Kendrick Ainsley
Feat Gladiolus Amacitia de Final Fantasy XV (Final Fantasy)Description de votre personnage.
Un bon à rien, comme ton père. Dégage.
C’était les derniers que sa mère lui adressa.
Oh certes, c’était en criant à s’en arracher les cordes vocales et en lui jetant tout ce qui se trouvait à portée de main qu’elle lui laissa à peine le temps de remplir un sac à dos avant de filer par la porte. Tout juste le temps de ramasser trois t-shirts, peut-être des sous-vêtements et malheureusement aucun pantalon de rechange. Il ne fallait pas lui en vouloir, en rétrospective, même s’il s’était juré de ne plus jamais lui adresser la parole, espérant qu’elle s’endorme pour de bon sous les valiums qui l’accompagnaient chaque soir.
Mais il n’est pas question d’elle. De maman, il ne retint qu’une patience très courte, une propension à la violence et l’incapacité à canaliser cette rage autrement qu’en la déversant sur autrui. Elle criait beaucoup, sur lui, sur le monde, sur sa misérable existence. Ne trouvait d’ailleurs son salut que dans les romans-savons qui s’empilaient à côté de sa table de chevet, la berçant dans un monde imagé où elle devait se vanter d’être belle, populaire et riche. Malheureusement, Kendrick n’aura jamais hérité de son imagination débordante.
Tel père, tel fils. Cette phrase élevée au rang de mantra l’accompagna toute sa vie. Papa avait une réputation bien établie et Kendrick, à force d’être rappelé qu’il n’était qu’un voyou en devenir, commença à prendre à cœur ce précepte qu’on lui avait collé à la figure. Si ce n’était par pure bravade, alors c’était parce qu’il était résigné à une vie de misère avec les autres naufragés de la société. Kendrick demeure fier, malgré tout. Prêt à montrer par ses poings sa valeur, à prendre l’objet de sa convoitise quand il en avait envie. Son adolescence était bercée par une impulsivité chaotique, de la fierté mal placée et un mal-être qu’il n’aurait su admettre. Ne trouvant sa place nulle part, il tentait tant bien que mal de se faire l’ami des chacripans de ruelle et autres voyous connus des autorités.
Son puissant esprit de contradiction cache cependant des qualités insoupçonnées. De sa ferveur frôlant parfois le zèle, il possède une hargne qui le pousse à se donner corps et âme dans ce qu’il entreprend ainsi que la fortitude mentale pour ne pas abandonner malgré les embûches. Un aspect de sa personne qu’il n’arrive malheureusement pas à démontrer à qui que ce soit, ses relations avec autrui mourant généralement dans l’œuf avant d’avoir pu s’épanouir. Il est très méfiant et sa confiance est durement acquise, mais constitue un contrat à vie lorsqu’octroyée à quelqu’un. Il possède une grande difficulté à exprimer ses émotions. Si bien qu’il est porté à changer directement un sujet de conversation en cours, que ce soit en amenant un tout autre élément dans le décor ou en invitant à parler d’autre chose.
Il s’abandonne autant que possible dans le moment présent, laisse ses soucis derrière lui et songe à tirer le meilleur de tout ce qui lui tombe dessus. Il est quelqu’un d’intense et de passionné, ce qui mène malheureusement à une mentalité d’addict. Il doit se limiter sur les bonnes choses et fait un effort conscient à ce niveau également. Il sait mieux que quiconque ce qui est bon pour lui. Toutefois, ces songes relégués à l’arrière-plan refont parfois surface, hantent ses nuits et pour cela, il ne trouve que très peu de remèdes.
Suite à changement de parcours majeur, ainsi qu’à une deuxième chance, Kendrick vise à devenir une meilleure personne. Tirer profit de son expérience de vie pour combattre ce qui s’est enraciné si profondément en lui. Partager sa vie avec un compagnon à ses côtés, avoir confiance en lui autant qu’il peut en avoir envers son dresseur. Ironiquement, ce dernier semble être un bon mentor en ce qui concerne la discipline et l’expérience dans ce cas-ci n’est pas à sens unique. Une chance de prouver qu’il vaut quelque chose, qu’il est bien plus que son nom ou que son sang et qu’il peut prouver que tous avaient tort de le regarder ainsi de haut quand tout ce qu’il avait de besoin était d’une épaule sur laquelle s’appuyer.
histoire
Castelia City, by the docks.
L’appartement miteux n’avait jamais été source de problème en tant que tel. Même si on pouvait entendre toutes les conversations autour, le logement n’avait été qu’un toit, rien de plus qu’un endroit pour dormir. Aucune chaleur humaine, aucun sentiment d’appartenance au lieu. Quatre murs et un matelas, rien de plus. Bien franchement, il aurait été difficile d’en demander davantage.
C’est dans l’unique corridor de cette maison qu’il comprit qu’il ne verrait plus son père. La police était arrivée quelque part en fin de soirée, le jappement des Caninos coïncidant avec la porte qui s’ouvrait dans un grand fracas. La vue d’un homme, à peine capable de se déplacer par lui-même qui subissait les injures de sa femme tandis que les policiers hurlaient des ordres quelconques, sans doute par frustration de ne pas être le centre d’attention de leur propre opération. Un jeune Kendrick, muet, regardait la triste scène se dérouler devant lui. Au final, on reprocha plusieurs crimes insignifiants à un homme qui n’avait jamais eu la prétention de garder la tête droite par rapport à ses choix. C’est cette dernière image, d’ailleurs, qu’il retint de lui. La tête basse, ne saisissant même pas la portée de ce qui lui arrivait. Cette personne qu’il avait appelée « papa » et la honte grandissante d’avoir été engendré par un homme n’ayant même pas la fierté de se tenir droit.
Dans cette minuscule cuisinette, qu’il réalisa l’ironie de sa propre situation. Il l’avait entendu, tant de fois auparavant, blâmer la société pour ce qu’il était, d’avoir été né pauvre et d’être forcé à se résigner à sa misère pour survivre. Des idiots qui vinrent le pointer du doigt, attendant que l’histoire se répète pour jubiler dans leur autosuffisance et lui dire « J’avais raison ». L’ironie est d’abord apparue à lui comme un puissant sentiment vindicatif. De leur prouver, qu’il ne finirait pas comme lui, qu’il saurait s’en sortir. S’il n’avait hérité de la présence d’esprit nécessaire à avoir un recul suffisant sur la situation pour y déceler la bêtise enveloppant son processus de réflexion, il avait d’autres atouts. Doté d’un charisme certain, il savait faire battre le cœur des autres au même rythme que le sien. D’unifier les gens, de se faire des alliés parmi les racailles et les oubliés et de tirer son épingle du jeu. Il possédait cette attirance suscitant la haine de ses aînés, les forçant à se rabaisser à de vulgaires insultes vaines sur son apparence pour garder la tête en dehors de l’eau. De pauvres étourdis emportés par le flot qui le précédait. Ce qui n’était que de simples larcins prit rapidement de l’ampleur, directement proportionnel à leurs ambitions. Des menaces au chantage, des règlements de compte en passant par la drogue, il s’attirait autant de partisans que d’autres yeux beaucoup moins bienveillants qui commençaient à l’observer.
Et dans cette chambre, avec ce pauvre matelas posé à même le sol, que tout dégringola. Une dispute avec sa mère, épuisée de devoir gérer les fluctuations d’humeur de Kendrick, ses bêtises et ses problèmes qui s’accumulaient. Elle avait bien vu sur quel chemin il s’aventurait. Remarqua aussi, même s’il lui fallut de nombreuses années pour l’admettre, que l’histoire se répétait. Elle n’aurait plus à vivre ainsi. Dans ce conflit fatidique, elle renia son fils, tout comme un pan de sa vie. Dans cette perte, Kendrick y vit d’abord l’abandon, le sentiment d’échec qui le hantait depuis toutes ces années qui culminaient finalement en quelque chose de tangible. Il n’était plus personne, mais malgré tout, il sentait toujours ce besoin de prouver. Comme d’une épiphanie, il s’offrit une dernière chance. Tout laisser derrière lui avant qu’il ne soit trop tard. Oublier ces affreux souvenirs et recommencer à neuf.
Dans la foulée, il fit appel à ses connaissances, la nécessité de disparaître justifiant son empressement. Il ne savait pas quoi faire ni où aller, seulement qu’il devait le faire. La région de Lumiris s’ouvrit à lui comme une opportunité rêvée, mais il n’avait pas l’essence d’un dresseur, encore moins la prétention de pouvoir s’occuper d’une telle créature. Une fois sur place, sans le sou, il erra généralement dans les parcs, faisant sa réputation dans les bars où il accomplissait quelques petits boulots en échange de nourriture ou de compensation monétaire. À force de dormir sur les bancs de parcs, il en vint à faire la connaissance d’une travailleuse sociale de l’endroit et avec son aide, bien qu’à contrecoeur, il finit par donner une chance à cette idée de devenir un dresseur. Jugeant sa personnalité, elle lui confia un Karaclée au bout de quelques semaines de rencontre, sachant qu’il saurait le compléter. Quelques choix impulsifs plus tard, il se retrouvait chez le professeur Baobab, prêt à entamer son parcours de dresseur d’élite.
S’il n’a pas plus d’endroits où vivre aujourd’hui, il est content en quelque sorte d’avoir laisser tomber ces quatre murs moisis, ce corridor si étroit, cette cuisinette sale et cette chambre triste. D’avoir laissé là tous ces mauvais souvenirs et de se donner une chance, une dernière, de prouver qu’il est plus que son héritage. Qu’il pourra devenir quelqu’un de bien, au final.
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