Lorcan Stein
Feat Victor Nikiforov de Yuri !!! on iceDescription de votre personnage
Grand longiligne aux cheveux teinté gris, Lorcan possède encore les stigmates de la silhouette d’ancien sportif qu’il était, combien même il estime s’être légèrement laissé aller dernièrement et avoir perdu un peu de muscle. S’il possède une garde-robe à toute épreuve, vestige de son début de carrière et de l’argent de ses parents, il préfère largement s’habiller de façon normale et un tant soit peu classieuse, jusqu’à ce que sur un coup de tête il ne décide qu’il enfilera une robe ou une tenue tellement extravagante que personne ne pourra passer à côté de lui sans se demander si tout va bien.
Si un mot décrit à la perfection Lorcan, c’est certainement « gauche ». Obsédé par les fantômes qui le hantent, il s’est promis de ne plus jamais retomber dans ce côté perfectionniste et calculateur qui l’a paralysé au mauvais moment – choisissant en échange une approche plus spontanée, guidée par une sorte d’instinct mal défini. Sans être impulsif, il lui arrive très souvent de changer d’avis ou de prendre des décisions sur un coup de tête, puis d’essayer de s’y tenir malgré tout, combien même il serait voué à l’échec. D’une maladresse sans égal, les rares fois où il parvient à faire quelque chose correctement sont les moments où il permet à l’ancien Lorcan de refaire surface, ne serait-ce que pour exercer son métier d’Infirmier Pokémon qui nécessite un minimum de sérieux.
De plus, le côté toujours souriant et essayant toujours de s’accrocher à la vie autant que possible afin d’en profiter pour ne pas qu’elle s’éteigne trop tôt ne font que rajouter à l’image de… « Boulet » ? que peut avoir l’infirmier. Pourtant, c’est plus fort que lui – combattant une phobie du sang avérée, il a réussi à devenir infirmier Pokémon pour vivre dans une abnégation totale et consacrer sa vie à aider les autres, et plus particulièrement les Pokémons. C’est quelque chose qui lui tient particulièrement à cœur et combien même il n’est guère violent, il n’aura pas une seconde d’hésitation avant de frapper quelqu’un qui maltraiterait ses compagnons. Être heureux, ou du moins le paraître, jusqu’à la stupidité parfois, c’est sa manière d’oublier le passé. De faire le deuil des événements qui l’ont marqué et de continuer à avancer. Certainement une façon de cacher un important malaise existentiel qu’il refoule de toutes ses forces…
histoire
Photographies, Vidéos, Souvenirs… Il ne restait plus rien du jeune homme qu’il avait été. Passant lascivement sa main sur son visage pour essuyer les quelques larmes de dernière faiblesse qui coulaient le long de ce dernier, Lorcan soupira lourdement. Il n’y avait que faire à ressasser le passé, n’est-ce pas ? Il n’était plus ce jeune garçon arrogant et persuadé d’être intouchable. Loin de là. Mais déjà, plus fortes que lui, les mémoires qu’il s’efforçait de noyer revenaient à la surface. Combien de jour était-ce déjà ? Huit ans pile. Joyeux anniversaire.
Jeune, il avait été arrogant, fainéant quelque part même. C’était une collatérale certaine de riches parents prêt à céder à tous les caprices de leur fils pour ne pas avoir à s’en occuper et le reléguer aux divers serviteurs sans la moindre vergogne tandis qu’ils goutaient les fruits de la vie à l’étranger en poursuivant leurs carrières. A quoi bon faire des efforts lorsque tout est servi sur un plateau d’or et saupoudré d’argent ? C’est seulement l’enfant insouciant et dynamique en lui qui l’avait poussé à demander une multiplication des activités. Danse, natation, patinage – le mélange des trois était un équilibre parfait qui lui permettait de garder un niveau d’énergie « tolérable » pour ses surveillants et rapidement les premiers liens avec d’autres jeunes s’étaient tissés, combien même la différence de niveau se faisait ressentir – tous n’avaient pas le luxe d’avoir en plus du club des entrées privilégiées dans les infrastructures et des entraîneurs personnalisés dont la renommée n’était plus à faire.
Pourtant, elle était là. Elle… Même aujourd’hui lorsqu’il fermait les yeux son image le hantait encore. Toujours. Il soupira de plus belle, jetant un regard attentionné à Lysandre qui dormait non loin de là. Au moins tout l’avait amené à rencontrer le petit…
Hannah. Sa rivale. Sa meilleure amie. La seule qui lui tenait tête en permanence. La seule qui n’était pas acquise par la réputation de ses parents ou leur argent. Une vraie amie. Rapidement une rivalité saine poussant l’un comme l’autre à se surpasser. Une relation fusionnelle qui les propulsa l’un comme l’autre en tête des championnats juniors locaux de patinage, et même quelques nationaux où ils arrivèrent bien classés, ensemble comme séparément. Oui. Tout l monde les voyait déjà mariés, heureux, au sommet dans une carrière adulte à venir dans le patinage artistique.
Des rêves rapidement étouffés par la réalité, par une jeunesse trop candide, trop stupide et se croyant trop au dessus de tout ce que le monde avait à lui offrir. Cela partait d’une bonne intention – offrir une baignade nocturne à Hannah pour son anniversaire, elle qui en avait toujours rêvé. Profitant de ses accès, il avait réussi à obtenir les clefs de la piscine locale. Oh, qu’il y avait de joie. De plaisanteries. De jeux débiles de futurs adultes qui s’affrontaient à glisser sur le sol mouillé en feignant de patiner. Et tout était drôle jusqu’à ce que le destin réclame son dût de leur bonheur – une chute malencontreuse et Hannah tombait dans l’eau, inconsciente et saignant de la plaie de son scalp.
Aujourd’hui encore, les images revenaient avec violence dès qu’il fermait les yeux, qu’il s’approchait d’une piscine ou d’une patinoire. A un amour qui n’a jamais vu le jour. A une amitié finie précocement dans une inertie grave. Santé. Il n’a pas été capable de réagir. De sauter et de la sauver. La vue du sang l’avait tordu en deux et l’amas de pensées traversant son esprit l’a paralysé, l’obligeant à tout repenser à nombreuses reprises et tuant toute spontanéité. Lorsqu’il se décida enfin à faire quelque chose, il était déjà trop tard.
Le scandale, bien qu’étouffé au maximum par ses parents, ne le laissa pas indifférent et marqua avant tout la fin de la carrière du jeune Lorcan qui, ne sachant à nouveau que faire de sa vie, se référa à ses parents qui lui proposèrent de rendre visite à un oncle qui était propriétaire d’un recueil religieux et spirituel à Alola. Le dépaysement, l’air nouveau, la distance avec tout ce qui pouvait lui rappeler la jeune fille qu’il revoyait partout à Auffrac… Il n’avait plus rien à perdre ni rien à risquer.
Cette expérience de quelques mois fut particulièrement enrichissante. Toujours éloigné des Pokémons par ses parents qui les dépersonnalisaient, il apprit non seulement à les connaître mais à les respecter. Le jeune adulte fragilisé qu’il était parvenait à trouver un équilibre accompagné de ces charmantes créatures, jusqu’en essayer d’oublier la dette amère qu’il avait à l’égard de la vie. Et pourtant même ici elle savait le rattraper. Le défaut principal d’être dans un recueil pour riches touristes étant de voir, encore et encore, la même approche distante et inhumaine de personnes se content de traiter leurs Pokémons comme des esclaves ou des combattants – par tout enfer, avait-il même assisté en tant que macabre spectateur à des combats clandestins pour d’importantes sommes d’argents entre touristes n’ayant que faire de leur fortune et s’ennuyant sur les derniers jours. La souffrance qu’il avait aperçue dans les yeux de ces Pokémons presque maltraités n’avait rien d’anodin et quelque part, elle résonnait avec une force presque violente avec celle qu’il portait au fond de son cœur. Etait-ce ça la vie du succès ? De la richesse ? De ne faire que souffrir en s’enfermant dans un mur d’insensibilité ?
Bien sûr, ce fut également l’occasion d’apprendre des coutumes nouvelles comme les concours Pokémons qui lui rappelèrent ce qui se faisait sur glace, souvent avec des Pokémons intégrés à ses chorégraphies. Des Pokémons qu’il s’était contenté d’ignorer selon l’éducation cloisonnée reçue… Les liens d’amitiés entre d’autres. Un monde qui avait toujours été là et qu’il avait toujours ignoré. Un monde qui l’aidait, toujours un peu, à replonger dans l’innocence et l’oubli. C’est à Alola qu’il obtint son premier Pokémon, un magnifique Araqua avec lequel le courant passa à une vitesse phénoménale, jusqu’à ce qu’il le perde également. Maladie – aucune fortune ne put rien faire.
Et voilà que la coquille doucement construite se brisait à nouveau et que tout remontait à la surface avec plus de violence encore que la dernière fois. Ici aussi, il n’avait su que faire, partagé entre l’envie de remettre cette distance fatale dans laquelle il avait été élevé et l’attachement si douloureux qu’il avait pour son Pokémon souffrant… Ce fut finalement un blond dans les bras duquel il ne trouva que peu de réconfort qui l’aida. « Quand tout le reste échoue, fie toi ton instinct. » Si ce n’étaient que de vagues paroles initialement, rapidement elles devinrent doctrine pour lui et ce fût sur un réel coup de tête instinctif qu’il décida de s’inscrire à une formation d’Infirmier Pokémon à Hoenn.
Hélas, tout ne se passa comme prévu. S’il arriva à décrocher le diplôme tant bien que mal, il ne se passa guère d’agresser quelques uns des dresseurs qui malmenaient leurs Pokémons, se fiant à l’instinct et l’envie de justice qu’il avait en lui. Il avait vu et fréquenté trop de souffrance pour la laisser continuer d’être. C’est d’ailleurs dans le contexte de ses études qu’il entra en possession de Lysandre, petit Osselait qu’il fit éclore de son œuf et qui devint son plus précieux allié. Des suites de quelques plaintes portées à Hoenn ainsi que quelques réprimandes, Lorcan décida finalement d’entreprendre le voyage jusqu’à Lumiris, animé par une motivation nouvelle. S’il ne pouvait résoudre les problèmes du monde, alors il irait les exposer. Il avait les compétences artistiques et paramédicales nécessaires. Entreprenant une croisière de concours, il serait le porte-parole de la protection et de la libération des Pokémons. Entreprenant un pote d’infirmier Pokémon libéral, il dépisterait les abus afin de les signaler. Il ne restait qu’à tout mettre en place, trouver les alliés nécessaires, mais qu’importe. Il se laissait porter par son instinct, et Lysandre le suivait sans la moindre hésitation. Il ne lui fallait rien de plus. Et en un an de présence, il n’avait encore guère réussi à avancer…