Depuis les bas quartiers de la capital d’Unys grandissait un jeune garçon et sa sœur, tous deux portant fièrement un teint basané bien répandu dans les environs de la ville. La vie y était plus difficile mais il n’était pas seul, il avait sa famille, sa sœur, sa mère et son père.
Son père était l’un des plus grands dresseurs Pokémon de la ville, possédant que les plus puissants de la région. Ou du moins c’est ce qu’il disait à tous et toutes. Mais notre jeune protagoniste ignorait les sombres addictions au jeu de son paternel. Il ignorait aussi qu’il était la cause de leur pauvreté. Mais en quoi était-ce important lorsqu’on croyait posséder le bonheur en lui-même ?

Du jour au lendemain, il découvrait durement qu’il pouvait tout perdre sans pouvoir comprendre la situation. De sa plus tendre jeunesse, Capistran n’a jamais connu la vie aisée d’une famille forte et établi mais sa famille était unie… Du moins c’est ce qu’il croyait avant d’être offert en adoption dès l’âge de 4 ans. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Sa mère criait, hurlait même. Sa sœur était en sanglot incontrolable, elle qui ne pleurait jamais, qui se montrait si forte, si… Digne d’être l’aînée des deux. Voilà qu’elle montrait ses faiblesses ? Mais son père ? Son père souriait, la tête baissée, son regard masqué derrière sa casquette mais pas pour le petit garçon. Confus, apeuré même, il s’approchait de son paternel, cherchant réponse dans cette confusion.

« Qu’est-ce qui se passe encore Papa ? »

- Tu comprendras le moment venu.

« Mais je veux aider !! » Les larmes lui montait aux yeux, sa vision se faisait floue puis sombre d’un coup ?! Ouvrant les yeux, il voyait qu’il avait un chapeau… Son chapeau ?! Il l’attrapait aussitôt entre ses mains, fixant sa figure paternelle de ses grands yeux dorés mouillés par ses larmes.

- Je compte sur toi.

Pour la première fois de sa vie, il sentait que sa famille tout entière reposait entre ses mains, il se sentait trembler, avait-il seulement la force de remplir une telle mission ? Mais cette mission et promesse dû être remise à plus tard à maintes reprises. Avant même qu’il ne se réalise, il traversait d’une famille à problèmes à une autre sans jamais avoir grandement le temps de s’attacher à la famille précédente. Soit la connexion passait pas avec les ‘parents’, soit c’était la fratrie qui rendait la chose plus difficile.
Cet effet de transfert et ce manque de figure affectueuse jouait ainsi sur son comportement qui le rendait plus colérique et peu confiant de son environnement. Cherchant davantage à s’isoler qu’à se joindre à la famille d’accueil du moment, après tout, quel était l’intérêt de s’attacher à ceux qui allait surement encore l’abandonner. C’était la même routine qui se répétait encore au bout de quelques mois seulement.
Mais voilà que sa chance allait enfin tournée ?
Dès l’âge de 9 ans, Capistran se fit adopter par une riche famille de Johto qui n’avait malheureusement pas les moyens d’obtenir en enfant par les voies naturelles. Ce fut pratiquement leur prix de consolation, bien que le père adoptif n’y trouvât pas la même valeur en lui que la mère qui cherchait autant que possible à s’occuper de lui et le traiter aux petits oignons. C’était un étrange mode de vie pour notre jeune garçon brisé qui avait pour habitude de se faire dénigrer par tout homme et femme qui avait le malheur de l’avoir en famille d’accueil. Cette preuve d’affection qu’il avait du mal à comprendre alors que son comportement négatif engendré par des années d’intimidation semblait prendre le pas sur lui. Mais cette femme, cette… Mère même ? Elle était différente. Elle était douce, tendre même et brillait d’une patience sans nom malgré les crises de colères soudaines qui pouvait piquer le jeune Unyssien.
L’intégration était terriblement difficile pour lui, principalement dû à son teint plus sombre et ‘étrange’ selon certain ? Mais sa mère adoptive lui répondait si souvent que cela le rendait unique, spécial même. Qu’il ne devrait jamais avoir hontes de ses racines…. Racines…? C’était bien étrange, elle qui avait changé son prénom pour Tristan… Comme si il n’avait jamais existé avant cela…? C’était tellement confus dans sa tête.

Les enfants qu’il fréquentait durant cette période le surnommaient Cappy, en bonne partie dû au chapeau béret qu’il portait toujours sur ta tête bien trop petite. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il s’agissait du seul souvenir familial qu’il possédait et qu’il était hors de question qu’il en dispose, même si on le critiquait par la taille de ce chapeau. C’était ses racines, ou du moins c’est ce qu’il pensait dur comme fer. Et quiconque osait lui retirer ou lui voler se trouvait grièvement blessé, mais jamais il ne saurait pourquoi il y tient autant.
Mais malgré les moqueries, il prenait affection pour ce nom… Cappy…
Si bien qu’il demandait à sa mère de l’appeler ainsi à sa grande surprise, ce qu’elle acceptait… À moitié. Un compromis fut offert, il pouvait être Cappy… tant qu’il restait aussi son Tristan..? Ainsi vint Capistran. Un prénom étrange mais unique, ça lui plaisait, ça lui collait et il gardait son surnom… Maintenant indirectement son prénom aussi… Capistran Lodge, ça sonnait bien. Mais Cappy Lodge c’était encore plus cool ! Ce fut une très bonne période de sa vie…

Jusqu’à son arrivée.

Avec l’arrivée de l’adolescence, le jeune garçon semblait se refermer à nouveau sur lui-même au déplaisir de sa famille adoptive mais surtout, sa mère. Un vide la grugeait, aurait-elle été une si mauvaise mère pour lui..?

Après 2 ans, un sentiment de lassitude auprès de sa famille adoptive qui avait de plus en plus de difficulté à subvenir à ses besoins pour le garder hors de sa chambre et loin de ses jeux vidéo, qu’il passait la majeure partie de son temps hors des classes pour s’évader des terribles journées où il jouait les rejets de classe dû à sa simple couleur de peau basané. Ce n’était pas un sujet qu’il aimait discuter autour de la table, lors des rares fois qu’il s’y trouvait. Il s’exprimait donc sur des jeux violents dans l’obscurité de sa chambre.
C’est à ce moment que aa mère adoptive, en manque maladif d’une figure à affectionner, demandait s’il était possible d’adopter une jeune fille qu’elle pourrait d’avantage se rapprocher à long terme, de par la facilité à comprendre ses besoins. Après quelques semaines de recherches, la famille adoptive avait trouvé son nouveau membre ; Madelyn… Enfin, c’était le nom qu’ils lui avaient donné à l’adoption.

Elle aussi venait d’Unys selon ses parents et ils devraient bien s’entendre. Du moins c’était ce qu’ils prétendaient mais rien qu’à la voir à l’aéroport aussi pour le décourager.
Elle était ce qu’il voyait tant chez lui, blonde, de grands yeux, merci bon Dieu, ils n’étaient pas bleus ! Mais elle avait ce regard faussement angélique qui ferait fondre n’importe quelle grand-mère.
Elle s’était plutôt vite approprié la place et ça, ça déplaisait grandement à Cappy qui la percevait nettement plus comme un obstacle qu’un membre de la famille. Il voyait ses privilèges d’enfant unique le quitter. Ses très rares moments d’attention et d’affection lui glissaient entre les mains. Cette chipie n’avait qu’à verser une petite larme pour avoir la nouvelle bicyclette tandis qu’il devait pratiquement voler l’argent de ses parents pour obtenir un jeu vidéo qu’il souhait. Sa vie basculait du tout au tout. Il détestait cette Madelyn qu’il avait soigneusement surnommé Maddy car il la trouvait pratiquement folle avec ses crises multiples et cherchait souvent à lui faire savoir par des propos brusques et froids, au risque de se faire punir par ses parents.

Et plus les années passaient, plus la relation devenait tendue envers Capistran et Madelyn, elle se voulait si tendre et innocente envers lui… Pour mieux lui causer les pires ennuies et ça l’écœurait d’être ainsi utilisé en pantin. C’était une véritable vipère et il la détestait pour ça.
Au fil des années dans ce nouvel environnement, Capistran rêvait déjà de quitter le foyer adoptif, de trouver sa voie, de remplir sa promesse même… Et c’est à l’âge de 16 ans qu’il saisit la première opportunité pour déclarer son départ prochain. Madelyn était la goûte de trop et il devait s’en éloigner le plus possible. Si la réaction de son père ne le surprenait pas tant au final, voir sa mère aussi déchirée le troublait…? Pourquoi portait-elle autant d’importance à sa présence..?
Mais le pire était cette Maddy.
Elle semblait culpabiliser, elle en pleurait même à chaude larmes à cette annonce ? Elle disait même qu’elle souhaitait qu’arranger les choses… Seulement qu’il était trop tard, elle avait attendu qu’au dernier moment avant de réagir. Cappy lui répondit que la seule façon de régler les choses était pour elle était de quitter la maison, mais il savait qu’un tel espoir était futile. Elle était clairement la favorite entre eux deux. Même si elle répondit être chez elle, le grand frère lui fit brièvement comprendre qu’elle se trompait avant de tourner les talons et quitter le domicile pour de bon. Abaissant sa casquette devant ses yeux pour cacher les larmes derrière sa colère. Il jurait ne plus jamais y revenir, même si cela voulait dire qu’il devait vivre à la rue.
Malgré la souffrance occasionnée, la mère brisée parvint à rattraper son fils adoptif pour l’aider.
Non, elle ne cherchait pas à le retenir, elle voyait bien qu’il était déterminé. Mais elle lui donnait surtout un peu d’argent et un billet d’avion ?
Ce n’était pas Unys mais une chance pour recommencer à zéro, de voler de ses propres ailes.
Ce fut le cœur lourd que Cappy se dirigea lentement, mais surement vers une autre région du nom de Lumiris. Sur sa route, il croisa bon nombre de dresseurs de Pokémon qui l’inspiraient au gré du temps. L’action ainsi que l’adrénaline des combats lui rappelait les joies de ses jeux vidéo et la compétition qui en détourne l’intriguait plus que tout. Tel était son but ; devenir un dresseur… non… Devenir le meilleur dresseur comme son père, son vrai père et non cette blague présente que pour lui crier après.

Cependant, il y avait un petit problème
L’argent s’était évaporé dans un petit logement dans un quartier pauvre afin d’avoir un toit sur sa tête. Une simple Pokéball était considérée comme un luxe pour lui, avec la somme qui lui restait. Il lui fallait donc un boulot et, par chance, une usine de distribution de café venait tout juste d’ouvrir ses portes et cherchait de la main d’œuvre pour des travaux manuels. Le salaire était raisonnable et quelques économies lui permettront de s’équiper pour réaliser son nouveau défi.

Il n’était pas riche mais il avait un toit sur sa tête, il était seul et relativement heureux ? Il avait remis ses projets Pokémon pour se concentré sur sa stabilité personnelle et jusqu’à présent il s’en tirait relativement bien !
Heureusement, il avait l’aide de sa mère adoptive ici et là mais il s’en voulait toujours de dépendre d’elle financièrement après être partie comme un sauvage mais elle disait l’aimer malgré tout et vouloir le supporter dans sa quête de bonheur… Si seulement elle savait…

Les années passaient, elles se ressemblaient bien malheureusement.
Ou heureusement ? Ce semblant de tranquillité lui faisait un bien fou. Mais ce n’était que le calme avant la tempête.

Une tempête qui s’abattait rapidement sur Lumiris du nom de Madelyn.
Alors qu’il jouait, pour changer après une journée de boulot, il entendait frapper à sa porte ? Pourtant il n’attendait personne et n’avait rien commandé encore ce soir. Mais en ouvrant la porte, il figeait.
Sans même avoir le temps de réagir, il se trouvait plaquer au sol par cette furie qui l’étreignait d’une force qui le rendait vraiment mal dans sa peau… Mais voilà qu’elle le ruait de coups et prétendait qu’il l’avait abandonné ?! Et puis quoi encore ?!
Il sentait une colère vive l’envahir et sans plus attendre, voilà qu’il la retournait brusquement pour mieux la plaquer au sol et capter son attention, ce qui fonctionnait bien heureusement.

« Tu vas t'calmer un peu oui ??
Tu veux bien m'expliquer c'que t'fous ici ?! »

- J-je voulais te voir...

« ... C'est tout ? Bah, j'suis là.
Tu peux rentrer maintenant. »

Ce à quoi elle répondait négativement et sitôt il ressentait un terrible frisson l’envahir… Est-ce que cette conne était en fugue ? Il se sentait trembler de tout son être, il la fixait froidement dans les yeux. Dans quelle merde le trainait-elle encore ?!
Mais rapidement elle vint le rassurer en disant ne pas être en fugue… et avait même était aidée par leur mère ? La colère demeurait mais voilà qu’il relâchait la petite blonde, un peu froidement.

« T’as un boulot j’espère ? »

- … Un boulot…? Je viens tout juste d’arriver…

« Bah ici c’est pas un refuge pour les sdf. Tu bosses ou tu retournes à Johto. »

- … Mais les parents ne t’aide pas…?

« Tu veux rire ? Plus depuis que j’ai atteint 18 ans. »

- … O-oh… Je suis tellement navrée…

« Pas la peine, c’est simple, trouve toi un boulot, paie tes trucs… Oh et fais pas chier. »

Sans doute était-il naïf sur le dernier point… Ou entièrement en fait. Il était quand même question de Madelyn !
Et sans grande surprises, au bout de quelques semaines, rien avait changé, Maddy était toujours chez lui, à pomper son fric par sa simple existence, il se devait de remédier à la chose avant qu’elle ne les jettes à la rue simplement en respirant !

Point positif, elle ravivait un désir un peu trop repoussé jusqu’à maintenant, il était maintenant la motivation nécessaire pour devenir dresseur comme son géniteur à la base. Ce qui le poussait à s’absenter quelques temps pour ‘prendre l’air’…
Bien qu’en fait, il avait failli y passer en tombant sur un Nidoran… et sa folle de femelle au passage. Car s’il avait réussi à capturer le mâle sans trop de problème, cette femelle était une toute autre histoire mais une fois capturée, il semblait déterminé à laisser cette bombe à retardement à Maddy. Avant de réfléchir... Elle pourrait être une alliée sûre à bien y penser...
Et plutôt que rentrer, il envoyait un message à sa plaie de sœur pour qu’elle vienne le rejoindre au parc, ce qu’elle fit rapidement à sa grande surprise.
Une fois sur les lieux, il la fixait un moment dans les yeux avant de lui laisser l’une des deux Pokéball entre les mains. À sa grande surprise, elle réceptionnait la sphère bicolore, surprise, confuse même. Ne pas la voir si arrogante était toujours aussi amusant à bien y penser.

« Il s'appelle Nemesis, prends en soin, il saura te protéger pendant tes combats, c'est le moyen le plus facile de se faire du fric ici. »

- Ne-nemesis ?! Combat ? Cap...?

Alors que le regard marron de Maddy devenait larmoyait, il s’empressait de baisser la tête, masquant son propre regard derrière  sa casquette, laissant qu’un sourire en coin visible.  Alors que la blonde libérant son nouveau partenaire qui se révélait être le Nidoran Mâle. Elle semblait touchée, bouleversée même ? C’était étrange de la voir ainsi, si… Honnête..?

« Permet lui de devenir plus fort et ce sera un excellent allié.
Oh et… Joyeux anniversaire en retard, Maddy. »

Malgré sa rancune, il ne pouvait être complètement cruel envers elle, il savait qu’elle avait aussi souffert à sa façon. Et puis, elle pourrait bien lui être utile un jour, ce serait du gaspillage de tout foirer aussi rapidement! Et puis, peut-être qu'ainsi la vie en Mirawen serait plus intéressante, qui sait ?