Aujourd'hui est un jour spécial, comme tout les autres en fait. J'avais senti que quelque chose d'horrible allait m'arriver et ce fut le cas. À peine je m'étais remise en route le matin pour parcourir la région que la police m'attrapa à Port-Corail. Tenant mon tiplouf entre mes bras, je m'étais donc mise à paniquer et pleurer car je n'avais rien fait de mal à par lire l'avenir de quelques personnes aux alentours, et puis, c'était leur destin!

Orion avait calé sa tête dans ma nuque, espérant ainsi pouvoir me consoler, je le sentais bien mais je n'arrivais pas à arrêter les larmes qui coulaient sur mes joues, vraiment effrayé par le policier qui m'emmena dans un petit bateau où s'y trouvait une autre fille à l'écharpe rouge. Un autre collègue que mon escorteur s'approcha de moi avant de me tendre un dossier. Je ne pris pas le temps de le prendre, hoquetant à cause de mes larmes.

- Mais m'sieur! J'ai rien fait de mal, m'éjectez pas du payyyys!

Dis-je entre quelques sanglots alors qu'on me fit asseoir près de l'autre fille pendant que le bateau démarrait. Et zut, je n'allais plus jamais revoir mes parents et les autres gitans, j'étais fichue! Tout ça parce que je suis une sans papier c'est ça?! Je me retourna vers l'inconnue, toujours en pleurant avant de lui demander.

- Toi aussi tu es une sans-papier? Où est-ce qu'ils nous emmènent? En prison?!

Je serra un peu plus fort mon tiplouf alors que je me remis à pleurer de plus belle.

À la base, il ne s'agissait que d'un bijou égaré. À la base, Valencia ne voulait qu'aider une jeune fille à retrouver son porte-bonheur, celui-ci étant perdu dans un bateau de croisière. La jeune femme connaissait l'attachement lié à un porte-bonheur, elle avait son écharpe appartenant jadis à Kika, qui ne la quittait jamais désormais, bon, sauf pour dormir et pour se doucher, cela va de soit... Enfin, vous comprenez le principe.

Mais un petit imprévu avait fait son apparition, telle une fleur au beau milieu du printemps. Le bateau n'était plus là, et il aurait été récupéré par un groupe de brigands réclamant de l'argent contre la liberté du véhicule marin et des otages à l'intérieur. Et merde... Exactement le genre de mission dans laquelle Valencia ne se sentait pas du tout à l'aise. Elle était accompagnée d'une jeune Sepiatop insouciante et d'une Tortipouss chromatique maladroite comme pas possible. Allait-elle réellement être utile dans cette histoire ? Sans doute pas, mais elle allait faire de son mieux.

Elle fut escortée dans un petit navire, accompagnée des forces policières et d'une autre jeune fille aux cheveux de miel. Valencia avait effectivement été prévenue qu'une autre dresseuse allait participer à la mission, mais cette dernière ne semblait pas comprendre la raison de sa présence ici.

« Une... sans-papier ? N-Non, absolument pas... Oh. Je pense que j'ai compris. » La police s'était trompée de dresseuse, sans l'ombre d'un doute. La pauvre, elle devrait vraiment paniquer et se créer une multitude de scénarios. « Ne vous en faites pas, vous n'avez rien fait de mal. Hum... La police a besoin d'aide de dresseurs pour secourir des otages dans un bateau et pour retrouver le bijou d'une jeune fille. Je... Je sais que c'est bizarre, mais vous vous êtes sans doute retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. »

Les policiers se regardaient entre eux, haussant les épaules et continuant à observer les alentours, alors que le bateau avançait. Nul temps pour cela, la mission était devenue urgente. Cette jeune demoiselle allait être la remplaçante.

« Bon, et bien... Nous allons travailler en équipe, autant commencer par les présentations. Je m'appelle Valencia, et vous ? » La demoiselle esquissa un sourire chaleureux à la jeune fille, tout en lui tendant sa main.

Cela pouvait sembler étrange de vouvoyer une jeune fille qui avait certainement au moins trois ou quatre ans de moins que Valencia, mais c'était une habitude qu'elle n'arrivait pas à changer. Elle avait été élevée ainsi, après tout. Quelques secondes plus tard, les deux Pokémons de Valencia vint à la rencontre de la blonde pour entamer, à leur tour, des salutations.

Oh? OOOH?! Alors je m'étais faite enlever pour partir en mission afin de sauver des gens pris en otage sur un bateau? D'un coup, je me sentais vraiment très bête et j'avais placé ma main juste en face de ma bouche, cachant le petit o qu'elle formait à cause de la stupeur. Je ravala mes larmes alors que mon tiplouf se mit à tapoter une de mes épaules afin de me rassurer qu'il n'y avait rien de grave.

Avais-je raté ma prédiction? Ou peut-être que je m'étais finalement trompée de personne. Héhé, qu'est-ce que je peux être étourdie parfois. J'essuie une petite larme de ma joue alors que je tente tant bien que mal de calmer ma respiration après cette crise de panique.

- Oh, rien n'arrive par hasard. Le destin a juste voulu que je me retrouve sur ce bateau.

Je me remis tout de suite à sourire. Mais oui, si je suis là, c'est que quelque chose d'important va se passer dans ma vie. Rien ne tombe au hasard dans la vie, c'est le destin. Je n'ai juste pas eu le temps de lire les signes que me montrait aujourd'hui mais tant pis. La fille à l'écharpe rouge se présenta d'ailleurs sous le nom de Valencia avant de demander le mien. Oh, quelle malpolie je suis de ne pas m'être présentée avant. Faut dire aussi que je l'avais carrément agressée en pleurs tout à l'heure.

D'un bond, je pris ses deux mains, les tenant fermement dans les miennes avant de planter mes yeux dans les siens. Je me sens toute fébrile que je me mets à rougir. C'est que je suis pas souvent à l'aise devant les gens.

- B...bon... BONJOUR-MOI-C'EST-ABYGAEL!-ENCHANTEE-DE-FAIRE-TA-CONNAISSANCE!!

Dis-je en hurlant et le plus vite possible alors que de la fumée sortait de mes orifices. Une petite perle de sueur coula ensuite sur ma tempe. Je n'osais plus bougée, totalement déconnectée du monde actuel.

Et maintenant, on fait quoi? On attend sur le bateau? Je crois que j'ai le mal de mer...

Valencia n'aurait pas pensé que la jeune fille serait aussi facile à réconforter. Aussitôt les explications données, aussitôt la petite aux cheveux de miel s'était remise à sourire. Un sourire rayonnant, camouflant cependant une certaine nervosité. Ce petit brin d'innocence fit sourire Valencia à son tour, qui serra doucement les mains de sa nouvelle connaissance dans les siennes. Abygaël. Un prénom magnifique, se disait-elle. Un prénom qui lui allait à merveille.

« Vous avez un très joli nom, Abygaël. » Dit-elle en laissant s'échapper un petit rire. La jeune fille avait littéralement hurlé ses présentations. « Hm... Tout va bien ? Vous me semblez... Un peu pâle... » Valencia lâcha les mains de la demoiselle.

Le mal de mer, sans doute. Ou alors, un stress démesuré. Elle invita Abygaël à s'asseoir à nouveau, en lui prenant délicatement le bras. Sans trop savoir pourquoi, elle se sentait soudainement protectrice envers cette jeune dresseuse. Peut-être que ses récents pleurs l'avaient atteints, et qu'elle voulait s'assurer qu'elle aille bien, maintenant.

Après quelques minutes, les policiers se mirent à parler entre eux, pointant un gros bateau à plusieurs mètres de distances. C'était sans doute le véhicule marin convoité. Soudainement, un pic de nervosité se mit à hanter le corps de Valencia. Elle ne savait pas comment elle allait agir, pendant cette mission. Elle allait devoir... Se montrer persuasive, mature, et surtout prudente. Elle allait certainement laisser les forces de polices se charger des kidnappeurs, et pendant ce temps, elle allait proposer à Abygaël de l'aider à retrouver le bijou perdu. Mais avant tout, il fallait atteindre le navire.

« Est-ce que ça va aller, Abygaël ? Je propose que nous restions ensemble... Je pense que ce sera plus sécuritaire. »

Sécuritaire, mais aussi plus pratique. À deux, c'est toujours plus facile. En plus, le petit duo allait pouvoir agir en cas de besoin, même si leurs Pokémons n'étaient pas très adaptés au combat. C'était déjà mieux que rien.

Après, peut-être que la jeune blonde possédait d'autres Pokémons, Valencia n'en savait strictement rien, lui demander serait d'ailleurs une idée judicieuse.

« Ce Tiplouf est votre seul Pokémon ? » Finit-elle par demander, en esquissant un sourire à la fois chaleureux et stressé. Le bateau était de plus en plus près.

Aïe, ça m'apprendra à m'exciter autant pour une simple rencontre. Du coup, ça m'a donné la nausée avec ces vagues. J'hocha doucement la tête vers Valencia alors qu'elle me fit asseoir près d'elle avant que je me décide de vomir par dessus bord. J'approcha mes deux mains auprès de ma gorge comme pour combattre mon mal de mer soudain. Il faut dire aussi que c'était bien la première fois que je mettais les pieds sur un bateau. Quand j'étais petite, je les regardai souvent partir au loin mais jamais je ne me serais imaginer sur l'un d'eux. Et encore, apparemment j'allais devoir monter sur un autre encore plus grand.

- Oh, oui, oui! Qu'est-ce que c'est drôle le bateau. On dirait un manège mais qui donne envie de vo-vo-voom...

C'est bon, cette fois je n'en peux plus. La nausée m'a envoyé dans l'espace mais je suis encore sur ce fichu navire. Heureusement, mon réflexe était dans les temps car j'ai eu le temps de vomir par dessus bord. Pauvres poissons. J'ai vomi dans leur maison. Beurk. Pas terrible.

Mais maintenant, je me sens tellement mieux que je me remets à sourire toute contente parce que je trouve vraiment sympathique cette virée même si je ne comprenais toujours pas très bien ma présence ici.

- Orion est mon seul pokémon! Un seul est bien suffisant pour... L'AVENIR!

Je cria le dernier mot en levant les bras, ne voyant pas mon petit pingouin se faire un facepalm juste derrière moi. Il s'approcha ensuite de moi avant de me taper gentiment la jambe tout en montrant au loin un énorme bateau derrière des rochers. Je sentis mon coeur chavirer à ce moment devant une pure merveille, qu'est-ce que c'est beau!

- OOOOH! C'est donc ça un navire de croisière? Mais c'est gigantefabulosia! Paraît qu'on peut y mettre une piscine. OH OUI UNE PISCINE! On ira faire un tour, hein?

Je pris la manche de la dame tout en sautillant sur place. J'avais drôlement envie d'y faire un plongeon et jouer à la balle avec mon tiplouf. On avait pas de maillot de bain mais tant pis, en sous-vêtements aussi ça fera l'affaires. Tiens, pourquoi Orion se fait un facepalm?

Abygaël était une jeune fille vraiment très mignonne, dans tous les sens du terme. Mignonne physiquement, mignonne dans sa manière de s'exprimer... Bon, vomir n'est pas quelque chose de mignon, par contre. Mais, la pauvre... Elle devait vraiment avoir le mal de mer. Pour éviter que sa jolie chevelure blonde ne se fasse souiller par des résidus de nourriture régurgités, Valencia prit soin de tenir les cheveux de la jeune fille tout en essayant de poser son regard ailleurs.

La jeune dresseuse semblait ensuite totalement remise sur pattes, elle souriait et parlait avec entrain. La brune lui esquissa un sourire, ne sachant pas réellement ce qu'elle voulait dire par « pour l'avenir », mais c'était mignon. Elle avait confirmée que son Tiplouf était son seul Pokémon, ce qui confirma à Valencia que les batailles devaient être évitées. Elles n'avaient pas l'étoffe d'affronter des kidnappeurs.

« Je ne sais pas si on aura le temps d'aller visiter la piscine, mais... Si on peut, on ira, ne t'en fais pas. » Dit-elle, ponctuant sa phrase d'un petit rire amusé.

Valencia avait du mal à comprendre comment Abygaël pouvait être aussi enthousiaste et enjouée dans une situation pareille, surtout qu'elle était en pleurs il y avait à peine dix minutes, mais au fond... Tant mieux, c'était certainement mieux ainsi.

Les policiers arrêtèrent le bateau, demandant aux jeunes filles de sortir en les escortant.

« On s'occupe des vilains. Vous pouvez vous charger de retrouver le collier de la petite Léa ? »

Léa ? Oh, c'était certainement le prénom de la jeune fille qui avait perdue le bijou en question. Valencia hocha la tête, et se fit par la suite donner un talkie-walkie par l'un des officier. Idem pour Abygaël.

« Nous resterons en contact ainsi. C'est un peu vieillot, mais on a pas mieux pour le moment. Allez, hop hop hop. »

L'équipage sortit du bateau pour se rendre au navire de croisière. Il était... immense. Genre, vraiment immense. Et effectivement, il devait y avoir une piscine sur le toit. La brune se précipita à l'intérieur avec la blonde et, un peu confuse, lui demanda :

« ... Par où on commence nos recherches ? »

Elle se gratta la tête, un peu embêtée.

Alors que je m'excitais à l'idée d'aller faire un tour à la piscine, Valencia me dit qu'il y avait peu de chance d'aller à l'eau... sauf si on a du temps? Étant donné que j'ai pas grand chose à faire de la journée, moi, je veux bien aller me baigner. Et pourquoi pas me dorloter un peu au soleil? C'est que j'ai un teint tout pâle avec mes beaux cheveux d'or. Mais quand j'entendis la femme glousser jusque derrière moi, je voulais plus aller jouer dans l'eau.

Je crois d'ailleurs que j'ai oublié ce que voulaient les policiers déjà? Ils nous offraient une sortie en croisière c'est ça hein? HEIN? Ou c'est sûrement un jeu pour gagner un voyage en fait. À vrai dire, je suis tellement excitée à l'idée de mettre mes pieds sur l'énorme bateau que j'oublie d'écouter les autres.

Sans perdre de temps, je me mis à suivre Valencia, attrapant alors sa main dans la mienne alors que tiplouf tentait de nous suivre. Avec sa démarche maladroite, je pouvais facilement deviner qu'il n'était pas très à l'aise sur la terre ferme et qu'il avait plus envie de retourner vers le bateau des policiers pour nager tranquillement. Afin de le rassurer et aussi de répondre à ma nouvelle amie, je proposa mes idées.

- Je propose d'éviter la salle commune, y'a toujours de monde et ça nous empêchera de trouver le trésor....

Dis-je en me rappelant de grandes salles où on y trouvait plein de personnes. Y'a toujours trop de bruit dans ce genre d'endroit et c'est tellement spacieux qu'on aurait du mal à cacher un petit coffre, aussi gringalet soit-il.

- D'ailleurs tu voudrais pas qu'on passe au restaurant ou le bar? C'est que je meurs de faim, moi...

Je plaqua ma main sur mon ventre qui se mit aussitôt à faire du bruit. Je repense aussitôt à mon pauvre plat qui est parti à l'eau y'a à peine quelques minutes à cause du mal de mer.

Valencia commençait à penser que sa jeune amie n'avait pas totalement compris ce qu'elles venaient faire ici. Déjà, elle parlait de trésor, alors que... Et bien, ce n'était pas tout à fait un trésor, mais plutôt un bijou égaré qu'il fallait rapporter à sa propriétaire qu'elles devaient trouver, et ensuite, elle semblait vouloir explorer tout le bateau, à commencer par le restaurant. Si Valencia n'avait pas un petit creu elle aussi, elle aurait probablement été un peu plus désespérée.

« Hm... Bon, on peut aller voir s'ils ont à manger. Mais je doute que le personnel soit très réactif vu la situation. » Elle parlait évidemment des kidnappeurs. Qui vendrait de la nourriture normalement en sachant qu'il y avait des otages ? Enfin, ce n'était pas impossible non plus, il fallait aller vérifier.

« Allons quand même jeter un coup d’œil. Le restaurant est près de la salle commune, même s'il y a du monde, il est fort possible que le bijou s'y trouve. C'est toujours dans les endroits les plus achalandés que l'on perd des choses. »

Valencia espérait que quelqu'un n'aie pas volé le bijou en question, sinon, il allait être définitivement introuvable. Mais vu la panique, les gens n'avaient certainement pas eu le temps de commettre des vols.

Se faufilant discrètement jusqu'au restaurant, la brune constata qu'il y avait encore du personnel dans les parages. Elle allait certainement pouvoir demander des sandwichs ou quelque chose comme ça, avant de poursuivre les recherches. D'ailleurs, il n'était pas impossible que le collier se trouve dans le restaurant. Il fallait rester attentives.

Je me grattais le ventre comme pour étouffer les sons qui en sortaient. Pourtant, on l'entendait toujours à émettre des bruits plus bizarres les un que les autres alors que je m'imagina des milliers de plats, me mettant encore plus l'eau à la bouche. Heureusement, Valencia accepte qu'on aille faire un tour à la restauration même si elle ne semble pas très sûre qu'il y ait du personnel. Interloquée, je me retourne vers ma nouvelle amie et fis les gros yeux.

- Ah? Y'a un spectacle donné pour qu'il n'y est pas grand monde?

Demandai-je innocemment. Mais je n'attendis pas sa réponse et me dirigea vers un plan du bateau pour chercher la salle commune et le restaurant. De plus, elle avait raison, un bijou est de base assez petit donc on pourrait le trouver n'importe où. Il fallait que je prenne en compte tout le paquebot... Enfin, peut-être pas la salle des machines puisque c'est marqué que c'est un accès interdit.

Je me mis alors à suivre Valencia jusqu'au restaurant, sautillant gaiement à l'idée de mettre enfin quelque chose de délicieux dans ma bouche. Et heureusement pour nous, il y avait du monde.

- Bonjour, monsieur! On pourrait avoir des sandwichs s'il vous plait?!

Je me mis à courir derrière le comptoir, souriant à un des employés. Il était étrangement habillé pour un cuisinier mais je ne fis pas attention, trop excitée de mon futur repas. Sauf que celui-ci n'avait pas l'air de vouloir coopérer avec mon estomac.

Mais qu'est-ce que vous faites ici, bande de gamines? ... Vous avez du fric sur vous?

Mais de quoi il parle celui-là? On est des adultes, on a pas besoin de nos parents désormais. Par contre, j'avais complètement oublier l'argent alors je pointe du doigt Valencia.

- Ben, on avait faim alors on est venu. T'as de l'argent sur toi, Valencia?

Demandai-je toute timide avant de me retourner vers le monsieur.

- D'ailleurs on cherche un bijou, un petit trésor. Vous saurez où il est caché?

Abygaël était intenable. Elle semblait avoir complètement oublié la raison principale pour laquelle les deux filles étaient ici. Enfin, elle se dirigeait maintenant derrière le comptoir où se trouvaient des serveurs. Ils devaient se demander ce que deux jeunes demoiselles faisaient ici, alors qu'il y avait une prise d'otage à peine plus loin.

« Je... Oui, j'ai de l'argent. S'il vous reste des sandwichs... »
« Il nous en reste. Tenez. »

Si Valencia n'était pas aussi aisée, elle aurait sans doute sourcillé face au fait que la jeune blonde lui demande de payer la nourriture sans la prévenir à l'avance. Mais là, elle n'y porta pas plus attention, déposant simplement les sous sur le comptoir, souriant nerveusement. Abygaël enchaîna sur une question concernant le collier perdu. Bonne initiative, cela prouvait qu'elle se souvenait de la mission.

« Un bijou ? Un trésor ? Non, jamais entendu parl- attendez. Un trésor... Il doit valoir cher, du coup ? »

L'homme souriait malicieusement, tournant le regard vers l'un de ses complices. Génial. Ces types paraissaient très louches pour de simples serveurs mais bref. Valencia devait trouver une solution et vite pour ne pas avoir ces messieurs dans les jambes en plus des kidnappeurs.

« N-Non, il n'a aucune valeur particulière. Enfin, une valeur sentimentale, si. M-Mais... rien de plus. »

Les hommes semblaient déçus. Ils grommelaient et plissaient les yeux, semblant observer les moindres faits et gestes de la brune pour vérifier si ce qu'elle disait était vrai. Pour éviter de s'éterniser dans cette situation dérangeante, Valencia attrapa délicatement le bras de sa coéquipière et quitta le restaurant au plus vite.

« Viens Abygaël, on s'en va... Je ne les sens pas. » Expliqua-t-elle en murmurant. « Je pense qu'on va devoir se débrouiller sans avoir le moindre indice sur ce bijou. »

Elle serra le sandwich qu'elle avait dans sa main, l'observant de ses yeux rouges. Des bruits commençaient à se faire entendre au loin. Les policiers devaient avoir trouvé les kidnappeurs. C'était un bon signe. Avant de poursuivre les recherches, et surtout pour faire plaisir à Abygaël et à son estomac, elle croqua dans le sandwich qui était, à sa grande surprise, très bon.

« Bon appétit ! Tâchons de nous dépêcher, quand même... Il faut vite retrouver ce collier... »

Après avoir prononcé ces mots, elle poursuivit son repas, tout en gardant un œil aux alentours. Les bruits qui commençaient à s'intensifier n'étaient pas du tout rassurants. Elle espérait de tout cœur que le collier se trouve dans un endroit très loin de l'action.

Tout s'était passé si rapidement. Protéger Abygaël était devenue la mission principale de Valencia. Après tout, elle ne voulait pas que la pauvre se fasse piétiner... Le duo s'était rapidement retrouvé dans le réfectoire, et la brune pouvait souffler.

« Tu vas bien, Abygaël ? »

Après avoir vérifié qu'elle allait bien, Valencia attendit que les otages finissent de quitter les lieux. Les agents de police étaient encore en train de contrôler les kidnappeurs, ils semblaient gérer la situation. Un long soupir émana de la bouche de la dresseuse qui paniquait un peu, dans son coin... D'ailleurs, ce n'était pas la fin de ses soucis. Les serveurs - qui n'étaient pas réellement des serveurs, d'ailleurs - revint vers les filles pour les engueuler.

« J-Je ne sais pas... Je vous assure... »

Se contenta-t-elle de dire, paralysée par la surprise et par la peur. Mais elle savait qu'elle ne pouvait pas se laisser faire. Elle devait protéger Abygaël et se sortir de là, elle aussi. Elle se releva donc, les poings fermés, et poussa un grand cri pour alerter les policiers. Cela faisait très enfantin comme réaction, mais elle n'avait pas trouvé mieux. Après tout, que pouvait-elle bien faire face à deux hommes beaucoup plus costauds ?

Heureusement, sa tentative semblait avoir fonctionné. Trois agents de police étaient arrivés, et deux d'entre eux avaient pu immobiliser les serveurs à temps. Et dire que tout ça, c'était pour un fichu collier... D'ailleurs, il était où, ce collier ? Tiens... Quelque chose brillait, à côté d'Abygaël. Non, elle l'aurait trouvé sans rien dire ? Cela n'étonnait pas Valencia, elle avait tendance à oublier la mission principale.

« Abygaël, je pense que tu as trouvé le collier perdu ! Tu peux me le donner, je vais le mettre en sécurité. »

C'était la petite Léa qui allait être contente. Maintenant, il fallait sortir de ce fichu bateau et rejoindre Port-Corail. La mission était réussie, sans doute grâce à un gros coup de chance. Mais au moins, elle était réussie...

Valencia avait payé les sandwichs et je mordis dans le mien, un grand sourire aux lèvres alors que je pouvais enfin me remplir l'estomac. J'écoutais à moitié ma camarade, trop absorber par la nourriture entre mes mains mais je compris vite qu'il allait falloir retrouver ce collier au plus vite. Et dommage, il n'était pas là où on avait pris notre casse-croûte. Alors que je dévorais mon repas, je vis Valencia en alerte avant que le sol se mette à trembler. Un séisme? Y'a vraiment des séismes en m...?

Je n'eus pas le temps de comprendre que Valencia m'attrapa par le bras pour me pousser de nouveau dans le réfectoire. Par manque de bol ou de ma maladresse, je m'encouble et finis ma course contre une des tables, m'éclatant le visage contre la surface froide.

- Aïe.

Dis-je d'une petite voix alors que quelque chose se posa sur ma tête afin de voir si tout allait bien. Orion s'était positionné vers moi, me fixant de ses grands yeux dans un appel interrogatoire.

- Oui, ça va!

Je répondis à Valencia et mon pokémon avant de m'asseoir sur le sol, pas vraiment prête à me relever après le choc contre la table. Avant que les serveurs viennent puis... un immense cri aigu vint frapper mes tympans, faisant vriller ma tête de façon violente. Je plaquas mes mains sur mes oreilles avant de me mettre à gueuler.

- MAIS CA VA PAAAAAAAAAAAAAAS?

Puis l'arrivée de policiers, attrapant nos chers serveurs. Je loupe la moitié du spectacle, trop abasourdie par le hurlement de mon amie, un doigt dans l'oreille pour me le déboucher.

- Aïe. Aïe. Aïe. Aïe.

Valencia s'était approchée de moi, me demandant quelque chose que je ne compris pas tout de suite avant de remarquer la chose brillante où je m'étais à moitié assise. C'était un très joli collier, d'une certaine valeur que je ne pouvais me permette. Aussitôt, je compris que c'était le trésor qu'on devait chercher et je le tendis à mon camarade dans un sourire innocent.

- C'était le destin! De quoi, la faim résout tout les problèmes.

D'ailleurs, il est passé où mon sandwich?