Arrête de stresser mec, ça va bien se passer putain ! T’es beau gosse, tu vas la faire craquer, arrête d’être gêné. Ces pensées ne suffirent pas à apaiser le cerveau en ébullition du loubard. Il était dans une situation tellement nouvelle et éloignée de son quotidien qu’il n’avait plus aucun repère ; c’est triste à dire mais il se sentait affreusement vulnérable ainsi. C’était un intrus dans cette foule si homogène et cela l’oppressait plus qu’il ne l’aurait cru.
Pour la première fois de sa vie, Lise verrait un Mark coiffé "convenablement" et bien habillé. Le champion s’était fait plus beau que jamais pour sa dulcinée. Au lieu de ses habituelles chaussures usées se trouvaient de superbes bottines en cuir à lacets, son jean d’ordinaire abimé avait été troqué contre un autre, neuf, couteux et pourtant encore plus troué. Il portait avec cela une impeccable veste slim noire aux manches retroussés, laissant entrevoir son t-shirt d’un blanc immaculé. Pour compléter le tableau, rasage parfait obligé et surtout cheveux plaqué soigneusement en arrière.
Il jeta un coup d’œil à sa montre, bientôt cinq minutes de retard. Il espérait sincèrement qu’elle ne l’avait pas oublié, autrement il aurait l’air encore plus ridicule ce soir. Toute cette pression venait de l’établissement "Le Plazza Artiesta" et de ses clients, un restaurant de luxe. Le genre d’endroit où sans faire attention, la note passait facilement de trois à quatre chiffres. Un lieu fort inconnu pour le dresseur, qui regrettait soudainement la sobriété d’un bon kebab. Crétin, arrête de penser avec ton cul et fais ça pour elle !
« Monsieur désire-t-il un rafraichissement ? -Oui, je prendrais un Château Moulin à Vent, Non, oubliez ça, soyons fous apportez-moi un Château Giscours, annonça Mark avec un pincement au cœur en voyant le prix. -Un Château Giscours, tout de suite monsieur. Pour deux, je suppose ? »
Le regard noir du champion l’incita à ne pas trop se mêler de ces affaires. Pour deux ? Et puis quoi encore comme question stupide, il croyait que Mark allait se torcher tout seul pour oublier ? Saleté de serveur, encore une preuve de la supériorité des fastfoods sur la grand gastronomie.
Sa peur croissante que le rendez-vous soit annulé le fit jeter un œil à sa messagerie. « Hé Bébé, ça te dis un petit resto ce soir rien que tous les deux ?? ;) <3 J't’invite : c’est pour 21h au Plazza Artiesa, à ce soir bisous !!! <3 <3 <3 ». En le relisant, Mark se demanda s’il n’avait pas été un peu trop vague et expéditif comme à son habitude. En plus d’avoir fait une faute au nom du restaurant… Inquiet, il ne put s’empêcher d’envoyer un nouveau sms pour s’assurer que la belle était bien en chemin.
Quand le serveur revint enfin, posa la bouteille et les verres qu’il remplit à moitié, Mark se força à ne rien boire. Il resta posé sur sa chaise un moment, contemplant à tour de rôle la nappe, le pain et les verres de vins. C’était certainement la faute de son travail, mais cela ne calma pas vraiment le loubard. Au contraire, ça lui donnait juste intérieurement une cible contre laquelle déversait sa frustration.
Alors que j'étais en pleine séance de sport, mon téléphone se met à vibrer. C'est Mark qui m'envoie un message, il m'invite au restaurant ce soir ? En plus le Plazza Artiesta ? Dit donc, il ne se refuse rien, je ne peux pas m'empêcher de sourire en regardant Lucario qui s'entraîne face à moi.
Ce soir je suis de sortie, tu gères la maison avec Belle ? Je vous fais confiance.
Luca ?
Oui, c'est Mark. Je file me préparer il m'attend pour 21 heures, j'ai à peine une heure !
Je prend mon téléphone sans même lui répondre, j'ai été idiote sur ce coup, il doit sûrement comprendre que je n'ai pas vu son message. Je file dans ma chambre sans plus m'en préoccuper et je cherche une robe que je pourrais mettre. Déjà les chaussures sont trouvées, je vais mettre des escarpins noirs. Il me faut une robe de la même couleur ! J'en choisis une magnifique et je file sous la douche.
En sortant de la douche j'enfile cette sublime robe noir, patineuse et légèrement courte, elle m'arrive au milieu des cuisses, il n'y a pas intérêt à avoir trop de vent dehors. Je me fais un maquillage assez léger, un peu de couleur ambré sur les yeux, un rouge à lèvre bien rouge pour contraster avec la robe et mes cheveux argentés. Et le tour est joués, mes cheveux sont ondulés dans mon dos et relâchés, je les coiffe bien pour qu'il soient très doux et je me parfume avec un parfum très doux, et aux senteurs de rose.
Je termine ma tenue en attachant mes escarpins et j'emporte un petit sac à main blanc. J'y glisse la pokéball d'un de mes pokémons qui a bien voulu m'accompagner pour la soirée, pour me "servir" de garde du corps, c'est à dire Gallame. Je me tourne ensuite vers Lucario et Oratoria qui sont chargés de gérer la maison.
Ne laissez entrer personne à part moi ou Mark. Et faites attention à mon épée ... je ne l'emporte pas ce soir.
Je n'aime pas être loin de mon épée mais je n'ai pas vraiment le choix là, pour garder un minimum de style et être acceptée dans cet établissement côté je ne peux pas me permettre d'emporter une arme avec moi même avec mon titre de Championne. J'emporte les clés de ma voiture et en route direction le Plazza Artiesta, et je suis déjà en retard ahlala mon pauvre chéri doit m'attendre ! J'essaie de ne pas dépasser les limitations de vitesse sur la route pour atteindre la ville, je dépasse dès que possible et je ne guette pas mon téléphone alors que je ne lui ai toujours pas répondu. C'est à un feu rouge que je reçois un nouveau message de Mark.
Oh mince ! J'ai oublié de lui répondre ... je ne suis plus très loin.
Je repose rapidement mon téléphone sans même lui répondre, le restaurant n'est plus très loin. Après quelques intersections je tombe enfin sur un parking de libre, je gare correctement ma belle voiture sombre et j'en sors très rapidement en courant avec mes escarpins dans la rue. Certaines personnes me reconnaissent, mais ils voient bien que je suis pressée et ne font pas les malpolis, ils me saluent sans m'arrêter.
Une fois face à la devanture du restaurant je reprend mon souffle, je remet mes cheveux correctement et mon coeur bat à 2000 à l'heure ! Mark ne m'a jamais invité dans ce genre d'endroit, comment est-ce que je dois le prendre, je ne sais pas quoi faire. Je prend une grande inspiration histoire de me calmer et direction l'intérieur du restaurant. Une douce musique apaise mon angoisse et je m'avance vers l'accueil.
Bonsoir, je suis Lise Gray. Mark Shaw est-il là ?
Bonsoir mademoiselle Gray, monsieur Shaw vous attend à la table juste là.
L'hôtesse d'accueil m'indique la table de mon chéri, placée juste à côté d'une fenêtre donnant une belle vue sur la grande avenue d'Artiesta et les tables sont séparés par des paravents très élégants. De quoi avoir des discussions confidentielles bien secrètes. Je m'avance vers lui en souriant. Tenant nerveusement mon sac à main, tout en remettant une de mes mèches derrière mon oreille. Il est sublime, encore plus que d'habitude. Son style est élégant et sa chevelure m'impressionne, je me retiens de lâcher un "wow" tout en avançant. Je me glisse derrière lui en posant mes mains sur son torse en les passants contre son cou.
Coucou bel homme.
Je dépose un baiser furtif sur sa joue avant de me décaler pour l'embrasser.
Tu es très élégant dans cette tenue, ça te va très bien mon cœur.
Avec un nouveau sourire et un léger clin d'oeil je vais m'asseoir à ma place en posant mon sac à mes pieds. Je peux remarquer qu'il a déjà commandé du vin et que nos deux verres ont été remplis d'égal à égal, il n'a pas encore touché au sien, quel gentleman.
Désolée de ne pas t'avoir répondu à tes deux messages et d'être en retard. Le premier m'a surprise, je me suis dépêchée de me préparer et pour le deuxième j'étais en voiture. Je faisais tranquillement mon sport à la maison quand je reçois un message de mon chéri, il y a une raison particulière à ce dîner ?
Mark tressaillit (agréablement) en ressentant le contact des lèvres de Lise et en entendant sa douce voix. Un frisson indescriptible lui parcourut l’échine. Il tourna lentement la tête et découvrit sa splendide petite amie, dans une superbe tenue de soirée. Il n’eut pas le temps de prononcer une parole qu’elle lui vola un baiser.
« Merci ma chérie, répondit-il poliment avec un sourire gêné. Et toi, tu es toujours aussi magnifique. »
La frustration et le sentiment de malaise d’il y avait quelques minutes s’étaient comme volatilisés avec l’arrivée de la diva. La présence de Lise l’apaisait et le réconfortait, mais pas que. Le gout sucré de ses lèvres, son parfum unique, sa fine robe ébène envoutèrent Mark. Il ne s’en cachait nullement, il était très sensible aux charmes de son amante, ayant parfois du mal à calmer ses ardeurs. Involontairement, il la dévorait du regard, tout en restant cela dit attentif à sa conversation.
« Ah c’est pas grave t’en fais pas, c’est ma faute j’ai prévu ça trop à l’improviste. Pour aucune raison particulière, je me suis juste dis d’un coup comme ça "Tiens, et si on se faisait une petite soirée romantique ce soir !". Avec tout ce qui s’est passé ces derniers temps, ça a été un peu dur et on n’a pas eu beaucoup de temps pour se voir… »
Gêné par ses propos, il enchaina immédiatement sur un autre sujet en s’emparant de son verre de vin.
« Du rouge, désolé je savais pas trop ce que tu aimais. Normalement, c’est une bonne cuvée. » Il n’y connaissait strictement rien dans ce domaine, son palet ne distinguait pas vraiment le bon du mauvais vin. Ils trinquèrent poliment – Mark s’étant entrainé à avoir les bonnes manières en présence de Lise – puis burent. « Pas mal. »
Alors qu’ils étaient seuls, en face à face, une douce musique parvint à leurs oreilles. Un restaurant de ce genre se devait d’avoir des musiciens après-tout. Malgré l’interprétation au saxophone, Mark reconnut l’instrumental classique mais efficace de Fly Me To The Moon. L’ambiance était parfaite comme cela : lumière tamisée, fond sonore apaisant, vue magique sur l’extérieur et petite amie de rêve. Mark était aux anges.
« Sinon, comment était ta journée ? Et ton arène, tes trucs de mannequins, tu t’en sors ? J’ai l’impression de jamais en savoir assez sur toi bébé, je veux tout savoir ! »
Un bel homme, un bon restaurant, du bon vin, de quoi rendre n'importe quelle femme jalouse de moi actuellement. Je ne peux pas m'empêcher de dévorer Mark des yeux en me mordillant la lèvre inférieure, il est tellement canon ce soir ! Et encore c'est peu dire, heureusement qu'il y a du monde autour de nous. Je bois une gorgée de ce vin très doux avant de reposer mon verre sur la table en me plaçant correctement sur ma chaise, j'appuie mes coudes sur mes accoudoirs en croisant les jambes et en posant mon menton sur la paume de ma main droite.
Eh bien mon cœur, tu es adorable. Aujourd'hui j'ai affronté un challenger à l'arène, malheureusement il a perdu, il n'avait que des pokémons aciers et poison pourtant. Ensuite cette après-midi j'ai finalisé mes projets avec une marque de vêtement, ils me veulent comme mannequin, c'est en pourparler. Et avant de venir j'étais en train de faire mon sport. Le challenger d'aujourd'hui a failli briser toutes les fenêtres de mon arène d'ailleurs, heureusement que Gardevoir était là pour les maintenir en place grâce à ses pouvoirs.
Le serveur arrive avec les menus, j'en prend un et je commence à regarder tout ce que ce restaurant propose et c'est bien intéressant. Je ne sais vraiment pas quoi prendre. Je pense que je vais me rabattre sur une salade Kalos.
Tiens ça me fait penser ce challenger qui est rentré dans ton arène et y a détruit la porte ! C'était qui ? Bobbi ? Vu son côté godiche ça m'étonnerais même pas, d'ailleurs t'en a entendu parler, elle veut bientôt ouvrir son arène ?
Bobbi, voilà un sujet que j'avais bien envie d'aborder avec Mark. Cette fille que je n'apprécie pas est venu affronter mon homme il y a quelques semaines et depuis ce jour je peux encore moins la voir. C'est peut-être le fait qu'elle soit allé affronter mon homme à moi, qu'elle se soit approché de lui qui me rend aussi mauvaise envers elle.
Et toi, qu'est-ce que tu as fais de beau aujourd'hui bébé ?
Mark buvait les paroles de Lise tout en hochant régulièrement la tête pour lui indiquer qu’il écoutait. Il y allait même de ses petits commentaires, surtout en ce qui concerne les challengeurs. Depuis qu’il était devenu champion, c’était sans doute son sujet de raillerie préféré avec sa chérie.
« Heureusement en effet. »
Le serveur interrompit brièvement leur dialogue pour donner les menus, puis repartit de façon aussi expéditive. Au moins il est pas envahissant, j’imagine. Il dut alors détacher lentement, très lentement, son regard de la superbe créature face à lui pour le descendre jusqu’au menu entre ses mains. Réaction très intéressante, son estomac gargouillait rien qu’en lisant le nom des plats mais son cœur ralentissait dangereusement à chaque fois qu’il lisait un des prix. Le pauvre se retrouva face à un problème très complexe, se prendre un plat à la fois pas trop cher, mais pas trop peu non plus car sinon ça fait pauvre… *Soupir*. Tout cela lui en faisait presque oublier sa compagne face à lui.
« Hein quoi, Bobbi ? Dit-il en revenant subitement à la conversation. C’est vrai que c’est une sacré « godiche » comme tu dis mon ange, et nan j’en savais rien. Je lui ai pas vraiment reparlé depuis notre combat d’arène. Une nana qui (il s’interrompit pour boire une gorgée) débarque chez-toi en détruisant la porte, même si elle est sympa faut s’en méfier. J’en ai connu de filles louches ! »
Bon en vrai les femmes un peu excentriques comme Bobbi ne dérangeaient pas forcément Mark, mais il sentait que Lise avait un peu envie de bitcher sur elle. Il était au courant de leur relation pour le moins conflictuel après-tout.
Pas le temps d’en placer une pour répondre, le serveur était déjà de retour. Lise commanda une salade, ce qui fit un petit pincement au cœur de Mark. Le loubard choisit un peu au hasard le Filet-mignon.
« Oh, et bien je me suis préparé pour cette soirée déjà. Mais j’ai aussi passé une bonne partie de mon temps à m’occuper de mes pokémons, c’est pas trop évident à gérer en ce moment : ça et l’arène. Je, je sais plus trop où j’en suis-je t’avoue... »
Il engloutit ce qui restait dans son verre, mais ne se resservit pas immédiatement en voyant qu’il avait descendu le sien bien plus vite que Lise. Son visage rougit par la chaleur et la joie de diner avec sa copine ne cachait pas totalement ses cernes et un air involontairement triste.
« C’est un peu génant à dire mais voila… J’ai pas très confiance en moi en ce moment et, disons que voilà… J’avais vraiment envie de passer plus de temps avec toi. »
Oh et puis merde la politesse ! Pensa-t-il subitement en se resservant pour reprendre une gorgée.
Aaah me voilà rassurée de savoir que Mark trouve que Bobbi est une véritable godiche, ça m'aurait ennuyée qu'il la trouve sympathique. Cette femme est tellement mauvaise ... pour une simple histoire de garçon nous étions partis sur de bonnes bases et finalement ça a dégénéré. Même si parfois je regrette un peu que nous ne soyons plus en bon termes, j'ai bien d'autres soucis et la championne Dragon est presque le dernier de la liste.
Je bois une gorgée de ce succulent champagne en penchant la tête sur le côté, Mark semble un peu perdu avec tout ce qui lui arrive dans sa vie. Je n'aime pas vraiment lorsqu'une discussion prend cette tournure mais tâchons de tout écouter jusqu'à la fin avant de prendre des conclusions hâtives. Le serveur revient assez rapidement avec nos plats, décidément ils sont pressés que nous partions ou quoi ? Je mange quelques feuilles de salade en écoutant finalement le ressenti profond de mon petit-ami. Je pose ma fourchette pour lui attraper la main, de l'autre j'essuie gracieusement ma bouche avec le revers de ma serviette avant de plonger mes yeux dans ceux de mon chéri.
Mon cœur, tu sais que je suis là pour toi. Si tu as besoin de souffler tu peux passer à la maison, mais je dois t'avouer que je me doutais que ça n'allait pas aller bien pour toujours. Ton travail de champion avec tous les pokémons dont tu dois t'occuper c'est assez énorme. Tu ne voudrais pas monter ta propre pension et engager des personnes pour qu'ils y travaillent ? Ils pourraient s'occuper de tes compagnons et toi ça t'enlèverais un énorme poids sur le dos.
Je passe ma main le long du poignet de mon chéri en le regardant fixement dans les yeux, je n'ai pas envie qu'il laisse tout tomber. Et pourtant j'ai l'impression intérieurement que ça ne va pas se dérouler comme je le prévois. J'ai un mauvais pressentiment qui m'empêche de le lâcher, ai-je peur de le perdre à ce point ? Suis-je amoureuse plus que ce que je l'imaginais ? Sûrement, mais en tout cas nous avons bâti une relation sérieuse, je n'ai pas envie qu'il laisse tout tomber pour si peu. Nous devons rester forts.
Le serveur apporta l’assiette. Dans celle-ci se trouvait une magnifique pièce de viande au fumet enivrant. Le loubard pressa très légèrement sa fourchette contre, laissant couler un flot de sang. Il se sentit affamé comme jamais devant ce spectacle. Délicatement, il en coupa un bout très fin, l'avala et surtout le savoura. Quel régal !
« Je sais chérie. »
Il prit la main de Lise, leurs regards se croisèrent. Son ton n'avait pour autant pas changé, il demeurait emprunt de tristesse et d'hésitation.
« Mais monter ma propre pension ? Avec quel argent exactement ? J’ai déjà trop emprunté à la banque pour m’acheter un terrain. Le tiens ? Ricana-t-il avec cynisme. Certainement pas, c’est dur à croire mais j’ai encore quelques principes. Je compte pas demander un soutien aussi important pour un projet aussi incertain à quelqu’un que j’aime, merde ! »
Il lâcha sa compagne et se resservit un autre verre. La bouteille était déjà quasiment finie. Réalisant à retardement les propos qu’il venait d’avoir, Mark détourna le regard, gêné.
« Désolé d’avoir haussé le ton. Toute cette histoire me met à cran. En plus, je sais pas ce que je veux réellement. La pension, l’arène (il grimaça en prononçant ce mot),… Vivre de leurs combats, ou de leurs reproductions forcés, ça me fait poser des questions d’étiques. »
Fais chier, pourquoi j’ai ramené ça sur le tapis ?... Réalisa le loubard, trop tard. Le sujet n’était pas un tabou ou une source de dispute entre eux, à vrai-dire c’était la première fois que le loubard faisait ce genre de réflexion devant Lise. Simplement, personne ne parvenait à comprendre son point de vue sur la chose. À de nombreuses reprises Mark avait abordé la question avec d’autres proches comme Mélody, le laissant au mieux blasé, au pire profondément énervé. Bref, le bougre échouait visiblement à trouver ces mots.
Il recoupa un morceau - toutes ces émotions négatives ne lui coupait ni la soif, ni l’appétit - et murmura quelque chose.
Mark se pose énormément de questions, voire même un peu trop. Non mais qu'est-ce qu'il est en train de me faire là ? Pourquoi se demande t-il tout ça maintenant ? Nos plats arrivent alors qu'il me lâche la main. Je baisse les yeux pour regarder la beauté du plat qui venait de m'être servi. Je plante ma fourchette puis j'amène la nourriture jusqu'à moi, la faim n'est pas vraiment présente, je suis surtout perturbée par tout ce que Mark vient de m'annoncer, je veux des éclaircissements.
« Mark ... tu veux rejoindre ta famille ? »
Je pose ma fourchette pour me servir un peu d'eau dans mon verre, que je bois rapidement et d'une traite avant de poser délicatement le verre sur la table. Je croise les jambes en regardant mon petit-ami dans les yeux, j'ai besoin de précision. S'il doit me quitter qu'il me le dise maintenant. Je ne l'accepterais pas, je l'aime, mais au moins je serais sûre de ce qu'il veut réellement.
« Si tu veux me quitter dis le moi. Ça me coupe la faim, donc si tu as quelque chose à m'avouer, dit le moi s'il te plaît. »
Je fuis son regard précipitamment en portant à nouveau mon verre à mes lèvres, je bois quelques gorgées en regardant au loin. Attendant ce que Mark aura à répondre à tout ça, nous n'avions jamais eu une discussion comme celle-ci. Qu'il ose simplement me dire qu'il souhaite partir sans me quitter et c'est moi qui quitte le restaurant, s'il y a bien une chose dont j'ai horreur c'est de tourner autour de pot.
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