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« Douce-Amère » (Ft. Tata Ombline)
Astelle DumasDresseur·euse PulsarMessages : 1040 Née le : 29/11/2003 Age : 20 Région : Lumiris (Kishika) Pokédollars : 3639 Stardust : 4161 Stardust utilisés : 2291 Equipe pokemon :
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Dès la première bouffée, Astelle sut qu’elle se trouvait au paradis. L’air était chargé d’arômes d’érable, de lait chaud et de chocolat. Des odeurs suaves de pains moelleux et de pâtisseries en fin de cuisson. Des fragrances enivrantes, qui se mélangeaient à celles plus caractéristiques du robuste mobilier en acajou. Cette association, ce parfum : c’était littéralement celui du bonheur.
C’était un tout petit café, presque solitaire sur le chemin de promenade qui menait au Parc Safari. La plupart des gens préférant s’asseoir dehors, pour profiter du panorama et du soleil, ou prenant simplement leurs boissons à emporter : il n'était pas très difficile de trouver une petite table à l’intérieur.
Ayant passé commande (dans une explosion de gourmandise), c’était justement ce qu’Astelle et Ombline venaient de faire. Les deux jeunes femmes accompagnées de leurs pokémons se dénichèrent un petit recoin confidentiel où s'attabler. Tout juste sortie du Safari, la postière-en-herbe tenait toujours son Flambino dans ses bras (mais elle commençait à fatiguer de le transporter partout ! Pour les petits bras tout mous d’Astelle, même un pokélapin de 5 kilos, ça pesait quand même son poids !) Prenant place sur la banquette, son nouvel ami sur les genoux, la jeune fille paraissait pensive. Et curieusement silencieuse.
Astelle s’était réfugiée dans ce mutisme assez peu caractéristique depuis qu'elles avaient quitté le parc. La connaissant bien, Ombline savait parfaitement qu’il était inutile de trop lui poser de questions, ou de la brusquer. La postière-en-herbe était une jeune fille résolument ouverte et communicative, et lorsque ce n’était pas le cas… c’était simplement que ses mots et ses pensées n’étaient pas encore parvenus à maturité. Qu’elle avait besoin de plus de temps pour mettre de l’ordre dans ses idées.
C’est pourquoi, en attendant que leur commande soit prête, Astelle conservait les yeux baissés, ne quittant son expression songeuse que pour répondre aux petites sollicitations du pokélapin, qui avait grand besoin d’attention, de grattouilles et de sourires.
— Dis Tata… se lança finalement la jeune fille. Tu crois que maman va aimer, Flambino… ?
Sentant qu’on parlait de lui, le pokélapin dressa très haut ses grandes oreilles, s’attirant par-là une nouvelle série de chatouilles. Impossible de résister à la tentation de glisser les doigts dans ses oreilles toutes doudouces ! La jeune fille le tripota jusqu'à ce qu'il crie grâce ! Mais en dépit de ce petit instant de complicité… la question d’Astelle restait en suspens.
Dans la bouche d’une autre adolescente, ç’aurait été une préoccupation superflue. La plupart des mamans aurait été ravie d’accueillir un adorable pokélapin au sein de leur foyer. Néanmoins… à la connaissance d’Ombline, il n’y avait jamais eu le moindre pokémon dans la maison des Dumas. Pas un seul. Et la maman d’Astelle… d’une politesse un peu formelle et distante, avait toujours été très difficile à cerner. C’était une interlocutrice de choix quand il s’agissait de discuter des plantes et des épices originaires de Hoenn, cependant… pour tout autre sujet, il était difficile de ne pas penser que madame Dumas avait l’affection rare, et dressait comme un mur autour d’elle. Au sein d’une communauté unie comme celle de Kishika, cette attitude la plaçait un peu à part.
Ombline avait déjà pris le thé à de nombreuses reprises avec la famille d'Astelle, et la fermière était toujours la bienvenue à la maison. Mais sans sévérité, et sans aucune froideur, il demeurait pourtant comme une forme de distance, presque palpable, qui séparait cette femme venue de Hoenn des autres habitants du village. Le papa d’Astelle, qui était également le meunier de Kishika, était déjà beaucoup plus facile à aborder, et c’était manifestement de lui que la postière-en-herbe tenait sa folle exubérance. Car malgré ses airs d’Ursaring mal-léché, c’était une bonne pâte véritable.
Attentive à la réponse qu'on allait lui donner, la jeune fille releva timidement les yeux vers son aînée.
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| | Ombline FheriDresseur·euse NovaMessages : 301 Née le : 16/07/1996 Age : 28 Région : Lumiris Pokédollars : 2858 Stardust : 839 Stardust utilisés : 745 Equipe pokemon : Icone :
| Une petite dracopostière aux joues encore roses à cause de l’effort sur les talons, Ombline quitte le Parc Safari, direction le premier café du coin pour offrir un bon goûter bien mérité à sa petite protégée. Les deux jeunes femmes rejoignent d’un pas léger le café le plus proche. L’herboriste pousse la porte de l’établissement en lançant un sourire espiègle à Astelle, l’air de dire “tu vas pouvoir te remplir la panse” mais la demoiselle ne la regarde même pas, pas plus qu’elle ne sourit ou ne parle, serrant simplement son Flambino contre elle. Maintenant qu’elle y pense, Ombline ne l’a pas entendue depuis que les portes du Parc se sont refermées derrière elles. La fermière ne dit rien sachant pertinemment que cela ne servait à rien. Il était rare qu’Astelle soit dans cet état et c’était toujours surprenant, même quand on avait l’habitude mais Ombline savait qu’il valait mieux laisser la petite avec elle-même et qu’elle recommencerait à parler bien assez tôt. Chassez le naturel et il revient au galop, dit-on.
Une fois à l’intérieur du café, les deux compagnes commandent tout un tas de bonnes choses à manger. Ombline ne lésine d’ailleurs pas sur la commande, après tout elle connaît la petite Astelle et elle-même, malgré son hygiène de vie stricte, sait être gourmande quand elle le veut et aujourd’hui était un de ces jours-là : ce n’était pas tous les jours qu’on fêtait l’obtention du stage de sa petite protégée. Une fois la commande passée, Ombline et Astelle s’installent à une table un peu en retrait dans un coin de la salle principale en attendant que le goûter tant attendu leur soit servi. La petite postière n’a toujours pas lâché son nouvel ami qu’elle garde sur ses genoux. De son côté, Milusia en fait de même venant se loger sur les genoux d’Ombline. L’herboriste n’oublie pas de sortir le Frissonille de son sac, lequel se retrouve sur la banquette, une feuille à moitié mâchouillée dépassant de sa bouche. La jeune femme repose son sac au sol et passe une main dans le pelage roux de la Goupix en penchant la tête.
“Ne tente pas de le manger une nouvelle fois s’il te plaît, Milusia.”
Le message semble passé puisqu’après avoir jeté un œil au Frissonille, Milusia décide de l’ignorer. Ombline se passe alors une main dans les cheveux, la cohabitation entre ces deux-là risque de ne pas être de tout repos. Au début du moins, aussi avait-elle l’espoir que les deux Pokémons finissent par s’entendre. Pas perturbé pour un sou, la petite chenille de glace s’agrippe au bras d’Ombline pour se frayer un chemin jusqu’à son épaule où il s’installe comme si de rien n’était. L’herboriste s’apprête à faire une remarque au Frissonille quand la voix d’Astelle, hésitante, se fait entendre.
Ombline s’arrête alors dans son geste et regarde la demoiselle. C’était donc ça le soucis. Il est vrai que jusque là Ombline n’y avait pas spécialement pensé mais la maison des Dumas n’avait jamais vu de Pokémon en son sein et la maman d’Astelle était une personne bien particulière. Pas méchante, loin de là mais plutôt solitaire et distante. Comme si elle n’était pas heureuse dans la région ou qu’elle s’interdisait d’être heureuse. Allez savoir pourquoi...Ombline n’avait aucune idée de ce dont il retournait exactement; poser la question directement à la concernée aurait sans doute été trop intrusif et impoli mais elle savait que cela touchait Astelle, notamment maintenant qu’elle allait ramener le Flambino chez elle.
La fermière ne répond pas de suite, échangeant un regard avec la jeune fille puis elle soupire et se passe une main dans les cheveux.
“Honnêtement Astelle, je ne sais pas. En règle générale, je te dirais que n’importe qui aimerait cette petite bouille,” commence-t-elle en venant titiller légèrement les joues du Flambino avant de le laisser tranquille et de se reconcentrer sur Astelle. “Mais on parle de ta maman et, vu qu’aucun Pokémon n’a jamais mis les pattes chez vous. Je ne peux pas te garantir qu’elle va apprécier que tu reviennes avec Flambino. Cela dit, je pense qu’il est temps pour toi de découvrir ce monde Astelle et donc d’avoir tes premiers Pokémons. Tes parents ne pourront pas toujours t’en empêcher, tu sais.”
L’herboriste lance un regard attendri à sa protégée et elle tend la main vers elle pour remettre en place une de ses mèches de cheveux.
“Et il est temps que ta maman s’ouvre au monde, à Lumiris, elle aussi. Combien de temps encore compte-t-elle se priver de ce que la région a à offrir ? Je ne suis pas sûre de comment elle va réagir mais je pense que Flambino est le meilleur Pokémon que tu puisses avoir en guise de premier Pokémon à la maison. Il est doux, plutôt calme et timide et je suis sûre qu’il saura être sage. Ta maman râlera sans doute un peu en te voyant rentrer mais il me paraît impossible de résister à sa frimousse sur le long terme.”
Passant une main sur le dos du Frissonille et l’autre sur le pelage de Milusia, Ombline offre un sourire encourageant à Astelle. Elle essaye de la rassurer comme elle peut, comprenant parfaitement les inquiétudes de la demoiselle. Il fallait avouer que voir Astelle ainsi, n’était pas habituel. Pas du tout. |
| | Astelle DumasDresseur·euse PulsarMessages : 1040 Née le : 29/11/2003 Age : 20 Région : Lumiris (Kishika) Pokédollars : 3639 Stardust : 4161 Stardust utilisés : 2291 Equipe pokemon :
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Tête légèrement inclinée, c’est une Astelle aux yeux brillants qui écoutait parler son aînée. Les mots de Tata Ombline déposaient un baume apaisant sur son cœur. Petit à petit, cette douceur s’accumulait dans sa poitrine, et fortifiait son courage. La jeune fille prit une inspiration résolue. Puis une deuxième.
— …je ne sais pas comment leur demander, commença-t-elle, ni à l’un, ni à l’autre, mais…
Astelle s’interrompit tout net. Un serveur au visage souriant venait de s’approcher pour déposer les boissons chaudes sur la table. Coupée dans son élan, la postière-en-herbe se retira complètement en elle-même. Serrant le Flambino dans ses bras, elle suivit d’un regard tendu le départ du jeune homme.
De quoi avait-elle honte, comme ça ?
Troublé par son comportement, le pokélapin lui posa sa papatte sur la figure. Plus précisément : sur le nez. Face à cet attouchement inattendu, Astelle se fendit d’un petit sourire embarrassé. Elle écarta délicatement les coussinets du Flambino, mais les garda dans sa main, pour les tripoter à loisir (c’était toujours le danger, quand on laissait traîner des coussinets tous doux à côté d’Astelle !). Comme si cet interlude avait suffi à raffermir son courage, elle leva à nouveau les yeux vers Tata Ombline, pour reprendre, un peu différemment de tout à l’heure.
— …papa travaille dehors à longueur de journée et, avec mon départ… la maison va être un petit peu vide. Et très silencieuse…
Astelle n’avait pas besoin de dire la suite tout haut. C’était visible et criant dans son regard. Elle n’aimait pas l’idée de laisser sa maman toute seule à maison. Enfermée dans son silence et dans ses souvenirs.
— …alors, je me demandais si… hésita-t-elle. …si Flambino pourrait rester à la maison, pendant que je ne suis pas là…
Le pokélapin releva la truffe d’un air songeur. Il comprenait qu’on parlait de lui, et Astelle se sentit incapable de faire face à sa curiosité. Après tout : l’arracher à sa vie au Parc Safari pour simplement le laisser quelque part, auprès de quelqu’un qu’il n’avait ni choisi ni rencontré…? C’était… un petit peu dur. Un petit peu injuste. Est-ce qu’elle avait seulement le droit de faire une chose pareille… ? La culpabilité jetait comme un voile sur ses yeux clairs. Pourtant, dès l’instant où Astelle avait reçu ses cinq Safari Balls, elle n’avait plus eu d'autre idée en tête.
Si elle capturait un pokémon au parc… est-ce que ça voudrait dire que sa maman n’aurait pas à rester toute seule à la maison ?
Fuyant le regard d’Ombline, comme si elle craignait d’être jugée pour son égoïsme, la jeune fille fit mine de touiller dans la grande tasse de chocolat chaud qu’on lui avait apportée. Cependant, elle se pétrifia à peine son geste amorcé, un air profondément éberlué sur le visage.
- La Tasse de Chocolat:
Les joues rouges, et manifestement aussi stupéfaite qu’émue, Astelle releva des yeux pétillants vers sa Tata. Trop distraite par la surprise chocolatée qu’elle avait sous les yeux, ses préoccupations venaient de passer temporairement à la trappe ! Et un Chocogoupix qui va bien ! Un ! — …Tata Ombline, je peux vraiment boire la Milusia en mousse et en chocolat… ? Personne ne va me gronder, hein ? Les Goupix sont si mignons… si tu savais le nombre de fois où j’ai rêvé que Milusia était à moitié faite en pâte à biscuit et que je devais me retenir très fort pour ne pas la manger… ! (J'avoue que parfois, je craquais un peu, et que je lui mordillais le bout des oreilles...)
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| | Ombline FheriDresseur·euse NovaMessages : 301 Née le : 16/07/1996 Age : 28 Région : Lumiris Pokédollars : 2858 Stardust : 839 Stardust utilisés : 745 Equipe pokemon : Icone :
| En regardant Astelle, Ombline ne sait dire si l’avis qu’elle vient de lui donner lui fait du bien, ou si cela la rend triste. Les yeux brillants de la demoiselle ne laissent pas faire la différence entre des larmes naissantes ou au contraire des espoirs naissant. Elle reste encore un instant silencieuse puis prend quelques inspirations pour se donner du courage sans doute. Astelle se remet à parler et se tait presque aussitôt lorsque le serveur amène les boissons. Devant l’évidente tension de sa protégée, Ombline prend les devants et remercie le serveur en le gratifiant d’un sourire.
“Merci bien !”
Une fois le serveur parti, l’herboriste s’enfonce dans la banquette moelleuse sur laquelle elle est assise et croise les bras en regardant Astelle. Au passage, elle empêche Freeny de lui grignoter les cheveux et se retrouve bientôt avec la tête de Milusia entre les mains, la petite renarde s’étant frayé un passage dans les bras de sa dresseuse. La jeune femme hoche la tête, encourageant silencieusement la demoiselle à continuer de lui exprimer le fil de sa pensée. Tout en triturant les pattes du Flambino qui semble lui aussi s’inquiéter pour sa petite dresseuse, la dracopostière continue ses confidences.
Aussi fragmentées soient-elles, le visage d’Ombline change peu à peu en comprenant où Astelle veut en venir. L’herboriste fixe Astelle du regard, le temps qu’elle finisse et attend quelques secondes encore avant de réagir pour être sûre qu’elle n’ait plus rien à ajouter. Ombline n’a cependant pas le temps de dire quoi que ce soit qu’Astelle relève des yeux pleins d’excitations vers elle en lui demandant si elle peut boire la Milusia en mousse et en chocolat qu’il y avait dans sa tasse de chocolat chaud. L’herboriste n’en fut que plus surprise, elle n’avait pas remarqué les étranges formes de mousse qui flottaient dans leurs tasses. Un sourire attendri sur les lèvres, Ombline se met à rire légèrement.
“Bien sûr que tu peux boire la Milusia en mousse et en chocolat. Tant que que tu n’essayes pas de grignoter la vraie ! Parce que même si tu en rêves, je ne suis pas sûre qu’elle soit tout à fait d’accord, ni qu’elle se laisse faire d’ailleurs !”
Comme pour appuyer les dires de sa dresseuse, Milusia pousse un petit cri et les doigts d’Ombline viennent se perdre entre les oreilles de la petite renarde de feu alors qu’elle regarde Astelle. Il est parfois difficile pour l’herboriste de ne pas oublier qu’elles n’ont que quelques années de différences et qu’Astelle n’est plus une enfant. Ce doit être d’autant plus difficile pour ses parents. Et pourtant, la petite Astelle a bien grandi. La discussion d’aujourd’hui en est une preuve. Décrochant quelques bouts de mousses de sa propre tasse, Ombline en donne un peu à Milusia et à Freeny qui semblent apprécier avant de poser une main rassurante et ferme sur celle d’Astelle.
“Astelle. C’est une attention adorable et honorable que tu as là envers ta maman. Cependant il faut que tu gardes à l’esprit que tu ne pourras pas forcer ta maman à apprécier Flambino ou Flambino à apprécier ta maman. Peut-être ne voudra-t-elle pas d’un Pokémon à la maison, peut-être que Flambino voudra te suivre dans tes aventures. Il faut que tu prennes leurs envies en compte à eux aussi.”
Ombline enlève sa main de celle d’Astelle et se renfonce dans la banquette en soupirant.
“Tu sais Astelle. Je comprends l’inquiétude que tu as pour ta maman, c’est tout à fait normal. Cependant, c’est ça aussi la vie et tes parents le savent pertinemment. Lorsque l’oiseau grandit, il finit par quitter le nid, c’est ça d’avoir des enfants. Certains restent plus longtemps au nid que d’autres, mais tous finissent par s’envoler à un moment ou à un autre. N’ai pas peur de tes ailes Astelle. Et puis, ce n’est pas comme si tu partais pour toujours. Tu comprends ?”
Un air mi-sérieux, mi-pensif sur le visage, Ombline regarde sa protégée.
“Après il se peut tout à fait que Flambino préfère la vie douillette à celle d’aventure et que ta maman tombe amoureuse de cette petite bouille adorable. Il n’y a pas trente-six façons de le savoir, il te suffit de lui demander, de lui présenter Flambino, d’en parler avec elle et avec ton père. Si tu leur explique ton point de vue et que tu avances tes arguments, je suis sûre qu’ils comprendront ton initiative.”
En regardant Astelle se régaler de son chocolat chaud, l’herboriste ne peut s’empêcher de penser encore une fois à quel point la jeune fille a grandi, mûri. Un sourire nostalgique au coin des lèvres en pensant à la petite Astelle qu’elle avait connue, Ombline n’a pas encore touché à sa tasse, à part les quelques bouts de mousse dont ses Pokémons se délectent.
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| | Astelle DumasDresseur·euse PulsarMessages : 1040 Née le : 29/11/2003 Age : 20 Région : Lumiris (Kishika) Pokédollars : 3639 Stardust : 4161 Stardust utilisés : 2291 Equipe pokemon :
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| La main de Tata Ombline se déposa sur la sienne Ses paroles étaient… celles qu’Astelle craignait d’entendre. Alors, elle était véritablement égoïste. En train d’essayer de prendre les décisions des autres à leur place. Le regard de la jeune fille s’embruma un petit peu. C’était pour ça qu’elle avait cette culpabilité fichée dans le cœur. Que les mots refusaient de sortir au grand jour. Astelle accusa silencieusement le coup.
— Tu sais Astelle. Je comprends l’inquiétude que tu as pour ta maman, c’est tout à fait normal. Cependant, c’est ça aussi la vie et tes parents le savent pertinemment. Lorsque l’oiseau grandit, il finit par quitter le nid, c’est ça d’avoir des enfants. Certains restent plus longtemps au nid que d’autres, mais tous finissent par s’envoler à un moment ou à un autre. N’ai pas peur de tes ailes Astelle. Et puis, ce n’est pas comme si tu partais pour toujours. Tu comprends ?
La jeune fille hocha doucement la tête, mais dans ses yeux brillaient une hésitation. Mais que faire… Si la maman de l’oiseau ne se lève le matin que pour nourrir son petit ? Si le gazouillis de l'oisillon est la seule musique qu’elle entend encore ? Si le sourire de son petit est la seule lumière qui la réchauffe encore ? Si la maman de l’oiseau est déjà distante et fragile comme un fantôme ? Que devient l’ombre, après le départ du soleil ?
Astelle ne savait pas comment poser ces questions. Ou simplement comment les formuler. Elles n’étaient qu’une bouillie noire et informe, au fond de son cœur. Une peur instinctive, qui lui faisait parfois se demander… …si elle désirait réellement partir. …si elle le désirait suffisamment fort pour risquer de blesser les siens. Est-ce que ses rêves devaient se monnayer par la solitude et le chagrin de ses parents ?
Néanmoins, lorsque son aînée reprit la parole…
— Après il se peut tout à fait que Flambino préfère la vie douillette à celle d’aventure et que ta maman tombe amoureuse de cette petite bouille adorable. Il n’y a pas trente-six façons de le savoir, il te suffit de lui demander, de lui présenter Flambino, d’en parler avec elle et avec ton père. Si tu leur explique ton point de vue et que tu avances tes arguments, je suis sûre qu’ils comprendront ton initiative.
…Astelle vit briller juste un petit peu d’espoir. Insuffisant, pour éclairer l’ombre grondante qui rampait dans son estomac. Mais une petite lumière, c’était déjà bien pour commencer. C'était tout ce qu'il lui fallait pour continuer à marcher.
— Flambino…? Est-ce que tu voudrais bien… rencontrer ma maman…? Je suis sûre qu’elle aimerait te voir jongler avec ta margoulette. Et puis…si ça se passe bien, comme dit Tata Ombline… est-ce qu'on pourrait juste essayer d'en discuter tous ensemble…? Le pokélapin ne comprenait pas tout, mais pour le moment, il passa ses petites pattes, puis ses longues oreilles, autour du cou d’Astelle. Cette petite-humaine-là avait toujours tout plein d’émotions dans la voix. Cela le faisait frissonner des oreilles. Mais tout de même… il préférait quand ces émotions étaient douces et légères comme la brise. C’était là qu’elles étaient les plus belles.
La jeune fille referma en retour ses bras autour du Flambino. Sa fourrure était douce et chaude. Et dans la manière dont il cherchait à la consoler du contact de ses coussinets, le pokémon lui semblait profondément gentil.
— …pardon d’être aussi égoïste… murmura-t-elle tout contre sa fourrure.
Après un moment, la jeune fille quitta son siège sans lâcher le pokélapin, et vint rejoindre Ombline sur l’autre banquette. Avec délicatesse, et avec l’incroyable capacité à se glisser dans les petits coins étroits d’une Limonde, Astelle vint s’étaler sur sa Tata préférée, en compagnie du Flambino, de Milusia et de Freeny, pour un gros câlin collectif.
La présence de deux pokémons Feu aux fourrures bien chaudes rendait l’étreinte bien douillette, et en véritable professionnelle du Tetris-des-câlins, Astelle parvint à s’imbriquer pile comme il fallait pour reposer sa tête au creux du cou de Tata Ombline, tout en réussissant à passer un bras furtif autour de Milusia, afin de lui tripoter la queue. Invité dans l’étreinte malgré lui, le pokélapin se retrouva juste à côté de la Goupix, et ayant vaincu sa timidité, il lui fit coucou en remuant plusieurs fois l’oreille droite.
— …Tata Ombline… ? chuchota Astelle. Je ne sais pas encore comment, mais… je ne le laisserai pas regretter d’être venu avec moi. C’était une promesse.
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| | Ombline FheriDresseur·euse NovaMessages : 301 Née le : 16/07/1996 Age : 28 Région : Lumiris Pokédollars : 2858 Stardust : 839 Stardust utilisés : 745 Equipe pokemon : Icone :
| Les mots d’Ombline ne semblent pas vraiment être ceux qu’Astelle veut entendre, la blonde le voit rien qu’à sa mine déconfite. Même si la petite postière reste silencieuse, Ombline la connait bien trop pour louper les petits signes. Néanmoins elle ne fait aucune remarque à ce sujet, si la demoiselle voulait ajouter quelque chose elle le ferait. Pour l’heure, il semblerait surtout qu’elle ait besoin de faire le point, de réfléchir. On dit qu’il est difficile pour des parents de voir leurs enfants grandir et vivre leur vie mais il semble que finalement, ce sentiment ne soit pas à sens unique. Les enfants ont, eux aussi, parfois du mal à se défaire du nid notamment à cause de l’inquiétude d’abandonner leurs parents, comme Astelle en ce moment même. Pourtant Ombline le sent, l’envie de partir à l’aventure d’Astelle est grande et l’herboriste ne peut qu’approuver ce désir de découvrir le monde.
La petite brune demande alors à son nouveau compagnon s’il veut bien faire la connaissance de sa maman, ce à quoi il réagit par un doux câlin à sa nouvelle dresseuse. Ombline observe ce moment de complicité en silence, redonnant à Freeny et à Milusia un autre bout de mousse de sa tasse. C’est d’ailleurs troublant la différence de température entre le Frissonille tout froid sur son épaule et la Goupix toute chaude sur ses genoux.
Une autre chaleur vient soudain s’ajouter contre Ombline. Astelle a quitté la banquette sur laquelle elle était installée pour venir se loger sur celle d’Ombline, venant lui faire un câlin avec le Flambino. L’herboriste se sent un peu submergée par tout ce monde, bougeant un peu pour que chacun y trouve sa place. Un léger sourire sur le bout des lèvres, Ombline laisse sa main libre se perdre dans les cheveux de sa protégée qui avait posé sa tête sur son épaule. Du coin de l’oeil, la blonde remarque Flambino tenter une approche avec Milusia qui vient lui léchouiller la joue, pendant que le Frissonille se blottit davantage dans le cou d’Ombline. Puis elle reporte son attention sur Astelle lorsque celle-ci lui murmure que Flambino n’aura pas à regretter d’être venu avec elle. Ombline pose alors sa tête sur celle d’Astelle, sans cesser de lui caresser les cheveux.
“Je n’en doute pas Astelle. Je n’en doute pas un seul instant.”
Ce moment de complicité se prolonge dans le silence, puis Ombline recule juste un peu pour pouvoir regarder la petite postière.
“Regarde moi Astelle. Tu n’es pas égoïste, d’accord ? Si tu étais égoïste tu n’aurais pas pris le temps de réfléchir à ce que je viens de te dire et à en comprendre la portée. Tu es une jeune fille, ou plutôt une jeune femme pleine de vie, de ressources et de bonté. Je t’interdis de penser que tu n’es pas quelqu’un de bien, c’est compris mistinguette ?”
Malgré son ton ferme, les yeux émeraudes d’Ombline pétillent de fierté. Oui, elle est fière de sa petite Astelle qui grandit. |
| | Astelle DumasDresseur·euse PulsarMessages : 1040 Née le : 29/11/2003 Age : 20 Région : Lumiris (Kishika) Pokédollars : 3639 Stardust : 4161 Stardust utilisés : 2291 Equipe pokemon :
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| — Regarde moi Astelle. Tu n’es pas égoïste, d’accord ? Si tu étais égoïste tu n’aurais pas pris le temps de réfléchir à ce que je viens de te dire et à en comprendre la portée. Tu es une jeune fille, ou plutôt une jeune femme pleine de vie, de ressources et de bonté. Je t’interdis de penser que tu n’es pas quelqu’un de bien, c’est compris mistinguette ?
— Mistinguette a compris, acquiesça doucement Astelle. Ses yeux brillaient d’une émotion contenue. Avec Ombline, elles avaient sept ans de différence. Sept ans… Est-ce qu’elle-même serait capable de mener ce genre de conversations, dans sept ans ? De rassurer, d’encourager et de guider quelqu’un sur sa voie ? Cela lui paraissait complètement invraisemblable.
Tata Ombline lui avait toujours paru plus sage, plus généreuse et plus patiente qu’elle ne le serait jamais. — Et toi…? s’entendit-elle soudain demander. …toi et Tonton Wallace… vous n’avez jamais voulu partir… ?
Astelle se redressa, réinstallant Flambino dans son giron. Celui-ci était tout guilleret et, manifestement guéri de sa frayeur par la léchouille de la petite renarde, il communiquait expressivement avec Milusia par de petits jappements joyeux, ainsi que par de grands moulinets des oreilles. D’ailleurs, il était si dynamique que les cheveux d’Astelle et d’Ombline se balançaient un peu, comme si quelqu’un avait allumé le ventilateur. — Défier des Champions d’Arène. Participer à des Concours Pokémon. Voyager et vivre des aventures, énonça la petite stagiaire, d’une voix que les rêves faisaient vibrer d’une passion discrète, mais pourtant bien présente. Est-ce que… ça vous convient, de rester vivre à la ferme familiale ?
Pour dire la vérité, la manière dont Wallace et Ombline contribuaient chacun à l’affaire familiale la sidérait. Son papa à elle n’avait jamais beaucoup tenu à lui apprendre le métier de meunier, et quand elle l’accompagnait, plutôt que de lui expliquer son activité, il lui racontait les derniers potins du village, lui faisait des blagues… et ils complotaient ensemble sur une énième farce dont ils espéraient bien faire sourire sa maman. Cependant, ils n’avaient pas beaucoup de résultats positifs, et finissaient souvent privés de repas. Tous les deux.
Légèrement inquiet à l’idée d’interrompre la conversation, le serveur de tout à l’heure s’approcha avec beaucoup de délicatesse cette fois. Il déposa son plateau avec un maximum de discrétion, en leur souhaitant aimablement un « bon appétit », avant de s'en retourner aussitôt. Touchée par sa prévenance, Astelle lui adressa un grand sourire.
Son énergie retrouvée, la jeune fille s’empara de sa fourchette, et prêta finalement attention aux douceurs que Tata Ombline avait commandées pour fêter l’obtention de son stage à la Dracoposte.
Quand elle réalisa les trésors dont on venait de garnir son assiette, Astelle manqua de se pincer pour vérifier qu’elle ne rêvait pas.
Poussipancake (à la crème fouettée et aux baies Frago).
Tiploupancake (à la baie Nanab et au chocolat).
Brindipancake (aux noix croquantes et au miel d'Apitrini).
Plongée dans une véritable transe pâtissière, la jeune fille faisait les yeux doux aux poképancakes. — …Tata Ombline, je t’aime ! dit-elle dans un « émouvant » cri du cœur de l’estomac.
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| | Ombline FheriDresseur·euse NovaMessages : 301 Née le : 16/07/1996 Age : 28 Région : Lumiris Pokédollars : 2858 Stardust : 839 Stardust utilisés : 745 Equipe pokemon : Icone :
| Le regard d’Ombline s'adoucit un peu plus alors qu’Astelle affirme avoir bien entendu et intégré ce qu’elle venait de lui dire. Cette demoiselle a de beaux jours devant elle de part sa jeunesse forcément mais aussi de part sa bienveillance. Elle a encore tant à apprendre ça c’est sûr mais chaque être humain n’a de cesse d’apprendre tout au long de sa vie, la science infuse n’existe pas. Apprendre fait parti de ce long et beau cheminement qu’est la vie. Apprendre des autres, de soi-même, des Pokémons, de situations plus ou moins complexes, de tout.
Une ombre passe soudain sur le visage de l’herboriste face à la question de sa protégée. Et elle ? N’avait-elle jamais voulu quitter le nid ? Déployer ses ailes et s’envoler ? Si bien sûr, elle avait dû le vouloir à un moment à un autre mais qu’était-il advenu de cette volonté ? Sûrement noyée par la notion de devoir, la notion d’héritage, de transmission d’une génération à une autre, la notion du temps qui passe, ravageant un peu plus chaque jour les forces de ses parents qui vieillissent lentement mais sûrement. Une absence de vocation peut-être aussi ? Ombline n’a jamais réellement eu l’impression d’avoir trouvé sa voie, pas celle de ses parents, ni de ses grands-parents, la sienne.
L’herboriste coule un regard vers les Pokémons. Le Flambino et Milusia semblent en grande conversation, un échange bien à eux que la blonde est incapable de comprendre. D’autant plus qu’elle est loin d’être pleinement attentive, son esprit s’éloignant ailleurs, dans des réflexions qui ne lui apportent aucun réconfort. Pire encore, qui la font douter et qui réveillent en elle regrets et culpabilité. Ombline évite les prunelles d’Astelle alors que celle-ci énumère les nombreuses aventures diverses et variées que Wallace et Ombline auraient pu vivre, pourraient vivre si seulement ils partaient. A moins que ce ne soit ses propres rêves et projets pour la suite ? Ombline le lui souhaitait.
Désireuse de changer de sujet, le serveur qui s’approche timidement semble sauver la jeune femme qui n’a aucune envie de s’attarder là-dessus. Silencieuse comme Astelle l’était plus tôt, Ombline observe d’un air distrait le jeune homme déposer le fameux goûter dans leurs assiettes avant de s’éclipser comme il est venu. La blonde hoche simplement la tête pour le remercier. Cependant, il est difficile de ne pas succombé à l’enthousiasme revenu et non-contenu d’Astelle dont les yeux pétillent et les papilles salivent déjà à la vue des pancakes en forme de Pokémon. L’effusion d’amour qui suit la découverte des pancakes réussit même à arracher un sourire à Ombline qui couve sa protégée du regard, attendrie.
“Moi aussi je t’aime Astelle, même si pour le coup j’ai plus l’impression que ton amour est celui pour les pancakes que réellement pour moi.”
Le rire d’Ombline résonne, moins bruyant et solaire que de coutume. A la vue d’Astelle et de son entrain retrouvé, l’herboriste se dit qu’elle devait être honnête avec la demoiselle, comme elle avait été honnête avec sa “tata” un peu plus tôt. Elle lui devait au moins ça. La jeune femme prend alors une gorgée de son chocolat chaud à peine entamé avant de soupirer comme pour se donner du courage.
“Bien sûr qu’on a déjà voulu...qu’on y a déjà pensé mais on a été élevé avec l’idée que nous reprendrions les exploitations de nos familles respectives. La transmission de père en fils ou en fille en l'occurrence. Ils ont besoin de nous. Les parents de Wallace commencent à vieillir, les miens aussi. Bientôt le travail à la ferme leur deviendra bien trop pénible. Qui le fera alors ? Et puis, c’est tout ce que nous savons faire aussi. C’est bien beau de vouloir partir à l’aventure mais il faut des projets, des rêves, des passions. Un fil conducteur ou un chemin à suivre si tu préfères. Je ne sais pas pour Wallace mais en tout cas, moi, je ne l’ai pas trouvée cette voie, ni à Kishika, ni en dehors de Kishika. Alors je reste là pour me rendre utile, pour me sentir utile. C’est tout ce que je peux faire.”
La tirade se termine par un petit sourire triste qu’Ombline cache en buvant une nouvelle gorgée de chocolat chaud alors que Milusia qui a bien senti le changement d’humeur de sa dresseuse frotte son front contre les flancs de sa dresseuse, presque aussitôt imitée par le Frissonille qui se blottit un peu plus dans le cou d’Ombline, provoquant un léger frisson dans sa nuque. L’herboriste essaye alors de chasser sa nostalgie et se reconcentre sur Astelle en désignant les pancakes d’un mouvement de tête.
“Alors miss, ils sont comment ces poképancakes ?”
Les deux Pokémons d’Ombline tournent alors la tête vers les dits pancakes, comme désireux d’en obtenir un morceau. Un tout petit morceau...ou deux. |
| | Astelle DumasDresseur·euse PulsarMessages : 1040 Née le : 29/11/2003 Age : 20 Région : Lumiris (Kishika) Pokédollars : 3639 Stardust : 4161 Stardust utilisés : 2291 Equipe pokemon :
Icone :
| — Moi aussi je t’aime Astelle, même si pour le coup j’ai plus l’impression que ton amour est celui pour les pancakes que réellement pour moi. — …mais non ! se récria aussitôt Astelle. Pour tes beaux yeux, Tata Ombline, je serais prête à totalement arrêter les pancakes ! …ou en tout cas, à ralentir très nettement ma consommation. …et par exemple, là tout de suite, n’en manger que le tiers… nan, disons la moitié.
En dépit de ses récriminations, elle avait un sacré coup de fourchette ! D’une main qui bougeait presque à la vitesse de la lumière, la jeune fille se découpa une large portion de chacun des trois pancakes. Et oui ! Dans un élan de gourmandise insoupçonné, Astelle projetait de déguster les trois saveurs en même temps, et enfilait les morceaux sur sa fourchette à la manière d’une brochette !
Cette bouchée monumentale paraissait bien trop grosse pour sa petite bouche. …mais Astelle Dumas n’était pas du genre à se dégonfler face à un défi !
NOM-NOM !!
Toutefois… son coup de fourchette perdit sensiblement en vigueur tandis qu’Ombline répondait à sa question. Peu à peu, Astelle cessa de mâchouiller comme une morfale pour se plonger dans les yeux de sa grande sœur de cœur.
— Bien sûr qu’on a déjà voulu...qu’on y a déjà pensé mais on a été élevé avec l’idée que nous reprendrions les exploitations de nos familles respectives. La transmission de père en fils ou en fille en l'occurrence. Ils ont besoin de nous. Les parents de Wallace commencent à vieillir, les miens aussi. Bientôt le travail à la ferme leur deviendra bien trop pénible. Qui le fera alors ? Et puis, c’est tout ce que nous savons faire aussi. C’est bien beau de vouloir partir à l’aventure mais il faut des projets, des rêves, des passions. Un fil conducteur ou un chemin à suivre si tu préfères. Je ne sais pas pour Wallace mais en tout cas, moi, je ne l’ai pas trouvée cette voie, ni à Kishika, ni en dehors de Kishika. Alors je reste là pour me rendre utile, pour me sentir utile. C’est tout ce que je peux faire.
Ces révélations embrumèrent le regard d’Astelle. L’égoïsme. On y revenait une fois encore. Tata Ombline et Tonton Wallace restaient à la ferme parce qu’ils manquaient d’égoïsme.
La jeune fermière aussi cherchait sa voie. Dans les limites qu’elle s’était imposées. Sans rien montrer de son trouble. En affrontant courageusement le labeur quotidien. Sans perdre le sourire. Toujours avec de la bonne volonté, et toujours avec un petit mot gentil pour tout le monde.
Astelle se sentit comme si un parterre de ronces venait de lui pousser dans le cœur. Elle n'aimait pas entendre cette résignation dans la voix de sa grande sœur. Les gens comme Tata Ombline méritaient d'être submergés de bonheur. Jamais ils n'auraient dû parler comme s'ils avaient manqué une chance de réaliser leur rêve. Jamais.
La jeune fille dissimula sa peine derrière une énorme bouchée de pancake. Elle aurait tant aimé pouvoir lui répondre…
Offrir à Tata Ombline le même genre de conseils qu’on venait chercher auprès d’elle. La rassurer d’une voix tout aussi douce et confiante.
Mais elle ne pouvait pas. Ses propres problèmes lui semblaient déjà insolubles. Alors les préoccupations de quelqu’un comme Tata Ombline ? De quelqu’un qui était tellement plus sage et tellement plus raisonnable…? Non… elle n’avait pas les mots...
Astelle n’était pas capable de l’aider. ...et ça lui crevait le cœur.
Alors... comme elle faisait toujours, dans ces moments où elle ressentait si fort son impuissance. Comme lorsque sa maman se perdait dans ses pensées mélancoliques… — Alors miss, ils sont comment ces poképancakes ? ...elle sauta sur la première occasion venue de faire le pitre.
— Délicieux ! ...mais tellement moins bons que ton amour, Tata Ombline ! répondit Astelle avec un sourire barbouillé d’autant de crème pâtissière que de tendre malice.
Sautillant presque sur place, la petite stagiaire partagea volontiers ses friandises avec la Goupix, le Frissonnille et le Flambino, et puis avec sa Tata Ombline aussi ! Pour cette dernière, elle découpa trois gros morceaux de chacun des pancakes, qu’elle enfila sur sa fourchette, avant de chercher à lui donner la becquetée (quitte à lui déboîter la mâchoire...) en l’encourageant d’un : « fais aaaaaah ~ ».
Détourner son attention. En usant de tous ses petits tours, et en y mettant tout son amour. Avec des petits commentaires joyeux et des éclats de rire qui lui feraient temporairement oublier ses soucis.
C’était tout ce qu’elle pouvait faire. Tout ce qu’elle savait faire. Et c’était tellement… tellement insuffisant…
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