- Ah ouais ?! Eh bah si c’est comme ça, j’vais vous prouver l’contraire ! Bonne JOURNÉE !

Je raccrochais avec mécontentement. Ce fut le Bonne journée le plus agressif qu’il m’ait été donnée de souhaiter de ma vie. Je suis désolée de vous dévoiler ce côté si sombre de moi, et pardonnez mon vilain langage, mais j’en avais ras les choucroutes ! Pour faire simple, je venais de passer un appel avec ma mère et même si la conversation avait commencé de façon très formelle, mes parents finirent par me dire que je prenais mes recherches trop au sérieux, que je travaillais trop et que je ne profitais pas assez de mon voyage pour passer du bon temps. Non mais pour qu’ils se prenaient ? D’habitude c’est l’inverse qui arrive, non ? On ne peut pas se faire réprimander de TROP travailler ! Pff, comme si c’était mal de bosser. Je sortis du parc dans lequel j’avais passé mon appel téléphonique, non sans me faire dévisager par une mère et ses deux enfants qui avaient peut-être une trop bonne ouïe pour leur propre bien. Telesto s’occupa de bien les dévisager pendant que Prometheus bavait à la vue de leur crème glacée, ce qui me donna également faim. On était à peine dix heures du matin de week-end et je n’étais pas en train de travailler, non non ! Bon d’accord je revenais de dix heures d’analyse sur la plantation du parc duquel je venais de sortir… ce qui voulait dire que je n’avais pas dormir de la nuit… MAIS C’UN DÉTAIL D’ACCORD ?!

Une trentaine de minutes plus tard avec un sunday au caramel dans les mains et Prometheus sur mes genoux, je profitais du calme ambiant pour réfléchir à mes choix de vie. Hpmpf… trop travailler… noooooon mais. En tout cas, il fallait bien que j’en revienne un jour ou l’autre, MAIS PAS TOUT DE SUITE ! C’est alors que j’entendis du coin de l’oreille une conversation entre deux femmes d’âge mûre. Comme quoi un cours de cuisine d’un jour allait être lancé non loin d’ici cet après-midi. De ce que j’ai cru comprendre, c’était une espèce de propagande pour le lancement du dernier livre de cuisine de… Mififi Pimpon ?! Je gloussais comme une idiote et crachais la moitié de mon Sunday, au grand désespoir de Telesto qui ramassa les dégâts avec… son propre estomac. C’était un cours qui se déroulerait au grand air en arrière de l’université de Port-Corail. Oh bah là c’était l’occasion rêvée pour prouver à mes parents que je pouvais me lâcher et profiter ! Un cours de cuisine en pleine air ! Si c’est pas une activité folle ça !

… Peut-être qu’ils ont raison finalement…

Quatorze heures, l’heure du crime. On avait beau être sur l’herbe, il y avait tout ce qu’un cours de cuisine classique pouvait demander. Plusieurs comptoirs étaient placés les uns derrières les autres en deux rangée, assez larges pour que deux personne puissent y cuisiner sur chacun d’entre eux et tout en avant il y avait une plateforme avec un micro et deux écrans de chaque côté. Bien entendu je m’étais inscrite un peu avant que le cours commence et même si ça semblait être un cours pour le plaisir, il y avait toute une équipe de tournage, probablement pour la promotion du livre de… hihihi… Mififine Pimpon.

J’étais derrière mon propre comptoir et puisque j’étais la première à arriver, j’avais réussi à prendre le tout premier comptoir (je suis sûr qu’il y a un meilleur terme que comptoir mais on s’en fout) de la classe. De ce que je peux voir, tous les élèves étaient en équipe de deux, mais moi je n’avais toujours pas de partenaire… je me demande qui sera le ou la chanceuse…