histoire

Il y a 34 ans, alors que la nuit ne voulait laisser sa place au jour, naquit Alexie Gass. D'adorable nourrisson, elle finit par devenir l'enfant rebelle de la ville, celle qui ne supportait pas de recevoir d'ordres ou de sanctions venant d'adultes. D'aussi lointain qu'elle se souvienne, elle avait toujours été comme ça : une tête brûlée. D'ailleurs, même ses parents, des professeurs de renom d'Ebenelle, n'arrivaient pas à s'affirmer face à elle.

Alexie a toujours aimé faire du roller, seule ou avec des amis. Elle adorait cette sensation de liberté et cette impression de ne faire qu'un avec le vent. Malheureusement, elle n'était pas assez douée pour entrer dans une équipe de renom et, surtout, ses parents s'y seraient strictement opposés. Du coup, il ne lui restait que les terrains de la ville qui lui servaient de parcours urbains. À cette époque, Ebenelle n'avait pas encore son arène et les personnes comme elle avait la place de s'amuser en toute liberté, sans avoir le soucis de gêner ou d'embêter d'autres personnes.

« Excuse-moi...Je viens d'emménager et j'aimerai savoir où se trouve le laboratoire des Gass. »

Il devait faire un tête de plus qu'elle. Un grand brun, portant des lunettes sous sa mèche rebelle, habillée en jogging. Apparemment, il n'avait pas le sens de la mode et elle ne pu s'empêcher de se moquer de lui, pendant quelques instants. Vu son tein de peau et son air fragile, le jeune homme devait venir de la grande ville. Emmenager ici allait lui faire le plus grand bien. Néanmoins, elle ne lui répondit pas tout de suite, préférant l'inspecter du regard, de haut en bas.

« Au fait, moi c'est Alex, dit-il d'un air peu rassuré.

- Alex? Tes parents n'avaient pas plus original? »

Alexie commença à rire légèrement. Le jeune homme ne comprit pas et, n'ayant pas le sens de la répartie, n'avait pas pu lui répondre. C'est à ce moment que l'adolescente se présenta à lui et s'excusa, à demi-mot. Puis, dans sa bonne lancée, elle lui indiqua le laboratoire de ses parents. Pourquoi voulait-il aller là-bas? Elle ne lui demanda pas et, de toute manière, ça ne l'intéressait pas plus que ça de le savoir. Le laissant partir, Alexie se remit à s'entraîner. Cependant, seule, elle s'ennuyait un peu et, au bout d'un moment, elle se surprit à rattraper le dénommé Alex.

« Attends moi! Lui cria t'elle. Je vais t'accompagner.

- Tu n'as pas d'autres choses à faire?

- Pour l'instant, non. J'aime suivre les inconnus. »

Devant l'étonnement du garçon, elle pouffa de nouveau de rire. Il n'avait pas l'air d'avoir compris la blague. Apparemment, à Doublonville, le sens de l'humour était plutôt rare et elle se donna comme devoir de lui apprendre ou, du moins, de le faire rire. C'était assez vexant quand personne ne riait à vos blagues. Mais, quoi qu'il en était, elle n'allait pas le lâcher. D'ailleurs, elle ne savait même pas pourquoi, sur un coup de tête, elle s'était mise à l'accompagner auprès de ses parents. L'ennui lui faisait-il faire n'importe quoi? Mais, peut-on vraiment s'ennuyer quand on ride? Il y avait t'il une autre réponse, une qu'elle ne connaissait pas encore? En tout cas, c'était bien la première fois qu'une personne l'intriguait de la sorte.

À force de se poser un tas de question, l'adolescente n'avait pas remarqué qu'ils étaient arrivés à destination et, machinalement, elle suivait le nouveau à l'intérieur du bâtiment. Bizarrement, ce jour-ci, il y avait un peu plus d'assistants que d'habitude. Ses parents, au fond de la salle principale, tenaient une sorte d'exposé devant une toute petite assemblée. À voir leur accoutrement, ils devaient s'agir de personnes importantes et influentes dans le domaine des sciences Pokemon. On pouvait même voir, au premier rang, quelques journalistes avides d'en savoir plus pour pondre un article pour leur divers torchon.

« Tu voulais quoi à mes parents? Interrogea t'elle.

- Ils m'avaient donné rendez-vous pour me donner mon premier pokemon. Ils appellent ça un "starter". »

Alexie ne dit rien, pour ne pas le froisser. Il avait l'air tellement heureux, juste en prononçant cette phrase. Comment pouvait-elle gâcher cela en jouant la rabat-joie? Car, pour elle, élever un pokemon, c'était une des choses qu'elle ne voulait surtout pas connaître. Petite, elle avait vu le vieux Démolosse de sa famille mourir à petit feu, à cause d'une maladie et cela l'avait profondémment touchée. À présent, elle ne voulait plus revivre ce genre de chose et, donc, ne pas avoir un pokemon en charge. Pour changer de sujet, elle lui fit donc remarquer que la conférence venait tout juste de se terminer et lui proposa de le présenter à ses parents.

Le jeune citadin fut encore plus timide de ce qu'elle avait imaginé. Il arrivait à peine à parler devant les deux professeurs. Heureusement, ses parents avaient deviné de qui il s'agissait et l'emmenèrent dans l'arrière salle. Il s'agissait d'une pièce aussi grande qu'une chambre, qui n'avait rien de bien spécial. Du coin de l'oeil, attentive, elle cherchait des indice sur le pokemon qu'allait recevoir son accompagnant.

« Si tu as pris un rendez-vous avec nous, c'est que tu devais être intéressé par ce type de pokemon. À Johto, ils ne sont présents qu'ici, dans cette zone. »

Son père partit alors vers le bureau et en sortit une pokeball noir. Il s'agissait d'une Masse-Ball. De quel pokemon pouvait-il s'agir? Il devait être lourd s'il avait été capturé par ce type de ball, même si cela ne voulait pas dire grand chose. Impatiente, elle se surprit à deviner ce qu'il y avait à l'intérieur, bien que cela ne la concernait pas. Elle attendit que sa mère, aussi impatiente que sa fille, prenne l'objet des mains de son mari pour l'ouvrir. Quelle ne fut pas la surprise quand, au milieu de tous, apparu un Phampy. Voyant ce dernier, l'adolescente soupira : elle s'était attendu à voir apparaître beaucoup mieux. Déçue, elle remarqua cependant qu'Alex avait des étoiles plein les yeux. D'ailleurs, il ne se gêna pas pour prendre dans les bras son nouveau pokemon.

« Il faudra en prendre soin, je compte sur toi! »


Ils étaient tous là, devant l'entrée de l'antre du Dragon. Une arène était en construction, détruisant leur "territoire", leur zone de liberté, et ça les rendaient fous. Pour se calmer, ils avaient tous décidé d'entrer dans la grotte. Une sorte d'épreuve du courage, en quelque sorte. Parmi eux, Alex, voulait surtout s'entraîner à l'intérieur avec son Donphan. Cela faisait presque un an que son partenaire avait évolué et il avait comme projet de battre le futur champion de l'arène d'Ebenelle. Mais, même avec ses objectifs, il était, avec les autres, contre ce projet. C'était d'ailleurs pour ça qu'il s'était mit en tête de le battre. Alexie, n'ayant pas de pokemon, ne pouvait pas se lancer ce défi et ne pouvait compter que sur ses amis, enrageant d'être impuissante.

« On y va? »

D'un pas déterminé, les cinq entrèrent dans l'antre, près à en découdre avec ce champion. Ce dernier avait élu domicile dans ce lieu, en attendant la fin des travaux. C'était pour cela qu'il fallait le vaincre le plus rapidement possible. La ville n'avait pas besoin d'arène de combat, ou autres attractivités qui allaient déformer le paysage. Elle allait devenir vulgaire point de relais pour tous les dresseurs en rêves de devenir maître pokemon...Et, il y avait des tonnes de rêveurs à Johto. Comme les adultes ne protestaient pas et semblaient plutôt passifs à ces annonces, le petit groupe s'était mit en tête d'empêcher ça, par tous les moyens.

« Vous savez ce qu'il utilise, comme type?

- On n'a pas besoin de le savoir, Enri : on le battra sans soucis. »

L'adolescente n'était pas aussi confiante que Tomas et avait un mauvais présentiment. Néanmoins, pour ne pas paraître pour une trouillarde, elle ne dit rien, restant en retrait de quelques pas, pensive. Heureusement, elle n'était pas seule à commencer à angoisser. Ester, l'autre fille de la bande, commençait même à en trembler. Les deux filles se regardèrent alors et, pour se donner du courage, se prirent la main et continuèrent. La pression était impressionante dans ce lieu et les garçons devaient également la sentir. Comment pouvaient-ils accélérer encore le pas? Mais, ils avaient raison : ce n'était pas une excuse pour abandonner car il en dépendait de leur avenir, à tous.

Après plusieurs heures de marche, arrivés devant un autel, le groupe s'arrêta un instant afin de se reposer. Cette grotte était un vraie calvaire, une véritable épreuve pour tous les dresseurs en quête de pouvoir et de gloire. À la réflexion, cet antre aurait pu faire une meilleure arène que le bâtiment qui était en pleine construction devant l'entrée.

« Je crois qu'il ne reste plus qu'à attendre, soupira Alex. »

À ces mots, une silhouette se fit voir contre une des parois rocheuses et sembla s'approcher. La pression qui était descendue, remonta directement, glaçant le sang des adolescents. C'était la première fois qu'ils ressentaient quelque chose d'aussi fort et intense, où ils étaient totalement pétrifiés de peur. L'ombre était celle d'un dragon! Un gigantesque dragon! Un hurlement retentit. Puis, pour l'accompagner, un chant mélodieux, presque aussi majestueux que ceux des sirènes.

« Vous êtes venu relever le défi? »

Une jeune femme, presque aussi jeune qu'eux, se tenait sur un Draco. Majestueusement, l'inconnue mit le pied à terre et les regarda, les inspectant les uns après les autres. Elle dégageait un tel charisme à son âge! Alexie en fut subjuguée et ragea, intérieurement, d'être totalement impuissante dans ce genre de situation. Les quatre autres s'étaient redressés comme une seule personne, même Ester, et se tenaient face à l'adversaire. Ils étaient prêts à en découdre, pokeball à la main. Ne voulant pas gaspiller leur salive, ils firent apparaître leur pokemon. Cela allait être rapide, quelque soit l'issue du combat.

« Un Donphan, un Ursaring, un Farfuret et...Un Léviator. Je vois que vous n'êtes pas venu les mains dans les poches. »

L'affrontement pu commencer. Tomas ordonna à son Léviator de s'en prendre directement au dragon avec une Draco-Rage. C'était extrêmement bien penser au vu des faiblesses du type. Ester, elle, ordonna à son pokemon de lui envoyer une slave d'éclats de glace. Le début, avec ces deux enchaînements, était prometteur. Enfin, c'était sans compter sur la venu d'un second antagoniste : Hyporoi. À sa venue, tout le monde fut époustouflé pendant quelques secondes : c'était la première fois que les adolescents en voyait un, aussi proche d'eux. Mais, il y avait quelque chose qui clochait : à qui appartenait la silhouette qu'ils avaient vu? Et le hurlement qu'ils avaient entendu? La nouvelle championne leur réservait donc une autre surprise, il fallait donc qu'ils restent sur leur garde.

La tension était à son paroxysme. Le groupe était concentré sur le combat, attendant une victoire. L'arrivée d'Hyporoi les avait déboussolé, un temps, mais ils avaient vite reprit leur esprit. Les attaques fusaient des deux côtés et, maheureusement, le dénouement commençait à se dessiner de plus en plus. Malheureusement, plus le temps avançait, plus les pokemon du groupe s'épuisaient, contrairement à leurs opposants.

« Vous vous êtes bien battus. »

Son Hyporoi, avec un ultralaser, mit hors combat tous ses adversaires, les rendant inaptes à continuer. Les cinq, sous le choc, restèrent figés pendant quelques secondes. La championne les avait battu assez facilement, sans même utiliser la totalité de ses pokemon. Se regardant les uns les autres, ils ne purent cacher leur profonde déception : ils n'avaient pas réussi à aller au bout, à empêcher la venue d'une arène de combat à Ebenelle. Sans dire un mot, épuisés, ils se dirigèrent alors vers la sortie de l'antre. De son côté, Alexie s'en voulait de n'avoir pu aider, même un minimum. Finalement, leurs efforts n'avaient pas payé. Maintenant, il fallait s'attendre à voir affluer un grand nombre de dresseurs, avides de gloire.

De retour à l'extérieur, les adolescents, toujours dépités, ne savaient plus quoi vraiment faire. Finalement, ils restèrent devant le bâtiment en construction, s'avouant à demi-mots qu'ils avaient essayer de faire ce qu'il fallait. Au moins, ils savaient que la championne utiliserait des pokemon de type dragon. Ils ne lui donnèrent, même si elle était forte, que quelques mois avant de connaître sa première défaite; la route de glace se trouvant au nord d'Ebenelle.

« Il faudra se trouver un autre lieu de squat, les gars...

- J'en reviens pas que la championne soit aussi jeune que nous, pesta Enri. Elle nous a écrasé hyper facilement.

- Elle n'est pas championne pour rien. Il faut se faire une raison. »

Tomas avait raison, il ne fallait pas rester sur cette défaite. D'ailleurs, Alex commençait à avoir des étoiles plein les yeux. Le connaissant, le reste du groupe avait comprit ce qu'il avait en tête. Au moins, il avait rebondit bien rapidement, celui-là! Mais, ça voulait aussi autre chose et, ça aussi, ils l'avaient compris. En signe d'encouragement, avec une pointe de tristesse, ils lui tapotèrent le dos et l'épaule, avant de faire une étreinte collective. S'il se sentait apte à partir à l'aventure, ils ne pouvaient pas l'empêcher.

« Tu vas nous manquer, Alex. »


Le lendemain, après avoir eu son déclic, l'ancien nouveau venu, le premier véritable ami d'Alexie, partit en route pour de nouvelles aventures. C'était la première fois qu'elle se sentait autant seule, abandonnée. Sans lui, ce n'était pas pareil. Même rejoindre le reste du groupe ne l'excitait plus autant qu'avant, elle n'en avait plus la motivation. C'était le début de son chagrin. Toutes ses journées, à présent, elle les passait dans sa chambre, en train de regarder l'avancement des travaux de l'arène. Apparemment, la jeune aux dragons s'appelait Sandra et était une génie du combat. Avec ce genre de détails, il était donc normal qu'elle n'eut aucune difficulté à les battre.


Cela faisait déjà quelques mois qu'elle avait quitté Ebenelle suite à une violente dispute avec ses parents. Ils voulaient qu'elle devienne sportive de haut niveau ou, dans le pire des cas, devenir professeur comme eux. Après un certain recul, peut-être que sa réaction avait été exagérée et, avec les difficultés de vivre en plein air, elle regrettait d'être partit assez brutalement, sans préparation. À présent, pour pouvoir vivre, elle faisait quelques performances dans les rues, en tant que rider, avec ses fidèles rollers aux pieds. Ce n'était pas une vie de rêve mais, au moins, elle était vraiment libre de faire ce dont elle voulait. Les autres membres du groupe, peu après le départ d'Alex, avait également quitté la ville pour se dispercer un peu partout à travers Johto. Peut-être qu'ils avaient tous connu les même galères qu'elle connaissait aujourd'hui? C'était assez probable.

À côté de ça, la jeune fille cherchait un moyen pour défaire la championne d'Ebenelle, après l'humiliation que cette dernière leur avait donné, il y a quelques années. La première chose était d'avoir un pokemon, de l'élever et de s'entraîner avec. Alexie avait assez mûrie et enfin fait son deuil pour pouvoir, à ce sujet, passer de l'avant. Elle savait également que, pour que sa vengeance soit plus simple, la créature qu'elle devait capturer devait être de type glace ou fée. Le seul truc qui allait clocher, c'était qu'elle n'appréciait aucun de ces deux types. Il y avait également le type dragon; mais cela demandait vraiment de l'investissement et du temps. Surtout que les dragons étaient assez caractériels et, sans aucune expérience aux préalable, c'était mission impossible.

« La poisse! »

Tout à coup, quelque chose la percuta de plein fouet et resta agrippé à son visage, lui bouchant la vue. Momentanément aveugle, la jeune femme essaya de se dégager la vue. Apparemment, le fauteur de trouble ne voulait pas lâcher prise, à son grand désaroi. Plusieurs minutes de lutte acharné s'en suivirent et, après tant d'efforts, elle put constater que le petit délinquant n'était autre qu'un Scorplane. Sans plus d'explication et ne voulant pas perdre de temps, elle le jeta dans les buissons avant de reprendre sa route. La prochaine destination était Oliville, la belle ville portuaire de Johto, et Alexia avait hâte d'y aller.

L'ambiance était assez chaleureuse et les habitants avaient le sourire aux lèvres. Apparemment, c'était la période de fêtes estivales. Elle n'allait pas se priver de ça! Et, se fondant dans la foule, elle se joignit aux festivités! Le ciel était d'un beau bleu azur et le soleil brillait, que demandait de plus pour une si bonne journée d'été? Enfin, c'était un peu trop s'avancer quand elle rencontra, de loin, une famille assez bizarre, ne parlant que d'argent et de travail...Avec un petit garçon qui semblait bien s'ennuyer avec ses parents. C'était une honte d'avoir de telles préoccupations en jour de fête! Et, ça lui gâchait sa joie.

« Eh! Petit! Murmura t'elle à l'oreille de l'enfant. »

Sans prévenir, la jeune fille le prit par la main et l'amena un peu plus loin, le rassurant que, avec elle, il allait pouvoir s'amuser autant qu'il voulait. C'était un kidnapping? Elle préférait le terme de "sauvetage temporaire". De toute façon, ses deux idiots de parents étaient sûrement trop occupés pour s'appercevoir de la disparition de leur enfant. Et, bien qu'elle n'avait pas énormément d'argent par rapport à eux, elle ne se priva pas de lui faire le tour des stands, afin de voir un peu de joie sur cette petite face toute morose.

« Tu sais, il faut toujours sourire à la vie, petit, aussi difficile soit-elle. »

Puis, sortit de nulle part, quelque chose s'écrasa sur son crâne. En levant les yeux, elle revit le Scorplane d'il y a quelques heures. À ce moment, le garçon rit au éclat. C'était un beau final pour cette journée qui, elle l'espérait, allait resté dans la mémoire de l'enfant. Continuant à le regarder, en enlevant le pokemon de sa tête pour le mettre entre ses bras, elle se présenta finalement au petit. Au début, ils n'étaient que des inconnus et, au final, ils devinrent amis. Au moins, dans sa triste vie, il pourrait compter sur quelqu'un. Ils partagèrent également leurs coordonnées, au cas où il voulait se confier ou s'il se sentait seul. Bien sûr, elle ne lui cacha pas qu'elle arpentait les routes en quête d'aventure et qu'il allait être difficile de la joindre, de temps en temps.

« Jeune maître! Je vous retrouve enfin! »

La cavalerie était enfin arrivée. Il s'agissait, à l'entendre, d'un des serviteurs des parents. Sans se faire prier, Alexie se présenta au nouvel arrivant et s'excusa pour la peine occasionnée, avant de partir et de les saluer. Le Scorplane, lui, avait de nouveau élu domicile sur sa tête. Ce dernier était si collant qu'elle décida, finalement, de le garder. Au moins, ça lui faisait un pokemon.


Cela faisait plusieurs années qu'elle n'était pas revenue à Ebenelle. À présent journaliste, elle devait enquêter sur les mystérieuse ondes et les phénomènes étranges qui se passaient au lac Colère. Et c'est en profitant de l'occasion que la jeune femme se trouvait devant l'arène de la ville, afin de prendre sa revanche auprès de quelqu'un. Mais, cette fois, elle avait apporté une équipe de six pokemon, entraînés, pour être à ses côtés. Les choses n'allaient plus être les même. En parralèle, la jeune femme avait également appris que ses parents avaient déménagé et se trouvaient dans une autre région. Apparemment, elle n'allait pas pouvoir s'excuser auprès d'eux.

Mais, il fallait qu'elle oublie cela. Poussant les portes du bâtiment, déterminée à en découdre, elle hurla le nom de la championne pour de celle-ci se présente directement à elle. La jeune femme n'en avait que faire des dresseurs et des épreuves, ce qu'elle voulait c'était vaincre Sandra et rien d'autre. L'intéressée se présenta donc à elle et la reconnue assez rapidement, sachant le pourquoi de sa visite. C'était assez rapide et toutes deux se dirigèrent vers le centre de l'arène, afin de pouvoir débuter les hostilités.

« Cela fait bien longtemps...J'espère que tu as des pokemon, cette fois.

- Ne t'inquiètes pas pour moi et commençons! »

Alexie lança son premier pokemon, Nostenfer. Elle l'avait choisie pour "tâter le terrain". Au vu de sa grande vitesse, cela était une bonne idée. Souriant, elle attendait le choix de son opossante et, connaissant une partie de son équipe, elle savait à quoi s'attendre. Et, comme elle l'avait pensé, Draco se retrouva en face de son pokemon. La jeune femme lança donc l'offensive, pensant avoir l'avantage des airs.

« Draco, cage-éclair! »

La chauve-souris finit par se faire paralyser, réduisant de moitié sa vitesse et laissant au dragon tout le temps pour l'attaquer. Et, ce fut ce qui arriva : une attaque tonnerre suffit pour mettre K.O le pokemon poison. Son remplaçant, Pharamp, chargea directement sur l'énorme sepent bleu, l'étreignant et l'empéchant de bouger un maximum. C'était le catcheur de l'équipe, adorant être au contact direct avec l'adversaire afin de le mettre hors combat d'un seul coup. Ce fut ce qui arriva. Sandra fut donc obliger de remplacer sa créature par une autre : un second Draco. Une attaque hydroqueue, arrivée soudainement, suffit pour expulser le pokemon électrique en dehors du ring. La challenger dut donc le rappeller, à contre-coeur pour faire apparaître son Ronflex. Cela lui permettait également de souffler un peu : ce match était tellement rapide et intense qu'elle commençait à fatiguer, au contraire de la championne.

« Déjà épuisée? Tu t'es surestimée, à mon avis.

- Ne prends pas tes rêves pour des réalités. Ronflex, giga-impact! »

L'énorme pokemon chargea le pauvre dragon qui allait se faire écraser par tout ce tas de graisse, le mettant dans l'incapacité de continuer le combat. Il ne restaient à chacune des dresseuses plus qu'un seul Pokemon à utiliser. Ronflex pour Alexie et, peut-être, Hyporoi pour Sandra. Cette dernière fit jouer le suspens quelques secondes, avant de lancer son ultime pokeball. Et, à ce moment, la journaliste peut enfin mettre une réponse sur la question d'il y a une dizaine d'année : à qui appartenait cette silhouette de dragon qu'ils avaient pu voir sur les parois de l'antre? Il s'agissait d'un Dracolosse, un des meilleurs pokemon au monde! Pourtant, dans la région, très peu pouvait se vanter de pouvoir en avoir un. À sa connaissance, seul Peter, maître de la Ligue Pokemon, en possédait.

Dans tous les cas, le fait de faire apparaître cet immense dragon montrait que la championne commençait à la prendre au sérieux. Un peu admirative, la journaliste resta quelques secondes sans rien faire, ni rien ordonner à son pokemon. Sans pouvoir réagir, elle vu son  Ronflex se faire projeter au sol, comme s'il ne pesait absolumment rien, un poids plume. Cette pression, elle l'avait déjà ressenti il y a dix ans, lorsqu'ils étaient tous prêt de l'autel, au fond de la grotte. Sans savoir pourquoi, ce souvenir de cet événement la submergea dans pleins d'autres souvenirs nostalgique. Peut-être que, finalement, chercher la vengeance à tout prix, pour la dissolution de leur groupe, pour avoir donné envie à Alex de quitter Ebenelle, ça avait été une mauvaise idée. À genoux, elle ne pouvait que reconnaître sa défaite, sur toute la ligne. Elle avait, tout ce temps, cherché un coupable. Résultat : elle n'avait même pas gardé le contact avec ses anciens amis.

« Laisse le passé où il est, c'est le meilleur conseil que je puisse te donner. »

Sandra lui tendit la main pour l'aider à se relever. Elle avait raison : ça ne servait à rien de regarder en arrière, il fallait qu'elle avance maintenant. Souriant à la championne, elle sortit de l'arène, fière d'avoir pu l'affronter. Dehors, l'air lui parraissait plus frais et, à présent, Alexie n'avait qu'une hâte : tout recommencer de zéro, se reconstruire. Puis, elle repensa au petit garçon qu'elle avait rencontré il y a quelques années à Oliville et ce qu'elle lui avait dit : "Tu sais, il faut toujours sourire à la vie, petit, aussi difficile soit-elle". Elle aurait dû prendre en compte son propre conseil, dès l'instant où Alex était partit.

« A...Alexie? »

Instinctivement, elle se retourna pour voir qui l'appelait. C'est là qu'elle les vit. Ils étaient tous là : Ester, Enri, Tomas et...Son nouveau venu, à elle. Ils étaient tous réuni, par la force des coïncidences, dix ans plus tard. Des larmes de joie coulèrent le long de ses joues et, sans prévenir, elle leur sauta dessus pour les étreindre aussi fort qu'elle pouvait. C'était trop beau pour être réel : se retrouver, après toutes ces années, à Ebenelle, la ville qui les avaient fait rencontré.


« Maman!! On va être en retard!! Dépêche toi!

- Oui, j'arrive Clémence, une seconde. »

Finissant de se préparer, elle descendit les escaliers pour rejoindre sa fille. Elle lui avait promit d'aller à la fête d'Oliville avant son départ. La nouvelle avait été assez dure à digérer, autant pour elle que pour son père, mais ils s'y étaient fait. Il ne lui restait plus que quelques jours pour profiter de Johto avant de partir en direction d'une nouvelle région. Son patron lui avait confié une mission assez complexe, presque aussi dangeureux que s'être rendu au repaire de la Team Rocket à Acajou. Heureusement pour elle, quelqu'un était passé pour faire le menage et elle n'y avait rencontré aucun sbire. D'ailleurs, elle s'était toujours voulue de ne pas connaître ce mystérieux personnage, celui qui a fait disparaître cette mafia.

« Maman!! Ils nous attendent! »

Alexie prit sa fille par la main et sortit du port, l'entraînant vers les festivités. Comme plusieurs années plus tôt, elle lui fit faire le tour des stands. Elle ne pouvait s'empêcher de penser au petit garçon de l'époque, s'en voulant d'avoir arrêté la correspondance. Sa vie de famille et son travail avaient prit le pas et elle avait été complétement débordée. C'était aussi à cet endroit qu'elle avait accepté d'adopter son premier pokemon. Que de souvenirs...

« Regarde maman! Marraine est là! »

Tirant sa mère par le bras, la petite se dirigea vers la championne d'Ebenelle, en congé pour la journée. Les deux avaient lié des liens d'amitié après leur dernier combat et, à présent, Alexie la comptait comme un membre de sa propre famille. Cela lui faisait plaisir de la voir ici, autre part qu'avec des dragons et, surtout, sans sa cape. Puis, d'un vif coup d'oeil, un peu plus loin, les mains complétement prises par des tonnes de friandises, elle vu son mari en train de se diriger vers elles. Le reste de leur groupe de jeunesse ne tardèrent pas à les rejoindre, au plus grand bonheur de Clémence.

« On ne pouvait pas te laisser partir sans te dire au revoir, s'exclama Tomas.

- J'irai peut-être te rejoindre dans quelques mois, alors réserve moi un accueil digne d'un prince!

- Ne t'inquiète pas pour ça, Enri, tu seras le bienvenue à Lumiris. »

La seule qui ne put dire un mot, c'était Ester. Ça avait été, depuis toujours, la plus émotive de la bande et, cette fois là, c'était encore pire. En larmes, se collant à son amie, elle n'arrivait même pas à décrocher quelques mots. D'ailleurs, la petite fille la réprimanda, faisant rire les autres.

Puis, quelqu'un lui tapota sur l'épaule et Alexie se retourna pour voir. Se tenait devant elle un charmant jeune homme et, après quelques secondes, elle le reconnu, le serrant dans ses bras. Ils étaient tous au complet! Il n'y avait pas de meilleur fin possible. Elle se croyait dans un conte de fée. Au vu des vêtements de l'ancien petit garçon de riche, il était devenu un fier aventurier à présent. En ressassant tous ses souvenirs, à l'instar de son amie, elle finit par craquer et se laisser aller aux larmes.