histoire

Fille de Mariko Hatanabe et Keigo Ikeda, Soburin fut une enfant grandement désirée.
L'histoire de ses parents débuta tôt, si enfants ils ne s'appréciaient pas beaucoup ils se redécouvrirent sous un autre jour à l'adolescence et se marièrent très jeunes avant d'avoir leur premier et dernier enfant tout aussi tôt. Mariko était la fille d'une femme à la tête de la seule okiya de Rosalia. Rapidement, Mariko reprit la tête de l'okiya et géra ses filles avec une main de maître, très à cheval sur les traditions, particulièrement stricte et impassible, Mariko était aussi adulée que peu appréciée par ses filles.

Keigo, lui, avait suivit la voie des samurai. Fils d'un homme très respecté au sein d'Ebenelle, d'un dracologue aguerrit et d'une mère qui était aussi dracologue que son mari, Keigo a rapidement baigné dans l'univers des Dragons. Aussi farouches que puissants, aussi imprévisibles que magnifiques, voilà ce qu'était les Pokémon Dragons. S'il s'entraîna donc pour devenir un sabreur d'exception, il maîtrisa tout aussi bien l'art du combat Pokémon et se fit vite une belle renommée au sein de Johto. C'est d'ailleurs son esprit vagabond et son attitude trop décontractée qui brisèrent son mariage avec Mariko qui souhaitait que son mari reste près d'elle.

Soburin naquit donc à Rosalia, dans la chambre délicate et habilement décorée de sa mère. Sous les yeux de celles qui seraient ses "grandes sœurs" mais aussi sous les yeux de son père. Le samurai s'était évidemment arrangé pour voir celle qui deviendrait son petit trésor. S'il vagabondait sans cesse, Mariko ne l'empêchait pas de voir sa fille.

La petite Soburin coula des premiers mois tranquilles, couverte d'amour, choyée et traitée comme une petite princesse. Mariko ne comptait cependant pas la couver indéfiniment et quand elle jugea sa fille assez grande, elle se mit vite à lui apprendre l'art. Danse, chant, peinture, dessin, couture, service de thé traditionnel, culture Rosalienne, maquillage. Soburin devait être un petit être parfait et devenir une femme respectable. Mariko lui apprit à être fière, élégante, raffinée. Heureusement Keigo contrebalançait avec cette éducation qui n'admettait aucun écart et pesait sur les épaules de la petite.

Ah, Soburin adorait retrouver son père. Il l'emmenait se promener, il lui faisait voir du pays, la laissait jouer avec ses grands dragons et lui apprenait de nombreuses choses sur l'Histoire, il lui contait de formidables histoires et savait l'écouter. Leur relation grandissait très vite, le père et la fille devaient de vrais confidents et c'est bien lui qui communiqua à Soburin cette passion pour les Dragons, la mythologie et le voyage. Malgré cela, la jolie brune aimait tout autant sa mère et ce qu'elle lui apprenait : c'était deux mondes complètement différents qu'elle chérissait.

Soburin grandissait donc entre ces deux univers, devenant de jour en joue une très belle demoiselle, douée. Le soir, après les nombreux entraînements qui l'avaient éreinté, elle guettait l'extérieur en songeant à Keigo, l'imaginant sur les routes à vivre simplement en compagnie de ses camarades d'aventures. Proche du Professeur Orme, Keigo se rendait parfois dans d'autres régions pour lui ou effectuait des petites missions au sein de Johto afin de l'aider dans son travail.

Adolescente, la geisha tomba amoureuse d'un jeune samurai de Rosalia, Ichinose. Ce fut dans ces instants qu'elle découvrit que sa mère ne désirait d'elle qu'une chose : qu'elle trouve un mari fortuné pour assurer la richesse dans la famille. Ce n'était guère pour reprendre plus tard l'okiya que Mariko faisait en sorte que sa fille soit la plus désirable et respectable, c'était tout simplement pour qu'elle fasse une femme désirée des hommes et une bonne épouse.
Hors, la famille d'Ichinose n'était pas le moins du monde la plus riche de Rosalia ou de Johto. Mariko s'arrangea pour faire fuir le jeune garçon, brisant au passage le cœur de sa fille qui, pour la première fois depuis sa naissance, prit la fuite. Furieuse après sa mère, Soburin rejoignit son père au sein d'Ebenelle, il l'aida à s'apaiser avant de la ramener à Rosalia. Les mots de sa mère la frappèrent alors, l'attristèrent tout autant.

"Tu me déçois Soburin, ne t'avais-je donc pas apprit que montrer tant d'émotions était mal-venu ? Que vont penser les voisins à présent ?"

Ne disant rien, Soburin se contenta d'hocher la tête.

Surveillant davantage sa fille, Mariko lui fit prendre des courses avec les danseuses Kimono de la salle de danse, Soburin en profita pour apprendre d'elles les élémentaires du concours Pokémon. Avec leurs Pokémon, les Kimono étaient très habiles pour donner de beaux spectacles et cela fascinait la jeune fille : pourrait-elle un jour en faire de-même avec des Pokémon qui, comme les Dragons, ne semblaient pas avoir beaucoup de place dans ce domaine ?

Par la suite, la vie ne fit que suivre son cours jusqu'aux dix-sept ans de Soburin. Un producteur passant au sein de Rosalia fut accueillit au sein de l'okiya pour quelques jours. Il assista à quelques spectacles et repéra bien vite une filles parmi les autres : Soburin. Il lui proposa de belles choses : du voyage, des films, des spectacles grandioses ; il pouvait faire d'elle quelqu'un de grand. Attirée par l'idée de voir d'autres régions et de pouvoir profiter de ce qu'elle aimait en le faisant, Soburin accepta avec la bénédiction de Mariko (cela rapportait de l'argent, après tout).

Alors Soburin quitta son charmant village et sa belle région de verdure pour rejoindre Kalos. Choyée, elle participa à quelques castings, prépara des entrées sur scènes avant des artistes connus et commença doucement à se faire un nom. Au bout d'un certain temps, elle fut connue en tant que Dame Ikeda. Films, séries, affiches, pubs, magazines ; le visage de la Rosalienne était bientôt un peu partout. Des spectacles de danse, des concerts hauts-en-couleur, des featuring avec des artistes qu'elle aimait vraiment et admirait. Elle se tailla sa place et était globalement très aimée pour sa délicatesse et son aura particulière.

Un jour son père vint à sa rencontre avec un œuf. Il renfermait un Bébécaille, le premier Pokémon de la brune. Soburin en prit soin comme si cet œuf était son enfant, à l'éclosion, elle fondit en larmes devant la bouille du petit Bébécaille renommé Kusanagi. Ce-dernier devint son plus fidèle allié et c'est grâce à lui qu'elle fit la rencontre d'un basketteur célèbre : Jarod Desmond. S'il était arrogant, grande-gueule et prompte aux combats, elle le remit à sa place à leur première rencontre et se rendit compte qu'il n'était pas un abruti. De fil en aiguille, ils se rapprochèrent et la presse s'arracha ce couple fraîchement officiel.

Ils s'aimaient sincèrement mais un drame finit par mettre fin à cette histoire. Encore jeune, Soburin tomba enceinte et si le couple désira garder l'enfant, l'accouchement ne se déroula pas comme prévu. Ce fut, à vrai dire, un véritable désastre pour l'âme fragile de la geisha. Après les douleurs de l'accouchement et sa longue durée, elle vit son enfant lui être arraché alors qu'elle ne l'avait pas encore tenu dans ses bras, malgré ses hurlements de fureurs et ses pleurs, on la calma avant de lui apprendre plus tard que son enfant ne vivait pas. Qu'il ne vivrait jamais.

Le cœur brisé, Soburin ne s'en remit pas vraiment. S'enfermant dans sa chambre, disparaissant de la circulation, elle ne souhaitait parler à personne et s'enferma dans un cocon. Jarod ne pouvait rien y faire, Keigo non plus et Kusanagi était tout aussi impuissant. Cela dura des semaines, des mois, la peine de celle qui aurait dû être mère ne la quittait pas. A vrai dire, rien ne s'arrangea quand Jarod la quitta peu après.

Heureusement son père finit par arranger la situation, il approcha petit à petit sa fille en deuil et parvint peu à peu, avec l'aide de Kusanagi, à lui faire retrouver le sourire. Peu après, Keigo décida d'emmener sa fille avec lui pour qu'elle souffle et s'éloigne un peu de son monde d'artiste. Il la fit venir au sein de Lumiris, une région un peu éloignée des autres où Dame Ikeda n'était pas forcément très connue. Ce fut un véritable nouveau souffle pour la jeune geisha qui reprit doucement vie. Lumiris fut une courte et belle aventure, elle y rencontra de nouveaux compagnons (dont Shenron), des gens différents qui lui refirent prendre goût à la vie.

Mais quelque chose lui tiraillait le cœur : elle avait besoin de se ressourcer chez elle. Dans son véritable chez-elle, à Rosalia. Si elle comptait bien repartir avec ses nouveaux Pokémon, elle dû se détacher de sa Griknot, Ago. Cette-dernière souhaitait partir avec Soburin mais une part d'elle ne voulait pas quitter Lumiris alors elles se livrèrent à des adieux déchirants et Ago fut confiée à un certain Lionel Jefferson. Cet homme, la geisha ne le connaissait pas vraiment mais étrangement, Ago l'adopta très rapidement et Soburin lui demanda s'il voulait bien la prendre avec lui. Promettant à sa Griknot de revenir la voir, Soburin quitta Lumiris.

Le retour à Rosalia ? Les premiers jours Soburin se sentit bien mieux. Revoir les anciens visages de ses proches, revoir sa mère, revoir les Kimonos, tout cela fut un véritable coup de vent frais. A vrai dire durant les premières semaines tout allait pour le mieux et ce fut dans cette ambiance de paix qu'elle fit une rencontre des plus étonnantes.

Un jeune garçon entouré de Scarhino qui protégeait farouchement un Cradopaud blessé. Ce jeune garçon était sourd, incapable d'écrire et ne connaissait même pas la langue commune. Désireuse d'aider son prochain, la geisha avait réussit à l'approcher et le convaincre d'emmener son Cradopaud avec lui pour la suivre. Au sein de Rosalia, Soburin prit soin d'eux, soignant le Cradopaud et commençant à apprendre quelques rudiments du langage et de l'écrit à ce garçon. Elle était par ailleurs nostalgique, elle avait presque l'impression de s'occuper... de son enfant ? Pour elle qui avait perdu le sien, c'était un pur bonheur. Patiente et aimante, elle prit soin de lui.

Puis, arriva ce qui déclencha toute une suite de tristes événements.

"Soburin, j'ai quelqu'un à te présenter." Vint un jour lui dire sa mère, un drôle de sourire aux lèvres et le regard brillant.

Ce quelqu'un, c'était Lawrence Magdone. Un jeune homme un peu plus âgé qu'elle, à la chevelure blonde et bouclée, aux yeux céruléens et venant d'une très grande et riche famille de Kalos. On disait sa famille descendante de grands nobles et il en était l'héritier. Soburin comprit bien vite ce que la situation cachait, sa mère désirait évidemment qu'elle soit charmée par ce Lawrence, qu'ils finissent mariés et qu'elle profite de cette fortune.

Sauf que Soburin détesta cordialement le blond. Pédant et terriblement arrogant, elle le remit à sa place mais il persista dans sa bêtise. Persuadé que la geisha lui appartenait, il agissait avec elle odieusement. Finalement, ce fut Keigo qui finit par intervenir pour faire cesser cette situation, remettant violemment Lawrence à sa place. Ce-dernier le défia dans un duel Pokémon mais fut lamentablement écrasé sous le regard des Rosaliens qui, pour beaucoup, se moquèrent de lui.

Terrible affront. Humilié et l'ego atteint, Lawrence hurla sur Mariko, criant au scandale et à la trahison avant de quitter les lieux en promettant milles choses horribles. Personne n'avait jamais rien refusé à Lawrence, personne ne l'avait vaincu (généralement, tout le monde s'arrangeait pour perdre face à lui et ne pas déclencher son courroux), personne ne lui tenait tête ou n'osait abîmer son ego. Cette unique fois était de trop, Lawrence était éprit d'une haine incommensurable.
Soburin n'y fit pas attention, persuadée qu'il ne remettrait pas les pieds ici. Après une discussion avec sa mère, la jeune femme décida de partir pour Ebenelle en compagnie de son père.

Par ailleurs, Lawrence revint. Accompagné de quelques criminels hautement payés et sûrement amenés là par de belles paroles. Cette nuit fut sûrement l'une des pires de Soburin qui fut tirée de son sommeil par un mercenaire qui s'empara d'elle, lui plaquant une main sur la bouche. Malheureusement pour lui, le petit Bébécaille était devenu un Ekaïser qui bannissait les actes déplacés envers sa chère amie. S'élevant derrière le mercenaire, à peine visible dans l'obscurité des lieux, Kusanagi avait hurlé de fureur avant de balancer une patte griffue dans le dos de l'homme.

Cet acte sonna malheureusement le début d'affrontements terribles. Essayant de fuir la maison pour aller appeler son père et réveiller la ville, Soburin se retrouva coincée par deux autres mercenaires. La suite ? Soburin se souvient surtout d'images floues, de cris et de pourpre. Elle n'avait jamais vu ses dragons si furieux. Son Ekaïser détruisait tout, son Draïeul pourtant si doux devint un démon et son Muplodocus se fit un plaisir de mettre au sol les Pokémon adverses.

Fuyant la maison en feu, elle plongea dans les bras de son père qui, arme à la main, s'apprêtait à défier lui-même les mercenaires, son équipe titanesque derrière lui. Ce fut un champ de bataille abominable et Soburin ne fit que prier pour que tout cesse. Maudissant pour la première fois, sa mère, elle resta impuissante devant ce terrible spectacle.

Quand enfin les flammes cessèrent de crépiter et qu'Ebenelle trouva un calme d'après bataille, ce fut pour que la geisha découvre à quoi tout cela avait mené : Keigo blessé, quelques habitants dont les maisons avaient partiellement brûlées, une championne qui avait mit la main sur un Lawrence en piteux état, son Draïeul blessé et... surtout, ses deux autres compagnons qui avaient périt. Les flammes, les coups, autre ? Soburin fut dévastée.

Tout le monde pansa ses plaies puis il fallut enterrer les deux chers amis de l'artiste qui encaissa difficilement le coup. Cette épreuve fut surmontée grâce à Keigo et Shenron, ainsi que les habitants d'Ebenelle, Sandra la championne... Evidemment, Soburin refusa complètement de revoir sa mère, la considérant comme l'initiatrice de cette tragédie.

Finalement la geisha décida de quitter Johto pour un temps. Les lieux qu'elle avait autrefois tant aimé ne lui rappelaient que d'amers souvenirs qui pesaient sur son cœur. Avec Keigo et celui qui était à ses yeux autant son élève qu'un genre de fils, Ayrton. Elle repartit pour Lumiris, Shenron à ses côtés. Elle avait envie de revoir Ago, de penser à autres choses, de revoir ces gens qu'elle avait apprécié, respirer un nouvel air. Lumiris avait une fois été un échappatoire et le serait une seconde fois.