Cela faisait tellement du bien de repartir à l’aventure ! Avec tout le temps que j’avais passé dans mon lit, j’avais presqu’oublié ce que ça faisait de parcourir les routes avec uniquement un sac à dos et ses Pokémon. Cependant, la suite de voyage allait se dérouler dans le nord du continent et donc je devais me rendre à Némérya. Et pour ça, quoi de mieux que de passer par la piste cyclable pour gagner du temps. J’enfilai mes rollers et parti à l’aventure. Cela faisait du bien de ressentir le vent dans ses cheveux ainsi que l’excitation de découvrir de nouvelles choses. Quoique je connaissais déjà la piste cyclable pour l’avoir parcourue plusieurs fois…
Dans tous les cas, j’arrivai après deux heures d’efforts coupés par des pauses. De plus, midi approchait et je décidai de chercher un endroit où me poser et manger. Je passai ensuite le reste de la journée à flâner dans les rues. Je n’avais plus l’énergie de faire quoique ce soit d’autre et puis, la ville m’avait pas mal manquée. Ce n’était pas du tout la même chose de vivre dans un petit village ou dans une grande métropole. Je fis alors un peu de lèche-vitrine et m’achetai une glace vers 16h que je mangeai dans un parc.
Je ne quitté l’espace vert qu’une fois le soir venu et qu’un garde me demande de partir. J’avais passé une très bonne journée, mais il fallait que je trouve un endroit pour dormir maintenant. Je me dirigeai alors vers un Centre Pokémon du centre-ville.
Je suis désolée, déclara l’infirmière Joelle, il ne reste qu’une chambre double de libre. Et il y a de forte chance que quelqu’un prenne l’autre lit.
C’est pas grave ! Je pourrai me faire une nouvelle amie comme ça !
Si ça ne vous dérange pas, voilà votre clé. Au fait, vous voulez que je m’occupe de vos Pokémons ?
Non, ça ira merci ! Ils sont en pleine forme. Et bonne nuit !
Merci, également.
Sur ce, je me rendis à la chambre que m’avait indiquée l’infirmière Joelle et décidai de m’allonger sur mon lit. Je voulais me reposer un peu avant d’aller manger à la cantine du centre, même si je n’étais pas sûre d’avoir vraiment faim…
Recroquevillée dans un coin de la pièce, tu tentes d'oublier la perte de ton petit Concombaffe. Poyo te manque terriblement - tu aimerais pouvoir reculer le temps afin de le retrouver. Cette chose dépourvue de toute utilité te rendait si heureuse, même s'il était complètement impassible. Ton tout premier Pokémon sera irremplaçable et tu le sais. Alors pourquoi as-tu fait tout ce chemin pour te rendre au laboratoire du professeur Baobab ? Pourquoi lui as-tu demandé, en larmes, de t'offrir un nouveau compagnon pour prendre la place de Poyo ? Tu n'as même pas encore appuyé sur le bouton de la pokéball. Tu n'as pas encore conscience de l'espèce de ton nouveau Pokémon. Tu hésites, tu as perdu ton éternel sourire, te voilà dans un cauchemar sans fin. Heureusement, ta petite Lyca t'accompagne dans cette terrible tragédie. Elle ne te lâche pas d'un poil, tentant de te redonner un peu de cette joie perdue. Ivy, tu dois te ressaisir. Poyo n'aimerait pas que tu perde ta joie de vivre contagieuse. Ouvre cette pokéball, peut-être que ton nouvel ami te permettra de tourner la page. ; Tu t'apprêtes à le faire, mais quelqu'un t'interromps. Une longue et rassurante chevelure rose se dresse devant toi ; celle de l'infirmière Joëlle du Centre Pokémon de Nemerya, là où tu es présentement depuis deux bonnes heures à fixer le vide. « Ma chère, tu devrais aller te reposer. Il y a une chambre de libre. Allez, suis-moi. » Tu souris tristement en prenant la main de la femme. Elle te mène jusqu'à une porte fermée. Derrière elle se trouve sans doute ta chambre pour la nuit. « Merci madame. » Lui dis-tu tout simplement avant d'ouvrir la porte et de découvrir qu'elle n'est pas vide. Une autre jeune fille est déjà là. Tu te retournes vers l'infirmière pour lui dire qu'elle s'est trompée, mais elle se contente de te faire un clin d’œil avant de tourner les talons. Qu'est-ce qu'elle essaye de te faire comprendre ? Souhaite-t-elle que tu sympathises avec cette autre jeune fille pour te changer les idées ? Tu hésites un instant, mais tu finis par franchir le cadre de la porte pour te rendre dans la chambre.
« Salut, moi c'est Ivy. Je... ferai en sorte de ne pas être encombrante. C'est bien ça, le mot qu'il faut dire, lorsqu'on prend de la place ? » Demande-tu avant de te précipiter vers le lit sans propriétaire. Lyca te suit en agitant sa petite queue pour saluer la blonde. Elle reste cependant près de toi, n'osant pas te laisser une seule seconde toute seule. « J'aime beaucoup ta coiffure. Elle ressemble un peu à la mienne, mais elle est plus jolie. » Affirme-tu en souriant légèrement. Tu prends ensuite la fameuse pokéball que tu t'apprêtais à ouvrir plus tôt. Ton regard passe de la sphère à l'inconnue ; tu te grattes la tête nerveusement. « Je ne sais pas ce qu'il y a dans cette pokéball. Tu veux le découvrir avec moi, dis ? » Cette phrase, sortie de son contexte, peut paraître très étrange. Non, tu n'as pas volé cette pokéball. On te l'a simplement donné. Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu tentes d'intéresser cette jeune fille. Tu tentes toujours de te faire des ami(e)s mais certains de trouvent trop marginale pour aller plus loin qu'une simple connaissance. En même temps, ma pauvre Ivy, tu ne connais rien de la société. Tu tentes encore aujourd'hui d'agir de manière normale, de t'intégrer. Poyo te donnait du courage, mais maintenant il n'est plus là pour t'aider. Tu dois connaître l'identité de ta nouvelle créature. Mais tu as peur. Tu as besoin d'un soutien moral... plus que jamais.
Je n’avais absolument pas vu le temps passer. Je m’étais endormie directement après m’être couchée sur mon lit. Du coup, quand la fille me réveilla, je ne savais pas du tout si ça faisait dix minutes ou deux heures que je dormais. Je lâchai alors un bâillement à m’en décrocher la mâchoire, frottai mes yeux et les posai sur elle. Je la décrivis alors de la tête aux pieds tout en l’écoutant parler avec attention. Depuis quelques temps, j’arrivais mieux à me concentrer sur plusieurs choses à la fois sans me disperser.
Moi, c’est Maya ! Et ne t’en fais pas pour ça, ça ne me dérange pas du tout. Surtout que je le suis aussi. Enfin d’après ma meilleure amie Lily, elle dit que parfois je suis autant encombrante physiquement que verbalement. Je suppose qu’elle veut dire que je parle beaucoup, ce qui est tout à fait vrai. Et merci ! J’adore ta couleur de cheveux ! C’est naturel ou tu as fait une teinture ? Parce que j’aimerais tellement avoir la même coloration, c’est tellement girly…
Je me tus subitement en voyant son regard. Elle avait l’air nerveuse et triste à la fois. Sauf que je ne comprenais pas vraiment ce qu’il se passait car elle avait joyeuse quand elle était entrée. Elle avait même souri. Et puis là d’un coup, tout avait disparu. Elle tenait sa Pokéball en main.
Vas-y, ouvre-là ! J’ai super envie de voir ce qu’il y a dedans, pas toi ? Au fait, c’est le Professeur Baobab qui te l’a donnée ? demandai-je sur un ton doux.
Je me dirigeai alors vers le lit d’Ivy et m’assis juste à côté d’elle. Je lui pris alors la main qui ne tenait pas la Pokéball et la caressai doucement. C’était ce que faisait toujours ma grande sœur quand je ne me sentais pas bien. Sauf que dans ce cas-ci, je ne savais pas ce qu’il n’allait pas. Peut-être une peine de cœur ? Ou elle a peut-être perdu quelque chose ? Ou elle n’aimait vraiment pas la déco de la chambre. Ce que je pouvais comprendre…
Il y a quelque chose qui ne va pas ? Même si on ne se connait pas vraiment, tu peux tout me dire. Je ne répèterais rien à personne. Promis, juré, craché !
Pour joindre l’acte à la parole, je craché dans ma main et la tendis vers Ivy. C’était toujours ainsi que je faisais mes promesses, même si maman, papa, Olivia, Lily et tout un tas d’autres personnes trouvent ça dégoutant.
Maya... C'était un nom si mignon. Il était court, comme le tiens. Même si le tiens restait plus court. En même temps, difficile de faire plus court que Ivy... À moins de s'appeler Yu ou bien Ed... Enfin bref. La jeune Maya parlait beaucoup mais tu ne la trouvais pas encombrante, au contraire, l'entendre te remontait le moral presque instantanément. Tu souriais à nouveau.
« Je crois que... J'ai toujours eu des reflets roses dans mes cheveux. Mais les tiens sont très jolis comme ça, tu ne devrais pas les changer. » Dis-tu en serrant la main de la jeune fille. C'était étrange. Tu avais l'impression de la connaître depuis longtemps, alors que ce n'était pas du tout le cas. Une inconnue avec qui tu avais un lien prédéfini, un peu comme si le destin avait voulu que vous vous rencontriez ? C'était fort possible... Cette idée te plaisait bien, en tout cas.
« Oui, c'est le professeur Baobab. J'ai... J'ai perdu mon petit Poyo, mon Concombaffe. Il est... » Les larmes se mettaient à couler sur tes joues rosées. Tu n'avais pas envie d'en dire plus. Tu n'étais pas prête à en dire davantage, sa perte te faisais beaucoup trop de mal à l'heure actuelle. Heureusement que Maya était là pour te remonter le moral. La voir cracher dans sa main et te la tendre t'avait fait rire, un peu... Son intention n'était sûrement pas de te faire rire, elle avait l'air sérieuse, mais tu ne connaissais pas ce genre de rituel et pourtant ça t'amusait. Tu lui tendais alors ta main, toi aussi. Elle avait promis, et maintenant, elle devait tenir sa promesse ! Vous étiez liées par les liens de la salive... Mais la salive des mains. Pas genre un bisou... Non, vous n'aviez pas ce genre de relation, voyons ! Vous vous étiez rencontrées il y avait à peine dix minutes... Enfin voilà, par les liens de la salive sur les mains.
« Tu as entendu ? On dirait... une clochette. »
Tu ne savais pas d'où venait ce bruit. Mais tu l'avais bien entendu. Provenait-il de la pokéball ? Vous le saurez après la p- NON c'était un prank. Ivy, tu appuyais sur le bouton de la sphère afin d'en laisser s'échapper la lumière blanche... Qui fit apparaître devant tes yeux rosés un adorable petit Korillon. Tu ne connaissais cependant pas cette espèce, mais tu voyais bien qu'il ressemblait à une clochette, avec des yeux, et une petite frimousse très choupinette. Tu ne savais pas trop quoi penser, mais il t'intriguait.
« C'est... toi qui faisais ce bruit ? »
Tu penchais ta tête sur le côté, l'air d'analyser ton nouveau Pokémon. Tu prenais doucement consicence que cette clochette allait devenir ton compagnon de voyage. Mais tu ne savais rien sur lui. Maya, un petit coup de pouce pour une jeune inculte ? Au moins, le nom de l'espèce et son type...
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