"Donc tu serais prête à me faire du mal pour m’empêcher de fuir ? À me tuer peut-être ?"

On dirait réellement une discussion entre deux folles. Pas sûr que vous vous écoutez parler.

"Parce que c’est diffèrent. Parce que tu es ma vraie première fois et que c’est ça qui compte pour moi."

Et au final, est-ce que lui dire aurait changé quelque chose ? La même situation se serait produite plus tôt.

"Je te n’ai pas dit parce que j’avais peur que ce genre de situation arrive."

Mais autant parler à un mur. Non, le mur, il y a joka, il t’écouterait plus qu’elle.

Et puis finalement, quelque chose lâche en toi.

Ça doit être la baffe la plus chargée en émotions que tu as assenée de ta vie. Un mélange de colère, de dégout et de tristesse qui a fini par être transmis par ce geste, parce que tu es désemparée et que tu ne sais plus quoi faire.

Ce qui te fait pleurer encore plus.

C’est également le baiser le plus vigoureux que tu lui offres alors que tu la plaques contre le mur. Si elle peut gagner psychologiquement, physiquement tu es plus forte.

"Et donc ça, ça te dégoute ?"

Tu deviens froide. Très froide.

"Tout ça pour qu’au final, je ne sois rien pour toi ? Qu’avec toi tout est défini par ce que tu détestes, et pas par ce que tu aimes ?"

Tu la lâches. Tu te dégoutes aussi. D’être allé aussi loin contre elle. Même si elle le mérite.

"J’en ai marre Megu. Marre de ta paranoïa, marre de ton égoïsme, marre de ton envie de ton contrôler et de tout me mettre sur le dos."

Ca commence a ressembler à un ultimatum et tu détestes ça.

"Alors s’il te plait, écoute moi : je m’en veux. Je me suis sentie terriblement sale, d’avoir été manipulée et utilisée simplement pour mon corps, que je suis jolie et stupide. Ou si tu préfères, imagine ton dégout, mais en cent fois plus grandes."

Vu qu’elle est égoïste, elle devrait peut-être comprendre.

"Je pensais qu’en te donnant ma première fois, ma vraie, celle avec la femme que j’aime, j’allai pouvoir tourner la page. Oublier que j’ai fait une chose avec une personne que je déteste. Tu peux comprendre ça ?"

C’est plus qu’elle doit comprendre.

"Si je ne t’aimais pas, je ne parlerais pas de tout ça. Si tu étais simplement pour mon plaisir personnel, on ne discuterait pas de tout ça. Sauf que la, j’ai l’impression d’être traité comme un objet souillé qu’il faut jeter ou faire disparaitre."

Au moins elle l’a, sa vérité.

"J’avais réussi à en parler à d’autres. Elles m’ont soutenue. Certaines m’avaient dit de ne pas t’en parler. Visiblement elles avaient raison."

Ce qui t’énerve aussi.

"Je crois que je vais recommencer à en faire des cauchemars. Mais c’est bon, tu as gagné, tu as ce que tu veux et tu sais maintenant."

Tu as juste envie d’aller te coucher et prier pour que tout ceci ne soit qu’un cauchemar.

"A ton tour maintenant. Si tu m’as écouté, tu penses quoi de tout ça ? Et sans mentir bien sûr, ça serait tricher. Sinon je peux partir et ne plus jamais revenir, a ce rythme la ça sera mieux, on va finir par se taper dessus jusqu’à la mort."

Ou plus, tu te laisserais faire. Parce que tu ne peux pas lui faire du mal. C’est comme ça, c’est tout.

Pourquoi je pleurais ?! Pourquoi mon corps lâchait ce que je refusais de faire ?! Je pleurais tellement rarement, je devrais lui dire qu'elle avait l'honneur de voir ça mais le malheur de garder ça pour elle car je refusais que quelqu'un sût cette faiblesse.

Sauf que le fait d'avoir été plaquée ainsi, pour être embrassée ensuite. Je ne savais pas comment l'interpréter, j'avais aussi entrevu Joka me regarder, attendant un signal.

Oui, Maya pouvait me dominer sur la force physique dont j'étais assez... pas faible, plutôt légère. Mais mon regard lui interdit de bouger. Joka eut un regard vers les draps, sentant une présence avant de redisparaître dans le mur.

Et là, inévitablement, j'entendis le discours que je sentais venir, je voulais sécher mes larmes qui s'étaient finalement arrêtées. Mais elle m'en empêchait, elle voulait que je me concentre à cent pour cent sur elle. Les dents serrées, montrant légèrement des crocs qui ne cherchaient pas à intimider, je l'écoutais.

.
..
…
….
…..

Je claquai de la langue, mon esprit me hurlait de la gifler et la remettre à sa place, et mon cœur me murmurait d'être raisonnable.

Je devais faire un choix, et j'y allais :

« Bien. De un, n'attends pas de pouvoir m'apitoyer en me disant que tu risques de refaire des cauchemars si tu pars d'ici sans que nous nous soyons réconciliées, je te rappelle que je suis extrêmement rancunière. De deux, je t'ai laissée me plaquer. »

C'était bien évidemment faux.

« De trois, je suis effectivement dégoûtée. Quand je demande la vérité, je préfère avoir mal tout de suite que d'avoir davantage mal en apprenant cette vérité dans le mensonge. Ton dégoût est peut-être immense mais ta conn... ton erreur a été faite. Je me doute que je ne suis pas une femme de passage, et il ne vaudrait mieux pas car les menaces liées à mes pokémons se feraient immédiatement, sans aucun regret de ma part. Tu as raconté notre vie amoureuse à d'autres ? Avec ce détail ? Donc j'apprends clairement, en plus, que d'autres... d'autres... d'autres personnes l'ont su avant moi ? Si je m'écoutais, je t'en mettrais une pour oser continuer. »

Et ça, ça me débectait très franchement.

« Elles avaient raison et pourtant je m'en contre-moque de leur avis, ma vie de couple, c'est TOI et MOI. Personne d'autre, pas même ma Becky ou ta Katinka. J'adore Becky, je l'aime, je l'apprécie, tout ce que tu veux, mais elle n'interfère pas dans ma vie de couple. »

Ça aussi, ce n'était pas tout à fait vrai.

« Je t'ai écoutée, et répondue. »

Mon regard fut de nouveau plissé.

« Je ne peux pas te quitter car tes regrets sont sincères. Mais je ne veux, mais alors, plus aucun mensonge. Je ne rigole pas Maya, sinon je m'en vais sans discuter. Ou je te dirige vers la porte si tu es chez moi. En échange, car je me doute que tu vas demander un truc ou me dire que je ne suis pas la grande cheffe... »

Mon ego souffrait.

« … je ferai peut-être attention avec mon égocentrisme et mon égoïsme. Est-ce que cela te va ? Ne me demande pas pour ma jalousie, par contre. »

Je ricanai légèrement.

"Tu mens mal."

Toi aussi, mais ça n’est pas la question. La on parle de Megumi.

"Si je pars je sais que tu va t’en vouloir, et tu n’as pas la force ni la technique pour te défendre physiquement si j’y vais à fond."

Dommage que tes années d’art martial soient utiles pour menacer ta copine... Mais avec l’aïkido tu peux la maitriser sans aucun problème. Ca n’est juste pas ton caractère de faire du mal et d’utiliser la violence contre ceux que tu aimes.

"Alors si tu es dégoutée ne le dit pas comme ça. Car la ce n’était le mensonge que tu pointais, mais moi en tant que personne, et c’est totalement différent."

Pourquoi tu lui pardonnes après qu’elle t’a insulté de cette façon ? Très bonne question. Mais tu es un peu stupide.

"Regarde ta réaction et réfléchit trois secondes à pourquoi j’en ai parlé à d’autre avant."

Tu t’es fait pourrir par ta copine pour un truc qu’elle n’avait vraiment pas besoin de savoir et qui ne la concerne pas.

"Et comme je te disais, c’était avant qu’on soit ensemble. Est-ce que je te pose des questions sur les femmes que tu as croisées avant ? Est-ce que je suis jalouse d’elle ? Non. Et ça devrait être pareil pour toi envers moi. Parce que j’ai confiance et aussi, car ce ne sont pas mes affaires."

Car tu as le droit d’avoir une vie, et elle aussi.

"Eh oui, je demande des conseils a des gens qui s’y connaissent, car je peux bien faire et que je veux m’améliorer. Je te rappelle que sans ça, on en serait pas la aujourd’hui et on ne serait pas ensemble."

Simple rapide et "efficace" comme conséquence. Ça te dépasse qu’elle ne comprenne toujours pourquoi tu as fait l’impasse de ce sujet. Tu es en vrac, elle est en vrac, ça semble pourtant évident.

"C’est moi qui ai pris la décision, ça n’est pas une interférence de sa part. Et ne va pas me dire que tu ne lui as jamais parlé de moi, ça va être faux."

C’est logique. Tu es sa petite copine et elle en est "fière" et elle doit le montrer. C’est dans son caractère.

"Alors j’ajoute que tu ne dois jamais t’énerver comme ça si jamais je te dis la vérité."

Car c’est épuisant. Mentir deviendra moins fatigant et plus simple à gérer.

"Et si jamais avec ta jalousie tu te mets à insulter ou à faire du mal à mes amies ou a ceux que je connais de manière générale, ça ne va pas aller. Ou alors je ferai pareil à Becky et tu ne pourras pas râler en retour."

Menace dans le vent, mais ça devrait lui donner une idée.

"Aussi, je ne veux pas un peut être. On va finir par croire que je sors avec une folle, tu ne veux pas me faire honte, pas vrai ?"

Peut-être qu’en jouant sur son orgueil, ça peut marcher.

"Bref, plus de menace, parce que je pense que tu as compris que je ne vais pas me laisser faire. Et je n’ai pas envie que ça arrive à nouveau."

Au moins ça montre que tu ne te laisses pas (trop) marcher sur le pied.

Me rappeler cela m'énervait.

« Tu n'as pas la force ni la technique pour te défendre physiquement si j'y vais à fond. »

Oui, Maya, je le savais. Et il ne valait mieux pas car mes pokémons étaient prêts à agir, et si cet appartement devait se terminer en zone de combat, alors bien. Je devais la regarder.

« … En même temps je n'ai rencontré personne d'autre, sérieusement parlant. On ne peut pas comparer. »

Je grimaçai encore.

« N'abuse pas d'ajouter des conditions. Et je n'insulte et attaque que si on me montre de l'irrespect. Si tes amies osent me manquer de respect, j'attaque, qu'importe la manière. »

Je regardai ailleurs.

« Je ne te ferai pas honte, non mais. Je suis Megumi Kurotsuki, la future mannequin numéro un et la plus grande dresseuse de cette île. »

Je claquai de la langue en essayant de me retirer de son emprise.

Comme quoi, tu avais raison : en insistant un peu physiquement, tu arrives à te faire écouter. Dommage qu’il faut en arriver.

"C’est comparable. Je parle de ta jalousie envers mes amies, pas de quelqu’un d’autre."

Autant de ne pas aborder le sujet "Ama" tout de suite. Ça va être compliqué pour rien sinon.

"Ce n’est pas des conditions atroces non plus. Je pense sérieusement que n’importe qui serait parti après une telle dispute de ta part."

Pas sur que ça va la faire réaliser à quel point tu l’aimes et a quel point elle peut être chiante et toxique.

"Te parler n’est pas un manque d’irrespect, te critiquer non plus. Mes amies ne te manqueront pas de respect, point final."

Du moins elles ne critiqueront pas Megumi devant la concerner. Elles en savent assez pour éviter de faire ça. Oui, elles doivent principalement connaitre la gothique comme une tarée, et toi comme une folle pour l’aimer.

"Alors n’oublie pas qu’une dresseuse ne frappe pas les gens."

Tu dois admettre que tu prends un petit plaisir à la maitriser ainsi, et tu dois avoir un regard bien particulier, mais tu ne comptes pas t’y habituer.

"Et la numéro un va devoir écouter sa copine sinon cette dernière va s’énerver un peu."

Non, tu ne la laisses pas s’échapper alors que tu l’embrasses à nouveau et qu’une main se balade un peu, histoire de la titiller un peu et montrer que tu peux vraiment contrôler la situation. Mais tu ne vas pas trop loin non plus. Ça va surement la frustrer, mais c’est un peu le but.

"Bon, il faut que je ramène le déguisement à Macha, elle commence à stresser."

Tu lâches ton aimée, avant de te diriger vers le salon pour attraper le précieux habit et le poser sur le lit. Le chiffon se fait très vite attraper et c’est un mimiqui heureux qui réapparait comme si de rien n’était.

"Tu as quelque chose de prévu aujourd’hui ?"

Tu ne sais pas vraiment si tu veux passer ta journée avec elle après tout ça... tu verras.

Elle abusait de son actuelle ascendance.

« Ne fais pas la... »

… maligne. Mais elle allait certainement me faire regretter cette parole, tss. Saleté.

J'écarquillai les yeux au baiser accompagné d'une main baladeuse et quand elle me lâcha, je frottai mes poignets en grognant légèrement, Joka sortit du mur pour ricaner en regardant Mimiqui.

« Ah, c'était ça la présence que tu regardais précédemment. Elle devait être prête à agir si j'osais te toucher. Adorable. Je me demande ce qu'aurait donné un affrontement direct de nos pokémons ici. Il ne resterait sûrement plus rien. »

Je ricanai en la regardant.

« J'aurais été touchée que tu me touches mais pas après un tel événement. Bref. »

De toute façon, je devais digérer la nouvelle et ça s'annonçait compliqué.

« Moi qui rêvais de voir la forme de Macha, quel dommage. Non, je n'avais rien de prévu. Toi, tu vas me proposer quelque chose, n'est-ce pas ? »

J'eus un sourire en coin.

"Tu fais habituellement la maligne, c’est a mon tour maintenant, c’est tout."

Voilà que tu deviens comme elle maintenant. Ça n’est pas vraiment une bonne chose... Et tu penses avoir réussi à la frustrée, une autre "bonne nouvelle".

"Je pense que je ne t’aurai pas frappé, elle l’aurait fait, et je ne peux pas vraiment lui donner tord."

Surtout après les menaces qu’avait proférées Megumi.

"Pas sur que les tiens gagnent, Macha reste assez sauvage en soit."

Et elle continue de faire les yeux noirs vers la petite gothique. Elle n’est vraiment pas contente.

"Justement, c’est ta punition. Pas de sexe jusqu’a... que j’ai envie, je ne sais pas quand je vais te pardonner pour ça."

Qu’est-ce que c’est moche de ta part. Mais tu trouves ça amusant, et justifier. Et puis, tu n’es pas d’humeur a faire des galipettes de toute façon.

"Tu la verra uniquement si elle a envie, et je pense qu’elle va te détester pendant un certain temps."

Ça, c’est sur.

"Pour le reste, non, je n’avais rien en tête, j’ai juste envie de me poser, de manger, et de faire le point."

Car il y a des choses qui sont ressorties et tu ne voulais pas que ça arrive.

Elle me tapait sur le système, là, si j'avais la gifler, je...

Je ne pouvais pas car sa réponse serait certainement pire. Je grognai intérieurement.

« Je me moque de ton caprice de punition, l'idée de le faire n'est pas au rendez-vous non plus. »

Répondis-je froidement.

« Macha a beau être sauvage, mes pokémons ne sont pas chouchoutés non plus au point d'être mauvais. Mais bref, je me moque des sentiments actuels de ta Mimiqui. Et donc si je te demande de me laisser, tu vas me dire que nous devons faire le point donc ? »

Je roulai des yeux en claquant de la langue avant d'aller dans le salon.

« Alors soit, je t'attends. Prends-toi ce que tu veux et discutons, Maya. »

Je m'installai sur le canapé en croisant les jambes.

"On sait jamais avec toi. Ça n’est pas une critique, mais tu es plus portée sur le sexe que moi."

Toi, tu as simplement "suivie" et ensuite tu as décidé de contrôler, mais si elle n’avait pas lancé la chose, tu n’auras rien fait.

"Et tu es mal placée pour parler de caprice."

Tu lui tires gentiment la langue. Rien de méchant.

"Oui enfin elle n’est pas totalement sauvage non plus, s’il te plait. Mais si jamais elle veut partir, elle peut le faire."

Tu as toujours fonctionné comme ça. Pas besoin de pokeball avec toi, tes liens avec tes pokémons dépassent largement ceci. Ce n’est pas parfait, mais ça fonctionne depuis plusieurs années, donc ça n’est pas "mauvais" non plus.

"Et ne dit pas que tu t’en fiches de Macha, car ça va m’énerver aussi."

Car toi aussi tu as tes sujets sensibles. Et a choisir entre Macha et Megumi, il n’y a pas de question à ce poser !

"Ah je..."

Tu as parlé à voix haute sans le vouloir.

"C’était plus avec moi même le point, mais heu... comment dire."

Pas de mensonges.

"Tu m’inquiètes un peu. J’ai l’impression que tu vas rendre ma vie sociale moisie sans que tu le remarques."

À cause de sa jalousie maladive.

"Mais j’espère que c’est moi qui imagine des choses."

« Ah. »

Dis-je en ricanant légèrement, entre le sarcasme et l'exaspération.

« Je t'inquiète que maintenant ? Tu te fais des idées, comme d'habitude, ma chère et tendre Maya. Si j'avais voulu pourrir ta vie, je l'aurais déjà fait. Mais nous avons discuté, tu n'as pas besoin d'avoir peur. Et puisque je te laisse me maîtriser physiquement, je ne tenterais rien car tu saurais me répondre, non ? »

Moi de mauvaise foi ? Noooooooon, du tout.

« Mais si tu as besoin d'être seule pour discuter avec toi-même sur notre relation, ou des amies puisqu'elles ont l'air d'avoir d'excellents conseils. »

Mon ton était sarcastique, bien sûr. Je n'avais pas du tout apprécié sa manière et ses commérages aux autres. Même Becky n'en savait pas autant.

…

Quoi que...

"Non, tu m’as toujours inquiéter."

Tu dis ceci avec humour, mais c’est hélas un peu la vérité. Elle est "bizarre", extrême et imprévisible. Et elle t’attire. Tu n’y peux rien, tu ne choisis pas ce genre de chose.

"Tu veux dire que je dois toujours rester avec toi pour m’assurer que tu ne fais pas de mal à mes amis ? Et que si tu tentes n’importe quoi, j’ai le droit de te métrer ?"


C’est ce qu’elle sous-entend, après tout. C’est un peu exagéré, mais c’est un peu l’idée en soit. Tu joues sur les mots, c’est vrai.

"Mais ne parle pas de rien de te cacher et de ne pas mentir alors que tu le fais, ça doit marcher dans le se deux sens. Si jamais tu es prête à faire du mal à mes amis, tu es prête de faire de moi une ennemie."

Au moins ça c’est simple. Et un "deal" logique. Les actions ont des conséquences.

"Et voilà que tu recommences à être jalouse pour rien."

Tu soupires.

"Admet que ce n’est pas de ta part que je vais avoir des conseils objectifs. Comme je disais, tu as forcément demandé des choses à Becky."

C’est sur a 100%. Clair comme de l’eau de roche.

"Je devrai t’enfermer comme la princesse que tu es dans une tour, comme ça tu ne feras pas de bêtise. Ma prisonnière à moi."

Tu souris et tu l’enlaces. À force de discuter de sujet aussi sérieux - même si c’est important - tu vas finir par déprimer.

« Tu vas essayer de me maîtriser. Nuance. »

Dis-je en levant l'index, le regard plissé.

« J'ai bien retenu que nous devons être sincères l'une envers l'autre. Et... comment tu fais que je parle avec Becky ? Bref, je lui ai déjà parlé, oui, ses conseils ou commentaires, je décide ou non de les appliquer et actuellement, je ne l'ai jamais fait. »

Je roulai des yeux avant de sourire à sa phrase.

« Comme une princesse que je suis ? Tu réussis à me toucher, Maya. Je ne serai rien qu'à toi, nous serions toutes les deux gagnantes. Tu as l'oeil sur moi, tu sais ce que je fais, et moi, je peux t'observer, avec ce rapport de puissance/faiblesse. Bon, le fait que tu puisses toi partir, m'embête, mais bon. »

Je haussai les épaules en la serrant contre moi. Je remarquai alors...

« Oh, j'ai oublié de remettre mes bagues. »

Je ricanai malicieusement.

"Je vais essayer, et réussir, tout comme j’ai réussis il y a trente secondes."

Elle tente de se donner de la contenance, c’est amusant. Mignon, en soit. Mais ça ne marche pas vraiment. Tu la connais trop pour que ça fonctionne avec toi.

"Donc tu vois, tu le fais aussi. La tu deviens juste la Megumi qui est de très mauvaise fois."

Encore plus de mauvaises fois que d’habitude. C’est désespérant parfois. Et c’est une preuve de plus que tu avais raison. Bon courage pour la faire changer sur ce point.

"Oui enfin tu es une princesse plus du type chiante et oppressive quand tu t’y mets."

Un compliment pour une critique. Elle est la personne que tu critiques le plus, en fait. C’est un peu bizarre, mais ça se tient, d’une certaine façon.

"Et je ne suis pas qu’a toi, ce n’est pas comme si je vais te surveiller en permanace et t’empêcher de voir des amies ou quelques choses dans le genre."

Ce qu’elle pourrait faire par contre...

"Un rapport puissance faiblesse de quoi ? Tu veux t’amuser à te dire qu’il y en a une qui dirige et l’autre qui suis ? Ça ne marche pas comme ça avec moi. On est à égalité, point final."

De manière globale bien sûr. Sur certains points spécifiques, oui, l’une est "meilleure" que l’autre.

"Ça t’embêterait seulement ? À croire que tu ne tiens pas à moi."

Tu souris malicieusement, tu sais bien que c’est sa manière de dire qu’elle t’aime bien, parce qu’elle ne peut pas être réellement franche pour une raison bizarre.

"Ne tente rien avec par contre, parce que je ne suis plus d’humeur."

Mais tu es d’humeur à l’asticoter un peu... chacune son tour au final.

Elle m'énervait, et au lieu de s'affaiblir, elle me tenait tête, ça devait être un coup de ses si tendres amis. Tss.

« Je ne suis pas chiante ni oppressive, simplement exigeante et rancunière, ce n'est pas pareil du tout. »

Je roulai des yeux en voyant qu'elle avait pris au premier degré ma réflexion.

« Tu es énervante, tu es de mauvaise humeur et prends tout mal. Et je ne vais rien tenter avec, ne me donne pas d'ordre, tu ne m'effraies pas. »

Je plissai les yeux dans sa direction en regardant la télévision par la suite, nous ne trouvions pas un terrain d'entente en ce jour. Elle l'avait cherché, après tout.

« Je pense que nous devrions nous revoir plus tard, ce sera mieux pour nous deux... »

… avant que je m'énervasse. Mais je ne dirai pas cela, sinon sa petite Mimiqui comptait m'attaquer, certainement, et Maya faire preuve de sa force physique. Tss.

"Permet moi d’en douter."

Qu’est ce que tu peux ajouter ? Elle sait elle-même qu’elle a tord et qu’elle ment. Bon, d’accord, peut être qu’elle n’en est pas parfaitement consciente et qu’elle pense qu’elle est "meilleure" que ce qu’elle est réellement, mais ça n’est pas comme ça qu’elle va pouvoir réellement "progresser".

"Avec toi et dans ce genre de moment, j’ai du mal à savoir si tu fais du premier degré ou non."

Rien ne l’avait trahi dans sa voix ou dans ses mimiques. Tu continues de penser que tu ferais bien de tout prendre au premier degré, au cas ou. Pour tuer dans l’œuf certaines idées un peu malsaines. Il ne faut pas prendre de risques avec elle. Juste au cas ou.

"Tu abandonne ?"

Tu prends ça comme un signe de réussite. Megumi qui recule et qui revient un peu sur ses mots, c’est rare. Tu as véritablement du pouvoir sur elle, mais évite de devenir ce que tu combats.

"Mais je te comprends, les négociations c’est fatiguant quand on découvre le concept. C’est un signe que tu progresses."

Toujours terminer sur une note positive, c’est important.

"A plus tard."

Tu l’embrasses une dernière fois avant de partir. Et si jamais elle ne voulait pas que ça arrive, elle ne peut s’en prendre qu’a elle-même et dire que ce n’était pas du premier degré. Mais elle a également raison, tu as besoin d’un peu de distance et de te poser un peu. La soirée et la matinée on toutes les deux étaient épuisantes.

Son sentiment de puissance ne cessait de stagner, elle ne voulait pas le baisser. Elle me dégoûtait, c'était pas vrai...

Je la regardai de travers en ne disant plus rien, sinon j'allais démarrer au quart de tour et nous allions avoir une énième dispute.

Ses lèvres trouvèrent les miennes, mais les miennes furent désintéressées et elle partit.

« Saleté de fierté de mes deux. T'as intérêt à t'excuser un jour, Maya. »

Murmurai-je pour moi-même en serrant les poings.