❦ at the house of runaway
your heart for takeaway
Donner. Donner jusqu'à ne plus pouvoir; donner jusqu'à ne plus rien avoir - donner à s'essouffler, à se vider. Donner à se perdre; donner sans jamais recevoir, sans jamais rien demander. Et le soupir qui s'éteint sur tes lèvres;
Fatigué. Las. Tu es lasse. La centrale s'est autrefois tenue droite et fière, désormais cendres, braises dans les esprits tourmentés qui se sont élancés à son secours - pour bien faire, pour aider, pour sauver. En voulant sauver les autres, tu as égaré ton esprit dans une forêt bien trop brumeuse, beaucoup trop sombre.
Tu as donné. Inlassablement et aujourd'hui, toujours, tu continues. Tu ne sais pas arrêter- même quand tu n'as plus que des poussières à offrir, tu les sers sur un plateau d'argent. Pour rallumer quelques étoiles, quelques sourires, tu offres ton temps et ton énergie sans compter.
Cosmog se tient dans tes bras et tu le sers. Délicatement. Souvenirs d'une amie partie de Lumiris - reviendra-t-elle comme Izaiah l'avait fait ? Non. Kisara semblait parfaitement décidée et ses motivations n'avaient en rien l'apparence désinvolte, mais le fond torturé, de ce qui avait mené Izaiah à Hoenn.
Désormais, Izaiah, tu le prenais toujours tendrement dans tes bras quand la nuit semblait plongée dans les flammes de l'enfer ; ou tu préparais le café, quelques sujets de discussions sans profondeur pour chasser vos cauchemars respectifs. Souvent, on entendait tes pas dans la maison - fuyant le sommeil, fuyant les souvenirs. Loin de Sunyra, au cœur de Mirawen, la solitude avait des apparences doucereuses, mais supportables. Elle n'était plus la compagnie empoisonnée de Sunyra.
L’espoir n’est plus; et tu ne sais plus où se trouve ta place. Tu ne sais plus qui tu es - l’as-tu seulement déjà su ? Parfois, tu te le demandes. Parfois, tu essaies de trouver; tu essaies de savoir, comprendre, appréhender. Tout ce que tu as possédé autrefois, tout ce que tu as eu - tout ce que tu n’as plus.
Et Izaiah toujours à tes côtés, Izaiah qui se tient tout près de toi souvent, dans l’austère nuit qui n’a plus les mêmes notes douces d’autrefois.
La nuit douce avait maintenant les allures d’une souffrance éternelle et tu es plongée dans un hiver éternel que tu ne peux fuir, que tu ne peux chasser - le froid prend jusqu’aux os et tu ne peux pas faire autrement. Souvenirs éternels d’une centrale; de quelques décisions, quelques erreurs - quelques erreurs à ne pas reproduire - que tu vas forcément reproduire. Tu n’es pas de ceux qui retiennent, de ceux qui apprennent. Tu n’es pas de ceux qui enregistrent ce qui ne fonctionne pas pour ne pas le reproduire.
Tu n’es pas de ceux qui restent. De ceux qui demeurent - tu n’es pas de ceux qui sourient éternellement; de ceux qui s’imposent. Quand tu ne t’attaches pas, tu es un fantôme dans les existences; sans chercher à les changer, tu les traverses sans rien attendre d’eux. Eux attendent parfois de toi et tu les brises, en quelques morceaux, quelques pièces - tu les brises comme on t’a brisé toi.
Tu n’es pas de ceux qui restent - auprès de ceux qui ne comptent pas, t’es un mirage qui s’efface aux premiers rayons de soleil, aux derniers rayons de ce soleil, à l’aube ou au crépuscule. Tu n’es pas de ceux qu’on comprend et qu’on connaît, de ceux qui se livrent; enfermée éternellement dans une prison de verre pour ne rien laisser transparaître.
Et quand on s’approche de toi, quand on pousse les lourdes porte de ton coeur; prendre peur. Prendre peur et s’éloigner, s’éloigner pour essayer de faire lâcher prise - ne jamais te tenir responsable des bris d’amitié - et pourtant, toujours unique responsable.
Le verre qui termine sur le sol alors que ton oeil fatigué se pose sur les débris en soupirant.
Il était difficile de prévoir - prévoir de toujours regarder ton angle mort, là où le noir avait pris place; tu ne pouvais plus rien voir. Difficile de s’adapter et la douleur qui résonne dans l’esprit - rappel constant des événements de l’été - de juin, de la centrale, de Mistral et Hestia.
Tu avais soupiré de nouveau, tu avais nettoyé tranquillement ce qui se trouvait par terre, essayant de ne pas te couper - même si la douleur physique ne te faisait plus rien;
et tu finis par sortir. C’était, encore une fois, uniquement Edelweiss qui t’accompagnait. Il te semblait si loin, si loin le temps où tu sortais entourée de tellement de pokémons - si loin, cette époque.
Tu avais longuement marché en observant Edelweiss qui essayait d’attraper des Roucool sur le chemin - tu avais longuement marché en te rendant dans un bureau pour quelques papiers administratifs. Il fallait faire les impôts du refuge, après tout. Et tu ne parvenais pas à le faire seule, alors il fallait un comptable.
Elle était gentille, ta comptable - bien heureusement; et le rendez-vous se déroula sans trop d’encombre, si on oubliait le Leafeon chromatique qui avait décidé de sauter sur le bureau et envoyer les papiers sur le sol; dans l’hilarité de la comptable et ton propre agacement. Éduquer ce pokémon était très complexe.
Tu finis par prendre congé, tes papiers administratifs entre les mains de ta comptable. Elle t’enverrait un courriel lorsqu’elle aurait tout fini, et tu lui faisais confiance. Tu appuyas sur le bouton de l’ascenseur pour retourner au rez-de-chaussée et aller te prendre un café avant de rejoindre le refuge. Tu jetas brièvement un regard à l’homme qui se trouvait déjà dans l’ascenseur et puis, les portes se refermèrent.
Pour… laisser une panique s’infiltrer dans ton sang quand l’ascenseur s’arrêta entre deux étages, et le souffle qui se coupa.
Tu appuyas frénétiquement sur les boutons, mais même celui d’appel d’urgence semblait décidé à ne pas fonctionner. « Merde, merde, merde. » Tu avais oublié la présence de l’autre personne - et de ton Leafeon. Celui-ci n’appréciait pas trop, d’ailleurs, être oublié et ce fut des feuilles qui déchirèrent ton pantalon et te blessèrent qui te rappela sa présence. Tu baissas les yeux, sifflant presque tant la respiration était saccadée. « Suffit ! » C’était un regard de défi que lançait Edelweiss en se tournant ensuite vers l’autre homme.
Fatigué. Las. Tu es lasse. La centrale s'est autrefois tenue droite et fière, désormais cendres, braises dans les esprits tourmentés qui se sont élancés à son secours - pour bien faire, pour aider, pour sauver. En voulant sauver les autres, tu as égaré ton esprit dans une forêt bien trop brumeuse, beaucoup trop sombre.
Tu as donné. Inlassablement et aujourd'hui, toujours, tu continues. Tu ne sais pas arrêter- même quand tu n'as plus que des poussières à offrir, tu les sers sur un plateau d'argent. Pour rallumer quelques étoiles, quelques sourires, tu offres ton temps et ton énergie sans compter.
Cosmog se tient dans tes bras et tu le sers. Délicatement. Souvenirs d'une amie partie de Lumiris - reviendra-t-elle comme Izaiah l'avait fait ? Non. Kisara semblait parfaitement décidée et ses motivations n'avaient en rien l'apparence désinvolte, mais le fond torturé, de ce qui avait mené Izaiah à Hoenn.
Désormais, Izaiah, tu le prenais toujours tendrement dans tes bras quand la nuit semblait plongée dans les flammes de l'enfer ; ou tu préparais le café, quelques sujets de discussions sans profondeur pour chasser vos cauchemars respectifs. Souvent, on entendait tes pas dans la maison - fuyant le sommeil, fuyant les souvenirs. Loin de Sunyra, au cœur de Mirawen, la solitude avait des apparences doucereuses, mais supportables. Elle n'était plus la compagnie empoisonnée de Sunyra.
your heart for take away
L’espoir n’est plus; et tu ne sais plus où se trouve ta place. Tu ne sais plus qui tu es - l’as-tu seulement déjà su ? Parfois, tu te le demandes. Parfois, tu essaies de trouver; tu essaies de savoir, comprendre, appréhender. Tout ce que tu as possédé autrefois, tout ce que tu as eu - tout ce que tu n’as plus.
Et Izaiah toujours à tes côtés, Izaiah qui se tient tout près de toi souvent, dans l’austère nuit qui n’a plus les mêmes notes douces d’autrefois.
La nuit douce avait maintenant les allures d’une souffrance éternelle et tu es plongée dans un hiver éternel que tu ne peux fuir, que tu ne peux chasser - le froid prend jusqu’aux os et tu ne peux pas faire autrement. Souvenirs éternels d’une centrale; de quelques décisions, quelques erreurs - quelques erreurs à ne pas reproduire - que tu vas forcément reproduire. Tu n’es pas de ceux qui retiennent, de ceux qui apprennent. Tu n’es pas de ceux qui enregistrent ce qui ne fonctionne pas pour ne pas le reproduire.
even if i’m not here to stay
Tu n’es pas de ceux qui restent. De ceux qui demeurent - tu n’es pas de ceux qui sourient éternellement; de ceux qui s’imposent. Quand tu ne t’attaches pas, tu es un fantôme dans les existences; sans chercher à les changer, tu les traverses sans rien attendre d’eux. Eux attendent parfois de toi et tu les brises, en quelques morceaux, quelques pièces - tu les brises comme on t’a brisé toi.
Tu n’es pas de ceux qui restent - auprès de ceux qui ne comptent pas, t’es un mirage qui s’efface aux premiers rayons de soleil, aux derniers rayons de ce soleil, à l’aube ou au crépuscule. Tu n’es pas de ceux qu’on comprend et qu’on connaît, de ceux qui se livrent; enfermée éternellement dans une prison de verre pour ne rien laisser transparaître.
Et quand on s’approche de toi, quand on pousse les lourdes porte de ton coeur; prendre peur. Prendre peur et s’éloigner, s’éloigner pour essayer de faire lâcher prise - ne jamais te tenir responsable des bris d’amitié - et pourtant, toujours unique responsable.
Le verre qui termine sur le sol alors que ton oeil fatigué se pose sur les débris en soupirant.
Il était difficile de prévoir - prévoir de toujours regarder ton angle mort, là où le noir avait pris place; tu ne pouvais plus rien voir. Difficile de s’adapter et la douleur qui résonne dans l’esprit - rappel constant des événements de l’été - de juin, de la centrale, de Mistral et Hestia.
Tu avais soupiré de nouveau, tu avais nettoyé tranquillement ce qui se trouvait par terre, essayant de ne pas te couper - même si la douleur physique ne te faisait plus rien;
et tu finis par sortir. C’était, encore une fois, uniquement Edelweiss qui t’accompagnait. Il te semblait si loin, si loin le temps où tu sortais entourée de tellement de pokémons - si loin, cette époque.
Tu avais longuement marché en observant Edelweiss qui essayait d’attraper des Roucool sur le chemin - tu avais longuement marché en te rendant dans un bureau pour quelques papiers administratifs. Il fallait faire les impôts du refuge, après tout. Et tu ne parvenais pas à le faire seule, alors il fallait un comptable.
Elle était gentille, ta comptable - bien heureusement; et le rendez-vous se déroula sans trop d’encombre, si on oubliait le Leafeon chromatique qui avait décidé de sauter sur le bureau et envoyer les papiers sur le sol; dans l’hilarité de la comptable et ton propre agacement. Éduquer ce pokémon était très complexe.
Tu finis par prendre congé, tes papiers administratifs entre les mains de ta comptable. Elle t’enverrait un courriel lorsqu’elle aurait tout fini, et tu lui faisais confiance. Tu appuyas sur le bouton de l’ascenseur pour retourner au rez-de-chaussée et aller te prendre un café avant de rejoindre le refuge. Tu jetas brièvement un regard à l’homme qui se trouvait déjà dans l’ascenseur et puis, les portes se refermèrent.
Pour… laisser une panique s’infiltrer dans ton sang quand l’ascenseur s’arrêta entre deux étages, et le souffle qui se coupa.
Tu appuyas frénétiquement sur les boutons, mais même celui d’appel d’urgence semblait décidé à ne pas fonctionner.
(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)