histoire

L'enfance est l'instant déterminant de toute une vie. C'est cette période qui façonnera votre avenir par un fait marquant, un événement majeur ou un traumatisme fortement influençable pour toutes vos années à venir. Pour ma part, l'enfance fut cet élément qui me plongea dans la fascination d'une magie et d'un mysticisme qui n'a jamais quitté mon esprit depuis...

Tout a démarré par une soirée sans lune, où les étoiles scintillaient de mille feux. Je vivais avec ma famille dans une petite habitation, isolée, en bord de mer, sur l'île d'Akala. La plage avait cette magie d'être comme notre plage privée dés que la nuit tombait. Notre havre de paix, à nous quatre : mes parents, Keanu, mon frère de trois ans mon aîné, et moi-même. C'est durant cette soirée sans lune que mon père m'avait pris à ses côtés. Nous étions posés sur le sable, assis juste à la lisière de la morsure des vagues, alors qu'il me conta la légende de Lunala. Cette nuit sans lune avait été choisie pour que j'entende l'histoire de ce mystérieux pokémon légendaire, plongeant sans cesse le monde dans la nuit, pour absorber et se nourrir de la lumière du soleil. Si mon frère ne démontrait aucune attirance pour ce genre de 'contes de fées', tel qu'il les appelait, moi j'en étais littéralement fascinée et envoûtée. Si bien que, c'est après cette nuit-là, que j'ai commencé à m'intéresser aux autres mythes de ces pokémons que l'on qualifiait de légendaires. Et que j'ai développé cette soif et cette faim de mystère et de découverte. Je dois d'ailleurs reconnaître que de grandir dans un archipel tel que celui d'Alola, attaché à tant d'anciennes traditions ancestrales, avait de quoi vous aider à être contaminée par un tel virus ! Je ne le savais pas encore, mais cette nuit fut le point de départ qui me mena à cette route qu'est la mienne aujourd'hui...

Si j'aimais passer beaucoup de temps à m'adonner à ma nouvelle curiosité de l'époque, les moments où je n'étais pas le nez dans mes bouquins, c'était parce que j'étais dehors en train de suivre mon frère de ses péripéties et autres bêtises. Il avait un tempérament très intrépide, mais également facétieux et bagarreur. Et disons qu'il ne fallait jamais grand chose pour qu'il se retrouve à avoir des ennuis... Et moi aussi par la même occasion ! Cela fait partie autant des bons souvenirs que de ces moments où nous passions notre temps à nous chamailler. La seule constance ? C'est qu'on hésitait pas à jouer les innocents et à être solidaire lorsqu'il était question de faire face aux parents. Autrement dit, une enfance normale et traditionnelle pour un frère et sa soeur. Des distances se formèrent et se créèrent entre nous deux durant l'adolescence cependant. Keanu commençait à avoir des fréquentations... douteuses, dirons-nous. Et si dans un premier temps, je me laissais entraîner et influencer par lui, j'ai très rapidement décidé de le laisser avec ses nouveaux amis et de me concentrer sur mes propres centres d'intérêts. Bien sûr, la jeune fille de douze ans de l'époque le vivait assez difficilement... Quoi de plus logique lorsque vous avez passé les douze premières années de votre vie en compagnie de votre frère ? Mais c'est de façon totalement inattendue que je parvins à combler ce vide, après quelques mois...

J'avais presque treize ans lorsque je suis tombée sur un adorable bébé pokémon en détresse. Un Minidraco, visiblement blessé, et échoué sur la plage à quelques centaines de mètres de notre maison. Je revenais de l'école cette fin d'après-midi là. Et, lorsque je l'ai vu, criant faiblement et à peine capable de bouger, je n'ai nullement hésité à le prendre entre mes bras, à le couvrir de ma petite veste, et à le ramener chez nous. Si mon père était un spécialiste des histoires et des légendes, ses talents médicaux étaient tout simplement inexistant. Heureusement, ma mère avait une certaine expertise dans l'usage des plantes, des baies et d'autres produits naturels. C'est donc avec son aide que j'ai pris soin de ce petit être et que nous avons pris le temps de le remettre sur pied. On le garda près d'une semaine avec nous, surveillant son état afin de s'assurer qu'il ne s'aggrave pas, et qu'on ne doive pas l'emmener dans un centre pokémon. Un séjour en captivité que j'essayai de lui rendre aussi paisible et agréable que possible. Comment ? En passant le maximum de temps avec lui : il était si fascinant et tellement mignon ! Je l'ai dorloté. Je lui ai parlé. Je l'ai nourri. Je l'ai veillé. Jusqu'au jour où, dans de telles circonstances, vous vous retrouvez obligé à rendre sa 'liberté' à votre petit compagnon captif. Sauf qu'au lieu d'un au revoir, ce fut comme une nouvelle rencontre, et comme un nouveau lien qui se tissa entre lui et moi. Celui que je baptisai Kuna choisit de demeurer à mes côtés. Et, pour ma part, je me fis le serment de veiller sur lui, et de demeurer sa plus proche et fidèle alliée, amie. Il me le rendit bien. Et grâce à son contact, grâce à sa présence, je comblai la distance entre mon frère et moi, et m'éveilla peu à peu à l'art de faire grandir un pokémon !

Mon frère quitta définitivement la maison à l'âge de dix-sept ans. Je me souviens qu'il avait essayé de me convaincre de partir avec lui. Il avait envie de partir en quête des autres régions. De partir à la course aux multiples championnats pokémon. Mais, je n'ai jamais su savoir si c'était tout ce qu'il voulait, où s'il utilisait une raison que nos parents n'auraient pas contestés pour partir librement avec d'autres desseins. Quoiqu'il en soit, je préférai rester et continuer mes études au sein d'Alola. Je voulais moi-même attendre d'avoir dix-sept ou dix-huit ans, avant de me décider à partir vers ma propre aventure. À la place de le suivre, je me dis que nous aurions tout le loisir de rester et demeurer continuellement en contact. Mais, à ma grande déception, ce ne fut qu'un leurre. Il y eut des appels pour mes parents et moi toutes les semaines... Avant que les semaines ne deviennent plus longues, et ne se transforment en mois... Pour qu'on se retrouve à ne pratiquement plus avoir aucune nouvelle du tout ! Si bien que, lorsque je décidai de partir de la maison à la majorité, je ne me mis même pas en tête de le retrouver. J'avais grandi et évoluer en me disant qu'il avait ses propres choix, pris ses propres décisions. Et que je ne me gâcherais nullement la vie en tentant vainement de retrouver un frère qui reniait sa famille pour je ne sais quelle raison !

Quitter Alola fut très difficile. Tant parce que je quittais la demeure familiale et mes parents, que tant parce que nous ne faisions pas partie des riches familles avec d'énormes économies. J'ai donc pris ce que j'avais pu mettre de côté pour me rendre jusqu'à Kanto. Et je me suis démerdé alors pour obtenir des petits boulots, sans prétention, à gauche, à droite. De Carmin sur Mer à Safrania, je me cumulais principalement des petits boulots de serveuse, de femme de ménage ou encore de vendeuse. Ce fut lorsque j'étais à Céldadopole que tout a basculé pour moi... Dans le bon sens du terme ! Le gérant du casino était continuellement en recherche d'hôtesse agréable à regarder pour servir tous les clients venant écumer leur argent. C'est là que je fis la rencontre d'un agent artistique qui, après avoir usé d'une montagne de compliment en tout genre, me donna rendez-vous pour un casting et un entretien d'embauche au sein d'une agence de mannequinat. Croyant à un canular, je ne m'étais pas présentée la première fois... Avant d'être recontactée par la secrétaire de cet agent qui me fixe un nouveau rendez-vous. À ce moment-là, j'ai décidé de tenter ma chance... Et le début de mes aventures prit un virage à cent quatre-vint degrés !

De Kanto à Unys, en passant par Johto et Hoenn, je fis le tour des plus grandes régions connues en même temps que je gagnai en popularité, et que j'enchainai les campagnes de mode en tout genre. Collection été ? Garde-robe d'hiver ? Shooting en maillot de bain ? Apparition muette dans des spots publicitaires pour des produits de soins ? J'ai eu droit à la totale, dans un rythme effréné d'une vie à cent à l'heure. Mon compte en banque grimpa en flèche, alors que je n'en n'avais pas toujours le loisir d'en profiter. Cela avait le mérite de me permettre d'envoyer un peu de cet argent à mes parents, afin de rendre leur quotidien plus confortable encore, alors que je conservai le reste précieusement sur une épargne. J'avais la chance de voyager ainsi à travers le monde, mais sans pour autant que ce soit en réalisant ma plus grande passion... Car non, je n'oubliais pas mon envie d'étudier les mystères et les légendes de ce monde unique ! Mais le temps me manquait plus que régulièrement pour m'adonner à cette passion proprement dite...

Ce fut donc le temps, la lassitude, et une découverte surprenante qui me firent prendre la décision d'arrêter ma carrière de mannequin : la découverte de la mystérieuse et secrète région de Lumiris ! Elle semblait surgir de nulle part, comme si elle n'avait jamais existé tout en étant toujours là ! Les frontières d'une nouvelle région, d'un nouveau 'monde' s'ouvrant à la grandeur du reste du monde tout entier. C'est après l'ouverture de ses frontières, alors que je devais m'y rendre pour une nouvelle campagne publicitaire, que j'ai conclu cette campagne sans quitter Lumiris. Je m'y suis posée. J'y ai établi les prémisses des fondations d'une nouvelle vie. Et je m'étais fixée comme détermination et objectif de partir à la découverte de tous les mystères et les secrets qui pouvaient régner en ces terres inconnues ! Un nouveau tournant décisif, autant pour mon ancienne carrière, que pour parvenir à mener la vie dont j'avais toujours rêvé. La mannequin laissa donc place à la toute nouvelle et toute jeune exploratrice, en compagnie de son fidèle amie de toujours : Kuna !

Seulement, je n'eus à peine le temps de m'acclimater à cette nouvelle région qu'une vague d'attentat secoua l'ensemble du territoire. Une vague d'horreur et de tragédie qui frappa l'ensemble de Lumiris. Certains mirent ça sur le compte des nouveaux arrivants, d'autres sur celui de la fatalité. Tout ce que je sais, pour ma part, c'est que je me retrouvai pendant trois jours à l'hôpital, légèrement blessée et surtout secouée par le souffle d'une explosion. Lorsque je suis sortie de là, je n'ai pas hésité à faire partie de l'effort commun pour aider les dresseurs, les rangers et les secours sur place. Même si je n'étais pas de la plus grande utilité, je voulais pouvoir aider, autant que j'en étais capable. Une tragédie qui me permit toutefois de créer certains liens et certaines amitiés fortes et solides parmi la population de Lumiris. Vint alors le calme après la tempête, et le temps de la reconstruction, du retour de la vie. Je participai à ces premiers galas que l'on fit pour redonner chaleur, bonheur et optimisme à la population. Tout comme je n'hésitai nullement à verser une partie de mes économies pour, comme tant d'autres, apporter ma petite pierre à l'édifice de la reconstruction... Avant de me décider à prendre la route, et de commencer mon nouveau périple !

Cela fait aujourd'hui six mois que je voyage au coeur de Lumiris. Changeant de routes et de villes au gré des mystéres, du temps et des envies ! C'est par une folle idée que je me suis décidée à faire partager mes péripéties aux internautes en filmant mes explorations. Chaîne vidéo et blog à l'appui, je m'y montre très active, tant pour mes découvertes, que pour me pencher sur des histoires, des légendes urbaines ou des mythes que mes followers peuvent me suggérer. Et je ne manque jamais de me rappeler que je dois finalement cela à un simple conte que mon père me raconta, un soir de nuit sans lune... Comme quoi, un fait de votre enfance peut vraiment influencer et guider l'avenir de votre vie et de votre destinée, sans même que vous ne vous en rendiez compte... !