Une guerre ancestrale, et deux clans que tout oppose, jusqu'à leur propre sang.
Voici ce qui a été révélé par les derniers évènements : alors qu'on n'en savait que peu de la Team Mistral, et qu'on ignorait tout de la Compagnie Hestia, leurs histoires et leurs idéaux ont été révélés au grand jour. Plus personne n'ignore qui ils sont, ni ce qu'ils veulent. Si leurs méthodes paraissent encore floues ou controversées, leurs intentions, elles, ne sont plus sujet à débattre.

Une guerre ancestrale, deux clans que tout oppose…
Et vous, quels sont vos rangs ?

La Team Mistral
Les fondateurs de la Team Mistral ne sont autres que les descendants directs des peuples autochtones qui peuplaient Lumiris alors qu'elle n'était qu'une île piégée dans l'ère glacière, à laquelle ils s'étaient accommodée. Ces peuples existaient en paix avec l'hiver éternel et les Pokémons gardiens du froid – Lokrigan, Haglalaz et Valdrasil, les trois légendaires de glace. Ils vivaient ensemble, les hommes respectant ces déités qui les respectaient en retour.

Jusqu'à ce qu'un jour, le feu soit découvert par les hommes.

L'équilibre fut rompu. Le feu grandit, réchauffa les terres et fit fondre les glaciers. Les trois puissances glaciales furent mise en colère par ce feu qui les ravageait, qui les blessait en blessant leurs terres saintes : Lumiris subit l'ire des trois Légendaires, et un quatrième, l'esprit du Volcan Eneka, s'éveilla. Une guerre sans merci déchira l'île ; glacée puis brûlée, opposant Lokrigan, Haglalaz et Vadrasil à l'antagoniste né des laves et des cendres.

Ce dernier vainquit : il fit reculer les glaces, et l'eau grimpa jusqu'à inonder puis détruire Akeos, terre appartenant aux peuples autochtones qui virent, par la faute du feu, de la chaleur et du mal qu'ils représentaient, leurs vies toutes entières réduites à néant. Leurs toits ravagés, leurs enfants perdus dans les eaux : pour la première fois, les peuples de Lumiris connurent la perte, la douleur, la colère et virent naître des veuves et des orphelins.

Ils la connurent une seconde fois, cette détresse sans fond, quand la Compagnie Hestia accosta sur leurs berges et vint les coloniser – bousculer leur paix difficilement retrouvée. Ils la connurent une seconde fois, cette terreur sans fin, quand le Volcan s'éveilla de nouveau, et qu'ils furent chassés pour avoir voulu préserver leur sérénité après les guerres qui les avaient amputés.

Mistral ne craint rien d'autre qu'une nouvelle catastrophe qui viendrait à détruire les peuples de Lumiris : ils craignent l'esprit du Volcan et vénèrent les dieux des glaces qu'ils voudraient voir se réveiller, se libérer, et plonger de nouveau Lumiris dans un hiver salvateur. Ils craignent une nouvelle ire, une ultime fonte des dernières neiges éternelles de l'île, qui plongerait l'archipel tout entier dans les eaux les plus profondes. Ils vouent à la Compagnie Hestia une haine déraisonnée pour avoir condamné leur terre aimée.

La Compagnie Hestia
La Compagnie Hestia, à son commencement, n'était qu'une excursion d'explorateurs commanditée par un gouvernement lointain, comme on en voyait beaucoup naviguer sur les mers du monde il y a une soixantaine d'années, et menée par le grand-père de celui qui, plus tard, devint le Doyen de Lumiris : Cirrus en personne, lui-même présent sur le navire. Ils étaient pour la plupart de jeunes gens vigoureux, curieux et avides de savoir, en quêtes de nouvelles terres dans des contrées encore inexplorées, qui se targuèrent d'une découverte lorsqu'ils accostèrent sur les rives d'une île pourtant déjà conquise.

Ils l'arpentèrent telle qu'elle fut laissée après la guerre, endommagée par les eaux, et explorèrent les entrailles des ruines d'Akéos abîmées par le sel de l'océan qui s'était doucement retiré.
Ils n'étaient pas en quête de conquêtes sanglantes ; ils n'étaient pas une croisade aux ambitions violentes. Ils étaient venus en paix, émerveillés par l'infini des possibilités offertes par cet archipel aux beautés étranges et dévastées. Lentement, la Compagnie Hestia avait investi les lieux, colonisé les terres et civilisé les peuples.

Les peuples du Nord, inquiets et hostiles, ont refusé ces changements, refusé cette colonisation indésirable et indésirée, refusé cette expansion sociale et économique qui ne ressemblait pas à leur mode de vie. Ils ont craint que le feu et la chaleur des villes réveillent de nouveau l'esprit du Volcan, alors, ils se sont levés, dressés contre la Compagnie Hestia qui fut forcée de fuir. Leurs bateaux furent coulés, leurs hommes tués – Cirrus, forcé d'admettre que son peuple, acculé par celui du Nord, ne survivrait pas seul, maria sa fille au chef du peuple du Sud, réclamant sa clémence et son soutien.
S'ils acceptèrent de céder leur autarcie au profit de la modernité des villes qui s'érigeaient doucement sur l'île, le peuple du Nord, lui, ne fut mis en déroute qu'au terme d'une nouvelle catastrophe, provoquée par Cirrus en personne après que son grand-père eut été tué par leur chef, au cours de laquelle le Volcan Eneka entra une seconde fois en éruption et réveilla de nouveau le légendaire brûlant qui l'habitait. Le peuple du Nord a alors fui, et s'est enfoncé plus loin dans l'hiver éternel des montagnes, loin des citées, loin de la Compagnie Hestia venue souiller leurs terres et des peuples du Sud qui s'était rangés auprès de leurs ennemis.

Les membres d'Hestia, eux, n'ont jamais saisi cette peur qui animait les peuples du Nord ; eux qui ont également rencontré les légendaires, mais sans saisir les risques qui planaient peut-être au dessus de l'archipel qu'ils avaient fait leur. Aujourd'hui encore, le sang neuf de la Compagnie Hestia voue encore une rancœur profonde pour le massacre de leurs parents, grands-parents et arrières grands-parents à la Team Mistral, à laquelle ils mènent une guerre sans relâche.

Ils ont l'âme des explorateurs d'autrefois, et ils ont à cœur la préservation de tout ce que leurs ancêtres leur ont laissé : la société Lumirienne telle qu'elle est aujourd'hui, ses richesses et la biodiversité de l'archipel. Que rien ne change, et que l'île prospère, telle qu'elle a toujours prospéré depuis le jour où leurs aïeuls ont amarré sur la terre sainte de Lumiris.