Il y a des journées illuminées de petits moments de grâce, une odeur qui vous met l’âme en joie, un rayon de soleil qui entre par la fenêtre ou l’arrivée du printemps et ses premiers bourgeons. Et il y avait, ce matin d’Avril, derrière les pierres de l’imposante demeure Cavendish, l’éclosion d’un bourgeon bien particulier. Sixtine Cavendish accouchait de son premier enfant, après de multiples tentatives malheureuses. L’absence de phallus était incontestable, il s’agissait d’une fille. La maison Cavendish avait donc enfin une héritière : Ariane, Ariane Cavendish.

La fillette reçut une éducation stricte et intense toute son enfance, ne s’amusant qu’avec les pokémons du domaine quand on lui en laissait l’occasion. La maison Cavendish était une famille noble qui faisait partie de la cour du roi et était l’une des plus influentes lorsque la monarchie était à son apogée. Elle restait aujourd’hui encore influente, notamment à travers les laboratoires pharmacologiques à leur nom et grâce auxquels ils ont réussi à conserver leur confort de vie : ils commercialisaient en effet bon nombre de potions et de remèdes en tout genre pour les pokémons. Une légende voulait que les Cavendish accueillaient les pokémons malades pour les soigner et que l’auspice attenant à leur propriété était parmi les plus avancés pour l’époque, avant que la santé ne se démocratise et qu’ils ne soignent les pokémons à plus grande échelle grâce à leurs produits. Ariane était assez fière de l’histoire de sa famille, la générosité était inscrite dans ses gênes, mais elle restait tout de même une aristocrate et ça non plus, elle ne l’oubliait pas.

Les années passèrent, entremêlées de Ses nombreux cours particuliers, des différents sports qu’elle pratiqua et des voyages qu’elle réalisa pour accompagner ses parents dans les activités de la compagnie Cavendish. Désireuse d’obtenir son propre pokémon, la jeune fille attendait impatiemment son dixième anniversaire, étape symbolique durant laquelle la tradition voulait qu’on remette à l’enfant un oeuf de pokémon. Sa mère avait elle-même reçu le sien à cette occasion, il s’agissait d’un Ptiravi et il accompagnait encore sa maîtresse quarante années plus tard sous la forme d’un Leuphorie. Le jour fatidique, l’héritière obtint pour sa part un Togepi avec qui elle noua une profonde amitié. [AKA Histoire de Togepi]

Ses dix-sept printemps arrivèrent ensuite bien vite et, lasse de cette vie dans laquelle protocole et savoir-être opprimaient son besoin de liberté, tel un oisillon dans une cage, elle négocia son départ vers une région éloignée des affaires familiales pour poursuivre ses études. Elle avait en réalité d’autres projets, notamment celui de s’inscrire à des concours pour présenter les spectacles qu’elle aura monté avec son fidèle partenaire. Et bien qu’un majordome lui ait été assigné pour veiller sur elle, il s’agissait d’Alfred et elle pouvait le considérer comme un deuxième père, il la connaissait depuis petite et il eut toujours pour mission de suivre la jeune Cavendish dans ses déplacements. De surcroît, elle le savait favorable à ce qu’elle puisse réaliser ses rêves avant que son rang ne la rattrape et avait fomenter ce plan avec sa collaboration. Ainsi, les parents d'Ariane acceptèrent de l’envoyer étudier à l’académie de Lumiris et installèrent leur fille dans un manoir de Nemerya. Il s’agissait d’une région éloignée où les Cavendish n’étaient pas aussi connus qu’à Kalos : c’était en outre un lieu parfait pour que la jeune héritière puisse réaliser son rêve sans compromettre les attentes de ses parents.

La rentrée scolaire allait bientôt avoir lieu quand Ariane arriva enfin à Nemerya. Elle jouissait toujours des privilèges qui faisaient qu’elle n’arrivait pas à nouer d’amitié, mais elle comptait bien les dissimuler autant que possible et se faire plein d’amis à l’académie de Lumiris. En effet, les yeux rivés sur le somptueux lustre du hall de sa nouvelle demeure, elle se rappela qu’où qu’elle puisse se trouver, elle ne pouvait pas fuir ce qu’elle était et qu’il valait mieux concilier ses devoirs et ses rêves plutôt que d’en écraser un au profit de l’autre. Et ce fut ainsi que commença sa vie en tant qu’étudiante et future coordinatrice, des étoiles plein les yeux et des rêves plein la tête.