Dusk Lumiris

forum rpg pokemon ● region et intrigue originale ● strat basique (+ fair play)
keyboard_arrow_up
keyboard_arrow_down



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Répondre au sujet
come to life (auguste)
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones

come to life (auguste) Hailey14

come to life

Hailey & Auguste


Toi qui as toujours aimé Noël, ne serait-ce que parce que tu aimais l’ambiance un peu plus légère qu’il y avait généralement dans l’air, tu n’étais pas certaine que ce soit toujours le cas cette année. Parce que tu n’étais pas certaine d’avoir envie de te réunir avec ta famille. Pas maintenant. Pas dans ces conditions. Pas alors que tu devais déjà supporter au quotidien le regard désapprobateur de tes parents, ceux qui n’appréciaient pas ton retour précipité. Ils n’étaient pas trop d’accord avec ta dernière décision, à savoir celle de quitter l’armée. Bien évidemment, t’as pas voulu entrer dans les détails quant à ce pourquoi tu étais partie de là-bas, ce pour quoi tu étais rentrée à la maison familiale au début du mois de décembre. T’avais juste dit que ce n’était pas pour toi. Que ce n’était pas ce que tu avais envie de faire. La vérité est que tu n’avais pas trop eu le choix de partir et, puis, quand bien même l’avais-tu eu, l’idée de rester t’écoeurait beaucoup trop pour que la finalité soit différente. Alors tu étais partie. Et nul ne savait vraiment pourquoi.

Au final, ce n’était qu’un échec de plus.
Personne ne devrait vraiment être surpris, te concernant.

Tu as au moins fait l’effort de bien te préparer pour la soirée. Une jolie robe assez classique, quelques accessoires dont un collier de perles que t’as donné ta mère, t’affirmant qu’aucune tenue n’était complète sans ça. Pour ta part, t’en avais pas grand chose à faire, cependant, t’avais appris avec les années à ne pas trop t’opposer à elle. Pas si tu avais envie d’éviter des disputes inutiles où elle était la seule à participer. Tu as laissé tes cheveux détachés, ces derniers tombant sur tes épaules avant de cascader dans ton dos et tu avais même pris la peine de te maquiller un peu. Juste assez pour chasser tes cernes et ton teint terne. Tu étais fatiguée. Tu étais épuisée, même. Tu dormais mal depuis que tu étais rentrée, les nuits étant courtes et difficiles, ponctuées de cauchemars et d’insomnies. Mais bon, ça personne n’avait besoin de le savoir. Personne s’y intéressait vraiment.

La soirée, comme à toutes les années, à lieu chez l’un de tes oncles. Même en étant fille unique, tu as quand même beaucoup de cousins et de cousines, ta famille se voulant assez large. Surtout que, avec les années, elle s’est agrandie, entre le conjoint d’une et les enfants d’un autre. Et toi, t’essaies d’être polie, tu figes un sourire sur tes lèvres et tu salues tout le monde avant d’essayer de te montrer discrète. Et ce, jusqu’à ce que, finalement, les questions tombent.

- Et puis l’armée, c’est comment ?
- Oui, ça fait quoi, trois ans ? Tu dois bien avoir monté de grades, non ?
- T’as rencontré quelqu’un ? Comment ça tu n’as toujours pas ramené un copain, à ton âge ?
- Tu as quitté l’armée ?
- Pourquoi ?
- Tu vas faire quoi, maintenant ?
- Tu dois bien avoir un plan pour la suite, pas vrai ?

Les questions résonnent dans ton esprit et suffisent à t’étourdir. Tu essaies d’y répondre, vaguement, sans trop de conviction. T’étais plus à l’armée parce que ça ne t’allait plus. Tu n’avais pas rencontré personne… Parce que, la vie était faite ainsi. T’aurais pu dire plus, ajouter que les hommes t’écoeuraient pour le moment, que le touché d’un en particulier t’avait fait perdre le contrôle, t’avait plongé dans une colère si noire qu’elle t’effrayait toi-même. Tu ajoutes toutefois que tu n’as pas vraiment de plan, pas pour le moment, mais que t’allais y réfléchir. Que ce n’était pas pressant, de toute façon. Que t’es encore jeune. Que ça va, tu n’as pas besoin d’avoir un projet de vie bien détaillé. Que ça viendrait sans doute avec le temps.

Puis tu tentes de prendre la fuite. Tu te soustrais à toutes ces questions, tu fuis tout ça avant d’en être malade. T’as sans doute besoin de prendre l’air, c’est ce que tu te dis alors que t’as l’impression d’étouffer. Alors tu te diriges vers l’entrée de la maison, un peu rapidement, comme pour t’assurer que personne ne t’arrête sur le chemin. Pour t’assurer de ne pas avoir à subir plus de questions encore auxquelles tu n’as pas vraiment de réponses. Auxquelles tu n’as pas envie de répondre, en fait.

Ta route est toutefois arrêtée par une silhouette que tu n’as pas vu, trop perdue dans tes pensées, et que tu percutes. Ton regard se lève alors naturellement vers celui s’étant malencontreusement retrouvé sur ton chemin et tu as un petit soupire de soulagement lorsque tu constates qu’il s’agit d’Auguste. - Ah, Auguste. Bonsoir. Tu ne l’avais pas encore vu, venait-il tout juste d’arriver ? Peut-être. Ou alors tu as été trop occupée par tous ceux qui voulaient trop en savoir. Qui souhaitaient en savoir plus que ce que toi-même tu savais. - T’as pas envie d’aller prendre de l’air ? Tu lui proposes ça comme ça, sans doute pour t’éviter de te retrouver seule, ou alors pour apparaître comme déjà occupée par une discussion. Dans tous les cas, tu lui offres un petit sourire, un peu mal à l’aise, regrettant presque déjà ta question alors que tu te retrouves à attendre. Peut-être aussi que t’as pas été assez polie ? Que tu aurais dû lui demander s’il a fait bon voyage ? Sans doute, oui. Mais bon, il était un peu trop tard pour ça.

Et toi, t’as vraiment besoin de sortir d’ici.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones

L’ensemble de la pension était en ébullition. Il suffisait de voir le nombre de voitures garées sur le parking pour savoir que l’endroit fourmillait de gens. Il était rare de voir autant de monde ici et les résidents de la pension étaient souvent un peu nerveux à l’idée de voir leur tranquillité perturbée par les festivités de fin d’année. Auguste avait pu le constater durant la matinée.

Remplir les mangeoires, nettoyer les étables, vérifier le ph de l’eau des étangs, s’assurer que toutes les installations fonctionnaient correctement ou encore vérifier que chaque pensionnaire se portait comme un charme. Avant d’être un moment festif, c’était avant tout un jour comme les autres pour ceux qui travaillaient ici. Auguste avait tout naturellement décidé de donner un coup de main. Il était arrivé il y a de cela quelques jours et après avoir pris le temps de se reposer et de faire ses derniers achats pour Noël, il n’avait de toute façon rien d’autre à faire. Autant épauler son père qui ne rajeunissait pas.

Une épaisse veste de travail sur le dos, le pulsar avait donc passé la matinée à effectuer les moultes taches à accomplir dans une pension Pokémon. Passant d’un endroit à l’autre sur un quad fort pratique pour traverser l’étendue couverte par l’établissement, Auguste avait affronté la fraîcheur matinale. Le vent glacial qui lui battait le visage, les doigts qui s’engourdissaient sitôt qu’il enlevait les gants, … Pas de doute, l’hiver était bel et bien là. Heureusement, le travail physique à fournir le réchauffa rapidement, tant et si bien que le froid cessa de le déranger. Puis, il était bien couvert.

Un moment entre père et fils. Un moment qu’ils n’avaient pas partagé depuis longtemps. Ils discutèrent de tout et de rien, bien qu’ils étaient avant tout concentrés sur le travail à accomplir. Aidés de leurs Pokémons respectifs, ils avançaient vite, tant et si bien que sur les coups de dix-huit heures, tout était fait. À voix haute, chacun énuméra les différentes choses à faire tandis que l’autre confirmait que cela n’avait pas été oublié, avec un hochement de tête approbateur. Tout était en ordre. Ils pouvaient désormais rentrer et se concentrer sur les fêtes, ils étaient en principe tranquille jusqu’au lendemain avec le travail.

Il laissa son père utiliser la douche du vestiaire où était rangé tout le matériel ainsi que les vêtements nécessaires tandis que lui prendrait celle de la maison. Les mains noires de terre, les ongles sales et son pantalon dégueulassé, l’homme laissa tous ses vêtements là sous peine de se faire crucifier par sa mère si elle le voyait à l’intérieur avec ça. Et autant dire qu’Auguste avait envie de rester vivant pour s’en mettre plein la panse. Il croisa quelques personnes à l’intérieur. Un certain nombre d’invités étaient déjà arrivés, comme il avait pu le constater en cours de journée en voyant les voitures arriver au fur et à mesure de la matinée. Auguste les salua brièvement et de loin, puisqu’il était sale et n’attendait qu’une chose : filer sous la douche. Il y avait déjà des enfants partout. Le reste de la journée promettait d’être animé.

Une fois lavé, récuré et shampooiné, le champion d’arène quitta la salle de bains pour se rendre dans la chambre où il avait dormi durant toute son enfance. Là, il se changea pour enfiler quelque chose de plus adapté aux festivités, à savoir une jolie chemise noire et un pantalon beige. Sobre mais élégant, ce qu’il préférait. À en juger par le nombre de matelas disposés au sol, il partagerait sa chambre avec au moins trois personnes, cette nuit. Toute la famille n’habitait pas dans les environs, certains vivaient même très loin de Vermilava, et ils avaient la possibilité de passer la nuit ici, afin de profiter un maximum de la soirée. Bien. Il retiendrait de faire attention à ne pas marcher sur quelqu’un quand il irait se coucher. Plus facile à dire qu’à faire. Pas sûr qu’il y arrive avec cinq grammes dans le sang.

Il se brossa les cheveux et quand il se jugea présentable, le brun quitta sa chambre et s’apprêta à regagner le rez-de-chaussée. En chemin, il fut alpagué par un cousin, puis par une tante qu’il aida alors qu’elle n’en menait pas large avec sa valise. Il y avait déjà tant de monde. Fini la tranquillité. Ils étaient partis pour un brouhaha constant jusqu’au lendemain. Finalement, Auguste était content d’avoir aidé son père à l’extérieur et de ne pas être resté à la maison pour aider en cuisine. Le calme lui manquait déjà.


« Oups. Désolé. » souffla-t-il quand il percuta quelqu’un au détour d’un couloir.

Quant à savoir si c’était lui le fautif ou l’autre personne, c’était une autre histoire qui, au fond, n’avait pas d’importance. Il s’excusait dans tous les cas. La maison se remplissait et il devenait difficile de ne pas se bousculer. L’ancien ranger posa les yeux sur un silhouette qui lui était familière alors que la surprise se dessinait sur son visage.


« Oh, Hailey ! Bonsoir ! Je ne savais pas que tu étais arrivée, je n’ai même pas croisé tes parents. »

Il lui fit la bise en guise de salutations, sincèrement content de revoir sa petite cousine. Très axé famille, Auguste aimait ces grandes réunions annuelles qui, si elles étaient certes épuisantes, lui faisaient un bien fou. C’était l’occasion de revoir tout le monde, d’échanger les dernières nouvelles et de s’assurer que tout le monde allait bien. Et d’ailleurs, sur ce point… il avait eu certains échos à propos de Hailey. Rien de très reluisant. Personne ne savait quel était le problème mais il semblait qu’elle n’allait pas bien.

« J’ai passé toute la journée dehors mais je suppose que je peux t’accompagner, oui ! » lui répondit-il quand elle lui proposa d’aller faire un tour dehors.

Avant de se retrouver enchaîné à table, une dernière bouffée d’air frais ne pouvait pas lui faire de mal. Il n’y allait pas pour travailler, cette fois-ci. D’ailleurs, il sentait toujours le savon et le parfum. Hailey passa devant alors qu’ils se dirigeait vers l’entrée tandis qu’Auguste était régulièrement interrompu par un membre de la famille qu’il n’avait pas encore vu aujourd’hui. Une progression laborieuse, alors qu’ils n’avaient que quinze mètres à parcourir.


« Prends ta veste quand même, il ne fait pas très chaud dehors. C’est laquelle ? »

Joignant le geste à la parole, Auguste fouilla dans le tas de manteaux qui s’amoncelaient au porte-manteau, cherchant à retrouver celle de Hailey mais aussi la sienne. Une fois qu’il eut enfin mis la main dessus, il l’enfila et noua une écharpe autour de son cou. Ce n’est qu’après s’être assuré d’avoir une paire de gants dans la poche de sa veste qu’il ouvrit la porte.

Il faisait déjà nuit dehors. Normal, il était déjà dix-neuf heures, après tout. Le pulsar frissonna. Il commençait à faire vraiment froid, mais cette sensation était aussi due au fait qu’il sortait tout juste de la douche et qu’il s’était déjà habitué à la douce chaleur de l’intérieur. Sans savoir où Hailey souhaitait se rendre pour s’aérer, il prit les devants en lui faisant un signe de main pour inviter sa cousine à le suivre.


« Vous restez ici ce soir ? J’aime autant que vous dormiez ici plutôt que de voir tes parents reprendre la route avec un coup dans l’aile. »

L’alcool coulerait à flot aujourd’hui et à part les enfants, peu de monde terminerait la soirée en étant sobre. Auguste préférait vraiment que le plus de monde possible reste à la maison pour la nuit, pour des raisons évidentes de sécurité. S’il avait une grande famille, il préférait quand même ne perdre personne dans un accident de la route.


« Qu’est-ce que tu me racontes sinon ? On ne s’est pas vus depuis Noël passé. Comment tu vas, depuis ? »

Une manière innocente de tâter le terrain. Puis, ce qu’il avait entendu mis à part, il restait honnêtement curieux vis-à-vis d’elle. Tant de choses pouvaient changer en un an. Il n’avait en effet pas eu beaucoup de nouvelles d’elle. Elle n’avait même pas répondu quand il lui avait envoyé un message pour son anniversaire mais il ne s’en formalisait pas ; son message avait dû se perdre parmi tous les autres qu’elle avait reçu. Lui-même n’était pas irréprochable lors de son jour de fête.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones

come to life (auguste) Hailey14

come to life

Hailey & Auguste


T’avais l’impression d'étouffer. Une sensation désagréable de manquer d’air. Que tu avais un poids sur la poitrine. C’était les questions incessantes qui t’étourdissaient, cette pression qu’ils te mettaient camouflée derrière de fausses bonnes intentions. Ou alors s’inquiétaient-ils vraiment pour toi ? Tu ne sais pas. Tu sais que c’est pas le cas de tes parents, que leur seule inquiétude, c’est que tu ais raté ta vie. Que tu ais pris de mauvaises décisions. Déjà qu’arrêter l’école ne leur a pas plu, alors là, quitter l’armée… Tu es tirée hors de tes pensées par celui que tu bouscules. Celui que tu reconnais comme étant Auguste. T’essaies alors de figer un sourire sur tes lèvres. Un sourire poli qui cherche seulement à ne pas inquiéter les autres. Un sourire un peu faux, un peu forcé, mais présent tout de même. Et si ta réaction se veut presque discrète, la sienne l’est moins et tu te retrouves à lui faire la bise alors que tu n’as qu’une seule envie et c’est de sortir d’ici. Tu veux sortir et prendre un peu d’air. Sortir loin de ces questions qui faisaient naître en toi un tas de doutes. Toutes ces questions auxquelles tu n’avais pas de réponse, tout étant encore trop frais. Trop difficile à assumer. À vivre.

- Merci. Que tu souffles plus doucement, peut-être trop bas pour qu’il puisse l’entendre dans la cacophonie ambiante. Tu lui décris alors ta veste, une veste noire pour s’agencer avec ta robe, te disant que ce n’était pas une mauvaise idée. Après tout, toi tu t’apprêtais à affronter la fraîcheur extérieure sans rien d’autre que ta robe et tes chaussures à talon. Comme quoi, finalement, c’était une bonne chose que tu proposes à Auguste de t’accompagner, ne serait-ce que pour t’éviter de tomber malade. Tu enfiles donc ta veste, enroule une écharpe autour de ton cou et mets même des gants avant de le suivre à l’extérieur.

L’air frais te fait du bien et tu prends la peine d’inspirer profondément. Le bruit aussi se fait étouffer par la porte qui se referme derrière toi, ce qui vient calmer un peu le mal de tête qui commençait à pointer le bout de son nez. Puis, tu vois qu’Auguste te fait signe de le suivre et c’est ce que tu fais. Marcher aussi pourrait te faire du bien. T’aider à mettre de l’ordre dans tes idées ou alors simplement ne plus trop réfléchir à tout ce qui te traversait l’esprit. Tu restes silencieuse jusqu’à ce qu’il prenne la parole, relevant alors tes prunelles vers lui. - Ah eh, je sais pas pour être tout à fait honnête. On habite pas très loin donc je pense que mon père voulait rentrer. T’es pas certaine, tes parents ont pas cru bon de t’aviser de leur projet pour la soirée. C’est un peu comme lorsque tu étais enfant, t’avais qu’à suivre sans poser de questions ni t’opposer de quelconque façon que ce soit. T’as jamais eu une super relation avec tes parents, t’étant toujours sentie assez ignorée par ces derniers et les derniers événements de ta vie n’ont sans doute pas aidé.

Quant à ce qu’il ajoute, la question qu’il te pose, tu te figes un peu sans trop savoir ce que tu es supposée répondre. T’es tentée de répondre quelque chose de classique, de lui dire que tout va bien, que la vie est tranquille, toutefois, c’est pas le cas. C’est vraiment pas le cas, pas depuis quelques semaines, pas depuis que t’as eu l’impression de voir ta réalité voler en éclat. Pas depuis qu’on t’a fait comprendre que tous tes efforts des dernières années n’ont servi à rien, que ton succès, tu le devais à un autre. - Eh… Ça dépend ? Tu sembles un peu hésitante, pas très certaine de ta réponse. Alors que pourtant, c’est évident dans ce que tu dis que la réponse est non. Parce que ce n’est pas un oui. Parce que tu ne lui dis pas que tu vas bien. Tu ne cherches pas à mentir, pas à trop cacher la vérité du moins.

À nouveau, t’inspires profondément. - J’ai quitté l’armée il y a de ça… Un mois environ ? Un mois que tu dormais mal. Un mois que tu étais sans cesse réveillée par des cauchemars. Un mois que tu étais perdue. Un mois que tu ne savais plus ce que tu allais faire de ta vie. Un mois que tu cherchais à étouffer tout ce que tu ressentais, à faire taire tout ce qui te revenait sans cesse à l’esprit. - Enfin, c’est ce que je dis aux autres. La vérité c’est qu’on m’a pas trop laissé le choix. Ils t’ont forcé à partir. C’était soit ça, soit vivre avec les conséquences de la violence dont tu as pu faire preuve.

Et c’était ce qui t’écoeurait le plus, dans toute cette histoire. C’est que tu aurais pu te battre. T’aurais pu te battre pour ta cause, pour faire entendre ta parole, pour dénoncer une injustice de laquelle tu t’étais retrouvée victime. Pour dénoncer l’harcèlement et l’abus, l’agression de celui qui avait posé ses mains sur ton corps. Mais à quoi bon ? C’était ta parole contre la sienne. C’était lui, l’homme haut gradé, contre toi, une jolie jeune femme qui cherchait encore à se faire sa place. Et surtout, c’était lui qui avait dû faire une visite à l’hôpital après qu’il ait été retrouvé le visage en sang. Alors tu avais préféré partir sans faire de vague, de partir avec le peu de dignité qu’il te restait avant que celle-ci soit écrasée complètement par ceux qui chercheraient à te faire taire. - Donc eh… Non, ça va pas trop. Tu baisses les yeux, détournes le regard avant de soupirer. - Et toi, comment ça va ? Heureux d’être retourné à Lumiris ? Une façon comme une autre de changer le sujet, de diriger l’attention sur lui plutôt que sur toi. Parce qu’au final, si tu venais d’être un peu plus honnête avec lui qu’avec tous les autres, t’étais plus si certaine que ça de vouloir te lancer sur ce terrain là. Parce que tu la sentais, cette colère qui brûlait en toi, celle que tu n’arrivais pas à faire taire et qui se ravivait dès lors que tu parlais de l’armée. De ton départ. Des causes de ton départ, surtout.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones

Auguste se doutait bien que, du côté de sa cousine, ce n’était pas la grande forme. Il avait pris les commérages de sa mère avec des pincettes mais comme le disait l’adage, il n’y a pas de fumée sans feu. Si la famille d’Epernelle était très étendue, tout se savait très vite. Ainsi, Auguste était déjà au courant qu’elle avait quitté l’armée et ne chercha pas à feindre la surprise quand elle le lui révéla. La deuxième partie était cependant plus importante, celle où elle avouait qu’elle n’avait pas eu le choix.

De là, il était facile de tirer des conclusions. Pas nécessairement les bonnes, certes, mais en général, quand on obligeait quelqu’un à s’en aller, il n’y avait pas trente-six raisons possibles. Hailey était sportive et s’entretenait, imaginer que l’armée ait été trop dure pour elle sur le plan physique était impensable. En revanche, elle n’était pas très résiliente… Elle avait toujours été ainsi. Discrète, timide, presque effacée. Son cousin ne considérait pas cela comme un défaut et n’avait jamais été dérangé par ce caractère si éloigné du sien mais il comprenait que cela ait pu lui poser des problèmes dans sa vie professionnelle. Surtout dans un milieu aussi chargé en testostérone. Les bizutages parmi les soldats étaient un phénomène bien connu. Pas impossible que Hailey n’ait pas su s’imposer dans ce monde et ait été contrainte de s’en aller. Pour le moment, Auguste gardait cette hypothèse comme la plus probable mais ce garda bien d’aller chercher confirmation auprès de l’intéressée. S’il était curieux, il ne souhaitait pas retourner le couteau dans la plaie et surtout, il voulait à tout prix éviter de sous-entendre quoi que ce soit au sujet des capacités de sa cousine.


« Ça ira. Tu as le temps pour trouver comment tu souhaites rebondir ensuite. »

Elle était jeune, après tout. Hailey était de sept ou huit ans sa cadette – il n’était plus sûr – elle avait donc tout le temps du monde pour se réorienter et trouver quelque chose qui lui plaise. Elle était à peine adulte, tout était encore à sa portée ! Là-dessus, le pulsar parlait par expérience. La vie n’était pas faite pour répéter la même chose chaque jour depuis ses vingt ans jusqu’à la retraite.


« Moi ? Je n’ai pas à me plaindre. Tout va bien de mon côté. » lui confia-t-il quand elle lui retourna la question. « En un sens oui, je suis content d’être retourné à Lumiris. Cela signifiait que les problèmes ici étaient réglés et que je pouvais rentrer là-bas pour continuer ma vie. »

C’était ainsi qu’il voyait les choses. Le retour à Lumiris était un soulagement, celui de savoir que la pension était sauvée et que ses parents pouvaient à nouveau dormir sur leurs deux oreilles. S’il aimait rentrer à Hoenn pour les voir, eux et le reste de la famille, Auguste espéraient ne plus jamais avoir à revenir pour les mêmes raisons que cette fois-là.

« J’ai repris mon arène puisque personne ne s’était manifesté pour me remplacer durant mon absence mais je ne suis pas retourné chez les Rangers. J’avais trop de problèmes avec la hiérarchie et en revenant à Lumiris, j’ai réalisé que ça ne me manquait pas le moins du monde. Ça me fait plus de temps libre, comme ça. »

Il s’esclaffa. S’il en riait aujourd’hui, son travail chez les rangers de Lumiris avait été pendant un moment une source de stress non-négligeable. Il était plus heureux aujourd’hui, plus tranquille. Ça ne l’empêchait pas d’intervenir quand il le fallait car il avait gardé un très bon contact avec de nombreux collègues et ceux-ci n’hésitaient pas à faire appel à lui quand la situation l’imposait. De fait, son rôle s’apparentait plus à celui d’un mercenaire qu’à celui d’un véritable ranger. De toute façon, Auguste ne se considérait plus comme tel depuis longtemps.

« Oh ! J’ai acheté une maison, aussi ! J’ai enfin quitté l’appartement que je louais pour sauter le pas et devenir propriétaire. Bon, il y a encore quelques travaux à faire mais c’est mon chez-moi. »


Il avait dit cela avec une pointe de fierté dans la voix. Au fond, il n’avait rien fait d’extraordinaire mais il était content d’enfin posséder sa propre maison. Son lopin de terre rien qu’à lui. Forcément, il ne pouvait s’empêcher d’en parler avec joie. Ce n’était ni la plus grande ni la plus belle villa de Lumiris mais c’était la sienne et ça, c’était tout ce qui importait. Il n’avait pas non plus à se plaindre de la surface du terrain ou de celui de la maison. Il avait payé cher mais cela en valait la peine.

« Donc oui. Voilà. Je n’ai pas à me plaindre. Je vis ma meilleure vie actuellement. Je ne sais pas combien de temps ça durera alors j’en profite un maximum. »
conclut en haussant les épaules avant d’enfoncer ses mains dans ses poches.

Les graviers crissaient sous leurs pas à mesure qu’ils s’éloignaient de la où ils venaient. Les chemins n’étant pas éclairés, ils n’iraient pas se perdre très loin mais, quitte à prendre l’air, autant marcher. Cela dit, Auguste connaissait tout le terrain comme sa poche. Il était certain de pouvoir s’y déplacer les yeux fermer sans rencontrer aucun obstacle mais mieux valait ne pas aller trop loin. Le brun s’attendait à recevoir un appel d’une minute à l’autre, sans doute de sa mère, pour lui demander où il était et lui annoncer qu’ils allaient passer à table.


« Entre nous, je vois que ça ne plait pas trop à mes parents. Au début ils s’en fichaient parce que je n’arrêtais pas de bouger d’une ville à l’autre sans jamais m’installer mais à Lumiris ça a été différent. Et plus j’avançais dans ma vie là-bas, plus ils étaient mis face au fait que je ne reviendrais pas à Hoenn. Tu sais comme moi que depuis que je suis tout petit, ils ont toujours voulu que je reprenne la pension après eux. C’est fait, en un sens, mais pas de la manière qu’ils auraient souhaitée. Ils m’ont toujours soutenu mais je vois aussi que ça les embête parce que je n’ai jamais suivi la voie qu’ils avaient tracé pour moi. Les connaissant, je suppose que tu vis la même chose avec tes parents ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones

come to life (auguste) Hailey14

come to life

Hailey & Auguste


Tu as le temps pour trouver comment rebondir.

Ça se veut rassurant. Ça se veut presque réconfortant. Tu n’as pas à te prendre la tête maintenant, tu avais encore le temps. Mais ça voulait aussi dire que tu devais trouver comment rebondir. Qu’un jour ou l’autre, t’allais devoir arriver avec la réponse à cette question que tu te poses depuis quelques semaines. Et que, d’ici là, t’allais être harcelée de questions de la part de ta famille, de ceux qui osent dire que c’est pour ton bien, pour que tu ne perdes pas ton objectif de vue. Après tout, tu avais vingt-et-un ans, tu n’allais plus à l’école, tu n’avais pas l’intention de reprendre tes études, tu venais de quitter ton travail, cette carrière pour laquelle tu avais donné tant d’effort et mis tant d’énergie au cours des trois dernières années… Et donc, qu’est-ce qui te restait ? Pour l’instant, rien. Tu n’avais aucune idée, aucun projet, et cette absence de réponses aux questions qui te traversaient l’esprit t’angoissait terriblement.

Tu préfères donc t’intéresser à autre chose pour ne pas laisser tous tes doutes et toutes tes questions te bouffer de l’intérieur. Tu l’écoutes avec attention te parler de la vie qu’il a retrouvé à Lumiris, du soulagement aussi qu’il pouvait avoir ressenti à l’idée que ses problèmes à Hoenn étaient réglés. Il te parle d’un peu de tout, de ce qu’il a retrouvé, son arène, de ce qu’il a préféré laisser de côté, comme son travail de ranger. Tu esquisses un léger sourire lorsqu’il te parle de sa maison qu’il vient tout juste de s’acheter, tentant de te réjouir pour lui plutôt que de te comparer. Après tout, ce serait injuste. Il est bien vieux que toi. Il est donc évident qu’il a plus de contrôle sur sa vie, qu’il sait ce qu’il fait et où il va.

C’est, du moins, ce dont tu tentes de te convaincre. Parce que la réalité est autre. Parce que tu sens cette boule se former au creux de ton estomac, menaçant de te rendre malade. Parce que tu vois tous ces gens qui ont une carrière, qui pensent à l’avenir, qui s’achètent une maison, commencent à fonder une famille. Tu vois de tes cousins et cousines réussir, certains ayant ton âge, d’autres plus jeunes comme plus vieux. Tu les vois faire ce que tu ne parviens pas à faire, à savoir aller de l’avant. T’as l’impression d’être coincée dans le temps depuis quelques semaines, peut-être même depuis quelques années, prisonnière de démons qui refusaient de te quitter. Tu t’efforces tout de même de garder un sourire lorsqu’il te dit qu’il vit sa meilleure vie, l’obscurité des chemins sur lequel vous vous trouviez te permettant de le faire sans trop de difficulté, sans sembler trop fausse non plus.

- Eh… Est-ce que tu vivais la même chose ? Tu ne sais pas trop. Tu penses pas que tes parents avaient une route de tracée pour toi. Ils sont juste déçus. Déçus que, peu importe la route que tu empruntes, tu ne sembles pas avancer. Tu ne vas nulle part. Alors tu réfléchis un peu, cherches tes mots, cherchant surtout à offrir une réponse brève qui te permettrait de ne pas (trop) t’étaler sur le mal-être qui t’habitait. - C’est… Plus compliqué que ça. Tu te mordilles un peu la lèvre inférieure. - Ils ont mal accepté le fait que j’arrête l’école mais s’y sont fait à l’idée lorsque je leur ai dit que je m’enrôlais dans l’armée. Tu viens jouer avec ton écharpe, l’enroulant autour de ta main, un peu nerveusement. T’avais pas vraiment eu le choix, pour toi-même, pour ta propre santé, d’arrêter l’école. Parce que y aller te rendait malade. Parce que l’école t’avait fait plonger dans un gouffre duquel tu peinais encore à te sortir. Ou, enfin, surtout les étudiants qui s’y trouvaient. Tous ceux qui avaient fait de ta vie un enfer. Tous ces témoins silencieux qui ne faisaient rien pour t’aider. Tous ces professeurs qui t’ont abandonné.

Tu inspires profondément, comme pour te donner un peu de courage. Ou alors peut-être juste pour te donner un peu de temps pour trouver ce que tu voulais dire. - Donc ils sont déçus, finalement, que je ne sois plus à l’école, que je n’ais pas l’intention d’y retourner et que j’ai quitté l’armée aussi. Après, c’est un peu de ma faute aussi, je ne leur ai pas donné de raison qui pourrait justifier l’une ou l’autre décision. À quoi bon ? Tes parents avaient ignoré tes appels à l’aide toutes ces années, lorsque tu leur disais que certains t’embêtaient, lorsque tu pleurais le matin pour ne pas aller à l’école. Auraient-ils seulement accepté tes raisons ? Les auraient-ils trouvé légitimes ?

- C’est juste… Désagréable. Parce qu’ils me le font bien comprendre qu’ils n’approuvent pas et du coup, ils me mettent beaucoup de pression. Peut-être un peu trop. Trop pour ton esprit fragilisé. Trop pour toi qui avait ce sentiment d’étouffer. Tu n’étais pas en mesure de te relever tant tu avais l’impression que les autres cherchaient à te garder écraser contre le sol. Il y avait des questions, de l’incompréhension. Il y avait aussi des critiques, des jugements à peine voilés. Et il y avait toi qui tentait de supporter le tout, qui te retrouvait face à tous ceux qui ne comprenaient pas et ne cherchaient pas à comprendre. Ceux qui jugeaient tes faiblesses sans pour autant chercher à t’aider. Ils étaient tous là, devant toi, à te prendre de haut, sans pour autant jamais te tendre cette main qui pourrait te sauver de ce gouffre dans lequel tu continuais de t’enfoncer. - Mais bon, c’est pas bien important. Ce n’est pas comme si quiconque s’en souciait vraiment. - Désolée de t’embêter avec tout ça. Et encore, tu ne parles qu’à demi-mot, t’exprime à moitié sur tout ce qui te ronge de l’intérieur. Il y a tant que tu pourrais dire, tant que tu t’efforces de garder sous silence. Parce que t’as peur. Peur de craquer si tu en parles. C’est quelque chose que tu préfères éviter. Tu n’as pas fait tous ces efforts pour garder la tête haute pour finalement te briser à nouveau aussi rapidement.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones


Plus compliqué que cela ? Bien évidemment que ça l’était. Auguste n’avait effleuré le problème que du bout de doigts et en aucun cas il ne cherchait à parler à la place de sa cousine. Elle avait ses soucis rien qu’à elle aussi, il en était conscient et loin de lui l’idée de chercher à les diminuer en lui faisant comprendre qu’il en avait eu aussi. Au contraire, il cherchait à poser des bases communes pour éventuellement établir la discussion.

Hailey n’était pas du genre bavarde. Pas muette non plus mais elle aimait se montrer concise dans ses réponses, presque laconique. Rien de mal à cela. Si ça traduisait la mauvaise humeur chez certain, c’était juste elle au naturel. À moins qu’elle ne soit passionnée par le sujet en cours, Auguste ne la voyait devenir un moulin à parole. Aucune importance. Il appréciait aussi le silence qui faisait écho à cette nuit d’hiver.

« C’est moi qui décide si c’est important. » fit-il, l’air faussement sévère, en enfonçant l’index dans le creux des reins de la jeune femme. « Et je ne veux pas entendre d’excuses. »

Il faisait si sombre que Hailey n’était pas en mesure de le voir mais le pulsar avait bien du mal à réprimer le sourire qui revenait sans cesse sur ses lèvres. Il n’était pas doué pour jouer à ce jeu et, à son intonation inégale, elle avait dû deviner à quel point il n’était pas sérieux dans ses réprimandes. Cela dit, il y avait une part de vérité dans tout cela. Inutile de s’excuser quand il avait amené la conversation là-dessus. Pourquoi demandait-elle pardon ? Pour avoir répondu à ses questions ? Pour avoir aligné deux phrases de plus pour ne pas laisser la discussion s’éteindre ? Ça n’avait pas de sens.

« Connaissant tes parents, ça ne m’étonne pas qu’ils réagissent ainsi. »


Il devait se faire vieux, parce que d’un côté, il les comprenait en partie. Il ne savait pas lui-même il réagirait s’il voyait son enfant décrocher ainsi et s’il s’était promis de ne jamais le faire, il ne pouvait pas garantir que, d’une façon ou d’une autre, il n’essaierait pas de forcer ses attentes sur sa progéniture. Être parent n’était pas facile et si ceux de Hailey avaient leurs défauts, leur comportement n’était pas incompréhensible pour autant. Mais ça, il se garda bien de le dire.

« Ça doit être épuisant, à la longue. De subir autant de pression de leur part, je veux dire. » précisa-t-il, réalisant qu’il parlait de manière assez vague. « Et pas facile de monter un projet avec ses parents sur le dos. »

Il y avait deux issues probables dans cette situation : d’un côté, Hailey cédait aux demandes de ses parents et finissait par rentrer dans le moule qu’ils lui avaient préparés tandis que de l’autre, elle faisait l’exact opposé de ce qu’ils attendaient d’elle, sans que cela soit une idée réfléchie. Auguste, lui, savait ce qu’il aurait fait à sa place. Face à un travail qu’il ne supportait plus et pour lequel il vendait sa fierté contre quelques piécettes à la fin du mois, il avait tout claqué pour partir à l’aventure. Et quand il voyait où il en était aujourd’hui, il demeurait convaincu qu’il avait fait le bon choix ce jour-là. Et il n’hésiterait pas à le faire de nouveau s’il devait à nouveau se retrouver dans une situation similaire où il avait l’impression d’étouffer sans trouver de solution réaliste.


« Tu as déjà pensé à juste faire ta valise et t’en aller ? Partir en voyage, voir le monde, tout ça. »

La femme à ses côtés devait avoir l’impression que cette question sortait de nulle part et, en un sens, elle n’avait pas tort. Elle était tombée là, comme ça, bien qu’elle soit le fruit du raisonnement d’Auguste. Un raisonnement logique. Sans chercher à présenter cela comme une solution universelle, il reconnaissait que cela avait fonctionné du tonnerre pour lui.


« C’est le moment où jamais. Pas de congés à poser, tu pars où tu veux et pour autant de temps que tu veux et tu donnes des nouvelles une fois par mois pour dire à tes parents que tu es toujours vivante. Ça ne me parait pas trop mal. » avait-il ajouté en s’esclaffant.

Pour lui, ça avait été tout ce dont il avait besoin. Un moment loin de tout où sa seule préoccupation devenait sa propre personne. Du temps pour penser à lui, pour se retrouver et se construire.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones

come to life (auguste) Hailey14

come to life

Hailey & Auguste


T’as jamais été très bavarde. T’as jamais aimé parler de comment tu te sentais. Parce qu’au final, ça n’intéressait pas les autres. Parce que ton mal-être et tes problèmes n’ont jamais intéressé personne, si souvent balayé par tes parents du revers de la main. Parce que tu t’en faisais trop. Parce que t’exagérais, parce que tu t’en faisais trop avec pas grand chose. C’était que des gamins, te suffisait de les ignorer pour que ça passe. Alors c’est ce que tu as fait, tu les as ignoré. Eux et tous les autres. Tous ceux qui t’ont fait sentir comme une moins que rien. Tous ceux qui se sont amusés à briser peu à peu le peu d’estime de toi que tu avais. Tu les as ignoré. Tu les as tous ignoré. Et tu en es venue à t’ignorer toi-même, au passage. C’est peut-être pour ça finalement que tu sais pas trop quoi faire ni où te trouver. Parce que tu ne te connais pas. C’est aussi peut-être pour ça que tu ne sais pas gérer tes propres émotions, que tu ne sais pas parler de tout ça. Parce que tu as passé les quinze dernières années à les ignorer.

C’est pas facile. Il marque un bon point avec ça. Du moins, toi, tu le vis mal. Très mal. Plus que tu n’oses l’admettre. Alors, la mâchoire serrée, t’hoches de la tête. Quant à la suite, elle te surprend un peu, te prend un peu de court. - Je sais pas si c’est une bonne idée. C’est peut-être le meilleur moment, parce que tu n’as plus aucune responsabilité, et pourtant. Et pourtant tu ne sais pas si c’est une bonne idée. Fuir ? C’est toujours ce que t’as fait, alors pourquoi est-ce que partir serait si différent ? C’est ta seule façon de te protéger, de fuir ce qui te fait du mal. Pas toujours physiquement, certes, mais tu as toujours fui. Tu t’es toujours réfugiée ailleurs, cherchant réconfort là tu pouvais en trouver. Auprès des pokémons, souvent, à défaut de savoir comment te comporter avec les autres.

- Pour aller où ? C’est la première question que tu te poses alors qu’il te suggère de partir, d’aller ailleurs. Où est-ce que tu pourrais bien aller ? Tu ne connais pas vraiment le monde en dehors d’Hoenn, y ayant passé toute ta vie. - Et pour y faire quoi ? T’as jamais été du genre très aventurière, à sortir des sentiers battus. Et ce, même si t’as jamais été très douée pour y rester. T’aimes pas l’incertitude, pas certaine d’apprécier le stress que cela peut engendrer. Alors t’es un peu confuse, ça se voit dans ton regard, cette expression incertaine qui s’est dessinée sur tes traits.

Un soupir s’échappe alors de tes lèvres. - Je suis pas comme toi. C’est évident mais tu ressens le besoin de le préciser. Parce que tu sais que lui a beaucoup voyagé, qu’il ne tenait pas trop en place. Et tu sais aussi que ça, ce n’est pas toi. Que t’aimes la routine, t’aimes le réconfort que peut apporter un quotidien bien ancré. C’est peut-être pour ça, finalement, que t’as tant aimé l’armée, que tu te voyais bien y rester pendant de longues années. Et ce, jusqu’à ce que ton monde éclate. Jusqu’à ce que tu sois forcée de revoir tous tes plans. - Je sais pas ce que je ferais, ni où j’irais… Et… Ta voix se fait un peu plus faible alors que tu détournes le regard. - Ça me ferait peur de partir seule. Ce que tu n’assumes pas totalement. Mais ça te fait peur. Ça t’effraie. Rencontrer de nouvelles personnes. Devoir apprendre à leur faire confiance.

Mais plus que ça encore, devoir apprendre à te faire confiance.

Tu ne sais pas comment faire tout ça. Et tu sais que tu ne parviendrais pas à te faire confiance à toi-même. Que le peu d’estime que tu avais en ta propre personne avait complètement disparu, balayé par celui qui t’avait arraché tout sentiment de réussite que tu pouvais avoir. Alors non, t’étais pas très à l’aise avec l’idée, encore moins avec celle de partir seule. C’était pas pour toi, tout ça. C’était trop anxiogène. Trop d'incertitudes. Et t’en avais déjà trop pour en assumer plus.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones
Revenir en haut Aller en bas
 Sujets similaires
-
» Music is Life!
» Petunia Love's life
» ❝in another life, in another world...ft. Ilijah
» Nightmares come to life [ft. Yuma]
» circle of life (fossile - solo)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-
Répondre au sujet
Outils de modération