___« Bien, ça suffit pour aujourd’hui. » ___Océan poussa un soupir, les mains sur les hanches, le souffle court. Autour de lui, les deux autres danseurs commençaient déjà à s’étirer tandis que le chorégraphe vérifiait se notes sur son éternel carnet brun. Sans prendre la peine de les saluer, Océan rejoignit les coulisses du cabaret. Avec le spectacle qui aurait lieu un peu moins de deux heures plus tard, il préférait rester sur place plutôt que de faire un aller-retour inutile. ___Une fois dans sa loge, il se débarrassa de ses vêtements trempés et alla savourer une longue douche bien méritée. Le temps qu’il en ressorte et qu’il s’habille à nouveau, les autres danseurs étaient déjà passé reprendre leurs sacs et étaient repartis, ce qui lui laissait donc la pièce toute entière. Sans se presser, il remit un peu de maquillage pour mettre en valeur son regard et parfaire l’apparence de sa peau avant de retourner dans le cœur du cabaret. Celui-ci commençait à être plus animé, comme en chaque début de soirée ; deux serveurs étaient en train de préparer les tables de la pièce principale, tournées vers la scène. Le chorégraphe de tout à l’heure discutait avec le responsable du cabaret, une grande affiche étalée sur la table devant eux. D’un pas tranquille, Océan les rejoignit pour y jeter un œil. Il faisait partie des trois danseurs hommes posant sur un pas de danse en haut de l’affiche, mais la place principale était réservée aux six femmes rayonnantes arrêtées sur un mouvement où elles dénudaient leurs épaules de concert. Séparant les deux groupes, un texte : Le Cabaret du Val d’Amour, prêt pour sa nouvelle saison chaque vendredi soir ! ___Un sourire étira les lèvres d’Océan. La grande première du spectacle n’était pas avant dans quelques semaines, si ce n’était pas plus vu les difficultés de certains pour leurs parties du spectacle, mais la publicité était déjà prête. Le Val avait visiblement besoin d’un coup de pouce un peu plus fort ici qu’à Illumis, où les affiches n’étaient préparées qu’en dernière minutes, si elle ne l’était pas des jours après le début d’une nouvelle saison ou d’un nouveau spectacle. ___Alors qu’il tournait les talons, Damien, son supérieur, l’apostropha. ___« Océan ! » ___L’intéressé se retourna avec flegme. ___ « Oui ? ___— Ça va, tu n’es pas trop fatigué pour ce soir ? » ___Les sourcils haussés, Océan sentit la nostalgie l’étreindre. Jamais Kaleo ne lui aurait demandé ça, jamais. ___« Parce que je viens de répéter pour un autre spectacle ? Bien sûr que oui, tout va bien, je ne me suis pas tordu la cheville et je sais encore différencier chant et danse. » ___Il vit clairement Damien serrer les mâchoires, sans surprise. Il ne se faisait pas au caractère d’Océan et à son effronterie envers la hiérarchie ; seule l’interdiction formelle de Kaleo l’empêchait de le mettre à la porte, c’était une certitude. Sans doute même avait-il essayé de faire céder l’ancien patron d’Océan, même si c’était une entreprise des plus vaines. ___« Je t’ai à l’œil. ___— Je sais, je sais, comme d’habitude. » ___Et tout en parlant, il s’éloigna alors que sa main balayait le vide pour signaler le peu d’importance qu’il accordait à son supérieur, qui poussa un grognement agacé. Le jeune Johtoïen avait conscience de jouer avec le feu, mais ce n’était pas quelque chose qui lui faisait peur. A vrai dire, il n’y faisait absolument pas attention. Kaléo lui avait parlé d’un éventuel passage à Lumiris, et même d’une potentielle période où il resterait pour s’occuper du Val de cette ville. S’il avait de la chance, Océan n’aurait plus à affronter Damien, qui l’avait toujours laissé complètement indifférent. Un patron qui n’avait aucun charisme n’avait jamais été quelqu’un à qui il souhaitait consacrer du temps. ___D’une démarche souple, Océan s’approcha du bar où l’une des employées se trouvaient déjà. Il l’avait déjà remarqué, comme toutes les autres jolies filles qui étaient régulièrement au Val. Elle avait des cheveux remarquablement longs, qu’Océan savait apprécier lui qui aimait tant la longueur de cheveux que sa perruque avait pour ses passages sur scène en femme. Ils ne s’étaient jamais parlé à part pour se saluer, et il vit ce moment comme l’une des occasions pour enfin faire connaissance. ___Il prit place sur l’un des tabourets posés devant le bar. ___« Bonsoir. » ___Leur habituel échange presque journalier. Son ton était avenant, sans la moindre trace de séduction, mais son regard gris qui ne la quittait pas trahissait son assurance. ___« Je ne crois pas m’être jamais présenté convenablement. Je suis Océan. » ___Elle le savait sans doute déjà, pour toutes les fois où son nom était annoncé durant les spectacles où le bar était ouvert, ou ne serait-ce que pour celles où leur supérieur lui criait dessus au téléphone ou bien à travers le cabaret pour le rappeler à l’ordre. ___« Et toi, comment tu t’appelles ? »
Il suffit qu'on jour on y vienne Pour que toujours on y revienne Au cabaret du val d'amour
"When people need help, I come, fast as possible. Because I will give my life to help others." - Océan & Charlie
Si vous connaissiez l'emploi du temps de Charlie, vous vous demanderiez comment elle arrivait à gérer tout ce qu'elle avait à faire, et surtout comment elle arrivait à ne jamais fatiguer. Disons qu'elle avait une bonne énergie à revendre, et que, comme elle aimait se sentir utile, bouger, son train de vie d'hyperactive lui convenait très bien. En tout cas, il était certain que tout le monde ne pourrait pas tenir le rythme soutenu qu'elle avait. Entre sa boutique en journée, son travail de barmaid le soir, son bénévolat durant son temps libre, plus les fois où elle jouait les super-héroïnes, c'était à se demander si la jeune femme n'avait pas des journées de quarante-huit heures au lieu de vingt-quatre. Enfin, elle était heureuse de cette manière, et c'était tout ce qui comptait.
Charlie avait eu pas mal de monde dans sa boutique ce jour-là. Et puis, elle avait eut deux grosses commandes pour des mariages à préparer. Ce fut une journée vraiment éprouvante. Rares étaient les fois où, en fin d'après-midi, elle se sentait lessivée. Heureusement pour elle Héllébore l'avait aidé, bien que ce fut en grande partie à contre coeur. Mais il l'aimait beaucoup trop pour la laisser dans ses galères. Il était tellement attaché à elle, qu'il ferait tout et n'importe quoi. Le farfuret lui était redevable. En plus de lui avoir sauvé la vie, elle ne lui en avait jamais voulu qu'il lui ait mené la vie dure des semaines durant. La jeune femme l'avait toujours accepté et aimé tel qu'il était, bien que celui-ci lui menait souvent la vie dure. C'était un lien spécial, unique qui les unissaient. Enfin, elle était ensuite rentrée chez elle. Le farfuret avait été heureux de retrouver son coussin favoris, et de s'y étaler. Charlie lui avait alors préparé de quoi manger, puis elle avait été prendre une bonne douche, afin de se préparer avant de commencer la deuxième partie de sa journée.
Le soir, elle travaillait donc en tant que barmaid au cabaret de Artiesta. Elle y était entrée peu de temps après son ouverture. Elle avait sauté sur l'occasion en réalité. Depuis son arrivée à Lumiris, la jeune femme avait travaillé dans des bars "classiques". Elle avait beaucoup aimé, et s'y sentait toujours bien. Et puis, c'était l'endroit où les gens venaient pour parler, parfois pour se lâcher et se libérer de leurs problèmes. Alors Charlie pouvait les écouter, les aider. C'était pour ça qu'elle avait choisie de prendre le poste de barmaid en plus de son activité de fleuriste. Car, en journée, dans sa boutique, les gens ne venaient pas parler de leur soucis. Ils venaient simplement acheter des fleurs, parfois demander quelques conseils. Elle aimait les aiguiller dans leurs choix de composition de leurs bouquets. Mais elle voulait du concret. Du vrai. De véritables problèmes. Elle avait donc choisi le cabaret car elle aimait les nouvelles expériences. Et puis, elle croiserait de nouvelles personnes, et pourrait profiter des spectacles aussi. C'était un sacré avantage.
Charlie s'était donc rapidement rendue au cabaret après s'être préparée. C'était une tout autre ambiance, mais elle aimait ça. Elle faisait en sorte de généralement arriver plus tôt, comme ça elle pouvait guetter du coin de l'oeil les répétitions des artistes. Etre payer, et pouvoir assister, que demande le peuple ? En tout cas, elle appréciait beaucoup. Et c'était qu'elle en avait vu défiler des artistes, tous aussi talentueux les uns que les autres. Elle les admirait beaucoup, et prenait beaucoup de plaisir à observer, bien qu'elle ne pouvait jamais trop tout voir, les spectacles qu'il y avait. D'ailleurs, lorsqu'elle y arriva, trois danseurs étaient en train de s'entraîner. Et, tandis qu'elle les observait du coin de l'oeil, elle s'appliquait à nettoyer les verres encore humides de leur précédent lavage, et à les ranger correctement à leur place.
Cette action monotone la plongea d'ailleurs durant un temps dans ses pensées. Tout en essuyant un verre depuis quelques minutes déjà alors qu'il n'en avait plus besoin, elle fixait dans le vide. Et ce fut une voix masculine qui l'a sorti de sa rêverie. Un simple "Bonsoir", dont elle connaissait la voix. Elle tourna alors la tête, et un sourire s'afficha sur son visage lorsqu'il se présenta. Elle connaissait beaucoup de monde ici, et elle parlait avec la majeure partie du personnel et des artistes. Mais lui, il restait un grand mystère. Et puis, disons qu'ils n'avaient jamais vraiment eu l'occasion de se parler. Ce qui était certain, c'était qu'elle devait un peu plus le connaitre. Du moins, elle avait toujours connu son prénom, alors que lui non. A moins que ? Enfin, elle posa le verre sur son étagère, puis se retourna de nouveau vers lui et posa le chiffon sur le comptoir.
"-Oh, bonsoir ! Et bien, enchanté Océan, moi c'est Charlie !" Avait-elle dit toujours avec le même sourire charmant et agréable. "Si mes souvenirs ne me trompent pas, tu t'es déjà produit plusieurs fois sur cette scène, non ?"
C'était une question à laquelle elle avait déjà la réponse. Charlie était physionomiste, et elle n'oubliait pas un visage, surtout celui d'un garçon mignon avec de tels talents. Oh ça non, elle ne pouvait pas l'oublier. Et puis, ils se voyaient, bien que brièvement, et se saluaient avec simples salutations d'usages. Enfin, elle remit en place une mèche rebelle qui était venu se placer devant son visage. Puis elle posa ses deux mains sur le comptoir.
"-Je peux t'offrir quelque chose à boire ? Peut-être quelque chose à manger ? Car tu répétais pour ton spectacle de ce soir si je ne m'abuse ? Il faut prendre des forces !" Avait-elle dit avec un petit rire.
___Elle lui sourit, et Océan apprécia la chaleur qui se dégageait de cette seule expression. Elle avait toujours été avenante quand ils se rencontraient, mais il n’avait jamais laissé son regard s’attarder sur cette femme pour la détailler. Aller lui parler était visiblement une bonne idée ; plutôt passer ce temps libre en charmante compagnie plutôt qu’à faire un aller-retour inutile chez lui ou en hasardeuse déambulation dans le cabaret. Il la laissa se débarrasser du verre qu’elle avait dans les mains en observant ses gestes, une pensée pour l’adolescent qu’il avait un jour été et qui avait fait exactement les mêmes gestes. Un travail qui ne lui avait jamais correspondu. ___Elle se présenta, et le sourire d’Océan s’étira. ___« Enchanté Charlie. » ___Il appuya ses coudes sur la table et posa nonchalamment son menton sur le dos d’une de ses mains. ___« Oui, j’y suis assez souvent. Je travaille ici depuis quelques semaines, avant je me produisais dans le cabaret jumeau à Kalos. » ___Il jeta un rapide coup d’œil à son nouveau supérieur, toujours en train de s’entretenir avec le chorégraphe. Sûrement au sujet de l’affiche, encore. Il ne lui fallut pas longtemps pour reporter son regard sur Charlie. ___« Et toi, tu es barmaid depuis longtemps ? » ___Habituellement, Océan n’était pas un grand amateur de ces éternelles conversations banales et si répétitives qu’elles se confondent toutes. Que faisait l’homme qu’il avait rencontré hier et avec qui il avait parlé par simple ennui ? Il n’en avait plus la moindre idée. A vrai dire, c’était à peine s’il savait ce que faisait mêmes les personnes les plus proches de lui. Sauf dans un seul cas : si lesdites personnes font une activité qui le touche directement. Donc Charlie partait avec plus de chance, et c’est aussi pour cette raison qu’il s’engageait là dans ce type de discussion. ___Ça et l’insatiable envie de s’approcher des inconnus pour amuser son quotidien. ___Il suivit le mouvement que la main de Charlie fit pour dégager son visage, jusqu’à ce que ses doigts touchent le comptoir sur lequel elle s’appuya avant de remonter vers ses yeux noisette qui pétillaient. ___« Je ne mange jamais avant les spectacles, sourit-il, question d’habitude. Mais je prendrai quelque chose à boire volontiers. Tu peux me faire un cocktail pas trop fort ? Avec des agrumes. » ___Il s’étira, les muscles encore fatigué par la répétition de plusieurs heures de tout à l’heure. ___« En fait on répétait pour le prochain spectacle, la nouvelle saison qui commencera dans un mois ou deux. Tu es arrivé pendant qu’on répétait ? » ___S’il y avait bien un moment où Océan ne faisait plus attention à ce qui se passait autour de lui, c’était bien quand il était sur scène. Que ce soit en répétition ou pour les véritables spectacles, lorsqu’il se plongeait dans ce monde artistique, il n’y avait plus que cette bulle de sons, d’émotions et de lâcher-prise virtuose qui comptait. Il aimait la chanson et la danse pour ce monde qui ne s’ouvrait qu’à cet instant, en musique, et dont il ne sortait que lorsque résonnait la dernière note. Les seules choses qu’il voyait dans ces moments étaient le sol, les lumières et les autres personnes qui se trouvaient là avec lui. ___« Être au bar doit être sympa ici. Tu as même les spectacles en avant-première. » ___Il tourna la tête vers la scène, un peu plus loin, où seules une partie des lumières étaient braquées. Même si ce qu’il aimait plus que tout était le moment où il posait lui-même les pieds là-bas, il savait aussi apprécier ce moment où toutes les lumières s’éteignait un instant pour ensuite se rallumer uniquement vers les rideaux rouges alors clos, prêts à révéler les artistes qui se cachent derrière, eux-mêmes prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes pour les spectateurs. ___Ou, lorsqu’il s’agissait d’Océan, pour son seul plaisir. Comme pour chaque chose pour laquelle il se vendait, il n’y avait qu’une seule condition en plus d’un salaire : qu’il en tire cette satisfaction de vivre qui faisait vibrer tout son être.
Il suffit qu'on jour on y vienne Pour que toujours on y revienne Au cabaret du val d'amour
"When people need help, I come, fast as possible. Because I will give my life to help others." - Océan & Charlie
En vérité, Charlie posait des questions auxquelles elle avait déjà certaines réponses. Elle faisait attention à chaque artiste qui arrivait, à chaque artiste qui partait. En fait, elle les admirait tellement qu'elle enregistrait les moindres petits détails les concernant. En revanche, ce dont elle n'avait pas connaissance, c'était qu'il y avait un cabaret comme celui-ci à Kalos. Elle n'y avait jamais été et ne connaissait que très peu la région. Il n'est donc pas d'ici. A moins que ? Mais, en tout cas, c'était que les affaires devaient bien marcher, si il existait donc deux cabarets comme celui-ci.
"-Oh, tu n'est pas de Lumiris donc ?" Avait-elle lancée, tout en jetant un oeil à une de ses collègue qui était venu récupérer une époussette derrière le bar. "Et bien, je dirai que je fais ça depuis que je dois avoir dix-huit ou dix-neuf ans ! Mais à côté de ça, je suis fleuriste."
Dès que Charlie avait eu dix-huit ans, elle avait été posté sa candidature dans sa bar. Elle avait d'abord travaillé en tant que saisonnière, puis ensuite son patron avait accepté qu'elle travaille les soirs exclusivement. Et puis, quand elle avait pu, elle s'était toujours débrouillée pour aller y travailler l'après-midi aussi. Depuis, elle n'avait jamais cessé, bien que la jeune femme ait travaillé dans divers bars. Enfin, ça ne l'avait jamais dérangé, et cela lui avait permis de rencontrer pleins de nouvelles personnes, bonnes comme mauvaises.
"-Je comprends. Et bien c'est parti pour un cocktail pas trop fort sans agrumes alors !" Avait-elle dit avec un sourire.
Puis Charlie s'était retournée, avait attrapé un verre, puis s'était munie de tous les ingrédients nécessaire à la préparation du cocktail. Elle s'appliqua à la tâche, tout en continuant d'écouter ce qu'Océan était en train de lui dire. Elle avait pu remarquer de loin quelques affiches sur les tables lorsqu'elle était arrivée. Elle en avait déduit que c'était pour leur prochain spectacle et, en effet, elle ne s'était pas trompée. Et puis, comme il l'avait si bien souligné, c'était fort agréable de travailler ici. Peut-être même plus que dans un bar commun. Enfin, ici, elle avait peut-être moins de contact, puisque les gens venaient surtout voir le spectacle, et n'étaient pas la pour parler de leurs problèmes. Mais au moi, comme Océan l'avait dit, elle pouvait voir les spectacles, que ce soit en avant-première comme lors des soirs de représentations. Et, bien que cela ne faisait que quelques mois qu'elle travaillait ici, elle avait déjà pris goût à ça.
"-Ahh, j'ai hâte de voir le résultat final alors ! Et oui, en effet, je suis arrivée quand tu étais en train de répéter avec les deux autres danseurs. En tout cas, tu as du talent !" Avait-elle dit en retournant la tête et en lui faisant un petit clin d'oeil. "Ca fait longtemps que tu danses ?"
Et, alors qu'elle avait encore la tête tourné afin de lui répondre, le couteau dérapa alors qu'elle était en train de couper un citron, et elle se coupa. "Aïe, quelle cruche." avait-elle soufflée. Charlie lâcha aussitôt le tout, et alla se laver les mains, avant de se mettre un pansement. Qu'est-ce qu'il te prend Charlie, c'est rare quand ça t'arrive ce genre de choses. Elle avait l'habitude de faire deux choses à la fois, surtout lorsqu'elle se trouvait derrière le bar. Mais il était vrai que, étrangement, sa journée à la boutique avait été épuisante. Si ça commençait déjà à se répercuter, elle n'était pas sortie d'affaire. Elle avait quand même la soirée à tenir. Enfin, elle lança un petit "Désolééé..." à Océan, avant d'aller terminer ce fameux cocktail. Charlie avait pris soin de nettoyer, puis elle avait repris un nouveau citron, avait ajusté le tout, et été s'était retournée vers lui, tout en posant délégation le verre devant lui.
"-Vraiment désolé pour ce petit incident. Sinon, comme tu disais, c'est vraiment sympa de bosser derrière le bar ici. En réalité, dès que j'ai vu qu'il y avait un poste de barmaid, j'ai sauté sur l'occasion. Et puis, c'était aussi le moyen de voir et de connaître un peu autre chose qu'un bar traditionnel, d'être dans un autre milieu. Je reviens un peu sur ce que tu as dis avant, mais du coup tu te produisais déjà dans le cabaret à Kalos ?"
Puis elle prit un verre et le remplit d'eau, avant de boire une gorgée, et de le poser sur le comptoir. Un petit coup de frais, histoire de la réveiller un peu.
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