Mercurio Fortunato Palazzo
Feat Karma de Assasination Classroom
18 ans 27 décembre Kalos Homme Chanteur du groupe des Red Leaf Pulsar
DéfautsRéservéBagarreurTête en l’air
QualitésCourageuxVolontaireSensible
DéfautsRéservéBagarreurTête en l’air
Description
On pourrait facilement le reconnaitre, même dans une foule.
C’est qu’il détonne un peu, Mercurio. Et pas seulement à cause du nom qu’il commence à se faire, grâce à sa place au sein des Red Leaf.
C’est qu’il est assez grand, du haut de son mètre soixante-seize. Oh il n’est certainement pas très grand non plus, sans doute dans la moyenne pour les hommes de son âge. A côté de cette taille, c’est pourtant un corps assez maigre qui se détache – surtout pour un adolescent en pleine croissance – signe muet de moyens défavorisés, ne lui ayant, par le passé, pas procuré de quoi bien se nourrir tous les jours.
C’est cette couleur de cheveux aussi, ce sont ses cheveux rouges, d’un rouge flamboyant – de cette couleur qui réveille pourtant ses angoisses – qui attire l’œil. Des cheveux courts, portés dans le passé plus longs.
C’est ces yeux particuliers aussi, des yeux en amande, avec un regard déjà fatigué, un regard qui ne sied pas à un jeune homme de son âge. C’est cette couleur ambrée, incapable de mentir, qui laisse passer toutes les émotions de Mercurio. Ce sont ces cernes aussi, qui surlignent parfois le regard du jeune homme, conséquences de ses insomnies.
Et, malgré tout ça, malgré aussi ses tenues colorées et voyantes à chaque fois qu’il entre sur scène, à chaque fois qu’il entre dans le groupe, c’est la plupart du temps des vêtements bien plus discrets, passe partout que Mercurio privilégie.
Comme s’il essayait, au final, de se faire d’un coup plus petit, avec sa fâcheuse tendance à regarder par terre plutôt que devant lui, avec son dos vouté.
Et c’est exactement ce qu’il essaie de faire.
Car malgré ce choix de carrière – avait-il vraiment le choix ? – Mercurio est quelqu’un de timide. Sur scène, il a l'air sur de lui - peut être même trop - il a l'air d'être à l'aise, il a l'air avenant ! Il a l'air d'être complètement quelqu'un d'autre, mais lorsqu’il enlève ce masque – lorsqu’il redevient simplement humain – Mercurio ne cherche pas à être le centre de l’attention. Au contraire, lorsqu’il quitte la scène, il se renferme à nouveau dans son monde, évitant à tout prix les regards qui se poseraient sur lui, qui le jugeraient. Car bien plus que de la timidité, c’est de l’anxiété qui tord souvent l’estomac du jeune homme. Anxieux, surtout, de marcher dans les mêmes pas que son père, lui qui en a déjà tous les traits physiques.
Et cette anxiété a fini par devenir une véritable hantise, ce qui se traduit par un caractère naturellement stressé. Cela peut ressortir, notamment à son premier concert où il a paniqué et n’a rien su faire.
Mercurio est également quelqu’un de très sensible et émotif. Loin d’être froid ou indifférent, il est même affecté par beaucoup de choses, et n’arrive d’ailleurs pas à cacher ses émotions, ses yeux les reflétant trop bien. Il a d’ailleurs tendance à rougir très facilement, ce qui lui a toujours valu le surnom de « tomate ».
C’est également à cause de cette sensibilité que Mercurio s’attire involontairement beaucoup de problèmes. Malgré les apparences, il est bel et bien une petite boule de nerfs, qui peut donc éclater violemment sans prévenir. Et c’est ce qui s’est déjà passé plusieurs fois par le passé. Car Mercurio déteste l’injustice et la cruauté gratuite. Dans ces moments-là, il peut éclater, oubliant sa timidité naturelle, et fait sa justice. C’est précisément à cause de ça que beaucoup le raillent en prétendant qu’au final, il est bel et bien le fils de son père, qu’il n’est qu’un garçon empli de violence et qui n’a aucun contrôle sur lui-même.
Et pourtant, en vérité, il est loin d’être une personne comme ça. En fait, on pourrait facilement dire que Mercurio est quelqu’un d’agréable, une fois la barrière de sa timidité dépassée. Il est même naturellement généreux – justement parce qu’il sait ce que c’est, de n’avoir pas grand-chose – et volontaire. Peut-être même trop : désireux de faire ses preuves, de s’améliorer, il aura tendance à parfois trop en faire, surtout au niveau de son travail. Encore une fois, ça peut facilement se retourner contre lui, ayant tendance à s’épuiser au travail.
Mercurio a également un gros défaut, dont il est conscient mais qu’il n’arrive pas à corriger, c’est qu’il est naïf. Il aura tendance à vous croire si vous êtes un minimum bon menteur, et, de manière générale, s’il vous apprécie, il aura tendance à vous faire totalement confiance. Cela lui a déjà valu plusieurs ennuis… Sa naïveté et son ignorance lui donnent souvent un côté enfantin, s'émerveillant souvent sur des choses qu'il ne connait pas, parfois les plus simples - car Mercurio ignore beaucoup de choses. Chaque nouvelle découverte est merveilleuse pour lui.
Enfin, l’on peut facilement noter que Mercurio est quelqu’un de très distrait. Lorsqu’il n’est plus au travail, il s’enferme facilement dans son petit monde, le rendant parfois littéralement aveugle à ce qui se passe autour de lui. Par exemple, il peut être tellement distrait qu’il peut marcher sans regarder où il va, et finir perdu. Ce qui arrive... souvent.
Fun facts :
Confond toujours sa droite et sa gauche ~ Ne sait pas nager ~ Sait très bien jongler ~ Fan de tiramisu ~ Tourne au café ~ Insomniaque confirmé
Fuoco
DarumaronMâleFuoco et Mercurio, c’est compliqué. Fuoco appartenait autrefois à sa mère, celle-ci l’ayant confié à son fils, n’étant plus capable de s’en occuper elle-même. Mais Fuoco a encore du mal à se remettre de la séparation avec son ancienne maitresse, qu’il aimait beaucoup. Et Mercurio a bien conscience qu’il ne doit pas lui imposer d’apprécier son nouveau maître, dans de telles circonstances.
Pokémon très distrait, très timide également, et qui a du mal à se rapprocher des autres pokémons, Fuoco n'en est pas moins désireux de faire ses preuves. Sur ça, on peut dire qu'il ressemble beaucoup à son nouveau maître. Il semble avoir un don inné pour la danse. Néanmoins, pokémon et humain sont tous deux sont reliés par la même peine. Mais c’est également cette même peine qui les empêche de nouer un lien fort.
Pokémon très distrait, très timide également, et qui a du mal à se rapprocher des autres pokémons, Fuoco n'en est pas moins désireux de faire ses preuves. Sur ça, on peut dire qu'il ressemble beaucoup à son nouveau maître. Il semble avoir un don inné pour la danse. Néanmoins, pokémon et humain sont tous deux sont reliés par la même peine. Mais c’est également cette même peine qui les empêche de nouer un lien fort.
Histoire
Ce jour-là était une journée magnifique.
Peut-être est ce pour ça qu’il s’en souvient encore. Peut-être est ce pour ça que c’est le souvenir le plus lointain qu’il a en tête.
Il avait cinq ans, alors qu’il marchait dans les rues de Kalos, mais dans la main avec sa mère, un Darumaron gambadant joyeusement à leurs côtés. Cinq ans, et déjà ses yeux ambrés s’illuminaient à chaque fois qu’ils se posaient sur un pokémon feu. Cinq ans, et voilà que l’enfant, tenace et sans aucune honte alors, avait clamé, haut et fort sur la place de Kalos, devant une foule qui s’intéressait à peine aux geignements d’un gamin.
-Plus tard, le champion feu, ce sera moi !!!
Quelques rires se firent entendre, parmi l’indifférence générale, mais surtout, un rire qui fit bouder l’enfant : celui de sa propre mère.
-Pourquoi tu ris maman ?
-Pour rien ! J’ai hâte de voir ça, mon champion.
Un grand sourire étira les lèvres du garçon, alors qu’il retourna prendre la main de sa mère, sagement.
-Et si je deviens champion, tu penses que papa sera fier de moi et reviendra ?
-…Oui. Oui, j’en suis sure.
Et le petit garçon qu’il était ne pouvait pas voir l’ombre qui était passée sur le visage de sa mère. Et le petit garçon qu’il était, ne pouvait pas comprendre, à ce moment-là, alors qu’il serrait innocemment la main de sa mère.
-Votre fils a vraiment un problème.
Assis dans le bureau du proviseur, Mercurio ne disait rien, la tête baissée. Sa mère, Rita Palazzo, était assise à ses côtés, écoutant d'une oreille distraite l'homme déclamer son discours moralisateur.
-Ce n'est clairement pas la première fois que ça arrive, madame Palazzo.
-Merci, je suis au courant.
-Ce que je veux dire par là, c'est qu'il se bat fréquemment. Et ça, c'est un gros problème.
-Je me bas pas ! C'est parce que Neal est toujours en train de racketter les gens, avec sa bande, je trouve ça normal de lui faire d'arrêter !
-En les frappant ?
-Mais c'est eux qui frappent les gens, et ils veulent pas écouter quand je leur dis d'arrêter !
-Laisse les adultes discuter.
La mère de Mercurio croisa alors les bras, visiblement mécontente. C’était très mal la connaitre que de penser la convaincre avec ces discours, elle qui avait un caractère encore plus flamboyant que celui de son fils, elle qui lui disait qu’il était bien courageux de prendre la défense des autres.
Courageux, oui. Pas violent.
-Monsieur Brown, je connais mon fils. Contrairement à ce bully, il voulait défendre quelqu'un. Et pourtant, je ne comprends pas pourquoi c'est lui que vous punissez, et non pas ce Neal. Revoyez donc votre conseil de discipline.
L'homme resta un moment bouche bée, avant de reprendre d'un ton furieux.
-L'attitude de votre fils est anormale et violente, Madame, vous ne voyez pas ? Il faut la corriger au plus tôt, avant qu'il ne prenne de son père !
Soudainement, la mère de Mercurio abattit son poing sur le bureau, dans un grand bruit. Même le fils resta muet et inquiet en voyant l'expression de rage sur le visage de sa mère.
-Je vous... interdis ! Interdis de parler de lui ainsi, c'est compris ?!
-...maman ?
Mercurio lança un regard inquiet à sa mère, qui lui prit la main et commença à sortir du bureau, sous le regard furieux du proviseur.
-Madame Palazzo, nous n'avions pas fin...
-Je n'ai pas à parler avec quelqu'un qui ne s'occupe même pas correctement de ses élèves.
Mère et enfant sortirent alors du bureau. Mercurio se dépêcha de rattraper sa mère, qui marchait anormalement vite. Elle était en colère, et Mercurio ne comprenait pas.
Pourquoi avait-il parlé de papa ?
-Maman ? Pourquoi le proviseur a parlé de papa ? Il le connait ?
La mère se retourna alors vers son enfant, son regard furibond s'adoucissant petit à petit.
Jusqu'à devenir étrangement triste.
-Maman ?
-Ne t'inquiète pas, Mercurio. Ils ne savent pas de quoi ils parlent. Quoi qu'il arrive, tu... Tu restes mon fils. Et c'est tout.
Le jeune garçon qu'il était lança un regard intrigué à sa mère, ne comprenant pas ce qu'il se passait, ne comprenant pas pourquoi, aujourd'hui encore, le sujet de son père était évité à chaque fois qu'il demandait.
Mais c'était également pour cette raison.
Qu'il savait qu'il allait devoir chercher par lui-même.
Alors c'est ce qu'il avait fait. Il avait trouvé des indices, dans ses anciens papiers, des papiers qu'il n'utilisait plus depuis longtemps. Un nom de famille, depuis longtemps oublié.
Cometti.
Alors il avait fait des recherches, sur ce fameux Cometti.
Alors il avait trouvé quelque chose, oui. Un homme du nom de Cometti, récemment arrivé dans une usine, non loin de là.
Alors il était parti, dans cette usine. Alors il avait demandé, garçon perdu au milieu de tant de visages inconnus, un autre visage dont il n'avait plus de souvenirs.
Et pourtant, il l'avait tout de suite reconnu. Comment ne pas le reconnaitre, alors qu'il avait les mêmes cheveux flamboyants, les mêmes yeux ambrés ? Comment ne pas le reconnaitre, alors qu'il lui ressemblait tellement ?
-Pa... pa ?
-Tu as vu ton père ?
Mercurio ne comprenait pas l'indignation de sa mère.
Non, au contraire. Lui aussi était en colère.
-Pourquoi tu m'as toujours dit qu'il travaillait loin ?
-Parce que tu étais trop jeune pour savoir…
-Savoir quoi !?
Rita soupira, son regard s'assombrit, alors que Fuoco, son Darumaron, s’était immobilisé en plein milieu de sa danse. Même lui s’était assombri.
Si Mercurio voulait des réponses, en même temps il redoutait ce qu'il allait entendre.
-Je ne pouvais pas te le dire avant, tu étais trop... Tu avais fait une fixation sur ton père alors que tu ne t'en souvenais même plus bien. Je ne pouvais pas briser tes rêves et l'idéal que tu t'étais toi même créé... Mais il... Ce n'est pas un homme fréquentable. Il a fait des choses horribles... Il est sorti de prison il y a quelques années, et... la dernière chose que je veux, c'est qu'il s'en prenne encore à moi et à ma famille.
Ce fut le choc, pour Mercurio. Son père, un homme qu'il avait idéalisé, un homme qu'il avait toujours voulu rechercher, n'était au final qu'un criminel.
Pendant toute ces années, il n'avait chassé que des illusions.
C'était dur à encaisser.
C'était dur à croire.
-... C'est pour ça qu'on disait que je ressemblais à mon père, quand je finissais toujours par me battre ?
-Oh non Mercurio tu n'as rien à voir avec...
Soudain, Rita fut prise d'une crise de toux. Mercurio se précipita à ses côtés, même s'il savait qu'il ne pourrait rien y faire.
À chaque fois, il ne pouvait rien faire, lorsqu'il voyait sa mère s'affaiblir de jour en jour.
À chaque fois, il ne pouvait rien faire, lorsqu'elle crachait du sang.
-Au final... Si lui est en meilleure forme et qu'il s'occupe bien de toi... Peut-être que c'est mieux comme ça...
-Dis pas ça maman. Tout... Tout ira bien, ok ?
Flavio Cometti habitait dans une modeste maison non loin de l'usine où il travaillait. Mercurio y était déjà venu, mais aujourd'hui, tout semblait bien plus sombre qu'avant. Le garçon remarquait désormais les détails qu'il n'avait pas vus - ou avait préféré ne pas voir.
Ces bouteilles d'alcool, vides.
Le jeune garçon ne laissa rien paraitre, souriant toujours à Flavio. Ce dernier d'ailleurs ne semblait pas très sobre, alors qu'il accueillait son fils chez lui.
-Papa ?
-Mmh ?
Mercurio prit une profonde inspiration, sachant très bien qu'il s'aventurait sur un terrain dangereux.
Car au fond, il ne connaissait vraiment pas son père. Ils s'étaient vus quelques fois seulement, et malgré tout, son père avait été bel et bien silencieux sur son passé, sur sa personnalité, sur toute sa personne
Non, il ne le connaissait pas, et il ignorait bel et bien comment il allait réagir.
-Je... veux que tu sois honnête avec moi. Est-ce que c'est vrai que tu... Tu as fait des choses qui t’ont conduit en prison, il y a quelques années ?
Mercurio vit le changement brutal sur le visage de son père. La fatigue lasse était passée presque en un éclair à une rage sourde et grondante. Ses yeux ambrés se plantèrent dans ceux de son fils.
-Et qui t'a dit ça ?
-Réponds moi just...
-C'est l'autre, c'est ça ? Ta mère t'a encore raconté des conneries ?
-...Maman ne raconte pas de conneries.
-Arrête d'écouter cette grognasse ! Si j'apprends que cette bonne à rien a dit des choses sur moi, alors...
-Alors quoi !?
Cette fois, c'était Mercurio qui avait la rage.
Non, il ne supportait pas qu'on insulte sa mère. Surtout si c'était cet homme, qui l'avait complètement désillusionné.
D'ailleurs, Flavio semblait particulièrement agacé que son propre fils lui réponde ainsi.
-T'as pas à le savoir. Ce sont des affaires entre adultes, ça ne te concerne pas.
-Et je suis votre fils, je crois que ça me concerne beaucoup !
-Baisse d'un ton, fils...
-Ou quoi ?
C'était la provocation de trop. Flavio avait toujours été un homme violent, que ce soit avec sa femme, ou avec les enfants. Même sa peine n'avait pas réussi à le calmer.
Le coup partit. Très - trop - rapide, violent, sans aucun ménagement.
Mercurio en fut presque sonné sur le coup, et il l'aurait surement été s'il n'avait pas l'habitude de se battre. Mais, malgré la douleur qui lui martelait tout le visage, il se redressa.
Au final, son proviseur et ses camarades avaient eu bel et bien raison.
Il ressemblait à son père.
La sirène de police retentit devant la modeste maisonnée. Les agents avaient été avertis par la voisine qui s'inquiétait du raffut, et de l'échange violent.
Heureusement, la police était rapidement intervenue et avait séparé père et fils. Mercurio avait été rapidement libéré après avoir délivré sa version des faits. Quant à son père, il avait du répondre de ses actes, pour violences sur mineur.
C'est le regard dans le vague, le regard désillusionné, le regard désespéré, que Mercurio pu enfin rentrer chez lui. Du début à la fin, il avait été dans le faux. Jamais il n'aurait du vouloir chercher après une chimère, une illusion qu'il s'était créée, alors qu'il avait déjà avec lui tout ce dont il avait besoin.
Mais ce n'est que lorsqu'on perd ce qu’on a déjà qu'on se rend compte à quel point c’était précieux.
-Maman ?
Lorsque Mercurio revint, Rita n'était plus là. Sa maladie avait empiré, et elle avait été transportée à l'hôpital. Évidemment que Mercurio était directement venu à son chevet.
Évidemment qu'elle avait été mortifiée en apprenant ce qui s'était passé.
-C'est ma faute... Si je t'avais tout dit dès le début, rien de tout ça ne se serait passé...
-Non, c'est moi, je... Je l'ai cherché. J'ai quand même voulu vérifier par moi-même, même après que tu m'as tout dit...
Mercurio avait baissé la tête, laissant toutes ses émotions l'envahir d'un coup.
-Peut être qu'ils avaient raison... Je... Je lui ressemble bel et bien...
-Mercurio... Crois moi, tu ne lui ressembles en rien...
Et elle passa une main dans les cheveux de son fils. Coupés récemment, très courts.
-Qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ?
-Je... les supporte plus. Ils sont exactement comme les siens. Je déteste cette couleur.
-Moi je l'aime beaucoup tu sais. Grâce à toi, je l'associe à de bons souvenirs, qui effacent les mauvais. Alors ne les coupe pas pour ça, s'il te plait...
Alors, il l'avait écoutée. Il les avait gardés, laissé pousser.
Et ce.
Même des semaines plus tard, après que la santé de sa mère ne se dégrade.
Et ce.
Même après qu'elle soit partie, définitivement.
Il n'avait pas oublié, et les avait gardé.
Après l'accident, Mercurio fut envoyé dans un foyer. Désormais livré à lui-même, son deuil le pesait tous les jours, si bien qu'il se laissa entrainer dans de sales affaires.
Il devait s'échapper de cette foutue vie, qui le mettait plus bas que terre, que les autres jeunes disaient. Il devait se rebeller, il devait refuser, il devait vivre par lui-même, qu'ils disaient.
Et, si c'était juste pour un instant, un instant qui lui permettrait d'oublier sa condition, d'oublier ses erreurs, de s'oublier complètement.
Alors, il les suivrait.
C'est comme ça que Mercurio trempa pour la première fois dans la drogue. Le garçon qu'il avait été autrefois - et qui était aujourd'hui étouffé par tout ce qui lui était arrivé - n'aurait jamais touché à ce poison.
Mais aujourd'hui, il s'en fichait. Aujourd'hui, il se fichait de tout.
Au fond, il ne cherchait qu’une échappatoire, dans lequel il pourrait enfin laisser libre court à tous ses regrets.
-Pourquoi tu ne t'es pas enfui avec tes autres camarades ?
Mercurio restait blasé devant l'officier de police, ne le regardant même pas dans les yeux. Un contrôle de police avait été effectué parmi un groupe de jeunes avec les substances. Ce même groupe avait tenté de s'échapper, certains courant encore les rues.
Seul Mercurio n'avait offert aucune résistance, étrangement passif, amorphe. Même ici, alors qu'il était à l'office, il semblait particulièrement à l'ouest.
Comme s'il était tout simplement absent.
-Je ne sais pas. Ça n'aurait servi à rien de toute façon, non ?
-Tu sais que ce que vous prenez est illégal, n'est-ce pas ?
-Oui.
L'homme parut surpris de cette réponse, directe et sans hésitation.
-Alors pourquoi tu l'as fait quand même ?
-J'avais juste la sensation que... Même si c'est mauvais, il n'y avait que ça qui pourrait m'aider.
-Mais ça ne t'aide pas vraiment, gamin.
-Je sais... Mais juste pour un moment, en tout cas, je...
Non. C'était ridicule, il le savait.
Oublier ses problèmes un instant n'allait jamais les résoudre.
Plus personne n'était là pour l'aider désormais. S'il ne le faisait pas lui-même, il était sur de sombrer.
-Je suis désolé...
-..suis moi. On va devoir te retenir un moment.
Mais, même après cet accident, même après qu’il ait été jugé et après avoir arrêté, il était loin d'être tiré d'affaires.
Évidemment que son comportement ne plut pas à son groupe. Évidemment qu'ils pensaient que Mercurio était en train de devenir un petit animal docile à leurs yeux, évidemment qu'on ne pouvait pas quitter ce groupe sans conséquences.
Ils s'en étaient d'abord pris à Fuoco. Ça avait été largement suffisant pour attiser la rage de Mercurio.
Encore une fois.
Il ressemblait bel et bien à son père.
Sa majorité aurait du le délivrer. Et c'est bel et bien ce soulagement que ressentit d'abord Mercurio, alors qu'il rentra chez sa mère, bien qu'aujourd'hui, c'était devenu chez lui.
Bien qu'aujourd'hui, cette maison si accueillante était devenue bien plus sombre.
Petit à petit, le jeune homme reprenait ses marques, essayait en tout cas de reprendre sa vie en main.
Même s'il n'avait jamais vraiment envisagé son avenir. Enfermé dans sa bulle depuis des années maintenant, le jeune homme avait presque eu peur d'envisager un futur.
Et ce futur d'autrefois, c'était son présent d'aujourd'hui.
Le premier constat fut qu'il n'avait clairement pas beaucoup de ressources. De son vivant, sa mère non plus n'avait jamais beaucoup gagné d'argent. Aujourd'hui, le jeune homme n'avait pas grand chose.
Alors, en attendant de trouver ce qu'il voulait vraiment faire, il décida de récolter un peu d'argent en faisant la seule chose qu'il savait bien faire : la musique. Malgré sa timidité, les personnes l'ayant déjà entendu jouer l'avaient tous complimenté sur ses capacités de musicien.
Alors c'est ce qu'il faisait. Jouant dehors, il récoltait comme il pouvait un peu de gain, n'ayant - enfin, c'est ce dont il s'était persuadé - aucun autre talent pour en faire son gagne-pain.
Et au fond, sans doute avait-il choisi la meilleure solution.
-Impressionnant !
-Merci !
Cela faisait maintenant depuis plusieurs jours que Mercurio voyait toujours ce même garçon l'écouter, à chaque fois qu'il se représentait, dehors. Si cet inconnu n'avait pas l'air hostile, Mercurio ne pouvait s'empêchait de se méfier.
Surtout lorsque l'inconnu vint pour la première fois s'approcher de lui pour lui serrer la main.
-Tu as du me remarquer j'imagine, mais ça fait depuis une semaine que je t'écoute tous les jours. Tu es vraiment doué pour le chant, tu as appris quelque...
-Euh... Mmh, tu, tu es qui ?
-Ah, oui, la politesse. J’avais oublié. Moi, c'est Siegfried, du groupe des Red Leaf. Tu connais le groupe ?
Aussitôt, les yeux ambrés du jeune homme s'illuminèrent. Bien sur qu'il connaissait le groupe. Et, si des membres avaient récemment quitté le groupe, le laissant en stand-by, il finit effectivement par reconnaitre le batteur du groupe, juste sous son nez.
-Ou-Oui ! Je connais ! Pardon pour mon impolitesse je... J'aime beaucoup le groupe en plus.
Le sourire de Siegfried s'agrandit alors qu'il posa une main sur l'épaule de Mercurio, confiant.
-Ah bah ça tombe bien alors : qu'est-ce que tu dis de nous rejoindre ?
-... Hein ?
Il avait du tout apprendre. Après tout, Mercurio était un grand novice dans le monde de la musique, et ne connaissait encore moins bien le monde du travail en général.
Mais, malgré son caractère difficile et très souvent paradoxal, Siegfried l'avait aidé et encouragé. Et si au début ce dernier ne lui portait de l'intérêt uniquement pour son potentiel dans la musique, les deux garçons avaient fini par développer une amitié.
Jusqu'à ce qu'un jour, Siegfried vienne le voir, tout sourire.
-Hé, felicitations, chanteur !
-Qu... Quoi ?!
-Redescends sur terre ! T'as été accepté dans le groupe, et en tant que chanteur !
C'était sans doute le plus beau jour de sa vie, depuis ce fameux drame. Enfin, là où Mercurio ne se voyait aucun avenir, en voilà un qui était déjà tout tracé pour lui.
Là il n'avait fait que tomber, on lui tendait enfin une corde pour remonter.
Enfin, ce n'était pas non plus tout beau tout rose. Le travail était particulièrement difficile et fatiguant, surtout pour un grand débutant comme lui. La tâche était aussi très stressante, pour un grand anxieux comme lui. Plusieurs fois, il pensa à tout abandonner, notamment lorsque le stress et l'angoisse lui tordit tellement les tripes qu'il ne réussit à rien faire sur scène.
C'était une autre vie, aussi. Il avait laissé derrière lui sa maison à Kalos, vivant dans un petit appartement à Lumiris.
C'était une autre vie. Mais une autre vie, qu'il acceptait complètement.
Peut-être est ce pour ça qu’il s’en souvient encore. Peut-être est ce pour ça que c’est le souvenir le plus lointain qu’il a en tête.
Il avait cinq ans, alors qu’il marchait dans les rues de Kalos, mais dans la main avec sa mère, un Darumaron gambadant joyeusement à leurs côtés. Cinq ans, et déjà ses yeux ambrés s’illuminaient à chaque fois qu’ils se posaient sur un pokémon feu. Cinq ans, et voilà que l’enfant, tenace et sans aucune honte alors, avait clamé, haut et fort sur la place de Kalos, devant une foule qui s’intéressait à peine aux geignements d’un gamin.
-Plus tard, le champion feu, ce sera moi !!!
Quelques rires se firent entendre, parmi l’indifférence générale, mais surtout, un rire qui fit bouder l’enfant : celui de sa propre mère.
-Pourquoi tu ris maman ?
-Pour rien ! J’ai hâte de voir ça, mon champion.
Un grand sourire étira les lèvres du garçon, alors qu’il retourna prendre la main de sa mère, sagement.
-Et si je deviens champion, tu penses que papa sera fier de moi et reviendra ?
-…Oui. Oui, j’en suis sure.
Et le petit garçon qu’il était ne pouvait pas voir l’ombre qui était passée sur le visage de sa mère. Et le petit garçon qu’il était, ne pouvait pas comprendre, à ce moment-là, alors qu’il serrait innocemment la main de sa mère.
***
-Votre fils a vraiment un problème.
Assis dans le bureau du proviseur, Mercurio ne disait rien, la tête baissée. Sa mère, Rita Palazzo, était assise à ses côtés, écoutant d'une oreille distraite l'homme déclamer son discours moralisateur.
-Ce n'est clairement pas la première fois que ça arrive, madame Palazzo.
-Merci, je suis au courant.
-Ce que je veux dire par là, c'est qu'il se bat fréquemment. Et ça, c'est un gros problème.
-Je me bas pas ! C'est parce que Neal est toujours en train de racketter les gens, avec sa bande, je trouve ça normal de lui faire d'arrêter !
-En les frappant ?
-Mais c'est eux qui frappent les gens, et ils veulent pas écouter quand je leur dis d'arrêter !
-Laisse les adultes discuter.
La mère de Mercurio croisa alors les bras, visiblement mécontente. C’était très mal la connaitre que de penser la convaincre avec ces discours, elle qui avait un caractère encore plus flamboyant que celui de son fils, elle qui lui disait qu’il était bien courageux de prendre la défense des autres.
Courageux, oui. Pas violent.
-Monsieur Brown, je connais mon fils. Contrairement à ce bully, il voulait défendre quelqu'un. Et pourtant, je ne comprends pas pourquoi c'est lui que vous punissez, et non pas ce Neal. Revoyez donc votre conseil de discipline.
L'homme resta un moment bouche bée, avant de reprendre d'un ton furieux.
-L'attitude de votre fils est anormale et violente, Madame, vous ne voyez pas ? Il faut la corriger au plus tôt, avant qu'il ne prenne de son père !
Soudainement, la mère de Mercurio abattit son poing sur le bureau, dans un grand bruit. Même le fils resta muet et inquiet en voyant l'expression de rage sur le visage de sa mère.
-Je vous... interdis ! Interdis de parler de lui ainsi, c'est compris ?!
-...maman ?
Mercurio lança un regard inquiet à sa mère, qui lui prit la main et commença à sortir du bureau, sous le regard furieux du proviseur.
-Madame Palazzo, nous n'avions pas fin...
-Je n'ai pas à parler avec quelqu'un qui ne s'occupe même pas correctement de ses élèves.
Mère et enfant sortirent alors du bureau. Mercurio se dépêcha de rattraper sa mère, qui marchait anormalement vite. Elle était en colère, et Mercurio ne comprenait pas.
Pourquoi avait-il parlé de papa ?
-Maman ? Pourquoi le proviseur a parlé de papa ? Il le connait ?
La mère se retourna alors vers son enfant, son regard furibond s'adoucissant petit à petit.
Jusqu'à devenir étrangement triste.
-Maman ?
-Ne t'inquiète pas, Mercurio. Ils ne savent pas de quoi ils parlent. Quoi qu'il arrive, tu... Tu restes mon fils. Et c'est tout.
Le jeune garçon qu'il était lança un regard intrigué à sa mère, ne comprenant pas ce qu'il se passait, ne comprenant pas pourquoi, aujourd'hui encore, le sujet de son père était évité à chaque fois qu'il demandait.
Mais c'était également pour cette raison.
Qu'il savait qu'il allait devoir chercher par lui-même.
***
Alors c'est ce qu'il avait fait. Il avait trouvé des indices, dans ses anciens papiers, des papiers qu'il n'utilisait plus depuis longtemps. Un nom de famille, depuis longtemps oublié.
Cometti.
Alors il avait fait des recherches, sur ce fameux Cometti.
Alors il avait trouvé quelque chose, oui. Un homme du nom de Cometti, récemment arrivé dans une usine, non loin de là.
Alors il était parti, dans cette usine. Alors il avait demandé, garçon perdu au milieu de tant de visages inconnus, un autre visage dont il n'avait plus de souvenirs.
Et pourtant, il l'avait tout de suite reconnu. Comment ne pas le reconnaitre, alors qu'il avait les mêmes cheveux flamboyants, les mêmes yeux ambrés ? Comment ne pas le reconnaitre, alors qu'il lui ressemblait tellement ?
-Pa... pa ?
***
-Tu as vu ton père ?
Mercurio ne comprenait pas l'indignation de sa mère.
Non, au contraire. Lui aussi était en colère.
-Pourquoi tu m'as toujours dit qu'il travaillait loin ?
-Parce que tu étais trop jeune pour savoir…
-Savoir quoi !?
Rita soupira, son regard s'assombrit, alors que Fuoco, son Darumaron, s’était immobilisé en plein milieu de sa danse. Même lui s’était assombri.
Si Mercurio voulait des réponses, en même temps il redoutait ce qu'il allait entendre.
-Je ne pouvais pas te le dire avant, tu étais trop... Tu avais fait une fixation sur ton père alors que tu ne t'en souvenais même plus bien. Je ne pouvais pas briser tes rêves et l'idéal que tu t'étais toi même créé... Mais il... Ce n'est pas un homme fréquentable. Il a fait des choses horribles... Il est sorti de prison il y a quelques années, et... la dernière chose que je veux, c'est qu'il s'en prenne encore à moi et à ma famille.
Ce fut le choc, pour Mercurio. Son père, un homme qu'il avait idéalisé, un homme qu'il avait toujours voulu rechercher, n'était au final qu'un criminel.
Pendant toute ces années, il n'avait chassé que des illusions.
C'était dur à encaisser.
C'était dur à croire.
-... C'est pour ça qu'on disait que je ressemblais à mon père, quand je finissais toujours par me battre ?
-Oh non Mercurio tu n'as rien à voir avec...
Soudain, Rita fut prise d'une crise de toux. Mercurio se précipita à ses côtés, même s'il savait qu'il ne pourrait rien y faire.
À chaque fois, il ne pouvait rien faire, lorsqu'il voyait sa mère s'affaiblir de jour en jour.
À chaque fois, il ne pouvait rien faire, lorsqu'elle crachait du sang.
-Au final... Si lui est en meilleure forme et qu'il s'occupe bien de toi... Peut-être que c'est mieux comme ça...
-Dis pas ça maman. Tout... Tout ira bien, ok ?
***
Flavio Cometti habitait dans une modeste maison non loin de l'usine où il travaillait. Mercurio y était déjà venu, mais aujourd'hui, tout semblait bien plus sombre qu'avant. Le garçon remarquait désormais les détails qu'il n'avait pas vus - ou avait préféré ne pas voir.
Ces bouteilles d'alcool, vides.
Le jeune garçon ne laissa rien paraitre, souriant toujours à Flavio. Ce dernier d'ailleurs ne semblait pas très sobre, alors qu'il accueillait son fils chez lui.
-Papa ?
-Mmh ?
Mercurio prit une profonde inspiration, sachant très bien qu'il s'aventurait sur un terrain dangereux.
Car au fond, il ne connaissait vraiment pas son père. Ils s'étaient vus quelques fois seulement, et malgré tout, son père avait été bel et bien silencieux sur son passé, sur sa personnalité, sur toute sa personne
Non, il ne le connaissait pas, et il ignorait bel et bien comment il allait réagir.
-Je... veux que tu sois honnête avec moi. Est-ce que c'est vrai que tu... Tu as fait des choses qui t’ont conduit en prison, il y a quelques années ?
Mercurio vit le changement brutal sur le visage de son père. La fatigue lasse était passée presque en un éclair à une rage sourde et grondante. Ses yeux ambrés se plantèrent dans ceux de son fils.
-Et qui t'a dit ça ?
-Réponds moi just...
-C'est l'autre, c'est ça ? Ta mère t'a encore raconté des conneries ?
-...Maman ne raconte pas de conneries.
-Arrête d'écouter cette grognasse ! Si j'apprends que cette bonne à rien a dit des choses sur moi, alors...
-Alors quoi !?
Cette fois, c'était Mercurio qui avait la rage.
Non, il ne supportait pas qu'on insulte sa mère. Surtout si c'était cet homme, qui l'avait complètement désillusionné.
D'ailleurs, Flavio semblait particulièrement agacé que son propre fils lui réponde ainsi.
-T'as pas à le savoir. Ce sont des affaires entre adultes, ça ne te concerne pas.
-Et je suis votre fils, je crois que ça me concerne beaucoup !
-Baisse d'un ton, fils...
-Ou quoi ?
C'était la provocation de trop. Flavio avait toujours été un homme violent, que ce soit avec sa femme, ou avec les enfants. Même sa peine n'avait pas réussi à le calmer.
Le coup partit. Très - trop - rapide, violent, sans aucun ménagement.
Mercurio en fut presque sonné sur le coup, et il l'aurait surement été s'il n'avait pas l'habitude de se battre. Mais, malgré la douleur qui lui martelait tout le visage, il se redressa.
Au final, son proviseur et ses camarades avaient eu bel et bien raison.
Il ressemblait à son père.
***
La sirène de police retentit devant la modeste maisonnée. Les agents avaient été avertis par la voisine qui s'inquiétait du raffut, et de l'échange violent.
Heureusement, la police était rapidement intervenue et avait séparé père et fils. Mercurio avait été rapidement libéré après avoir délivré sa version des faits. Quant à son père, il avait du répondre de ses actes, pour violences sur mineur.
C'est le regard dans le vague, le regard désillusionné, le regard désespéré, que Mercurio pu enfin rentrer chez lui. Du début à la fin, il avait été dans le faux. Jamais il n'aurait du vouloir chercher après une chimère, une illusion qu'il s'était créée, alors qu'il avait déjà avec lui tout ce dont il avait besoin.
Mais ce n'est que lorsqu'on perd ce qu’on a déjà qu'on se rend compte à quel point c’était précieux.
-Maman ?
Lorsque Mercurio revint, Rita n'était plus là. Sa maladie avait empiré, et elle avait été transportée à l'hôpital. Évidemment que Mercurio était directement venu à son chevet.
Évidemment qu'elle avait été mortifiée en apprenant ce qui s'était passé.
-C'est ma faute... Si je t'avais tout dit dès le début, rien de tout ça ne se serait passé...
-Non, c'est moi, je... Je l'ai cherché. J'ai quand même voulu vérifier par moi-même, même après que tu m'as tout dit...
Mercurio avait baissé la tête, laissant toutes ses émotions l'envahir d'un coup.
-Peut être qu'ils avaient raison... Je... Je lui ressemble bel et bien...
-Mercurio... Crois moi, tu ne lui ressembles en rien...
Et elle passa une main dans les cheveux de son fils. Coupés récemment, très courts.
-Qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ?
-Je... les supporte plus. Ils sont exactement comme les siens. Je déteste cette couleur.
-Moi je l'aime beaucoup tu sais. Grâce à toi, je l'associe à de bons souvenirs, qui effacent les mauvais. Alors ne les coupe pas pour ça, s'il te plait...
Alors, il l'avait écoutée. Il les avait gardés, laissé pousser.
Et ce.
Même des semaines plus tard, après que la santé de sa mère ne se dégrade.
Et ce.
Même après qu'elle soit partie, définitivement.
Il n'avait pas oublié, et les avait gardé.
***
Après l'accident, Mercurio fut envoyé dans un foyer. Désormais livré à lui-même, son deuil le pesait tous les jours, si bien qu'il se laissa entrainer dans de sales affaires.
Il devait s'échapper de cette foutue vie, qui le mettait plus bas que terre, que les autres jeunes disaient. Il devait se rebeller, il devait refuser, il devait vivre par lui-même, qu'ils disaient.
Et, si c'était juste pour un instant, un instant qui lui permettrait d'oublier sa condition, d'oublier ses erreurs, de s'oublier complètement.
Alors, il les suivrait.
C'est comme ça que Mercurio trempa pour la première fois dans la drogue. Le garçon qu'il avait été autrefois - et qui était aujourd'hui étouffé par tout ce qui lui était arrivé - n'aurait jamais touché à ce poison.
Mais aujourd'hui, il s'en fichait. Aujourd'hui, il se fichait de tout.
Au fond, il ne cherchait qu’une échappatoire, dans lequel il pourrait enfin laisser libre court à tous ses regrets.
***
-Pourquoi tu ne t'es pas enfui avec tes autres camarades ?
Mercurio restait blasé devant l'officier de police, ne le regardant même pas dans les yeux. Un contrôle de police avait été effectué parmi un groupe de jeunes avec les substances. Ce même groupe avait tenté de s'échapper, certains courant encore les rues.
Seul Mercurio n'avait offert aucune résistance, étrangement passif, amorphe. Même ici, alors qu'il était à l'office, il semblait particulièrement à l'ouest.
Comme s'il était tout simplement absent.
-Je ne sais pas. Ça n'aurait servi à rien de toute façon, non ?
-Tu sais que ce que vous prenez est illégal, n'est-ce pas ?
-Oui.
L'homme parut surpris de cette réponse, directe et sans hésitation.
-Alors pourquoi tu l'as fait quand même ?
-J'avais juste la sensation que... Même si c'est mauvais, il n'y avait que ça qui pourrait m'aider.
-Mais ça ne t'aide pas vraiment, gamin.
-Je sais... Mais juste pour un moment, en tout cas, je...
Non. C'était ridicule, il le savait.
Oublier ses problèmes un instant n'allait jamais les résoudre.
Plus personne n'était là pour l'aider désormais. S'il ne le faisait pas lui-même, il était sur de sombrer.
-Je suis désolé...
-..suis moi. On va devoir te retenir un moment.
***
Mais, même après cet accident, même après qu’il ait été jugé et après avoir arrêté, il était loin d'être tiré d'affaires.
Évidemment que son comportement ne plut pas à son groupe. Évidemment qu'ils pensaient que Mercurio était en train de devenir un petit animal docile à leurs yeux, évidemment qu'on ne pouvait pas quitter ce groupe sans conséquences.
Ils s'en étaient d'abord pris à Fuoco. Ça avait été largement suffisant pour attiser la rage de Mercurio.
Encore une fois.
Il ressemblait bel et bien à son père.
***
Sa majorité aurait du le délivrer. Et c'est bel et bien ce soulagement que ressentit d'abord Mercurio, alors qu'il rentra chez sa mère, bien qu'aujourd'hui, c'était devenu chez lui.
Bien qu'aujourd'hui, cette maison si accueillante était devenue bien plus sombre.
Petit à petit, le jeune homme reprenait ses marques, essayait en tout cas de reprendre sa vie en main.
Même s'il n'avait jamais vraiment envisagé son avenir. Enfermé dans sa bulle depuis des années maintenant, le jeune homme avait presque eu peur d'envisager un futur.
Et ce futur d'autrefois, c'était son présent d'aujourd'hui.
Le premier constat fut qu'il n'avait clairement pas beaucoup de ressources. De son vivant, sa mère non plus n'avait jamais beaucoup gagné d'argent. Aujourd'hui, le jeune homme n'avait pas grand chose.
Alors, en attendant de trouver ce qu'il voulait vraiment faire, il décida de récolter un peu d'argent en faisant la seule chose qu'il savait bien faire : la musique. Malgré sa timidité, les personnes l'ayant déjà entendu jouer l'avaient tous complimenté sur ses capacités de musicien.
Alors c'est ce qu'il faisait. Jouant dehors, il récoltait comme il pouvait un peu de gain, n'ayant - enfin, c'est ce dont il s'était persuadé - aucun autre talent pour en faire son gagne-pain.
Et au fond, sans doute avait-il choisi la meilleure solution.
-Impressionnant !
-Merci !
Cela faisait maintenant depuis plusieurs jours que Mercurio voyait toujours ce même garçon l'écouter, à chaque fois qu'il se représentait, dehors. Si cet inconnu n'avait pas l'air hostile, Mercurio ne pouvait s'empêchait de se méfier.
Surtout lorsque l'inconnu vint pour la première fois s'approcher de lui pour lui serrer la main.
-Tu as du me remarquer j'imagine, mais ça fait depuis une semaine que je t'écoute tous les jours. Tu es vraiment doué pour le chant, tu as appris quelque...
-Euh... Mmh, tu, tu es qui ?
-Ah, oui, la politesse. J’avais oublié. Moi, c'est Siegfried, du groupe des Red Leaf. Tu connais le groupe ?
Aussitôt, les yeux ambrés du jeune homme s'illuminèrent. Bien sur qu'il connaissait le groupe. Et, si des membres avaient récemment quitté le groupe, le laissant en stand-by, il finit effectivement par reconnaitre le batteur du groupe, juste sous son nez.
-Ou-Oui ! Je connais ! Pardon pour mon impolitesse je... J'aime beaucoup le groupe en plus.
Le sourire de Siegfried s'agrandit alors qu'il posa une main sur l'épaule de Mercurio, confiant.
-Ah bah ça tombe bien alors : qu'est-ce que tu dis de nous rejoindre ?
-... Hein ?
***
Il avait du tout apprendre. Après tout, Mercurio était un grand novice dans le monde de la musique, et ne connaissait encore moins bien le monde du travail en général.
Mais, malgré son caractère difficile et très souvent paradoxal, Siegfried l'avait aidé et encouragé. Et si au début ce dernier ne lui portait de l'intérêt uniquement pour son potentiel dans la musique, les deux garçons avaient fini par développer une amitié.
Jusqu'à ce qu'un jour, Siegfried vienne le voir, tout sourire.
-Hé, felicitations, chanteur !
-Qu... Quoi ?!
-Redescends sur terre ! T'as été accepté dans le groupe, et en tant que chanteur !
C'était sans doute le plus beau jour de sa vie, depuis ce fameux drame. Enfin, là où Mercurio ne se voyait aucun avenir, en voilà un qui était déjà tout tracé pour lui.
Là il n'avait fait que tomber, on lui tendait enfin une corde pour remonter.
Enfin, ce n'était pas non plus tout beau tout rose. Le travail était particulièrement difficile et fatiguant, surtout pour un grand débutant comme lui. La tâche était aussi très stressante, pour un grand anxieux comme lui. Plusieurs fois, il pensa à tout abandonner, notamment lorsque le stress et l'angoisse lui tordit tellement les tripes qu'il ne réussit à rien faire sur scène.
C'était une autre vie, aussi. Il avait laissé derrière lui sa maison à Kalos, vivant dans un petit appartement à Lumiris.
C'était une autre vie. Mais une autre vie, qu'il acceptait complètement.
Pourquoi pulsar ?
Mercurio correspond bien au groupe des Pulsars, notamment pour son rêve d'enfance, celui d'être champion d'arène. Si aujourd'hui il a un choix de carrière tout tracé, il songe bel et bien à reprendre ce rêve d'enfance, qui avait fait autrefois rire sa mère.
De plus, de part son caractère, et de sa volonté de se dépasser lui et ses pokémons, Mercurio s'illustre bien dans ce groupe.
De plus, de part son caractère, et de sa volonté de se dépasser lui et ses pokémons, Mercurio s'illustre bien dans ce groupe.
Ignis, ou Alceste ou Mercurio maintenant ! 24 ans en recherche
Comment a-tu découvert le forum ? Avec mon premier compte Alceste, c’est Ashu qui me l’avait fait découvert !Ton pokémon préféré : Toujours Roitiflamme **As-tu un parrain ? ( Une personne t'ayant montré le Forum?) : Toujours Ashu ♥Un dernier mot ? J’aime toujours autant Dusk et le travail de malade que vous faites **