ton raisonnement. Pour toi, il était totalement et entièrement logique. C’était un camouflage. Ça ne pouvait être que ça. Sinon, tout comme Abbie, tu n’y comprenais strictement rien au pourquoi du comment le pokémon ne possédait pas le type plante. Et t’aimais pas forcément ne pas comprendre.

Et puis, elle te dit le prénom de son père et tu hoches la tête, mais tu lui dis pas que tu vas le retenir, parce que parfois tu te demandes même comment tu fais pour ne pas oublier ton propre prénom. Alors promettre de ne pas oublier le prénom de la famille de quelqu’un d’autre ? Ce n’était pas vraiment à ta portée disons ! « Je pense qu’il a raison. Tu es magnifique, alors je suis persuadé que tu es aussi photogénique ! » Charmeur ? Non. Ton but n’était pas de la bercer de compliments, de la faire rougir, de la faire tomber pour toi. Clairement pas. Tu disais simplement ce que tu pensais sans le moindre filtre, comme toujours. Tu étais ainsi, on ne pouvait pas vraiment s’attendre à autre chose de ta part. Et tu la trouvais magnifique, alors tu lui disais. Ne pas lui dire t’aurait été étrange.
« Oh euh ! » C’est vrai ça, Elvan faisait quoi ? Et toi ? Et les jumeaux ? Ça te prend quelques secondes pour réfléchir, parce que la question était vraiment difficile. Elle devrait rédiger des questions à choix de réponses pour les quiz, comme ceux que tu faisais quand tu allais encore à l’école. T’es sûr que tu te ferais avoir par les pièges qu’elle y mettrait ? « Moi, je suis funambule ! Et je fais aussi des spectacles de danse avec les pokémons, je me produis sur scène pour les spectacles ! Et Elvan, je pense qu’il travaille dans une usine, mais je sais pas trop ce qu’il fait dans l’usine. Vlinder, elle chasse les papillons. Elle les trouve magnifique. Ils sont magnifiques. Et Zamas, il cherche. Il cherche des réponses au sujet des pierres. Je pense… qu’il étudie Eevee parce qu’Eevee a une génétique très surprenante ! » Petite pause, petite respiration. Ça t’arrivait souvent de parler beaucoup. Très souvent. « Du coup, il se demande comment tout fonctionne. Les pierres, les méga-gemmes, les cristaux Z, tout ça. Il est chercheur, je pense du coup ! » Et toi, t’étais chercheur de merveilles. C’était un peu comme ça que tu te présentais.

T’allais pas lui parler de votre petite activité secrète, avec les oeufs des pokémons, et les vols dans des laboratoires clandestins qui se souciaient que très peu de l’éthique. Mais bon, ça, c’était entre les jumeaux et toi hein !
La question sur ton état s’était envolée loin, tu l’avais entendu sans vraiment l’entendre et elle avait foutu le camp de ton esprit. Pourquoi ça n’irait pas de toute façon ? Pour tellement de raisons qui ne valaient pas la peine qu’on s’attarde dessus et te voilà désormais devant elle, à lui sourire, à lui offrir ce pull et sa réaction te fait légèrement incliner la tête. « T’en fais pas, elle en a deux comme ça ! Et celui-là, elle ne le met plus alors, je préfère que quelqu’un le porte ! Et comme tu aimes le rose, il te va à merveille. Il fait ressortir des yeux en plus. » Parce qu’elle l’avait mis et que tu souriais toujours autant. Il lui allait très bien ce pull et tu étais content qu’elle ait accepté de le mettre.

Puis tu hoches vigoureusement la tête. L’aspicot allait vous aider ! C’était merveilleux, de l’aide ! « C’est parti ! Au premier qui trouve une fleur ! » Tu cours… tu ne sais pas trop où et tu fouilles. Tu fouilles pour trouver des fleurs. Puis, tu tombes nez à nez avec… pas une fleur. « Abbie, c’est pas une fleur pas vrai ? » Devant toi se trouvait un pokémon visiblement. « Je ne comprends pas trop pourquoi il me regarde comme ça. T’as une idée ? »

Tu disais toujours ce que tu pensais. Sans détour, sans forme, sans tentative de tourner une phrase comme ça ou d’une telle autre manière - c’était toujours de la façon dont ça venait dans ton esprit, et tu le disais simplement. Sans arrières pensées traînant dans ton esprit. Jamais dans le but de draguer, jamais dans le but de blesser. Le dire simplement parce que tu le penses. Tu avais toujours été comme ça, ça avait toujours fonctionné ainsi avec toi - et les jumeaux étaient pareil à ce niveau-là.
Alors toi, tu trouvais Abbie magnifique et tu lui disais. Ça te semblait aussi simple. Tu la trouvais belle, tu lui disais. Tu ne voulais pas la draguer, tu ne voulais pas l’attirer dans ton lit, tenter de la charmer ou autre truc de ce genre. T’étais pas un “don juan” ou un “coureur de jupons” comme on pouvait te dire parfois - tu aimais, ou tu pensais aimer - et tout s’effaçait la seconde d’après et les sentiments n’étaient que cendres.
Et tu ne voulais pas charmer, tu te contentais juste de dire ce que tu pensais. Comme quand tu disais que la neige était jolie, ou que le pokémon devant toi n’était pas une plante. C’était dans la continuité de cette simplicité.

Est-ce que tu te trouvais beau, toi ?
T’y avais jamais vraiment pensé. Que pensais-tu toi, de toi-même ? C’était compliqué. Tu n’aimais pas la brûlure qui prenait place sur ton visage, mais tu avais appris à vivre avec. Tu n’aimais pas les brûlures sur ton corps tout simplement, mais elles faisaient partie de toi et de ton histoire. Est-ce que fallait à tout prix être beau, dans la vie ? Tu  n’essayais pas de l’être. T’étais juste authentique. Et l’authenticité avec une forme de beauté que tu ne pouvais nier.
Et tu hoches vigoureusement la tête. C’était exactement ça ! « Oui voilà ! Je marche sur un fil et y’a le vide en dessous et c’est tellement enivrant! » Le danger était ce qui faisait battre ton coeur - et tu lui faisais confiance, au danger, à la voix qui murmurait à ton oreille que tu n’allais pas tomber, tant et aussi longtemps que tu risquais ta vie, tu n’allais pas la perdre. L’adrénaline pulsait toujours à tes tempes et c’était là ta véritable source d’énergie. Tu ne pouvais cesser de multiplier les activités qui pouvaient être considérées comme “risquées” et tu ne pouvais cesser de marcher au-dessus du fil avec la certitude qu’un pas de travers et tout était terminé. Mais ce pas de travers n’arrivait jamais. Parce que t’avais le danger à tes côtés et que jamais il n’allait t’abandonner.

« Les hauteurs ne me font pas peur parce que je sais que je ne tomberais pas. J’ai confiance en mes capacités ! Souvent, je parle avec Météno quand je suis sur le fil et je sais que je vais parler à Pillar aussi quand elle va évoluer parce que pour le moment, euh, Pillar sur la corde, c’est assuré que je tombe. » Tes yeux brillaient. Tes yeux brillaient comme chaque fois que tu parlais de quelque chose qui te passionnait, tes yeux brillaient alors que tu assurais que tu n’allais pas tomber, tes yeux scintillaient de milliers petites étoiles.
Et tu hoches la tête et tes yeux brillent toujours autant. « Je vais avoir son évolution de feu ! Flareon ! Il faut une pierre feu pour réussir à avoir cette évolution. Tu planifies avoir laquelle ? Celle de fée t’irait à merveille ! Elle est rose et mignonne. »

Et tu sautilles un peu partout - un peu en rond, quand elle te dit que tu peux être fier, que ça venir s’ajouter à sa collection de trucs roses. T’es content et tes yeux brillent toujours autant alors que tu sautilles. « Ouiii ! »
Et puis vous étiez partis à chercher des fleurs. Jusqu’à ce que tu tombes face à un pokémon - ce n’était pas une fleur. Un pokémon étrange au regard vide et Abbie te confirme que c’est un pokémon. « Il a l’air mort… mais il bouge, c’est étrange. » Et tu secoues la tête. Non, tu ne veux pas ce pokémon. Ça ne ressemble absolument pas aux pokémons que tu souhaitais posséder. « Non, ce n’est pas un type feu sinon je le reconnaîtrais. » Tu hausses légèrement les épaules sans t’attarder davantage sur le pokémon.
C’était peut-être là la preuve que ce qui n’était pas type feu ne t’intéressait  pas, et que ton attention s’en allait très rapidement sur ces sujets qui ne te captivaient pas. Puisque maintenant, tu ne lui jetais pas le moindre regard et tu te concentrais plutôt sur les fleurs qu’Abbie venait de trouver. Elles étaient magnifiques ! Elle était douée, Abbie, elle les avait trouvé rapidement ! Elle avait peut-être des pouvoirs magiques pour trouver des fleurs, même pendant l’hiver. « T’as des pouvoirs magiques pour trouver les fleurs, je suis certain ! » Tu n’avais pas pu t’empêcher de le dire, parce que ça t’avait traversé l’esprit.

« Elles sont magnifiques ! » Et sa langue tirée fit dessiner un sourire sur tes lèvres alors qu’un rire te secoua légèrement. « Tu me dois un verre ! Et la fleur, là, c’est quoi ? » Tu pointes la fleur qui bouge et tu inclines très légèrement la tête. Elle est vivante, et elle bouge. C’est amusant. Mais tu ne la connais pas. Et derrière la fleur, tu as l’impression de voir quelque chose quelques secondes, mais tu n’es pas certain parce que y’a rien quand tu regardes de plus près.
Tu ne sais juste pas que le pokémon est rendu derrière toi. « On va aller où le boire, notre verre ? Tu as des idées de ce que tu vas commander ? C’est toi qui choisis ! »

Tu savais.
Tu savais que ça n’allait pas arriver. Que personne n’allait apprendre ta mort dans les journaux. T’avais une parfaite confiance au danger - tu savais qu’il ne provoquerait pas une telle catastrophe. Mais personne ne lui faisait confiance comme toi, et tu ne pouvais donc pas l’expliquer. Parce que personne ne pourrait vraiment comprendre. Et puis, ce n’était jamais entièrement mauvais d’avoir des secrets, non ?
Ce serait étrange de ne jamais en avoir et que tout le monde connaissait tout de tout le monde. Ce serait difficile. Comment tu ferais pour tout retenir, toi, hein ? C’était impossible tout simplement ! Tu oublierais rapidement quel secret appartiendrait à qui jusqu’à potentiellement même oublier les prénoms. Tellement trop de trucs à retenir, c’était pas possible.

Toi, t’avais pas la meilleure des mémoires et ça se voyait assez vite, à vrai dire. Parce que tu marquais tout. Tu avais même mis ton propre numéro dans ta liste de contact parce que tu savais que si tu ne le faisais pas et bien, t’allais tout simplement ne pas t’en souvenir. Tu t’en souvenais pas, non plus. Quand on te le demandait, tu regardais toujours dans ta liste de contact pour le donner. Que ferais-tu sans téléphone, hein ? Tu serais mal pris, ça c’est certain !

Sylveon, ça lui correspondait vraiment - c’était ton avis en tout cas. Sylveon, c’était un pokémon fée, rose et mignon. Mais c’est vrai que Leafeon, c’était un type plante ! Enfin. “C’est vrai”. Tu ne le savais pas avant qu’elle te le dise, toi tu connaissais surtout son évolution de type feu à l’Eevee. Et le feu était ton ami; t’allais avoir tout plein de pokémon feu ! C’était merveilleux, comme idée.
« Je pourrais même t’accompagner et on ira trouver trois eevees, deux pour toi et un pour moi ! T’en penses quoi, dis ? » Ne pas s’attacher - tu ne savais pas qu’Abbie ne voulait pas s’attacher, tu n’y avais jamais songé, toi. Tu n’y pensais pas, tu ne faisais pas attention. Dans la simplicité de ton esprit, si tu appréciais une personne, tu tournais autour d’elle; et si ce n’était pas le cas, tu ne la rappelais jamais. Pour toi, y’avait rien de compliqué. Alors tu ne te posais pas la question, pas du tout même. Tu ne te demandais jamais si tu risquais de t’attacher; rien dans ce sens-là. Tu vivais, c’était tout aussi simple. Il ne te venait même pas en tête que ce puisse être différent pour d’autres.

Puis tu ris. Ton rire éclate dans l’atmosphère - léger, amusé, amusant. Mais absolument pas moqueur. Tu ris parce qu’elle est d’accord avec toi, parce qu’elle a confirmé tes dires, parce qu’elle est douce, elle est agréable. Tu ris parce que la situation est agréable; tu ris parce que tu apprécies comment elle répond. Tu ris tout simplement parce que c’est bon de rire. Elle est donc Floragirl et c’est un surnom qui lui va à merveille ! Tu ne te verrais pas la nommer autrement désormais. « Je veux avoir des pouvoirs magiques moi aussi Floragirl ! Comment on fait ? » On pourrait te dire naïf, peut-être même crédule, terriblement enfantin. Tu considérais seulement que tu voyais la vie dans avec des étincelles, avec une magie qu’il manque dans le quotidien de la majorité des adultes d’aujourd’hui.
Puis tu fronces légèrement les sourcils parce que c’est un peu problématique de ne pas savoir où aller, et tu te disais qu’en effet, l’endroit semblait peut-être un peu trop reculé pour avoir des cafés alors. « On va trouver ! Je connais des cafés ! » Ce que tu ne disais pas, c’était que tu étais totalement nulle pour t’orienter alors. Comment t’allais faire, hein ? T’allais sûrement te perdre en cherchant ta voiture.

Un Flabébé ? Donc ce n’était pas une fleur, mais un Flabébé ? Mais c’était quoi un Flabébé si ce n’était pas une fleur ? Oh ! Tu vois la fleur qui bouge. C’est un pokémon ! Qui… semble définitivement plaire à Abbie puisqu’elle se met à crier et tu inclines légèrement la tête parce qu’elle était toute calme jusqu’à maintenant. Mais elle était belle, à voir. Quand la passion s’invitait dans son regard, dans ses gestes, dans sa voix. Elle semblait illuminée de l’intérieur. Tu aimais voir les gens qui parlaient de leurs passions, rencontraient ce qui les émervaillaient au plus au point.
Mais Abbie devait quand même faire attention ! Tu t’accroupis et tu poses ta main sur celle d’Abbie. « On va commencer par réchauffer tes mains, tu en penses quoi ? J’ai des mitaines dans mes poches, mais je pense que Pillar peut aider. Pillar ! » La chenille de feu - qui allait retourner dans sa pokéball après vu la température - s’approche de vous. Tu mets tes mains, quelques secondes, au-dessus des flammes de Pillar, pour réchauffer ta peau avant de faire relever Abbie et de prendre ses mains entre les tiennes.

Tu tournes la tête vers le Flabébé. « Coucou toi ! Je pense que Floragirl t’aime beaucoup. Tu l’aimes toi ? Tu aurais toutes les raisons de l’aimer. » Tu espérais vraiment pour Abbie que le pokémon décide de rester avec vous et ne prenne pas peur. Tu finis par libérer les mains d’Abbie pour lui tendre tes mitaines. Juste au cas où elle désire de se remettre les mains dans la neige. C’était toujours mieux avec des protections ! Fallait quand même pas qu’elle finisse avec des engelures ! Tu voulais aller prendre un café, pas amener quelqu’un à l’hôpital. « Il est mignon ce Flabébé ! C’est un type fée donc ? Tu as une idée de nom pour elle ? Elle irait merveilleusement à ton équipe ! Et regarde, elle est toujours là avec nous ! »

Son enthousiasme était venu faire briller tes yeux de milles étincelles. Vous alliez chercher tout plein de pokémons ensemble et ça allait être merveilleux parce qu’Abie (Ou Floragirl) était merveilleuse ! Vous alliez passer des moments parfaits ensemble et vous alliez découvrir le monde entier.
Exagérais-tu ? Non. Tu ne pensais pas que tu exagérais. Et même si elle s’était corrigée après avec beaucoup moins d’enthousiasme, ça n’effaçait pas sa première réaction : spontanée et donc beaucoup plus sincère. C’était la réaction d’avant les pensées, d’avant les questionnements et c’était celle que tu allais prendre en compte. De toute façon, tu étais doué pour ne prendre en compte que ce que tu désirais en laissant de côté le reste. Mais pourquoi ne le ferais-tu pas ? C’était tout de suite plus amusant.

Pour toi, ça tombait sous le sens que vous alliez vous revoir.
Tu n’en avais jamais douté, tu n’avais jamais hésité. Tu avais envie d’aller chercher des pokémons avec elle - des Eevee en particulier - alors un moment, tu allais te lever et tu allais décider que c’était aujourd’hui que tu voulais chasser les pokémons, t’allais la texter. C’était une évidence et tu te demandais si ça en était une pour elle ?
Tu ne savais pas si elle allait t’oublier. À vrai dire, tu ne lui en voudrais pas, de t’oublier; même si tu te pensais quand même un peu difficile à oublier. Pas par vantardise, mais par réalité. Une personne aussi excentrique et énergique que toi, qui pourrait t’oublier, dis-moi ? Tu dégageais une énergie qu’on ne pouvait oublier et qui marquait les esprits. Tu en avais conscience.

« Super alors ! » Fallait bien indiquer que tu avais compris qu’elle était partante pour aller à la poursuite des pokémons, après tout. Alors tu l’avais fait. Et tu avais souri.
Et puis des milliers de petites étoiles dans tes yeux quand elle parle, quand elle te donne un nom de superhéros et la joie qui apparaît dans chaque fibre de ton corps alors que tu sautilles sur place. « Je suis Sparkboy ! » Et tu étais fier de l’être. Tu te demandais comment tu allais pouvoir affirmer ton statut de Sparkboy dans la vie de tous les jours - tu allais très certainement en parler aux jumeaux. Parce que tu leur disais pas mal tout et que tu parlais beaucoup. Mais ils n’étaient pas mieux. Enfin, Zamas avait tendance aussi à exagérer les choses - les exagérer de beaucoup. Un Magikarp devenait un Sharpedo - le danger était tout de suite beaucoup plus présent dans le récit. Mais ça faisait son charme et tu l’aimais. Tu aimais les jumeaux, sans aucun doute.

Tu avais regardé les petites mains de la jeune femme dans tes gants, qui flottaient légèrement - c’était quand même adorable. Dommage que tes gants n’aient pas été roses. Ça ne t’avait pas dérangé de lui passer tes gants parce que tu avais des gants beaucoup plus fins en-dessous pour masquer les brûlures qui étaient restés.
Pillar avait observé Abbie sans sembler vraiment comprendre ce qu’elle attendait en dehors de sa flamme. Ce qui t’amusait. Oui, clairement, ça t’amusait comme situation. Mais tu n’étais pas si compliqué à amuser, alors ce n’était peut-être pas un détail important à relever. « Exactement ! C’est mon acolyte ! » Ça faisait longtemps que tu avais Pillar alors ce n’était pas faux de dire que c’était ton acolyte. Tu en prenais soin et tu le nourrissais. Tu n’oubliais même pas de le nourrir ! Bon, Pillar était très capricieuse et te brûlait quand elle estimait que tu ne l’avais pas nourri dans les heures, alors ça aidait. Tu ne voulais pas qu’elle enflamme ta maison.

Tu t’approchas doucement de la petite fleur qui s’était approchée de ton amie; elle semblait si délicate, si facile à briser. Tu n’osais même pas l’approcher davantage de peur de la blesser - tu ne voudrais surtout pas que ça arrive, Abbie y tenait tant ! Alors tu restais à une certaine distance. Ne pas lui faire peur non plus, ne pas la faire fuir. « Je suis d’accord, c’est un super nom pour elle ! » Tu avais observé la fleur monter dans les mains d’Abbie avec quelques étincelles dans les yeux. La situation était adorable. Tu ne pouvais pas penser autrement.
C’était l’heure du café ! Tu ne tenais pas en place. Clairement, on pouvait se demander si c’était une bonne idée, de la caféine, pour toi; mais tu aimais la caféine alors ! Tu ne voulais pas qu’on t’empêche d’en prendre. « J’ai ma voiture, on peut y aller en voiture comme ça, on ne se gèle pas ! » Tu avais proposé sans même savoir si tu allais pouvoir retrouver ta voiture rapidement. Après tout, tu la perdais toujours. Ce n’était pas du tout nouveau de ta part.