J'étais surtout réaliste, je disais tout haut ce que les gens pensaient.

Les pas continuaient, ils étaient toujours là. Mon regard devint plus dur tandis que je fis un sourire tendre à ma bien-aimée.

« Quel tragique accident. »

Des lianes semblant vivantes et en chair sortirent du sol pour attraper les jambes des deux hommes. Mon regard devint noir tandis que je me retournai vers eux.

« Je la fais simple : Votre espèce me dégoûte au plus haut point. Vous continuez à nous suivre et je vous promets que vous verrez difficilement le lendemain. »

Je serrai mon poing libre tandis que ma main entrelacée à celle de Maya resta douce. Shokushu s'approcha lentement, le regard mauvais vers les hommes. Ses tentacules ressemblaient étrangement -pas du tout- aux lianes vivantes.

Un accident ? Tu mets un peu trop de temps à comprendre. Tu e pensais pas que ses pokémons étaient aussi vicieux et discret. Et même si c’est un peu violent, tu trouves ça chou que ta petite copine te défend ainsi. Tu approuves en partie. Un peu moins les menaces, même si tu es totalement capable de prononcer le même genre de chose pour défendre tes amis. Et des mètres à exécution. Mais c’est encore autre chose.

"Tu n’es pas sérieuse, rassure-moi."

Tu lui chuchotes, mais tu es contente d’être une princesse protégée par la meilleure princesse "guerrière" du monde, malgré le stress. En tout cas, la gothique est convaincante, les deux abrutis reparlent sans demander leur reste.

"Merci Megumi."

Tu souffles un peu, tu te colles un peu à elle en souriant.

"Je suis désolée, d’habitude je suis la première à ne pas laisser les mecs m’observer comme ça, mais en ce moment c’est un peu moins la forme."

Et il y a un coupable tout désigné. Un jour tu expliqueras ça à ton aimée. Il faut qu’elle t’aide pour ceci. Si possible assez vite. Ça va te demander un peu (beaucoup) de courage.

"On continue un peu la balade et puis on retourne chez toi ?"

Forcément ça t’a refroidi un peu, mais tu ne veux pas non plus arrêter ici. Ça serait s’avouer vaincu et ça n’est pas du tout ton genre de penser ainsi !

Ils partirent, les lianes retournèrent dans le sol, cela avait créé de petits trous au sol. Je haussai les épaules.

« Ça n'attirera pas l'attention. »

Et il n'y avait personne, je regardai autour de nous avant de reprendre la route. Je caressai sa main.

« Ne t'en fais pas, je les hais. »

Je fis un clin d'oeil avant de marcher, Sepiatroce grogna mais nous laissa en marchant ailleurs.

« Profitons encore un peu, oui, et nous rentrerons. Ne t'en fais pas, encore une fois, je suis là. Quiconque nous ennuie, goûtera à ma haine et mon courroux. »

"Je n’ai pas vraiment envie que tu finisses au poste parce que tu m’as défendu oui."

Ça serait bien dommage. Tu te demandes si elle serait allée aussi loin avec Ama. Et tu connais la réponse. Et ça te stresse. Ça aurait vraiment été dramatique si ça avait fini comme ça. Un massacre. Bigre.

"J’ai envie de dire que je ne vois pas vraiment pourquoi le fait que tu les hais doit me rassurer, mais je comprends quand même."

C’est sa manière de dire qu’elle va te défendre. C’est un peu particulier, c’est sur, mais le message passe quand même c’est ce qui compte. Dire qu’a un moment tu étais assez violente toi aussi. Et maintenant c’est ta copine que tu dois calmer. Ironique.

"Oui enfin je t’interdis d’aller trop loin. Ça, c’est mon boulot."

Tu l’enlaces un peu.

"Tout ce que je te demande, c’est que tu sois la et que tu me serres contre toi. Pas que tu punisses les autres."

Est-ce que tu en profites un peu ? Oui. Mais un petit câlin c’est normal, pas vrai ?

"Ou alors tu es une princesse qui doit être récompensée ?"

Tu dis ceci pour la blague, mais tu sens qu'elle va te demander une chose bizarre, ou au minimum particulière. Ho, tu as bien une petite idée pour une récompense, mais... enfin... tu n'oserai pas vraiment.

« Assurément. Encore pire si des hommes habitent ces lieux. »

Je grimaçai, elle m'enlaça et je lui rendis son étreinte avec amour et tendresse, je caressai ses joues de mes pouces.

« Ma belle, je suis là. Juste qu'entre t'enlacer sous un regard pervers et te serrer tranquillement, le choix est rapide. »

Je fis un clin d'oeil.

« Je n'ai pas besoin de récompense à chaque action normale. À ce compte-là, tu dois me récompenser de rendre l'étreinte, de marcher avec toi, de te serrer la main, et je t'en passe. Si je te sauvais la vie, on pourrait, à la rigueur, en parler. »

J'attrapai fermement ses joues pour que nos lèvres se rencontrassent vivement, puis je me décollai légèrement.

« Tu veux profiter encore un peu ? Cet événement ne m'a en rien dégoûté. »

Précisai-je.

Un jour tu demanderas à Megumi la raison de sa haine envers la gent masculine. Ça doit surement avoir une origine. Une véritable origine plus qu’un "coup de tête" où elle s’est levée en décidant de détester les hommes. Peut-être que c’est trop complexe et indiscret, et c’est cette peur qui t’empêche de fouiller plus que ça à ce sujet. Et est-ce que tu as vraiment besoin de savoir ? Pas vraiment. C’est bien comme ça aussi.

"Tu veux dire que si je ne te demandais pas, tu en profiterais pour avoir un regard pervers ?"

Tu connais déjà la réponse. Et elle ne te gêne pas. Tu as bien compris que Megumi à plus de désirs et de "besoins" physique et charnel que toi. Tu la trouves jolie, mais tu ne vas pas la reluquer non plus. Mais oui, ça serait n’importe qui d’autre, ça serait ton poing dans la figure.

"Et pourtant je suis certaine qu’une part de toi se dit que tu veux être récompensée comme ça."

Tu la connais assez pour savoir ça. La gothique est une petite amie qui a besoin d’attention et de "bonus". En comparaison tu veux "simplement" de la présence et des sentiments. Mais si tu peux être un peu choyée, tu ne vas pas cracher dessus.

"J’espère que tu n’auras jamais besoin de me sauver la vie."

L’action est sympathique, les circonstances qui la causent, beaucoup moins.

"Tu as raison, il serait dommage de s’avouer vaincu."

Tout comme pour le baiser, tu la laisses diriger la suite de votre excursion. Parce que tu lui fais confiance, c’est sa ville après tout. Et tu la trouves tellement plus cool quand elle prend les choses en main.

« Bien sûr que je veux être récompensée, mais ça, ce sera à la vue de nous et seulement nous. »

Je pokai gentiment son nez avec mon doigt avant de continuer de marcher dans des rues piétonnes et des lieux où quatre-vingt-quinze pourcents des fréquentations étaient piétonnes.

« C'est une ville fascinante, autant animée en journée qu'en pleine nuit. Apprécies-tu les casinos ? Je te rassure sur un point, je ne suis pas addictive, mais je m'y perds de temps en temps. Non, rarement en fait. Ce serait sympathique d'aller jouer ensemble et voir laquelle est la plus chanceuse. »

Je souris tendrement en caressant sa main de mon pouce.

« Sinon, hormis les boutiques, je réfléchis... les lieux où il y a des boissons fraîches maison, ça peut être sympathique... Oh ! Une sortie plage dans le sud ? Oui, tu connais mon avis dessus mais c'est aussi à Port-Corail que l'endroit est le mieux. Qu'en penses-tu ? »

"A croire que tu va me demander quelque chose d’improbable."

Ou de privé, justement. Laisse faire ton imagination. Ça viendra quand ça viendra, tu sais très bien que si Megu veut quelque chose, elle l’obtient. Surtout avec toi.

"Je ne peux pas dire que j’apprécie, mais je ne déteste pas forcément. Je n’y vais pas, c’est tout."

Et comme elle t’avait expliqué tout à l’heure, c’est un endroit qu’elle aime bien.

"Je ne pense pas avoir plus de chance que toi."

Tu es assez chanceuse tout de même. Ça fait partie des choses que tu ne remarques pas, c’est tout. Tu es la première à dire que tu es idole parce que tu as eu de la chance.

"Tu veux que parfois le sud à de jolis endroits ?"

Il t’arrive d’être sarcastique.

"Ça pourrait être sympa ! Si on fait ça, je pense peut-être inviter une amie, ça serait sympa qu’elle te voie. Katinka, tu sais, je t’ai déjà parlé d’elle."

Ta meilleure amie, presque une petite sœur de cœur. Il t’est déjà arrivé de te demander si la gothique n’était pas un peu jalouse de la petite blonde quand tu la mentionnais. C’est que tu l’aimes beaucoup, Kat'.

"D’ailleurs, je me pose la question, tu n’as pas peur que ça devienne public ? Que ça ce sache que je suis avec toi ?"

Pour Melodie, c’est facile : ça ne doit pas être public. Aussi horrible que ce soit, ça pourrait mettre fin à ta carrière parce que pour les fans, une idole, c’est célibataire. Donc forcément, tu t’inquiètes pour ta copine. Une question d’image, tu ne sais pas trop... Tu as toujours préféré être discrète, c’est pour ça.

« Chut, Maya. Ne commence pas. »

Avais-je directement dit à sa tentative sarcastique. Puis je lui souris, mais ce dernier devint une légère grimace.

« Katinka hein ? C'est celle qui t'avait offert un bijou, oui. Je m'en rappelle. »

Mon regard se plissa, je jugeais littéralement. Mais autant changer de conversation, comme elle l'avait et nous en discuterons en temps voulu, je penchai légèrement la tête sur le côté. Je n'avais pas réellement réfléchi à cela...

« Je t'avoue que je pensais davantage à la Megumi en dehors de son travail que la Megumi mannequin. Il est vrai que mon image se doit être ouverte, essentiellement hétérosexuelle pour correspondre aux clichés. Cela me dégoûte, pour parler franchement. Mais je suis obligée de me plier à certaines règles du mannequinat. »

Je haussai les épaules.

« Gardons cela discret, tout de même. Et au pire, je me justifierai sur le LGBT+ ou quelque chose de similaire. Pour un message fort et tout le tralala marketing. »

Je lui fis un clin d'oeil avant de commencer à me diriger vers le chemin de retour.

« Toi, tu es une autre personne alors j'imagine que la question ne se pose pas. »

Tu prends sa réponse comme un "oui". Est-ce que tu as hâte de voir ce qu’elle te réserve ? Oui et non. Comme elle l’a dit, ne commence pas. Ça viendra plus tard, pas ici. Tu pourras la chercher et "l'enerver" un peu en privé. C’est un de vos petits jeux.

"Ma meilleure amie oui."

Bijoux que tu portes tout le temps. Comme le bracelet que t’a offert la gothique.

"Tu es vraiment jalouse d’elle ?"

C’est mignon, mais ridicule.

"Ce n’est pas comme si elle va te voler. De toute manière elle est hétéro. Et puis il ne faut pas être jalouse de tout le monde comme ça."

Tu lui claques un petit bisou sur le nez, comme pour appuyer le ridicule de la situation.

"Je sais que la Megumi en dehors de son travail ne va pas être très discrète."

Ça n’est pas forcément une mauvaise chose, c’est différent de toi, c’est tout. Ce n’est pas que tu as honte, tu préfère être discrète et qu’on te laisse tranquille. Pas besoin de hurler sur les toits que tu es en couple, tes amis ont besoin de savoir et c’est tout.

"C’est sur qu’avec ce superbe corps tu dois séduire de nombreux hommes."

Comme toi. Ça ne t’étonne pas qu’elle ait des circonstances similaires à celle de Melody.

"Vive les contrats, pas vrais ?"

Tu soupires. Ce n’est simple pour personne. Elle aussi évite de faire des duos avec des hommes. Le dernier que tu as fait... pas la peine de dire.

"Pas de soucis avec ça. Mais c’est surs que si tu veux prendre des photos avec moi et que tu m’embrasses ils vont se douter de quelque chose."

Tu souris un peu. De toute manière une telle photo tue la refuserait.

"Blague à part, tu n’as jamais pensé à t’engager un peu plus pour ça ? Je ne dis pas que tu peux devenir un symbole ou quelque chose, mais participer à l’effort."

Oui, dans les LGBT il y a des hommes et "anciennes" femmes, mais c’est différent. C’est une communauté et tu n’es pas aussi aussi... fermée que Megumi.

"Vrai, Melody c’est quelqu’un d’autre, mais elle doit quand même être célibataire. Je pense que mon équipe a deviné qu’il se trame quelque chose, mais ils vont me laisser tranquille."

Et c’est vraiment gentil de leur part, de ne pas trop s’immiscer dans ta vie privée. Tant que ça n’affecte pas ton travail, tout est bon.

"De toute manière ça ne change rien entre nous, pas vrai ? Ou alors tu vas m’interdire toutes les collaborations, que ce soit avec des hommes ou des femmes ?"

Ce qui était irréaliste de toute façon. Tu sépares ta vie professionnelle de ta vie sentimentale. Même si tu as rencontré Megumi grâce à ton travail.

« M'ouais. Non, je ne suis pas jalouse, je l'écraserai si elle tente quoi que ce soit. Avec Ama', ça a failli partir en plein milieu de la population locale. Tss. »

Je haussai les épaules, il faudra que je retrouve cette fille pour lui dire ce que je pensais, pas Kat', l'autre truc.

« La Megumi sur scène te dirait qu'elle serait fière, la vraie Megumi vomit à cette simple idée. »

Je soupirai en entortillant une de mes boucles à mon index, jouant avec.

« Donc dès que je peux négocier, je le fais pour m'éloigner de tout ça. Des fois ça fonctionne, des fois non. »

Je marchai toujours avec elle en regardant le début de la nuit s'annoncer par des lumières multicolores à certains endroits, les lampadaires imitèrent les premières. Je caressai les doigts de ma bien-aimée, regardant au loin.

« Je cacherais notre relation si nous devions faire une séance. Et je ne ferais que s'ils le demandent. Un toucher labial... serait de trop, jouer dans la sensualité, l'envie, le désir, le scepticisme, pourquoi pas, mais connaissant mon agence, il n'y aura rien de plus. Quant au LGBT+... »

Je la regardai avant de regarder ailleurs.

« Je ne suis pas spécialement pour, car ça me paraît normal. Je veux dire, je ne comprends pas ceux qui se braquent au fait que l'homosexualité existe. Mais je ne suis pas contre ça. Me comprends-tu ? »

J'arrivai de nouveau vers chez moi. Aucun autre problème à signaler, il semblerait.

« Si je pouvais t'interdire, oui. Exclusivement celles avec les hommes, comme l'autre là, Colev ou je ne sais quel nom désagréable à prononcer. »

Je bâillai légèrement en le cachant de ma main griffue.

« J'imagine que tu restes ce soir, nous allons profiter puisque nos agences sont sur notre dos souvent. »

Je fis un clin d'oeil pour m'amuser avec les sous-entendus avant de l'emmener chez moi pour nous enfermer à clé.

« Mayaaaaa... »

L'appelai-je avec un sourire sadique en coin, ne lui laissant aucun échappatoire et aucune réponse possible.

« J'ai besoin de quelque chose de toi. »

Je tendis les griffes vers elle avant de l'emporter dans les obscurités luxurieuses.

/!\ Ca parle de sexe ! /!\

OK, la, ton aimée t’agace un peu.

"Je te dis qu’elle ne va rien tenter, il n’y a personne de plus hétéro qu’elle ! Et même si elle fait un mouvement je refuserai !"

À l’aide, j’ai peur la meilleure amie de ma copine - qui la considère comme une petite sœur - tombe amoureuse d’elle. Le titre nul sur les réseaux sociaux.

"Ca je m’y attendais."

À ce qu’elle déteste ça et qu’elle négocie. Mais parfois, il n’y a pas le choix.

"De toute manière je pense que si tu commences à m’embrasser tu ne t’arrêteras pas la."

Au contraire, tu penses qu’elle serait capable de t’embrasser plus fort pour montrer que tu es sienne. Ce qui serait bizarre et énormément gênant.

"Tu veux dire que si quelqu’un t’insulte parce que tu sors avec une femme, tu va le laisser parler ?"

Bien sûr que non.

"Ou alors tu va me dire que deux hommes qui sortent ensemble c’est contre nature ?"

Tu trouves ça pratique : ça fait moins de "concurrence". Et puis si on te soutient, tu trouves normal de rendre la pareille, même si ce sont des mecs.

"Caleb oui."

Tu es nerveuse en prononçant ce nom. Plus que la normale.

"C’est une question, une affirmation, ou un ordre ?"

De toute manière tu comptais dormir chez elle. Et ce n’est pas comme si ton agence te surveille 24/7.

"Et tu as besoin de quoi ?"

Ho, tu le sais déjà. C’est une grande prédatrice, et tu es sa proie qui accepte volontiers de se faire emporter dans son lit et dans ses griffes (et pas forcément dans cet ordre).

~~

Tu finis une nouvelle fois blottie contre elle, dans cette vulnérabilité que tu aimes tant - sans que ce soit vraiment conscient - pendant vos jeux nocturnes.

"Je me demande ou tu as trouvé ces bagues, et pourquoi tu les portes."

Et aussi comment elle fait pour les utiliser avec autant d’habilité, mais ça vient plus de ta réception qu’autre chose. D’ailleurs, tu retires les bijoux concernés de ses doigts. Tes caresses, tes embrassades et ton langage corporel de manière générale trahissent tes intentions, mais ta nervosité et ta trouille sont également visibles. Même si on t’a dit comment faire, ça ne veut pas dire que tu penses pouvoir le faire correctement.

"Est-ce que tu me fais confiance ?"

Elle doit comprendre ou tu veux en venir, maintenant. Que tu as besoin d’un peu de soutiens de sa part. Parce que même si tu es curieuse, tu veux plus faire ceci pour elle - pour lui faire plaisir - que pour toi, le tout sans te sentir obligée de lui "rendre" les sensations qu’elle te procure.

Si la fiction existait, des Lovedisc virevolteraient au-dessus de nous. La pièce était remplie d'amour incontestablement.

D'ailleurs, il faudra parler d'un truc qui m'a chiffonnée avant notre moment intime. Mh...

Mais pour le moment, je caressai sa peau immaculée de mes doigts et bagues-griffes en souriant.

« Des accessoires indispensables à mon style, ma petite princesse. »

Dis-je dans un petit ricanement avant de la voir me les retirer, j'allais dire quelque chose mais je la vis faire, sentis faire, j'eus un petit sourire.

« Depuis quand veux-tu inverser ? Tu es bien entreprenante. »

J'abandonnai les caresses que je faisais pour la voir faire dans des frémissements agréables.

« Je te fais confiance. Ne me déçois pas, Maya. Je risquerai d'être très déçue. Et tu sais ce qu'il adviendra si tu oses me décevoir. »

Nouveau sourire sadique et taquin aux lèvres, je m'abandonnai à elle cette fois-ci.

"Indispensable, vraiment ? Sans ça tu perds tes pouvoirs ?"

Tu vas vite voir de toute façon. Imaginer une Megumi qui n’a plus confiance sans ses bagues t’amuse.

"Mais ne te moque pas !"

Tu fais un peu la moue. Non, tu ne fais pas des efforts pour elle, tu as quand même un peu envie, mais elle ne t’aide pas à te mettre en confiance.

Voir pas du tout.

"Justement, je ne veux pas te décevoir. Je ne veux pas que ça se passe mal pour je ne sais quelle raison."

Peut être parce que tu stresses trop sur ce point la. Elle et toi n’aviez pas vraiment la même approche du plaisir charnel.

"Je sais, c’est stupide, mais moi je ne sais pas comment faire alors que toi ça te semble naturel."

Au moins tu arrives à mettre des mots sur la source de tes inquiétudes.

"Et j’ai aussi peur d’être une mauvaise première fois pour toi. On est tellement différente..."

Enfin, c’est sa première fois... tu crois. Ce n’est pas comme si tu veux que ce soit mémorable, l’instant à jamais oublier ou quelque chose comme ça. Et pourtant tu en fais tout un plat.

"Et je crois que je préfère encore ne rien faire que te décevoir."

C’est un peu lâche de prendre ainsi la fuite. Mais sa "blague" et ton stress ont étouffé ton envie - au moins pour l’instant. Ça ne veut pas dire que tu ne continues pas de la caresser, de l’enlacer et de profiter d’elle, c’est juste dans un but différent.

« Presque. J'ai un certain pouvoir, oui, avec. »

Le pouvoir qu'elle connaissait bien, sa peau s'en rappelait. Je l'écoutais encore, sa timidité, sa peur, son appréhension. Je réfléchissais alors sérieusement.

« Je te comprends, j'avoue que tout m'est venu sans que je ne m'en rende compte. J'ai agi, mon corps s'est débrouillé sans que j'y mette un réel avis... Ce que nous venons de faire, j'y ai mis quatre-vingt-quinze pourcents de moi. Alors je comprends que tu as peur mais laisse faire. Et puis si tu me fais mal, ou que tu te débrouilles moi, je te le ferai savoir. Mais ça m'étonnerait, tu es une femme, je ne suis pas tant différente de toi, intimement parlant. »

Mes lèvres vinrent trouver les siennes pour l'encourager avant que je ne reculasse.

« Tu as besoin de bien d'autres motivations ? »

Dis-je sans ironie ou sarcasme.

"Je le savais, tu es une vilaine sorcière."

Et tu adores les sorcières. Déjà parce que tu adores ce qui est mystique et surnaturel, ensuite par ce que tu aimes bien les femmes fortes, sures d’elle, qui font les choses de leur côté sans l’aide d’homme. Bref, ce genre de chose.

"Si en plus tu deviens possédée quand tu t’y mets, je ne sais pas ce qu’il faut de plus comme preuve."

De l’humour maladroit pour parler d’autre chose que ton stress.

"Et quel sont les cinq pour cent restants ?"

Est-ce que tu veux vraiment savoir ? Trop tard, de toute manière.

"Peut être, mais ça n’est pas parce que je sais comment tu es faite que je sais comment ça marche."

Comme ça ne t’intéressait pas vraiment et que tu n’en as jamais ressenti le besoin...

"Mais d’accord, je vais te faire confiance."

Tu n’as pas le choix. Et c’est la mieux placée pour savoir ce qu’elle aime ou non.

"On va dire que c’est suffisant ? Et puis si je veux te faire plaisir, je n’ai pas trop le choix."

Tu la pousses un peu pour la renverser - c’est plus pour l’imiter pour le coup - et te dire d’être "au-dessus" et "aux commandes" te fait un peu bizarre.

Pour le reste... Tu commences à explorer avec timidité et précautions le corps de ta copine, à l’affut de tout signe qui indique que tu ne fais pas ce qu’il "faut".

« Pour les derniers pourcentages, je ne sais pas, justement. Mon corps et mon esprit malgré moi ? »

Quelle étrange sensation. Mais ce qui était fait, était fait. Et nous ne nous plaignions pas.

Mon plaisir ? Oui, j'adorais le plaisir sous toutes ses formes. Et je me laissa basculer pour la voir au-dessus, rare image. Non, première image en fait, une croc vint s'enfoncer légèrement dans ma lèvre inférieure tandis qu'un frisson agréable m'électrisa.

« Vas-y Maya, c'est parfait comme tu fais. »

La douleur simple ne m'intéressait pas, tout se jouait dans les caresses, le regard, dans beaucoup de choses. J'avais une conception à moi -pas unique j'imaginais bien-.

Le corps de ma dulcinée était un régal visuel. Je me laissais totalement faire, les bras le long du corps. Je ne faisais pas l'étoile de mer mais j'appréciais d'être chouchoutée d'une certaine manière.

Bon, tu as un peu mordillé une lèvre de Megumi, mais ce n'était pas fait exprès. Pour le reste de l'action, tu restes douce et puis... Megumi qui est dans une telle "situation", ça te stresse toujours, même si elle te dit qu'elle aime bien. Et tu peux l'entendre également. Et ça, c'est encore plus étrange.

Mais il faut bien dire que ça a fini par t'exciter un peu. Au moins, tu y mets du coeur et du tien, pour cette découverte. Tu ne pensais pas que tu allais autant le faire - même si pour l'instant tu préfères recevoir.

Et c'est plus épuisant que ça en à l'air, également. Autant physiquement que mentalement. Ce n'est pas quelque chose que tu pourrais faire tous les jours.

Mais tu sembles l'avoir satisfaite. Et indirectement, toi aussi.

"Ça va ? Ça n'était pas trop mauvais ?"

Tu te blottis à nouveau contre elle. Maintenant tu dois attendre le "verdict".

Tandis que mes lèvres ne faisaient que soupirer du plaisir ressenti.

La fin arriva plus vite que prévu, ou alors, le temps fut trop éternel.

Je la sentis contre moi et mes bras l'enlacèrent pour la serrer tendrement, remplie de frissons agréables.

« Parfait pour une première fois, et je me dis que ça ne peut aller que de mieux en mieux. Parfait. »

J'attrapai son menton pour que nos lèvres se retrouvassent puis je fermai les yeux.

« Reposons-nous, l'endorphine fait un peu effet... »

Quand je disais un peu, c'était totalement et grandement.

Mes yeux retrouvèrent le monde des Soporifik.

Et quand ils le quittèrent, la matinée était déjà bien entamée.

« … Oh. Les rumeurs sont vraies. On dirait qu'après une dispute ou une discussion sérieuse, nous finissons cela au lit. Eh bien... »

Je frottai mes yeux, j'avais parlé sans vérifier si oui ou non, elle était réveillée. Trop tard.

Puis quelque chose me revint en tête, mon regard se plissa.

« Dis-moi, ma chère et tendre princesse aux yeux d'or... »

Mon ton devint plus sec.

« Pourquoi, hier, en disant "Caleb"... »

Dis-je en grimaçant.

« … tu semblais nerveuse ? Et ce n'était pas un hasard, je l'ai bien vu. Réponds. »

Quelle belle matinée pour une mauvaise dispute.

"C’est bien alors."

Tu te blottis contre elle. Elle a raison d’en profiter, car ça n’arrivera pas souvent que tu décides d’inverser les rôles. Et si c’est elle qui te demande, tu risques de ne pas pouvoir "fournir" comme il "faut". Avec toi le sexe n’est définitivement pas sur commande.

Mais arrête de réfléchir à tout ça, et endors-toi dans ses bras, même si ça va te prendre du temps.

Au moins tu te réveilles après elle.

"Pardon, tu disais ?"

Tu émerges après elle, toujours aussi collée. Tu ne sais pas trop ce qu’elle disait, mais ça ne doit pas être trop important.

"Mouy ?"

Même si tu continues de te réveiller, tu frissonnes un peu. C’est un peu comme quand ta mère utilisait tes noms complets pour t’appeler après une bêtise.

Et le prénom "Caleb" te fait trembler. Ce qui s’est passé reste gravé dans ta mémoire, associé à ce nom, et tu continues de t’en vouloir.

"Je n’ai pas envie d’en parler. S’il te plait."

Tu sens que ça ne va pas suffire, mais elle peut entendre que ça t’en coute d’en parler - même si elle ne fait habituellement pas vraiment attention à ce genre de signal.

"J’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas, j’ai été stupide, et je m’en veux. C’est tout."

Elle peut deviner elle-même la gravité de ce qu’il c’est déroulé à ce moment la. Et elle n’a pas besoin d’en savoir plus. C’est mieux pour toutes les deux.

« Ok. »

Avais-je froidement répondu à sa première interlocution alors que je me libérais de notre étreinte amoureuse. Je me levai pour attraper mes vêtements, les cheveux un peu en bataille mais bouclés.

« Ok. »

Répétais-je, totalement énervée en me dirigeant vers la sortie. Ok, oui, j'étais pas prête, je pensais, naïvement, que c'était parce-que c'était un homme et que je réagirais mal mais bon, elle m'avait dit qu'il y avait un shooting spécial, pourquoi pas, j'en avais serré les dents -et c'était toujours le cas en fait- mais je m'imaginais désormais mille choses. Et je voulais savoir, et j'allais le savoir, d'une manière, ou d'une autre.

« Je ne sais pas laquelle a été la plus stupide, entre toi qui as fait je ne sais quoi ou moi qui ai voulu t'accorder une confiance aveugle. Je vais vite le savoir, je prends ma douche, et tu me dis. Il n'y a pas de non ou de mais ou de détour ou de mensonge. Tu ne sors pas d'ici, Joka, tu ne la laisses pas sortir. »

Un ricanement sombre retentit dans les murs alors que je claquasse la porte de la salle de bain.

Wow.

C’est le réveil le plus rapide que tu as jamais eu de ta vie.

Mais finalement, ce qui te blesse le plus, c’est sa réaction égoïste. Et que tu lui pardonnes ceci en même temps.

"Megu..."

Ça n’est pas ta voix tremblante et cassée qui va l’arrêter quand elle est comme ça. Vous saviez toutes les deux que c’est un sujet compliqué, et elle a sauté à pieds joints dedans. Et ensuite tu l’as suivi.

Quitte à aller au fond, autant entrainer les autres dans sa chute.

"Arrête de psychoter ça n’est pas si grave que ça, et ça n’est pas une question de confiance pour le coup ! C’était avant qu’on soit ensemble !"

Et ça joue beaucoup, mine de rien. Et elle n’a pas besoin de retourner le couteau dans la plaie de cette manière.

De toute manière, elle ne t’écoute pas.

Surtout, elle te terrifie. Les petites amies psycho et complètement tarée dans les mangas, du type yandere ? Tu es tombé raide dingue d’elle. Et tu restes amoureuse d’elle.

S’il te faut une preuve que tu es folle à ta manière, en voilà une.

Alors... te voilà maintenant seule dans les draps, et tu n’oses pas bouger. Tu te dis qu’elle serait capable de t’attendre avec une lame derrière la porte pour mieux te planter si tu désobéis. Tu es stupide, pas suicidaire.

Enfin... tu es presque seule. Il y a une présence que tu reconnaitrais entre mille, et elle est la. Tu ne sais pas comment Macha à fait pour se glisser dans le lit - surement dans le très court laps de temps ou ta copine à ouvert la porte - ni comment elle a fait pour ne pas être repérée, mais le mimiqui est la. Surtout, elle est la, et sans déguisement. Tu le sens, tu le sais, c’est tout. Une impression aussi terrifiante que rassurante, paradoxalement. Elle a dû sentir ta détresse et tout abandonner pour venir te voir - tout en comprenant qu’elle ne devait pas plus agir que ça.

Mais si Megu dérape et que le mimiqui décide de faire quelque chose et que tu ne l’arrêtes pas, ça risque de très mal finir.

Sous la douche, vous passiez naturellement plus de temps à réfléchir qu'à vous doucher simplement et... c'était vrai.

Je regardais l'eau couler sous moi, le regard vide. Pourquoi ça ne pouvait pas être simple ? Pourquoi il n'y avait pas que des choses simples, du genre « Oui on a fait un shooting, on s'est vus en sous-vêtements mais c'est tout, point, tu sais tout » et c'était vraiment QUE ça.

Non, il fallait toujours que ce fût compliqué. J'aurais pu avoir la pensée que tout cela venait de moi mais non, en y repensant, je fais tout juste. Je ne m'étais rapprochée de qui que ce fût, je n'avais pas fait d'étranges shootings avec un "after" ou je ne savais toujours pas quoi, je n'aimais pas une autre femme.

Non.

Je sortis pour m'essuyer, m'habiller et au moins faire une coiffure décente, je remis mes cheveux en deux nattes moins bien travaillées mais au moins ce n'était plus en bataille. Je reviens à l'encadrement de la porte, le visage toujours sévère.

« Bien, au moins tu respectes cela. »

Vingt-cinq, trente minutes peut-être, étaient passées.

« Si je n'ai pas à autant psychoter, comme tu dis, ce doit être facile à dire. »

Je claquai la langue d'agacement.

« Je t'écoute, Maya. »

Le prénom avait été dit sèchement, comme un couteau qui voulait se planter profondément.

Attendre, c’est long.
Attendre en stressant, encore plus.
Alors quand tu as peur...

Au moins la tension diminue avec le temps. Au moins suffisait pour que tu t’habilles un minimum. Tu restes en vrac mentalement, mais c’est toujours ça.

À croire qu’elle a pris le temps de revenir pour te torturer - volontairement ou non - et qu’elle s’est habillée pour assoir sa domination.

Pour la deuxième fois de ta vie, elle t’énerve vraiment. La dernière fois, ça avait mal fini. Ça risque d’être pire.

"Et tu allais faire quoi si je ne respectais pas ça ? Demander à ton pokémons de m’agresser ?"

Tu espères sincèrement que ça ne serait pas le cas. Et tu ne devrais pas la "provoquer" ainsi.

"Parce que tu penses que c’est facile pour moi ?! Qu’avoir une petite amie à qui je peux tout confier m’énerver dès que je m’ouvre a-t-elle ? Qui ne comprend pas que pour moi aussi c’est compliqué ?!"

À croire que Macha te donne du courage. Et que tu en as assez de subir à ce niveau la.

"Déjà, comprend que c’était avant qu’on soit ensemble. Ensuite, oui, il m’a séduite, eh oui, j’ai couché avec lui."

Tu es en colère, ça sort tout seul, mais ça ce voit et s’entend que c’est douloureux.

"Oui, j’ai aimé. Oui, j’ai été stupide. Oui, je m’en veux. Non, je n’étais pas dans mon état normal, et non, je ne veux pas que ça arrive une nouvelle fois."

Ça y est, tu commences à pleurer. C’est trop dur pour toi.

"Alors s’il te plait, arrête. Je veux de l’aide, pas me faire hurler dessus..."

Tu n’as vraiment plus la force de te battre pour cette joute verbale. À voir si ta sincérité et tes pleurs suffirent à la convaincre. Sinon elle risque de véritablement énerver Macha qui gronde sous les draps.

« La réponse semble évidente. Mais nous ne saurons jamais si Joka comptait le faire puisque ce n'est pas arrivé. »

J'avais un sourire malicieux rempli de doute. Et voilà que je me faisais hurler dessus. Je roulai des yeux mais soit, je comprenais sa frustration et son énervement et c'était sa manière de réagir. Je savais qu'elle allait me dire, aidée par cet agacement.

« Tu... »

Ok. Ok ok ok ok ok. Je m'attendais à beaucoup de choses, à un baiser, voire plusieurs, à des caresses au pire, à une drague sincère, mais je refusais de croire qu'elle avait fait ce saut.

« … Tu m'as menti, Maya... »

Je crois que c'était cela que j'avais le plus retenu.

Je grinçai fortement des dents en venant lentement griffer la porte de mes bagues-griffes.

« Je t'avais posé la question et tu m'avais répondu que non. Je t'avais dit que je ne voulais que la vérité ! Et ne me sors pas que je suis une femme donc c'est différent ! J'AI OSÉ TOUCHER CE QU'UN HOMME A TOUCHÉ AVANT ! »

Hurlai-je d'énervement en ayant des larmes de frustration qui coulaient malgré moi, je frappai la porte avec cette même colère qui m'alimentait.