A voir Charlie, toujours aussi souriante, heureuse, vous devez vous dire que son enfance fut rose, pleine de bonheur, qu’elle était aimée de ses parents, et qu’elle avait tout ce qu’il lui fallait, poupées et barbies en autre, afin de s’amuser pleinement. Qu’elle a eut une vie parfaite. Oui, c’est la première impression que vous aurez sûrement en la voyant. Mais si vous saviez. Si vous saviez ce qu’elle a vécu, vous seriez bien tous surpris. Après tout, nous avons tous nos problèmes, et nos secrets ? Si vous saviez tout ce que cette belle jeune femme de vingt quatre ans a déjà traversé, vu, entendu, vécu, vous n’en reviendriez pas, je vous l’assure. Alors, laissez moi vous conter quelques passages et anecdotes de sa vie passée. Jurez-moi de garder le secret. Car si un jour vous venez à la croiser, elle restera très évasive quant à son passé. Elle n’a jamais parlé de rien à personne. Elle a toujours tout gardé pour elle. Car il y a des choses qu’elle ne pourra très certainement jamais dévoiler. Attachez votre ceinture, nous allons faire un bond dans le temps.

You look at me, and you smile. You don’t care of what I am. You don’t care of what I think. You just laugh, with this sarcastic smile. And me ? I stay behind you, and I cry.

C’est dur, dur d’être plongé dans cette ambiance durant son enfance. Se forger un masque, ne pas profiter pleinement de la vie, alors que c’est ce que l’on est censé faire à cet âge-là. C’est dur de faire semblant, de mentir, de sourire. C’est dur d’aller à l’école, d’aller voir les autres, et de dire que tout va bien, alors qu’au fond, on a juste envie de s’effondrer, de pleurer, de hurler ce que l’on a sur le cœur. Pourtant, Charlie n’a jamais cessé de sourire, et d’être agréable. Malgré tout, de sa primaire jusqu’au collège, et même jusqu'à aujourd'hui, elle a toujours fait comme si de rien n’était. Comme si elle était heureuse, mettant sa peine immense de côté. Non, elle ne voulait pas montrer aux autres ce qu’elle ressentait, elle ne voulait pas que les autres sachant ce qu’elle vivait, une fois sortie de l’école. Elle ne voulait pas de leur pitié. « Je peux m’en sortir seule, j’y arriverai. » ne cessait-elle de se répéter. Bien que très jeune, elle était consciente de sa situation. Pourtant, elle ne disait rien. Elle souriait juste.

Mais qu’elle était donc la base de toute cette souffrance ? Qu’est-ce qui pouvait bien briser une jeune enfant ? Un père, ayant commis plusieurs crimes, certains beaucoup plus graves que d’autres et qui avait pris la fuite afin d’éviter la prison. Il avait au passage pris beaucoup d’argent, laissant sa femme et sa fille sans rien. Une mère, au foyer, qui tomba en dépression suite au départ de son mari, tombant ainsi dans la dépendance au tabac, à la drogue, à l’alcool. Et qui se contrefichait de l’existence de sa fille.

« - Nous sommes tous le héros de quelqu’un. » ; « - L’entraide, c’est important. N’hésitez pas à venir en aide à vos proches, à vos amis. Ils vous seront reconnaissants. »

Ces belles paroles, c’était l’institutrice de Charlie qui ne cessait de leur répéter, tous les jours, afin de débuter la journée sur de belles paroles. Et ça, Charlie, elle l’avait bien intégrée. « Je veux devenir l’héroïne de ma mère. Je veux l’aider à aller mieux ! » Oui, elle voulait aider sa mère, la sortir de ce cercle vicieux dans lequel elle s’était engouffrée. Elle voulait l’aider à retrouver le sourire, à ce qu’elle soit heureuse. Du haut de ses dix ans, elle s’était dit qu’il fallait qu’elle agisse.

Un soir, alors que sa mère était une nouvelle fois dans un état des plus tristes, Charlie prit son courage à deux mains, et alla lui parler. Un sourire encore enfantin et innocent sur le visage, elle était vraiment heureuse d’avoir trouvé une solution pour elle.

« - Maman, tu sais, je me suis renseignée. Tu devrais aller dans un centre de désintoxication. Comme ça, après, tu iras mieux ! Et on pourra passer plus de temps ensemble ! Ca sera super, tu verras ! »

Oh, pauvre Charlie. Elle ne s’attendait sûrement pas à ça. Alors qu’elle pensait que ça mère allait la prendre dans ses bras, la remercier, lui dire que c’était sa petite héroïne préférée, ce fut tout le contraire qui se passa. Un long silence, suivit d’un rire sarcastique, limite démoniaque. La pauvre enfant fit un pas en arrière, ne comprenant pas pourquoi elle s’est mise à hurler de rire de cette façon. Un frisson parcourt son corps, la gorge nouée, la peur aux tripes. Sa mère tapa même fortement contre la table, faisant tomber un vase encore rempli de fleurs fanées. Il se brisa instantanément, et Charlie sursauta, échappant au passage un petit cri. Elle avait envie de fuir, la pauvre Charlie. Mais elle ne pouvait pas, tétanisée. Après de longues minutes, qui lui semblèrent être des heures, les rires s’arrêtèrent.

« - Mais bon dieu qu’est-ce que j’ai fais pour avoir une fille comme ça ? Parce que tu crois que j’ai envie de passer du temps avec toi sale morveuse ? Jamais je n’irais dans ces centres à la con, c’est pour les débiles et les faibles. Toi aussi, t’es qu’une faible. Et tu sers vraiment à rien en plus ! Tiens, va me chercher une bière pour la peine morveuse ! »

Ces mots furent durs à avaler. Charlie sentit les larmes monter. Pourtant elle resta plantée devant sa mère.
 
« - Mais maman, je voulais simplement remettre des couleurs dans ta vie ! Je voulais que tu arrêtes de te morfondre, que tu arrêtes d’être triste, que tu… »

« - Suffit ! Et ne m’appelle plus maman, ça me dégoûte. Dégage dans ta chambre, hors de ma vue. »

Elle ne serait donc pas la petite héroïne de sa mère. Elle ne redonnerait pas le sourire à sa mère. Elle ne pourrait rien faire. « Alors, de qui serais-je l’héroïne ? » Elle ne voulait pas renoncer. Pourtant, ce qu’elle gardait en tête, c’était qu’elle avait échoué.  « Pourquoi ? » s’était-elle souvent demandé. « Pourquoi ma propre mère refuse que je l’aide ? » Jamais elle n’a trouvé la réponse. Alors de là, est née une certaine frustration. Et son envie d’aider tout le monde. Elle n’avait rien pu faire pour sa mère. Elle serait alors prête à tout pour les autres.

I had a dream. It was to help you. But you refused, and you abandonned me. You leave me alone, with my tears and my dream, who was to be your super heroine. You broke me. You are the nightmars of my nights.

Elle vivait, jours après jours, avec cette frustration, qui l'a consumait petit à petit. Elle n'avait pas pu sauver sa mère de ses addictions, et elle sentait encore le besoin d'aider. Elle en faisait de terribles cauchemars. Elle se sentait coupable. Impuissante. Inutile. Elle pleurait souvent, le soir, seule dans sa chambre. Elle regrettait, peut-être de ne pas avoir assez insisté. Aurait-elle dû ? Non. Et puis, depuis, sa mère ne lui parlait même plus, elle ne la regardait plus non plus. Elle faisait comme si Charlie n'existait pas. Alors la pauvre petite devait se débrouiller seule, pour tout. L'une des dernières choses que lui avait dis sa mère était : "Je te garde jusqu'à tes 18 ans, parce que j'ai pas le droit de te mettre à la porte. Mais une fois que tu seras majeure la mioche, tu dégageras, le plus loin possible d'ici." Et pourtant, malgré tout, elle sentait qu'elle avait besoin d'aider les autres. C'était comme si c'était son devoir. Mais elle était encore trop jeune pour ça. Alors se mit d'abord à aider ses camarades de classe. Pour leurs devoirs, pour leur expliquer à nouveau s'ils n'avaient pas compris certaines choses, si elle voyait qu'ils n'allaient pas très bien elle leur demandait ce qu'ils avaient et si elle pouvait faire quelque chose pour qu'ils aillent mieux... Oui, c'était devenu une véritable obsession finalement. Je dois aider mon prochain, je serai l'héroïne de toutes ces personnes.

Une fois au collège, elle voulut faire plus. Elle décida donc de faire des recherches, et tomba sur une association de sauvetage de pokémons. L'idée lui plut, et elle intégra rapidement cette association. Voulant à tout prit quitter le foyer familial lorsqu'elle avait du temps libre, Charlie passait alors le plus clair de son temps dans les bureaux de l'association. Comme elle était encore jeune, on lui demandait surtout de chouchouter les pokémons déjà presque rétablis. D'ailleurs, tous les bénévoles étaient heureux qu'une jeune fille comme Charlie s'implique dans cette cause là. Ils trouvaient ça vraiment magnifique, et ils ne cessaient de la féliciter. Elle était la plus heureuse du monde, lorsqu'elle se trouvait avec toutes ces personnes.

Mais une fois au lycée, elle voulut faire plus. Elle était vraiment contente d'aider les pokémons en difficulté. Mais au fond, ce qu'elle voulait, c'était redonner le sourire aux gens, faire tout ce qu'il y avait en son pouvoir pour les rendre heureux. C'est alors qu'elle intégra une association, cette fois-ci, qui venait en aide aux SDF et aux plus démunis. Mais, c'est aussi à cette époque là que Charlie prit un très mauvais tournant.

Don't think that I'm stupid. I'm like that because I want to help you. So, don't judge me, et tell me what is wrong in your life. And then, tell me what I can do for you.

Dans la vie, il n'y a pas que des gentils. Dans la vie, il y a aussi des profiteurs, des arnaqueurs, tueurs. Alors évidemment, il y en a qui ont voulu profiter de la gentillesse et de la bonté de Charlie. Est-elle tombée dans le panneau ? Bien évidemment. Comment voulez-vous qu'elle refuse de venir en aide à des personnes qui le lui ont demandé si gentiment ? Elle ne pouvait pas, c'était contre sa nature. c'était totalement contraire à sa philosophie, de refuser. Alors oui, certains ont bien pu profiter. Et Charlie s'est retrouvé dans des affaires bien louches. Deals, impression de faux papiers et de fausse monnaie, trafics en tout genre, hacking. Et bien entendu, elle s'est déjà fait arrêter. Elle a même fait de la prison. Mais que voulez-vous, on lui a demandé si gentiment de faire toutes ces choses là, elle n'a pas pu refuser. Et ne pensez pas qu'elle n'était pas consciente de ce qu'elle faisait, au contraire. Elle connaissait les enjeux. Et bien entendu, c'était sa vie qui avait été mise en jeu. Mais elle n'avait pas peur Charlie. Parce qu'elle savait se battre. Alors, elle s'était toujours à peu prêt bien sorti de toutes les situations. Mais elle ne pouvait pas faillir à sa mission. Tout ces gens, tout ces profiteurs, anarqueurs, et j'en passe, après ça, ils avaient été heureux. Et ça, c'était tout ce qui comptait pour elle.

Une fois sortie de prison, Charlie, une passionnée de fleurs, a décidé de faire des études d'horticulture, avant d'ouvrir son magasin. Malheureusement, elle avait sa réputation, à Alola, et plus personne ne voulait la voir. Elle dû donc quitter l'île. Et elle choisit comme nouvelle destination Lumiris. Elle en avait entendu beaucoup de bien, et au moins, personne ne l'a connaîtrait là-bas. Une fois qu'elle fut installé, elle y ouvrit un nouveau magasin, et intégra une nouvelle association de sauvetage de Pokémon et d'aide aux SDF et aux plus démunis. Elle décida également de devenir Barmaid, le soir. Le bar était en effet un lieu de rencontre, et parfois un endroit où les gens en peine allaient pour oublier leurs problème. Si elle voulait encore rendre service aux autres, c'était donc le meilleur endroit selon elle. C'était donc un nouveau départ, une nouvelle vie.

Hello my new friend. Would you like to become my new partner ?

Maintenant qu'elle était âgée de vingt ans, elle pouvait se rendre directement sur les lieux de sauvetage des pokémons. Un jour, elle fut appelée pour un farfuret, qui était gravement blessé. Et, en effet, une fois que Charlie et deux de ses amis bénévoles arrivèrent sur les lieux, ce farfuret se trouvait dans un sale état. Pourtant, il restait agressif. Il puisait dans le peu de force qui lui restait, et il lançait des attaques. Les deux autres avaient peur de l'approcher, et ils voulaient même abandonner et le laisser là. Mais Charlie, casse-cou, s'avança petit à petit vers lui, tout en essayant de le rassurer. Rien à faire. Et il continuait de lancer des attaques. Charlie en prenait plein la figure, mais elle devait l'aider. Elle ne devait pas abandonner. Elle ne pouvait pas le laisser là, comme ça, dans cet état. Au bout d'un moment, en usant de beaucoup de patience et de ruse, elle finit à l'attraper, et ils l'amenèrent au centre de soins. Pendant sa convalescence, il avait même dû rester enfermé. Les autres bénévoles ne voulaient pas s'en approcher, tant ils en avaient peur. Mais Charlie était contre le fait que ce farfuret reste derrière des barreaux tout au long de sa journée. En prime, il l'attirait beaucoup. Il dégageait une aura qui lui faisait beaucoup de peine. Au début, ce ne fut pas facile. Il ne se laissait pas approcher, il était agressif voire violent. Mais elle ne lâcha rien. Et puis, elle n'avait pas peur, elle avait vu tellement de choses en même temps. Puis, au fur et à mesure, un lien commença à se construire entre eux. Un lien qui, depuis, ne les a jamais séparé.

Après quelques mois de convalesce, le far furet fut remis sur pieds. Et il décida de rester avec Charlie, qui accepta avec joie. Et puis, dans la nature, cela aurait probablement été un Pokémon dangereux. Elle décida alors de l'appeler Héllébore, puisqu'il en possédait les couleurs, et que Charlie était une fleuriste. D'ailleurs, il était agressif avec tout le monde, sauf avec elle. Il lui faisait confiance, et c'était réciproque. Et, pour le coup, il semblait prêt à tout faire pour elle. Après tout, elle lui avait quand même sauvé la vie.

Et puis, après quatre ans, ils devinrent alors de véritables partenaires. et doutez vous bien qu'il s'en est passé des choses, durant ce temps là. Charlie a replongé dans quelques affaires louches. Et cette fois-ci, elle fut beaucoup plus rassurée. Parce que maintenant, elle était accompagnée. Ils devinrent alors de véritables "partners in crime".