C’est une énième brillante idée signée Wilson que tu as. Emmitouflée dans ton manteau et avec une écharpe recouvrant la moitié de ton visage, voilà que tu t’avances sur l’un des chemins tracés guidant sur le mont Yukori. Tu ne comptes pas t’aventurer bien haut, juste assez pour pouvoir voir le paysage s’étendre devant tes yeux et prendre quelques photos. Les mains enfoncées dans tes poches, tu t’avances d’un pas déterminé tout en observant tout autour de toi, pas contre de t’arrêter quelques instants si quelque chose vient à capter ton attention. Comme ce Fantyrm, par exemple, qui se faufile entre les arbres, non loin de toi, sa couleur sombre dénotant avec le décor blanc l’entourant. Tu t’arrêtes, quelques instants, surprise de voir une telle créature ici avant de sautiller sur place. - OH ! UN FANTYRM !! Que tu t’exclames avec enthousiasme, à toi-même, parce que t’es seule.
Faisant glisser le sac que tu portais sur ton dos, t’es bien heureuse de ne pas avoir oublié tes pokéballs. Parce que, ni d’une ni de deux, voilà que tu en lances une en direction du pokémon, espérant voir la pokéball se refermer sur ce dernier. Sauf que ce n’est pas ce qui se produit. Rien ne se passe, même. Tu fronces un peu les sourcils tout en inclinant légèrement la tête sur le côté. Est-ce que ta pokéball était défectueuse ? T’en sais trop rien et donc, tu te décides de retenter. Une deuxième fois. Puis une troisième fois. Et tu continues jusqu’à ce qu’une dizaine de pokéballs reposent sur le sol, toutes encore fermées et aucune d’entre elles n’ayant essayé de capturer le dragon se trouvant devant toi.
T’es embêtée. Tu commences même à t’énerver un peu.
- Oh, toi. Tu t’adresses au pokémon qui se trouve devant toi. - Pour qui est-ce que tu te prends, hein ?! Comme s’il allait te répondre. T’es juste mécontente des échecs que tu viens d’essuyer, cette dizaine de tentatives de capture qui n’ont pas fonctionné. Pire encore, elles n’ont absolument rien fait. Rien. Du tout. - Tu veux te battre, c’est ça ?! Tu le dévisages, levant la main dans sa direction avant de lui faire signe de s’approcher. Parce que, si c’était la bagarre qu’il voulait, et bien, il l’aurait. T’étais pas très forte ni très intimidante mais ça ne t’empêchait pas que d’essayer d’impressionner ton adversaire. Bon, tu n’avais aussi pas accès à un large panel d’attaques, contrairement à lui, mais est-ce que ce raisonnement logique suffirait à te faire changer d’idée et à ce que tu te calmes un peu ?
Bien évidemment que non.
Face à l’absence de réaction du Fantyrm suite à tes menaces, tu fais un pas vers lui. Et un deuxième. - Ok, ok. Tu veux jouer à l’indifférent, c’est ça ? D’accord alors. Tu vas voir ce que tu vas voir. Mais je t’assure que tu vas rentrer dans une de ces pokéballs. Et, suivant tes mots, tu bondis vers l’avant. Ou, tout du moins, tu essaies, avant de glisser et de te prendre l’arbre sur ta droite en pleine gueule. - Hey mais ça fait mal ! Oui, tu viens de l’accuser pour ta chute. - Tu fais vraiment chier. Prends-ça ! A-YAAAA ! Tu cris en même temps de balancer ton poing vers lui. Oui, t’essaie de te battre avec un pokémon comme si tu le ferais avec un autre humain. Comme si tu avais quelconque technique de combat et que tu ne faisais pas que tenter de refaire ce que tu as pu voir dans des films. Contre un pokémon spectre, qui plus est. Franchement, t’as pas vraiment réfléchi à tout ça avant d’agir. Mais bon, y a-t-il vraiment un moment dans ta vie où tu prends la peine de réfléchir ?
« Zeus, arrête de courir partout comme ça, t’as failli écraser Dionysos. Et toi Arès, arrête de courir après Zeus pour te battre. Gaia, si tu astiques encore une fois Priam pour t’en servir comme miroir, je te jure que tu retournes dans ta pokéball ! »
Le ton était aussi monocorde que celui d’une voix d'ascenseur (“premier étage, fessée générale”) tandis que tu rappelais pour une énième fois ton équipe à l’ordre. Même ton regard n’exprimait plus rien, ni agacement ni panique ; t’étais juste habitué. La seule question que tu te posais encore, ce n’était pas comment un ptyranidur peut être aussi chichi-pompon ni même comment Arès peut avoir envie de se battre h24, mais plutôt comment t’en étais arrivé là ?
Tu te souvenais d’une époque, fort lointaine (faux c’était y’a pas plus d’un an), durant laquelle tu vivais seul avec un zébibron et un bébécaille que tu pouvais facilement contenir. Ils avaient grandi désormais, tant et si bien que tu ne pouvais plus te contenter de les faire sortir dans ton appart’ (aussi spacieux soit-il, et 75m² c’est pas rien). D’autant plus que maintenant, y’avait pas qu’eux ; tu sais pas à quel moment tu t’es retrouvé avec autant de poékmons, ceci suggérant que tu aies souvent mis le nez à l’extérieur alors que ce n’était pas dans ta nature. A croire que tu te rendais plus compte de ce que tu faisais.
Quoi qu’il en soit, une partie de toi regrettait un peu. Parce que du coup, t’étais devenu un vrai pokésitter en herbe.
Bref, le toi responsable qui ne pouvait pas laisser son équipe sans surveillance refusa que tes pensées s’égarent plus loin. Tu te recentras donc sur le joyeux cirque en face de toi pour lancer de nouvelles consignes à la cantonade, toujours assis sur ton fidèle fauteuil de camp qui te suivait à chacune de tes explorations du mont Yukori. T’aimais bien le coin, l’air était pur, tu croisais rarement âme (humaine) qui vive, et surtout ta bande de joyeux lurons pouvait s’exciter autant qu’elle le souhaitait vu la place. Il n’empêchait que leur énergie te fatiguait, mais si on pouvait te reprocher beaucoup de choses, tu n’étais malgré tout pas du genre à les laisser enfermer dans leurs boules bicolores juste parce que t’aimais pas sortir.
T’étais pas encore si indigne que ça, comme être humain.
Fort heureusement, t’avais pas hérité que de boules d’énergies. Priam, par exemple, se laissait embêter par Gaïa avec un calme olympien (à sa place tu l’aurais déjà envoyé paître). Et en parlant de ta ptyranidur, outre le fait qu’elle s’arrêtait devant chaque miroir et aimait faire des caprices de princesse, elle ne te posait pas tant de problèmes. Comparé à Hermès, Zeus ou Arès, hein… Dans ceux que tu avais ramenés pour balancer la fougue de ton zéblitz et ton ékaïser, il y avait aussi Hadès. Il était encore tout jeune et très timide, d’ailleurs une fois relâché il s’était tout de suite caché sous ton siège d’appoint. A l’heure actuelle il devait dormir, pensas-tu tout en baissant la tête pour vérifier....
C’est ainsi que tu découvris que ton fantyrm ne dormait pas. En fait, tu savais pas ce qu’il faisait. Pour la simple et bonne raison qu’il avait disparu.
Vent de panique sur la montagne (non, juste en toi). Tu te relevas d’un coup, balaya les environs immédiats en espérant l’y trouver, mais en vain. Où avait-il bien pu passer ? En tournant sur toi-même, tu aperçus un petit passage à quelques mètres de ton poste. Il n’était pas très large, avec ton gabarit il faudrait se recroqueviller pour passer, mais un jeune fantyrm n’aurait aucun mal à passer. Tu décidas d’écouter ton instinct, non sans rappeler d’abord ton équipe pour éviter de l’abandonner.
Le simple fait que tu te faufiles dans un petit passage naturel dans les roches montagneuses était assez étonnant, même si la situation l’exigeait. Cependant, le fait le plus étonnant ne t’apparut tout de même qu’une fois arrivé de l’autre côté. Tout d’abord pour ceux qui s’inquiétaient, tu retrouvas bel et bien ton dragonneau. Ensuite, il était avec une jeune femme que tu ne vis que de dos dans un premier temps (et qui elle, donc, ne pouvait te voir). Enfin, ladite demoiselle insulta gratuitement ton pokémon avant de se jeter dessus telle une apprentie de la WWE.
Ton pokémon à moitié spectre, précisons.
Sur le coup tu eus du mal à comprendre. La scène n’avait absolument rien de logique, or t’avais jamais été doué pour l’abstrait (c’était le truc de Gladys ça, pas le tien ; toi il te fallait du factuel, du concret). Ainsi, la première chose que tu pensas fut elle est sérieuse ou juste profondément débile ? (t’étais pas du genre tendre dans tes jugements, encore moins les premières impressions) Sceptique au possible, tu l’observas donc quelques minutes essayer de se battre à mains nues avec Hadès. La conclusion fut sans appel : elle n’était pas juste profondément débile, mais totalement dénuée de toute intelligence, même animale - un plancton avait plus de bon sens que cette créature.
Maintenant que tu avais le cœur net sur le cas de l’inconnue, tu te décidas à intervenir. « Je peux savoir ce que tu veux à mon pokémon ? » première question juste pour l’introduction. Ensuite, le vif du sujet : « Et aussi, ce qui te prend de vouloir te battre à mains nues avec un pokémon spectre ? » Si cette gamine ne devinait pas à ta voix ce que tu pensais actuellement d’elle, c’est que sa cause était perdue.
Cela dit (malgré toi), tu songeas que la regarder se débattre vainement avait été un spectacle… Intéressant. Un peu comme quand on regarde un animal au zoo, peut-être.
T’es là, face au Fantyrm. Tu le fixes, le toise même, ton regard se plantant dans le sien alors que t’essaies de te montrer menaçante. T’as les mains levées devant toi, tu essaies d’être solide sur tes appuis, tout ça pour te lancer dans cet affrontement où il ne pourrait y avoir qu’un seul vainqueur, à savoir toi. C’est un 1v1, lui contre toi, le pokémon contre l’humaine. Tu te demandes vaguement de quel type est-ce que tu serais, si tu devais être un pokémon. Type combat ? Non, bof quand même. T’as vraiment rien d’une combattante. Type feu peut-être ? Pas impossible, vu comment tu peux être impulsive. Explosive, même. Peut-être de type fée, parce que t’es adorable. Quoique, non, c’est plus Juniper qui serait de type fée. Le type électrik pouvait bien te convenir, après tout, tu débordes d’énergie, et ce, peu importe la situation. Donc ouai, peut-être un double type feu et électrik.
Même si, à te voir aller, tous s’accorderaient pour dire que ton type à toi, c’est le type débile.
Il y a une voix qui se fait entendre. Une voix qui te fait sursauter, t’amenant à faire volteface pour affronter du regard celui qui venait tout juste de surgir derrière toi. - Ton pokémon ? Tu marques une pause, semblant hésitante. - Comment ça, ton pokémon ? Presque comme si tu remettais ses paroles en doute. Comme si tu n’y croyais pas. Toutefois, un rapide coup d’oeil aux quelques pokéballs qui trainent au sol, que tu as lancé sur le Fantyrm sans qu’il accepte d’y rentrer, t’amènes à croire que c’était peut-être ça le problème. - OHHHH ! Mais oui, c’est logique ! C’est pour ça que je pouvais pas le capturer. Tu pouffes de rire alors qu’un large sourire amusé vient se dessiner sur tes lèvres, passant outre du ton qu’il a employé pour s’adresser à toi.
Face à sa question, tu lèves une main pour venir te gratter l’arrière de la tête, comme si tu avais été prise la main dans le sac. - Alors ça ehhh… Promis, je lui voulais rien de mal ! Tu commences par ça, pour pas qu’il t’en veuille. Pour pas non plus qu’il en vienne à t’attaquer, parce qu’il semble plus grand que toi et sans doute plus fort aussi. Puis t’es pas très violente de nature. Et t’aurais aucune chance de t’en sortir si, vraiment, vous en veniez aux poings. Oh, t’allais tenter de te défendre du mieux que tu le pouvais, mais tu doutais franchement de tes chances de réussite.
- Donc, comme je disais, tu vois, je pensais que c’était un Fantyrm sauvage et ehh, y’a un mec qui me plaît. Genre, qui me plaît vraiment. Et bon, lui, il veut un Fantyrm donc je me disais que je pouvais donc lui en capturer un, comme ça, en plus, je gagnerais des points et il aurait pas le choix de se dire que je suis vraiment la fille qu’il lui faut. Tu dis ça sur un ton léger, avec le sourire, ton regard passant du Fantyrm au jeune homme. - Et il parait qu’il est plus facile d’attraper un pokémon affaibli. Une excuse comme une autre quant au pourquoi est-ce que tu as décidé d’affronter ledit pokémon à main nue. T’aurais pu utiliser tes propres pokémons, mener un vrai combat, mais non, t’as pas pris la peine de réfléchir, beaucoup trop impulsive pour ton propre bien. Surtout que, la véritable raison c’est juste qu’il t’avait énervé et t’avais donc cette colère passagère à faire entendre.
Toujours souriante, tu observes quelques instants supplémentaires celui qui te fait désormais face. - Donc eh, voilà voilà, c’est ça qui est ça, je l’ai attaqué mais tout ça, c’était vraiment juste un gros quiproquo ! Tu pourrais en être gênée. Sûrement que tu le serais, si ce n’était pas que tu étais aussi… Toi. Si c’était pas que ce genre de situations, elles sont quotidiennes. Parce que t’as toujours de mauvaises idées. Toujours des idées plus débiles les unes que les autres. - Et du coup, ehhh, pour mieux repartir, moi c’est Jade. Et tu lui tends la main, te montrant polie. C’est quand même pas si mal, une rencontre dans la montagne après que t’ais tenté quelques prises (ratées) de karaté sur son pauvre Fantyrm qui n’avait rien demandé.
Eh oui, ton pokémon. Aussi improbable cette information sembla-t-elle sonner aux oreilles de l’étrange demoiselle. Tu te contentas de hocher la tête pour signifier qu’elle avait bien entendu, avant de croiser les bras en attendant que la connexion se fasse dans son cerveau. Il te sembla presque pouvoir suivre le cheminement à travers ses yeux, du moment où tu avais appuyé sur l’interrupteur jusqu’à ce que la lumière apparaisse enfin dans ses prunelles.
Une fois son erreur réalisée, l’inconnue commença à se perdre en longues (et quelque peu laborieuses) explications qui concernèrent plus sa vie sentimentale que ses essais au lariat sur Hadès, ce qui posait évidemment une question : qu’est-ce qui lui faisait croire que tu en avais quelque chose à faire, si elle espérait capturer le cœur de ce garçon en même temps que ton fantyrm ?
T’étais pas un journal intime sur lequel elle pouvait jeter toutes ses pensées de gamine en pleine effusion des sentiments, ni sa conseillère à qui elle pourrait raconter tout ce qu’il se passait dans son esprit de midinette en fleur. Vous vous connaissiez ni d’Eve ni d’Adam, et de prime abord tu ne sentais pas d’atomes crochus entre vous. Elle semblait trop pour ça - trop souriante, trop vive, trop pleine d’une insouciance égoïste. (en plus de ne pas être bien futée)
Tu supportais mal ces gens, parce que tu voulais pas te souvenir ce que c’était de savourer la vie sans connaître le péché. Leur innocence te renvoyait à tes propres crimes, leur bonheur te rappelait ta triste décrépitude. L’une des raisons pour lesquelles tu n’appréciais pas ces créatures de lumière, c’est qu’ils ressemblaient à l’enfant que t’avais été ; celui dont les caprices avaient détruit des mondes. Pour que le bonheur dure, il faut déjà savoir en préserver les sources avec reconnaissance. Toi tu savais pas faire.
Bref, après un long laïus qui t’importa peu, la jeune femme eut la soudaine idée de se présenter en t’agressant te tendant la main. Probablement en signe de paix, mais à vrai dire tu voyais pas trop l’intérêt de vous montrer aussi amical l’un envers l’autre. Vous étiez deux inconnus, et inconnus vous resteriez ; tu comptais pas faire plus ample connaissance avec elle. Tu gardas donc les bras croisés, tandis que tes billes mentholées descendirent un instant vers sa paume avant de revenir sur son faciès. « T’embête pas, je compte ni t’en vouloir d’avoir traversé plusieurs fois Hadès en voulant le frapper, ni devenir ton ami. »
Ceci dit, tu passas près de Jade pour rejoindre ton dragonneau qui s’était réfugié dans un creux de la paroi rocheuse. Les fantyrm étaient une espèce démunie, qu’un gamin de 10 ans battrait à mains nues s’ils ne savaient pas se rendre intangibles et qui apprenait très peu d’attaques ; couplé au caractère du tien, ça donnait une victime idéale. Le pauvre fixait la brune avec un air terrorisé. Un soupir t’échappa, tandis que tu t’accroupissais près de lui en posant ton sac au sol pour fouiller l’intérieur à la recherche d’une friandise pour le calmer.
Tu ne sais pas trop pourquoi mais dans un même temps, tu entrepris d’informer l’ignorante. « Si tu veux capturer un fantyrm, essaie plutôt les cimetières ou tout autre lieu susceptible d’être hanté. J’ai aussi entendu dire qu’à Galar on les trouvait principalement près des points d’eau, parce que ce seraient les fantômes d’une espèce préhistorique aquatique. » Quoi que t’en disais, t’aimais assez ton équipe pour te renseigner sur l’origine et les caractéristiques de chacun. Et puis avec un peu de chances, avec ces indications, elle cesserait de vouloir capturer les pokémons des autres.
Une moue vient se dessiner sur ton visage suite à ses paroles alors que la main que tu as tendu vers lui se fait ignorer. Tu fronces ensuite un peu des sourcils, bien décidée à ce que l’histoire ne s’arrête pas comme ça. Dommage pour lui, sans doute que s’il avait accepté cette main tendue et s’il s’était présenté, vous vous seriez séparés peu de temps après sans que votre route ne se croise à nouveau. Toutefois, à l’heure actuelle, alors que ton égo se fait un peu secoué et que toi, tu te fais ignorer, il y a cette idée qui te traverse l’esprit : celle de ne pas le quitter jusqu’à ce que tu réussisses à obtenir son nom. Vraiment, dommage pour lui, parce que t’es tenace, un peu trop. T’es chiante, ça aussi un peu trop. Et il allait se retrouver coincé avec toi, qu’il le veuille ou non, perdu dans cette montagne enneigée sans aucun endroit pour tenter de te fuir. Bon, ça fait un peu bizarre, dit comme ça, mais dans ta tête, l’idée fait du sens et n’est en rien creepy. Donc ça va, tu penses.
- Et toi, t’as capturé où le tiens ? Tu restes non loin de lui, suivant ses mouvements du regard tandis qu’il semble bien vouloir t’aider ou, tout du moins, te donner des indications pour mener à bien ta recherche. Et ça, c’est s’il ne te donne pas de mauvaises indications, simplement pour le plaisir de te savoir perdue dans la nature à la recherche d’un Fantyrm. C’est finalement ce que tu décides de souligner, les sourcils toujours légèrement froncés. - Qu’est-ce qui me dit que t’essaies pas de me mener en bateau ? Peut-être qu’ils sont ici les Fantyrm, non ? Tu inclines doucement la tête sur le côté, ton regard toujours posé sur lui. - Sache que c’est pas cool, hein, si jamais tu décides de me mentir sur ça ! Tu viens croiser tes bras sous ta poitrine, comme pour appuyer tes propos, à savoir que ça ne serait vraiment pas cool.
Tu décides ensuite de ramasser tes pokéballs tombées au sol, récupérant celles qui ne se sont pas brisées en frappant un arbre ou une roche ou autre. - Puis, c’est pas cool non plus de pas se présenter lorsque l’autre le fait. Et voilà. Du coup, il allait devoir se présenter, non ? - Du coup, si tu veux, on recommence. C’est peut-être juste qu’on t’a pas appris à être poli lorsque tu étais petit. Une attaque camouflée sous un sourire innocent et cet éclat pétillant dans tes prunelles ? Oui, un peu. - Moi, c’est Jade. Et au moins, cette fois-ci, t’accepte de faire un peu de concession, tu ne lui tends pas la main. Il n’est donc pas obligé d’établir un quelconque contact physique avec toi (ce qui est regrettable, parce que t’es vraiment jolie), il peut simplement se contenter de te donner son nom. - Après tout, je connais le nom de ton dragon, c’est nul un peu de ne pas avoir celui du dresseur. Et, s’il ne l’a toujours pas compris, tu savais te faire insistante. Un peu trop insistante, même. Et donc, la meilleure façon de se débarrasser de toi restait de te donner ce que tu voulais.
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