Épreuve 3 – Duo Alter Égo – Elysion et Master Poké
Épreuve 3 - Énoncé: Il fait froid, votre Honneur.
C’est humide. C’est étrange. C’est sombre. Est-ce un cachot obscur ou les larmes qui perlent vos joues qui vous donne cette sensation désagréable ? Est-ce l’amnésie volontaire ou votre candeur qui vous empêche de voir ce qu’il y a autour de vous ? Qui sait. D’une manière ou d’une autre, c’est difficilement supportable: cette sensation de lourdeur qui plane, cette impression que quelque chose ne va pas. Avec le tumulte de vos vies, c’est difficile de savoir qu’est-ce que ce pourrait être. Oublié ? Refoulé ? Nié ? Peu importe. Ici, vous en répondrez de toute façon. Ici, dans ce purgatoire prétendu où l’on vous promet un châtiment que l’on manque à vous mentionner, on vous épie et l’on appuie sur quoique ce soit que vous ayez bien ou mal fait. Oh vous n’êtes pas morts. Sûrement pas ? Ça se saurait sinon, non ? Oui ? Peut-être ? Tout ce qui compte, c’est que là, maintenant, vous êtes hors de votre zone de confort. Loin de chez vous. Vous êtes la (les) vedette(s) d’un spectacle qui n’a que faire des valeurs des un·e·s et des autres. C’est froid, c’est tendu, c’est imposant, c’est pire encore qu’une mère qui vous gronderait pour avoir mangé tous les cookies juste avant le dîner ou que le trac avant un premier spectacle… et vous êtes le point focal de tout ça. Vous et cette (ces) autre(s) personne(s) avec vous.
Version allégée: Des regards inquisiteurs se posent sur vous. Pourquoi ? Qu'avez-vous fait ? Qu'est-ce qui vous a amené ici... et surtout comment vivez-vous cet instant où vous êtes au centre d'une l'attention qui peut être positive ou négative.
Rappel de l’Alter Ego Tous les héros ont deux facettes. Une publique et une privée. Si parfois elles sont proches l’une de l’autre, il y a toujours ces différences qui nous médusent. Entre Spiderman et Peter Parker, le geai moqueur et Katniss Everdeen ou l’Élu et Harry Potter, il y a un monde. Et cette réalité s’applique aussi aux événements. Il y a un monde entre les coulisses des Jeux Olympiques et ce que l’on voit à la télévision. C’est cette différence qui est intéressante. Cette perception qui peut varier en fonction de notre place dans un événement défini.
À travers un seul post d’un maximum de 1 500 mots, vous devrez, dans cette épreuve montrer une perception d’un événement. Votre binôme en fera de même en montrant une perception différente du même événement. Deux individus, deux perceptions, forcément. Et c’est là que les choses sont intéressantes. Comment votre personnage vit-il cet événement ? Comment réagit-il ? Que fait-il ? Pourquoi est-il là ? Que pense-t-il ?
Et si nous nous retrouvions au milieu du match de football le plus important d’un jeune lycéen. Que l’on vivait à travers son regard la nervosité, l’agressivité, le désir de plaire, de décrocher le titre, de passer chez les pros. Et que de l’autre côté, dans les gradins, on vivait ce même match à travers le regard de la personne qui l’a toujours admiré, au point de s’en éprendre. Son stress est forcément différent, son aversion pour l’homme qui vient de faire un croche-pied à cette personne désirée n’est pas la même et cet arbitre qui ne communique aucun penalty ? IL FAIT QUOI LÀ ?
Ça donne une idée ? Un seul et même événement, des actions qui communiquent, des réactions propres à chaque personnage. Une hystérie, une joie, une sensibilité qui diverge… de quoi rendre les textes que vous présenterez personnels et incarnés.
Petit Rappel - Vous avez du 23 octobre 00h00 au 24 octobre 23h59 pour terminer votre mini-RP - Chaque membre du duo doit poster 1 RP d’un maximum de 1 500 mots. - Il n’y a pas d’ordre imposé. Commence qui le souhaite. - Il n’est pas obligatoire de poster une présentation de votre personnage ou de votre forum en début de RP. C’est à votre bon jugement. - N’oubliez pas que vous pouvez indiquer que vous ne souhaitez pas recevoir de commentaires pour votre texte. - Pense à tester ton code ici avant de poster pour t’assurer que tout fonctionne bien. Rappel que tu ne pourras plus éditer une fois que tu auras posté
Lottie McOleksion (Master Poké) ft. Cathleen Asmodée (Elysion)
Description du forum et du personnage:
Contexte de Master Poké - Je représente le forum Master Poké. Son contexte est assez simple et libre d'interprétation : nous sommes plongés dans un monde peuplé de pokémons et la vie est à peu près similaire à celle que nous connaissons tous. Ma collègue Finnegan (aka Haeshle Suibhne) n’aurait pas pu mieux vous résumer la chose. :D
Lottie McOleksion - Lottie, c’est l’innocence à l’état pur. La demoiselle vient d’avoir dix-sept ans, est originaire de la région d’Alola (inspirée d'Hawaï), est hypermnésique et possède des capacités d’apprentissage hors normes. Ce décalage avec les autres enfants et sa soif de connaissances l’a très vite conduite à être déscolarisée. Elle a donc fait l’école à la maison et a pu entrer à l’université à douze ans. Elle a fait des études en sciences pokémon, vient d’obtenir son Master, a créé un pokédex (une base de données avec des informations sur divers pokémons) avec un thème pokéathlon (une sorte de décathlon le sport, pas le magasin avec coopération humain-pokémon), et vient de déménager avec son frère aîné à Hoenn pour poursuivre en thèse, avec de la recherche sur les capacités physiques des pokémons. Mais toutes ces capacités intellectuelles s’accompagnent d’immenses difficultés dans d’autres domaines. Il est très compliqué pour Lottie de faire face à l’inconnu ou à la nouveauté, elle déteste la surprise. Elle a besoin de sa petite routine, au moins autant qu’elle a besoin de calme. Depuis toute petite, l’abondance de stimuli peut entraîner des crises d’angoisse ou des attaques de panique. Il n’y a jamais eu de diagnostic de posé, et c’est principalement son grand frère (Linus) qui l’a prise en charge, leurs parents étant trop pris par leurs professions respectives. Au fil des ans, Linus est parvenu à accompagner sa cadette, lui permettant de gagner en tolérance face à l’imprévu, mais aussi d’être capable de mettre seule en place des stratégies pour s’en sortir face aux relations sociales ou à la surstimulation de son environnement. Bien que Lottie soit en constant progrès, cela reste un équilibre très fragile.
Les pokémons nommés dans le RP -
Dans l'ordre, de gauche à droite : Aysu (l'Oratoria) ; Peel (le Raichu d'Alola) ; Iki (la Rubombelle) ; Dandelion (le Cotovol) ; Mana (le Floramantis) ; Mālie (la Bibichut).
Ce fut un frisson parcourant la jeune McOleksion qui lui fit ouvrir les yeux. Une sensation de gêne lancinante, latente, la frappa aussitôt. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait, elle ne se souvenait pas de ce qu’elle faisait avant d’arriver ici, ni même d’où elle se trouvait. Le fait d’être dans un lieu qu’elle ne parvenait pas à définir s’avérait particulièrement intimidant pour l’adolescente. Elle était là, sans savoir où. Une sorte de néant où il n’y avait qu’elle. Elle avait déjà connu des expériences étranges, initiées par les pouvoirs extraordinaires de certains pokémons, mais jamais rien qui ne ressemblait à cela.
Vinrent alors les murmures. Lottie tourna sur elle-même, pour tenter de localiser ou d’identifier leur source, mais cela semblait venir de partout et nulle part à la fois. Au-delà de la confusion première, la peur commença à s’immiscer dans l’esprit de la brune. « Linus ? » Sans surprise, malgré la faiblesse de sa voix, la cadette McOleksion tenta d’appeler son frère aîné. Il devait forcément être là, il n’était jamais très loin. Pourtant, elle ne voyait personne. Elle ne voyait rien, rien d’autre que du vide. Bien évidemment, la jeune scientifique était décontenancée. Pas le moindre repère visuel autour d’elle. Seulement ces minces filets de voix, ces chuchotements à peine audibles et pourtant continus. Jusqu’à l’irruption de cette vive lumière au-dessus de sa tête.
La confusion primait toujours sur le reste. Pour l’adolescente, il était impossible de construire la moindre structure logique concernant cette situation, ce qui n’avait pour seule conséquence que d’amplifier l’angoisse ambiante. Lottie parvint cependant à repérer d’autres puits de lumière, similaires à des projecteurs, braqués à divers endroits autour d’elle. Plaçant la main au-dessus de ses yeux dans l’espoir de mieux y voir, elle parvint à distinguer une silhouette féminine, et même une chevelure rousse. « Excusez-moi ? » Les distances s’avéraient difficiles à évaluer, néanmoins, la petite voix timide de la brune couplée à une incapacité à crier permettaient d’aboutir à une conclusion irrévocable : jamais elle ne serait entendue par quiconque. Les susurrements gagnèrent progressivement en intensité, sans pour autant gagner en clarté. D’autres silhouettes humaines apparurent autour d’elle, dans l’obscurité, s’en détachant sans pour autant que leurs contours ne deviennent précis. Lottie pouvait néanmoins sentir leur présence, bien réelle. Eux étaient proches, et surtout nombreux.
« Aysu ? » Lottie cherchait désespérément une présence familière pouvant la rassurer. « Peel ? » L’absence de son frère était une situation qu’elle avait déjà expérimentée. « Iki ? » Mais, il était impossible qu’elle se retrouve séparée de ses pokémons, quel que soit le contexte. « Dandelion ? » Jusque-là, aucun d’eux ne répondit. « Mana ? » Hormis ces personnes l’encerclant dans l’ombre, rien. « Mālie ? » La Bibichut aurait fui ce fond sonore ainsi que les émotions déjà trop fortes que commençait à ressentir sa dresseuse. Lottie en avait pleinement conscience, mais il s’agissait de son dernier espoir, qu’elle voyait s’évanouir : elle était seule, définitivement seule. Le réaliser la submergea comme une vague déferlant sur son petit être. Les larmes montèrent aussitôt, irrépressibles au point d’immédiatement poindre au bord de ses yeux verts. La déprivation de tout élément sécurisant induisait une augmentation croissante de la peur ressentie, voici la seule hypothèse que la jeune scientifique pouvait valider. Le seul semblant de logique qu’elle parvenait à appliquer à la situation, pour tenter d’imputer un raisonnement cartésien face à tout ceci. Lottie avait appris à utiliser le rationnel pour se déconnecter de ses émotions disproportionnées lors de ses crises. Il n’y avait cependant absolument rien de rationnel dans ce qu’elle était en train de vivre, aucune prise à laquelle se raccrocher.
La foule autour de l’adolescente commençait à croitre de manière démesurée, sous ses yeux embrumés. Les silhouettes de toutes ces personnes s’affinaient, bien que leurs traits fussent encore gommés par l’obscurité environnante, de sorte qu’elles restent dépourvues d’identité. Lottie aurait voulu fuir, au moins pour tenter de rejoindre l’un de ces autres faisceaux lumineux, peut-être celui de cette grande dame rousse, mais son corps lui refusait le moindre mouvement. Elle restait là, tétanisée par cette kyrielle de corps amassés autour d’elle. Les mains tremblantes, le souffle court, l’alolienne commençait à se faire envahir par cette sensation de panique grandissante. Ces individus se tenaient tous tournés vers elle, ils la regardaient, et toutes ces voix qu’elle entendait, ils en étaient la source. D’ailleurs, leurs échanges s’avéraient de moins en moins discrets. Le bourdonnement de leurs discussions s’intensifiait. Ils ne chuchotaient plus ; ils parlaient, ricanaient, raillaient. Tous. Partout. Et pourtant, Lottie ne parvenait toujours pas à comprendre le moindre mot étant prononcé. Les stimulations sensorielles – qu’elles soient visuelles ou auditives – devenaient trop nombreuses et leur intensité trop importante pour que la jeune fille puisse les encaisser. Son frère lui avait appris à se battre contre cette surcharge, et la McOleksion comptait bien lutter, pour elle-même, pour survivre.
La première étape dans la stratégie de la petite brune était de clore ses yeux, ce qu’elle fit. L’idée derrière cela consistait à faire fi d’une partie des stimuli qui envahissaient son esprit. La suite reposait sur une comptine invariable qu’elle se répétait afin de mettre le focus sur un élément sécurisant et optimiser l’abstraction : la suite des pokémons dans l’ordre du pokédex national. « Bulbizarre, Herbizarre, Florizarre… » Sa voix tremblotante ne parvenait pas à couvrir les commentaires de la cohue au milieu de laquelle elle se retrouvait piégée. Elle les entendait encore parler et s’esclaffer, encore plus fort. « Salamèche, Reptincel, Dracaufeu… » Lottie s’acharnait à livrer une bataille qu’elle n’était pas en mesure de gagner. Elle luttait pourtant, forçant sur sa voix pour au moins parvenir à s’entendre et ainsi pouvoir se concentrer dessus. « Carapuce, Carabaffe, Tortank… » Cela ne suffisait pas. Cela ne pouvait pas suffire. Surtout que ces phonations accumulées semblaient ne jamais atteindre de paroxysme sonore, leur volume demeurant en perpétuelle intensification. Dans l’urgence, elle plaqua ses mains contre ses oreilles, comme la dernière muraille qu’elle pouvait ériger pour retrouver le silence. « Chenipan, Chrysacier, Papilusion… » Face à l’inanité de ce stratagème final, Lottie se retrouvait à court d’options. Elle sentit alors sa cage thoracique se comprimer, comme si elle se trouvait au bord de l’implosion. Cela en était douloureux, en plus de rendre sa respiration difficile. Les larmes coulaient désormais sur ses joues, entre deux sanglots. L’adolescente s’écroula. L’effondrement fut tant physique que psychologique.
Lottie s’était laissé tomber, à même le sol. Son équilibre mental fragile n’avait pas les moyens de résister à ce capharnaüm l’engloutissant, alors des processus inconscients laissés en sommeil depuis plusieurs années reprirent le dessus. « Aspicot, Coconfort, Dardargnan… » Sa voix toute fluette, totalement couverte par celles des corps l’entourant, continuait sa litanie mécanique. Elle restait là, assise, repliant ses jambes pour les ramener près de son torse et les encercler de ses bras. Elle plongea lentement sa tête, dans le creux formé entre ses genoux et elle. « Roucool, Roucoups, Roucarnage… » La McOleksion initia un mouvement de bascule, mouvement qui n’avait rien de l’esprit léger d’une balancelle. Elle bougeait d’avant en arrière, dans une rythmique parfaite et névrotique. Son corps était entièrement crispé, replié sur lui-même, ses muscles contractés, sa posture comme gravée. « Rattata, Rattatac… » La petite brune continuait d’énumérer les pokémons, prise dans un rouage d’informations qu’elle devait restituer. Elle ne réfléchissait plus, elle ne pensait plus vraiment. Elle se contentait de poursuivre sa liste. « Piafabec, Rapasdepic… » Il s’agissait d’un automatisme instinctif et involontaire duquel elle ne pouvait pas décider de sortir. Cette déconnexion entre son esprit et la réalité environnante, il s’agissait là de l’ultime recours pour la protéger, malgré tout ce que cela induisait. La scientifique se retrouvait bloquée dans cette régression primitive, dans cette stase frénétique. « Abo, Arbok… » Ce contrôle implacable qu’elle ne maîtrisait pas constituait un refuge, son corps et son esprit étaient uniquement en mesure d’assurer un minimum vital. Sa conscience avait été exilée, confinée. Son âme ne se manifestait plus que par les larmes qui continuaient à perler le long de son visage indifférent. « Pikachu, Raichu… »
Les milliers de corps dans l’obscurité perduraient dans leurs logorrhées, leur cacophonie chaotique, à fixer inlassablement la jeune fille. Mais Lottie n’était plus vraiment là, prisonnière à l’intérieur d’elle-même, pour sa propre sécurité.
Forum : En quelques mots, Elysion est la Terre, juste quelques milliers d'années plus tard. Une petite Pangée de plus, une poussée évolutive laissant apparaître la magie et l'abandon d'une partie de la technologie plus tard, le mélange donne une étrange science-fantasy où l'on se permet un peu tout. Les expériences les plus folles sont menées par certains, menant à la création d'êtres inimaginables.
L'Ombre fait partie de ces êtres inimaginables nés d'erreurs magiques, des erreurs qui, pour certains, deviennent le point de départ d'une nouvelle vie. L’Ombre est accompagnée de ses Réprouvés, les Sept: Belphégor, dit Acheron, Lucifer, dit Ulrik, Asmodée dite Eden, Mammon, dit Cyriel, Satan dit Rust, Leviathan dit Eve et enfin, Belzébuth, dite Douceline qui est aussi sa soeur biologique. Les Sept sont ses lieutenants, les plus fidèles de ses fidèles. Les Sept sont ceux qui ont accédé au pouvoir suprême et ceux qui personnifient les ténèbres.
Durant plus d’un siècle, Elysion a lutté contre l’Ombre, et l’Ombre et ses Réprouvés ont été enfermés sur une Lune lointaine. Sauf que voilà, les emprisonnements à perpétuité ça ne va jamais vraiment jusqu'au bout, surtout quand on compte sur la magie. Après plus d’un millénaire à attendre, tous se sont libérés peu à peu, et une nouvelle guerre a déferlé sur Elysion.
Elysion est un monde de science-fantasy. D’apparence très médiévale, laissant une place prépondérante à la magie, le monde a évolué il y a plusieurs années, lorsque la cité technologique Efferias, enfouie depuis des siècles, a refait surface. Depuis, des éléments technologiques pointent dans Elysion.
Personnage Cathleen Asmodée : C’est une augmentée Gérante de la plus grande entreprise de maison Close et autre divertissement pour adulte de Tout Elysion. Elle est arrivée là grace à sa force de caractère et probablement un peu de son égo démesurée. Femme d’affaire et artiste hors pair elle se produit sur rhadamanthe tous les soirs ou presque. Elle n’a que peu de point faible et ne se laisse pas déstabiliser facilement. Sa race fait qu’elle est plus forte, entend et voit mieux que la plupart des humanoïdes d’Elysion elle est auss très grande 1m80 et toujours perchée sur des talons hauts elle a une quarantaine d'années passées mais séduit toujours autant. L’inconvénient c'est que sa libido est aussi grande qu’elle et presque insatiable.
Cathleen Asmodée ouvrit les yeux lentement et n’était plus ni dans son lit ni dans celui d’une de ses amantes. En baillant elle prenait conscience de son corps et se rendit compte qu’elle était debout, que le noir autour d’elle n’était pas familier et que le froid n’était pas des plus agréable. Ses sens développés ne lui permettaient pas de comprendre immédiatement où elle était et ce qu’il se passait. La confusion était sans doute lisible sur son visage, si lumière il y avait. Rapidement la confusion laissa place à la colère. Elle n’avait pas assez bu pour ne pas se souvenir de sa soirée. Il s’était passé quelque chose. Et puis, elle était persuadée de s’être déjà réveillée ce matin. Au moment où elle allait émettre un commentaire sur le fait qu’il était grandement impoli de droguer et enlever les gens sans leur demander avant leur consentement des douches de lumière s'allumaient un peu partout dans la pièce. Les douches de lumières elle connaissait ça par coeur, tous les soirs ou presque elle en avait braquées sur elle. Passé les petites paillettes dans les yeux, elle balaya la salle du regard. Des silhouettes entre les point éclairés étaient floues et nombreuses, trop nombreuses pour que l’Augmentée puisse les comprendre. Par contre elle voyait distinctement les autres personnes éclairées. Une petite brune à l’air terrifié d’un côté; de l’autre un jeune homme au visage tendu et plus loin d'autres silhouettes humanoïdes qu’elle ne prit pas le temps de détailler. Tous avaient une attitude inquiète. Elle non. "Elle semblait féroce, prête à attaquer, puis elle laissa ses muscles se détendre quand elle comprit qu’on ne faisait que l’observer. Un sourire en coin se dessina sur son visage.
*Tout celà m’a l'air d’un jeu d’un concours ou de je ne sais quelle autre fourberie. Et il est hors de question que je perde. Pour une fois que ce n’est pas moi qui tire les ficelles, on va rire un peu.*
Elle s’étira gracieusement, tout en vérifiant que tout fonctionnait chez elle. Mis à part une légère gêne dans son petit orteil droit, tout semblait à sa place. Elle portait une de ses longues robes de soie rouge, celle avec une double fente sur ses jambes infinies. Elle replaça sa poitrine dans le col bateau arrangea ses fines bretelles en perles blanches symétriquement sur ses épaules. La gêne dans l’orteil venait du fait que c’était une nouvelle paire d'escarpins dorés qu’elle avait achetée quelques jours auparavant et qu’elle n’était pas encore tout à fait faite à son pied. En secouant les mains elle faisait s’entrechoquer les perles à son poignet. Alors qu’elle mettait en place ses cheveux elle compris un mot dans la foule.
“Belle”
Elle dirigea son regard dans la direction de ce mot puis fit un clin d'oeil à cette masse d’ombre avant de dire de sa voix rauque :
“Belle n’est pas le mot le plus approprié mais je le prends quand même. Sublime, fascinante, époustouflante, extraordinairement séduisante, magnifique, envoûtante et j’en passe me correspondent plus mais je vous pardonne votre manque de vocabulaire face au choc de voir une créature aussi rare et puissante que moi en chair et en os. Et oui c’est promis je suis bien réelle.”
Son rire éclata à la fin de la phrase. Il était clair et emplissait la pièce où les murmures par milliers se faisaient de plus en plus présents.
“Mon chou si vous me le permettez je vais vous divertir quelques instants. C’est pour celà que vous êtes là n’est ce pas ? Du divertissement ? Pour quoi d’autre enlèverait-on des illustres inconnus et moi-même sans nous en avoir demandé l’autorisation avant ? Vous avez de la chance je suis la reine du divertissement … mais ça vous le savez déjà sûrement.”
Oui, Cathleen en faisait peut-être un petit peu trop mais c’était bien plus drôle de trop en faire que pas assez. Si elle s’était contenté du minimum, sa vie ne serait pas devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Cette idée la confortait dans ses actions et si autour d’elle ils voulaient du spectacle, elle allait leur en donner.
Elle repassait son répertoire en boucle pour savoir quelle chanson performer sans danseur ni musicien tout en s'échauffant les articulations. Son choix s’était arrêté sur cette chanson
Set Fire to the rain:
Set Fire to the rain de Adele acapella
La rousse sentait le frisson enivrant remonter le long de la colonne vertébrale jusqu’à la base du crâne. C'était le même frisson à chaque fois qu’elle se produisait sur scène. Ce frisson-là avait guidé toute sa réussite et sa vie adulte. Si ce frisson venait à disparaître, elle disparaîtrait avec lui.
Les ricanements et autres bavardages ne la dérangeaient pas le moins du monde. Elle savait que, quand elle commencerait, les yeux seraient tous braqués sur elle et que les sourires moqueurs laisseraient place à une mine de surprise et de satisfaction. Elle savait ce qu’elle faisait et le faisait parfaitement bien.
Elle se racla la gorge et commença à chanter les premières notes. Les murs lui renvoyaient ses notes et elle ouvrit les yeux. Elle les planta dans la foule toujours informe et bruyante tout en marquant le rythme avec ses hanches, une main sur son thorax l’autre guidant ses notes elle prenait la place qu’on lui accordait et en était ravie. Cette démonstration Acapella semblait faire son effet à la foule qui bougeait maintenant en rythme avec l’artiste. Les ricanements n’étaient plus, les bavardages laissaient place à des onomatopées et des battement de pieds. Les trois minutes de performance étaient intenses pour Cathleen mais semblaient également l’être pour la foule. Sur la fin du morceau une harmonie semblait s'être improvisée à sa droite elle leur fit un signe de tête les encourageant à continuer de faire les chœurs. Et voilà les dernières notes puis le silence.
Un silence qui sembla s’étirer plus que de raison. Où étaient les acclamations ou était la standing ovation qu’elle méritait ? Un clap se fit entendre un peu plus loin suivi d’un autre et voilà ça y est elle pouvait saluer son public avec un air faussement modeste. Voilà elle avait une fois de plus charmé une foule.