Depuis quelques temps, je parcourais Lumiris à la découverte des Pokémons de la région pour remplir mon Pokédex. Allant du côté de Ferranium au Sud de la région pour retrouver Kishika, mes aventures m'emmenaient aujourd'hui à la Rivière Argentée pour une courte durée. En plus de ces moments inoubliables et ces instants mémorables pour mon travail de recherche, je m'étais fait de nouveaux amis. Tout d'abord, il y eut Mona, ma Nanméouïe découverte sur la route 1... ou 2 - je ne savais plus vraiment, vous savez, moi et les chiffres... - lors d'un concert improvisé à la suite de l'absence de la Championne de Type Spectre. On m'avait également déposé un Zigzaton de Galar devant la porte de mon studio étudiant à Nemerya, je m'étais promis de le chérir comme son dresseur d'origine en essayant de tout faire pour le retrouver, alors nommé Darkos. Pour finir, sur la route 1 ou 2, ma petite troupe avait fait la rencontre d'un Etourmi à la suite d'un sauvetage risqué d'un Pokémon dans un troupeau d'équidés féériques, que j'avais alors nommé Grey. Un destin commençait alors à se dessiner sous mes yeux, à la suite de ces dernières rencontres.
Effectivement, mes travaux ont finalement intéressé des chercheurs et j'ai réussi à être recruté dans un petit laboratoire de Nemerya. Ils ont décidé de financer mes recherches du Pokédex et ainsi, de part cet élan de générosité, je pouvais maintenant voyager à ma guise. Ce n'était peut-être pas un salaire net autour du SMIC mais cela faisait l'affaire le temps que je trouve un job mieux que cela. Cela me permettait de survivre tandis que je voyais mes bourses à critères sociaux m'envoler avec ma perte d'assiduité vis-à-vis des cours. J'avais fait le choix de poursuivre notre volonté commune avec Lise de remplir notre Pokédex, quitte à d'abord fonctionner sur mes économies. Mine de rien, cela avait enfin fini par payer. Ma vie allait commencer à devenir intéressante, je l'espérais.

Je me trouvais donc pour une journée ou deux à Exilar. Oui, c'était vraiment une courte durée. Une bonne partie des Pokémons avaient déjà été trouvés, mon laboratoire voulait que je m'assure de tous étaient bien connus. J'en profitais alors pour une petite après-midi au bord de la Rivière Argentée, aux côtés de ma maladroite Nanméouïe - sauf quand elle danse -, mon vif Grey, et mon très joueur Zigzaton provenant de la région de Galar. Par ailleurs, cela serait géniale de me rendre à Galar un jour. Bon après... les montagnes, il n'y en avaient pas des masses, de mémoire. Ah et également, Kyora ma Kirlia et Kälester mon Lainergie tournaient autour d'eux pour les surveiller... ou plutôt s'amuser avec eux au bord de l'eau scintillante. Cela serait peut-être l'occasion de se faire un nouvel ami, qui c'est. Ou même mieux, combler le vide siégeant en Mona depuis bien trop longtemps.

—  Ooooh regardez les amis, des Pokémons ! Allons jouer avec eux si l'envie vous en dit... et leur en dit !

Alors que mon équipe de Pokémons jouait tranquillement dans l'eau, moi-même me relaxant au sein de celle-ci, des monstres de poche sauvages venaient d'apparaître. Ils n'avaient pas l'air hostile pour le moins du monde. Les Flabébés, les Doudouvets et les Roselias dansaient, chantonnaient, et semblaient avoir grandement l'envie de jouer. Mes petits Etourmi et Zigzaton ténébreux fusèrent vers eux, dérangeant quelque peu le ballet de Roselias, qui ne leur en tinrent point vigueur, surtout lorsque Kyora se ramena pour redonner de l'entrain à leur danse et leur chant. Käl se donna à coeur joie pour sautiller avec les Doudouvets et quelques Farfaduvets (je crois que c'est ça le nom de leur évolution haha) et comparer leur somptueux pelage moutonneux d'une douceur exquise.

—  Magnifique les roses, magnifique Kyora ! Et t'en fais pas Käl, tu restes le plus doux mon bonhomme ! Et haha Grey, Darkos, amusez-vous bien mais allez-y mollo !

Mona préférait rester avec moi. Elle avait toujours eu ce recul, cette envie prioritaire d'observer, de surveiller. De ce fait, elle savait qu'elle devait maintenir son attention plutôt sur Darkos parmi les Pokémons les plus petits, étant le plus... disons, enthousiaste dans sa manière de jouer.
Elle fit bien, le petit raton finit par s'écarter quelque peu de la rivière car une petite boule rose avait retenu son attention. Il décida de jouer avec et se retrouva offusqué lorsque la petite boule rose se permit de le pincer à plusieurs reprises avant de s'éloigner. Darkos continua de la suivre et de gentiment la bousculer - même s'il avait de bonnes attentions, il ne contrôlait nullement sa force et ce qu'il trouvait drôle ne l'était généralement pas pour le reste du Pokéworld.
Le Tondoudou s'agaça à force d'être dérangé et il rendit les bousculades reçues avec la même puissance d'attaque avant de l'endormir pour mieux le pousser. Cependant, in extremis, Grey arriva et se fut lui qui s'endormit. Mona rejoignit alors Darkos, en pleine détresse, après avoir trébuché deux ou trois fois.
Et enfin, j'arrivais à mon tour après avoir demandé à Käl et Kyora de récupérer nos affaires.

—  Gentil le Tondoudou... Gentil... On ne te veut pas de mal, Darkos ne veut que jouer. Ils ne veulent tous que jouer. Ils ne t'attaqueront pas si tu ne les attaques pas.

tentais-je de la voix la plus calme et douce que je pouvais pour attendrir la petite boule rose. Je m'approchais tout aussi lentement pour ne pas qu'il se sente effrayer. Il m'envoya balader au moment le plus crucial où je pensais qu'il allait se laisser amadouer. Kyora me rattrapa in extremis avec Psyko.
Mona fut sûrement plus patiente que moi et celle-ci parvint à l'approcher davantage. Cependant, au moment où je sentis que le Tondoudou allait se défendre, je fis quelques grandes enjambées pour préserver ma Nanméouïe et subir sa bousculade. A mes côtés, le petit oiseau dormait à poings fermés.

—  Tondoudou, nous ne te voulons pas de mal. Je ne te laisserais pas faire de mal à mes amis. Alors si tu ne veux pas être gentil, si tu veux continuer d'embêter ma p'tite famille, nous partirons. Mais, n'oses pas revenir t'en prendre à eux, sinon Darkos ne fera qu'une bouchée de toi.

J'avais été clair malgré ma voix quelque peu saccadée. Nous tournions les talons, Grey entre mes bras. Nous avions assez jouer, il était temps de rentrer à la maison. Enfin... à notre chambre à Exilar.

Après cette altercation avec le Tondoudou, qui semblait finalement avoir compris la leçon, nous rebroussions chemin. Je récupérais le sac que me tendait mon mouton rose pour le remettre sur mes épaules. Je dégainais une sphère pour faire revenir mon Etourmi au sein de celle-ci.
Nous retournions auprès de la Rivière argentée. Pour les bébés jouer un peu et pour moi me nettoyer les pieds et les essuyer avec la serviette que m'avait précédemment tendue Kyora. Je les avais évidemment remercier pour ça. Ensuite, une fois de nouveau sec et près à partir nous retournions vers Exilar.

—  Galan, Rentia, Darkos ! C'est pas le moment de jouer à cache-cache là, on y va bon sang !... Allez, Kyora, Käl, Mona, on va les chercher vite pour pas que cette partie improvisée dure trop longtemps.

Je m'énervais un peu, j'avais parfois vraiment l'impression d'avoir de vrais enfants. Ils étaient infernaux. Nous nous mîmes donc à quatre pour les retrouver. Avec la synergie qui nous liait et pas que de minces efforts, nous mîmes enfin la main sur Darkos. Et, si nous mettions la main sur lui, nous avons bien vite trouver la trace d'une des deux âmes fraternelles, puisqu'ils ne se lâchaient jamais et que la jeunesse très juvénile les suivait aveuglément... et surtout dans leurs bêtises.

—  Ca commence à bien faire vous deux ! Il faudrait commencer à grandir et peut-être que vous pourrez enfin évoluer, comme Kyora et Käl. Hein Galan, tu les as connus tout petits eux. Ils ont grandi, voilà pourquoi ils en sont là.

Il hocha la tête, l'air penaud et véritablement affecté par ce que je disais. Je les pris ensuite tous les trois dans mes bras. Puis, nous repartions. Enfin, après avoir rentré Darkos dans sa Pokéball car môsieur vint de décider qu'il ne voulait plus marcher du tout.
Il me semblait avoir entendu ricaner dans les buissons.

Nous marchions alors dans les bois jusqu'à sa sortie pour retrouver Exilar. Il me semblait que nous étions suivis, une forme furtive approchait d'arbre en arbre, à trois arbres d'intervalles toujours de nous. Etait-ce le Tondoudou qui se repentissait et voulait finalement jouer avec nous ? J'attendais de voir avant de me prononcer.

Décidemment, le petit Toudoudou était un farceur. Il s'amusait de nous. Il ne voulait pas des Pokéballs que je lui tendais mais il prenait un malin plaisir à nous suivre et rire de nous. Se pensait-il aussi flippant qu'un Mimiqui ?
Si Rentia préférait s'entraîner, voire se défouler, sur l'écorce des arbres, Galan préférait que je le porte, comme je le faisais au tout début de notre rencontre.
Etant bientôt arrivés à Exilar, je demandais aux compagnons fatigués qui voudraient bien retourner dans leur Pokéball. Nous étions un peu trop nombreux et nous devions réduire notre nombre, histoire de ne pas s'attirer un gros Pokémon sauvage juste sur les derniers mètres. Ce qui serait très fâcheux, vous êtes bien d'accord.

—  On est bientôt arrivés. On pourrait faire un roulement. Käl, tu peux donner à Rentia les équipements, elle pourra clairement le porter. Mona, tu peux donner les serviettes à Galan. Comme ça, vous pourrez vous reposer et les petits bientôt grands, vous pourrez vous exercer un peu.

Je sortis quelques Pokéballs pour faire rentrer le mouton rose, la danseuse psychique, et la figure maternelle maladroite pour ne conserver que les deux âmes fraternelles. Face à ma Kirlia, d'une voix douce et basse, j'avais ajouté en frottant mon front contre le sien.

—  T'en fais pas, s'il m'arrive quelque chose, tu le sentiras et tu pourras toujours apparaître pour me sauver. T'inquiète pas.


Tandis que nous marchions sur les derniers mètres, Tondoudou ne fut pas très présent, même du coin de l'oeil. Nous continuions à marcher mais étrangement, nous avions l'impression de tourner en rond. C'était bizarre. Je connaissais pourtant bien l'endroit et pourtant j'avais l'impression qu'il ne voulait pas me laisser sortir. Tous les environs se ressemblaient. Nous avions beau marquer les arbres avec de la craie, je ne tombais presque jamais sur les arbres marqués. Nous étions perdus, complètement perdus.
Je commençais à désespérer, me plaignant de la charge de mon sac sur le dos et du soleil qui commençait à se coucher, quand, tout à coup, Rentia finit par laisser tomber dans les mini-pattes de Galan les équipements pour courir dans les hautes herbes. Elle sauta sur le Tondoudou, visiblement furieuse. Je compris alors que le Tondoudou farceur en était pour quelque chose. Rentia était bien décidée à le remettre à sa place, voyant alors son corps se gorger de flammes. Galan suivait péniblement derrière, plutôt inquiet. Inquiet pour notre situation ou inquiet pour le Tondoudou ? Allez savoir.
Je courais jusqu'à eux et j'empêchais le pire de se produire in extremis. Le Pokémon Fée-Normal était très angoissé et il me suppliait du regard pour l'épargner. Il semblait clamer son innocence. Rentia sembla brièvement m'expliquer.

—  Attends Rentia, qu'est-ce qu'il y a avec ce Tondoudou ? Tu crois qu'il efface les marques sur les arbres ? Il a l'air bien trop gentil pour ça. Il s'amusait à déplacer certains de nos objets, nous toucher, mais pas nous faire tourner en bourrique...

Galan tenta de temporiser son âme fraternelle et j'essayais de comprendre la situation. J'analysais le décor autour de moi. Le Tondoudou, malgré son côté farceur, je n'arrivais pas à le déterminer comme coupable. Je réfléchissais alors et... la réponse me parut évidente lorsque je sentis le vent se lever.

— Regarde Rentia, ce n'est pas Tondoudou mais Doudouvet ! Et il essaye justement de l'empêcher d'effacer les marques !

Ce dernier venait de fuser justement jusqu'au Doudouvet et Galan venait de le suivre en lâchant le contenu de ses mains pour l'aider. Rentia les rattrapa avec une vitesse impressionnante et en vue de sa tête affreuse, le Doudouvet ne voudra sûrement plus jamais revenir pour nous "nuire" (vive les rimes).
Mona sortit de sa pokéball et s'approcha de Galan et Tondoudou qui jouaient ensemble pour les enlacer, et repartit récupérer les affaires laisser tombées.

Je retentais de proposer une pokéball sur le Tondoudou. Mona, la mère de l'équipe secondaire, semblait l'avoir validé.

Nous étions venus à Exilar pour vérifier les travaux des anciens explorateurs passés avant moi au sujet du Pokédex et ainsi vérifier qu'une majeure partie des Pokémons ici présents avaient bel et bien été enregistrés. Mais, comme vous me connaissez désormais, j'en avais profiter pour me divertir à la Rivière Argentée et surtout faire profiter mes Pokémons qui avaient une très grande place dans ma vie.

Nous nous étions alors bien amusés autour de l'eau, sympathisant avec les Pokémons sauvages jusqu'à la découverte du Tondoudou. Un farceur né, il avait voulu se payer la tête de notre groupe. Nous avions arrêté de rire, et nous avions décidé d'enfin rejoindre la chambre louée par le laboratoire qui m'avait embauché pour explorer le Pokédex.
Cependant, quelqu'un s'était amusé à nous voir se perdre au sein de la forêt entourant Exilar. Nous pensions d'abord que c'était Tondoudou mais la vérité nous a démontré que ce n'était pas lui mais bien un Doudouvet encore plus farceur que lui - et pas forcément que farceur, mais je me devais de rester poli puisque nous étions dans une sphère tout public. Mona avait donc choisi de le prendre sous son aile et je décidais alors de lui proposer une nouvelle fois d'intégrer nos équipes et ainsi finaliser la seconde.
Celui-ci accepta et nous repartions à Exilar.
Dans la soirée, je devrais revenir à Nemerya. Je ne savais pas encore quelle était ma prochaine destination.