histoire

Si je vous dis que j’ai passé toute ma vie à l’orphelinat… Vous me croiriez ? Cette bâtisse… Son histoire remonte loin dans Lumiris. Une religion qui n’a plus court l’a inauguré afin que les orphelins aient un foyer. Depuis, elle a toujours été là et elle est même classée patrimoine national de Lumiris. Ce statut est très utile pour entretenir ce bâtiment. Mais revenons un petit peu à moi.

On pourrait se dire que dans les temps modernes, les orphelins n’existent plus. Disons qu’il y a un autre phénomène qui est arrivée… Les refus de maternité ou de paternité. Comme dans les temps anciens, on m’a retrouvé devant la porte, emmitouflés dans de vieux tissus, seule. Voilà. C’est comme ça que j’ai commencé. J’ai grandi sans trouver d’adoptant, ma chevelure étonnamment blanche et mes yeux rouges n’encourageaient pas les futurs parents. Alors… J’aidais à l’orphelinat. C’est un endroit très chaleureux et spécial, même si on vit un peu au jour le jour. On peut le dire, je me suis fait des grandes soeurs et des grands frères de coeur. On était soudés comme les doigts de la main et sous l’oeil bienveillant de la directrice qui nous disaient qu’on était des petits rayons de soleil dans sa vie, malgré nos différences.

On avait 18 ans lorsque la directrice voulait prendre sa retraite. 18 ans, c’est l’âge où on a envie de voyager. De faire de grandes choses. Et je ne voulais pas empêcher mes frères et soeur de partir à l’aventure. Alors, je me suis proposés. Je connaissais un peu les ficelles du métier, il me suffisait d’exceller dans le domaine administratif et le tour est joué. Pas si facile, j’en conviens. Mais on s’y habitue. Avec de la persévérance, on y arrive ! Oh, ne jugez pas mes frères et soeurs. Ce ne sont pas des personnes ingrates et sans que je leurs demande quoi que ce soit, ils me ramenaient toujours un petit quelque chose. Ils faisaient des animations pour les enfants grâce à leurs expériences de voyage, ramenaient des petits cadeaux pour tous et il y en a même un qui m’a ramené mon futur mari.

Si si. C’est l’un de mes frères de coeur qui m’a ramené Edward à l’orphelinat. Le coup de foudre. Même si, à la base, ils se demandaient si je ne pouvais pas m’occuper d’un bébé Kangourex orphelin. Pourquoi un orphelinat plutôt qu’une pension surtout pour une espèce protégée  ? Et bien, à l’époque, ils n’y avaient pas beaucoup de pensions à Lumiris et la plupart étaient privée… Inconcevable aujourd’hui n’est-ce pas ? Et pourtant, je me suis retrouvée à m’occuper d’un petit Kangourex. Petite plutôt. Elle voyait en moi la mère qu’elle avait perdue à cause du braconnage. A l’époque, c’était l’attraction de l’orphelinat, tout le monde adorait jouer avec elle. Et grâce à son détournement d’attention, j’ai pu me concentrer sur d’autres petites choses… Comme ma relation avec Edward et nos enfants qui sont venus plus vite que prévu !

Ma première grossesse fut la plus compliquée. Des jumeaux en plus ! Mais avec l’aide de ma nouvelle meilleure amie et de mon compagnon, on réussit à supporter cette étape. Et vous devinez aisément, on ne s’est pas arrêté en si bon chemin. On a eu ensemble un autre garçon et une fille. Une bien jolie famille. Même si j’étais peu présente, je faisais tout pour qu’ils aient tout le nécessaire : de l’amour, de l’éducation et les leçons indispensables pour appréhender la vie. Je pense que nous avons bien réussi de ce côté-là et nous sommes particulièrement fière d’eux.

Pendant ce temps, la petite Kangourex que j’avais surnommé Merveille avait bien grandit et avait atteint sa maturité vers ses 3 ans. Edward l’emmenait dans des réserves naturelles pour la reproduction et elle revenait toujours avec un petit dans le ventre. On formait ainsi une boucle vertueuse, le petit Kangourex apprenait à connaître le bon côté des humains et les enfants prenaient conscience qu’une petite vie se chérit et se protège. Le tout en augmentant la population de Kangourex. De plus, avec la présence d’un pokémon aussi rare que Merveille, le taux de fréquentation augmentait à vu d’oeil et plus d’enfant étaient ainsi adoptés.

Mais… Toute histoire est bouleversée un moment où un autre. Un jour, mon mari rentra de mission assez risquée. Il avait une mine abattue. Ma plus grande surprise fut de ne pas voir mon frère de coeur, qui l’accompagnait toujours pendant ses missions. C’est alors que j’appris qu’il avait perdu la vie à cause d’une erreur. Edward ne se le pardonnera jamais. Il s’éloigna des Rangers un temps en prenant une retraite anticipée et essaya de trouver la paix intérieur, en vain. Je m’en veux de ne pas l’avoir pu soutenir plus, j’étais attristée par la disparition de mon grand frère de coeur. Et je pense que mon mari l’a senti.

Aujourd’hui, il est parti. Pas de mot. Pas d’indice. Pas de trace. Juste de l’angoisse et des regrets.