Je me glisse dans l’eau froide. Sa morsure me fait trembler et je dois faire preuve d’un pu plus de volonté pour ne pas en ressortir précipitamment. Je repars en plongée, aujourd’hui. Malgré ce qu’il s’est passé la dernière fois, je n’ai pas pu résister à l’envie de recommencer. Être sous l’eau, coupée de tout, est une sensation si particulière que j’y ai pris goût, malgré les dangers sous-marins auxquels j’ai été confrontée plusieurs fois.

J’ai cependant fait une demande particulière concernant le Pokémon qui m’accompagne. Un Musteflot connaissant l’attaque Ébullition. C’est très précis, mais au vu de mon expérience, c’est ce qui m’a semblé être le mieux. Sa bouée pourrait me permettre de remonter rapidement en cas de pépin. Quand à l’attaque…

Je place mon respireau sur ma bouche avant de plonger à ses côtés. L’eau glacée ne tarde pas à se réchauffer autour de nous. La différence de chaleur crée des petites bulles mais mon compagnon aquatique est bien assez expérimenté pour contrôler la force de son attaque. Il ne m’ébouillantera pas sur place, mais me fournit juste assez de chaleur pour que je ne gèle pas sur place. C’est une peu comme quand on a va à la plage ou à la piscine au début de l’automne. L’eau n’est pas super chaude, mais le froid ne nous pousse pas à en ressortir en cinq minutes pour peu que l’on bouge un peu.

Musteflot et moi descendons peu à peu dans les profondeurs, à la recherche de faune et de flore particulière. J’ai également appris que les fonds marins peuvent cacher beaucoup de choses intéressantes. Peut être pourrons nous trouver un quelconque trésor?

N’ayant pas de montre sur moi, j’ignore depuis combien de temps je suis sous l’eau. Au début, j’ai simplement longé le sable au fond de l’eau, avec Musteflot. Puis nous nous sommes laissés glisser dans les fonds marins. J’aurais dû remonter depuis bien longtemps, mais ma soif de découverte m’en a fait oublier la légère fraîcheur de l’eau. Je pensais que la luminosité descendante était due au coucher du soleil, bien qu’il ne me semblait pas que nous étions si tard.

Me laissant porter par mon penchant aventureuse, j’ai guidé Musteflot assez loin de la rive, curieuse de voir ce que je pourrais trouver. Ce n’est qu’en regardant au dessus de ma tête, pour évaluer la lumière à la surface afin de déterminer approximativement l’heure, que je me suis aperçu de mon erreur. La nuit de tombait pas, c’est nous qui étions trop profond. Je déglutit difficilement. Aller trop profond est dangereux pour le corps humain. J’ignore quels en sont les effets, ni quels sont les risques. Je suis incapable de savoir si je suis en danger ou non, ni quoi faire si c’est le cas.

Bordel, je suis trop conne. On s’est pas autant éloignés pourtant, j’en suis sûre! Un peu, c’est vrai, mais pas à ce point là! Un courant a du nous porter au large, je vois pas d’autre explication.

Puis Musteflot fatigue. Je ne m’en suis pas rendu compte, mais la température chute au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la surface, donc Musteflot a du redoubler d’efforts pour me maintenir à température acceptable. Est-ce que la température changeante grâce à son attaque a modifié la pression autour de moi? En bien, ou en mal? Est-ce que le fait de ne pas porter de combinaison change quelque chose? On saura si je rentre saine et sauve, j’imagine. La perspective d’y passer ici et maintenant me fait frissonner. Est-ce que je vais finir par être incapable de respirer? Est-ce que je vais être attirée vers le fond sans pouvoir remonter? Peut être que mon corps va simplement lâcher et exploser. Pour ce que j’en sais…

Je fais signe à Musteflot de faire demi-tour. Je lui fais confiance, nous changeons de direction en remontant peu à peu vers la surface. Foutus courants.

Au bout de quelques minutes, nous finissons par tomber sur ce qui semble être un gros rocher. Ou pas. Je sais pas. Entre la lumière manquante et la visibilité réduite, je ne comprend pas de quoi il s’agit. Ma tête finit par rejoindre l’air libre. Je place instinctivement mon bras au dessus de moi pour éviter de me prendre un Carapuce sur la tête. C’est quoi ce délire, je suis où? Je peux pas déjà être revenue vers Lumiris, si?

La petite tortue réapparaît à côté de moi pour s’excuser.

-Ça va, y a pas de blessé. Dis moi bonhomme, on est où là? On est loin de la plage?

A vrai dire, lorsque je regarde autour de moi, il n’y a que l’horizon à perte de vue et ce gros machin bleu au milieu de l’eau. Je me souviens pas avoir déjà vu un truc pareil. C’est alors que de l’eau jaillit du dessus, comme un geyser, et m’asperge le visage d’eau froide. Le Carapuce m’entraîne à sa suite, vers l’un des côtés de cette chose étrange. Je finis par comprendre de quoi il s’agit, en croisant le regard de ce gros oeil qui manque de m’arracher un cri de stupeur. Un Wailord.

Un éclat de joie passe dans ses yeux (ou plutôt son œil, d’ici j’en vois qu’un). Une longue plainte m’accueille tandis que sa gueule gigantesque s’ouvre. Cela provoque l’aspiration de l’eau qui manque de m’entraîner à l’intérieur. Musteflot a le réflexe de me tirer de là en m’agrippant avec un aqua-jet. Il a voulu me becter ou quoi? Je crois que je vais devenir phobique des étendues d’eau, moi. Si je dois faire le récap des choses qui ont faillit me tuer ne mer on a: un Laggron, un Léviator, des Carvana, le manque d’air (forcément), une guerre de clans entre deux groupes de Pokémon, un Momartik qui a gelé l’eau tout autour de lui, les courants marins et la pression des profondeurs, et maintenant un Wailord. Liste non exhaustive.

La bouche de la bestiole reste cependant ouverte. Le Carapuce me fait signe d’approcher. Prudente, je m’exécute. La baleine possède une multitudes de machins dans sa bouche, on dirait des poils à la place des dents. Au milieu de tout ça, j’aperçois un éclat. Le Carapuce tente de m’expliquer quelque chose, et je finis par comprendre que son ami a quelque chose de coincé. Il me demande de le lui retirer. Ben voyons, je vais rentrer là dedans moi. Manquerait plus que ça. Mais est-ce que je peux vraiment refuser, au final? Quel genre de personne serais-je si je laissais un Pokémon souffrir de la sorte? Probablement une personne vivante (jusqu’à ma prochaine plongée, du moins).

Prenant mon courage (et ma connerie) à deux mains, je m’avance doucement. Je comprends rapidement que le Carapuce était plus gros et ayant des plus petits bras, lui et ses congénères n’ont pas pu aider le géant. L’objet est bien enfoncé entre les poils et ce qui semble être la gencive du machin. Je suis obligée d’y plonger mon bras sur toute sa longueur.

Pour ne pas arranger les choses, Musteflot a arrêté son attaque, je commence à avoir froid. Manquerait plus que le Wailord décide de fermer sa bouche, ou que je lui fasse mal et qu’il m’attaque. Ou qu’il se mette à plonger pour que j’explose sous la pression de l’eau. Je pourrais perdre mon respireau dans la manœuvre, en plus, pourquoi pas! Puis je me ferais becter les restes par des Sharpedo affamés tant qu’on y est, et après… Après quoi, hein? Bordel Arceus, qu’est ce que tu me réserves encore comme conneries? C’est quoi ton problème avec moi? J’ai pas assez donné ces dix dernières années, PUTAIN?

Au prix d’un ultime effort, à bout de bras et de souffle, je parviens à extirper l’objet coincé. Sans m’attarder plus longtemps, je pédale en arrière pour m’éloigner le plus vite possible de la créature qui pourrait… me broyer, me manger, me… me tout, en fait.

C’est cependant un râle de bonheur qui m’accueille lorsque je remonte à la surface. Poussant moi aussi un soupire de soulagement, je m’agrippe à la loutre chargée de m’accompagner. Mes Pokémon doivent s’inquiéter de ne pas me voir revenir. Mais le boulot terminé, je peux regagner la plage, tout est bien qui finit bien, je vécu heureuse et j’eu beaucoup d’enfants, allez zou. (Non, pas d’enfants, niquez vous)

MAIS… (Oui, “mais”, tu t’es crue dans un compte de fée Lauriane ou quoi? Mdr pauvre meuf (note à moi même, quand je commence à me parler à moi même sur un air de wesh wesh, c’est que je sature sérieusement)). Donc disais-je…. MAIS c’est le moment précis, où j’allais partir, que choisi le Wailord pour plonger. Et qu’est ce qui se passe quand un corps plonge? Un GROS corps? Ça fait une espèce de tourbillon qui attire tout ce qui a autour vers le fond. Si tu lis dans mes pensées Arceus, sache que si je crève pas dans une plongée et que je te retrouve, c’est toi que je coule.

Même Musteflot se met à paniquer et cherche à me tirer en sens inverse. Mais il n’y parvient pas cette fois. Submergée par les flots, je vois le Wailord bouger sous mes pieds. Luttant pour remonter, mes orteils le touchent. Il remonte? Agitant la surface de l’eau, le géant émerge à nouveau me prenant comme cavalière, les autres Pokémon à mes côtés. D’un cri plein de motivation, il commence à nager, me ramenant vers la plage que je distingue au loin. Soulagée qu’on essaie pas de me tuer à nouveau, je m’assois plus confortablement sur le dos de la créature.

L’air frais sur ma peau nue me fait frissonner, mais ça serait pire si je me trouvais encore dans l’eau. Le voyage durant quelques minutes, j’ai largement le temps de penser au chocolat chaud que je vais boire en rentrant. Je crois que je vais en avoir besoin.

Merci pour la modération!

On va pas se mentir. Les plongées et moi, c’est pas la grande histoire d’amour. J’ai faillit crever à la plage, deux fois. Puis au fond d’un lac. Puis re à la plage. Alors on pourrait se poser des questions sur mes compétences en natation. Mais je sais nager. Je suis pas une nageuse olympique. Mais je sais nager. C’est pas de là que vient le problème. Nan, c’est juste la nature qui essaie de me tuer. Les Pokémon, les vagues…

Mais le prof veut que je pousse mes recherches sur le prétendu Pokémon légendaire qui aurait vécu ici. Et comme il y a fort à parier que c’est un Pokémon aquatique, il y est probables que des ruines, ou une grotte, ou un truc du genre se trouve dans les environs. Et comme c’est pour le travail, je suis obligé d’aller sous le l’eau pour le chercher. Du coup j’ai choisi une monture qui m’a déjà accompagné par le passé. Un brave Musteflot en qui je sais que je peux avoir confiance pour faire son possible pour nous sortir de mauvaises situations.

Bref. Respireau, maillot de bain, combinaison de plongée, Musteflot, et c’est parti. On arrive dans la période de l’année où l’eau se réchauffe en journée. Au moins je mourrais pas gelée aujourd’hui. Je grelotterai un peu, au pire. Grâce au Pokémon eau, je m’enfonce de plus en plus dans les profondeurs avec un sentiment permanent d’angoisse et d’insécurité.

Des Pokémon eau nagent paisiblement autour de moi, s’écartant sur notre passage. Pour l’instant je ne remarque aucun signe d’agressivité. En espérant que ça dure.

Pour l’instant, tout semble bien se dérouler. Le Musteflot nage paisiblement, tandis que je me laisse tracter de plus en plus profondément. J’ai même pensé à prendre une lampe étanche pour m’éclairer lorsque la lumière du soleil ne percera plus assez la surface. Je sursaute lorsqu’un curieux Pokémon s’approche de nous. Un Luminéon commence à nous tourner autour, ses motifs éclairés projetant sur nous leur douce lueur bleue.

Je met un petit moment à comprendre ce qu’il nouveau, puis comprend qu’il nous attire quelque part. Les Luminéon ne s’attaquent pas aux humains, à ma connaissance. Je doute qu’il soit mal intentionné. Je me demande cependant s’il n’utilise pas un quelconque pouvoir d’hypnose sur nous, car l’envie de le suivre se fait sentir plus comme un instinct que comme un désir.

Nous approchons tellement du fond que ses écailles luminescentes éclairent la vase, les algues, et le corail au fond de l’eau. Heureusement que je suis bien équipée pour ce genre d’escapade. Le poisson, comme s’il avait lu dans mes pensées et savait ce que j’étais venu chercher, me conduit à un édifice fort intéressant. Depuis combien de temps ce truc est-il là? Des siècles? Plus encore? Aucune carte n’en fait mention à Lumiris, ça doit signifier que cette construction est extrêmement ancienne.

Cela ressemble à une espèce de temple délabré par les éléments et à moitié enseveli sous le sable. Je jette un œil interrogateur au Luminéon. Celui-ci ne m’attend pas et entre dans une petite cavité, s’enfonçant dans les tréfonds du bâtiment. Prenant une grande inspiration, je pousse Musteflot à le suivre.

La lueur de ma lampe torche me révèle quelques Pokémon ayant élu domicile à l’intérieur. Notre présence semble les déranger quelque peu, mais ils semblent plus curieux et surpris qu’agressifs. Je décide cependant d’éteindre ma lumière, et de ne garder que la lumière de notre guide comme repère. Nous finissons par arriver dans une salle plus grande, elle aussi en très mauvais état.

Sur le mur du fond, quelque chose semblant être une fresque attire mon attention. Certains sont à peine visible, mes une multitude de petits dessins semblent raconter quelque chose. L’excitation se fait de plus en plus grande, en moi. Quel type de découverte suis-je en train de faire? Depuis combien de temps ce lieu est-il perdu? Quelqu’un l’a t-il un jour découvert avant moi? Tant de questions auxquelles cette fresque répondra peut être. J’ai de la chance, il ne semble pas s’agir de symboles inconnus ou d’alphabet zarbi.

Le début de la fresque est illisible. Un pan du mur s’est écroulé. Les premières gravures identifiables sont des petit bonhomme sur des bateaux. Des petites pointes viennent probablement symboliser les vagues de la mer. D’autres créatures, probablement des Pokémon que je ne reconnais pas, les accompagnent. Les embarcations font face à des choses informes, au dessus d’une multitude de traits parallèles et d’un éclair. Des nuages d’orage. Des hommes en mer, accompagnés de Pokémon aquatiques ont fait face à une tempête.

Plus loin, les bateaux son en dessous de la tempête. Un bonhomme, plus petit que les autres, les bras levés, est tombé dans la mer. Les Pokémon ont tous disparu, sauf un. Sur le dessin d’après, le Pokémon porte l’enfant et l’aide à retourner au bateau. Alors l’homme qui semblait être le chef, lui a donné un objet. Une sorte d’écailles. Probablement en remerciement de son aide. Ce qui a conduit à l’évolution du Pokémon tel qu’en témoigne les rayons émanant de celui-ci et son apparence plus complexe sur le dessin suivant.

Finalement, le Pokémon guida les voyageurs vers la terre, où ils battirent un temple en son honneur. Probablement celui dans lequel je me trouve. Mais ce Pokémon est-il réellement le Pokémon légendaire que je cherche? Après tout, les Pokémon légendaires n’évoluent pas. Ce lieu et son histoire sont néanmoins très intéressants. Je fais signe à Musteflot de descendre au niveau du sol. De nombreux objets sans intérêts sont cachés au milieu des rochers. L’un d’eux suscite néanmoins mon attention. Je me décide à le prendre pour l’examiner plus tard.

Le Luminéon est toujours là à nous tourner autour, nous éclairant grâce à ses motifs. Je lui donne une petite caresse sur la tête en signe de remerciement pour m’avoir fait découvrir ce lieu, puis prend le chemin du retour.

Merci pour la modération o/

Ça fait un moment que j’étais pas venue ici. C’est bien plus tranquille que la dernière fois. Les vacanciers sont partis et ont délaissé la plage. La mer est calme. Il y a un peu de vent, et le ciel est couvert. Je vais pas avoir bien chaud quand je sortirai de l’eau. Je libère mes Pokémon, pour qu’ils puissent se dégourdir les jambes et garder mes affaires que j’abandonne sur le sable, pour m’avancer entre les vagues.

Seul la Musteflot prêtée par la base ranger m’accompagne. Nous nageons en surface sur quelques mètres, puis j’enfile mon respireau et nous plongeons.

Je sais même pas ce que je viens chercher ici. Je ne suis pas là pour le travail, ni pour la base, ni pour le prof. Je crois que je voulais juste me couper du monde. Quitter la surface quelques instants. Trouver la paix avec moi même, ce que je suis bien incapable de faire depuis de nombreuses semaines, déjà.

Et dire que me laisser couler ainsi m’a manqué. Qui l’aurait cru? Quand je suis arrivée, j’osais à peine enfiler des vêtements courts. Je ne voulais pas que l’on puisse voir les ecchymoses qui recouvraient partiellement mon corps. Aujoud’hui, je me retrouve à apprécier me plonger quasi nue dans la flotte, sans raison particulière. J’ai fais un sacré chemin, cette dernière année. Et pourtant, au fond de moi, je garde toujours cette impression de vulnérabilité. Comme si je n’avais pas avancé.

Mes connaissances ont grandit, ma situation à évolué, mes Pokémon sont devenus plus nombreux, et plus forts… Mais moi, je n’ai pas bougé. J’ai constamment la sensation d’être cette même petite fille qu’il y a dix ans, celle qui se battait pour garder la tête hors de l’eau, et qui a faillit se noyer plusieurs fois. Le monde tourne, tout a changé autour de moi.

Et pourtant, moi, malgré mes airs de fille arrogante et sûre d’elle, je suis toujours cette gamine apeurée et victime de son environnement.

Musteflot et moi émergeons au bout de quelques minutes. Nous nous sommes un peu éloignés de la plage, mais nous restons à une distance raisonnable. Nous savons tous les deux que la mer peut être dangereuse.

J’ai de la chance. Le ciel se dégage peu à peu et la légère brise se calme. Le soleil pointant le bout de son nez finira par échauffer l’air. Tant mieux!

Je me laisse bercer par les vagues, quand soudainement, les remous se font plus fort. Une vague surgit de nul part et vient m’engloutir. Je panique et m’agite, pensant à une attaque de Pokémon sauvage. Mais Musteflot me rassure aussi tôt, de par son calme. Un simple Wailmer un peu discret a en réalité surgit trop près de nous, nous envoyant valser par le fond. Pas agressif le moins du monde, le Pokémon marin s’éloigne paisiblement dans l’immensité aquatique.

Plus de peur que de mal. Je suis contente de pas avoir à me battre, ou à fuir. Je n’ai pas envie de ça, de vivre des aventures palpitantes ou quoi que ce soit. Ajourd’hui, je veux simplement me reposer. Rien que cette frayeur, je sens que ça m’a un peu vidée.

Musteflot s’éloigne un peu, attirant mon attention sur quelque chose. Un faible éclat captant le peu de soleil perçant la surface, l’intrigue. Je la rejoint près du mystérieux objet, me demandant de quoi il s’agit.

Je ramasse l’objet brillant, a demi enfouis dans le sable. Il s’agit d’une simple pierre eau. Je n’en ai pas vraiment l’utilité actuellement. Mais bon, je garde. Je la revendrai sur le réseau Dusk, au pire. Ça trouve toujours acheteur ces petites choses. Ma trouvaille en main, je remonte à la surface avec la Musteflot. La brise marine s’étant levée doucement, apportant ainsi son lot de fraîcheur, je frissonne rapidement. Je fais donc demi tour avec l’idée de regagner la plage.

Dans un premier temps, seuls le haut de mon buste et mes épaules sont sujets au froid. Mais bientôt, la partie submergée de mon corps n’y échappe plus. Fort heureusement, la fourrure de ma partenaire de plongée contribue à me réchauffer un peu.

Les yeux rivés sur le sable, encore à quelques centaines de mètres de là, j’observe du mouvement. Je distingue sans mal une grande silhouette verte dont la couleur se détache du reste. Probablement Lys, ma Jungko sortie de sa Pokéball. Elle ne sort jamais d’elle même lorsque je fais de la plongée. Il a dû se passer quelque chose. Alors que je me demande ce qui a bien pu pousser Lys, et probablement mes autres compagnons, à sortir de leurs pokéball, un éclair illumine le banc de sable. J’ignore s’il a été lancé par Sirius, mais il y a quelque chose de pas net là dedans.

-Musteflot, accélère, ma belle.

Comprenant la situation, la loutre agite ses deux queues, les faisant tournoyer comme des hélices. Projetées en avant, je m’agripe à sa bouée et me laisse porter par son adresse en milieu aquatique.

Lorsque ma monture et moi approchons, je commence à comprendre que le danger n’est pas aux prises avec mes Pokémon. Pas directement, du moins, mais ça ne saurait tarder. Pour une raison que j’ignore, des Sharpedo et des Octillery se font la guerre entre nous et le sable. Sentant l’agitation, et probablement avertis par Stahl que je laisse généralement en dehors de sa Pokéball pour garder mes affaires, toute mon équipe est sortie de leurs pokéballs.

Certains Octillery, plus téméraires que les autres, décident de partir à l’assaut de mes compagnons mais sont rapidement repoussés et retournent s’agglutiner contre les Sharpedo. Vu leur comportement, je présume qu’ils sont les agresseurs. S’ils ne faisaient que se défendre, mes Pokémon ne les combattraient pas eux, mais plutôt les requins. Faut croire que c’est la mode, les guerres de gang ici. Et c’est pas la première fois que je me retrouve au milieu d’une bataille de ce genre.

Plaçant mon respireau sur ma bouche, j’ordonne à Musteflot d’attaquer. Le museau en l’air, la loutre orangée assemble de plus en plus d’eau de mer au dessus de nous. Les flots se mettent alors à danser, formant un tourbillon. D’un mouvement de la patte, elle envoie l’attaque Siphon au milieu de la mêlée. Un tourbillon temporaire se forme au milieu de la mer, désorientant les Pokémon aquatiques présents.

Je plonge à ses côtés et m’agrippe à elle, tandis qu’elle me tracte avec son attaque aqua-jet. Cela nous permet de passer à côté du siphon, dont le diamètre est moins important à sa base, sans nous faire happer par sa force. Tout en distançant les Octillery à l’écart du tourbillon qui tenteraient de nous attraper par la même occasion. J’ai vu suffisamment d’horreur à base d’animaux à tentacules sur internet pour ne pas avoir envie d’entrer en contact avec ces créatures. Genre j’ai vu une vidéo avec cette fille qui mange un poulpe VIVANT.

Bref. Nous parvenons à rejoindre la plage sans trop de soucis. Je m’assure que tout le monde va bien de ce côté, ce qui est le cas. Dans l’eau, le tourbillon finit par se calmer mais la bataille ne reprend pas tout de suite, le temps que les Pokémon reprennent leurs esprits.

-Je propose de pas rester là plus longtemps. Indiqué-je à toute mon équipe.

Je ramasse précipitament mes affaires et, encore trempée, me met à courir le long de la plage jusqu’à m’être assez éloignée du lieu de la bataille que j’entend déjà reprendre derrière moi.