Dusk Lumiris

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I only want to save some new lives ... Ft. Hazel
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- Bon matin Iza’ !

Intrigué, tu relevas ton regard de la feuille que tes doigts délicats tenaient comme un trésor. Elle était là, les yeux pétillants malgré la fatigue qui tiraient chaque jour un peu plus les profonds cernes sous ses yeux.

- Bon matin April !

April était l’infirmière qui t’avait accueilli au centre hospitalier de Voltapolis près d’une semaine auparavant. C’était la bonne âme qui avait pris de son précieux temps pour guider ta journée au travers le département de psychiatrie… Sans elle, sans son aide, tu n’aurais sans doute pas vu la fin de la journée. Elle avait été ta bonne étoile, ton guide.

Avant d’y être confronté, tu n’aurais jamais pu imaginer à quel point la nouveauté pouvait être effrayante. Tu croyais qu’une fois la décision prise de partir, le plus gros du travail avait été fait… Mais c’était faux. C’était un énorme mensonge que tu t’étais fait à toi-même afin de ne pas te dégonfler au dernier moment. Le plus terrifiant, c’était de te reconstruire une vie sans l’aide de personne. Bien sûr, il y avait ta communauté. Les quelques milliers d’internautes qui te suivaient quotidiennement sur ta chaîne PokéTube et qui ne te laissaient jamais tomber dans l’anonymat… Mais à cet instant, c’était insuffisant. Cette histoire, tu devais la vivre seul. Tu ne pouvais pas compter sur eux. Ni sur qui que ce soit.

- Est-ce que je peux te demander un petit service ? À moins que tu ne sois trop occupé ?

Un service ? Naturellement, tes iris balayèrent ton planning de la journée afin d’en évaluer le contenu puis tes épaules se soulevèrent légèrement. Tu avais quelques repas à aller porter, un paquet de trucs à nettoyer, des papiers à distribuer… Beaucoup trop de tâches ingrates que le personnel était heureux de pouvoir relayer aux pauvres bénévoles qui venaient sacrifier généreusement de leur temps au centre. C’était sans doute ça, de recommencer au pied de l’échelle. Tu n’étais personne après tout. On n’allait certainement pas t’envoyer faire de petits coucous aux patients les plus critiques… Pas tout de suite. Pas comme ça.

- Non, j’ai amplement le temps de faire ce que tu veux.
- Nous avons une nouvelle bénévole qui est censée arriver d’une minute à l’autre… C’est dans le cadre d’un projet scolaire. Est-ce que tu pourrais aller l’accueillir et lui faire faire le tour des lieux ? Je m’en chargerais bien, mais j-…
- Pas besoin de te justifier, je m’en occupe.
- Vraiment ? Merci beaucoup Iza’ ! Je te revaudrai ça. Elle se nomme Sofia, le docteur McBride m’a dit qu’elle était facilement identifiable…

Facilement identifiable ? Intrigué, tu penchas légèrement la tête lorsque la jeune femme s’alarma du temps qui passait puis, s’excusant, passa à côté de toi afin de continuer son chemin. Surpris, tu restas immobile un court instant. Facilement identifiable ? Beaucoup de gens à Lumiris te faisaient paraître tristement plat et quelconque à côté. Il te suffisait de penser à Béa ou Isaac dont la singularité faisait briller ta normalité. Comment étais-tu censé reconnaître quelqu’un en ne connaissant que son nom et en n’ayant qu’une description aussi générique d’elle ? Soupirant, tu plias la feuille que tu rangeas dans ta poche. Autant partir à sa recherche immédiatement…

Avec un peu de chance, elle ne te passerait pas sous le nez et tout irait bien.

Repoussant la porte fermant le couloir, tu descendis deux à deux les escaliers menant à l’entrée du département. Tu en parlais rarement, mais c’était bon de pouvoir presser le pas sans craindre le pire. L’adaptation avait été difficile. Très difficile. Les premiers mois avaient nécessité beaucoup d’adaptation. Passer le cap de la peur et enfin faire les choses normalement avait été un défi dont tu pensais ne jamais voir la fin. Et pourtant, tu y étais parvenu. Maintenant, à l’exception des médicaments que tu devais prendre afin d’éviter le rejet, plus rien ne témoignait de ce que tu avais été… Ou presque.

En arrivant au pied des marches, tu balayas la pièce du regard en quête de la jeune étudiante. Mais il n’y avait que quelques infirmières et… et une rousse. Une jolie rousse qui semblait découvrir les lieux pour la première fois si on en croyait sa difficulté à s’orienter. Intrigué, tu fronças légèrement les sourcils. Si on oubliait que c’était, à cet instant précis, la seule personne extérieure au personnel médical à occuper les lieux et qu’elle semblait les découvrir pour la première fois, elle ne correspondait pas du tout à l’idée de « facilement reconnaissable » que tu te faisais initialement d’elle. Mais ça ne pouvait être qu’elle, non ? Que perdais-tu à demander ? Sinon paraître pour le dernier des crétins ?

Confiant, ou presque, tu t’avanças vers la demoiselle. Malgré l’incertitude sur ton visage et la timidité qui se dégageait de chacun des pores de ta peau.

- Euh… Sofia ? Je suis Izaiah, c’est à moi que l’on a donné la tâche de t’accueillir.

Ça ne pouvait être qu’elle. Si ?
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Allez, lève la tête, ma fille. Tu peux le faire.
[Bien sûr que non, tu peux pas.]
Cette petite voix, tu sais qui c'est. Tu sais d'où elle vient.
[T'es juste une merde, Hazel.]
Ce n'est pas un monstre tapis dans l'ombre,
[c'est toi le monstre]
ce n'est pas une autre personnalité ou une autre personne.
C'est juste toi. Les songes douloureux qui te démangent, encore. Et la dépression qui menace de s'abattre à nouveau sur toi.
Tu n'irai pas jusqu'à dire que tu vas mieux [la bonne blague], mais cela fait quelques années que tu arrives à chasser ces pensées là. Tu ne les exorcises pas, tu ne guéris pas ; tu as juste pris l'habitude de vivre avec. Sauf que depuis quelques temps, elles font de nouveau tellement mal, que tu n'arrives plus à les fuir.
Tu aurais pu te jeter d'une falaise, toi aussi, pour avoir fait ça à ce pauvre type.
Tu aurais pu te tuer, et si tu as préféré fuir dans un premier temps, tu t'es décidée à changer, finalement. Ou juste, à faire un effort ; pas pour toi, non. Pour ta mère, et pour tes pokémons. Mais jamais pour toi.
Toi, tu n'as aucune foutue importance.
Alors te voilà à refaire ce même cheminement ; devant la porte d'un hôpital que tu n'as jamais visité, à te mordre la lèvre nerveusement. Aujourd'hui, tu dois prendre ta vie en main, alors tes pokémons resteront dans leurs pokéballs. Tu dois être forte... tu dois être forte, pour eux. Tu culpabilises presque de laisser Pixel dans sa ball, mais il voulait venir avec toi, et tu voulais venir seule ; c'est votre compromis. Comme ça, si tu craques, tu pourras l'appeler.
Mais tu n'as fondamentalement pas le droit de craquer.
[Tu sais faire que ça.]
T'es pas suicidaire ; pas tout à fait. Tu aurais trop peur de te tuer, en réalité. Non, tu n'es pas suicidaire... tu n'as juste aucune affection pour la vie, et une haine profonde pour toi-même. [T'es juste putain de malade, comme ton furieux de père] Comment être saine d'esprit, avec le cadre dans lequel tu as grandi ? Tu aimerais bien te dire que ce n'est pas de ta faute ; mais certains sont assez forts pour tenir bon, même face à l'horreur.
Mais pas toi.
[Toi, t'es pitoyable, faible, détestable et lâche]
Tu avales difficilement ta salive, ouvres la porte. Au téléphone, la dame avait l'air très douce, mais ce n'est pas forcément très rassurant. Ou pas suffisamment, surtout. Quand on flippe assez pour venir dans un hôpital le plus loin possible d'où l'on vit. Tu veux pas qu'on te reconnaisse ?
C'en est d'un risible !
De cynisme.
Tu ouvres la porte, légèrement tremblante (tu passes ta vie à trembler) et pénètres les lieux. Un... hôpital. Rien de magique, c'est juste un hôpital (à quoi tu t'attendais ?). Tu t'approches de l'accueil et l'on t'indique rapidement une destination, mais les secrétaires étant occupées, tu t'éclipses sans poser plus de questions. Tu n'as pas envie de t'attarder auprès d'autres personnes.
Quelle riche idée !
T'es complètement paumée.
C'est donc avec un soulagement immense que tu finis par trouver la section psychiatrique ; tout un programme réjouissant, il va sans dire. Tu trouves assez rapidement l'accueil et commences à t'en approcher quand une silhouette s'interpose. Tu piles et te figes (animal pris dans les phares d'une bagnoles), lèves les yeux. Il a le regard doux et un peu paumé, hésitant, mais ça ne calme pas spécialement ton pouls erratique.
Euh… Sofia ? Je suis Izaiah, c’est à moi que l’on a donné la tâche de t’accueillir.
Qu-quoi ?
Tu bug. Tu regardes autour de toi avec un air incertain, comme s'il s'agissait d'une mauvaise blague [habitude ?] ou encore un pari, ou... ou une simple erreur.
Mais un truc innocent, ça arrive dans la vraie vie ?
Hazel, je m'appelle Hazel. C'est qui Sofia ?
Non la vérité, tu t'en fous de Sofia. Tu t'agites de plus en plus, sentant la nervosité venir.
Si c'est une blague, elle est pas drôle. J'ai rendez-v-
Tu tournes la tête, réalises où tu es ; et subitement, tu as honte. Honte, et peur. Alors que tu es dans un hôpital et qu'il n'a sans doute aucune mauvaise intention.
Je crois que je suis pas au bon endroit.
Mais ça se voit, que tu mens, Hazel. Tu recules, dans l'espoir vain de le faire disparaître de ta vue ; dans l'espoir fou que tout soit un mauvais rêve.
[Que ta vie toute entière le soit.]
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Il s’appelait Ezekiel. Ezy, pour les intimes. Et c’était la première fois que tu apercevais autant de douleur dans les yeux d’un être humain. Il n’avait jamais voulu te raconter son histoire ni t’expliquer de quelle manière il en était arrivé là, mais tu savais que son secret était gorgé d’horreur… Aurais-tu seulement été capable d’entendre ce qu’il avait à te raconter ? S’il t’avait parlé, cette journée-là, il y a trois ans, aurais-tu pu entendre ce qu’il avait à te dire ? Était-ce pour cette raison qu’il avait préféré partir ? Parce que tu ne suffisais pas ? Tu avais longtemps retourné la question dans tous les sens, en vain. Tu n’avais qu’une seule certitude : l’Izaiah de l’époque n’aurait pas pu entendre la vérité. Tu n’avais pas les épaules assez solides, assez grandes pour porter un tel fardeau.

Et maintenant ?

Tu avais consacré les trois dernières années de ta vie à vouloir remettre un peu de couleur dans la vie de ceux dont le quotidien était teinté de gris. Tu voulais qu’ils vivent comme lui avait vécu… Tu voulais qu’ils sachent que même si le monde avait momentanément perdu sa saveur, il méritait malgré tout que l’on se batte pour lui. Il y avait quelque chose de beau ici-bas pour eux… Il leur suffisait de le trouver. De trouver ce je ne sais quoi qui expliquait tout. Qui expliquait la souffrance, l’échec et tout ce gris.

Et pour toi, Izaiah, quelle était cette raison ?
Pour quoi existais-tu ? Pourquoi avais-tu survécu ?

En percevant l’incompréhension criante dans le regard de ton vis-à-vis, tu compris assez rapidement que tu avais fait erreur sur la personne. Et l’erreur était d’autant plus dramatique que tu savais que la plupart des passants de l’aile psychiatrique n’avaient pas envie d’être dérangés… Surtout pas de cette façon. À quoi avais-tu pensé Izaiah ? Pourquoi ne t’étais-tu pas arrêté une minute pour réfléchir aux conséquences potentielles de ton acte ? Tu te sentais bien bête soudainement. À en croire l’inconfort que dégageait la rouquine, tu étais de trop. Carrément indésirable même.

- Pardonne-m…

Mais tu n’eus pas le temps de finir ta phrase. Tu n’eus même pas le temps de te justifier ou d’expliquer quoi que ce soit. T’écoutait-elle seulement ? Tu comprenais qu’elle n’en avait rien à faire de toi. Tu venais de briser quelque chose, tu venais de t’inviter dans un moment qui ne lui appartenait qu’à elle. Tu étais entré dans sa bulle, sans même le savoir, sans même le vouloir. Honteux, tu secouas légèrement la tête de gauche à droite avant de lever légèrement une main dans sa direction sans oser la toucher. Encore heureux. Visiblement, tu étais déstabilisé. Ça ne te ressemblait pas d’être aussi silencieux. Tu avais toujours le bon mot, toujours la bonne réaction face à ce genre de comportement… Mais cette fois, tu n’étais pas prêt. Tu pensais y trouver une bénévole, pas... ça.

- Attend s’il-te-plait. Ne t’en va pas !

C’était déjà un peu mieux. Mieux que le silence, mieux que ce regard abruti que tu posais sur elle, conscient d’avoir commis une énorme erreur. Tu devais réagir Iza’. Tu ne pouvais pas la laisser partir ainsi. Tu n’avais pas fait tout ce chemin pour en arriver là.

- Pardon, je me suis trompé de personne. On m’a dit qu’il y avait une nouvelle bénévole dans le département aujourd’hui… Je suis censé l’accueillir et j’ai pensé à tort que c’était toi.

Ta voix était douce, posée. Un sourire chaleureux, chaud, sincère s’était même invité sur ton visage. Pour certaines personnes, se présenter dans l’aile psychiatrique d’un hôpital était un véritable défi. C’était même pire que ça. Tu ne pouvais pas détruire tout ce que Hazel -c’était bien ça, son nom ?- venait de construire. Parce qu’à en croire son mensonge, son désir de ne pas être ici devait être plus fort encore que l’aide qu’elle était sans doute venue chercher.

- Je m’appelle Izaiah, heureux de faire ta connaissance Hazel.

Tu aurais pu la rassurer, lui dire que tout allait bien, que tu ne lui ferais aucun mal… Mais tu ne voulais pas lui renvoyer l’illusion d’être prise pour quelqu’un en difficulté. Et ce même si tout son non-verbal avait communiqué pour elle sa panique et sa méfiance. Ramenant tes bras le long de ton corps, tu respiras discrètement afin de ne pas t’emballer.

- Est-ce que tu es perdue ? Je peux t’aider à te repérer si tu veux… Tu n’as même pas besoin de me dire précisément où tu as rendez-vous si tu n’en as pas envie.

Tu essayais de la mettre à l’aise sans savoir si cela fonctionnerait. Mais tu devais tenter quelque chose, un trois fois rien, pour qu’elle ne regrette pas bêtement son initiative.

Après tout, personne ne se présentait ici sans raison…
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Honte. Peur, également, mais honte, surtout ; terriblement.
De ta faiblesse, de celle qui t’habite -te définit- en permanence. Honte d’être ici, mais surtout, de l’être face à un pur inconnu qui peut penser toutes les horreurs (tous les commentaires désagréables) du monde devant une folle parmi tant d’autre.
[Bah, il en a vu d’autres, non ? Y en a pleins ici, d’autres tarés.]
Tu veux t’enfuir ; pire, tu ressens soudain le désir terrible d’appeler Pixel et de le serrer dans tes bras. Ecrasée entre la lâcheté de fuir et celle de ne plus tenir debout seule, de te reposer sur plus fragile (car dans ta tête, c’est ton meilleur ami, ton bébé, presque) ; comme si ne pas savoir marcher seule était en soit dégradant.
Mais tu dois faire ces pas là seule, si tu veux aller quelque part.
Pourtant, là, tu ne veux plus ni faire de pas, ni aller quoique ce soit. Tu serais presque prête à régresser, si cela te permettait de fuir [solution éphémère, catastrophique]. Tu perds l’équilibre dans ton esprit fragile et te tournes brusquement, prête à t’enfuir à toute jambes.
Attend s’il-te-plait. Ne t’en va pas !
Obéissante tu te figes. Tu n’as même pas entendu ses premières paroles, juste cette supplique ; et doucement, tu te tournes pour le regarder comme si, jusqu’à maintenant, tu ne le voyais pas -ce qui est sans nul doute le cas. Tu ne sais même pas pourquoi tu t’es immobilisée ; peut-être que tu avais besoin d’un ordre, tout bêtement. Ne fuis pas.
Pardon, je me suis trompé de personne. On m’a dit qu’il y avait une nouvelle bénévole dans le département aujourd’hui… Je suis censé l’accueillir et j’ai pensé à tort que c’était toi.
Ton regard brille ; et ce n’est pas vraiment joli, parce que ce sont des larmes qui stagnent dans tes grands yeux brisés.  C’est rassurant, le timbre de sa voix, le calme et la chaleur qui se dégage de lui, de ses propos ; c’est étrange, une telle douceur. C’est un baume sur un cœur en petits morceaux qui en avait grandement besoin. Le plus ironique, dans tout ça, c’est que les personnes chaleureuses et qui inspirent généralement confiance, c’est la grande majorité des cas ceux qui t’effraient le plus.
[Ils s’appelait Thomas.]
Mais lui a quelque chose que tu n’arrives pas à identifier (l’empathie) et ça te rend plus calme, quelques instants ; assez pour l’écouter. Peut-être, même, assez pour le croire. Ta bouche est sèche, tes mains sont moites et tu te tournes un tout petit peu plus vers lui, toujours légèrement tournée, prête à fuir.
Je m’appelle Izaiah, heureux de faire ta connaissance Hazel.
Ton regard se baisse -ce qui est dangereux quand de grosses larmes sont prêtes à se démontrer soumises à la gravité- et tu demeures silencieuse ; il est là, à tenter de te calmer [le petit prince parle à un renard terrifié, aujourd’hui], à juste vouloir t’apaiser et
C’est très étrange.
L’être humain est, par nature, une pourriture ; presque mieux que personne, tu le sais. Pourtant, il ne dégage rien de cette aura qui te terrifie tant ; il pourrait être aussi rassurant qu’un nounourson. Ce qui, dans ton cas, est presque aussi impressionnant que s’il avait fait l’objet d’une comparaison avec Pixel. Presque.
L’être humain est pourri par nature, et tu le sais très bien ; tu en es, de ces monstres-là. Mais pas lui, semble dire chaque atome de son corps. Ça te perturbe. C’est pour ça que tu restes figée (presque fascinée, mais surtout terrifiée, honteuse) ; que tu n’as toujours pas fui
[comme la faible, fragile, lâche, pitoyable déchet que tu es]
Pour ça que tu restes là, les bras ballants, comme réchauffée par un soleil tout doux qui te demande de faire face, par des chemins détournés.
Et puis quoi. Heureux de faire ta connaissance ? [Il va vite changer d’avis.]
Tu avales difficilement ta salive, pas certaine d’être prête à répondre à sa demande.
Est-ce que tu es perdue ? Je peux t’aider à te repérer si tu veux… Tu n’as même pas besoin de me dire précisément où tu as rendez-vous si tu n’en as pas envie.
Tu cherches dans son regard la moindre trace de malice, la moindre once d’animosité ou de mensonge ; mais rien, rien de rien. Alors tu t’autorises à détendre très légèrement tes muscles, à desserrer doucement les dents, à baisser le regard -une grosse larme t’échappe. Tu t’essuies grossièrement le visage avec ta manche et relève un regard défensif vers lui. Tes sourcils se froncent et ton regard devient un peu plus dur ; il a l’air doux, toi pas.
Oui.
Ce qui est terriblement clair, par ailleurs. Tes dents se resserrent et tes tremblements reviennent ; et ta colère gronde, doucement.
Contre toi-même.
Tu es toujours tellement en colère contre toi-même.
J-je cherche…
Mais quoi dire, si ce n’est la vérité ? Tu regardes autour de toi, un peu paniquée ; quel bobard tu pourrais sortir, de toute façon ?
Le service gériatrie.

C’était nul.
Tes joues rougissent violemment et tu te pinces les lèvres ; tu ne sais plus quoi dire, ta honte vient d’exploser (ça s’ajoute à l’embarras).
Pour ma grand-mère.
Qui est morte.
La mère de mon père.
Qui est mort.
Ou les toilettes.
Pour aller vomir.
Ah, et si on rajoutait des larmes, ça serait sympa, non ? Oui, tout à fait.
Tu recules, le regard humide, chancelles un peu. Tiens debout, ma fille, tu peux le faire.
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Avais-tu seulement un jour envisagé la possibilité que ce n’était peut-être pas ton rôle ? Après tout, tu n’étais ni psychologue, ni infirmier. Tu n’étais pas formé pour affronter de tels cas, de telles souffrances. Tu n’avais jamais fait la moindre étude sur le sujet, décidant plutôt de sauter sans réfléchir alors que des vies beaucoup plus fragiles que la tienne étaient en jeu… Tu savais pourtant que tu ne pouvais pas plaisanter ainsi avec l’existence des autres. Ce n’était pas un jeu. Le but de ta naissance n’était pas de sauver le plus d’âmes possibles afin d’accumuler un max de points et de décrocher un score parfait à la fin de la partie. Alors pourquoi continuais-tu ? Personne n’avait jamais compris. Toi non plus d’ailleurs. Tu savais seulement que tu en avais désespérément besoin. À quelque part, ne craignais-tu pas de ne pas avoir le temps de laisser ta trace sur terre ? S’il t’arrivait quelque chose demain matin… Si jamais ton cœur, ce cœur pourtant si solide, venait à te trahir : que resterait-il de ton passage sur terre ? Tu avais demandé à Ezy de vivre en ta mémoire. De vivre pour vous deux, de ne pas te laisser tomber dans l’oubli…

Mais les autres ?
Tu trouvais inacceptable de voir quelqu’un gâcher sa vie.
À tes yeux, c’était un affront. Une insulte.
Tu avais tout donné pour gagner le droit de vivre alors pourquoi ? Pourquoi eux ne voyaient-ils pas la chance qu’ils avaient d’être, tout simplement ?

À quelque part, tu te sentais proche d’eux. Comme si un lien imaginaire vous unissait, vous qui flirtiez dangereusement avec la mort. Que ce soit un choix ou une fatalité, vous aviez en réalité beaucoup plus en commun que vous ne le pensiez… Après tout, toi aussi, tu avais failli savoir ce qu’il y avait de l’autre côté. C’était sûrement pour cette raison que tu étais encore ici et que tu persistais à vouloir aider ceux qui en avaient besoin. Parce que toi, il t’avait toujours effrayé ce grand voyage.

Hazel te faisait penser à un pokémon blessé. Plus jeune, tu te souvenais avoir vu quelques vidéos de sauvetages par des professionnels… Vulnérables, la plupart des espèces avaient l’instinct de se montrer très agressives afin de ne pas se mettre encore plus en danger. Et sans oser prétendre que tu lisais en Hazel comme dans un livre ouvert, tu percevais néanmoins cette même malice dans son regard. Cette même crainte. Elle pouvait toujours mentir et essayer de cacher sa blessure, tu savais qu’elle ne s’était pas trompée de département comme elle s’entêtait à le prétendre.

Mais qui étais-tu pour la contredire ? Tu n’allais pas la confronter à ce sujet ni lui faire cracher la vérité. Tu n’étais pas là. Tu n’avais jamais été là pour ça. À de nombreuses reprises par le passé, tu avais essuyé la méfiance et le mépris à ton contact. On t’avait menti, insulté, ignoré et même brutalisé sous prétexte que ta présence était de trop. On ne voulait pas de toi. On ne voulait pas de ta clarté là où le soleil avait laissé sa place aux nuages. Tu dérangeais. Souvent. Mais tu en avais l’habitude maintenant. Après cinq ou six fois, tu avais appris que ce n’était pas toi le problème. Tu n’étais qu’une instance de quelque chose de beaucoup, beaucoup plus gros que ta petite personne. Ils voyaient en toi la preuve de leur échec, la preuve que la vie continuait sans leur accord… Et ça, ils ne pouvaient l’accepter. C’était trop. Et malheureusement, tu étais le seul sur qui ils pouvaient passer leurs nerfs. Alors tu souriais. Et tu acceptais. Parce que tu avais une mission, un but à accomplir… Et que sa réalisation était plus importante que les insultes ou que l’indifférence.

- D’accord.

Répondis-tu tout simplement, acquiesçant doucement. Tu voyais que ça n’allait pas. Il fallait être aveugle pour ne pas en prendre conscience.

- Dis, tu veux que l’on s’assoie un instant ?

Proposas-tu en désignant un banc tiré le long d’un mur non loin de vous. Tu ne savais pas sur quel pied danser, mais tu ne pouvais pas fermer les yeux sur son état. Et même si elle t’envoyait te faire voir, tu aurais au moins la bonne conscience d’avoir proposé.

- Ça doit être difficile pour toi… Avec l’état de santé de ta grand-mère. Ça pourrait peut-être te faire un peu de bien.

Tu savais qu’elle mentait, mais ça valait mieux que de lui remettre son mensonge sous le nez. Et puis, tu étais prêt à paraître pour le garçon le plus naïf de tout Lumiris si cela pouvait l’empêcher de s’effondrer sur le sol. Le sacrifice était risible.

- Je peux même aller te chercher un verre d’eau si ça peut t’aider. Tu ne voudrais quand même pas qu’elle te voit dans cet état, si ?

L’humour. Tu venais d’entrer sur un terrain glissant Iza', très glissant. Finissant ta phrase d’un sourire léger qui trahissait ton désir de détendre l’atmosphère, tu tentas de te faire le plus petit possible.

Tu voulais seulement qu’elle aille mieux.
Mais tu n’étais pas un expert.
Tu n’étais qu’un mec un peu paumé qui aimait bien traîner avec des suicidaires.
Tu étais le sauveur de l'humanité.
Félicitation Izaiah.
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T’es instable. Tu peux à un moment être pétillante et drôle, et l’autre, devenir agressive. Mais surtout, tu peux subitement t’écrouler
te briser.
T’es instable. Une poupée mal finie, avec des émotions mises en vrac et des traumas qu’on a émiettés par-dessus. T’es instable, malade qu’on dit. Mais c’est pas pour ça que t’es là ; ça fait longtemps que t’es persuadée d’être une tarée finie qu’on sauvera jamais.
C’est pas pour toi que t’es là. Et c’est exactement pourquoi tu n’as pas le droit de flancher -de chavirer. Alors, inconsciemment, tu te raccroches quelques instants à cette figure inconnue, si douce, qui attend de toi de tenir debout, qui attend de toi de ne pas fuir. Peut-être aussi, parce qu’il n’est personne, tu as terriblement besoin qu’il reste là, à un mètre de toi, à t’empêcher de t’écrouler ; parce qu’il n’est personne il ne sera pas déçu, parce qu’il n’est personne tu as l’impression qu’une simple pression te poussera dans la bonne direction.
Parce qu’il est personne, ce ne serait pas vraiment tricher avec toi-même que de te reposer un instant sur les épaules de quelqu’un. De personne.
Mais tu as honte, mal, t’es blessée [malade] et tu ne voulais pas qu’on te voit maintenant. Pas même personne.
D’accord.
Tu as beau avoir tes lunettes sur le nez, tu ne vois strictement rien quand tu lèves le regard vers lui. Le monde tangue sous tes pieds et tu as l’impression qu’à tout instant, tu vas gerber. C’est dangereux, un peu. T’aimerais t’essuyer les yeux et amorces un geste en ce sens mais perds l’équilibre, te rattrape presque à lui. Tu t’agrippes un peu trop facilement aux gens pour quelqu’un qui y est effrayée. Autre dualité, peut-être ?
(aidez-moi)
Dis, tu veux que l’on s’assoie un instant ?
Oui. Tu sens bien que sinon, tu vas tomber. Mais, pour une raison totalement inconnue, c’est difficile à avouer. Comme si tu avais subitement une fierté (et quelle fierté !)… C’en est risible. Ta gorge est nouée et un seul râle t’échappe ; et ton courage s’en va, encore, loin ; et t’aimerais tellement qu’il disparaisse de ta vue
que tout disparaisse de ta vue
être ailleurs.
Ça doit être difficile pour toi… Avec l’état de santé de ta grand-mère. Ça pourrait peut-être te faire un peu de bien.
Il sait que tu mens. C’est évident ; déjà parce que ça se voit chez toi, ensuite parce qu’il choisit bien trop ses mots pour les penser réellement. Or, tu détestes le mensonge -mais là, à cet instant précis, tu lui en es infiniment reconnaissante. Et en même temps, en même temps, tu lui en veux un peu ; cette hypocrisie accentue même ton mal au cœur.
Mais tu sais pas ce que tu veux. Qu’on te crache à la gueule que t’es qu’une pourriture, ou qu’on t’ignore ? ou qu’on soit gentil avec toi ?
[T’aimes qu’on t’écrases, Hazel ?]
Ton souffle t’es subitement arraché et tu te recroquevilles encore ; non
Non non non non
tu n’aimes pas ça, non ; tu veux, tu veux…
t’assoir, pour commencer.
Je peux même aller te chercher un verre d’eau si ça peut t’aider. Tu ne voudrais quand même pas qu’elle te voit dans cet état, si ?
Tu l’écoutes plus vraiment. D’un geste tu le pousses, continues ton chemin et vacilles ; et subitement, te voilà à terre. Toute une histoire. [Quelle fragile !] Autour de toi, du mouvement ; de la panique peut-être, de l’inquiétude, mais tu t’en fous
le monde vacille, le monde tangue.
Et toi, toi t’aimerais juste tout envoyer bouler, t’aimerais t’arracher le cœur, ou le cerveau, ou ce truc que tu sais pas cibler mais qui fait si mal. Tout se fige et une main s’approche de toi ; tu ne réfléchis pas trop et la laisses t’aider à te relever ; la suite se passe dans le brouillard. Tout ce que tu réalises, c’est que t’es assise dans un coin, munie d’une bouteille d’eau, et que quelqu’un est avec toi. Tu lèves un regard un peu mort vers ta compagnie et son air doux t’arrache un nouveau sanglot.
C’est qui, ce type ?
’es bizarre.
Tu fonds en larmes.
Il est bizarre, parce qu’il n’a pas l’air de te juger ; parce qu’il fait terriblement bien semblant. Il est bizarre parce qu’il n’est toujours pas retourné à ses occupations. Un infirmier ? Il n’en a pas vraiment l’habit et, honnêtement, tu as assez peu confiance en eux, en règle générale. Alors il est juste bizarre.
Ou un peu comme toi. Ou un peu trop habitué aux gens comme toi. Et c’est pas forcément joli non plus, pas vrai ?
Pardon…
Ta gorge te brûle autant que tes yeux ; désolée. Désolée d’exister, désolée de pas savoir crever, désolée d’être fêlée-
Pardon d’être sa fille…
Dans un murmure puis ta voix se brise ; parce qu’au fond, c’est tout le problème. Au fond, ton enfer, il coule dans tes veines.
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Tu aurais aimé qu’elle t’entende, qu’elle ouvre grand ses oreilles et qu’elle t’écoute. Mais c’était sans doute trop demandé. Tu savais que ce n’était pas sa faute. Tu savais que cet éclat indescriptible dans son regard n’était pas un choix. Alors tu faisais ton possible. Ton possible pour ne pas être un poids, pour ne pas accentuer cet état de panique dont tu étais visiblement la source. Mais peut-être était-il trop tard ? N’osant pas initier de contact avec elle, tu te contentes d’un frôlement sécuritaire lorsqu’elle perd pied, trébuche, manque s’étaler sur toi. Il faut qu’elle se calme. Mais qui es-tu pour dire ça ? Quel genre de professionnel de la santé es-tu pour décréter qu’un comportement est mieux qu’un autre ? Tu n’es personne Izaiah. Tu n’es que l’ami des morts. Hazel n’est pas morte. Tu n’es pas son ami. Et tu n’es pas outillé pour l’aider.

Mais tu dois quand même essayer.
Ce n’est pas pour paraître plus gentil ou plus intéressant qu’un autre.
Ce n’est pas pour améliorer ton karma ou espérer gagner ton passe-droit pour le paradis.
Mais parce que tu ressens en toi le besoin, la nécessité, de faire quelque chose.

Tu ne peux pas la laisser dans cet état. C’est inconcevable. Hazel n’avait pas demandé à être dérangée, à être surprise dans un endroit dont l’existence conçoit qu’un problème subsiste en elle.  Tu aurais pu être plus prudent, demander plus d’informations, t’informer auprès de la réceptionniste même… Tu croyais bien faire et voilà où cela vous avait mené. Quel grand homme étais-tu ! Un véritable héros.

Parfois, tu te détestais.  
Juste un peu.
Ça ne durait jamais longtemps, mais c’était assez pour te faire regretter ta victoire contre la grande faucheuse. Cette vie que tu chérissais tant et que tu trouvais si belle était compliquée. Tellement compliquée. Mais tu ne pouvais pas baisser la tête. Tu avais un rôle. Tu t’étais attribué un rôle. Tu devais l’assumer. La rouquine n’était pas plus désespérée que les autres et même si la panique dans son regard te dépassait, il y avait forcément quelque chose à faire. Tu voulais l’aider, non ? Alors agis.

Tu ne t’opposes pas au rejet de la rouquine. Néanmoins, tu la suis du regard, silencieux, soucieux même. Fronçant légèrement les sourcils, tu la vois se vautrer sur le sol, les jambes trop flageolantes pour la mener plus loin. Cette fois, tu brises tes propres règles. Tu ne peux pas la laisser là. Pas comme ça. Alors, d’un mouvement calme et assuré, tu lui tends la main. Tu saisis la sienne, passe son bras autour de ton cou et l’aide à se déplacer jusqu’au banc mentionné quelques secondes plus tôt. Tu ne dis rien. Il n’y a rien à dire. Tu veux seulement qu’elle se calme, qu’elle reprenne ses esprits. Au moins un peu.

La laissant seule le temps de lui acheter une bouteille d’eau à la machine distributrice dix pas plus loin, tu gardes néanmoins un œil constant sur elle. En revenant, tu la lui tends. Tu souris. Ignore ses larmes. Hazel n’est pas bizarre. Tu le sais. Tu ne la juges pas. Tu as vu pire.

Vraiment ?

T’assoyant à sa gauche, tu l’écoutes te parler. Tu rigoles chastement. Bizarre ? Toi ? Sans doute. Mais ça ne te dérange pas. Le jeu en vaut la chandelle. Si tu peux aider quelqu’un de quelque manière que ce soit, alors tu es prêt à le faire. Même si cela demande des sacrifices. Même si cela te fait passer pour quelqu’un de bizarre. Subtilement, tu l’invites à poser ta tête sur ton épaule. Ses larmes t’arrachent le cœur. Pourquoi ? Parce que tu en es la source ? Parce qu’elles n’existeraient pas sans toi ? Te sens-tu coupable ? Oui. Tu aimerais passer ta main dans ses cheveux, lui dire que tout ira bien, mais tu n’oses pas. Tu sais que les contacts humains ne font pas le bonheur de tout le monde. Tu ne peux pas te permettre cela avec une inconnue…

Et pourtant. Sans t’en rendre compte, ta main vient rejoindre la sienne afin de la serrer délicatement. Un geste simple, mais dont tu espères pouvoir transmettre le message. Un peu de ton calme et de ton assurance. Comme une ancre avec la réalité, quelque chose à laquelle se rattacher. Et si ce n’était pas la chose à faire ?

- Tout va bien. Respire un grand coup Hazel… Tu n’as rien à te faire pardonner.

Tu ne sais pas de quoi elle parle. Tu ne poses pas de questions. Tu sais que cela attrait à sa famille et que ce n’est pas le temps de creuser son passé.

- On ne choisit pas sa famille tu sais…

Non ? Ta respiration, calme, calculée, posée se fait entendre de plus belle. Elle souffre. Elle n’est pas simplement la victime d’un trouble offert par mère nature comme une malédiction. C’est plus que ça, beaucoup plus que ça. Au fond de toi, tu en as la certitude.

- Est-ce que tu te sens mieux un peu ? Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas. Je suis tout à ton service.

Tu aimerais tellement faire plus.
Mais tu n’es qu’un homme.
Un être humain des plus banaux.
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T’as envie de gerber… ah, c’est normal. T’as failli -tellement failli que tu as un relent âcre et brulant dans la gorge. Tes yeux commencent déjà à te faire mal et tu en devines la couleur écarlate, et t’y vois globalement encore flou. Le monde tangue un peu moins mais il n’a rien de stable sous tes pieds -heureusement que t’es assise. Verdict : catastrophique. Tu es dans un état pitoyable et catastrophique. Félicitations Hazel, tu as montré toute ta ruine à un autre être humain… tu te méprises.
Mais sur le coup, t’y penses pas ; sur le coup, tu es juste éperdue, en quête désespérée et avide d’un pardon que personne ne peut te donner -que personne n’est, seulement, en droit de te réclamer. Personne n’a à te pardonner d’être née -t’y peux rien, t’es pas responsable de ton ADN ni de celui dont tu l’as hérité. T’as juste perdu à la Roue de la chance à ta naissance : atterrissage père désaxé. (Père [malade] meurtrier).
On ne choisit pas ses parents -et au fond, t’aimerais qu’au moins une personne te le dise. Qu’au moins une personne -hormis ta mère, celle qui t’a donné la partie de ton ADN que tu ne hais pas- te le dise : on ne choisit pas ses parents, on naît innocent. Innocent d’eux.
Toute ta vie -ses horreurs- n’est qu’une succession d’événements qui découlent de ce simple et unique fait : Christophe Lefebvre était ton père. Alors, l’enfant du monstre en est un également, l’enfant du malade l’est tout autant ; alors, les parents ne disaient rien quand ils savaient parfaitement que leurs marmots -leurs gueules d’anges- faisaient vivre les pires calvaires que se font les enfants à la petite Lefebvre ; alors on étouffait vite l’affaire quand elle finissait aux urgences.
Alors il fallait bien que tu te démerdes toute seule, si tu voulais pas que ce monde te broie, que ce monde te bouffe. Alors tu as fui.
Tu t’es enfermée, isolée du monde -protégée si longtemps que tu as fini par en oublier les couleurs (dans tes souvenirs, il n’a toujours été que terne et glauque, le monde, comment pouvait-il te manquer ?)
Et puis il y a eu Lumiris, ce déménagement, une remise à zéro. Et ce monde t’a semblé un peu plus beau. Pendant plusieurs mois, tu t’es permise de devenir aveugle, d’ignorer tes plaies (les laisser pourrir) pour (guérir) voir le monde, vivre, enfin. Tu as essayé et, dans un premier temps, ça semblait fonctionner… mais regarde où tu en es.
De retour à la bonne vieille époque.
(La miss Lefebvre a une case en moins)
T’arrives même pas à être en phase avec la réalité -tu vis dans le passé, dans tes pires années. T’arrives pas à tourner la page (à avancer) ; t’es immobile. Figée, coincée (triste à en pleurer). Et voilà que ce personne essaie de te ramener au présent, de t’arracher -ou au moins de te guider hors- de tes cauchemars éveillés. Merci personne, t’es gentil…
(t’aimerais bien dire merci)
Quand il te propose doucement son épaule, tu tangues ; tu hais le contact humain, parce qu’il t’effraie -plus encore venant d’un garçon. Mais lui n’est ni un humain ni un garçon -il est une bouée de sauvetage, à cet instant. Alors tu laisses retomber ton crâne sans délicatesse aucune, cachant ton visage au reste du monde -et à lui. Juste une seconde, et tu te redresses -et peut-être que, en d’autres circonstances, tu aurais aimé le contact ; peut-être que sans tes expériences, t’aurais été tactile. Mais toi, tu peux pas ; une seconde, ça t’a suffit pour te poser sur quelqu’un -c’était déjà beaucoup, c’était déjà trop. Tes sanglots se tarissent et tu te frottes le visage dans une vaine tentative d’éponger tes larmes. Tu fixes un point dans le vague, te sentant vaguement tremblée -tellement habituée que tu n’y prêtes plus de réelle attention. Et tu restes-là -en ruines, dans un coin.
C’est toute ta vie, ça.
(et t’as que dix-huit ans)
La chaleur sur tes doigts te fait tressaillir, et tu lances un regard vers son origine. Tu n’es pas vraiment en état de te brusquer, tu te contentes juste de regarder sa main sur la tienne, parfaitement silencieuse.
Tout va bien. Respire un grand coup Hazel… Tu n’as rien à te faire pardonner.
Vraiment ? Tu n’as vraiment rien à te faire pardonner ? Qu’est-ce qu’il en sait, lui ? Tu as tout ce sang sur toi, ce sang que personne ne voit. Que tu es la seule à imaginer.
On ne choisit pas sa famille tu sais…
Le monde cesse de tourner.
Tu lèves les yeux, tandis que dans ta poitrine, ton cœur pourrait avoir cesser de battre.
On ne choisit pas sa famille.
Tes épaules se détendent subitement, ta silhouette s’affaisse presque ; un poids semble s’envoler, une boule énorme et lourde coincée en travers de ta gorge ; et subitement tu es
l i b r e
(quelqu’un te l’a dit, Hazel ; quelqu’un t’a libérée, tu vois ? Ils ne pensent pas tous comme ça ; ils ne pensent pas tous que tu es coupable. Il ne te connaît pas -mais tu vois, c’est une généralité, c’est pas juste toi : personne choisit sa famille)
Est-ce que tu te sens mieux un peu ? Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas. Je suis tout à ton service.
Oh que oui. Tu te sens… légère, presque. Tu le regardes avant de hocher doucement la tête, comme si tu te réveillais d’un long -très long- sommeil troublé. Tout est lent autour de toi, tout est cotonneux et lointain. Rien… rien ne te semble réel.
Comment tu t’appelles ?
Un semblant de conversation, un semblant d’intérêt pour les normes sociales en rigueur ; et parce que subitement, tu veux que personne ait un nom. Subitement, tu es avide de connaître l’identité de celui qui semble t’avoir libérée d’une charge énorme -sans même s’en rendre compte. Une charge que tu te remettras presque aussi vite sur les épaules -mais que c’est délicieux d’être aussi légère, même un instant.
Ce dont j-j’ai besoin c’est rien, tu as déjà tout dit de parler. D’autre chose. Ma grand-mère est déjà morte.
Comme si c’était important que tu remettes la vérité en place.
Et je l’aimais même pas.
Tu l’as pas vraiment connue longtemps mais… ouais non.
Elle était folle.
C’est de famille, on dirait…
Et méchante. Et toi, ta grand-mère ?
Ca n’a pas vraiment de sens.
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Elle avait laissé tomber sa tête comme une ancre sur ton épaule. Tu n’avais rien dis, n’avais pas non plus réagi. À t’y voir, tout semblait parfaitement normal. Tu étais sans doute un peu trop habitué, trop accoutumé, au manque de délicatesse. Tu n’en faisais plus de cas : jamais personne n’avait posé sur toi une main douce. De certains diront que tu fréquentes les mauvaises personnes, que tu ne connaîtras jamais le bonheur d’une main glissée dans tes cheveux tant que tu préfèreras les torturés aux gens normaux… Et c’est vrai. Dans ton monde à toi, les gens se bousculent, se détestent, se crachent au visage, se torturent. Ils ne s’aiment pas. La porte est fermée à l’affection et à une tendresse qu’ils n’apprécient ni ne réclament. C’est comme ça. On n’y peut rien.  

Dans ton monde à toi, les gens ont plus de haine que de restes.

En silence, tu attends. Tu attends qu’elle surmonte ce torrent de sentiments, qu’elle se risque à sortir la tête hors de l’eau et qu’elle remonte le courant, ne serait-ce qu’un peu. Tu es prêt à attendre. Parce que tu lui dois bien ça. Après tout ce que tu lui as fait…

Tu sais que pointer sur ta personne un doigt aussi accusateur, aussi lourd de conséquences, n’est pas saint. Pouvais-tu prévoir sa réaction ? En l’admirant d’aussi loin, pouvais-tu vraiment assumer que la situation prendrait un tournant aussi… affligeant ? Tu te reproches les pires horreurs et les pires maux, mais… Avais-tu vraiment le pouvoir de présager ? Tu prends sur tes épaules beaucoup plus que ce que tu es capable de supporter.

Et tu le sais.
C’est tout simplement plus fort que toi.
Ça dépasse la raison ou la logique. C’est viscéral. Le blâme des catastrophes nées de tes agissements te revient de droit… Peu importe vraiment les conditions entourant tes nombreux crimes.

C’est lorsque tu sens ses épaules se détendre et son corps se relâcher imperceptiblement que tu sais que le pire est momentanément derrière vous. Le repos n’est peut-être que de courte durée, prometteur d’une prochaine tempête encore plus terrifiante, mais chaque victoire est bonne à prendre. Aucune n’est à sous-estimer ou à tourner au dérisoire. Aucune.

- I-Izaiah

Tu prononces ton nom avec un certain étonnement qui te fait buter sur la première voyelle qui le compose. Tu ne t’y attendais pas. C’est soudain, inattendu, presque ridicule au regard du contexte. Comment tu t’appelles ? Qu’en a-t-on à faire ? Il y a, à tes yeux, des choses beaucoup plus importantes que ton identité… Alors pourquoi ? Décidant néanmoins de ne pas soulever l’immensité de tes questions, tu retires plutôt ses mains des tiennes avant de paraître trop insistant. Maintenant que l’orage est passé, tu crains que la proximité que tu avais établi afin de souffler les nuages ne frôle l'indécence. Ce n’est pas ce que tu désires.

Réprimandant un rictus amusé, tu tentes de feindre l’innocence lorsqu’elle te parle de sa grand-mère. Ah oui ? Vraiment ? Elle est déjà morte ? Quelle surprise ! Secouant vaguement la tête, tu hausses légèrement les épaules afin de lui faire savoir que ce n’est pas grave. Le mensonge ne t’a pas choqué ni dérangé. Tu en comprenais les fondements, les raisons, la sombre origine. Hazel ne s’est pas perdue. Tu as simplement tout gâché. Tu as brisé quelque chose, l’esquisse chambralante du courage qu’elle s’était forgée pour venir jusqu’ici. Parti. Éclaté en mille morceaux. Et tout ça, elle te le doit. Félicitation, Iza. Tu es un véritable modèle à suivre, un exemple pour l’humanité.

Vas-tu cesser de détruire tout ce que les gens construisent ?

- Je sais pas.

Ta grand-mère ? As-tu seulement souvenir d’elle ? Fronçant légèrement les sourcils, tu rejettes légèrement ta tête vers l’arrière afin de l’accoter contre le mur qui vous sépare d’un autre département. Tu sais que Hazel n’a rien à fait de ta grand-mère. Mais si ça peut lui changer les idées… Tu acceptes de te prêter au jeu et de ressasser le peu de souvenirs que tu as d’elle pour les lui partager. De toute façon, ça ne coûte rien. Elle oubliera. Peu importe que tu lui dises que ta grand-mère était un ange ou une vieille folle borderline.

- Elle était plutôt gentille selon mes souvenirs. Elle s’inquiétait beaucoup de ma santé avant de mourir… Donc j’imagine que ce devait être une bonne personne.

Convaincu par tes propos, tu acquiesces comme pour poser une opinion finale sur ces vagues souvenirs. Tu aimerais profiter de cet instant de calme pour présenter tes excuses à nouveau et pour lui expliquer que cette méprise n’était pas intentionnelle... Mais ça ne servirait rien. Dans le meilleur des cas, elle hausserait les épaules, dans le pire, elle paniquerait à nouveau. Dans tous les cas, vous n’y gagneriez rien.

- Tu aimes les sodas ? Perso j’adore. Tu me diras que c’est un peu moyen de vendre des sodas dans un hôpital, mais je suis content qu’ils n’aient toujours pas changé ça… Tu en veux un ?

Tu t’arrêtes de parler. Silence. Quel idiot. Rougissant légèrement, tu détournes légèrement ton regard d’elle.

- Pardon, je déparle un peu…

Tu rigoles légèrement. Un simple « haha » étouffé sous ta honte d’avoir senti le besoin de raconter ta vie.
Ou plutôt, d’avoir voulu lui changer les idées de manière aussi ridicule.
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Tu planes. T’es déconnectée, plus vraiment en phase avec la réalité ; ailleurs. Et en même temps, en même temps, t’as conscience d’être avec ce “personne”, ce visage que tu ne recroiseras peut-être (sans doute) jamais, mais qui t’auras libérée, même un instant. Il y a des inconnus qui changent votre vie et que vous ne revoyez jamais ; ce serait peut-être votre cas. Mais c’est pas vraiment ce qui compte ; tu te contrefous de le revoir un jour ou non,
tu veux juste
juste
qu’il ait un nom dans ton esprit. Que “personne” cesse de l’être. Parce que, sans le savoir, il est un peu devenu un héro pour toi -une figure héroïque, de ces sauveurs que l’on admire dans un coin de son coeur. Il n’a même pas vraiment besoin d’être plus que ça, d’ailleurs.
I-Izaiah
Et puis personne le héro devient un humain de chaire et de sang, avec un prénom, une identité propre. Tu le regardes comme s’il venait tout juste d’apparaître, ou encore qu’il avait une tâche sur la tronche. Autrement dire, bizarrement : tu le regardes bizarrement. C’est pourtant le plus “normal” (si l’on s’accorde sur une norme générale et plate voulant, ici, de ne pas être un alien qui s’écroule pour un simple malentendu sur une raison d’être dans un hôpital et qui, en sus, décide après s’être effondrée de parler comme si de rien n’était) de vous deux. Et puis il retire sa main de la tienne et tu les regardes avec étonnement ; tu réalises, comme si ce contact était des plus naturels, que la chaleur corporelle de ce personne -non, Izaiah- ne t’a pas dérangé. Qu’il était… oui, normal. Mais t’es trop déconnectée pour en avoir quelque chose à faire. Alors tu relèves juste la tête et lui annonces que ta grand-mère est tout ce qu’il y a de plus morte et enterrée.
Il semble sincèrement surpris, mais tu n’en crois strictement rien -en vérité, il pourrait réellement être surpris que tu en douterais. Néanmoins, tu apprécies l’effort ; ça te donne l’impression de maîtriser quelque chose, de ne pas être laissée à la traîne dans votre conversation -en tant qu’être humain. Tu déblatères tant de choses insensées auprès d’une femme que tu te verrais bien oublier, qu’à la fin, tu aurais presque pu oublier de passer au mode dialogue ; cesser de monologuer. Alors tu fais ce qu’on fait dans une conversation : tu renvoies la balle.
En lui demandant des infos sur sa grand-mère. Quoi de plus naturel après-tout.
Je sais pas.
Cet échange s’avère très riche. Une vraie réussite dans l’art de communiquer avec autrui. Il remue à côté de toi et tu le regardes, curieuse ; il semble plonger dans ses pensées et tu attends sagement. Toi, t’as pas envie de plonger dans tes pensées -de te remémorer tes souvenirs.
Globalement, tout ce qu’il se passe dans ta tête est horrible.
Elle était plutôt gentille selon mes souvenirs. Elle s’inquiétait beaucoup de ma santé avant de mourir… Donc j’imagine que ce devait être une bonne personne.
Tu tiques un peu sur le point “santé” ; comment ne peut-on se souvenir de quelqu’un que parce qu’il s’inquiète d’un truc aussi normal, attendu ? Quelle famille ne s’intéresserait pas à la santé d’un des siens ? Mais tu ne t’y attardes pas vraiment -ta grand-mère en avait bien rien à foutre de ta santé, après tout. Tout ce qui l’intéressait, c’était son rhum. Une mamie qui ne s’intéressait pas qu’à son alcool mais aussi à son petit fils partait nécessairement avec un bon point.
Tu te contentes de hocher la tête, lui indiquant ainsi que tu l’as bien écouté -quoi d’autre ?
Tu sais pas.
T’es subitement coincée dans ce moment terriblement gênant d’une vie sociale : celui dans lequel on ne sait plus quoi dire. Dans ce genre de situations, on fait quoi ? On dit une connerie ? On s’en va ? S’en aller, vraiment ? Tu n’as ni la force, ni l’envie de t’en aller tout de suite. Mais alors, tu dis quoi, comme connerie ?
Euh… un truc en rapport avec ses chaussettes, peut-être ? (on juge pas, t’as les yeux rivées sur les tiennes, on cherche de l’inspiration où on en trouve)
Tu aimes les sodas ? Perso j’adore. Tu me diras que c’est un peu moyen de vendre des sodas dans un hôpital, mais je suis content qu’ils n’aient toujours pas changé ça… Tu en veux un ?
Tu redresses un peu brusquement la tête et le fixes quelques instants sans rien dire, montant ainsi d’un cran dans le malaisant. Oh ! Tu n’auras pas besoin d’évoquer tout de suite ses chaussettes ! Surtout que, subitement, ça te semble bof comme sujet de relance…
Pardon, je déparle un peu…
Tu secoues la tête et tentes de sourire ; c’est un peu douloureux, vague et ça ressemble à une grimace, mais c’est un bon début, sans doute.
Non, c’est rien… merci.
Tu te racles la gorge et sors ta pokéball de ta poche que tu retournes dans tous les sens. Pixel te manque terriblement -même si Izaiah est gentil, il ne vaut pas son doudou, soyons honnête. Surtout que le riolu a l’avantage de ne pas être un homo sapiens.
Je… Tu prends ta respiration, comme si faire une phrase de plus de 10 mots relevait du marathon. J’aime beaucoup les sodas, surtout l’ice tea et le coca. Et c’est bof dans un hôpital sans doute, mais en même temps, il faut bien que les visiteurs se créent une raison de revenir. Et accessoirement, ça fait toujours plaisir un coca quand on est en plâtre de la tête au pied, haha !
C’est pas drôle -et c’est une histoire presque vraie. T’étais pas emplâtrée. Y avait que le bras gauche dans un plâtre, le reste c’était pas nécessaire.
C’est encore moins drôle.
Je… veux bien. Merci.
Tu rougis de malaise et quelque part, un truc bizarre se produit. T’arrives à plaisanter d’un truc qui, avant, te serais venu douloureusement. C’est dire à quel point, à cet instant, tu es détachée ; vide, un peu. Vidée par la douleur envolée.

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Moment de calme au travers la tempête.
Moment dûment mérité de calme au travers une tempête incontrôlable.

Tu ne comprenais pas grand-chose à ce qui se passait près de toi. Cette panique, ton erreur, cette réaction, ton incompréhension: tout avait été beaucoup trop précipitée, soudain, inattendu pour que ton cerveau y comprenne quoi que ce soit. Mais c’était suffisant, largement suffisant, pour que tu puisses apprécier cet instant de tranquillité précieux pendant lequel toi et Hazel n’aviez qu’à discuter. C’était dorénavant votre seule préoccupation, la seule chose à laquelle vous deviez penser. Et ça faisait du bien, n’est-ce pas ? Ce n’était pas la conversation fluide que tu rêvais d’avoir lorsque tu rencontrais quelqu’un pour la première fois, mais c’était largement mieux qu’un rien. Mieux que le silence, mieux que ses larmes, mieux que ton incompréhension. C’était mieux que le sentiment d’avoir commis une énorme connerie et de ne pas savoir comment rattraper les pots cassés… Alors, oui, exceptionnellement, tu te moquais bien de parler de grand-mères et de sodas. Tu voulais simplement savourer cette petite victoire, cette ridicule compensassions à l’énorme connerie dont tu avais été l’instigateur.

À son premier sourire, tu sens le poids du monde quitter tes épaules. La déformation de son visage s’apparente davantage à une grimace qu’à un sourire franc, mais c’est largement suffisant pour te redonner un peu de confiance perdue. C’est un soulagement dont tu n’estimes pas la valeur : tu n’avais pas complètement brisé Hazel. Toi et ta bêtise n’aviez pas annihilé le peu d’humanité qu’il lui restait.

Parce que c’était quelque chose que tu avais déjà vu, n’est-ce pas ? Tu avais souvent pris le temps de discuter avec certains malades. Tu t’étais toujours interrogé sur ce qui les avait poussés à passer à l’acte… À vouloir mettre un terme à une souffrance sur laquelle ils n’avaient plus la moindre emprise. Ezy avait toujours été le plus discret à ce sujet… Mais il t’avait un jour confié que la fameuse goutte qui avait fait déborder son vase n’était rien de plus qu’une engueulade avec une amie. D’un jour à l’autre, il avait perdu sa seule alliée et il n’avait plus été capable de retomber sur ses pieds… Alors seulement, il avait enfin trouvé en lui le courage de passer l’arme à gauche.

Parfois, les motivations reposaient sur peu. Un regard de travers, un commentaire désobligeant, l’apparition soudaine d’un inconnu un peu maladroit dans sa précieuse bulle… Tu ne voulais pas indisposer Hazel. Un jour, tu craignais d’être cette raison. D’être cette goutte de trop dans un océan d’horreurs. Tu ne te le pardonnerais pas, n’est-ce pas ? Était-ce pour cette raison que tu t’étais tant accroché ? Était-ce pour cette raison que tu avais apprivoisé la panique dans ses yeux et que tu avais tout fait pour la calmer, pour tranquilliser les larmes dans ses yeux ? Personne ne venait dans le département psychiatrique pour le simple plaisir d’y faire un tour. Personne. Et les horreurs du monde, tu les connaissais suffisamment pour savoir que la vie ne tenait en réalité qu’à un fil qu’un rien pouvait rompre.

- C’est bien vrai !, rigoles-tu doucement.


Regardant la pokéball dans ses mains, tu te questionnes à savoir ce qu’elle contient sans pour autant avoir le courage de poser la question. Au moins, Hazel n’est pas seule.
Mais Ezy aussi ne l’était pas… Et pourtant, ça n’avait rien changé.
Ça ne l’avait pas sauvé.

- Un soda c’est quand même plus réconfortant qu’une bouteille d’eau quand tu es alité… Tu imagines la tête des gens coincés au lit si on leur disait qu’ils ne peuvent boire que de l’eau ?

Ce n’est pas vraiment drôle… Mais ça résume bien l’atmosphère qui vous enlace. Il y a une sorte de malaise, une sorte d’inconfort dans l’air, mais vous tentez malgré tout de ne pas laisser le silence y gagner au change. Vous nagez à contrecourant et faites des blagues douteuses (Peut-on seulement les considérer comme des blagues ?), mais c’est mieux que de ne rien faire. Mieux que ce noyer dans l’inconfort le plus ridicule.

Adressant un clin d’œil à la jeune fille, tu te relèves aussitôt pour réduire en quelques pas la distance qui te sépare de la machine distributrice. Prenant une grande inspiration, tu te permets un coup d’œil furtif en direction de ta nouvelle connaissance dans l’espoir de ne pas la voir se volatiliser puis tu sélectionnes les chiffres de l’Ice Tea. Concentré de sucre contre lesquels le personnel de l’hôpital ne cessait de râler, mais auquel ils succombaient tous de temps à autre. C’était facile de faire l’apologie d’une santé irréprochable, mais tout le monde avait besoin de faire entorse à ses propres règles. L’essentiel, c’était de ne pas tomber dans l’excès. Et c’était sans doute la raison pour laquelle les machines distributrices n’avaient pas encore été complètement rayées de l’hôpital.

Les deux Ice Tea en main, tu reviens alors vers Hazel pour lui tendre la sienne avec un sourire sincère. Reprenant ta place à sa gauche, tu décapsules la bouteille puis attend patiemment qu’elle prenne une gorgée avant d’attaquer la tienne.

C’est psychologique, mais tu ne peux pas boire avant les gens quand tu offres quelque chose. Il en a toujours été. C’est un peu bête.

- Il est bon ?

Demandes-tu en désignant l’Ice Tea d’un mouvement du menton. Tu ne sais pas trop quoi dire ni quoi faire pour relancer la conversation. Tu sais que c’est impossible présentement de partir un passionnant débat sur la place des femmes dans le cinéma (ou sur quoi que ce soit d’autres d’ailleurs), mais… Tu essaies malgré tout de trouver quelque chose. Même s’il faut se rendre à l’évidence : vous ne pourrez pas discuter pendant trente ans sur l’Ice Tea ou les sodas en général.

C’est mort.

- Dis… Je peux te demander ce qu’il y a dans cette pokéball ? Tu as le droit de ne pas me répondre, c’est juste que… Je ne connais pas grand-chose aux pokémons et je me dis que le meilleur moyen d’apprendre reste encore de m’intéresser, tu vois… ?

Le silence. Le jour où tu comprendras que le silence vaut mieux que toutes tes bêtises, tu seras le grand vainqueur de cette aventure, Izaiah.
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(t'as peur de mourir, tellement. mais des fois, tu trouves que vivre est infiniment plus terrifiant.
t'as peur du vide, peur du néant, peur de l'absence ; peur des blessures que la mort creuse dans les vies de ceux qui restent. alors, égoïstement, t'as peur de rester, parce que ça t'a fait si mal de rester. mais des fois, tu penses à ta mère, que ça la tuerait que tu partes ; et d'autres, tu penses à son départ. et le vide ne t'effraie plus -plus autant qu'une vie sans elle.
tu peux pas expliquer vraiment, t'es pas suicidaire, t'irais pas t'jeter sous les roues d'un bus ; mais tu t'dis, souvent, qu'elle est pas faite pour toi, la vie. qu'elle voulait pas vraiment de toi.
t'es pas ton père, mais tu l'comprends. est-ce que ça aurait été différent, si plus de izaiah existaient sur terre ? de types un peu awkward qui acceptent de côtoyer les bestiaux dans votre genre ? qui accepte de s'vider de son hémoglobine, si ça peut aider, panser des plaies, rien qu'un peu ? le monde serait si beau !
pas comme il est maintenant. vide. moche. creux. douloureux.)
Et bizarre. Il est bizarre, le monde.
Surtout celui dans lequel l'on doit communiquer avec autrui. L'humain est un animal sociable, tout ça... t'es peut-être pas totalement humaine, partant de ce postulat. Tu n'aimes pas les blancs, les moments de gêne, les regards que tu ne sais pas interpréter ; tout te ronge les entrailles et ta propre voix te semble ridicule. Alors tu mords, t'es piquante, parce que le monde entier, chaque geste à interpréter ; tout se fout de ta gueule, tout te rabaisse. Mécanisme d'auto-défense. Habitude.
Même la douceur n'est qu'un autre mensonge, une cruelle blague maquillée.
Pourtant, là, au fond de ton gouffre et déterminée à en sortir, tu te refuses à te plier à tes instincts primaires. Tu vas parler, accepter les blancs et assumer que Izaiah n'est pas une cruelle personne, tendre en apparence pour mieux te détruire par la suite. Il a pas la blouse blanche (tu lui fais pas confiance de toute façon), mais il inspire un certain calme, et tu lui en es reconnaissante... même si tu dois trouver de quoi meubler la conversation.
C'est bien vrai !
Et un autre silence, encore. Meublage, meublage, pourquoi es-tu si difficile...!
Un soda c’est quand même plus réconfortant qu’une bouteille d’eau quand tu es alité… Tu imagines la tête des gens coincés au lit si on leur disait qu’ils ne peuvent boire que de l’eau ?
Tu remercies Arceus d'avoir créé cet individu et sa foi en la discussion. Et tu le remercies également de ne pas être flippant, mais c'est un détail.
Le top eût été qu'il soit réellement drôle, mais toutes ses blagues seraient tristement tombées à l'eau ; tu n'avais aucun foutu humour là tout de suite. C'est dommage, cela t'aiderait bien à avoir de la répartie ; à l'inverse de quoi, tu te contentes de sourire (il commence à ressembler à quelque chose) et à hocher la tête. Ce qui est drôle (si l'on puis dire), c'est combien il semble comprendre de quoi il parle -comme toi. Ca rend votre discussion encore plus triste, mais vous arrivez à agir comme s'il s'agissait d'une blague.
Vos vies furent visiblement bien colorées (ou vous êtes justes terriblement malaisant).
Il te fait un clin d'oeil et tu hausses légèrement un sourcil, puis il se lève ; t'es apaisée. Tu baisses juste la tête sur ta pokéball, sans te redresser, et ressasses. Tu passes ta vie à faire ça ; trop penser, douloureusement penser. Quelle plaie.
(Le monde il serait vraiment plus beau avec plus de gens comme lui, et moins de gens comme toi.)
Il revient en ce qu'il te semble être un éclair et te tend une canette ; tu la prends un peu à l'aveugle et le remercie assez vaguement avant de te râcler la gorge. Il mérite mieux -t'essaies de revenir un peu sur terre.Merci. Tu ouvres la canette et noies rapidement (enfin sans te précipiter non plus) tes pensées noires dans le brun du soda ; puis la baisses et lances un regard hésitant au blond.
La vérité, c'est que tu ne sais absolument pas comment relancer un semblant de conversation. C'est véritablement trop difficile, une vie sociale -et partir sans demander ton reste, outre le fait que c'est bof, ne te plairait pas. Tu rencontres suffisamment rarement des personnes aussi bonnes et attentionnées pour éviter de lui cracher à la gueule de cette façon, surtout après ce qu'il a fait pour toi.
Calmes-toi, ça va aller. Ca va aller...
Dis… Tu sursautes, persuadée que le silence continuerait de se prolonger. Tu n'es pas vraiment d'une compagnie et d'une discussion passionnante, après tout... Je peux te demander ce qu’il y a dans cette pokéball ? Tu as le droit de ne pas me répondre, c’est juste que… Je ne connais pas grand-chose aux pokémons et je me dis que le meilleur moyen d’apprendre reste encore de m’intéresser, tu vois… ?
Ton regard rejoint la petite sphère tricolore, et un sourire -un vrai- attendri vient poindre sur tes lèvres. Tu te fends même d'un léger éclat de rire, éphémère et léger, un peu rauque. Rire, c'est pas un truc auquel t'es habitué.
Pixel. C'est Pixel.
Tu redresses le menton et fais face à Izaiah ; il semble terriblement hésitant, et une espèce de culpabilité vient naître entre tes côtes. Est-ce que tu lui fais peur ? T'as des pensées totalement aléatoires -le genre irrationnel mais impossible à éviter, quand on souffre d'anxiété sociale.
Je peux répondre. Ca, je sais faire.
Tu te gonfles presque d'orgueil avant de rougir de honte ; être fière de ça, c'est assez pitoyable.
C'est mon riolu. C'est aussi mon meilleur ami, et... mon soutien, disons... enfin tu vois. Je ne vais nulle part sans lui, à l'origine. Sauf que je voulais... je voulais essayer. On ne devrait pas vivre en se reposant sur quelqu'un d'autre.
Ta gorge est serrée ; parce que vivre en se reposant sur quelqu'un d'autre, tu ne fais que ça. Tu sais pas vivre toute seule.
Tu as un pokémon, toi ? On pourrait se les présenter.
T'es terriblement plus à l'aise en présence des pokémons qu'avec celle des hommes.
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Ce n’était pas vraiment comme dans les films.
Ce n’était pas aussi naturel qu’au cinéma, ça ne coulait pas comme de l’eau de source.
Pourtant, tu n’étais d’ordinaire pas quelqu’un qui avait du mal à initier la conversation. Parler à de parfaits inconnus, ce n’était ni un défi ni un une expérience hors du commun… C’était ta vie, ton quotidien. Tu aimais approcher les gens, te creuser une place à quelque part dans l’organe qui leur servait de coeur. Alors pourquoi ? Pourquoi était-ce différent avec Hazel ? Tu n’avais pas besoin d’être omniscient pour savoir que la jeune fille n’était pas fondamentalement mauvaise : désorientée, paniquée, déconnectée… Mais certainement pas mauvaise.  Le problème ne venait pas de là… Il ne venait sans doute même pas d’elle. Alors où était-il ? Tu ne savais tout simplement pas quoi lui dire. Tes sujets de conversation s’épuisaient, tardaient à se renouveler. À chaque fois que tu ouvrais la bouche, tu sentais que la satisfaction d’avoir trouvé des mots à prononcer ne serait qu’éphémère et que tout serait à recommencer…

Et c’était difficile.
Difficile pour quelqu’un comme toi.
Difficile pour quelqu’un que l’on qualifiait de sociable et d’accessible.

D’ordinaire, les gens aiment te parler. Mais pas Hazel. Il te suffisait de l’admirer pour comprendre qu’elle trouvait ta présence lourde et sans doute un peu indésirable… Tu ne lui faisais pas l’effet que tu désirais, tu le sentais au plus profond de toi. Quelque chose n’allait pas… Et peu importait au fond à quel point tu insisterais pour réussir à relancer la conversation à chaque fois : le résultat final ne s’éloignerait probablement jamais de sa case départ. À chaque fin de tour, tu pigeais une carte : « en prison! Ne passez pas GO, ne réclamez pas 200p$ » fin. Et il fallait tout recommencer… Encore et encore, sans relâche. Est-ce que cela te dérangeait ? Non. Parce que tu sentais que le jeu en valait la chandelle, que ton acharnement paierait tôt ou tard. Mais en attendant, c’était épuisant. Terriblement épuisant.

Heureusement, la conversation semble encline à s’alléger un peu lorsque tu questionnes la rousse sur le pokémon contenu dans l’objet sphérique qui brille entre ses doigts. Pour la première fois, tu l’entends rigoler et, à cet instant, tu te sens comme le plus victorieux des hommes : tu as bien fait. Bien fait de questionner, bien fait de t’intéresser. Tu n’as pas laissé disparaître dans le néant une opportunité en or. C’est une grande première ça ! N’est-ce pas ? Même si l’inquiétude ne quitte pas immédiatement les traits tirés de ton visage, tu l’écoutes néanmoins d’une oreille attentive alors qu’elle te partage le nom de son protégé : Pixel.

Et lorsqu’elle commence à te parler de la relation qui les unis, tu sens ton cœur se réchauffer dans ta poitrine. Au fond, ça te rassure. Ça te rassure de savoir que Hazel, une parfaite inconnue, n’était pas seule… Tu ne la connaissais que de quelques minutes, mais une section bercée dans la honte de ton esprit se répétait sans cesse que, dans son état, un soutien de cette force était le meilleur atout qui soit.

- Tu sais, parfois il est nécessaire de se trouver un perchoir sur lequel se reposer avant de reprendre son envol… Ne te sens pas coupable de cela, il est beaucoup plus facile de se ressourcer lorsque l’on est bien entouré.

Tu voulais qu’elle le sache. Parce que tu avais toujours été le perchoir de tes proches. Tu avais été celui d’Ezekiel, de Roman et de beaucoup de garçons et de filles entre eux deux. Les gens prenaient grâce à tes yeux lorsqu’ils avaient le courage d’admettre qu’ils ne pouvaient pas s’en sortir seuls… À côté, les gens bornés qui croyaient fermement qu’ils se suffisaient à eux-mêmes te semblaient beaucoup plus faible…

- J’ai bel et bien un Pokémon…

Agony. Petite bête abandonnée par son dresseur, fragile petite chose incapable du moindre éclat de sentiment. Agony était un grand mystère, une grande curiosité… Mais aussi un ami précieux en dépit du lien qui ne s’était jamais complètement tissé entre lui et toi. Il ne t’avait pas choisi et lui non plus… Mais vous étiez condamnés à errer ensemble jusqu’à ce que la mort vous sépare. Beau, n’est-ce pas ?

- C’est un pokémon de type insecte… Les gens n’aiment généralement pas trop alors je ne suis pas certain que tu souhaites vraiment le rencontrer. C’est un mimigal, tu connais ?

Tu trouvais cette aversion envers les pokémon insecte navrante et décevante. Eux n’avaient rien demandé, ils n’étaient que les victimes d’un physique réducteur et d’une réputation qui les poursuivait à tort… Et ça t’attristait beaucoup.

- C’est quoi un riolu exactement d’ailleurs ? Je n’ai jamais eu de pokémon avant mon mimigal donc je n’y connais pas grand-chose…

Autant admettre immédiatement ta faiblesse, cela fera un peu moins mal.
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Pitoyable âme abîmée par les autres ; tu essaies difficilement de ne pas laisser mourir toute forme de communication. Mais tu ne sais pas comment faire ; voilà des années que tu as paumé le manuel. Tu ne l’as peut-être même jamais eu en mains. T’étais comment, enfant ? Est-ce que tu tissais des liens, à l’époque ? T’essaies bien de t’en souvenir, mais à chaque fois que tu tentes de visualiser d’autres gamins autour de toi, leurs regards n’ont rien de bienveillants. Ils sont froids, effrayés, durs -comme ceux de leurs parents.
Aussi loin que tu te souviennes, tu es seule.
Tu ne l’as jamais eu, le manuel.
Et maintenant que tu es adulte, on attend de toi que tu saches communiquer. Pire, on attend de toi que tu saches vivre en société, que tu respectes les autres, que tu te tiennes correctement -que tu vives, juste… que tu vives.
Mais on t’a pas appris ça, toi. On t’a jamais appris. Et te voilà aujourd’hui devant Izaiah, un être humain normalement constitué, prêt à t’écouter, mais toi, tu ne sais pas communiquer. Et ça te frustre, tellement, horriblement ; t’es frustrée, en colère contre toi-même. Oh, tellement en colère contre toi-même. T’aimerais bien blâmer la terre entière pour ton état, mais là, t’es trop occupée pour ça.
Alors, quand Izaiah commence à te parler pokémons, ton regard semble s’allumer. Une lueur d’espoir brille, doucement ; celle de connaître le terrain sur lequel la discussion s’engage, celle de ne pas ressentir un malaise constant te broyer les côtes… mais ça ne se fait pas vraiment comme prévu.
Tu sais, parfois il est nécessaire de se trouver un perchoir sur lequel se reposer avant de reprendre son envol… Ne te sens pas coupable de cela, il est beaucoup plus facile de se ressourcer lorsque l’on est bien entouré.
Tu baisses la tête par réflexe ; te renfermes. Bien entourés ? Est-ce que t’es bien entourée… ? Pixel, ta mère… est-ce que c’est être « bien entouré » ? Sans doute, oui. Ce n’est pas le nombre qui compte, tu en as conscience… c’est les gens, l’intensité des liens. De toute façon, t’as pas envie d’avoir une armée autour de toi, tu serais malade en permanence. Mais t’aimerais… t’aimerais ne plus te reposer exclusivement sur ta mère, et tu commences à regretter d’en faire de même avec Pixel. T’es un poids mort.
J’ai bel et bien un Pokémon…
Cette partie de la conversation te met bien plus à l’aise, il va sans dire. Tu relèves la tête pour le regarder, attends la suite. Il semble hésitant, encore, mais différemment tout à la fois. Tu n’identifies pas vraiment ce que tu vois, en toute honnêteté -t’as pas non plus appris à être empathique, sauf pour déceler la malice et autres dangers.
C’est un pokémon de type insecte… Les gens n’aiment généralement pas trop alors je ne suis pas certain que tu souhaites vraiment le rencontrer. C’est un mimigal, tu connais ?
Pour être honnête, tu ne sais pas vraiment si t’es à l’aise avec les mimigal ; tu n’en as jamais vu en vrai. Ce qui te rend d’autant plus curieuse -et puis, honnêtement, tu n’es pas facilement impressionnable. Alors quand il affirme que tu ne voudras pas le rencontrer, tu fronces les yeux, poses sur lui un regard réprobateur. Comment peut-il savoir ce genre de choses ? Après tout, les insectes avaient également de véritables adorateurs, et éviter d’en parler, c’était éviter de se lier à des gens qui le comprenaient.
Mais est-ce que t’es vraiment bien placée pour dire chose pareille, pas vraiment…
C’est quoi un riolu exactement d’ailleurs ? Je n’ai jamais eu de pokémon avant mon mimigal donc je n’y connais pas grand-chose…
Tu écarquilles les yeux, surprise. La pré-évolution de Lucario. Tu connais pas ?
Mais là encore, il t’a prévenue, alors tu fronces les sourcils en y réfléchissant.
A Kalos, on vouait une véritable admiration pour les lucarios, évolutions des riolus. Sans doute cela venait-il de la championne combat du pays, ou encore de son histoire étroitement liée à celle de la méga-évolution… encore est-il qu’aucun kalosien ne saurait ignorer les caractéristiques d’un lucario, ni d’un riolu. Après… peut-être le connaissait-il, mais juste de visu. Ce qui n’a rien de honteux ; en soit, même ne pas le connaître, ça n’a rien de honteux. Surprenant, oui, mais rien de plus.
Tu baisses la tête sur ta pokéball, la relèves sur le reste de la pièce que tu survoles du regard. Et puis, brusquement, faisant fi de tes jambes toujours fébriles, tu te redresses.
Si tu as peur que mimigal fasse peur, on a qu’à sortir.
Tu ne lui laisses pas réellement le temps d’apprécier la transition -quelques instants tout au plus d’un regard insistant, mais également implorant, timidement, avec une fierté fragile comme carapace, et puis tu te diriges vers la sortie. T’as plus vraiment ni envie ni besoin de voir un psy ; tu veux juste parler pokémon, te vider la tête, et après… après, tu serais forte, t’en es persuadée.
Quand tu auras vu Pixel, tout ira mieux.
Tu pourras…  c’était quoi déjà ? « Trouver un perchoir sur lequel se reposer avant de reprendre son envol ».
Dehors, tu l’attends un peu puis, quand il te rejoint, te mets sur le côté. Tu n’as pas lâché ta pokéball et tu relèves les yeux.
Bon, je commence. Riolu est un pokémon de type combat pur, pré-évolution de lucario, combat et acier, connu notamment pour sa méga-évolution. C’est un pokémon très populaire donc, à mon avis, t’en as déjà vu un, mais le nom ne t’a pas marqué plus que ça. Ca ressemble à ça.
Et tu appuies sur le bouton, laissant Pixel s’extraire de la sphère, apparaître entre vous deux, puis vous lancer des regards curieux puis inquiets. Tu lui souris doucement et viens le prendre dans tes bras, puis lèves à nouveau la tête.
Izaiah, je te présente Pixel. Pixel, Izaiah. Il bosse à l’hôpital. Tu veux lui parler ?
Tu penches la tête puis, quand il a fini, tu souris -tu souris vraiment, tendrement. Puis tu reposes le riolu et sembles plus détendue, en sa présence. Libérée.
Voilà, à ton tour !
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Parfois, tu manquais un peu de confiance en toi.
Pas trop souvent, bien évidemment, mais de temps à autres c’était une qualité qui te faisait défaut et, lorsque ça arrivait, tu avais l’impression que rien d’autre ne comptait que ta bêtise.
Bref, tu étais un peu lourd.
Comme à cet instant où tout ce que tu disais étais teinté d’un voile négatif qui ne te ressemblait pas. Les gens n’aimaient pas les pokémons insectes, tu ne connaissais rien aux pokémons, Tu n’étais pas convaincu qu’elle veuille faire la connaissance d’Agony… Mais peut-être était-ce encore là une vision un peu trop tranchée de toi-même. Il était si difficile de s’auto juger convenablement. Tu te voyais comme maladroit et ennuyeux, mais qu’en était-il véritablement ? Tu n’étais pas dans la tête de Hazel, tu n’étais pas en droit de déterminer quelle image elle nourrissait de toi-même.
Mais rien ne t’empêchait de tirer quelques théories ici et là.

Les relations humaines étaient de toujours si difficiles à contrôler, à gérer. Tu te posais en cet instant d’inconfort mille questions qui n’effleuraient normalement pas ton esprit… Mais tout prenait racine en la certitude que tu étais à l’origine de toutes les réactions de la rouquine.
Sans ça, sans cette triste vision de toi-même et de ta maladresse, tu aurais sans doute beaucoup mieux géré la situation.
Tu ne serais vraiment à rien. À quoi bon trois années auprès des malades si le moindre imprévu, la moindre petite note de culpabilité suffisait à te faire perdre contenance et assurance ?

Heureusement, la tournure de la conversation te permet d’oublier momentanément. C’est toujours délicat que de t’amener sur un terrain que tu ne connais pas… Mais c’est mieux que de te laisser te ronger les sangs, non ?
La belle parlait d’un Riolu, un pokémon dont le nom ne t’évoquait aucun souvenir.
Tu avais souvent vu des pokémons à la télé ou même lorsque tu sortais de chez moi… Mais avais-tu déjà pris le temps de t’informer sur leurs spécificités voire sur l’appellation de leur espèce ? Tu aurais aimé, mais la vie t’avait dicté d’autres priorités.
Sans doute existait-il un monde alternatif dans lequel tu étais l’un leurs plus grands adorateurs… Mais sur ce plan d’existence, ils t’étaient aussi étranger que pouvait l’être les sciences antiques.
Et tu exagérais à peine.

- … Je devrais ?

L’étonnement, tu t’y étais accoutumé depuis longtemps, mais tu te sentais toujours un peu bête lorsque quelqu’un ramenait à la surface ton manque flagrant de culture générale.
Lucario donc.
Au moins tu savais que les pokémons pouvaient évoluer, c’était toujours ça de gagné. Tu n’en connaissais ni les conditions, ni le fonctionnement… Mais tu savais que c’était inscrit dans le code génétique de la majorité des espèces. Sauf qu’il suffisait de voir Agony, Mimigal de son état depuis trois ans, pour comprendre que tu n’étais pas spécialement versé dans cet art. Tu aurais presque pu pleurer devant ta bêtise.

Surprise. Surprise lorsque Hazel se redresse brusquement, lorsqu’elle oublie son état des secondes passées. Curieux, tu la fixes avec des points d’interrogation dans le regard jusqu’au moment où elle t’indique que votre place est à l’extérieur.
L’attention est délicate, juste à point. Naturellement, un sourire s’étire à la commissure de tes lèvres. Tu acquiesces, lui emboîte le pas sans t’y faire prier. Il serait content de prendre l’air, de quitter la pokéball dans lequel tu le confinais pendant ton service…
Sans doute un peu moins content de te voir que de voir l’extérieur, mais ça tu n’y pouvais rien. Entre toi et Agony, il n’avait jamais été question d’amour fou.
Riolu. Lucario. Méga-évolution. Combat. Combat et Acier. La jeune fille semble s’être soudain équipée d’une confiance qui tranche avec le comportement qu’elle avait quelques secondes plus tôt entre les quatre murs de l’hôpital… Ce serait facile de ne rien y comprendre, de se laisser emporter par l’étonnement, mais tu vois en Hazel quelque chose qui te fait douloureusement écho : la passion.
Hazel était passionnée.

Et lorsqu’elle sort la bête de sa pokéball et qu’elle le prend dans ses bras, un doux sourire aux lèvres, tu comprends à quel point le lien qui les uni n’a rien à envier au vôtre. Au contraire.

- Heureux de faire ta connaissance Pixel !

Tu ne sais pas quoi dire.
Avec Agony, il était plus question de monologue que de dialogue… L’habitude te manque cruellement et pourtant :

- Tu as l’air très gentil et mignon. Je comprends mieux pourquoi ta dresseuse tient autant à toi…

Tu te sens con, mais tu tais cette impression.
À la place, tu prends une grande inspiration puis insère une main dans ta poche pour en sortir la sphère bicolore qui contient Agony.
Parfois, tu le laissais dormir dans ta chambre plutôt que de le trimballer de gauche à droite. Ça te semblait plus sympathique. Exceptionnellement, tu ne regrettais pas d’avoir choisi de l’amener plutôt que de lui donner la chance de se reposer quelques heures de plus. Tu espérais seulement qu’il saurait t’en pardonner.
Appuyant à ton tour sur le bouton de la pokéball, tu laisses l’insecte qu’elle contient s’en extirper. Tu retiens un millième soupire, regarde ton compagnon quelques secondes avant de te pencher à sa hauteur.

- Agony ? Voici Hazel et Pixel, Hazel et Pixel voici... Agony.

Son nom était toujours aussi glauque qu’à l’habitude, mais tu avais pour défense irréfutable de ne pas l’avoir choisi. Ezekiel avait toujours eu des idées de nom un peu rocambolesque, à l’image de lui-même et de son envie de disparaître.
Au moment de choisir le nom de l’une de ses dernières acquisitions, tu l’avais longtemps entendu jongler entre Psychopathy, Archenemy et une autre appellation du genre. Tu supposais que ça devait faire partie de lui.

- Est-ce qu’il y a une corrélation entre les pokémon acier et insecte ? Est-ce que l’un ou l’autre risque quelque chose s’ils se tiennent trop près l’un de l’autre ?

Néophyte, mais rempli de bonnes intentions. Fixant les deux bêtes à tour de rôle pendant quelques secondes, tu finis par reposer ton regard sur Hazel, non sans un brin d’inquiétude. Tu n’avais encore jamais présenté ton mimigal à une autre espèce que la sienne… Et si ça se passait mal ? Et si le simple fait de respirer le même air qu’un pokémon acier risquait de le tuer ?
Les faiblesses fonctionnaient-elles comme des allergies ?
Tu n’osais même pas imaginer les sentiments qui parcourraient ton cœur malade -ou enfin, ton cœur parfaitement en santé maintenant que ce n’était plus le tien- si tu venais à apprendre que tu avais condamné Agony a une mort certaine.
À une douloureuse agonie.

OK, la blague n’était pas vraiment drôle.
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Parler pokémon est une libération pour toi ; ou une accalmie. C’est une pause délicieuse, un instant que tu aimerais suspendre, comme si tu le maîtrisais réellement. Parce que tu as l’impression, si ce n’est pas de maîtriser, de savoir où la discussion te mène. Tu as l’impression d’avoir un quelconque pouvoir, d’être dans une position avantageuse d’une façon ou d’une autre. Tu peux parler en sachant ne pas dire de bêtise, tu peux même lui apprendre des choses tu peux -tu as l’ascendant.
Tout simplement, tu n’es plus victime d’une conversation, soumise à un quasi monologue. Tu échanges réellement, de toi vers lui. Sans aller jusqu’à dire que tu le domines -ouhlà, c’est ni ton délire ni ton intention ni ce qui est en train de se dérouler-, tu as au moins la main sur la parole, parce que tu sais de quoi tu parles. Et c’est franchement pas désagréable. Même si tu n’es pas habituée à entendre autant ta propre voix.
Tu lui présentes Pixel, son type, son évolution. Un instant, tu te dis qu’une photo d’un lucario serait sans doute plus parlante, il reste beaucoup plus connu que sa pré-évolution. Quand tu auras fait la rencontre du mimigal et s’il ne visualise toujours, tu lui montreras. Et s’il ne voit vraiment, vraiment pas… et bien il aura eu raison, à part son mimigal, il ne connaît pas grand-chose. Mais ça se corrige ! Et au pire, s’il n’y est pas intéressé de base… c’est strictement secondaire, sans doute ? Ce serait juste triste (et pénible) pour toute continuation d’une discussion entre vous, disons.
Pixel sorti de ta pokéball, tu le prends dans tes bras ; et comme d’habitude, il se laisse faire. Sur le coup désorienté et surpris, son regard se teinte rapidement d’inquiétude ; ce jusqu’à ce que tu ne lui souris doucement. Il ne comprend toujours pas, mais tu ne sembles plus au bord du gouffre à cet instant, alors il s’en contente.
Heureux de faire ta connaissance Pixel !
Il tourne la tête pour détailler l’individu de sexe masculin présent.
Tu as l’air très gentil et mignon. Je comprends mieux pourquoi ta dresseuse tient autant à toi…
Sur le coup, il ne réagit toujours pas ; un instant, tu t’inquiètes qu’il ne se vexe peut-être. Et puis il hoche la tête et tout ton corps se détend. Tu peux à nouveau porter ton regard sur un Izaiah cherchant visiblement son propre courage -ce qui t’étonnes- avant de mettre la main dans sa poche et d’en sortir une pokéball. Tu reposes Pixel tandis que le pokémon araignée est extrait de sa pokéball.
Honnêtement ? Oh… ça en dix-huit mètres, ça t’inquièterait sans doute.
Ce qui te pousse à te demander si tu as d’autres peurs que les hommes. C’est vrai ça, pleins de gens ont peur des insectes, du noir éventuellement, des hauteurs, des espaces… toi, t’as peur des gens. Le reste te laisse globalement indifférente. T’as peut-être un léger vertige ? T’en sais trop rien, t’as jamais été plus haut que deux étages, et effectivement, t’étais pas à l’aise, mais c’est tout.
En attendant, tu redresses juste la tête pendant les présentations…
Agony ? Voici Hazel et Pixel, Hazel et Pixel voici... Agony.
…et les présentations te mettent un instant mal à l’aise. « Agony » ? Qui appelait son pokémon « agony » ? T’aurais jamais parié pour une tête blonde au sourire doux et aux attentions présentes. Sur le coup, tu sursautes presque ; et si lui aussi, derrière son air de bonne personne, c’était une espèce de malade ? Comme… comme trop de monde dans ta vie, et trop de monde tout court.
Oh bien sûr, tu aurais pu songer à un pokémon donné, un nom qui n’était pas de son fait. Mais pas sur le coup. Sur le coup, tu flippes juste. Sur le coup, tu te fais tes films toute seule.
Est-ce qu’il y a une corrélation entre les pokémon acier et insecte ? Est-ce que l’un ou l’autre risque quelque chose s’ils se tiennent trop près l’un de l’autre ?
Tu sursautes franchement, extraite si brusquement à ton imagination. Une… corrélation ? Un risque… ? Oh ! Non. Tu baisses la tête sur le mimigal et te demandes s’il est heureux. Est-ce qu’on peut être heureux avec quelqu’un qui nous donne un nom de dernier instant avant le sommeil éternel ? En tout cas, il ne semble pas vraiment abattu, blessé, ou quoique ce soit de ce genre. Globalement indifférent à la limite, comme si le fait qu’Izaiah lui parle n’avait pas un intérêt des plus conséquents. En les observant, tu te rends compte, surtout, de l’importance du lien que tu as tissé avec Pixel. A tes yeux, tous les dresseurs doivent avoir une relation intense, presque fusionnelle, avec leurs pokémons… mais non. Et subitement, c’est toi qui apprends, pas Izaiah. Le type acier n’est pas dangereux pour les insectes. Ou plus exactement, ils lui font des dégâts normaux. Et ce n’est pas de façon passive, seulement quand il attaque. Mais Pixel est de toute façon un type combat qui n’a aucune capacité de type acier et… Un instant, t’as un doute. Tu sors ton téléphone, cherches vite fait à vérifier ce doute, souris de satisfaction et ranges à nouveau ton appareil. De toute façon, les types insectes et combats se résistent entre eux. Tu n’as pas à t’inquiéter, du coup ! Tu penches la tête en observant Agony. Ce nom continue de te perturber, honnêtement et… tu sais plus trop quoi penser. Il est mignon. Il est tout roux et tout, c’est adorable. Tu l’as depuis quand ? Et euh… vous ne vous entendez pas des masses ? En n’osant pas poser une question gênante, tu en poses une autre. Bien Hazel, bien. T’es un véritable génie ma parole.
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Tu aurais pu bombarder Hazel de questions sans queues ni tête, la couvrir d’interrogations comme si le sens de ta vie dépendait de cette conversation.
Mais rien ne t’y convainc.
Parler, c’est accepter que le ridicule ne tue pas. Globalement, c’est une vérité plutôt évidente, mais à laquelle tu n’es pas prêt à te soumettre là, maintenant.
Parce que Hazel est gentille, mais dans l’art de le paraître pour le dernier des abrutis, tu as déjà trop donné aujourd’hui.
Alors tu fermes ton clapet et tu te satisfais des réponses qu’elle veut bien t’offrir.
Ça t’apprendra à te méprendre sur l’identité des inconnus.
Sofia, Sofia.
Tiens, en parlant de Sofia. Avait-elle rejoint April ? S’était-elle présentée ? Tournait-elle en rond dans l’attente que quelqu’un vienne lui parler ? À cette idée, un vent de culpabilité vient effacer ta fascination des dernières minutes. Tu étais heureux d’avoir redoré l’expression d’Hazel, heureux d’avoir réussi à réparer le fruit de ta propre connerie… Mais l’hôpital t’attendait. Déjà ta petite fugue avec Isaac la dernière fois avait moyennement aidé à l’entretient de ton image… Te sentais-tu en droit de tout refoutre en l’air ? Était-ce si simple pour toi que de soumettre le monde à ta volonté ?
Non. Ça ne l’avait jamais été.
Surtout lorsqu’il s’agissait de l’hôpital, de ton oxygène. Tu n’étais pas en droit de risquer ta chance, de perdre l’opportunité que le Centre Médical t’offrait de travailler avec eux.
Mais lorsqu’il s’agissait de photographie, tu réfléchissais rarement plus de deux minutes à l’avance. T’étais mignon, mais qu’est-ce que t’étais con.

Bref.

Dans la continuité de ta stupidité manifeste, tu savais ce que le surnom d’Agony pouvait attirer comme jugement.
Mais tu n’avais jamais envisagé la possibilité de le renommer. Ce surnom, ce pokémon, c’était le dernier lien qui t’unissait à Ezekiel. Par respect pour lui, pour votre amitié, tu te refusais l’idée de cracher sur l’identité de son protégé. Même s’il était parti, même s’il avait abandonné le pauvre insecte derrière lui, tu t’en foutais.
Et puis, le mimigal y était habitué après tout.
Pour lui, ce n’était plus un inconvénient. Il s’en moquait un peu de son nom… Tout comme il se moquait pas mal de tout dans la vie, finalement. C’était ce qui caractérisait Agony… Son indifférence.
Au regard de Pixel dont les réactions sont beaucoup plus… Enfin… Au regard de Pixel qui a des réactions, tu sentirais presque naître une forme de jalousie. Un jour viendrait-il où, toi aussi, tu parviendrais à tenir une conversation avec ton pokémon sans que celui-ci ne t’accorde son je m’en-foutisme royal ?
Tu n’y croyais pas trop.
Mais on disait que l’espoir faisait vivre.

- Je suis rassuré alors ! Je ne sais pas comment ça fonctionne… Mais je me disais qu’en partant du postulat voulant les Pokémons feu ont probablement une sainte horreur de la pluie, alors certains Pokémons se nuisaient peut-être tout simplement entre eux en… existant.

Moment de silence gêné.

- C’est con je sais.

Comment pouvais-tu comparer la pluie au le simple fait d’exister, Iza ? Ça ne faisait aucun sens. Mais bon, ton ignorance était sans doute un peu mignonne aux yeux des plus indulgents.
T’étais le genre de mec qu’on voulait encourager d’une petite tape dans le dos tout en lui répétant que un jour il y parviendrait. On ne savait pas quand ni comment, mais un jour, tout se reviendrait dans l’ordre. Ton ignorance ne serait qu’un vieux souvenir du passé et tu pouvais enfin avancer. Un jour.
Pas aujourd’hui, visiblement, vu la stupidité des liens que tu tissais entre les constats.

- Je l’ai depuis trois ans…

Tu te tais quelques secondes, le temps d’encaisser la seconde question posée par la demoiselle. Ça paraissait tant que ça ? On ne pouvait pas dire d’Agony et toi que vous aviez une mauvaise relation… Mais il y avait, entre vous, une sorte de malaise continu que rien ne semblait vouloir effacer.
Et c’était d’autant plus triste de savoir que c’était quelque chose qui se ressentait à la première rencontre. Ça sautait aux yeux comme le nez au milieu du visage.
T’aurais pu crier pour ça… Mais t’étais pas assez dramaqueen pour en arriver là. Heureusement.

- Je ne pensais pas que c’était si évident.

Sourire. Puis tu prends une grande inspiration : ce n’est pas très grave après tout. À tes pieds, Agony ne bouge pas. Pour autant, son regard ne quitte pas la scène. Il ne comprend pas, mais il s’en fout.
Il se fout de tout, de toute façon.
La seule chose qui sache vraiment lui plaire, ce sont les heures de sommeil passées sur ton lit. Pour le reste de ses intérêts, on repassera.
Et si c’était une sorte de traumatisme ?

- Je ne pense pas que l’on puisse dire que l’entente est fondamentalement mauvaise, mais on est loin d’être comme toi et Pixel.

Admets-tu.
Vous ne vous détestez pas.
C’est juste… Gênant pour vous d’exister sur le même plan que l’autre. Et c’est sans doute pire encore qu’une relation de haine.

- Agony n’était pas mon Pokémon. C’était celui d’un ami avant qu’il n’abandonne toute son équipe… J’ai réussi à trouver une famille pour la majorité d’entre eux, mais un mimigal, ça n’emballe pas trop les gens alors je l’ai gardé. Je n’ai pas pu me résoudre à l’envoyer dans un refuge, ce n’était pas sa place… Il ne méritait pas de payer le prix de l’égoïsme de son dresseur.

Parler en mal d’Ezekiel, c’est quelque chose que tu faisais rarement.
Mais, même s’il avait sans doute de vraies motivations derrières, le geste qu’il avait commis en estimant que seule Alchemy méritait son attention était horrible. Il avait laissé derrière lui tous les autres.

- Mais on ne s’entend pas des masses en effet. Je crois que nos personnalités ne collent pas trop en fait. Parfois je me demande si je n’aurais pas mieux fait de l’offrir à un refuge pour qu’ils lui trouvent une meilleure famille que moi… Mais bon, il est trop tard maintenant.

Belle conclusion.
Mais c’était vrai. Il était trop tard désormais pour regretter et remettre en question ta décision finale. Agony était devenu un membre de ta famille…. Et tu comptais lui offrir un toit jusqu’à sa mort.
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Le malaise est de retour, et c’est entièrement de ton fait. Bravo, Hazel. Il n’y a pas à dire, tu as un don pour la communication. Tu as un don pour comprendre les autres -ou encore fermer ta gueule. Il n’y a pas à dire ; tu ne sais juste pas être empathique et communiquer avec autrui, même si tu en as terriblement envie. Ça ne te suffit pas, de jouer les « mademoiselle je sais tout » ? Paraître pédante, hautaine ? Tu dois en plus mettre les pieds dans le plat et aborder des sujets potentiellement blessants ?
T’es un génie Hazel, à n’en point douter.
Lui se démène comme il peut, justifie une remarque qu’il trouve sans doute ridicule -et que tu justifies comme telle par ton comportement. Pourtant, tu trouves son raisonnement tout à fait cohérent. Mais tu ne comprends pas vraiment qu’il se justifie, s’explique ; alors tu ne réagis pas outre mesure, te contentes de hocher de la tête comme s’il s’agissait d’une réponse claire. T’es une sacrée branque, Hazel. Alors que tu te sentais un peu mieux, que la conversation te semblait se débloquer, tout redevient lourd -et tout est de ta faute. Comme à l’accoutumée.
C’est con je sais.
Non.
Pas d’argumentation, d’explication, ni même de mot pour rassurer ; juste cette affirmation balancée brusquement. Tu te contentes d’un haussement d’épaule, comme si là encore, c’était évident, comme s’il devait te comprendre, comme si ce serait absolument normal qu’il le fasse.
Je l’ai depuis trois ans…
Tu aurais dû fermer ta gueule à cet instant, très précisément. Mais non ! Evidemment que non, tu ne fermes pas ton clapet ! T’as aucune foutue idée de comment t’y prendre, peut-être ? C’est pourtant très simple : tu gardes les dents serrées, les lèvres bien scellées. Tu vois ? C’est trop facile. Tu sais si bien le faire d’habitude, pourquoi pas là, hein ?
Tu sens tes joues rougir en réalisant que, pour fuir le malaise provoqué par son prénom, tu parles de leur relation. Alors qu’ils se connaissent depuis trois ans.
Je ne pensais pas que c’était si évident.
Tu baisses le regard, plus gênée encore que s’il avait répété le nom de son pokémon pendant une éternité. C’est toujours malaisant, certes ; mais là, ça vient de passer un autre seuil. Là, tu te sens coupable, en plus de te sentir stupide.
Je ne pense pas que l’on puisse dire que l’entente est fondamentalement mauvaise, mais on est loin d’être comme toi et Pixel.
Tu hoches la tête, comme pour signifier que tu comprends -ou que tu te raccroches comme tu peux à un semblant d’échange. Ou encore, que tu n’as pas envie de t’enfuir en courant -ce qui serait totalement faux. Tu as potentiellement envie de t’enfuir en courant.
Agony n’était pas mon Pokémon. Un instant, tout s’arrête. Ton regard s’écarquille et tu comprends le message : si ce n’était pas son pokémon, alors il n’est en aucun cas responsable de son patronyme. Donc… donc il n’est peut-être pas vraiment un Thomas, pas vrai ? (A quoi tu penses, Hazel ?) C’était celui d’un ami avant qu’il n’abandonne toute son équipe… J’ai réussi à trouver une famille pour la majorité d’entre eux, mais un mimigal, ça n’emballe pas trop les gens alors je l’ai gardé. Je n’ai pas pu me résoudre à l’envoyer dans un refuge, ce n’était pas sa place… Il ne méritait pas de payer le prix de l’égoïsme de son dresseur.
Tu hoches à nouveau la tête, marionnette vide. Quoi dire, quoi penser ? T’en sais foutrement rien. Tu te sens con d’avoir imaginé qu’il pouvait être plus sombre qu’il n’en avait l’air, alors que lui te parle de sauver des pokémons rejetés de tous. Il ne s’y connaît peut-être pas des masses, mais se faisant, il a montré une grande humanité au minima… et t’es admirative. Toi, tu sais pas ce que tu aurais fait à sa place.
Sans doute pas la bonne chose à faire, pour changer.
Mais on ne s’entend pas des masses en effet. Je crois que nos personnalités ne collent pas trop en fait. Parfois je me demande si je n’aurais pas mieux fait de l’offrir à un refuge pour qu’ils lui trouvent une meilleure famille que moi… Mais bon, il est trop tard maintenant.
Tu hoches encore la tête, plus bonne à rien d’autre qu’à ça. Enfermée dans ce mouvement unique, pauvre sotte à la boîte crânienne vide. Et se faisant, tu approuves silencieusement des paroles douloureuses, validant ses doutes, alors même qu’il avait dû faire preuve de force pour les éviter ou bien les taire… pauvre conne. Tu ne captes pas tout ça, sur le moment, trop concentrée que tu ais sur ton petit malaise et ta petite personne. Ton regard se plante sur le mimigal, et un instant, tu es un peu lui.
A la dérive, abandonné par le monde, se raccrochant péniblement à quelqu’un sans même être capable de le comprendre. Subsistant grâce à quelqu’un, sans savoir communiquer. Ce petit mimigal, c’est toi. Des horreurs que la nature a créées et que les hommes rejettent en bloc. Ta gorge est sèche et douloureuse et vous restez un instant dans ce nouveau malaise palpable. Jusqu’à ce Pixel ne se penche sur le mimigal et le fixe, puis tapote sa tête dans un geste de compassion inattendue. Agony, égal à son nom, ne réagit absolument pas pendant que Pixel revient vers toi. Tu lui offres un sourire un peu piteux avant d’oser (prendre ton courage à deux mains) relever le regard vers Izaiah.
H-hum… t-tu sais… c’est pas grav-
Tu n’auras jamais vraiment le temps de finir ta phrase. Une femme apparaît derrière lui, visiblement à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un, et il s’avère très vite que c’est la seconde option, qui elle-même se trouve être Izaiah. Elle l’appelle, baragouine un truc à propos d’une « Sofia », que sa pause est finie… Tu comprends pas vraiment, puis tu te souviens qu’il t’a appelée « Sofia » par mégarde. Tu recules un peu précipitamment, excessivement consciente que tu viens de lui faire perdre un temps fou (et un temps même pas agréable en plus) et sens tes joues devenir brûlantes.
O-oh désolée, j’ai pris de ton temps ! Tu, tu euh… merci-
Tu bafouilles, joues avec tes doigts. Comment on dit « au revoir » ? Comment on met fin à une conversation ? Ca non plus, t’en as aucune idée.
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Gênant ?
Un peu. Ce n’était ni complètement de ta faute, ni complètement de la sienne… Vous possédiez simplement des aptitudes sociales qui ne se parlaient pas beaucoup. En d’autres mots : vous étiez deux incroyables maladroits que la gaucherie prenait un malin plaisir à enfoncer plus bas que terre.
C’était limite une condamnation.
Comme si absolument tout vous destinait à ne pas vous comprendre, à accumuler les mots prononcés trop précipitamment et les phrases serties de doubles sens indésirables… C’était lourd, car, en d’autres circonstances, toi et Hazel auriez sans doute pu entretenir une véritable conversation. Tu étais certaine que la jeune fille avait beaucoup de choses à t’apprendre et qu’un dialogue avec elle aurait pu être très enrichissant… S’il n’y avait pas eu cette malédiction au-dessus de vos têtes.
Là, maintenant, c’était beaucoup moins fun.

Mais c’était de toi que tout partait. Le problème, il prenait racine en ta stupidité, en ton incapacité à jauger correctement ton environnement. Si tu n’avais pas confondu Sofia et Hazel -S o f i a qui devait être morte depuis le temps-, peut-être que les choses auraient pris une tournure plus agréable autant pour elle que pour toi.
Ou peut-être que la rouquine se serait présentée à son rendez-vous normalement et qu’il ne se serait, justement, rien passé. Au regard de sa crise de panique lorsque tu lui avais adressé la parole, ça aurait sans doute été mieux pour elle que tu traces ton chemin sans jamais la remarquer… Pour toi, ça aurait été beaucoup plus regrettable, mais qu’en avait-on à faire ? Tu avais l’habitude de sacrifier volontiers ton bonheur au profit de celui des autres. C’était toi, t’étais comme ça.
T’étais con, tout simplement. Aveuglé par ton désir de sauver et d’y mettre le prix sans te soucier des conséquences. Ta santé existait pour aider les gens comme Hazel… Et si tu devais y offrir ton cœur et ta conscience, tu serais prêt à le faire. Tu donnais sans concession, sans exception. Tu n’avais pas peur.
Ta vie était destinée à être sacrifiée.
Et si ta mère t’avait entendu ça, tu n’imaginais pas le scandale qu’elle t’aurait tapé. (Avec raison)

Tu avais prononcé l’ensemble de ton monologue sous le regard attentif de Hazel qui s’était contenté d’un hochement de tête à certains moments clés de ton récit. Tu avais un peu honte. Honte de ne pas avoir été capable de tisser un véritable lien avec Agony, de ne pas lui avoir offert le futur qu’il méritait. Tu n’étais pas à la hauteur du mimigal et, au final, son agonie était la tienne.
Tu voulais qu’il se sente chez lui, qu’il se sente bien, mais ta méconnaissance creusait des faussés entre vous.
Plusieurs fois, tu t’étais dit que tu devrais l’offrir à un refuge. Ce serait mieux pour lui, pour toi… Mais tu ne voulais pas imaginer sa vie là-bas. Tu ne voulais pas imaginer à quoi pourrait ressembler son quotidien avant qu’il ne soit adopté par une famille aimante… Car il pouvait s’en passer du temps avant qu’on ne pose ses yeux sur lui et son état d’insecte indésirable.

Au final, ton lit valait mieux qu’une cage. Même si l’amour n’y était sans doute pas…
C’est le constat qui te broie le cœur alors que tes yeux suivent le mouvement de Pixel vers ton araignée. Un tapotement, une tentative de contact à laquelle le mimigal ne réagit absolument pas. Tu soupires, souris quand même.
Car au moins, il a essayé.
Et au regard des effusions inexistantes de joie ou de peine venant d’Agony, sa réaction n’était pas quelque chose de mal en soit.

- Mh ?

Tu aurais aimé que Hazel termine sa phrase, qu’elle conclue ce qu’elle avait débuté… Mais tu sais que ça n’arrivera pas à l’instant où la voix d’April s’élève dans le cadre de porte de l’hôpital et qu’elle t’appelle.
Sofia.
Te redressant, embêté, tu adresses un sourire désolé à la rouquine devant toi avant de jeter un œil vers l’infirmière.

- J’arrive !

Mais avant…

- Dis, Hazel… Tu habites dans quel coin ? Je ne connais pas du tout Lumiris, mais… On sait jamais. On pourrait aller prendre un café un de ces jours ? Je serais sincèrement intéressé à en apprendre plus sur Pixel !

Puis attrapant ton téléphone pour le lui tendre avec un sourire.

- Tu permets que je te demande ton numéro aussi ?

Tu ne savais pas vraiment si cette initiative allait mener quelque part.
Peut-être que toi et Hazel alliez devenir de parfaits inconnus, peut-être que jamais vos chemins n’allaient se recroiser… Mais ça n’avait pas vraiment d’importance à tes yeux.
Tu voulais seulement mettre toutes les chances de ton côté. Après tout, que savait-on vraiment de l’avenir ? S’il y avait une opportunité à saisir, tu ne voulais pas passer à côté d’elle sans lui jeter un regard. Ça ne te ressemblait pas.

Reprenant finalement ton téléphone, tu t’empresses de lui adresser ton sourire le plus chaleureux avant de rappeler Agony dans sa pokéball. Tu ne veux pas vraiment partir. Tu sais qu’il est essentiel de le faire, de continuer tes tâches, d’accueillir Sofia… Mais tu n’as vraiment pas envie de laisser Hazel ici.

- Ça a été un véritable plaisir de faire ta connaissance Hazel… J’espère que je vais avoir la chance de te revoir un de ces jours ! Bonne journée !

Puis tu t’éloignes de quelques pas à reculons avant de lui tourner le dos et de rejoindre April, le cœur un peu lourd.
Tu avais enfin eu la chance d’en savoir plus… Et tu ne l’avais saisie qu’à moitié.
Ça t’embêtait.
Mais ce n’était pas très grave, si ? De toute manière, peut-être ton chemin recroiserait-il le sien… Tu n’en savais rien. Tu n’étais pas assez expérimenté dans la vie pour te prononcer sur tes chances, ou ton absence de chance, de revoir la jeune fille un jour ou l’autre.
Lumiris était-elle assez petite pour vous offrir cette chance inestimable ?

Ton destin était-il vraiment lié au sien ?
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Si tu avais moins hésité… si tu avais tout de suite formulé ta pensée… mais maintenant, c’est trop tard. Tu n’auras pas le temps d’essayer de réparer tes erreurs, de lui dire que ce n’était pas grave de ne pas se lier à son pokémon, de ne pas savoir comment s’y prendre. Vraiment, ça n’a rien de grave…
Vous allez vous quitter sur un malentendu. C’est ballot, t’avais vraiment l’impression qu’il est gentil. T’aurais bien aimé essayer un peu plus, mais maintenant c’est foutu. Il va partir et tu ne le reverras plus jamais. Fin de l’histoire. C’était juste le temps d’une rencontre, c’est rien de bien triste pas vrai ? C’est juste que… t’en connais pas beaucoup, des rayons de soleil comme lui. Des personnes qui essayent de communiquer avec toi malgré tes maladresses, tes angoisses apparentes. Il n’éprouvait peut-être que de la pitié, mais au moins, il avait la décence de savoir le cacher.
C’est peut-être pour ça que cette séparation te rendait triste, même si ça n’avait pas été un des moments les plus agréables de ta vie -ni de la sienne sans doute…
J’arrive !
Ouais Hazel, il va falloir que tu le laisses tranquille, retourner vaquer à ses occupations (autrement plus importantes en plus). Là, il va se tourner vers toi, s’excuser peut-être puis dire au revoir et…
Dis, Hazel… Tu habites dans quel coin ? Je ne connais pas du tout Lumiris, mais… On sait jamais. On pourrait aller prendre un café un de ces jours ? Je serais sincèrement intéressé à en apprendre plus sur Pixel !
… et c’était pas prévu du tout, ça. Tu écarquilles les yeux, ne sait plus trop quoi dire, tandis qu’il sort son téléphone. Attendez… est-ce qu’il… veut vraiment… te reparler un jour ? Eventuellement ? Quelle est cette sorcellerie ?
Tu permets que je te demande ton numéro aussi ?
Tu bug totalement et sors ton téléphone sans même savoir ce que tu fais. Toujours sans rien comprendre, tu lui donnes ton numéro puis tu fixes son téléphone. Tout ça n’a aucun sens… si ? Est-ce que dans la vie normale des gens normaux, c’est normal comme interaction ?? Oh, sans doute… que oui…
En général je vis à Port-Corail. Enfin c’est où je suis officiellement domiciliée quoi. Donc, euh… à l’occasion, ouais… puis je voyage, on pourrait se croiser… Pixel serait ravi !
Le dénommé te lance un regard plutôt équivoque. T’as vraiment l’intention de l’utiliser comme excuse ? Comme prétexte ? Il est plutôt évident que c’est toi qui serait ravie. Vous échangez vos numéros et tu fixes quelques instant son contact avec un air incrédule. Il est littéralement le premier contact hors internet que tu rentres dans ce téléphone. Enfin hors internet et obligations. C’est extrêmement déroutant comme sensation.
Ça a été un véritable plaisir de faire ta connaissance Hazel… J’espère que je vais avoir la chance de te revoir un de ces jours ! Bonne journée !
Un plaisir, vraiment ? Tu lui adresses un sourire un peu hésitant et maladroit, mais visiblement sincère. Pareil. Bonne journée ! Et tu le laisses partir, comme ça. T’aurais aimé dire plus de chose qu’un simple « pareil », mais finalement, ça conclue plutôt bien vos échanges de la journée : lui qui parle, et toi qui répond vaguement et d’une façon totalement plate. C’est stupide -stupide et ridicule. Il s’éloigne et tu fixes son dos jusqu’à ce qu’il ne disparaisse derrière une porte, dans le bâtiment. T’as oublié ton rendez-vous, et t’as plus vraiment envie d’y aller. Honnêtement, ce pour quoi tu étais venue… c’est bon. T’as l’impression que tu peux de nouveau réfléchir un tant soit peu.
Alors merci, Izaiah… t’aurais bien aimé le lui dire. Peut-être par message, quand tu auras eu le courage ?
Parce qu’il t’est immédiatement évident qu’il t’en faudra beaucoup, du courage. Pour lui envoyer un message, mais aussi pour tout le reste. Pour aujourd’hui, tu vas rentrer chez toi, t’auras plusieurs heures pour réfléchir. Ensuite, tu devras bâtir une ligne, un objectif, quelque chose de concret à quoi te raccrocher...
T’es calme, Hazel. C’est pas désagréable comme sensation.
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