Un jour, je dis bien un jour, on me foutra la paix. J’ai bon espoir que ça arrive un jour. Oui, c’est ça, un jour, je pourrais me poser dans un coin, où il y aura des gens un peu plus loin, sans qu’ils ne viennent me chercher pour me poser des questions, me demander leur chemin, ou de l’aide, ou pire encore, juste pour discuter. L’horreur. Discuter. Quelle idée stupide.

Parce que pour avoir de la tranquillité, je suis obligée de m’exiler. Alors, certes, c’est sympathique, il y a des coins jolis, mais pas de magasins et je ne me vois pas dépecer un Teddiursa pour déguster sa viande. Et puis, il n’y a pas de boulot en haut d’une falaise. Par contre, j’arrive tout de même à me trouver des randonneurs pour me raconter leur vie.

Non, mais j’aimerai simplement m’installer au bord d’un lac, avec un livre, et juste attendre. Pas voir un champion d’arène fonçait dans l’eau avec de la musique pleine balle et m’inondait, pourrissant mon bouquin au passage. Non, je voudrai juste pouvoir savourer certains lieux sans être ennuyer.

Me voilà maintenant à me préparer pour un affrontement avec cet hurluberlu, pour décrocher un badge dont je n’ai rien à faire mais peut-être que ça va le calmer de se faire piétiner la tronche pour de vrai. Oster, mon Nidorino est le plus volontaire malgré mon équipe particulièrement roder au combat. Il y met toute son énergie. C’est le dernier arrivé dans l’équipe et pourtant, je pense que c’est lui le plus puissant. Vulca aussi pourrait le battre, mais ma phobie m’empêche de me servir de sa pleine puissance et je sais qu’elle le comprend.

A l’exception d’Incubus, qui se cache dans l’ombre, nous sommes assis en cercle, Oster, Vulca ma goupix, Testa ma Crustabri. Au milieu, une Pierre Lune. Je l’ai trouvée il n’y a pas si longtemps. Je sais qu’elle ferait passer mon Nidorino à un stade plus élever de son évolution, mais il vient à peine d’entrer dans mon équipe. Il y a si peu de temps il était encore un Nidoran. Et pourtant, ce n’est pas moi qui le met devant ce dilemme.

Après mettre baigner dans une partie du lac pas trop profonde, l’eau ne dépassant pas ma hanche, je l’ai retrouvé en train de fouiller dans mon sac. Il en avait tiré la Pierre Lune et je le lui ai arraché avant qu’il fasse quoi que ce soit avec. Mais j’ai vite compris qu’il savait ce qu’il voulait et faisait. Mais je ne suis pas sûre de le vouloir moi.

Je me suis assise en posant la pierre devant moi et Oster s’est mis en face. Vulca et Testa nous ont rejoints en spectateur. Alors que j’offre la bouche pour dire quelque chose, Oster se jette sur la pierre et la brise, provocant son évolution. Alors que la lumière blanche se dissipe, je le vois apparaitre sous sa nouvelle forme, poussant un rugissement de défi. Mes yeux s’illuminent en le voyant en Nidoking, la force, l’élégance, la beauté. Il a tout ça en lui.

Excuse-moi, tu es dresseuse ? Une voix derrière moi brise ce moment et Oster se dresse dans sa nouvelle forme entre moi et l’opportun. Non, je cultive des carottes, ça ne se voit pas. Ma voix est cassante et glaciale. Il est qui ce type pour venir m’ennuyer. Oh, désolé, je pensais qu’avec tes Pokémons et ton… Mais tu es débile ou quoi ? Bien sûr je suis une dresseuse. Ça ne se voit pas. L’autre parut décontenancé et fit un rire forcé en rougissant.

De l’humour, super. Euh… On aurait besoin d’aide. On a un gros problème et comme tu as l’air de te débrouiller avec des Pokémons… Crache le morceau. Le type sursaute devant ma véhémence. Il perd encore plus contenance si possible. Le mieux c’est que vous veniez voir par vous-même. Si c’est un traquenard, je t’assure que tu pourras plus mâcher une feuille de salades. Passe devant.

Il commence à me guider, probablement en regrettant d’être venu me voir. Quand je dis que j’en ai assez d’être ennuyée par les gens, c’est vrai. Nous arrivons sur les lieux puis il me montre une grande quantité de Couaneton. Qu’est-ce que tu veux que j’en fasse ? Je ne vais pas tous les adopter. Et je te préviens, je suis très mauvaise cuisinière, alors si tu veux que je te les cuisine, le résultat risque d’être décevant.

Une expression d’effroi se lit sur le visage de l’homme. non, ce n’est pas ça du tout. Surtout pas. Pas besoin d’en adopter aucun. C’est juste qu’il faudrait leur apprendre à voler. Tenez, le professeur Saule nous a envoyé quelqu’un pour le faire. Vous n’aurez qu’à lui donner un coup de main. Moi je vais vous laisser, je… Aller repasser tes chaussettes, c’est bon, j’ai compris, laisse les grands travailler.

Alors que le gars sort, je me tourne vers la spécialiste et la reconnais immédiatement. Toi ! Mais c’est pas vrai, tu n’as rien de mieux à faire que de me courir après ? Je te manque tant que ça. La petite voix de Leonard me dit d’essayer d’être gentille, mais je lui enfonce la tête dans un coussin. Je ne suis que colère parce qu’en plus de devoir faire un truc que je ne veux pas, je me retrouve avec cette fille.

   

Si j’avais été objective, et peut-être moins têtue, j’aurais pu estimer que l’autre avait une bonne répartie. A la place, je la trouve horripilante. Je serre les dents en entendant sa réponse. Les dents et les poings. On s’est déjà battue et on peut recommencer si elle veut. Ouai faut pas faire trop de bruit, surtout quand on est dans un lieu calme et quand on est censé chasser des Pokémons, pas tout faire pour les faire fuir.

Toi ? Tu bosses ? Laisse-moi deviner, tu vas leur apprendre à voler en leur donnant des coups de poings ? Le ton est méprisant et cassant à souhait alors qu’elle s’éloigne. Je me tourne vers la nouvelle venue et la dévisage.

Donc, une blonde, une brune et une rousse apprennent à des Couannetons à voler. ça ressemble au début d’une mauvaise blague. Je lâche un Capucine avant de me tourner de nouveau vers la bourrine.

Contrairement à ce que je pensais, elle ne tabasse pas les Couannetons pour les faire s’envoler. Elle se contente de les engueuler, puis de les jeter en l’air. Le taux de réussites est extraordinaire, si on considère qu’une chute libre est un vol. Je retiens un soupir d’agacement et un rire narquois.

Tu devrais les jeter du haut d’une falaise. Au moins ceux qui échouent meurent et on n’a plus à s’occuper d’eux. Du sarcasme. Plein sa tronche à cette débile qui se prend pour une fille intelligente. Je me tourne vers la nouvelle venue, cette Hellenna. Il nous faut une solution évidente et vite. Une idée me vient.

Je propose qu’on fasse comme avec les avions. On leur fait une rampe, genre toboggan, les Pokémons glisse dessus. Ils se retrouvent propulser dans les airs. Et s’ils doivent se cracher ils le font dans le lac, tranquille. Testa peut se charger de faire la rampe et de ramener les fuyards. Je libère ma crustabri de sa Balle. Et puis s’ils trouvent ça amusant, on leur met quelque chose à fuir. La peur marche toujours. Ça peut être Testa aussi, mais on peut aussi utiliser mon Fantominus. Il surgit et leur fait peur. En essayant de fuir, ils devraient certainement se mettre à battre des ailes intelligemment. Et puis, ils ne sont plus à un traumatisme près.

Un nouvel éclair lumineux et Incubus apparait en laissant son habituel rire sinistre. Je me suis habituée, mais je n’aimerai pas l’entendre la nuit dans une forêt. Qu’est-ce que tu en penses… Hellenna ? Pas la peine de demander à la pile de muscle là-bas, je pense qu’elle préfère éviter de trop réfléchir.

   

Cette Lauriane ! D’abord, Lauriane ce n’est même pas un vrai prénom, j’en suis sûre. Et puis, comment peut-on être autant elle ? Bon, d’accord, la répartie a l’air d’être son fort, peut-être son seul point fort, et je pense que c’est une phrase que j’aurai pu lui balancer aussi.

Pourtant, la vision de la jeune femme volant une chute libre du haut d’une falaise n’est pas aussi réjouissante que je l’aurai pensé. Non, même si c’est une chieuse, elle ne mérite pas de finir en bouillie après une chute de cent mètres. En bouillie sous mes poings, sans aucun doute, mais pas après avoir été jeté d’une falaise.

La troisième fille essaye de calmer le jeu. Elle peut toujours rêver. Entre Lauriane et moi, c’est comme l’eau et le feu. Ça n’ira jamais surtout parce qu’elle est le feu et que le feu est mauvais par nature.

Mais au moins, Lauriane me fait un compliment et reconnais ma supériorité. Oui c’est moi la plus dangereuse, j’ai beaucoup travaillé pour en arriver là. Attends quoi ? Ce vieux l’avait cherché et tu as bien vu qu’il n’en a eu rien à faire. Même si je lui avais parlé ça n’aurait eu aucune conséquence, parce qu’il est aussi fou que tu es stupide. C’est-à-dire incroyablement. Et si la pile de muscle que tu es avait écouté un peu ce que j’ai dit et décider de faire fonctionner le muscle qui est dans son crâne, peut-être que tu aurais compris que le but est de leur faire peur pour qu’ils volent. Pour les récupérer, ma Crustabri et mon Fantominus pourront les récupérer sans difficultés.

Je me détourne et préfère ignorer la dernière remarque de la bourrine sinon ça allait encore dégénérer et je ne me sentais pas de lui botter le cul une nouvelle fois. Je passerai encore pour la méchante, bien que cela ne me gêne pas, mais Hellenna risque de prendre part du côté de Lauriane et je n’ai rien contre cette fille.

Suivie de mon équipe, je m’approche du bord du lac. Testa, pourrais-tu utiliser Laser-Glace pour construire une rampe ? Et toi Oster, quand ce sera fait, pourrais-tu poncer la surface pour la rendre bien glissante ? Et toi Incubus, tu n’effraies pas les Couannetons tout de suite. Ma voix est bien plus douce et tendre quand je m’adresse à mes amis. De toute manière, je n’ai pas à me montrer autoritaire avec eux. Nous sommes égaux et il n’y a pas de raison de leur commander quoi que ce soit. Ce sont les seuls êtres en qui je puisse avoir entièrement confiance.

Pendant qu’ils se mettent au travail, je me tourne pour observer le manège des deux autres filles. Tu ne comptes tout de même pas faire un truc comme ça pour faire une rampe. C’est une réplique méchante et gratuite, mais je n’allais tout de même pas laisser l’autre crétine jouer à la commandante.

   

L’air suffisante, sûre de moi et la voix méprisante, j’ai lancé ma dernière pique avec une certaine fierté. Certes c’est inutile, méchant et c’est chercher les ennuis, mais d’un autre côté, c’est ce qu’elle fait depuis le début. Elle est venue me chercher des crosses quand j’ai calmé le vieux en disant que c’était ma faute. Maintenant elle essaye de me piquer mon idée en m’insultant. Non, cette pique est méritée. Et je sens bien que j’ai gagné lorsqu’elle me jette un regard mortel en levant un doigt avec méchanceté mais pour toute réplique un ta gueule bien senti. C’est à la fois fière de moi et un peu vexée tout de même que je retourne à l’ouvrage de mes Pokémons.

Il ne faut pas longtemps pour que le travail s’achève et ma rampe de glace est bien plus propre que leur truc gadoueux. D’un autre côté, moi j’ai une vraie équipe, et ils savent travailler ensemble.

Cependant, je reste hébétée devant le succès de nos toboggans. Même pas besoin de mettre les Couannetons dessus, ils s’y précipitent, glissent et s’éclaboussent dans l’eau. Ils ne font même pas l’effort de battre des ailes ? Je sens une bouffée de colère monter en moi. C’est quoi ces Pokémons Vol qui ne savent pas voler et qui n’essayent même pas. Je m’apprête à exploser lorsqu’un plouf plus important que les autres attirent mon regard.

Vulca sort du lac trempé accompagné d’Albio qui gambadent joyeusement autour d’elle, lui aussi complètement trempé. Mon nouveau Goupix, d’Alola si je ne me trompe pas, est un vrai gamin en comparaison au sérieux de Vulca. Il a le même caractère joueur qu’Incubus sans le côté mauvais. Mais surtout, il voue presque une admiration sans faille à mon amie de toujours.

Je n’ai aucun mal à imaginer la scène. Albio qui grimpe sur la rampe, Vulca qui essaye de l’en empêcher et les deux qui finissent par glisser. Vulca semble dépitée d’être trempée, mais Albio par déjà devant pour refaire un tour et malgré toutes précautions, Vulca n’arrive ni à l’arrêter ni à éviter de retomber dans l’eau. Devant cette scène, j’éclate de rire. Il résonne sur les murs et les arbres, clair et joyeux. Ce n’est pas souvent que d’autres personnes m’entendent rire, pourtant quand je suis avec mes Pokémons, cela arrive souvent.

Tout pourrait bien se passer, à part l’échec cuisant de ma méthode et le fait que j’allais demander à Incubus de les effrayer un peu pour voir si les crétins de volatiles allaient se décider à essayer de voler, lorsque je les vois s’exciter tous d’un coup et des gens arrivaient. Des renforts ? Des emmerdeurs ? Nos remplaçant ? Oui faîtes que ce soit nos remplaçants et que je m’éloigne de la débile de Lauriane.

Perdu, ce sera des emmerdements. Des gardes-chasse qui ramène les parents, qu’ils ont retrouvé chez d’autres braconniers. Super, il va falloir qu’on leur apprenne aussi à voler ? En tout cas, je ne sais pas si ce sont vraiment des parents puisque soit ils ignorent leur progéniture, soit ils les attaques carrément. Alors je n’ai pas beaucoup d’expérience parentale puisque je n’en ai jamais eu, ma mère étant morte quand j’étais trop jeune pour m’en souvenir et mon père étant une loque humaine, toutefois, je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que ce n’est pas comme ça que les parents devraient réagir en retrouver leurs enfants.

Je regarde d’abord avec perplexité les parents snober leurs enfants, puis avec horreur ceux qui les attaquent. Il ne me faut pas une demi-seconde pour intervenir. Je n’entends donc pas la pique de Lauriane à mon sujet, car je m’occupe de repousser un Lackmécygne qui est en train de picorer un petit Couaneton. Les bras en croix, je pousse des cris pour essayer de lui faire peur. Mais le résultat n’est pas celui que j’escomptais.

Le Pokémon cesse de s’attaquer au petit, ça c’est le point positif, mais se met à m’attaquer moi, et ça c’est le point négatif. Je ne vais tout de même pas tabasser un Pokémon sauvage sans raison. Et puis zut. Je lui décroche une droite qui le fait reculer. Et un point pour moi. Il pousse un cri et là, je perds complètement le contrôle de la situation.

Plusieurs Lackmécygne se ruent sur moi et avec tant de férocité, que je ne peux que protéger mon visage alors qu’ils me pincent et me piquent avec fureur. C’est un déchainement de violence dont je ne suis pas vraiment habituée à subir, car normalement, c’est moi qui donne les coups.

Le sol tremble sous mes pieds et Oster surgit devant moi pendant que Testa se referme sur mon corps ensanglanté. Je la sens m’emmener plus loin, à l’abri et quand elle rouvre sa coquille, je m’écroule auprès de mes deux Goupix qui se pressent contre moi. Il faut les empêcher de faire du mal aux petits. Mais surtout ne les blesser pas trop non plus. Il faut juste les repousser.

Gardant mes Goupix contre moi, je regarde le reste de mon équipe faire la police et gérer l’émeute.

   

Qu’est-ce qui est le plus douloureux, le fait de mettre fait presque botter le cul par des Pokémon Vol ridicule, de les voir attaquer leurs petits ou les coups que j’ai reçus ? Ce ne sont que des pincements ou quelques griffures qui saignent légèrement, rien de bien grave, j’ai connu bien pire. Mais l’horreur de voir des Pokémons adultes attaqués ainsi leurs petits me fend le cœur. Ce n’est pas Arceus possible ce genre de réaction. Je ne comprends pas ce qu’il se passe, car même si les petits Couannetons ne sont pas leurs vrais bébés, les Lackmécygnes pourraient au moins les accueillir comme leur semblable. Pourquoi ce rejet violent de ses semblables ?

Hellenna me rejoint, bien décidé à panser mes blessures. Et à commenter la situation. D’un geste du bras énervé, je chasse le sien quand je sens le toucher froid et humide de son bandana mouillé. Je n’avais pas prêté attention à ce qu’elle faisait jusqu’à ce qu’elle me touche. Sauf que personne ne me touche. Absolument personne n’a le droit de me toucher.

Mon geste est brusque et impatient. Je retiens tout de même de justesse, un grognement. On ne me touche pas, mais elle n’est pas méchante. C’est ce que je répète en boucle en la fixant méchamment quelques secondes, afin d’éviter de la réprimander. Pourquoi tout le monde pense que je ne suis pas capable de prendre soin de moi, seule ? Ce n’est pas comme si j’avais passé le plus clair de ma vie et vivre seule ou presque. Ce n’est pas le moment, et je suis capable de me soigner moi-même.

Rageusement, je me relève au moment où Lauriane nous rejoint. Il ne manquait plus qu’elle. Qu’est-ce qu’elle va encore me balancer comme vacherie ? Un commentaire déplacé de sa part et je ne réponds plus de rien sauf de sa gueule cassée. Mais rien ne se passe et elle m’ignore copieusement. Je ne sais pas si cela m’énerve plus ou moins que si elle m’avait insultée. Je ne suis pas une gamine dont l’avis ne compte bordel.

J’écoute d’une oreille le plan de Lauriane. Il n’est pas mauvais, mais il ressemble un peu au mien, sauf qu’au lieu de faire peur aux petits, on terrorise les grands pour que les petits suivent. Sans attendre leur accord, je décide de mettre à exécution le plan.

Testa, Incubus, Oster, dispersez les adultes sans toucher les petits, essayez même de pousser les petits dans la même direction que les grands pour qu’ils les suivent. Je regarde mes Pokémons s’exécuter, en ignorant à mon tour Lauriane.

Si on début, rares étaient les Couannetons à réussir à suivre les adultes, finalement, la peur qu’inspirait mon Spectrum suffit à faire prendre son envol aux plus fainéants des Couannetons et et je les regarde fuir à tire d’aile, avec plus ou moins d’élégance et d’efficacité, mais en tout cas plus aucun n’essaye d’échapper à la menace en nageant. Mission accomplie.

Je me retourne vers mes deux autres comparses. On peut dire que ton plan à fonctionner. Dis-je d’une voix sans ton à Lauriane. On ne peut pas tout te reprocher finalement.

   

Une bonne chose de faite, une mission accomplie, des boulets en moins. C’est ce que j’appelle une journée bien remplie. Alors qu’au départ tout ce que je voulais c’était de ne rien faire et certainement pas me taper l’autre chieuse de Lauriane. Mais bon c’est terminé enfin, je vais pouvoir retourner à mon entrainement tranquillement.

Ma tentative de compliment semble avoir porté ses fruits, et Lauriane me répond sans me cracher à la gueule. A croire qu’elle aussi capable d’être polie. Je lui souris en réponse en me mordant l’intérieur de la joue pour ne pas lui répliquer quelque chose, comme Ne t’emballe pas trop. Ton cerveau n’est pas habitué à autant de réflexion. Quelque chose comme ça. Mais ce n’est pas le oment car je n’ai qu’une envie partir loin d’ici. Je pense prendre mes affaires et me mettre en route pour aller affronter le champion du coin.

Je me dirige vers les rangers. C’est bon, vous avez plus besoin de nounous ? On peut repartir ? Mais mon interlocuteur m’intime le silence d’un signe du doigt autoritaire. La colère me mette immédiatement au cerveau et je m’apprête à lui faire une réplique cinglante lorsque je vois que son autre main et à son oreille et que l’homme est en réalité en communication avec quelqu’un d’autres. Il a la mine soucieuse et parle avec autorité mais inquiétude à son interlocuteur. Il parle d’envoyer des renforts, ordonne à l’autre de ne rien tenter de dangereux et qu’ils arrivent aussitôt que possible. Puis il reporte son attention sur moi.

Il essaye de me sourire mais je vois sur son visage une grande lassitude, une grande fatigue. Navré, nous avons trouvé une autre cache de braconniers et ceux-là ne veulent pas se laisser faire. Plus on en arrête plus il y en a, on dirait. Actuellement, je rêve d’une nuit de plus de trois heures, mais ce n’est pas le problème. Merci pour votre aide, car nous n’aurions pas eu le temps de le faire avant longtemps. Tenez c’est pour vous.

Il me tend un papier qui semble officiel. Qu’est-ce que c’est ? C’est un permis Vol. Vous pourrez ainsi utiliser le transport aérien par Pokémon. Bon, j’aimerai beaucoup continuer à parler, mais je dois y aller. Vous avez besoin d’aide ? Merci, mais non. On est peut-être en sous-effectif mais hors de question de mettre des civils dans les affrontements. Si tu veux nous aider, tu n’as qu’à nous rejoindre.

Il s’éloigne déjà, pressé et inquiet. Je tiens toujours mon papier. C’est un policier pourtant, mais il ne m’a pas donné la même impression que les autres. Ou plutôt c’est un ranger. Est-ce bien différent ? Il a l’air de vraiment faire bouger les choses, de se battre. Mais beaucoup de policiers donne cette impression. Je secoue la tête et fait signe à mon équipe de me suivre. Sans un mot de plus à mes comparses je repars vers mon campement, bien décidée à partir de ce lieu d’absence de tranquilité.