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Prologue : Frisson Nocturne (Manastelle)
Astelle DumasDresseur·euse PulsarMessages : 1040 Née le : 29/11/2003 Age : 20 Région : Lumiris (Kishika) Pokédollars : 3639 Stardust : 4161 Stardust utilisés : 2291 Equipe pokemon :
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Le moteur ronronnait dans la nuit glaciale. Sur les routes nappées de givre qui mènent au nord de Lumiris, un bus solitaire s’en allait sur l’asphalte. Le vent était doux, les flocons de neige tourbillonnaient sous une lune pleine, et repoussée par la lueur jaune des phares, l’obscurité levait le voile sur un paysage de vallées et de montagnes immaculées qui régalait les spectateurs nocturnes. Ce soir, le monde était comme enfoui sous une profonde couverture blanche.
A l’intérieur du véhicule, les paupières des passagers commençaient à se faire lourdes. Leurs regards embrumés glissaient sur ce panorama molletonné. Tirant des couvertures sur leurs corps tièdes, ils inclinaient leurs sièges, buvaient encore une gorgée à leur thermos brûlante… et se laissaient lentement happer par le sommeil.
Une goutte de lait chaud lui dégoulinant sur le menton, Astelle se pressa plus étroitement contre la silhouette douillette de Manon. La jeune fille était sur un petit nuage. Allongées l’une à côté de l’autre sur leurs sièges inclinés, les deux amies partageaient sa couverture bleue fétiche. Le bras de l’élue de son cœur lui entourait amoureusement les épaules et la protégeait de la fraîcheur nocturne.
...elle aurait voulu rester comme ça pour toujours. Le visage niché au creux du cou de Manon. A respirer son parfum. A écouter sa respiration qui s'apaisait doucement. ...à deux doigts de s’assoupir, la petite postière ne savait plus très bien ce qui séparait la réalité du rêve. La présence tendre de cet amour, qui s’endormait tout contre sa poitrine, avait elle-même tout du rêve devenu réalité.
Les cahots du véhicule berçaient les passagers. La neige épaisse craquait sous les pneus enchaînés. Les essieux grinçaient dans les virages qui les amenaient au sommet. Et un monde glacé défilait par la fenêtre. Une quinzaine de personnes avait embarqué dans ce bus de nuit à destination de Windoria. Le trajet devant durer près de six heures, les passagers avaient eu le temps de faire connaissance, mais les conversations timides et polies s’étaient dissoutes dans la fraîcheur de la nuit. Astelle se souvenait surtout du couple situé derrière elles, où dormait désormais un enfant en bas-âge du nom de Joshua, qui avait un petit peu pleuré à l’heure du repas. Heureusement, les occupants du bus s’étaient montrés conciliants et patients, et sa jeune maman aux joues rouges et timides avait fini par réussir à l’apaiser. La mère s’appelait Sophia. Le père Edwart. Tous deux avaient un petit peu moins de vingt-cinq ans. Si jeunes… et déjà avec un enfant.
La petite postière gigota encore un peu. Pour trouver une meilleure position, au risque d'attirer un peu plus la couverture à elle à chaque fois que cela se produisait. (Tant pis pour Manon ! Elle était naturellement rembourrée de toute façon.) Et puis, sentant finalement le sommeil venir la chercher, Astelle murmura à l’oreille de son aimée. — ...et nous… est-ce que tu crois qu’on s’en sortirait… avec un bébé…? Sur ces dernières paroles embrumées, la jeune fille posa délicatement la main sur la joue de Manon. Avant de partir pour le monde des rêves.
Dehors, la neige tombait drue. Le froid se faisait plus mordant encore.
Les pneus patinaient dans la poudreuse. Et les grognements du moteur gagnaient en intensité.
...d’ici quelques heures, le bus s’arrêterait, paralysé par le froid. Laissant ses passagers à la merci des éléments.
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| | Manon DubellDresseur·euse PulsarMessages : 719 Née le : 16/05/2000 Age : 24 Région : Unys Pokédollars : 5261 Stardust : 3899 Stardust utilisés : 2291 Equipe pokemon : Icone :
| Le vombrissement du bus me rappelle d'agréables souvenirs. Sauf que ce n'est pas sur l'épaule de ma grande sœur que je me repose mais sur la fenêtre froide et tremblante.
Le paysage hivernal pourrait apaiser ma tension. Le corps chaud de ma copine contre le mien devrait attirer mon attention, or celui-ci est accaparé par deux individus. Ouais, nos voisins de bus, là. Des gros porcs, pire que des Grorets. À quelques sièges de là, je les entends croquer dans leur chips comme des morfales, je sens l'odeur de leurs pieds hideux chatouiller mes narines et le pire, c'est que personne ne dit rien. Ils se croient tout permis ces gros ploucs ! À la prochaine pause du bus, je marrave leur sale tronche de cake.
Alors que mon souffle s'accélère sous la colère, Astelle vient troubler mes ruminations. Je la sens gigoter contre moi, attirant le rouge sur mes joues. Je ne me souviens pas avoir été aussi proche d'elle depuis qu'on est ensemble. Au lieu de râler, je ferai mieux de profiter de ce moment si précieux.
Je m'avachis contre la fenêtre, enlaçant tendrement ma demoiselle en prenant soin de couvrir ses épaules. Tant pis pour les miennes, contempler Astelle dormir paisiblement me suffit. Coller contre mon cœur, ma mie me souffle une drôle d'interrogation :
« ... et nous … est-ce que tu crois qu’on s’en sortirait … avec un bébé …? »
Surprise, je lui fais des gros yeux. D'où est-ce que ses paroles sortent ? Est-ce le marmot chialant une demi heure plus tôt qui inspire ma demoiselle ? Sans arriver à me contrôler, je pouffe de rire. Je contiens mes gloussements en écrasant mes mains sur ma bouche. Je parviens tout de même à articuler une réponse.
« Moi !? Tu m'imagines une seconde daronne ?, je retrouve mon calme et ma voix se fait douce et rauque, toi je sais que tu t'en sortirais, mais moi j'sais déjà pas m'éduquer moi-même alors un môme ... »
Puis, je lève la tête pour faire une pause. En réfléchissant à ce que je viens de dire, je crains qu'Astelle se sente brimée dans ses désirs. Même si je ne me sens pas prête à devenir maman, je ne veux pas qu'Astelle croit que c'est impossible. Alors qu'elle pose sa menotte sur ma pommette, je saisis délicatement ses doigts pour y déposer un bécot maladroit.
« Mais tu sais, si toi un jour t'en veux un ... j'te soutiendrai. Je ferai de mon mieux pour être une bonne maman. », du moins, je ne serai pas aussi horrible que la mienne.
Zut, Astelle s'est endormie. Tant pis. Je passerai le reste de la nuit seule avec le ronron du moteur et les ronflements horribles des voisins de derrière. De toute façon, le sommeil ne viendra pas à cause du manque. J'aurai cru plus facile de passer quelques jours sans alcool, or mon corps semble ne pas l'avoir oublié. Il veut sa dose. Suis-je vraiment devenue une alcoolique ? Mais nan. Si je tremble, c'est dû à la rage que me procure les deux zigotos derrière. Alors pourquoi je pense à boire au lieu de papouiller sous le pyjama sexy de ma copine ? J'écrase ma joue contre la vitre glacée en poussant un long soupir.
Dehors, il se met doucement à neiger. Au milieu de champs à perte de vue, le bus trace sans jamais s'arrêter. J'ai à peine le temps d'apercevoir les pokémons nocturnes qui se cachent dans les fourrés. De toute façon, Monsieur et Madame Cassos sont là pour gâcher ma contemplation. Ce sont les seuls à grogner quant ils dorment et encore, je suis chanceuse d'être loin d'eux pour ne pas subir leurs coups de genou dans le siège. Lassée de ces sons irritants, je chope mes écouteurs maltraités et mon MP3 afin d'écouter de la musique.
Avec une mélodie, le voyage est plus beau. Je me plonge dans mon monde froid et chaleureux, triste et joyeux, inquiétant et réconfortant. Timidement mais incité par le son dans mes oreilles, je caresse la caboche de ma mie. Petit à petit, mes doigts se baladent sur son visage. Comme par automatisme, je reproduis sur elle ce que ma mère me faisait le soir avant de dormir.
« Je fais le tour de la maison ... »
Mes phalanges caressent sa peau, faisant tout le tour de son visage rond.
« ... je ferme les volets ... »
Je plie légèrement ses oreilles. Je ne me suis jamais attardée sur ses derrières, je les trouve incroyablement petites et mignonnes ! Comparés aux miennes. J'aimerais bien avoir les siennes.
« ... je ferme les rideaux ... »
... qui sont déjà fermés. Je glisse délicatement mes doigts sur ses paupières, m'assurant qu'elles sont déjà closes.
« ... je descends l'escalier ... »
Mon index et mon majeur parcourt son nez en trompette avant d'atteindre sa bouche.
« ... je prends la clé ... »
Ma main fait mine de prendre une clé sur le nez d'Astelle.
« ... et je ferme la porte à clé. »
Dans un mime, j'enfonce la clé fictive dans la bouche de la brunette. Je m'arrête, jusqu'à ce que ma peau touche ses lèvres. Brusquement, un frisson d'excitation s'empare de mon corps. Il est maintenant impossible de stopper la balade de mes doigts, s'amusant à retirer l'écharpe autour du cou de ma muse pour lui chatouiller la nuque. ils finissent par tomber sous son t-shirt, pas très loin de sa poitrine.
Je comprends enfin pourquoi un pubère en chaleur a tenté de me toucher jadis. T'es un aguicheuse sans le vouloir, Astelle. Si mes mains continuent ainsi, je risque de te perdre et ça, je me le pardonnerai jamais. Soudain, comme par miracle, le bus s'arrête net dans un crissement puissant. Portés par l'élan, les passagers sont probablement réveillés par le freinage. Pensant qu'il s'agit d'un simple incident, je ne fais pas gaffe à ce qu'il se passe jusqu'à remarquer que l'autobus ne redémarre pas. J'aurai aimé me lever mais l'adorable créature dormant sur moi m'en empêche. Je me contente alors d'observer les alentours en me parlant toute seule.
« Bah ... pourquoi ça r'démarre pas ? Y'a un 'blème ? »
En observant dehors, je remarque que nous avons entamé le flanc de la montagne. Le car est en monté et coincés dans la neige se faisant de plus en plus abondante. On est dans ma mouise.
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| | Astelle DumasDresseur·euse PulsarMessages : 1040 Née le : 29/11/2003 Age : 20 Région : Lumiris (Kishika) Pokédollars : 3639 Stardust : 4161 Stardust utilisés : 2291 Equipe pokemon :
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| Le choc et le crissement d’acier crevèrent la bulle de ses songes douillets. Avec un sursaut de pokélapin affolé, la jeune fille fit un bond sur son siège. Ses petits bras musclés de campagnarde s’enroulèrent tout autour de Manon, qu’elle escalada comme pour se mettre à l’abri du danger ! — Qu’est-ce qui se passe ? …il n’y aurait pas comme une odeur de pied ? marmonna une Astelle à l’esprit encore tout embrumé. Toute débraillée, elle coula un regard perdu sur cette meilleure amie qu’elle chevauchait de son petit poids plume, et tandis que son minois s’éclairait d’un sourire empreint de tendresse, la petite postière fit claquer un bisou retentissant sur la pommette à Manon, avant de partir étudier la situation.
Il se passait quelque chose. Sautant à pieds joints dans ses bottines fourrées, Astelle Dumas quitta son siège et commença à remonter l’allée en direction de la cabine du chauffeur. Le véhicule – dangereusement incliné – tremblait par saccades violentes. Le moteur du bus ronchonnait par intermittence. La jeune fille accéléra le pas. Les pneus patinaient avec un bruit de caoutchouc rageur. Les passagers sortaient de leurs torpeurs et roulaient des yeux affolés. Les petits rouages du cerveau d'Astelle tournaient à toute vitesse. Les enfants parmi les plus jeunes commençaient à pleurer. Le poing serré sur sa besace de la Dracoposte, elle fit irruption auprès du conducteur. — Ouvrez la porte, on va pousser. Le vieux monsieur qui s’agitait au volant lui jeta un regard fébrile, avant de la congédier. — R-...retournez vous asseoir. Mais il n’en était pas question. — Ouvrez la porte, je vous ai dit, répéta-t-elle en faisant claquer son badge d’arène sur le tableau de bord. Je sais ce que je fais ! Le conducteur ne résista pas davantage. Avec un bruit de pression pneumatique, la porte avant du véhicule s’ouvrit. Et Astelle disparut dans la nuit.
***
Le froid et les ténèbres lui firent bon accueil. La lumière des phares ne portait pas loin, et n’illuminait pas les proches alentours du bus. Astelle poussa un glapissement. Les flocons vinrent lui glacer le visage et la nuque. Ses bottes plongèrent dans la poudreuse. Le vent lui asséna son coup de fouet cinglant. Avec un grognement d’effort, la jeune fille descendit la pente et pataugea – noyée jusqu’à mi-hauteur – dans l’épaisseur de neige qui couvrait la route. En se frayant un chemin avec difficulté, elle contourna le bus. Les crissements meurtris des pneus lui saignaient les oreilles. Elle n’y voyait presque rien, sinon la manière dont frémissait l’ombre formidable du véhicule, à deux doigts de s’embourber.
Prenant une inspiration d’air glacé, la jeune fille plongea la main dans sa besace. Elle recula de deux pas, puis libéra le pokémon qu’elle avait choisi. — Pousse ! s’écria-t-elle pour tâcher de se faire entendre, malgré les lamentations lancinantes du véhicule. Aide le bus à remonter la pente, Motto.
Le colosse d’argile blanche se manifesta sur la poudreuse. Apparition sinistre dans la nuit noire, les phares arrières lui barbouillaient le torse d’écarlate. Ses mains gigantesques vinrent soutenir le véhicule, et ajustant sa posture, le golem se mit à pousser.
Ses pieds chassèrent la neige et raclèrent le givre, peinant à trouver un appui fiable sur cette pente verglacée. Accompagnant les soubresauts du moteur, Motto engageait tout son poids dans l’opération, mais ce manque de stabilité présentait un risque. Faire gravir au bus ce qui restait de la pente lui demanderait du temps et des efforts… …mais avec un climat pareil, il ne faudrait pas longtemps pour que l’argile refroidisse et devienne cassante. Pour que le golem s'affaiblisse. Il fallait faire vite. Motto ne conserverait pas longtemps la force de soutenir le poids du bus.
— Manon, aide-le à se stabiliser ou à pousser ! Astelle n’avait pas pris la peine de l’informer, ni même de lui expliquer ses intentions, ou de lui demander de l’accompagner. Toutefois, était-ce bien nécessaire ? Elle ne le croyait pas. Peu importe où elle irait et pourquoi, la petite postière savait que Manon Dubell serait toujours à ses côtés.
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| | Manon DubellDresseur·euse PulsarMessages : 719 Née le : 16/05/2000 Age : 24 Région : Unys Pokédollars : 5261 Stardust : 3899 Stardust utilisés : 2291 Equipe pokemon : Icone :
| La tête d'Astelle remue sur mon épaule, réveillée par le boucan. Mes yeux alors rivés sur l'extérieur, ils se détournent vers ma belle au bois dormant.
« Qu’est-ce qui se passe ? … il n’y aurait pas comme une odeur de pied ? - Ouais, ce sont les tocards derrières qui respectent personne. » je lui réponds d'une voix à la fois douce et sèche.
Mes doigts se faufilent dans les mèches brunes d'Astelle. Ses paupières toutes collantes lui donnent un air si inoffensif et adorable. Charmée par la dormeuse, je la blottit un peu plus contre moi en lui caressant la joue. D'ailleurs, ses lèvres semblent convoiter ma pommette. Un bécot suffit à faire disparaitre mes ruminations. C'est fou comme l'amour est plus fort que tout, plus fort que le stress et la colère. J'ai l'impression qu'avec Astelle à mes côtés, je peux affronter toutes les situations, même les plus frustrantes.
Après cette brève attention, la petite postière-rangeuse s'en va jeter un oeil curieux à ce qu'il se passe dehors. Chouette, c'est l'occasion parfaite pour me griller une clope.
« Attends ma jolie ... »
Je saisis mon paquet de clopes, un briquet, mon écharpe trop grosse pour mon cou et la plaid azur que je dépose sur la tête d'Astelle.
« Il fait froid dehors. »
Ma courageuse copine exige au conducteur de nous ouvrir la porte. Quelques minutes d'observation lui ont suffit pour qu'elle trouve une solution à la panne du bus : nous allons pousser grâce à nos pokémons. Embarrassée, je me fais toute petite derrière elle avec ma cigarette à la main. Je me sens stupide de profiter de la situation pour avoir ma dose de nicotine. Finalement, le chauffeur nous ouvre la porte laissant un vent glacial pénétrer dans l'autobus.
Le bruit de la neige qui craquelle sous mes pieds a le don de m'apaiser. Ce retour en enfance me donne envie de déclencher une bataille de boules de neige et de chiper un sac poubelle pour glisser sur la glace. Malheureusement, ce n'est pas le bon moment : il faut à tout prix que le bus redémarre pour ne pas geler. Avant même de vérifier ce qui bloque, je me grille la clope tant désirée. La première bouffée décontracte mes muscles et mon esprit, me permettant de donner un coup de main à Astelle sans râler. D'ailleurs, cette dernière s'attèle déjà à pousser le véhicule avec son Golem géant. L'observant quelques secondes, je décide de faire appel à mes pokémons aux gros biscoteaux, c'est-à-dire Granbull et Kangourex. Immédiatement, ils comprennent la situation et s'en vont porter leur soutien à Golemastoc, en vain.
« Ça galère à bouger ... tu crois qu'on devrait faire évacuer l'bus ? » j'interroge Astelle, mon seul point de repère dans ce monde rempli d'inconnus.
Pp et Mama ont beau puiser leurs forces, ils ne parviennent pas à désembourber le véhicule. Faisant claquer ma langue pour exprimer mon mécontentement, je retourne dans l'autocar après avoir filé ma cibiche à la brunette.
« Tiens ça, j'vais d'mander aux autres s'y peuvent pas nous aider. »
Sans gêne, je hurle depuis la porte automatique dans l'espoir d'avoir une réponse positive des passagers.
« Il nous faut de l'aide ! Il faut des pokémons qui tirent et qui poussent le bus. Il est embourbé dans la neige, on arriv'ra pas à avancer si on reste planté là ! Faut faire vite ! »
On se les pèle, ici. Si nous perdons notre temps, nous allons finir en saucisson congelé. Et puis, il est hors de question de rester une minute de plus avec des pouilleux et des chiards.
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