Ma curiosité sans cesse grandissante m'amena à visiter Lumiris centre, j'allais forcément y passer un jour. Et avec un pokemon curieux, cela ne m'aidait pas à m'arrêter.
Je me déplaçais lentement dans mon fauteuil roulant mécanique, Siderella et Kirlia me suivaient, derrière moi, comme deux gardes du corps. Même si je n'étais aucunement une célébrité, loin de là...
La petite Scrutella n'était plus, désormais la grande et majestueuse Siderella prônait, elle avait vite évolué, j'étais si heureuse. Précieuse, aka Kirlia, avait plus de mal mais je ne lui en voulais pas. J'étais tout de même heureuse.
Nous allâmes rapidement, ou du moins à vitesse raisonnable, sur la place marchande. Je sentis un léger ralentissement de la part de mes compagnons, je tournai la tête et leurs yeux scrutaient ici et là des endroits de la place. Je souris tendrement en leur disant qu'elles pouvaient se promener, je ne craignais pas d'être seule, même si j'avais une mince peur que je cachais difficilement. Les deux hochèrent la tête avant d'aller à des stands différents.
Je continuai ma route et m'arrêtai devant un stand de légumes locaux, je pris mon sac-à-main à côté de moi afin de chercher mon porte-feuille, et oui, je n'échappais guère au cliché de la jeune femme mais je le sortis finalement. Ma main ripa sur la fermeture éclair, me faisant ressentir une mince douleur qui me fit lâcher le porte-monnaie qui roula-boula plus loin, j'eus de longues sueurs froides. Non, pas ça...
Je me tournai pour voir mes pokemons, je crus apercevoir la grandeur de Siderella mais elle était trop loin, je ne pouvais pas perdre de vision ma vie dedans... Je tremblais légèrement avant de m'avancer vers le porte-feuille, me baissant comme je pouvais pour essayer de l'attraper, l'effleurant.
« Viens ici... Viens... »
Je galérais, j'avais honte, pourquoi le marchand me regardait comme si j'étais un jeu ?
Tu avais toujours été un peu comme ça : superstitieux, campé sur tes mauvaises expériences. La dernière fois que tu avais posé les pieds à la place marchande de Voltapolis, tu t’étais fait courser par un malosse enragé pour un crime que tu n’avais pas commis. Tu y avais également fait la rencontre de Béatisa, une jeune fille dont l’excentricité avait clairement juré avec ta simplicité… Mais c’était surtout la présence désagréable du chien noir qui s’était gravée dans ton esprit. Depuis, tu n’avais pas osé y retourner. Non pas par crainte insensée de revivre la même expérience, mais parce que tu croyais inconsciemment que l’endroit était peut-être maudit ou quelque chose dans le genre.
Crédule ? Peut-être un peu. Ton humour premier degré en témoignait définitivement.
Ce n’était pas une mauvaise chose en soit, mais ça te définissait un peu en tant qu’être humain que tu le veuilles ou non. Tu étais le genre de personne qui acceptait de se faire crier, cracher ou insulter dessus, mais qui s’inquiétait aussitôt que ton premier contact avec un environnement nouveau se déroulait mal. C’était un peu ridicule non ? Tu craignais plus les objets inanimés que les êtres humains, pourtant bien plus redoutables que n’importe quelle arme existante. Ce n’était pas logique… Mais ça n’avait pas besoin de l’être, parce que c’était toi. Personne n’avait jamais sous-entendu que ton être était quelque chose de logique ou de cohérent, que tout ce que tu disais, pensais, ressentais était empreint d’une rationalité incontestable capable de faire tomber amoureux de toi le plus grand des mathématiciens. Tu étais humain, c’était en soit déjà suffisant.
En arrivant au marché, tu prends une grande inspiration avant de sortir de ta poche la liste de tout ton nécessaire de survie. Tu ne comprenais pas comment vous en étiez arrivés là… Mais tu ne pouvais plus te défiler désormais. La date était inscrite dans l’univers, tout le monde était parvenu à un consensus et tu ne pouvais pas te permettre d’inviter autant de personnes dans ton humble demeure si c’était pour leur servir des plats surgelés bien trop salés et des petits gâteaux bien trop sucrés. Alors te revoici, toujours incapable d’expliquer comment tu avais pu penser que c’était une bonne chose de te mettre autant de pression. Tu avais peur de mal faire, peur de te tromper, peur de ne pas être à la hauteur et, ça, ça te grugeait de l’intérieur. Ce n’était pas quelque chose que tu avais l’habitude de faire : inviter des amis chez toi.
Avant ton arrivée à Lumiris, tu n’avais jamais eu d’amis. Non pas que tu étais une mauvaise personne ou que ton contact était désagréable, mais vivre dans l’attente de mourir limitait les développements sociaux. Tu t’étais toujours promis de ne laisser aucune victime derrière toi, personne pour te regretter… Et, du coup, tu avais toujours été aussi gentil que renfermé. Les seules personnes qui te connaissaient bien se résumaient au personnel de l’hôpital de Doublonville et ça n’allait pas plus loin. Sauf que maintenant, il y avait eux. Maintenant il y avait ce petit trio hétéroclite aussi surprenant qu’agréable. Et ça, ça n’avait pas de prix. Ça méritait bien que tu te sacrifies pour la cause et que tu prennes sur toi le risque de te ridiculiser complètement. Ça le méritait largement.
- D’accord, alors il me faut une liste interminable de viandes et de légumes…
Soupires-tu doucement en fixant les noms qui se superposent les uns les autres. Jetant un œil à Agony à tes pieds, tu retrousses légèrement le nez puis tu tentes de reprendre un peu ton courage défaillant en mains. Tu peux y arriver. Ça ne peut pas être aussi horrible et aussi complexe que ça en a l’air, c’est impossible. Il est temps de prouver au monde entier que tu es un excellent cuisinier… Ce que tu n’es pas. Oh, si seulement April savait. Si seulement elle savait que derrière le gentil petit bénévole se cache en réalité un jeune homme ordinaire aux habitudes de vie douteuses : elle criserait sans doute. Et, franchement, tu la comprendrais de le faire.
En arrivant devant un stand de légumes locaux, tu te permets de regarder un moment toutes les variétés mises en valeur avant que ton attention ne soit détournée par une jeune femme en fauteuil roulant non loin de toi. Curieux, tu la fixes un instant de tes yeux bleus avant de la voir s’étirer vers le sol avec peine et misère pour… attraper quelque chose. De son côté, le marchand ne bouge pas, se contentant de la fixer avec un amusement aussi malsain qu’impoli. Parfois, le monde te décourageait, n’est-ce pas ?
Tu ne te fais pas prier pour délaisser presque systématiquement tes légumes afin de réduire le mètre qui te sépare de la jeune fille. Veillant à ne pas paraître trop brusque, tu te penches alors vers le portefeuille que tu attrapes entre tes doigts fins pour le lui tendre, un sourire aux lèvres.
- Tiens, je crois que cela t’appartient si je ne m’abuse.
Sourire, candeur de l’enfance, pureté absolue. Te redressant, tes yeux ne quittent la demoiselle.
- J’espère que je ne t’aie pas mise dans l’embarras…
Tu comprendrais. Certaines personnes ne voulaient pas être aidées et ce n’était pas une décision que tu pouvais condamner aussi aisément : dans ce monde, être indépendant n’était pas un luxe, mais une nécessité pour survivre.
Iris Lindley
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Je n'étais pas un spectacle, j'étais en détresse totale... Pourquoi il ne faisait rien, pourqu-
J'allais ouvrir mes lèvres pour crier à l'aide mais non, la personne charitable me tendit mon porte-feuille. Un jeune homme, fort charmant et agréable. J'avalai ma salive avant de le reprendre doucement. Si c'était un voleur, il le faisait très mal...
Mais enfin à quoi pensais-je ?! Navrée d'avoir eu cette pensée !
Je le remercie d'un hochement de tête avant d'avoir un hoquet de surprise en me disant que je n'avais pas verbalement répondu. « D-Du tout ! J-Je vous remercie infiniment ! Mes... Mes pokemons sont allés vagabonder, avec mon accord hein, et donc je suis assez inutile sans eux... En-Enfin merci encore ! »
Quelle empotée, je racontais ma vie et je m'emmêlais les pinceaux. Je rougis de honte avec les larmes qui montèrent à mes yeux, la honte et la gêne grandissaient, je toussotai légèrement en faisant une mince révérence -et surtout comme je pouvais-.
« Je vous prie d'agréer mes remerciements distingués. Je... Accepteriez-vous que je vous dédommage d'une quelconque manière ? »
Je ne pouvais pas partir et faire comme si c'était normal... Peut-être l'était-ce pour lui ? Quoi qu'il en fût, je refusais de partir avec un simple merci, je devais le remercier plus conséquemment possible. Un thé ? Une mince sortie quelque part ?
D'ailleurs, les femmes de mon âge construisent leur vie, peut-être était-ce une rencontre non fortuite mais prédite ?
Mais que me prenait-il ?! Je secouai bêtement la tête, seule, dans mes pensées. Il n'avait en plus pas de bague, peut-être du concubinage !
Raaaah, ma petite Iris, tu pensais à trop de choses ! Stop !
Mon regard timide et gêné se leva vers lui, de petites sueurs froides encore présentes.
Voir les gens s’amuser de la détresse des uns et des autres, ça te dégoûtait. Ça te rappelait à quel point l’humanité n’était pas aussi belle que tu l’imaginais et ce n’était pas quelque chose dont tu aimais prendre conscience… Toi, tu avais toujours préféré porter une paire de lunettes roses et vivre dans le déni le plus irritant qui soi. Tu te confortais dans l’idée que chaque être humain naissait fondamentalement bon et que certains d’entre eux se perdaient simplement un peu en chemin… Mais c’était une manière bien trop idéalisée de voir les choses, tu sais ? Iza, ce monde n’était pas beau et gentil. Il était rempli d’injustices que tu omettais volontairement et qui en falsifiaient ta vision… Ce n’était pas une bonne chose. À croire que tout le monde n’avait besoin que d’un petit coup de pouce pour revenir sur le droit chemin, tu finirais sans doute par te perdre toi-même. Pourquoi n’étais-tu pas capable d’en prendre conscience ?
Voyant la jeune femme hocher simplement la tête, tu crois dès lors que ton travail est terminé et que tu peux retourner à tes légumes… Sauf que celle-ci s’empresse de rajouter quelques remerciements. Verbaux, cette fois-ci. Rassuré, tu lui adresses un sourire sincère. Tu comprends mieux désormais. Tu n’étais pas de ceux qui croyaient fermement que les gens atteint d’un handicap se devaient d’être constamment sous protection, mais les Pokémons étaient une aide précieuse dont il était un peu stupide de se priver… L’autonomie n’était pas quelque chose d’e naturellement acquis lorsque l’on partait avec un désavantage et un peu d’aide n’était pas forcément quelque chose de mal, si ? Tu ne savais pas. Tu ne pouvais pas savoir. Toi, tu avais grandi avec une épée de Damoclès au-dessus de ta tête, mais tous tes membres n’en demeuraient pas moins fonctionnels. Tu avais eu d’autres difficultés, d’autres défis à relever et tu ne pouvais définitivement pas te mettre à la place de quelqu’un d’aussi différent de toi… Certains pouvaient toujours prétendre le contraire, mais c’était impossible d’imaginer les sentiments et les objectifs de quelqu’un avançant dans une route aussi différente de la nôtre.
Affirmer être capable de se mettre à sa place était un énorme manque de jugement, mais aussi de l’orgueil très mal placé. Mais ça ne te concernait pas, n’est-ce pas ? Toi tu étais parfait, exempt de la moindre erreur humaine possible. Non ? Non. Définitivement pas.
Voyant néanmoins que la jeune femme tient à te dédommager avant de te laisser partir, tu ne peux t’empêcher de sursauter légèrement avant de secouer vivement la tête.
- Je n’ai pas fait grand-chose tu… vous savez. Je n’ai pas fait cela pour être remercié ou quoi que ce soit…
Non. Tu l’avais fait parce que c’était ton devoir de le faire. Ni plus ni moins. Tu n’attendais rien en retour, ni un café, ni… autre chose, peu importe ce que cela pouvait être. Prenant une grande inspiration, tu te redresses avant de jeter un œil à Agony non loin de vous. Et si… ? Non. Tu ne pouvais pas penser à cela maintenant.
Mais te le pardonnerais-tu de laisser filer une telle opportunité ?
Te pinçant légèrement les lèvres, tu prends une grande inspiration avant de te retourner vers la jeune femme afin de l’admirer plus en détails. Elle était jolie. Jolie dans le sens premier du terme, pas comme Isaac pouvait l’être. Normalement, tu n’aurais même pas envisagé la possibilité de lui faire une telle offre. Tu n’aimais pas les gens trop beaux, n’est-ce pas ? Les gens normaux, les gens que tout le monde enviait en silence… Ce n’étaient pas ceux qui retenaient normalement ton attention, mais cette jeune fille était différente. Elle avait quelque chose à raconter. Alors autant faire les choses proprement.
- Mais… Euh je… Puis-je connaître votre nom ?
Tu avais remarqué le vocabulaire beaucoup plus soutenu que le tien de ta vis-à-vis et cela t’avait ramené loin en arrière. À l’époque où tu avais rencontré Ezekiel, celui-ci tenait le même genre de discours un peu pompeux que tu n’avais jamais réussi à imiter malgré tes nombreuses tentatives… Mais tu pouvais toujours faire un effort non ? Ce n’était pas si compliqué, Iza, de parler poliment aux gens et d’arrêter de les tutoyer comme si vous aviez élevé les grorets ensemble. Tu devais vraiment cesser d’être aussi … familier avec tout le monde. C’était quelque chose qui t’avait déjà causé du trouble par le passé mais, visiblement, tu ne parvenais pas à comprendre le message que l’univers tentait de te passer. Idiot.
- Écoutez, je ne fais pas ça normalement... Mais est-ce que vous accepteriez que je vous invite à prendre un café ? J’aimerais beaucoup apprendre à vous connaître davantage.
Ce manque de naturel était plus affligeant que mignon. Normalement, tu aurais eu beaucoup moins de mal à formuler ta pensée… Mais il fallait croire que c’était peine perdue pour le moment.
Iris Lindley
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La gêne. J'étais énormément gênée, s'il était parti de son côté, je n'allais pas non plus le suivre comme un ponchio... Mais il semblait se résigner. Je pris une petite moue triste. À quoi bon ? Je ne pouvais pas le forcer. Il avait néanmoins remarqué ma sincérité quant à ma volonté de le remercier. J'eus un mince hoquet de surprise en le voyant me reparler.
Perdue dans mes pensées précédentes, je n'avais honnêtement pas fait attention, avais-je raté une petite interlocution avant ? Non, je pouvais entendre malgré les idées qui s'éparpillaient dans ma tête.
Je semblais plus proche de la schizophrénie à raisonner ainsi...
Je secouai vivement la tête pour les chasser définitivement avant de le regarder de mon regard bleu clair.
« I-Iris Lindley. »
Je fis une mince révérence, comme je pouvais dans ce fauteuil, encore un peu gênée. Ma position était constamment inférieure, sur le plan physique et mentale.
Le maquillage de la gêne gagna mon visage quand il mentionna de m'inviter, je comptais répondre mais je cherchais des mots pour essayer de bégayer le moins possible... « Je... À condition que je paye cette invitation, pour vous remercier, … ? »
Je sous-entendais que j'aimerais connaître aussi son identité.
Précieuse, Kirlia pour son nom de pokémon, vint rapidement en voyant ma discussion avec un inconnu -moins désormais que les autres-, s'inclinant en lâchant un petit « Kiiiii ». Sidérella arriva derrière moi en penchant légèrement la tête tout en regardant mon futur invité. J'eus un petit sourire. « Voici Précieuse, ma Kirlia. Et Sidérella à qui je cherche un surnom affectif... J-Je sais que c'est bien bête le surnom de ma Kirlia m-mais c'est réellement sentimental ! »
Encore une fois, je cherchais à me justifier... Était-ce réellement gamin... ?
Tu devais savoir son nom. C’était comme une évidence : tu ne pouvais pas discuter avec quelqu’un dont tu ne savais rien. Tu pouvais toujours te plier en quatre, exposer ton vocabulaire le plus perché et nourrir les illusions les plus absurdes… Tu restais malgré tout un être humain en pleine conversation avec un autre être humain. Et l’idée qui venait de fleurir dans un coin de ton esprit méritait d’être amenée avec amabilité si tu ne voulais pas te confronter une nouvelle fois à une réaction comme celle d’Isaac lorsque tu avais eu la gentillesse de le fixer avec extase malsaine pendant pas moins de trois minutes. Ça, tu t’en souviendrais longtemps. C’était une erreur complètement stupide, un véritable affront à sa beauté. Si tu avais été capable de le traiter avec plus de respect, il ne serait sans doute pas montré aussi hostile… Et au final, le grand gagnant de cette histoire n’aurait été nul autre que toi.
Tu ne comptais pas réemprunter ce chemin une deuxième fois. Il y avait forcément une autre route, un autre passage pour maximiser tes chances…
Iris donc. Iris Lindley. Tu ne savais pas de quel milieu elle était originaire, mais tu devinais que ta classe populaire à côté de sa classe légendaire était un véritable affront. La voyant tirer sa révérence, tu ne peux t’empêcher de sourire bêtement sans savoir où te mettre. Tu n’es pas comme ça. Tu aimerais dire qu’Ezekiel t’a tout appris, mais le seul enseignement que tu avais tiré de ton ancien ami était que les riches n’étaient pas plus heureux que les pauvres… Sa vulgarité, son absence de manières et son comportement condescendant juraient complètement avec Iris. C’était un contact nouveau et intimidant à la fois. Quelque chose de complètement différent que ce qu’Ezy t’avait montré de son monde… Étais-tu vraiment prêt à y faire face ?
- Très joli nom. J’aime beaucoup !
Est-ce trop familier ? Décidant d’ignorer les questionnements qui bourdonnent dans ton esprit, tu tentes de te contrer sur la conversation. Elle suit son court, personne ne semble s’indigner de tes maladresses et… c’est encourageant. Très encourageant.
Ton nom sonnait toujours beaucoup trop important pour le pion que tu étais. T’étais rien, Iza. T’étais pas l’enfant d’un grand homme, t’étais pas un artiste influent ni une figure connue… Mais ton nom, lui, était digne d’un prince. Ta mère avait des goûts beaucoup trop sophistiqués pour l’enfant qu’elle avait mis au monde. Le « Lux » qu’elle t’avait offert en guise de deuxième prénom n’était pas quelque chose de nécessaire.
- Eh bien… Ce serait un peu ingrat de ma part de refuser une telle proposition. Cela me ferait donc plaisir.
Tu ne parlais pas comme ça dans la vraie vie, mais tu t’en fichais. Plus les mots se succédaient, plus naturels ils sonnaient. Le cerveau humain était une machine tout à fait fascinante, n’est-ce pas ? Elle faisait preuve d’une capacité d’adaptation à nulle autre pareil dans l’univers. Le jour où la technologie ferait preuve de ce même mimétisme naturel, l’humanité aurait sans doute beaucoup de choses à craindre… Et c’était une perspective aussi inquiétante qu’intéressante. Vivrais-tu assez longtemps pour l’admirer de tes propres yeux ?
Voyant ses pokémons s’approcher, tu ne peux t’empêcher de déglutir légèrement. À côté, Agony semblait si… Petit ? Presque insignifiant. Pas que tu sous-estimais ton Pokémon, mais tu savais reconnaître que sa prestance n’était pas celle d’un sidérella.
- Ce n’est pas bête du tout. Au contraire, je trouve que ce surnom illustre très bien votre relation… Je trouve ça magnifique.
Poli, tu adresses un signe de la tête aux deux pokémons. Tu le pensais réellement. Tu savais que, pour certains, un surnom aussi facile relevait un peu de la lâcheté ou de l’égocentrisme, mais pas pour toi. Les surnoms avec une véritable valeur sentimentale étaient ceux qui te parlaient le plus.
Soucieux de conclure les présentations, tu te retournes vers le migalos non loin derrière toi.
- Voici… Agony, mon migalos.
C’était seulement histoire de faire les présentations. Tu savais désormais d’Agony qu’il n’aimait pas être le centre d’attention de qui que ce soit. C’était un pokémon assez taciturne qui ne s’élevait jamais si la situation ne l’obligeait pas. Ce que tu avais longtemps confondu avec de l’indifférence n’était en réalité qu’une part de sa personnalité… Il était silencieux, calme, il se fondait dans le décor comme personne ne le faisait.
- Connaissez-vous un peu le coin ? Sinon je connais un café plutôt sympa non loin d’ici si vous voulez…
Tu préférais savoir si elle n’avait pas un endroit de prédilection. L’expérience t’avait appris que les gens étaient généralement plus enclins à accepter les nouvelles perspectives lorsqu’ils se trouvaient dans un milieu connu et familier. Mais à défaut d’avoir mieux, vous aviez au moins la certitude de ne pas prendre un café en plein milieu de l’allée marchande.
Iris Lindley
Dresseur·euse Météore & Champion·ne d'Arène
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Izaiah Lux Silv... quoi ? Son nom était d'un grandeur, j'aurais honnêtement eu énormément de mal à retenir, et ç'aurait été une honte que d'essayer de le prononcer de nouveau, de mes lèvres du moins.
Au moins la relation que nous entretenions, en-enfin en tout bien tout honneur hein ! Cette relation commençait bien, aucune ambiguïté, aucune gêne, rien.
Mes deux pokemons restaient derrière moi, comme une sorte de protection encore, même si elles sentaient que je n'étais pas en proie à la peur, bien au contraire. Mais de longs frissons me gagnèrent avec une grimace d'effroi en voyant l'araignée arrivante.
U-U-Un...
« U-Un mi-mi-migalos ? »
J'essayais de rester calme, mais ma phobie des insectes gluants, rampants, ainsi que des spectres et ténèbres (certains pour ceux-là), se ressentaient.
Il allait se dire que je n'allais pas l'aimer, je devais trouver quelque chose à dire !
« J-Je comprends que je ne-ne vais pas me faire agresser ou-ou quoi que ce soit m-mais j'ai une phobie permanente des in-insectes, spectres et quelques pokemons ténèbres... »
J'avalai ma salive de gêne avec un petit sourire pour le rassurer. Quelle idiote, je ne voulais pas détruire la suite de notre discussion...
Je roulai doucement pour regarder les environs avant de remarquer un café/thé, parfait pour nous. J'invitai mes pokemons à se promener de nouveau, elles acceptèrent. Nous serions peut-être trop « serrés » ensemble dans l'endroit.
J'y allai avant d'y monter, difficilement, et de m'installer à un bout de table avec mon fauteuil. Je regagnai la gêne habituelle, ne pas m'asseoir « normalement », les quelques regards vers moi, je détestais. Je me hâtai à ne pas y penser et restai concentrée vers mon invité d'honneur.
« Ce sera un thé noir pour moi. »
Je n'avais pas besoin de quelque chose de compliqué, et surtout pas en ce moment précis. La serveuse prit la demande d'Iza avant de nous quitter.
« Je ne connaissais pas l'endroit... Parlez-moi... »
Je devais casser cette distance, même si ce n'était guère dans mes habitudes.
« Pourrions-nous nous tutoyer ? Je sais pertinemment que je casse cette distance, mais je me sens... plus proche, nous ne sommes plus tant des inconnus, n'est-ce pas ? »
Je souris tendrement. « Parle-moi un peu de toi, Izaiah. Je serai ravie d'en apprendre davantage sur toi. »
J'espérais réellement ne pas le gêner, je n'étais pas autant emprenante...
Compréhensif, tu l’étais. Tu connaissais la réputation des types insecte et la terreur trop souvent injuste qu’ils pouvaient inspirer à certaines personnes. C’était une inégalité contre laquelle tu ne pouvais te dresser, contre laquelle les mots n’avaient aucune portée. Les gens ne le faisaient pas exprès, c’était seulement écris dans le bagage social, dans les croyances populaires, dans les mœurs et coutumes les plus absurdes de ce monde magnifique… Normalement, tu prévoyais le coup. Mais peut-être que tu avais un peu trop flirté avec l’indifférence de certains élus en bout de compte. Isaac, Hazel, Lys, Kiana ; tous s’en étaient moqués, certains s’étaient même pris d’affection pour Agony. Tu avais baissé ta garde ; tu venais de te faire pincer les doigts.
Pour autant, tu refusais de remettre Agony dans sa pokéball. Lui n’avait rien fait. Lui respirait, visiblement ça suffisait.
- Pas de soucis, je comprends parfaitement… Je vais veiller à ce qu’il garde ses distances si ça te va.
Parce que tu ne voulais pas qu’Agony se sente rejeté, qu’il prenne sur lui la peur et la terreur qu’il inspirait avant même d’avoir bougé. Si son seul crime était d’être né Migalos plutôt que Evoli, ce n’était pas à lui d’en payer le prix… ‘fin, tu disais cela, mais tiendrais-tu le même discours si tu avais eu le malheur d’être victime de la même phobie que celle d’Iris ? C’était un truc que tu ne pouvais pas comprendre entièrement. Toi, tu n’avais peur de rien. Pas même de la mort.
Nullement hostile à la jeune femme -encore heureux- tu lui emboîtes le… « pas » sans opposition lorsqu’elle propose un café à proximité de votre lieu de rencontre. Demandant à Agony se rester à l’extérieur -fallait quand même pas abuser, il n’y avait pas de place pour une araignée d’un mètre dans ce genre de lieu normalement assez étroit-, tu l’accompagnes à l’intérieur, lui laissant le temps de monter sans la presser. Tu hésites à lui proposer ton aide, à tenter de la soulager d’un poids… Mais tu sais que les gens ayant des conditions -est-ce le meilleur moyen de formuler les choses ?- tiennent parfois mordicus à leur autonomie et tu ne veux pas la ridiculiser ou la diminuer de quelque manière que ce soit… Alors tu la boucles et tu te contentes de tenir la porte ouverte avant de l’accompagner.
À peine à l’intérieur, tu t’étonnes de l’ambiance chaleureuse des lieux. C’est joli. Tu ne sais pas pourquoi, mais ça te rappelle un peu Johto… Mais c’est certainement un avis biaisé. Et si la maison te manquait plus que prévu ? À cette idée, tu esquisses un sourire un peu bébête. Non, ça ne pouvait pas être le cas. Ici, tu vivais. Ici, tu étais autre chose que « le fantôme d’Izaiah ». Ça comptait énormément. T’assoyant avec Iris, tu acquiesces légèrement lorsque celle-ci prend un thé noir. Elle devait sans doute être plus habituée que toi au goût du thé… Tu avais commencé dernièrement à t’y mettre, mais seul le thé vert était venu à bout de tes barrières. Le thé noir était définitivement trop violent pour ta pauvre petite personne.
- Je prendrai un latté, merci !
Puis ramenant ton attention sur Iris.
- Je ne connaissais pas du tout non plus… J’habite dans les environs depuis quelques mois, mais je n’ai jamais vraiment visité le quartier.
Honte sur toi. T’avais mis pas moins de deux semaines à accepter de sortir de ton appartement le jour du déménagement, t’étais pas un modèle de vaillance ou de courage. Explorer, c’était encore une note au-dessus… Mais maintenant que tu t’étais accoutumé à toute cette effervescence, qu’elle était ton excuse ? (Aucune, t’étais juste pas assez curieux)
Retenant une moue embêtée à ton égard, tu t’étonnes d’entendre la jeune femme proposer le tutoiement au vouvoiement… Au final, les gens fortunés étaient des gens comme les autres au fond d’eux. (C’était juste toi qui n’y connaissais rien)
- Excellent argument, ce serait avec plaisir.
Tu réponds à son sourire, heureux de ne plus être forcé de maintenir cette distance psychologique que le vouvoiement vous imposait. Normalement, c’était assez naturel pour toi que de tutoyer les gens, mais tu te laissais parfois un peu intimider par la prestance de certaines personnes. Il fallait dire les choses telles qu’elles étaient : tu étais facile à impressionner. Tu n’étais pas un garçon de bonne famille, ta mère et ton père étaient des gens normaux… Et ils avaient mis au fils aussi normal qu’eux. Ton seul exploit était de vivre et quand on savait que c’était le droit acquis de la majorité de la population, c’était beaucoup moins impressionnant que d’être… champion d’arène ou je sais pas quoi.
- Parler de moi…
Tu ne savais jamais quoi dire. Mais tu avais espéré pouvoir tirer quelque chose de cette rencontre alors autant tâter le terrain dès maintenant, non ?
- J’aimerais bien, mais je ne sais pas quoi te dire. Je gagne ma vie en tant que photographe professionnel et comme j’ai perdu beaucoup de contacts en déménageant, j’arrondis les fins de mois avec mon activité sur Pokétube. Je suis un mec hyper banal en fait haha
Tu n’allais pas parler de ton bénévolat, pas aujourd’hui.
- Franchement, je suis certain que tu as beaucoup plus de choses à raconter que moi alors je suis tout ouïe, Iris.
Sourire sincère. Tu voulais en savoir plus sur elle, sur sa différence, sur l’origine de son charme.
Iris Lindley
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Je le sentais plus à l'aise, plus confiant, envers ma personne. J'étais heureuse.
Son choix du thé semblait direct, très légèrement hésitant. Peut-être l'eus-je forcé...
Je me redressai en souriant, photographe ? C'était un métier rare, enfin, je n'en avais jamais vu en vrai. Ma réflexion était bien étrange, dit ainsi...
Il s'épanouissait dans ce métier, il avait les yeux qui brillaient, d'une sincérité extrême, d'un sourire inextinguible, d'un amour descriptible, il aimait ce métier.
J'étais navrée pour ses amis... J'espérais qu'il en eût d'autres ici.
Moi ? Je m'étais pointée du doigt, surprise. J'en rougis légèrement. Que pouvais-je bien dire...
« Tu sais, je ne suis pas aussi épanouie par un métier. Suite à mon handicap flagrant, je ne peux quasiment faire aucun métier, si ce n'est aucun du tout. Alors mon hobby, aussi bête soit-il, est d'admirer les pokémons au loin, les observer. Je connais beaucoup de pokémons mais je n'en capture que très très peu. Enfin, je n'ai capturé que Scrutella quand elle était à ce stade, avec une amie qui a capturé justement l'ami de Scrutella. Enfin, il faudrait que j'agrandisse mes pokémons, ceci dit-en passant... Pas par sadisme hein ! »
Je ris un peu bêtement.
« J'ai eu un terrible accident petite, me mettant dans cet état. J'essaie de palier à cela en me promenant, j'aimerais ne pas penser à ma condition, le moins possible... »
Mes yeux se plissaient, la tristesse, traduite par de petites larmes au bord de mes yeux, me gagnait.
« Je ne sais pas quel métier j'aurais fait, sinon... J'aimerais prouver, montrer qu'une femme en fauteuil roulant peut être déterminée à faire quelque chose. Mais je ne sais aucunement le montrer. J'ai réussi à faire un foyer pour les pokémons dans ma ville natale, à Unys. Elle a mal débuté, il est vrai que voir une femme, frêle, dans un fauteuil roulant, ouvrant une pension ? Mais quand une personne osa, une seconde aussi, une troisième... Puis ma pension devint célèbre et j'étais même la référence. J'ai rejoint mon meilleur ami d'enfance ici mais ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Enfin, quoi qu'il en soit, je suis ici. Et t'avoir rencontré, m'apaise. Je suis heureuse. »
Je rougis brusquement, qu'avais-je dit ? Je ne voulais rien insinuer.
Je secouai la tête. « En-Enfin un bon ami he-hein! »
Tu avais des goûts assez… grossiers en général. Tu aimais les trucs sucrés, les goûts camouflés par d’autres goûts… C’était ton truc. Mais ce n’était pas forcément une très bonne chose. Ton père avait cessé d’estimer tes préférences en matière de boisson lorsque tu avais décrété pour la première fois que « prendre un café », dans ton jargon, signifiait plutôt « prendre un latté avec six jets de sirop de vanille afin de camoufler le goût de l’expresso ». Bref, rien de très glorieux. Normalement, ton objectif visait plutôt à boire le plus de sucre liquide possible en une journée… Mais tu savais faire des exceptions à cette menace permanente pour la bonne santé de ton corps. Déjà qu’il était d’une fragilité navrante…
Mais ça, tu te gardes bien d’en parler. De toute manière, que voudrais-tu dire sur le sujet ? Lorsque Iris t’avait gentiment invité à parler de toi, tu n’avais pas su quoi lui répondre. Tu n’étais pas Ezekiel toi, tu n’étais personne. Tu n’étais pas le fils de ni une figure connue… Ton histoire elle-même était d’une banalité sans fin. Tout ce que l’on te reconnaissait à ce jour, c’était d’avoir survécu à la maladie qui te qualifiait… Grande réussite n’est-ce pas que d’être en vie ? Tu aurais aimé avoir une vie plus trépidante, des passions plus excitantes… Mais ce n’était sans doute pas un droit destiné au genre de quotidien que tu menais. Et si tu plaquais tout pour devenir globetrotteur ? À cette idée, un sourire s’invita discrètement sur les traits de ton visage. Quelle idée irréaliste. Ta condition médicale demandait définitivement plus de stabilité que pouvait t’en offrir le tour du monde…
Lorsque la belle commence à parler d’elle, tu t’abreuves de ses paroles. Tu sais que la différence rend normalement les gens assez malheureux… Et c’est ce qui te fend le cœur. Elle transpirait le même genre de tristesse que celle qui avait animé la colère d’Isaac lorsque vous vous étiez rencontrés… Pourquoi ne voyaient-ils pas les choses sous le même angle que toi ? Était-ce parce qu’en dépit de la mort qui avait couvert ton enfance, tu n’en restais pas moins quelqu’un de fondamentalement normal et fonctionnel… ? Avais-tu une vision un peu trop idéalisée des choses parce que tu n’arrivais pas à te mettre à leur place ? Toi, tu ne craignais pas les regards ou la pitié des gens… Même que tu ne craignais pas grand-chose à l’extérieur de ton propre corps. C’était une prison, mais une prison confortable en dépit des difficultés d’entretien.
- Ne t’inquiète pas… Je suis sincèrement heureux d’apprendre que ma présence ne t’indispose pas.
Tu te faisais rarement des scénarios, tu surinterprétais rarement les paroles. C’était autant une qualité qu’un défaut à bien y penser, car le jour où quelqu’un te ferait une déclaration d’amour détournée, tu risquais sans doute de passer à côté sans y faire gaffe. Idiot.
- Tu sais, je pense que tu devrais être fière de ta condition plutôt que d’essayer de ne plus y penser…
Commences-tu, sincère au possible.
- Il y a beaucoup de gens qui n’accompliraient par le tiers de tes réalisations s’ils étaient à ta place… Et je trouve ça merveilleux que de persévérer en dépit des obstacles comme tu as pu le faire à Unys. Tu n’as visiblement besoin de l’aide de personne pour avancer dans la vie alors n’hésite pas et fonce. Je suis certain que tu peux accomplir autant, sinon plus, de choses que quelqu’un qui ne rencontre pas les mêmes difficultés que toi au quotidien. Iris, sois fière ; tu n’es définitivement pas quelqu’un de faible. Au contraire, je ta détermination est frappante.
Qui étais-tu pour te permettre de telles paroles, Iza’ ? Même si c’était exactement ce que tu pensais, étais-tu vraiment en droits de balancer un tel discours à une parfaite inconnue ? Embarrassé, tu esquisses un sourire maladroit puis tu prends une grande inspiration avant de te mordiller légèrement la lèvre inférieure.
- Dis, Iris, accepterais-tu d’être mon modèle le temps d’une séance photos ? Je ne suis pas riche du tout, mais je promets de te rémunérer à la hauteur de mes moyens s’il le faut…
C’était … Moins spontané que lorsque tu avais proposé à Isaac de le faire. Mais c’était au moins aussi sincère et essentiel. Tu appréciais peut-être un peu trop la différence chez les gens… Mais admirer des âmes aussi fortes et traduire la beauté de leur combat quotidien était une passion qui s’était insinuée en toi sans crier gare et qui monopolisait désormais toutes tes pensées. Tu ne pouvais pas laisser quelqu’un d’aussi magnifique qu’Iris te passer entre les pattes sans avoir essayé. Si elle refusait, tu te faisais la promesse de ne pas insister… Mais pourrais-tu camoufler la déception sur tes traits ?
Iris Lindley
Dresseur·euse Météore & Champion·ne d'Arène
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Les compliments et les éloges. Je pouvais en faire beaucoup aussi, et souvent pensés, mais quand cela atteignait ma personne, je rougissais, et cette fois encore, mon visage ne fit pas d'exception. Plus il parlait après mon intervention -proche du soliloque-, plus je rougissais et entrouvrais mes lèvres davantage. Je voulais parler, lui dire que je ne méritais pas autant de mots, autant d'importance. Mais sa dernière intervention, sa dernière parole, sa dernière -presque- volonté. Désormais j'étais rouge. Rouge de gêne, d'embarras. P-Pourquoi moi ?!
« J-Je... »
Je m'étais pointée du doigt, que dire de plus ?
Je savais sa passion, incontestablement. Il adorait la photographie. Pourquoi moi ? Il aimait les personnes dans des situations sortant du lot ?
J'avais dit que je voulais montrer qu'une femme en fauteuil roulant avait un fort caractère, pouvait montrer qu'elle adorait la vie et la vivait pleinement. Mais au cours d'une séance photos ? …
Je regardai Izaiah.
« Izaiah... »
Je me sentais mal, nous voyions qu'il ne roulait pas forcément sur l'or, je secouai la tête, perdant un peu de mes rougeurs. Je pris une grande inspiration. Je devais tout dire d'une traite.
« C'est très soudain, je ne te le cache pas. Je ne pensais pas en venir au fait d'être un... modèle ? Enfin, quoi qu'il en soit, j'accepte. Ce sera avec grand plaisir, Izaiah. En ce qui concerne la rémunération, oublie-la. Disons que c'est pour... Enfin, comme pour fêter notre rencontre ? J'espère que nous nous reverrons après. Oh je m'égare... »
Je baissai la tête.
Nos deux commandes furent servies. Je relevai la tête et avalai légèrement ma salive. « En-En ce qui concerne cette séance, quand et où veux-tu que nous nous retrouvions ? Tu as un studio spécial ? Un endroit en particulier à exploiter ? Ou même chez toi ou chez moi, même si je pense que mon environnement ne soit pas apte aux photos... »
Je souris doucement, avec un petit rire adorable ; heureuse de l'aider, heureuse de peut-être montrer la force d'une femme en fauteuil roulant, heureuse d'avancer.
Tu n’avais pas l’habitude d’être aussi direct. Ce n’était pas un qualificatif qui te regardait ni pour lequel on te reconnaissait… Mais lorsqu’il était question de photographie, tes manières disparaissaient souvent au profit d’une spontanéité rarement appropriée. -On se souvenait tous de l’incident avec Isaac. Tu avais passé littéralement trois minutes à le fixer jusqu’à ce qu’il te demande si tu voulais une photo. T’avais dit oui. Ça faisait définitivement de toi le pire abruti de tout Lumiris- Tu écoutais alors ton instinct plutôt que ta raison, abandonnant la délicatesse que tu adoptais d’ordinaire pour offrir… une autre facette plus wild de ta personnalité. Enfin "wild" c’était un peu vite dit. Disons, un peu moins… réservée ? -Pouvait-on vraiment te qualifier de réservé ?- Enfin peu importe. Tout ça pour dire que, normalement, tu ne demandais pas des faveurs aux gens aussi subitement. Tu préparais un peu mieux le terrain, tu leur proposais la chose de manière un peu plus posée et réfléchie… Mais pas aujourd’hui. C’était l’histoire avec Isaac qui se reproduisait. Mais cette fois, tu avais épargné à Iris l’honneur d’être fixé trois minutes par tes yeux sans un seul mot pour justifier ta fixette. C’était toujours ça de pris.
Mais, visiblement, ça ne change rien à sa réaction. Voyant le rouge s’installer sur ses joues, tu te sens aussitôt très con d’avoir osé la mettre dans un tel embarras. Détournant légèrement ton regard d’elle pour ne pas insister inutilement, tu prends une gorgée de ton latté en tentant de faire comme si de rien n’était puis tu respires un grand coup. Qu’es-tu censé dire, maintenant ? Tu devrais cesser de vouloir tirer ton épingle du lot et donner leur chance à ceux qui ne l’ont jamais eu… Plus souvent qu’autrement, tu te retrouvais dans des situations très désagréables. Peut-être était-il temps pour toi de revenir aux sources et de te contenter des modèles ordinaires ? Cette idée t’attriste. Tu n’as pas envie de recommencer à photographier les Kisara de ce monde… Ça ne t’intéresse plus. Elles savent déjà qu’elles sont belles, elles n’ont pas besoin de toi pour attiser cette certitude en elles.
Lorsque Iris reprend la parole, tu serres inconsciemment ta poigne autour de ta tasse. Tu sens déjà le refus qui t’attend au bout de cette aventure. Tu le sens venir parce que, toi, tu aurais sans doute refusé. Tu manquais clairement de délicatesse et de timing, alors ça ne servait à rien de se faire de fausses idées. Heureusement, la tournure de son discours te prend complètement de court. Étonné, tu cesses de fixer cet improbable point dans le vide à la seconde où elle préciser qu’elle le fera avec grand plaisir. Un sourire renaît systématiquement sur tes traits angoissés. Avais-tu bien entendu ? Venait-elle vraiment de te dire oui ? À cet instant précis, le sentiment qui gonfle ton cœur est semblable à celui qui t’a envahi le jour où Isaac a accepté de se prêter à l’expérience. Il ne se décrit pas : il se vit. Il n’y a pas de mots pour lui rendre justice, pas de terme pour le définir avec précision. C’est comme si la passion venait d’atteindre son paroxysme, comme si tu te souvenais soudainement pourquoi tu aimais tant la photographie. Tu es émeus. C’est ridicule.
- Je te infiniment reconnaissant de bien vouloir te prêter à l’expérience Iris. Tu n’imagines pas combien ça peut compter pour moi…
C’est sincère. Ce métier, c’est toute ta vie. En dehors de l’hôpital -raison pour laquelle tu respirais littéralement- et de pokétube, tu n’avais rien de plus que tes photos et le message qu’elles portaient. Pour toi, il n’y avait pas de plus beau cadeau que d’accepter de se mettre à nu devant ton objectif… Enfin, façon de parler évidemment.
- Je serais très heureux de célébrer notre rencontre de cette manière… Et j’espère aussi avoir le plaisir de te revoir par la suite.
Parce que tu ne connaissais Iris que depuis quelques minutes, mais sa présence était apaisante. Elle était gentille Iris, elle dégageait un truc que tu n’expliquais pas. Une douceur qui te rappelait celle de Kiana, mais une force de caractère qui lui était totalement propre… Iris était le type de personne que tu ne pouvais qu’apprécier. La revoir serait on ne peut plus agréable à ne pas en douter.
- Pour la séance… J’avoue que je ne suis pas à Lumiris depuis très longtemps, mais j’ai une idée du type de lieu que je recherche alors peut-être pourras-tu m’aider à trouver ? Sinon, je peux faire une recherche sur internet… Mais le bouche à oreilles est beaucoup plus agréable.
Admets-tu en te frottant légèrement l’arrière de la tête. Puis reprenant une gorgée de latté, tu redéposes la tasse sur le sous-verre puis tu fixes la demoiselle quelques secondes.
- Connaîtrais-tu un jardin sympathique ? Ou du moins, un endroit très vert et fleuri… Je me doute que Lumiris Nord ou Centre n’est pas l’idéal pour y trouver ce genre de destination, mais, malheureusement pour moi, je connais assez peu Lumiris Sud…
Admets-tu, non sans une certaine gêne. Tu étais complètement néophyte lorsqu’il était question de la géographie de la région et tu espérais qu’elle saurait t’en pardonner.
Iris Lindley
Dresseur·euse Météore & Champion·ne d'Arène
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Je soufflai sur ma tasse pour boire une gorgée avant d'avoir un déclic.
« Mais bien sûr ! J'habite à Kishika, enfin, depuis quelques mois... Et c'est une magnifique ville, un village même, fleuri, vert, grand, calme, spacieux... C'est un parfait endroit pour prendre des photos, je pense. D'ailleurs, je t'inviterai chez moi pour te remercier encore et que tu fasses une pause. »
Je ris agréablement en mettant une main sur mes lèvres avant de boire une nouvelle gorgée.
« Après il y a les montagnes enneigées à Lumiris Nord, l'urbanisme de Lumiris Centre... Mais pour ta description, je pense que ce sera Kishika. À toi de me confirmer. »
Je souris tendrement en regardant dehors, je ne voyais plus mes pokémons mais je pensais bien qu'elles n'étaient pas loin.
Je me sentais bien avec lui, même s'il semblait triste au fond, je ne savais pas comment l'exprimer ou... Enfin, mon instinct féminin me disait qu'il avait un lourd secret, voire passé.
Mais je n'étais pas là pour savoir sa vie, et je n'allais pas faire le premier pas, ça ne me regardait pas.
« Oh, par ailleurs, le soleil se couche. Soit nous nous dépêchons, mais... ça m'étonnerait... »
Dis-je en regardant mon état.
« … Soit je peux t'inviter, peut-être, à dormir chez moi ? Comme ça, nous serons sur place ? »
Tu t’étais fait la promesse de faire du repérage, de tenir un registre pertinent de tous les lieux les plus intéressants de la région… Mais tu ne l’avais pas fait. L’histoire avait pourtant déjà connu un premier tome auprès d’Isaac et, à ce rythme, c’est une trilogie que tu t’apprêtais à signer.
À cette idée, un soupire passe près de s’échapper de tes lèvres scellées.
Tu aurais aimé dire que c’était parce que l’hôpital et Pokétube prenaient tout ton temps et ton énergie, mais c’était un odieux mensonge dont tu n’étais pas prêt à assumer l’absurdité. Ce n’était pas en raison d’une vidéo par mois (gloire à Hazel, sans elle tu n’aurais jamais posté cette FAQ) que tu pouvais vraiment prétendre à un horaire chargé. Bientôt, tu allais tomber dans l’oubli, ta communauté s’attacherait à d’autres vidéastes et ton joli minois s’effacerait à tout jamais des internets… Ce jour-là, tu n’aurais plus d’excuse digne de ce nom alors autant t’y faire immédiatement. Tu n’étais pas un voyageur. Parcourir Lumiris de fond en comble, découvrir tous les secrets dont elle recelait… C’était très peu pour toi. Tu n’avais pas l’âme d’un aventurier, d’un grand homme prêt à braver tous les dangers. Le confort de ton appartement, tu ne le troquerais jamais pour une paire de botte et un bâton de bois. Mais dans ce cas, peut-être était-il temps pour toi d’investir dans un studio digne de ce nom ? Si tu ne voulais pas sortir arpenter le monde, alors ta meilleure alternative restait encore d’amener le monde à toi. Initialement, c’était ce que la deuxième chambre de ton appartement était censé devenir… Puis tu avais eu une colocataire imprévue. Et ça avait un peu bousillé tes plans, mais c’était cool. Tu préférais encore Eleanore à un fond vert. Pas sûr que le contraire soit vrai.
Au moment où le regard de la jeune femme semble s’illuminer d’un éclair de génie, tu sens un énorme poids quitter tes épaules. Si aucune idée n’était parvenue à effleurer son esprit, tu ne sais pas ce que tu aurais fait. Tu aimais bien chercher des références sur le réseau dusk, mais tes mots clés manquaient cruellement de précision. Apparemment, chercher des choses comme « endroits avec beaucoup de fleurs et de verdures à Lumiris », ça ne fonctionnait pas vraiment. Dommage. Kishika donc hein ? Le nom de la ville ne te disait strictement rien. Rien de très surprenant… Mais tu croyais au bon jugement d’Iris.
- Va pour Kishika. Je ne connais pas du tout la ville, mais je te fais entièrement confiance !
Et c’était vrai. Tu plaçais toujours aveuglément ta confiance en n’importe qui. C’était ta manière de faire : te donner aux gens jusqu’à ce qu’ils te donnent une raison suffisante de ne plus le faire. Innocent jusqu’à preuve du contraire hein ? Un jour, cette façon de penser te perdrait. Mais pas aujourd’hui. Ni demain. Enfin, normalement.
Puis lorsqu’elle mentionne le soleil qui commence à décliner dans le ciel, c’est la douche froide. Esquissant une moue légèrement embêtée, tu fixes un instant l’extérieur avant d’acquiescer. Tu n’étais pas spécialement friand à l’idée de te dépêcher. Tu n’avais pas ton matos sous la main et tu n’avais même pas terminé tes courses pour le dîner de demain… Ah oui, le dîner. Dîner remis au second plan pour la troisième fois aujourd’hui lorsque la jeune femme te propose de dormir chez elle. Dormir chez elle… Hein !? Surpris, tu paralyses de la tête aux pieds lorsque tu prends conscience de la proposition qu’elle vient de te faire. Abandonnant ta contemplation de l’extérieur, tu reposes ton regard acier sur sa personne, cherchant à discerner l’ombre d’une expression moqueuse sur son visage. En vain : sincérité et gentillesse se partagent la vedette, te laissant l’ensemble de tes recherches en plan.
Dormir chez une fille. Pour certains, ça pouvait sembler banal. Pour toi, ce ne l’était pas. Ça ne pouvait pas l’être. C’était quelque chose que ta pauvre personne n’avait jamais connu, une expérience qui n’avait pas de pendant dans l’univers. Rougissant légèrement, tu tentes de masquer la gêne qui envahie tes traits, mais tu sens que la tentative est aussi vaine que de cacher un cadavre dans une poubelle. Drôle de métaphore. Vraiment.
- Je te remercie sincèrement pour ta proposition Iris…
Tu laisses ton doigt caresser machinalement la porcelaine de ta tasse. Tu t’es rarement senti aussi vulnérable qu’en cet instant. T’étais vraiment pitoyable, Izaiah Lux Silvērsteiń.
- Mais je crois que ce serait mieux que je rentre chez moi pour la nuit. Mon équipement est encore à mon appartement et je dois absolument terminer mes courses pour demain, j’attends des amis pour le dîner. En plus je n’ai même pas mes médicaments et…
Stop. Aucune excuse, que la stricte vérité, mais c’était trop. De toute façon, t’étais beaucoup trop coincé pour dormir chez une fille. Ou même chez un mec. Les seules fois de ta vie où tu t’étais autorisé le privilège de découcher, c’était pour dormir à l’hôpital. D’ailleurs, c’était plutôt le contraire : les seules fois où l’hôpital t’avait donné le droit de découcher, c’était pour dormir chez toi. Tout le reste était encore profondément nouveau. Tu ne pouvais pas être un mec normal, juste une fois ? À cette idée, ton cœur se gonfle de découragement, mais tu ne laisses rien transparaître. Ce n’était pas sa faute. Sa proposition était vraiment très gentille et sans arrière-pensée… C’était toi. C’était toujours toi.
« Ce n’est pas toi c’est moi » serait sans doute ton excuse favorite le jour où tu larguerais une fille. Mais pour ça fallait-il encore que tu aimes une fille et qu’une fille t’aime en retour… Puis que tu cesses de l’aimer avant qu’elle ne se lasse de toi. Ça faisait beaucoup de conditions. La vérité dans tout ça, c’était que tu n’allais probablement jamais initier de rupture parce que tu te ferais immanquablement enterrer avec ton célibat. Fin.
- Mais si ça te convient, je promets d’être chez toi à la première heure demain ! Tu n’as qu’à me dire celle qui te convient le mieux et tu peux compter sur moi pour ne pas être en retard.
Tu… espérais qu’aucun malaise n’allait s’installer entre vous. Sinon, tu ne serais pas capable de te le pardonner. Tu allais t’en vouloir longtemps et te ronger les sangs jusqu’à oublier. Sauf que ça pouvait être long, très long.
Iris Lindley
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« Ma proposition était sincère, en tout cas. Mais je comprends tout à fait. »
Je sortis un calepin avec un stylo pour marquer mon adresse et mon numéro de téléphone. « Tiens. Prends-le, contacte-moi au besoin. Je me lève tôt naturellement alors rassure-toi. »
Je ris joyeusement et légèrement.
Je pris un temps pour réfléchir sérieusement. Ma proposition était peut-être soudaine et surprenante ? J'avouais, que maintenant que j'y pensais, je me surprenais moi-même. Pourtant je promettais que j'eusse dit cela avec sincérité et envie. J'aurais certainement refusé aussi s'il m'avait proposée. Non pas par peur, bien au contraire, il était d'une gentillesse surprenante. Mais c'était gênant, en y réfléchissant, nous n'étions plus des enfants adolescents qui demandaient aux parents la permission, était-ce certainement ainsi la vie adulte. Je souriais à Izaiah. Avec honnêteté.
« Sur le coup des dix heures facilement, si tu viens plus tôt, je te ferai un thé aussi. Ou même après. »
Je haussa les épaules en souriant.
J'avais tilté sur le fait qu'il parlât de médicaments, je ne savais pas ce qu'il avait mais cela m'embêtait de voir le sort s'acharnait sur lui. J'espérais le meilleur pour lui, silencieusement car je ne voulais pas en parler ; ça ne se faisait pas et je n'avais pas à lui demander.
Mon thé se vida inextinguiblement sans que je ne m'en aperçusse.
« Le soleil commence à nous quitter. Sachee, Izaiah, que ce fut un immense plaisir de te rencontrer et te connaître. J'espère honnêtement te revoir, il y a demain, oui, mais après. Je resterai une de tes modèles photos aussi ! »
Je souris. Était-ce vantard ? Non... Si ? Il fallait que je cessasse. Je commençai à reculer lentement de la table.
Tu ne doutais pas de la sincérité de la demoiselle. Tu doutais de beaucoup de choses (c’est faux), mais pas de sa sincérité. Tu doutais de toi, de l’alignement des planètes, de ta bonne fortune… Mais ça ne regardait pas Iris. En aucun cas. Elle avait fait une proposition dénuée de toute arrière-pensée et… Pour plein de raisons, tu t’étais emporté. Comme à ton habitude. Ce n’était pas le genre de proposition que tu pouvais prendre à la légère comme si ce n’était rien… Car, pour toi, ce ne serait jamais rien. Mais peu importe. Tu avais des obligations qui t’attendaient à ton appartement, ça semblait suffire en l’état comme justification. Et si Eleanore rentrait ce soir ? Pourrais-tu te pardonner de ne pas être là pour l’accueillir ? Certes, la jeune femme n’avait rien à foutre de ton accueil… Mais savoir qui rentrait et sortait de chez toi, c’était toujours agréable.
- Parfait dans ce cas ! Je verrai en fonction des transports en commun, mais je tenterai de ne pas trop te faire attendre.
Dis-tu avec un sourire en attrapant le bout de papier tendu par la jeune femme. Kishika. En revenant chez toi ce soir, tu pendrais le temps de vérifier le trajet à prendre pour t’y rendre… Avec un jeu de chance, la route ne te demanderait pas trente-six transferts. Avec ton matériel de photo, tu détestais sincèrement les transferts. C’était toujours d’une complexité marathonienne… Et niveau patience/énergie, tu rendais mal la marchandise.
- Excellente idée, ce serait avec plaisir !
Tu n’étais pas un grand buveur de thé… Mais un thé en bonne compagnie, ça changeait tout. Tu te demandais où Iris pouvait bien vivre, dans quel genre d’environnement elle habitait… Fidèle à tes habitudes, tu imaginais une grande demeure blanche et dorée parsemée de fleurs… Mais c’était un peu cliché non ? Il y avait forcément d’autres types de demeure pour les riches. C’était sans doute la faute d’Ezekiel qui t’avait un jour raconté qu’il avait toujours grandi au travers le blanc impersonnel des murs du manoir familial. L’image s’était peut-être gravée dans ton esprit… Et comme Ezy était à l’image que tu te faisais du riche de base, tu avais fini par tout lui associer. Sans rancune.
- Ça a été un plaisir de faire ta connaissance Iris. Je suis convaincu qu’il y aura autre chose après demain, j’en ai la certitude même.
Tu étais sincère. Iris était une charmante personne. Le genre de personne qu’il ne coûtait rien de garder dans sa vie, dans son quotidien. Le genre de personne dont l’on pouvait retirer beaucoup et qui pouvait nous apprendre énormément. Tu aimais ce genre de personnes. C’était la raison pour laquelle tu discutais avec Hazel et que tu tentais de revoir Lys à chaque semaine. (En vain, tu pourrais peut-être lui envoyer un SMS. Ça fonctionnerait sans doute mieux que d’espérer que les étoiles s’alignent correctement.) Les gens qui pouvaient te faire grandir, tu tenais à les garder près de toi.
- Bonne soirée à toi !
Sourire. Pour autant, tu ne bouges pas en la voyant s’éloigner. Tu restes là, assis sur ta chaise, ton latté dans une main. Tu avais encore à faire… Mais tu pouvais bien attendre une ou deux minutes de plus. Tu ne savais toujours pas ce que tu planifiais pour le repas de demain avec Hazel, Kiana et Isaac. Tu n’étais pas un grand cuisinier, tu manquais cruellement d’idée… Mais sans doute qu’en achetant un peu de viande et masse de légumes, vous parviendriez à trouver une idée quelconque.
Pourquoi tu avais fait ça déjà ? Ah oui, pour te faire pardonner de les avoir traités comme des hallucinations et pour leur avoir mal parlé. Ouais, tu ne pouvais définitivement pas y échapper.